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 Quête : Sauver un magicien ! (ft Riyo)

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Dim 27 Mar 2016, 11:10

« Cesse de faire cette tête » sermonnais-je Lyaam.

Pour toute réponse, elle me décrocha un regard noir. Je décidais de ne pas insister, elle se calmerait toute seule. D’ailleurs, je n’avais aucune idée de pourquoi elle était d’humeur si désagréable. A vrai dire, depuis que je l’avais rencontrée elle n’avait affiché qu’un ou deux sourires au plus.
La demoiselle avançait d’un pas rapide, je ne pensais pas qu’avec sa si petite taille elle puisse faire d’aussi grandes enjambées. Cependant je ne peinais pas à la suivre, j’avais été habituée à me déplacer rapidement moi aussi, et mes deux jambes étaient bien plus longues et musclées que les siennes.
Elle fonçait presque tête baissée, ne prenant garde à son environnement. Pourtant, je l’avais rencontré dans une forêt, seule, sale et blessée, mais en vie et en plutôt bonne santé. Elle donnait l’air d’avoir passé plusieurs années dans ce lieu, ce qui me laissait à penser qu’elle analysait efficacement son environnement. Même pas, ou du moins pas lorsqu’elle était dans cet état là.

Le sol était asséché, pas un brin d’herbe n’osait sortir de terre. La seule chose émanant de cet élément était des sortes de poches de gaz engendrant une épaisse couche de fumée par endroit. Je tentais soigneusement de les éviter, je souhaitais garder un œil sur les potentielles menaces pouvant nous tomber dessus.
La petite tremblait devant moi, mais pas de peur. Je l’avais déjà vu dans cet état, elle ne le contrôlait pas. Si elle ne se calmait pas elle allait bondir et se métamorphoser en puma, oubliant tout ce qu’elle a vécu en tant qu’humaine et ne faisant qu’une bouchée de tout ce qui se trouvait autour d’elle. Il fallait impérativement qu’elle se reprenne. Je lui attrapais le bras un peu brusquement, elle me fit volte face d’un air de défi.

« Tu ne te rend pas compte que tu vas te transformer si tu restes dans cet état ? »
lui demandais-je d’une voix plus douce.

Elle s’arracha violemment de mon emprise, les yeux emplis d’une soudaine tristesse.

« Et toi, tu ne vois pas que je ne le fais pas exprès ?! » me cria t-elle comme une enfant.

Je la saisi par l’épaule comme je ferais pour une amie. Je ne la connaissais pas très bien, et elle n’était pas très bavarde sur son passé, mais il me paraissait probable qu’elle soit en manque de conseils quant à sa situation. Elle n’avait pas eu besoin de me dire qu’elle était une Bélua, je m’en étais rendue compte bien assez tôt.

« Tu as entendu ? » lui demandais-je

Le bruit s’estompa.

« Non »

Elle ne semblait pas avoir envie de discuter, sa réponse était tout à fait celle signifiant la fin d’un échange. Je n’insistais pas.
Cependant, j’étais pratiquement sure d’avoir entendu une plainte provenir de la gauche. Je n’y voyais que des rochers, mais ils étaient bien assez hauts et larges pour cacher une scène. Peut être était-ce un animal blessé ?

« Reste là, je vais tout de même aller voir ».

Lui tapotant l’épaule, je partais vers la source du bruit. Le vent soufflait faiblement, portant le son de l’autre côté de la roche. Si je l’avais entendu, alors cela devait signifier que la plainte était très probablement plus audible de là où elle émanait.
J’approchais discrètement, désireuse de ne pas signaler ma présence. Un coup d’œil m’appris qu’un homme était retenu par un groupe d’individu. Une femme et une fillette pleuraient, attachés contre un rocher. Le groupe de malfrats enlevait l’homme, l’asseyant sur un étalon et partirent à travers les terres arides.
Je courais vers les captives pour les détacher.

« Qu’est ce qu’il s’est passé ? » demandais-je inquiète à la femme

« Ils ont enlevé mon mari. Vous l’avez vu ! Ils l’ont enlevé. Il faut prévenir le village, il faut aller le récupérer ».

Elle s’étouffait dans ses sanglots.

« Allez prévenir le village, moi je vais les pister dans la mesure du possible ».

D’un accord silencieux, elles partirent en courant dans les rochers. Je retournais quant à moi sur mes pas retrouver Lyamm.

« On part à la chasse » lui souriais-je, sachant à quel point elle aimait pister.

Elle hocha la tête et m’indiqua silencieusement qu’un homme se tenait pas très loin de nous. Je ne le percevais pas très bien, à vrai dire la seule chose dont j’étais sure, mis à part son genre, était qu’une mèche de cheveux rouge était mise en valeur par le soleil. Je ne bougeais pas, Lyamm non plus, sur nos gardes nous attendions sa réaction.

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Dim 27 Mar 2016, 21:28


« Je ne suis pas persuadé de trouver tes amis par ici. Les humains ne s’aventurent pas trop sur les terres arides. »

Modor -qui se démangeait l’arrière du crâne- était constamment méfiant des environs que lui faisait emprunter Riyo. Ils arpentaient peut-être un chemin hostile, mais rien ne prétendait qu’il ne pourrait pas tomber sur les personnes qu’il recherchait. Ils avaient pu se perdre, ou peut-être même étaient-ils en danger de mort qu’il n'en savait rien. Il devait à tout prix partir en reconnaissances un peu partout dans le monde, même si pour ça il devait prendre des paris inconsidérés. Le jeune humain n’était pas très conscient du trouble qui pouvait l’entourer en ces terres, cependant à défaut de bien faire, il voulait mettre la main sur une lueur d’espoir, même infime. Pour survivre dans un tel milieu, le jeune homme avait amené une grande bourache incluant une quantité d’eau suffisante pour deux, ainsi que des vêtements très légers qui lui permettaient de supporter le soleil. À sa taille se devinait également son sabre. Celui-ci était à la vue de tous afin de s’en servir comme d’un moyen de persuasion plus que d’une arme létale. Du moins jusqu’à ce quelqu’un le force à s’en servir. L’élémental quant à lui transportait sur son épaule un sac plus massif qui renfermait quelques outillages de premiers secours. Ils avaient préféré être un peu plus prévoyants lors de ce déplacement qui s’annonçait plus délicat que leurs précédentes sorties.

« Je ne le saurais pas tant que je n’aurais pas essayé. Ici ou ailleurs, ils doivent inévitablement se trouver quelque part. »

Les yeux de Riyo sillonnaient toute la zone. Le sol était notamment très aride, les grandes brèches qui s’y incrustaient étant là pour le confirmer. Il n’avait aucune envie de passer une éternité dans ce paysage qui les fatiguerait plus qu’autre chose. Modor était bien plus prompt que lui en faveur à sa grande taille, mais il s’arrêtait aussi régulièrement pour étancher la sueur qui imprégnait sa peau. Subitement, Riyo s’arrêta lorsqu’il vit des morceaux de sables se hisser. Il mit toutefois un certain temps avant de comprendre que quelque chose se jetait droit sur eux. Au dernier moment, il fit une cabriole sur le côté grâce à l'alerte de son garde du corps. Ce dernier alla s’assurer que tout allait pour mieux pendant que l’humain jetait un coup d’œil derrière lui.

« Des chevaux ? J’ai l’impression que quelque chose cloche. » Modor voulut l'examiner à son tour, mais il ne voyait plus qu’une fournée de poussière recelant tout le reste. Le colosse arracha un brin d’herbe desséché qu’il porta à ses lèvres.

« Ils ont surtout beaucoup de chance. Si je leur mets la main dessus, je vais leur passer cette envie de nous faucher. »

Mais c’est seulement quelques secondes après que le jeune homme appréhenda ce qui lui rappelait des pleurs. Il n’en était pas convaincu, mais il courut malgré tout dans la direction par laquelle ils étaient arrivés. Un groupe de personnes se tenait ramassé au même endroit, près d’un rocher. Riyo et Modor se dépêchèrent pour remonter le lieu, sans pour autant aller au plus près. Ils se tinrent à distance afin d’écouter secrètement ce que ces personnes avaient à déclarer. Ce qu’il comprit, c’était qu’un père de famille s’était fait ravir pour d’obscures raisons. Sa famille souhaitant naturellement aller à leur rescousse, deux jeunes femmes se proposèrent pour le ramener sain et sauf. Tandis qu’il ne faisait pas attention à ce qui l’entourait, Modor attira son attention en lui tapotant l’épaule.

« Je crois qu’on nous observe. » Effectivement, ils avaient été détectés. Qu’importe, il était de toute façon là pour prêter lui aussi ses services. Ce n’était pas le moment de laisser une famille se faire importuner par des gens de leurs espèces. Suivi de son ami de deux mètres, le jeune homme s’avança en se présentant cordialement.

« Désolé de vous déranger, mais j’aimerais partir avec vous si vous me le permettez. Je viens de rencontrer les criminels et je n’ai rien pu faire pour les arrêter. Je ne peux m’empêcher de me sentir responsable de ce qui arrive. »

Il fit un pas vers celle qui avait les cheveux aussi ardents que le feu. Il attrapa la main de celle-ci et l'étreignit très fort entre ses deux mains. « Je ne suis pas très fort, mais moi et mon ami pouvons vous assister pour libérer cet homme. »

Modor n’était pas personnellement pour. Cependant, il leva la main comme pour saluer sommairement les autres personnes.

