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 "Jamais tu ne rentreras chez toi" [PV: Nostradamus]

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Mer 31 Aoû 2016, 12:42


Cela faisait maintenant longtemps que j’errais sur les vastes terres de ce monde. Je ne prenais pas en compte  les kilomètres que j’avais faits, les histoires en chemins, cette cale froide et humide du bateau m’ayant transporté jusqu’ici. Je savais que je ne pouvais en aucun cas rentrer, sans doute croirait-on que j’ai tué mon petit frère pour pouvoir m’enfuir et je devais, par conséquent, mettre le plus de distance entre mon grand frère et moi. Seules les Aetheri savent ce qu’il adviendrait de moi si je retournais à Avalon. Mes habits étaient sales, troués ci et là, déchiré à certains endroits. Le sang sur ma peau avait été nettoyé depuis longtemps, mais ceux sur mes vêtements n’étaient pas partis. Je ne faisais pas partie de ceux qui venaient à se venger des responsables de leurs malheurs, du moins pas encore. J’ai quitté l’enfer de la prostitution  pour un autre abime, peut-être moins sombre, car plus libre, ou peut être pire, car n’ayant aucun moyen de me défendre.

Lorsque la nuit vint à tomber, je chutais également à genoux dans la terre. Un bâton fut ramassé et un nom fut gravé dans le sol : Alyvesa. « Pardonne-moi maman. » Murmurais-je comme un appel. « J’ai été incapable de te défendre de ses coups. J’ai été contraint de regarder le massacre sans pouvoir rien y faire. Je ne suis rien qu’un lâche qui ne sait même pas se protéger soi-même. » La brindille traça des sillons. « Je ne sais même pas quoi faire de cette liberté, si ce n’est me morfondre et culpabiliser de tout ce que je n’ai pas fait pour toi… pour elles, pour eux. » Je souris dans une énième douleur. « Je ne sais pas ce que je dois faire. »  Les sillons se firent plus profonds, tout comme la douleur. « Je ne sais même pas ce que je peux faire ! » La brindille se brisa dans mes mains et les larmes rongèrent mes joues. « Je ne sais que plaire, obéir au plus offrant. C’est ce pour quoi j’ai été fait… c’est ce que l’on m’a appris ! » Je jetai les morceaux de bois au loin. « C’est ce qu’il m’a enseigné !  "Souris Zebba, c’est ce qu’ils souhaitent. Obéis Zebba, c’est ce qu’ils aiment." »  Fis-je en imitant Andel, mon frère. « Plus je donnais et plus je m’enfonçais dans tout ce foutoir ! »  Lançais-je en me relevant et en frappant dans l’un des arbres. Du sang se mit à couler sur mon poing et j’écrasais mon front contre l’écorce. « J’aurai dû refuser depuis le début. Ne pas vendre tout ce qu’il me restait en croyant pouvoir défendre qui que ce soit. J’aurai pu vous rejoindre ! »  Je tapais mon front contre le bois. « Quelle idée stupide ! Quelle prétention de ma part ! » Je l’écrasais une nouvelle fois, encore et encore, inlassablement jusqu’à ce que la douleur devienne trop forte. Mon dos raclât l’écorce et je m’assieds par terre, les coudes sur mes genoux recroquevillés. Le sang coulait sur mes joues, se mélangeant aux larmes. Le liquide tomba sur mes vêtements, sur le sol, sur mes mains… rien n’arrêtait sa course. Les larmes continuèrent de couler sans pour autant vouloir s’arrêter un jour.  Aucun son ne semblait vouloir sortir d’entre mes lèvres, et pourtant, j’aurais voulu crier à en perdre la voix. Je n’avais plus rien, plus de familles, plus de but, plus de repère.  Mon visage se crispait sous cette douleur indéchiffrable, ce vide sans nom qui ne cessait de s’agrandir. J’avais peur, j’avais faim, j’avais soif, je n’avais plus la volonté de continuer quoi que ce soit, de chercher sans savoir quoi trouver. J’avais peur de demain, parce qu’une autre journée allait commencer et qu’il fallait la passer sans en voir le bout. Rien ne se finissait, tout n’était qu’un cercle qui nous faisait revenir à ce point de départ que nous fuyons. Ma tête tomba sur l’écorce, le regard vers la cime des arbres. Qu’allais-je faire seul ? Pouvais-je une nouvelle fois donner ce corps à moitié mort afin de survivre ? Pour le moment, je ne trouvais pas la force de me lever, pas la force de continuer, et je m’allongeais par terre, recroquevillé sur moi-même. Qu’importait demain, il fallait déjà survivre à cette journée-ci. Je fermais les yeux sans vraiment savoir qu’il y avait bien pire que la Liberté.
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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Ven 14 Oct 2016, 19:08