« Tcho… » Le regard suppliant de l’humain ne lâchait pas une seule fois les yeux de celle qu’il implorait.



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Lun 28 Mar 2016, 12:23

« Ils s’approchent » me murmurait Lyaam nerveuse. « Qu’est ce qu’on fait, on les massacre ? »

Je la regardais d’un air choqué. Comment, si jeune, pouvait-elle réagir ainsi ? Vouloir tuer quiconque s’approchait d’elle sous prétexte qu’elle ne savait pas à quoi s’attendre. Qu’avez t-elle pu vivre pour être aussi prompt à la violence et à l’anéantissement ?

« Non ! » râlais-je plus agressivement que je n’aurais du. « Tu ne tue pas quelqu’un qui ne te veux pas de mal ! » Mon côté bénéfique me rattrapait toujours à l'écoute de tels discours ...


« C’est prendre un risque… » persistait-elle.

Elle semblait se méfier de tout, cependant elle n’avait jamais essayé de me tuer moi. Etait-ce parce que j’étais une femme ? Je ne savais pas, mais il était absolument hors de propos de blesser qui que ce soit pour le moment.

« Tiens toi tranquille et ne t’inquiète pas, je n’hésiterais pas à nous défendre en cas de menace ».

Les deux individus s’approchaient de nous et à mesure que la proximité entre les deux camps s’amenuisait, je réalisais pourquoi la petite se sentait en danger. Un colosse accompagnait l’humain à la mèche rouge. Il mesurait bien deux mètres, ce qui en soit lui laissait la possibilité d’écraser facilement qu’il souhaitait. Cela devait être la raison pour laquelle ma camarade commençait à se tordre nerveusement les doigts. Je me plaçais alors devant elle, désireuse de la rassurer. Je ne sentais pas de menace émanant du duo, mais je me doutais que ce geste apaiserait en partie la Bélua.

L’individu le plus petit se présenta. Il était informé sur la mission que je venais d’accepter auprès de la femme du magicien. Nous avait-il espionné ? Je sentais Lyaam se crisper derrière moi, surement que la même pensée nous avait effleuré l’esprit. Elle montait la garde à ce moment là, elle ne pouvait pas avoir aperçu le binôme qui se présentait à nous. De même, j’étais persuadée qu’elle allait me reprocher mon manque d’attention, estimant que je m’étais laissée espionnée sans m’en rendre compte. Cependant, elle ne dit rien devant les deux individus.
L’homme qui avait pris la parole plus tôt m’attrapa la main et la serra avec force. Je ressenti une sensation particulière à ce contact, quelque chose que j’avais déjà ressenti. Je levais immédiatement mes yeux sur son visage, il s’agissait forcément d’un humain, et c’était l’anti magie que je sentais pénétrer mes veines. Le contact ne me blessait pas, contrairement à certains de mes amis usant de magie, mais je la sentais quand même inhiber mes forces. Je ne brisais pas le contact violemment, il n’était que faiblement étrange, ce qui m’indiquait que son anti magie n’était pas encore très performant.
Perturbée par une telle déclaration et une telle approche, j’en oubliais de me présenter. Il fallait préciser quand même que cet homme était très séduisant, et que ses yeux ambrés étaient vraiment particuliers, je n’en avais encore jamais observé.

« Arwen » me présentais-je en secouant sa main vigoureusement.

« Tu ne vas pas accepter sa demande ? » s’indignait Lyaam. « On ne le connaît même pas ! ».

Je tournais la tête vers elle, le regard mauvais.

« Ils proposent de l’aide. Et en plus, s’ils avaient voulu nous nuire, ils auraient déjà pu le faire une bonne dizaine de fois. Regarde la taille de cet individu » dis-je en montrant le colosse de ma main libre « tu es moitié moins grande, un simple coup de pied te renverrais droit dans ta forêt ».

J’avais été sèche dans mes propos, et je le regrettais déjà. Je n’espérais ne pas l’avoir blessée.
Me tournant à nouveau vers le duo, j’acceptais leur proposition.

« C’est d’accord. Comment vous vous nommez tous les deux ? Je vous présente Lyaam, elle est un peu sauvage, mais c’est une bonne fille ».


Une fois présentés, je leur exposais plus clairement la mission.

« Un père de famille a été enlevé sous nos yeux, comme vous l’avez probablement vu. Il s’agit de le retrouver avant qu’il ne soit trop tard. La famille est partie prévenir le village, mais nous partons devant. Je pense qu’à nous quatre nous pourrions réussir ».


Lyaam ruminait derrière moi, chutant dans une pierre d’agacement. Je décidais de ne pas relever son attitude et de me mettre en route. Il faisait chaud sur ces terres, et le soleil frappait fort. L’humidité m’avait toujours davantage convenue qu’une telle aridité, aussi je me sentais déjà affaiblie avant même d’avoir parcouru une longue distance. Cependant, je ne m’en plaignais pas, et je prenais le soin de cacher ma condition d’ondine à mes trois camarades, Lyaam inclue. Je lui avait fais croire que j’étais une magicienne afin de justifier mes pouvoirs, mais je ne lui avais jamais parlé de mes nageoires. De plus, la réputation des sirènes me précèderait, et je serais rabaissée à quelqu’un de manipulateur et séducteur. Je ne voulais pas qu’une telle image me colle à la peau.

« Sinon, qu’est ce qui vous amènes dans ces terres ? » demandais-je au binôme lorsque nous primes une pause bien méritée.

Nous avions couru jusqu’ici, slalomant entre les rochers, nous n’allions plus tarder à rattraper les brigands.


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Mar 29 Mar 2016, 12:17


Une fois qu’il fut assez proche de la première femme, Riyo fut légèrement troublé par elle. Elle ressemblait vaguement à quelqu’un qu’il connaissait très bien. Ce souvenir était flou, mais il avait le mérite de faire revivre certaines pensées positives en lui. La chaleur qu’elle dégageait lorsqu’il recouvrant ses mains était également assez comparable, c’est sans doute pourquoi il l’a fixait d’une façon assez spécifique. Il relâcha toutefois bien vite la pression lorsqu’il se rendit compte de son manque de politesse. Se confondant en excuse, le jeune homme se pencha en avant à titre respectueux.

« Pardonnez mon manque de savoir-vivre. Je m’appelle Riyo. Et voici mon ami, Modor. Il est un peu grognon, mais ne vous inquiétez pas, il ne mord pas. » Projeta-t-il d’ajouter au besoin, en plaisantant. Le colosse braqua la tête en soupirant. Il n’était pas très à l’aise en société, mais il était bien obligé de suivre les caprices de l’humain, au moins quelquefois.

Le plus important, c’est que celle qui répondait au nom d’Arwen acceptait de les voir se joindre à eux, même si celle qui l’escortait paraissait plus incertaine par rapport à cette décision. D’une certaine façon, elle lui rappelait un peu l’élémental en raison du tempérament. Elle leur expliqua brièvement l’histoire de cet homme qui avait été enlevé. Songeur, Riyo se souvenait de la direction qu’ils avaient empruntée en partant, mais il n’était pas sûr de ce qu’il avançait. Le groupe nouvellement créé partit alors tous ensemble à la recherche du père de famille. Ils s’arrêtèrent après quelques instants pour prendre une pause, ce qui leur permettait accessoirement d’apprendre à se connaître. Jouissant de sa pause pour affûter son couteau de chasse, il chavira sa mèche rouge sur le devant de ses omoplates puis répondit ensuite à la question d’Arwen.

« Je recherche quelqu’un. Enfin. Il serait plus juste de dire que je recherche plusieurs personnes. J’ai perdu de vue des amis à moi. C’est pour ça que je me dois de voyager beaucoup pour en apprendre plus. Modor est celui qui veille sur moi. C’est un peu mon grand frère spirituel. »

Pendant ce petit étalage de vie, Modor s’était mis à l’écart en se posant à dos à un énorme bloc de pierre. Les bras croisés alors qu’il mâchonnait son brin d’herbe, le colosse s’absenta quelques instants en périssant derrière la masse rocheuse. Riyo continuait de raconter son histoire à propos de son passé assez tumultueux. Il n’accordait pas sa confiance aussi facilement, mais Arwen lui inspirait suffisamment foi pour qu’il se confie à elle.

« Et vous ? » Il leur retourna la question. Cependant, son garde du corps revint vers eux. Il avait réussi à ramener deux chevaux qu’il tenait par leur attache. L’humain se retourna subitement vers lui, plus que jamais médusé par cette étrange trouvaille.

« Qu’est ce que tu as encore fait ? » Se morfondant dans un mini silence, il regarda successivement les deux femmes avant de répondre à son protégé. « Tch. On en a besoin si on veut leur botter le cul au plus vite. Considère ça comme un emprunt. » « Bon. Ça part d’une bonne intention. Je ne te demanderais pas ce que tu as fait pour les emprunter, mais soit. Tu as raison. Il faut partir si nous ne voulons pas égarer leurs traces. Dame Arwen, je vous confie ce cheval. Je monterais avec Modor sur celui-ci. »

Il s’empara de l’un d’entre eux -le plus petit- et le confia à celle qui semblait être la décisionnaire. Modor, lui, s’était déjà installé au-devant de premier. Il conduirait naturellement la monture puisqu’il avait été un chevaucheur durant de nombreux printemps. Il s’en sortirait certainement mieux que lui pour ce genre de pratiques. Avant de grimper à l’arrière à son tour, il se tourna vers elles, comme s’il avait manqué quelque chose d’important.

« Oh, mais… j’espère que vous savez en faire ? Si ce n’est pas le cas, super Riyo viendra vous prêter main-forte. » Après s’être assuré de cette information, il se disposa à son tour à l’arrière. Il attendit que tout le monde soit disposé avant de donner le signal à son camarade qui engagea incontinent le départ de sa monture.

Le cavalier galopait avec une authentique aisance dans ce paysage aride, mais malgré leur précipitation, ils ne découvrirent aucune trace de leur passage. C’était étrange, car ils n’avaient pas pu aller aussi loin. Riyo signala à son pilote de faire une halte après quelques distances. Il sauta du cheval, s’approcha de quelque chose et s’abaissa pour le saisir. Une sacoche : elle ne recelait rien d’autre que des instruments dont il n'avait cure de l’existence.

« Je me demande si ça appartient à notre victime ou aux bandits… »  Mais avant qu’il ne puisse résoudre cette énigme, Modor apostropha la troupe de joyeux compagnons. De son index, il pointa une direction. Un éclat lumineux brillait par intermittence. Quelqu’un se servait visiblement d’un objet réfléchissant pour leur adresser un appel.

« Il semblerait que les dieux soient de notre côté. Allons-y ! » Il se pressa de grimper sur l’animal en toute hâte. Le temps était peut-être compté. Il fallait faire vite.  


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Sam 02 Avr 2016, 11:04

La discussion avec le dénommé Riyo ne semblait guère intéresser Lyaam, qui faisait bande à part quelques mètres plus loin. Un rapide coup d’œil dans sa direction m’apprit qu’elle était toujours furieuse. Elle finirait bien par se calmer. Je me concentrais à nouveau pleinement sur les dires du jeune homme.

« Je voyage beaucoup également. Je ne recherche personne, je me contente d’explorer les terres et d’apprendre des choses sur les êtres vivants qui les peuplent. J’ai conscience que ça sonne un peu trop altruiste, mais c’est en partie pour mon travail, je suis éleveuse d’animaux et qui plus est, j’occupe un poste plutôt important auprès de mon groupe de travail ».

Je n’allais en aucun cas lui parler de ma forme sirénique, ni même du fait que j’appartienne à l’Ot’Phylès qui s’assurait de maintenir des relations en bons termes avec les autres peuples, surtout en ce moment.
Modor revenait de je ne sais où, deux brides de cheveux à la main. Riyo ne paraissait pas très satisfait de cet emprunt dont nous parlait le géant. Cependant, bien que ces montures allaient nous êtres forts utiles, je décidais de ne pas intervenir en quoi que ce soit dans leur discussion, je me contentais d’accepter l’un des deux canassons.

« Merci » fis-je au colosse avant de remercier celui qui me présentait la bride. Je souriais à la proposition d’aide que nous lançait l’humain. « Merci, c’est gentil, mais nous savons toutes les deux monter. Pour ma part, j’ai appris il y a peu, mais Lyaam est très débrouillarde, à force d’essayer, elle y est parvenu, et sans que personne ne lui montre. Pas vrai jeune demoiselle ? » demandais-je en lui souriant, espérant atténuer sa colère.

Elle ne broncha pas, mais ne répondit pas non plus. Elle saisit les rennes de notre cheval.

« A quoi ça sert ces liens ? » grogna t-elle entre ses dents.

Je commençais à cerner le personnage, et je sentais que la curiosité allait l’emporter sur la rage.

« C’est pour s’assurer d’avoir une meilleure prise sur lui, un meilleur contrôle. Tu lui indiques les directions que tu souhaites et il obéit ».

Elle lâcha un petit son que je ne connaissais que trop bien : Elle n’approuvait pas les rennes, et je craignais qu'elle ne les détache par fierté.

« Tu sais monter à cru, tu ne devrais pas avoir de difficultés à monter en selle »
la rassurais-je.

Elle regarda Riyo monter sur son animal et l’imita comme si elle avait fait ça toute sa vie. Satisfaite de son attitude, je montais à mon tour derrière elle, la laissant s’occuper du cheval.
Lorsque l’humain donna le signal, Lyaam fit partir la bestiole au galop. Je sentais alors qu’elle se détendait, elle se sentait mieux.

« Ca faisait longtemps ? » lui demandais-je à l’oreille pour être sure que le son de ma voix ne soit pas couvert par les bruits de course des canailles.

« Oui. Au moins deux mois ». Elle me répondait d’une voix douce et enfantine, comme si ses barrières de colères étaient retombées.

« Tu montes bien » la complimentais-je

« C’est la première fois que je peux pousser mon cheval au galop comme ça, sans avoir peur de me faire remarquer ».

Je lui tapotais l’épaule de satisfaction. Le paysage avait beau défilé rapidement, il n’en demeurait pas moins presque identique. L’aridité du lieu ne s’estompait pas, et le désert semblait s’étendre sur tout le continent tant aucun signe de végétation vivante ne contrastait avec le jaunâtre du sable qui s’imposait à chaque centimètre carré du sol.
Je n’avais pas encore fais attention à mes camarades lorsque je notais qu’ils avaient démonté. Je sautais alors de mon cheval, laissant la Bélua profiter encore de sa sensation de liberté.

« Qu’est ce… ? »
demandais-je avant d’obtenir une réponse rapide.

Riyo tenait une sacoche dans sa main pleine d’outils que je ne connaissais pas. Son questionnement quant au propriétaire de ce sac était pertinent.

« Je ne sais pas, en revanche je n’imagine pas que ce soient des outils de plaisir »
commentais-je, les yeux rivés sur les étranges objets. « En tout cas, si quelqu’un me les présentait, je me poserais des questions ».

Lyaam trottait nerveusement jusqu’à nous, puis sauta de son cheval. Je voyais bien qu’elle avait quelque chose à nous dire, mais Modor la devança, et aux signes de tête que produisaient la Bélua, je devinais qu’elle venait nous dire la même chose. Des signaux de lumière intermittents apparaissaient à l’horizon.

Je suivais les instructions de mes camarades, remontant rapidement derrière Lyaam.

« T’en pense quoi ? » lui demandais-je alors que nous galopions à une allure plus conséquente que précédemment.

« Ils sont plusieurs groupes, et si on ne trouve pas un moyen intelligent d’approcher on se fera attraper. C’est surement un piège, mais ils ont forcément du nous suivre ou nous voir, alors autant faire semblant de mordre à l’hameçon et réfléchissons pour trouver un guet-apens ».


Je me fiais à son instinct à ce niveau, je savais qu’elle ne se trompait rarement. Elle a vécu seule dans la forêt durant plus de trois ans sans jamais se faire attraper, c’était une sorte de force de la nature.

« Je vais prévenir les autres » lui dis-je pour qu’elle amène notre animal à portée de l’autre.

Semblant comprendre la manœuvre, Modor nous laissa nous rapprocher dangereusement d’eux à une telle vitesse. cinq ou six mètres devaient nous séparer, mais je savais que nous ne pourrions plus nous rapprocher davantage.

« Riyo, fais moi de la place » hurlais-je en attendant qu’il tourne la tête.

Il ne restait plus beaucoup de place sur la pauvre bête sur laquelle je comptais m’échouer, mais je ne resterais pas longtemps. J’ôtais mes pieds des étriers et je priais pour que mon agilité ne me fasse pas défaut. Accroupie sur la croupe de ma propre monture, je me préparais à sauter, replaçant mon arc le plus haut possible sur mon dos. Lorsque l’espace entre nous me paraissait physiquement franchissable, je pris une bouffée d’air et je sautais droit sur le cheval du binôme. Mes jambes étaient bien passées de part et d’autre de l’animal, mais mon équilibre avait été mis un peu trop en péril, instinctivement je m’agrippais à Riyo sous l’œil effrayé de Lyaam. Je craignais déstabiliser l'homme avec la force de l'atterrissage, mais il tint bon.
Me ressaisissant, j’adressais à ma camarade un signe de la main pour la rassurer, elle s’éloignait.

« Lyaam pense que nous fonçons droit dans un piège, et que nous sommes probablement suivis depuis un moment. Il faut continuer de courir sous peine de les informer indirectement que nous nous savons traqués ».

Je respirais, essoufflée, réalisant qu’un groupe d’une dizaine de chevaux arrivaient dans l’horizon, tout autour de nous.

« Ils vont nous encercler » criais-je d’une voix forte pour être audible pour Lyaam. Elle était loin de nous, mais si je m’en étais aperçue, alors il était indéniable qu’elle aussi. Cependant, elle ne manifesta aucun signe signifiant qu'elle m'avait entendue. J'espérais alors qu'elle n'allait pas faire quelque chose de stupide.