C'était un pari risqué mais après tout, vous n'aviez pus d'autre alternative. C'était la dernière solution qui s'offrait à vous et, en y réfléchissant, elle n'était pas si mauvaise. Pourtant, tu ne pouvais réprimer ce léger pincement en repensant à votre destination, une pointe d'apréhension en te remémorant tout ce qu'il s'était passé là bas... Dans ta belle maison du Berceau Cristallin... C'est dans ce manoir que tu avais passé la plus part de ta vie. Là que tu avais vécu avec ta défunte femme, là bas que tes filles adorées avaient grandi : tu les y avait vu faire leur premiers pas, se chamailler puis se réconcilier, rever d'aventure puis revenir près de toi en courant lorsqu'elles tombaient sur des insectes... Tu ne pus retenir un soupir. Cela te ferait drôle d'y retourner après le meurtre que tu avais commis. Mais tu avais surtout peur que les Autres refacent surface dans ton esprit... La fatigue et la faiblesse dans laquelle les derniers événements t'avaient laissés te rendaient vulnérable et si les voix te laissaient tranquille la journée, tes rêves étaient hantés par ces indésirables... Il ne faudrait plus beaucoup de temps avant qu'elles ne t'importunent sous le soleil...

Sybella faisait le plus difficile. Tu ne savais trop comment, elle était parvenue à payer un homme pour vous escorter jusqu'à destination, et cet homme là n'était pas trop regardant sur ton état de santé pitoyable et le prisonnier que vous trimballiez avec vous. Le Gandr que vous aviez pris en otage après qu'il ait essayé de vous tuer, alors que vous vous reposez dans une auberge... Depuis, tu avais regagné des forces mais tu n'étais toujours pas capable de te déplacer seul, et tu étais obligé de faire des pauses régulières. Malgré tout, tu pouvais de nouveau te déplacer, ce qui était une très nette progression... Une avancée spectaculaire, comparée à la léthargie dans laquelle tu étais lorsque ces chasseurs étaient venus vous trouver sur les terres d'émeraude. T'aidant de ta cane et t'appuyant sur les épaules de ta descendante, tu lâchas un grognement de douleur lorsqu'elle trébucha et ravivant la douleur dans tes côtes. "Désolée" s'excusa-t-elle d'un air coupable. Retenant la salve de jurons qui te vinrent à l'esprit, tu serras les dents et te contrôla, t'empêchant de l'injurier.  Après tout, elle faisait de son mieux pour t'aider et c'est elle qui avait, depuis la guerre contre les anges, tout organisé pour revenir sains et sauf jusqu'ici. "Ce n'est rien" lâchas-tu du bout des lèvres.

Une nouvelle pause s'imposait. T'assayant sur un rocher, tu sortit un mouchoir de poche que tu utilisa pour t'es super le front. Le moindre effort te faisait suer des litres et tu ne supportais point de te sentir aussi sale. "La maison n'est plus très loin..." Oui en effet, tu reconnaissais les environs. "Peut être devrions-nous nous assurer que la maison est libre avant de tous y aller." Un silence gêné s'installa. Si vous vous rendiez là bas pour faire le ménage, et éliminer les indésirables, tu ne serais d'aucune utilité. Pire. Tu serais une gêne. Tu serras les dents une nouvelle fois. Ce qu'elle te demandait, c'était d'atte'dre bien sagement qu'elle s'occupe de tout. Tu n'aimais pas cette idée mais finalement, c'était peut être le meilleur moyen pour qu'elle progresse... La laisser prendre des initiatives... Et puis,  il y avait toujours cette armoire à glace qu'elle avait payé pour la protéger. Ce genre de mercenaire tairait son boulot tant qu'il aurait l'argent à la clé... "Bien... Dans ce cas, attachez moi ce moins que rien à un tronc. Je ne tiens pas à devoir me fatiguer davantage s'il lui venait la mauvaise idée d'essayer de s'enfuir." Ou disons plutot que tu ne serais pas capable de le retenir. Après un geste de la tête, le mercenaire s'exécuta, tandis que ta fille s'approchait. Elle te tendit un petit couteau de chasse, mal aiguisé. "Ce sera toujours mieux que rien pour te défendre..." Tu acceptas sans ajouter un mot.

Finalement, les deux partirent et tu te retrouvas seul. Il était difficile de trouver une position confortable, et les grognements de ton prisonniers t'insuportaient. Bien qu'il soit déjà salement amoché, tu t'approchas de son corps tuméfié et y donna un coup supplémentaire. "Je vais t'en donner moi, des raisons de grogner. Maintenant tais toi." Tu étais contrarié d'avoir été mis à l'écart. Il fallait bien trouver quelqu'un sur qui passer ses nerfs... Des larmes coulèrent des yeux du Gandr. Le regardant avec mépris, tu t'éloignas. Tu te savais agressif, il ne serais pas bon de devoir le supporter. Alors tu t'éloignas, pour faire un petit tour. Tu ne t'attendais pas à trouver un jeune garçon en aussi mauvais état que toi.