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Dim 03 Avr 2016, 15:48

À son tour, Arwen lui raconta une partie de son histoire. Elle était ici pour des raisons somme toute rudimentaires, mais au moins elle assumait son rôle sans avoir ce besoin de rechercher une raison plus louable. « J’adore les animaux. Dans mon enfance; j’ai beaucoup appris à leurs côtés. » La plupart du temps, cela concernait les dragons, mais il s’intéressait aussi beaucoup aux autres espèces, moins légendaires. Riyo était toujours partant et appliqué pour faire la connaissance de personnes aussi intrigantes que le binôme actuellement formé par les deux femmes. Il ne savait pas pourquoi exactement, mais la relation qui les unissait était forte. Il n’avait pas besoin de les côtoyer longtemps pour s’en convaincre. Leur façon de s’entretenir, l’attitude qu’elles adoptaient vis-à-vis de l’autre. Elles avaient manifestement l’habitude de se côtoyer sans que cela paraisse très lointain. Peut être qu'il se fourvoyait, mais le respect semblait réciproque. Ce qu’il partageait avec Modor était assez similaire, et pourtant, ils étaient radicalement différents dans la manière de l'exposer. Au moins, ils auraient la possibilité d’apprendre à se connaître durant cette opération sauvetage.

La situation n’était pas complètement à leur avantage, et même lorsqu’ils prirent acte de la lueur, aucun d’entre eux n’était sûr de celui ou ceux qui leur transmettaient le signal. Il pouvait très bien s’agir de l’homme, mais aussi s’agir de leurs ennemis qui avaient flairé l’embrouille. Ils souhaitaient éventuellement s’occuper d’eux d’une façon ou d’une autre. Néanmoins, le doute de l’homme vint rapidement être renforcé par la venue d’Arwen qui lui requit de lui faire une petite place. Modor qui avait modéré la cadence pour l’occasion avait ajusté la course de son cheval près du sien. À présent, Riyo se décala davantage en avant. Il était assez fin -bien plus que son ami-, ce qui lui permettait aisément de se trouver une autre place en attendant qu’elle se joigne à eux. Une fois à sa place, elle lui indiqua les défiances de son amie. « Je vois. Si tu penses qu’on peut se fier à ses prémonitions, alors je vais prendre en considération cette information. » Cela dit, le temps pour songer à ce potentiel piège ne leur était pas permis. Au loin, c’est une multitude de cavaliers qui fondaient droit dans leur direction. Mince ! Ils étaient dans une impasse. Le groupe ennemi ne tarda pas à les encercler de toute part. L’humain, conformément à sa race, n’avait aucun moyen de se prémunir par les sorts magiques. Il se haïssait pour ça. Rien qu’un peu de magie lui aurait été on ne peut plus utile. Déjà qu’en sa présence, son entourage se trouvait moins efficace, alors si en plus il ne pouvait pas les supporter comme il se doit. Il n’avait pas du tout envie de laisser ses camarades épris dans ce piège. Se devant de réagir au plus vite, il déclina de la monture, ses doigts serrant fermement le pommeau de son sabre qu'il s'apprêtait à dégainer.

Une main robuste le stoppa avant qu’il ne puisse l’extraire de son fourreau. « Modor ? Pourquoi tu… ? » Cette question tendait plus à le rassurer, mais au fond il savait très bien ce qui traversait l'esprit de son camarade. Son regard était bondé d’aplomb. Il regardait ses adversaires avec une certaine conviction, comme s’il était certain de pouvoir les gérer, même seul. « Partez à mon signal. Je vais les retenir ici. » Riyo le figea pendant un instant, puis il acquiesça, sans dire un mot dans un premier temps. Il remonta sur le cheval où se situait Arwen. « On t’attendra où tu sais. Bonne chance. » Modor incendia son corps sous les yeux de tous. Si son nouvel équipage ignorait encore à quelle race il appartenait, ça n’était plus un secret à présent. Les élémentals savaient manier leurs éléments mieux que personne. Pour cette raison, le feu qui crépitait autour de son enveloppe distordait l’air suivant sa température assez intense. Il avait fusionné avec son élément, si bien qu’il se précipita sur ses adversaires. Le signal, c’était ça. Riyo claqua brusquement les rênes pour presser le cheval à s’en aller.

Sans jeter un regard derrière lui, l’homme galopa au travers du terrain aride, son ouïe ne distinguant désormais plus le bruit des flammes qui lui était si familier. Après plusieurs minutes de galopades, ils distinguèrent enfin la construction qui servait de repère. Calmant l’ardeur de la monture qui passa du galop à la marche, il descendit une nouvelle fois de ce dernier. « Continuer avec eux serait prendre un risque considérable pour la suite. Nous allons devoir nous infiltrer en toute discrétion si nous voulons avoir une chance de le sauver. Arwen, Lyaam. Même si seulement l’un d’entre nous doit parvenir jusqu’à ce père de famille, nous devons tout faire pour le libérer. L’une d’entre vous a peut-être un plan d’attaque ? » Riyo n’en avait aucun, si ce n’était celui de s’introduire furtivement à l’intérieur. Il attacha le cheval autour du tronc d’un arbre desséché, près d’une petite réserve d’eau où il pourrait se ressourcer. S’il le fallait, il n’avait pas peur de se salir les mains, d’autant plus qu’il savait se battre. Toutefois, il ne connaissait rien des spécialités de ces demoiselles. Pour ça, il devait au moins entendre leurs avis. « Je n’ai peut-être aucun sort pour m’aider, mais j’ai de l’imagination. » Le jeune homme se badigeonna de toute la terre qu’il trouvait pour arborer au mieux la couleur du sol désertique. Le résultat n’était pas aussi désarmant que l’invisibilité, mais au moins il permettait un minimum de camouflage. En attendant le conseil de ses partenaires, il se rendit lentement jusqu’au repère.


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Sam 09 Avr 2016, 16:17

Le temps de réflexion que s’imposait le binôme n’était pas très long, à peine eu-je énoncé les craintes de Lyaam qu’un plan s’élaborait consciencieusement. Le colossal Modor avait l’air de vouloir se charger de la situation seul. Certes, il était fort imposant, et je ne doutais pas de sa force, mais les ennemis nous surpassaient très largement en nombre et nous ne savions pas à quels points ils pouvaient être redoutables. L’humain ne semblait dans un premier temps absolument pas conquis par cette idée, et quelque part je ne le comprenais que trop bien. Ce plan était une mission suicide. Puis, Riyo céda, à mon grand étonnement.

« Tu ne vas pas le laisser partir seul ? » soufflais-je sous l’étonnement.

Aucune réaction de la part du jeune homme, peut être ne m’avait-il pas entendu. Je ne réitérais pas l’expression de ma crainte, après tout il connaissait bien son camarade, si ce dernier se sentait d’aller au front seul, c’était surement pour une bonne raison.
Riyo remontait sur son cheval –cheval sur lequel j’étais toujours assise- en encourageant son partenaire. Je n’avais pas saisi la manœuvre, mais du moins j’avais entendu qu’il parlait d’un signal.
Je n’étais pas très concentrée, à vrai dire je m’inquiétais pour Lyaam qui chargeait droit sur un des individus sur notre droite. Les sons qui s’élevaient autour de nous ne me permettaient pas de l’entendre, mais je savais que j’étais en train de lui crier de revenir de suite vers nous. Ma phrase restait en suspend à l’instar de mon souffle lorsque la jeune demoiselle arriva à portée du cavalier. Mon cœur battait à tout rompre, je sentais mon sang battre dans mes tempes et mes poings se serrer. Il me semblait qu’elle ne possédait qu’un poignard, celui que je lui avais prêté quelques jours avant cela, mais je n’étais pas sure qu’elle parvienne à éliminer le type, qui lui dégaina un long katana de ses amples vêtements. Lyaam tira sur les rennes de son destrier, l’intimant de faire marche arrière, mais il était trop tard. La lame s’abattait sur le bouclier d’eau que je venais de faire apparaître.
La petite agrippait à présent son cheval, revenant derrière nous au galop. Je transformais mon bouclier en jets d’eaux puissants qui renversèrent l’homme de son cheval.
Regardant tout d’un coup droit devant moi, le signal donné par Modor avait du être lancé car Riyo poussa à son tour notre animal au galop. Il ne paraissait pas avoir eu connaissance de la scène qui venait de se produire. Je n’allais pas devoir lui expliquer comment j’avais fais apparaître de l’eau en plein désert, cependant il était évident que Lyaam allait me questionner à ce sujet.

A présent que je reprenais pleinement conscience de ce qui se produisait autour de nous, j’aperçu Modor en train de se consumer. Appartenait-il aux élémentals ? J’en avais déjà croisé à Aeden il y a quelques temps, mais jamais sous une telle forme. Je gardais mes questions dans un coin de ma tête, décidant que ce n’était pas le moment.
Il faisait très chaud, si bien que j’appréciais énormément cette chevauchée qui me permettait de ressentir l’air fouetter mon visage. D’ailleurs, elle ne dura pas bien longtemps, nous arrivions déjà devant le repère des individus ayant répondu à notre flash lumineux. D’un commun accord, nous décidâmes de continuer à pied afin de ne pas les informer de notre position. Il s’agissait à présent de progresser discrètement en espérant garder l’effet de surprise le plus longtemps possible.
A présent, il fallait élaborer un plan d’attaque. Je m’approchais de Lyaam subtilement, prenant le soin de ne pas lui sauter dessus à pleins bras, et lui demanda d’un geste de la tête si elle allait bien.

Je réfléchissais silencieusement en déambulant jusqu’à un point d’eau. Mon corps me faisait souffrir, il me fallait y déposer quelques gouttes de ce précieux liquide sans attirer l’attention de mes camarades. Je ne pouvais pas plonger sous peine de trahir ma condition, mais je pouvais du moins m’hydrater sans risquer une ribambelle de questions. Plongeant sans ménagement ma tête droit dans mon élément, je savourais le contact de l’eau sur ma peau et avalait goulument quelques gorgées.

« Je t’imaginais un peu plus distingué » me lâcha Lyaam, qui elle piégeait de l’eau dans le creux de ses mains avant de les porter à ses lèvres.

Sortant la tête de l’eau, je la regardais, le visage dégoulinant. Elle paraissait calme, bien plus qu’elle ne devait l’être après le risque qu’elle avait pris. Je ne lui avais encore jamais parlé de la nature de mes pouvoirs, j’attendais qu’elle m’interroge à ce sujet, mais manifestement elle n’allait pas le faire.

« Je suis une femme tout terrain » répondis-je en souriant à sa semi-provocation. « Tu as un plan ? ».

Redressant fièrement sa tête, elle posa ses deux yeux vairons sur moi.

« Il semblerait que sur quatre, vous soyez deux personnes à avoir la possibilité de recourir à de la magie » débuta t-elle, réfléchissant en même temps à la suite de ses propos. « Nous devrions chercher des pistes en partant de ce principe. Quels pouvoirs possèdent-tu ? ».

Son regard transperça mes yeux, elle me mit immédiatement mal à l’aise. Pouvais-je lui confier mes capacités sans qu’elle en infère ma particularité ? Il était temps de le savoir.

« Je peux créer et contrôler l’eau, comme tu as pu le voir tout à l’heure. Je peux également déplacer des objets, hypnotiser, charmer et torturer des gens sans utiliser mes mains ».

« C’est une bonne chose » fit-elle d’une voix sèche. « Toi là, Riyo » l’appelait-elle avec un dédain un peu moins marqué que lors de notre rencontre. « Tu sais te battre j’imagine ? Moi aussi. Arwen peut hypnotiser des gens et Modor peut les faire cramer. J’imagine qu’on peut se contenter d’avancer discrètement et d’éliminer un à un tous les individus se présentant à nous. Ce n’est pas très élaboré, mais rien d’autre ne me vient à l’esprit. Et toi ? Qu’en penses-tu ? ».

J’étais étonnée qu’elle lui demande son avis, mais je ne dis rien. Il m’apparaissait que cette petite m’étonnerait toujours.

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Dim 10 Avr 2016, 18:40

S’incrustant dans un embrasement de teintes rouge et orangées, l'épiderme de l’elemental s’était incendié jusqu’à la dernière parcelle. Son corps s'écumait d’une intense ferveur qui se répandit dans tous ses muscles, allant même se réfugier jusqu’à ses organes qui ne formaient désormais plus qu’un avec son élément originel. La silhouette débarrassée de sa condition basique laissait résonner l’importante quantité de flamme qui dansait sur son corps tout entier. C’est comme si Modor venait de sortir de l’enfer. Il était prêt à user de tout ce qu’il avait entre ses mains pour faire gagner le plus de temps à son ami, et surtout celui qu’il devait protéger à tout prix. Il ne comptait pas se sacrifier, seulement retarder l’inévitable en perdant trop de temps à les exterminer. Lorsqu’ils furent suffisamment loin, un cavalier tenta de les poursuivre, mais l’homme aussi vivace que son composant l’était se transporta d’une banderole fugace devant ce dernier, optant pour la confection d’une barrière qu’il forma avec sa stature déjà bien conséquente. Afin de repousser l’ennemi qui se dressait en face de lui, il plaça méthodiquement ses deux bras devant lui, puis subitement, un impressionnant faisceau déflagrant s’allongea pour venir fouetter le sol désertique d’une intense mer de feu. Si les hommes pouvaient parfaitement se soustraire à cette première agression, il n’en était pas de même pour les chevaux ,qui, effrayés par celles-ci, vinrent se cambrer sur leurs deux pattes arrière, projetant par la même occasion leurs chevaucheurs. Les animaux, toujours aussi affolés par un élément aussi incontrôlable, décidèrent de s’enfuir sans leurs maitres. D’une certaine façon, il avait déjà réussi à les priver de leurs moyens de transport, ce qui les rendait en partie inoffensifs. Seulement, voilà, tout n’était pas si simple puisqu’il fut soudainement frappé par un fouet qui le blessa d'une étrange façon. Après vérification – en portant son bras à ses yeux-, il comprit que celui qui venait de lui causer un début de dommages maitrisait l’eau. Il se trouvait contre le pire adversaire qui soit pour lui.

Concernant Riyo, il venait tout juste de mener son coursier au point de rassemblement qui semblait être le plus approprié à la formation d’une stratégie. Comme ils n’étaient pas exposés au refuge, ils pouvaient converser en toute sérénité sans se faire surprendre. Du moins, il veillait à ce que ça ne se produise pas. Dans un premier temps, Arwen mentionna ses capacités rattachées à l’eau. Riyo fit tout de suite le lien avec Modor puisqu’elle maniait son antipode naturel. L’eau et le feu, on pouvait difficilement faire plus opposant, mais c’était aussi une bonne chose, du moins à l'égard d'une alliance. Il ne fit pas le lien quant à la race qu’elle appartenait. Il ne connaissait que trop peu de choses vis-à-vis des autres peuples, c’est pourquoi il n’y prêtait guère plus attention. Et même en admettant qu’il ait eu des connaissances à ce sujet, il n’en aurait rien fait non plus. Du moment qu’elle se trouvait elle et son amie liée avec eux, ça lui suffisait amplement. Le reste ne le concernait pas. C’est en tout cas ce qu’il pensait. Pour autant, elle possédait aussi d’autres facultés bien intéressantes. En ça, elle semblait avoir bien plus d’atouts qu’eux trois associés. Elle aurait même pu s’en sortir seule, qui sait. Pour le reste, c’est Lyaam qui se colla à la partie stratégique de l’opération. À première vue, elle réagissait vite dans la réflexion, c’est sans doute pourquoi le binôme fonctionnait bien. Encore une fois, il ne put s’empêcher de faire un rapprochement entre lui et Modor. Tandis que l’un se servait de ses gros bras pour faire trembler le monde, l’autre usait de sa lame et de son agilité pour le reste. Lorsqu’elle eut fini d’aller au fond des choses, Riyo n’avait plus grand-chose à émettre. En vérité, il ne voyait pas comment procéder autrement, d’autant plus qu’ils ignoraient totalement à quoi pouvait bien ressembler l’intérieur. À cause de cette ignorance du terrain, ils n’avaient d’autres choix que d’accepter cette méthode. L’humain acquiesça d’un signe de la tête. « Je suis d’accord avec toi, Lyaam. Nous devons nous introduire et improviser au fil de notre progression. Je pourrais éventuellement priver de magie les plus faibles en me battant à proximité. Qu’en penses-tu, Modor ? »

Sa présence ne s’était sans doute fait remarquer que par lui seul, mais c’est venu de nulle part que le tas de muscles refit surface, son corps mutilé de quelques éraflures sans importance. Il avait réussi à les semer, et peut-être même à vaincre l’ensemble du groupe. Il était aussi légèrement affaibli, son souffle agité l’indiquant à sa place. « Moi, pour c’que j’en pense... on fonce et on achève tous ceux qui tentent de nous arrêter. » La façon dont il le disait semblait plus radicale, mais c’est plus ou moins ce qu’ils avaient prévu de faire. Se redressant, le jeune homme extirpa la lame de son fourreau. « Alors nous sommes tous d’accord. Allons-y ! » Suivi de près par Modor, Riyo s’approcha de l’édifice contre lequel il se mit dos au mur, évitant ainsi de s’exposer aux interstices qui jouaient ici le rôle de fenêtre. Les ennemis pouvaient se trouver n’importe où, et comme il s’agissait probablement d’un repère, il pouvait aussi être piégé à certains endroits clés. Avant d’entrer, il chuchota une consigne importante aux autres. « Si vous avez le moindre problème, n’hésitez pas à appeler l’un d’entre nous. Nous devons tous rentrer par une entrée différente, c’est plus sûr. » Ils devaient se séparer, mais seulement au début. Ils pourraient ensuite se retrouver sur le passage. Ainsi, Riyo passa par une ouverture, et Modor par une autre. Les deux avaient une approche bien différente là encore. Par exemple, le plus jeune et donc le moins expérimenté se déplaçait en toute discrétion. Il ne prenait aucun risque, et c’est la raison pour laquelle il progressait en position accroupie. Lorsqu’il aperçut un premier ennemi dans l’angle de son passage, il s’assura que personne d’autre ne se trouvait aux alentours, puis lorsqu’il s’en persuada, il assomma celui-ci et le dirigea dans un coin plus sombre, à l’abri des regards. L’élémental de son côté y allait beaucoup plus franco. À peine s’était-il introduit dans la première pièce qu’il porta brutalement sa main sur l’un des ennemis pour le consumer comme un poisson frit. Il avait suffisamment enserré sa prise pour étouffer ses cris. Il le relàacha ensuite en le jetant derrière lui. Pour le moment, tout semblait bien se dérouler.