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Mer 16 Nov 2016, 22:34


Il existe un abysse toujours plus sombre que celui que nous traversons pour sortir la tête de l’eau. Toujours plus humides, toujours plus obscur, celui qui vous noiera à coup sûr si vous ne vous défendez pas. L’homme se tenait devant moi, et pourtant, aucun son ne sortit d’entre mes lèvres. Je savais, malgré mon jeune âge, séduire un homme et lui obéir. Mais quand était-il quand nous n’avions aucune obligation ? Je n’étais présentable pour rien, une palabre serait accueillie comme une insulte même à la prestance de l’homme qui ne semblait pas se jouer des règles de bienséances. Je m’étais relevé de manière vive, époussetant la terre et le sang secs de mes habits. Mon dos était collé au tronc et mon regard cherchait une issue sans en trouver aucune. Mes yeux tirant vers le rouge restèrent focalisés sur son visage, et il n’y eut qu’une seule porte de sortie qui s’offrit alors à moi, celle qui me permettrait, peut-être, de m’en sortir vivant. « Je suis libre. » Lâchais-je en m’avançant. « Enfin… » Me rattrapais-je en baissant les yeux. « Je suis libre de tout faire et de faire tout ce que vous souhaiterez de moi. Je n’ai pas d’endroit où aller, mais je sais tout ce qu’il y a savoir sur l’entretien d’une demeure et l’on m’a enseigné les plaisirs du corps. » Un enseignement qui n’en était pas un, puisque le seul apprentissage que j’avais reçu était celui de la pratique. Aussi jeune, à Avallon, il était interdit de se prostituer, encore plus lorsque celui-ci n’était pas consentant. L’entreprise de mon grand frère était donc totalement clandestine. Je me surpris à rajouter. « Je ne juge pas les orientations. » Sexuel, cela s’entend. Mon visage était resté bas, mes mains jointes. Je relevai alors le visage, le front toujours ouvert et le sang sec collants ma peau. « Je sais que je ne semble pas présentable, mais je connais également les règles et les usages, quel que soit votre rang ou votre race. » Je cherchais en moi le reste de mes connaissances, afin de faire ce que je savais faire le mieux : me vendre. « J’apprends vite, je ne rechigne pas à la tâche et je comprends parfaitement qu’il y ait une figure d’autorité. » Du moins, pour le moment, c’était ce qu’il devait croire. La figure d’autorité avait toujours été remise en cause, mais très vite je comprenais quel été ma place, jusqu’à ce que la rébellion recommence. « Je ne vous poserai pas de problème. » Je restai droit malgré mon corps qui semblait peser une tonne.

J’avais peur de l’inconnu, mais il s’agissait ici de ma survie. Il ne fallait pas y réfléchir à deux fois pour constater qu’en dehors de ce pour quoi j’avais été éduqué, j’étais lamentable. Je n’étais encore qu’un jeune garçon qui ne demandait qu’une chose : qu’on ne le laisse pas chuter. Le gout à la Liberté viendrait après, peut-être même avec un discernement plus aiguisé. En attendant, cet homme s’était montré au moment opportun et je l’avais saisi au vol. Il y avait des jours où tout semblait vous engouffrer dans un fond sans fin jusqu’à ce que vous décidiez d’y mettre un terme, et toutes les petites choses qui auraient pu vous en sortir vous a glissé des doigts. Si le destin le veut, je serrerai fort mes frêles phalanges autour de la manche de celui-ci, afin qu’il ne parte pas en me laissant à ce vide qui ne cesse de grandir. Mon regard n’était pourtant pas implorant, simplement vide de tout, prêt à obéir à n’importe quoi. Mes lèvres étaient entrouvertes, suspendues aux siennes en espérant une réponse positive, ou du moins un petit espoir. Mon pou s’était ralenti, comme si le temps avait cessé d’exister et que tout restait en suspend tant que demain ne m’était pas définis : ma vie, mes espoirs, tout planait, prêt à s’écraser au moindre refus. Le vent soufflait à travers les arbres, mais ma peau n’en ressentait pas la caresse, trop focalisée sur l’instant présent. Il y avait cet instant où tout pouvait être soufflé par une bourrasque de vent, jusqu’à vous emmener si loin que vous ne retrouveriez pas le chemin de votre vie et que les sons, les bruits, les odeurs ne vous semblent plus qu’un lointain souvenir, tant vous vous éloignez du vivant.
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