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Jeu 21 Avr 2016, 17:49

Riyo semblait en accord avec l’idée de Lyaam. Nous allions donc les éliminer au fur et à mesure de notre progression en espérant que tout se déroule bien. Ils allaient surement avoir la force du nombre, mais avec la diversité culturelle de notre équipe nous avions un avantage certain : L’un pouvait cramer tout malotru s’opposant à nous, d’autres pouvaient se battre au corps à corps sans difficulté particulière, je pouvais moi-même utiliser ma magie et enfin Riyo pouvait utiliser son anti magie. Il me semblait que nous soyons prêt pour n’importe quelle situation.

« C’est parfait » ajoutais-je à l’intention de Lyaam lorsque je remarquais Modor. Depuis quand était-il revenu ?

Le colosse portait quelques traces d’affrontement, mais en somme rien de bien significatif, et pourtant il était tout seul. Cet être devait décidément être doté d’une force redoutable.

« Riyo, je te propose qu’on reste éloignés le plus possible en cas d’attaque. Je ne souhaiterais pas que ton anti magie nuise à mes envoutements ».

Je lui offrais un clin d’œil entendu avant de m’approcher de la bélua.

« Tu ne t’éloignes pas  de moi. Je sais que tu te bats très bien, mais moi j’ai besoin de savoir que je suis près de toi pour le cas où les choses tournent mal ».


La demoiselle me lança un regard agacé.

« Tu crois que je ne suis pas capable de me défendre seule ? Je te rappelle que j’ai survécu plusieurs années seule dans la forêt ».

Ses joues s’empourprèrent et son regard se figea droit dans mes yeux. Elle n’avait pas tord, mais je ne prendrais aucun risque.

« Je sais tout ça. Mais c’est de ma faute, j’ai tendance à m’inquiéter trop pour les autres, et si je pense plus à toi qu’à mon combat c’est moi qui me ferait embrochée ».

Elle soupira, comprenant que je ne reviendrais pas sur ma décision. Alors que Riyo et Modor avancèrent vers les premières entrées, je fis signe à Lyaam de me suivre. Nous allions passer par derrière afin de rejoindre l’autre moitié du groupe une fois dans le bâtiment.
Une petite entrée s’offrait à nous. Elle était très étroite et ne permettait pas qu’on s’y insère en même temps. Je fis signe à Lyaam d’attendre ici le temps que je trouve une autre entrée. La petite avait un gabarit qui lui permettait de s’immiscer dans ce genre d’ouverture alors que moi, j’étais bien trop grande. A force de tourner autour de la construction de pierre, je repérais une ouverture à hauteur de fenêtre. L’irrégularité des pierres m’aiderait à m’y hisser, mais l’escalade n’était pas franchement mon point fort. Revenant vers Lyaam, je l’incitais à me faire la courte échelle.

« Une fois que j’y serais » grommelais-je en m’efforçant d’atteindre la rembarde de mes mains, « Je veux que tu retournes à la petite fente dans le mur et que tu rentres par là. On se rejoindra dedans ».
Malgré les efforts de Lyaam pour me porter jusqu’à l’entrée, je n’y arrivais pas, mon corps était trop petit. C’est alors que la bélua se colla dos au mur et s’efforça de lever mon pied jusqu’à son épaule. Je ne la soupçonnais pas d’une telle force, mais grâce à ses talents je réussi à entrer dans le bâtiment.

« Fais ce que je t’ai dit »
lui murmurais-je une dernière fois avant de gagner l’ombre des pierres.

La pièce était noire et silencieuse. Un grand lit y était entreposé, je devais être dans une chambre. Etrange pour un tel lieu, je n’imaginais pas ça du tout comme une habitation. Alors que je m’approchais de la table de nuit pour y assouvir ma curiosité, j’entendis des bruits de pas dans le couloir accompagné d’une lointaine discussion. Je me glissais derrière la porte d’entrée, priant ma déesse pour qu’elle ne me plaque pas au mur lorsqu’elle serait ouverte.

A peine eu-je le temps de me cacher qu’elle fut ouverte avec fracas.

« C’est toujours la même chose »

« Ouais t’as raison. Mais cette fois-ci, nous aussi on aura notre part du butin ».

Ma respirations s’accélérait, je sentais des gouttes de sueur perler sur mon front, comment allais-je sortir de cette pièce sans les tuer ? Ils savaient quelque chose, je ne pouvais pas les éliminer sans avoir obtenu toutes les informations dont j’avais besoin.

« T’as entendu ça ?! »

Je ne voyais pas la scène, mais je n’entendais désormais plus de bruit de pas. Ils s’étaient brusquement arrêtés, probablement qu’ils tendaient l’oreille aussi précisément possible que moi.

« On nous attaque ! » cria une voix d’en bas.

C’était la voix d’un homme. Repoussant lourdement la porte afin d’enfermer les deux énergumènes avec moi, je commençais à chanter dans le but de les hypnotiser. Sans gros effort, j’y parvins et je les attachais au lit. Je leur bandais les yeux et la bouche puis je descendis rejoindre mes camarades. La lumière m’éblouissait, mais je continuais à dévaler les escaliers deux à deux.

« Lyaam ? » criais-je dans le vacarme, espérant qu’elle ne soit pas dans de beaux draps.

Ma voix ne portait pas, mais en ouvrant à nouveau les yeux je vis une tignasse violine danser parmi des hommes. Je m’arrêtais à mi chemin dans les escaliers et je bandais mon arc. J’allais les tuer à distance, laissant Lyaam se débrouiller seule comme elle le désirait à la base.
La petite tenait mes poignards dans chacune de ses mains, transperçant quiconque s’approchait trop d’elle. Cependant, je du décocher deux flèches derrière elle car elle se faisait encercler.
D’autres hommes arrivaient en renfort, une vingtaine probablement. Nous ne ferions pas le poids et sans doute que Riyo et Modor expérimentait la même chose dans les pièces annexes. A nouveau je me chantais, mais cette fois-ci j’optais pour un chant agressif, faisant devenir fou de douleurs ceux qui m’écoutaient. Seulement, Lyaam n’était pas immunisé. La petite se pliait de douleur, tomba sur ses genoux et criant à gorge déployée. Je tirais sur chacun des bandits le plus rapidement possible afin de mettre fin aux souffrances de ma protégée.

« Ca va aller » la consolais-je une fois l’épreuve achevée.

J’étais assise près d’elle, la main sur son épaule, mais envahie par la colère, elle me repoussa.

« C’est quoi ton problème ? » dit-elle énervée.

« Je ne savais pas si ça allait t’atteindre aussi, ils étaient une vingtaine et nous n’étions que deux, je n’ai pas eu le choix ».

Titubant, mais trop fière pour accepter mon aide, elle sorti du bâtiment s’allonger derrière un tas de caillasse.
Il n’y avait plus un bruit. Je présumais que Riyo et Modor avait terminé aussi leur carnage et qu’ils allaient ressortir pour nous trouver.

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Dim 24 Avr 2016, 16:25


Pour réussir à mettre la main sur le condamné, la première chose à faire consistait à rester le plus occulte possible pour ne pas annoncer leurs venues et tous les mettre en danger. Le fait qu’ils se soient dissociés était une bonne comme une mauvaise chose puisque dans un premier temps, ils pouvaient réagir indépendamment et moins entreprendre de se faire voir, mais ils multipliaient également les périls de perpétrer des erreurs. Chaque binôme ne connaissait rien de l’autre, c’est la raison pour laquelle ils étaient obligés de leur faire confiance en totale méconnaissance des actions qu’ils allaient intenter. Riyo et Modor avaient fait le choix de ne pas se coller en prenant deux chemins distincts. L’humain avait foi en son ami pour faire taire rapidement les ennemis qu’il croiserait sur sa route. Quant à lui, il agissait en essayant d’être assez discret. L’anti magie qu’il possédait avant l’avantage d’éteindre la sorcellerie lorsqu’il se trouvait à proximité. Sa capacité était toutefois à double tranchant dans le sens où il pouvait prévenir les ennemis s’ils réussissaient à le sentir avant son intervention. Avec sa carrure pour le moins chétive, il s’engouffrait aisément dans les plus petits passages, roulant ici et là pour se receler entre les différents mobiliers. Les tours de garde avaient l’avantage de ne pas se faire en grand nombre. Ils se trouvaient souvent à deux ou à trois — rarement plus. Afin d’attirer les isolés, le jeune homme siffla pour les mener à lui et les étourdir avec l’arme et son fourreau. Il évitait au maximum de tuer, sauf quand c’était vraiment nécessaire. Si le danger n’étant pas imminent, il procédait d’une manière plus tendre.

Modor agissait avec moins d’affection. Il tuait les hommes sans aucun scrupule, saignant les autres le plus brusquement du monde. Son corps ne passant pas inaperçu contrairement à son protégé, il faillit se faire repérer à de nombreuses reprises. Heureusement qu’il savait détourner l’attention autre part grâce à ces flammes. Ce genre d’astuce évita le pire. Se plaquant contre un panneau en bois, le chahuteur cogna volontairement celle-ci pour faire en sorte qu’un garde vienne constater la source du bruit. À son approche, il tomba lourdement sur lui en armant ses phalanges dans son nez. Dès l’instant où il le mit hors d’état de nuire, il le saisit et l’amena rapidement dans la pièce d’à côté qui était une chambre. Il ôta les vêtements de ce dernier et les mit à la place des siens pour prendre en quelque sorte son identité. Maintenant équipé comme il le souhaitait, il repartit dans la direction opposée, faisant mine d’être l’un d’entre eux. Ils étaient normalement assez nombreux pour éviter les suspicions à son égard. Armé d’un couvre-chef, il baissa légèrement la tête à l’instant où il croisa le chemin d’un garde. « Tu tombes bien. On a besoin de toi à l’étage. Quelqu’un s’est visiblement introduit dans notre repère. On ne sait pas combien ils sont, c’est pour ça qu’il faut fouiller partout. Occupe-toi d’aller au-dessus et prend ça. » Il lui confia un appareil qui servait à les informer d’un éventuel souci. Il le prit rapidement, acquiesça d’un signe et s’éloigna en lui répondant affirmativement. En route, il tomba malencontreusement sur Riyo qui était déjà en train de se battre contre un groupe. Il s’efforçait de tenir la cadence, mais ils étaient bien trop nombreux pour espérer les vaincre par eux seuls. En se jetant sur eux pour s’en débarrasser du plus grand nombre, il dégagea les plus téméraires. Plaçant le plus de coups possible, ils se firent toutefois appréhender assez brusquement. Le duo manquait de pouvoir pour maintenir un niveau similaire à ceux qui protégeaient le captif. Ils n’avaient encore obtenu aucun indice quant à sa position, mais le clin d’œil discret de l’humain avait pour message de lui dire de ne pas s’en faire.

En dehors de quelques insultes et des rires à leurs égards, ils furent jetés dans la même prison, celle-ci étant bordée par d’autres détenus qui avaient tous la particularité de ne répondre d’aucune jeunesse. D’un simple coup d’œil, Riyo pouvait aisément comprendre qu’ils s’en prenaient souvent à une même catégorie de personne. Pourquoi et comment ? Il n’en savait rien, mais la capture du père de famille devait être liée de près ou de loin. Dans l’absolu, il avait ainsi fait exprès de se battre et de semer du tumulte pour y être enfermé à son tour. Il ne s’attendait pas à ce que Modor le rejoigne, mais cela arrangeait ses affaires. « Je pense que s’ils l’ont enfermé, il doit être dans le coin. Si ce n’est pas le cas, nous pourrons à coup sûr obtenir des informations vis-à-vis des prisonniers. » L’élémental examinait déjà la serrure et la porte. Elle ne possédait aucune sécurisation impénétrable, signe que ce repère n’était pas destiné à de grandes opérations. Les ennemis en eux-mêmes n’étaient pas exceptionnellement forts. Ils manquaient encore de savoir-faire puisqu’ils avaient tous deux étés enfermés ici. Ils s’étaient probablement dit que l’anti-magie annihilerait les pouvoirs de l’autre. « Tu as raison. Et puis nous allons pouvoir nous seconder de quelques alliés. Même s’ils ne sont pas très forts, ils pourront au moins faire office de leurre. Si ça se trouve, elles ont déjà réussi à trouver le père. » « J’en doute. J’ai entendu beaucoup de grabuge à l’étage supérieur. Je pense qu’elles se sont elles aussi confrontées à eux. Pour le savoir, tu pourrais nous faire sortir d’ici ? » « Bien sûr. » L’avantage d’avoir l’élément du feu comme soutien, c’est que les flammes pouvaient servir dans quasiment tous les cas. Alors qu’il revêtit ses mains par le feu, il chauffa le métal à un degré assez impressionnant pour le faire fondre. Lorsque la porte s’ouvrit, il se changea intégralement en homme incandescent. Il ne disposait de plus beaucoup de pouvoirs, c’est pourquoi il devait agir au plus vite en faisant fondre les cellules. Puisqu’on le lui avait confisqué son katana, Riyo devait se débrouiller avec ce qu’il avait sous la main. Il saisit une grosse pierre pour la jeter sur un patrouilleur qu’il assomma directement. Il alla à la rencontre de son corps afin de lui subtiliser son arme d’hast. Il ne maitrisait pas bien l’armement, mais en attente de retrouver la sienne, il n’avait pas le choix. Entre Modor qui libérait tout le monde et lui qui assaillait l’autre partie du couloir comme il le pouvait, ils ne s’en sortiraient pas si les deux femmes ne les rejoignaient pas.


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Jeu 19 Mai 2016, 20:21

La légère brise qui caressait mon visage me fit grand bien. Je ne pouvais pas prétendre être épuisée, mais je sentais que mon corps réclamait quelque repos. Lyaam était toujours étendue au sol, dos à moi, manifestant de façon prolongée son amertume.

"Lève toi" lui dis-je d'une voix plus douce. "Il faut retrouver les garçons, soit ils auront besoin de nous, soit nous pourrons continuer nos recherches. Rester ici à bouder ne servira à personne".

La petite ne semblait pas bouger d'un poils.

"Je me suis déjà excusée, que veux-tu de plus ?"

Un grognement fut ma seule réponse, mais au moins elle se leva et se dirigea vers l'entrée par laquelle les deux hommes s'étaient séparés. Le soleil cognait fort, et il n'y avait toujours pas suffisamment d'ombre pour s'en cacher, mais la faible intensité du vent me faisait sentir mieux.
La Bélua trainait des pieds, les yeux rivés sur le sol. Sans lever la tête, elle m'interpela.

"Tu as des choses à me dire"


Sa déclaration m'étonnait, je ne m'attendais pas à tant de franchise si tôt. Je pensais qu'elle allait encore restée muette quelques minutes et qu'après seulement elle m'interrogerait. Il n'en était rien.

"Soit"

Je restais froide, je n'avais pas envie d'affronter ses possibles futurs jugements, cependant j'en connaissais plus sur elle qu'elle sur moi et je comprenais son envie d'équilibrer la balance.
Mes pensées m'occupèrent durant la courte distance qui nous séparait de l'entrée du bâtiment. Des râles sourds se faisaient entendre, mais ces derniers ne durèrent guère. Il ne pouvait s'agir que des deux hommes. Me laissant guider par les sons, j'arrivais près d'un couloir. Mon ouï ne m'avait pas failli, nous retrouvions les deux hommes encerclés par des ennemis. Que faire ? User à nouveau de mon chant envoutant au risque de blesser nos alliés ? Ou alors utiliser un sortilège moins efficace ? Au regard que posa sur moi Lyaam, je sus qu'elle devinait mes pensées et qu'elle avait déjà sa réponse. Je n'allais pas pouvoir y recourir sans me mettre à dos ma protégée. Détachant son regard du mien, elle fonça droit dans le tas. Je me contentais de mon côté de m'assurer de sa sécurité, usant de mes facultés de télékinésie pour balancer des meubles sur quiconque s'approchait d'elle. J'avançais vers eux, gardant ma concentration le plus fermement possible. Une chaise s'écrasa sur un blondinet qui brandissait une lance, une panoplie d'assiettes se brisa sur le crâne d'un chauve armé de couteaux. J'arrivais derrière la plupart des assaillants de façon discrète, pour une fois, mais je fus rapidement repérée par un type qui eut le temps de donner l'alerte avant de recevoir un couteau dans la poitrine. Je ne pouvais plus user de ce sort sans risquer de blesser un compagnon.
J'éventrais de mon poignard l'individu qui se jeta en premier sur moi, puis je le troquais pour mon arc et mes flèches. La distance qui me séparait de la dizaine d'individus restant me permettait de m'en servir sans risquer de blesser qui que ce soit. Mon arme ne fit que deux victimes, le reste de mes camarades avaient réussi à éliminer les ravisseurs qui arrivaient de l'autre côté.

"Tout va bien ?" demandais-je à tout le monde en regardant successivement chacun de mes compagnons.

Lyaam ne répondit pas, se tournant directement vers Riyo.

"Vous avez trouvé le père de famille ? Ou alors un indice nous permettant de le retrouver ?".

Elle apparaissait subitement inquiète, comme si l'espace des affrontements, elle avait éloigné l'objectif de notre quête de sa conscience.

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Mar 31 Mai 2016, 23:23

Ensevelie sous la canicule que projetait son compagnon d’infortune, Riyo se débarrassait des derniers ennemis qui l’accablaient, soutenant de valeureux chocs aux abondantes déviances qui trimaient à vouloir lui faire la peau. Fort heureusement, il maitrisait suffisamment bien son katana pour écarter le danger, assommant les commanditaires avec le plat de sa lame. Modor venait de compléter sa dernière danse en repoussant en une ultime technique de feu les derniers adversaires de son entourage. Epuisé, son corps s’exhala instantanément. Il ne pouvait plus combattre, plus pour aujourd’hui. Ni avec ses pouvoirs, ni avec sa puissance physique qui s’était profusément affaiblie. Le soutien inattendu des deux femmes leur sauva la mise lorsqu’elles se joignirent à la bataille pour concrétiser le triomphe. Il fut néanmoins de courte durée, puisque personne ne semblait avoir collecter des échos permettant de repérer le captif. « Tout va bien. Merci de votre aide. » ll n’en restait pas moins dépité par rapport à la seconde question. Tout ce qu’ils avaient entrepris de faire en rentrant dans le le repère fut de donner l’alerte et de combattre dignement plusieurs groupes d’hommes. Ce manque de furtivité pouvait couter cher à la vie de cet homme. « Malheureusement, je n’ai rien trouvé qui puisse nous indiquer les exordes d’une piste… Qu’en est-il de votre côté ? » Avant d’entendre leurs versions des faits sur une possible information perçue, Modor racla sa gorge. Le genre de raclement qui attirait intentionnellement l’attention pour drainer les regards dans sa direction.

Ce dernier avait assurément quelque chose à confesser. « J’sais pas c’que ça vaut, mais tenez. » Pour corroborer à ses propos, il dévoila un vieux parchemin imprimé d’une ancre noire, sauf que l’élémental ne savait pas lire, c’est pourquoi il n’était pas assuré de la qualité de sa découverte. Le confiant à son protégé qui s’empressa de parcourir les quelques lignes, Riyo entra dans une phase de réflexion, presque branlante. Le poing recroquevillé sous son menton, ses prunelles dorées se perdaient dans les tréfonds du sable. Sa réflexion passée, il plia soigneusement le bout de papier pour ensuite le disposer à sa taille, derrière la couture de son pantalon. « Mes amis, je crains le pire. Si ce qui est écris est juste, il y a de grandes chances que notre homme soit mort à l’heure qu’il est. » Il annonçait ça sans tact. A quoi bon tourner autour du pot ? « Pour vous faire un bref résumé, les mercenaires avaient pour mission de le mener au sous-sol avant le lever du soleil. En prenant en considération sa place actuelle dans le ciel, il doit avoir subit pas mal de vices. » En plus de ne pas savoir avec exactitude où se situait le sous-sol dans lequel il était bridé, ils avaient un autre agacement de taille ; le désastre qu’ils avaient causé. S’ils ne se dépêchaient pas, ils resteraient indéfiniment dans le doute en plus de prendre le risque de s’engager dans un combat perdu d’avance.

Riyo et Modor n’avaient plus les ressources nécessaires pour réitérer le miracle précédent, et cataloguer sur les seules femmes pour les sortir du pétrin en cas de soucis était un manque de prudence à ne pas expérimenter. « Nous devons rester ensemble et trouver l’accès par tous les moyens. Vous êtes prêtes ? Que vous le soyez ou non, nous devons y aller dans tous les cas. » Prendre des décisions pour un groupe entier ne lui ressemblait pas, mais c’est hélas la seule alternative qu’il relatait dans cette ultime ligne droite. Si l’une d’entre elles disposait d’un plan de secours, il était prêt à les écouter. « J’assure vos arrières. » Simple et concis, l’élémental partait du principe qu’il se rendait plus utile en gardant un œil sur tout le monde. Dans tous les cas, les quatre spécimens retournèrent à l’intérieur de la bâtisse. Le but premier consistait à trouver des escaliers. Ensuite, ils pourraient envisager la possibilité de se hâter. Le jeune humain écarta précipitamment le quatuor en tendant sa main devant pour les empêcher de poursuivre. Le hasard faisait bien les choses puisque quatre autres individus se dirigeaient en direction des nombreux corps. Riyo chuchota à l’attention des deux femmes. « Il faut les arrêter avant qu’ils ne fassent la découverte. Nous pourrions également emprunter leurs accoutrements pour passer inaperçu. » Pourquoi pas faire d’une pierre deux coups après tout.


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Lun 04 Juil 2016, 22:25

Le lieu était désormais silencieux. Les cadavres jonchaient le sol, baignés dans des flaques de sang. Nous étions à nouveau tous réunis, discutant de notre progression lorsque Modor se manifesta d’un raclement de gorge insistant. Le colosse avait mis la main sur un parchemin relativement bien préservé de toute tâche sanguinolente. J’attendais patiemment que Riyo nous fasse part de son contenu, faisant les cents pas en direction de l’extérieur du domaine.

« Ca va ? » demandais-je à Lyaam d’un souffle.

La gamine hocha la tête de haut en bas sans ajouter quoi que ce soit. Je respectais son silence, préférant me retrouver en tête à tête avec elle plus tard dans la journée. L’humain quant à lui semblait pensif, nous étions à présents trois à le fixer, attendant une réponse. L’attente s’acheva et l’humain partagea ses pensées quant au parchemin précédemment lu. Je ne le quittais pas des yeux, attendant constamment une information supplémentaire, mais il ne semblait pas avoir de réponse définitive à propos du sort du père de famille.

« On ne peut pas dire que nous avons été réellement discrets tout à l’heure … » lâchais-je d’une voix emplie d’un sentiment s’approchant du regret et de la honte.

Il était vrai que nous avions décidé de progresser discrètement dans la demeure, mais lors des derniers assauts nous nous étions révélés à nos opposants, nous faisant très probablement repérés. L’appel de Riyo à tenter malgré tout une approche dans les possibles caves du lieu me tira de mes pensées. J’acquiesçais, emboitant le pas du jeune homme. L’intérieur de la bâtisse m’apparaissait plus sombre que lors de notre dernière percée. Je ne prenais gare ou je posais mes pieds, je préférais m’assurer qu’aucun individu ne nous attaque latéralement. Aucun mouvement ne semblait trancher avec l’immobilité des meubles, cependant l’homme qui me précédait nous bloqua subitement la route. J’étais tellement préoccupée par ma crainte d’essuyer une attaque latérale que j’en avais oublié de regarder où je progressais. Instinctivement, j’attrapais le bras de ma protégée, appuyant le geste de Riyo pour l’empêcher de se mettre à découvert.

« Ne bouge pas » lui chuchotais-je, lui indiquant du doigt qu’il y avait au moins une personne dans la pièce suivante.

L’adrénaline avait envahie mon corps, je tentais de respirer le plus sereinement possible, mais l’effet de surprise avait toujours un goût fort désagréable.

« C’est d’accord pour les vêtements » murmurais-je en réponse à Riyo.

Les bruits de pas s’éloignèrent et nous rebroussions chemin vers notre carnage.

« Lyaam, camoufles bien tes cheveux, je n’ai vu aucune femme ici. Tes yeux vairons risquent de nous trahir, essayes de faire profil bas ».

Aucune réponse de la part de la principale intéressée, mais je savais qu’elle m’avait entendu. Je m’approchais d’un corps vêtu tout de bleu et me vêtis de ces apparats. Certains des hommes à terre avaient la tête complètement voilée, je saisissais l’occasion de me fondre entièrement dans le décor, attachant ma tignasse rouge étroitement dans le turban à l’aide d’une broche dorée que le cadavre tenait fermement dans sa main.

« Suis-je crédible ? » demandais-je à Modor qui se tenait juste derrière moi. « Je ne sais pas si parmi leurs hommes certains ont ta stature, mais tu as de la chance d’avoir réussi à enfiler ça » lui dis-je en pointant son vêtement.

« Tout le monde est prêt ? » demanda Lyaam en fixant elle aussi son bandeau.

Cette fois-ci, j’ouvrais le chemin. Il me semblait me rappeler avoir vu des escaliers lorsque j’étais descendu du premier étage. Je longeais un long couloir sombre, laissant courir une de mes mains sur le mur pour me guider.

« Je suis arrivée par là tout à l’heure »
dis-je d’une voix confiante.

Je repérais rapidement les escaliers que nous cherchions, mais deux gardes étaient postés juste devant ces derniers, nous bloquant ainsi l’accès.

« Stefyan, tu as fais ce que t’as demandé Amyel ? »
m’appostropha l’un d’eux.

Une autre poussée d’adrénaline fit battre le sang dans mes veines. J’hésitais dès lors à recourir à ma magie, mais je ne savais pas si j’allais pouvoir l’utiliser encore longtemps, je me sentais un peu fatiguée.

« Il m’a demandé deux choses, tu fais référence à laquelle ? » lui répondais-je, feignant une voix masculine et gardant mes distances.

« La plus importante. Récupérer la broche pour le rituel ».


La broche ? Celle que j’avais nouée dans mes cheveux ? Mes pensées se bousculèrent dans ma tête, je ne savais pas quelle information je pouvais donner sans risquer de me la voir confisquer. Cependant, je tentais le tout pour le tout.

« Oui, je l’ai. Amyel vous fait demander tous les deux au premier étage. Ces trois là vont garder la porte »
dis-je d’une voix assurée. « Merci pour votre service ».

Les deux gardes s’en furent à l’étage sans poser la moindre question. Je m’approchais prestemment des escaliers.

« J’ai la broche dans mes cheveux » confiais-je au groupe. « Je n’avais aucune idée de son importance, pour une fois que la chance me sourie ! Qui m’accompagne ? Deux d’entre vous doivent feindre de garder la porte ».

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Sam 09 Juil 2016, 20:15


Ils avaient presque toutes les cartes en main pour mener à bien leur mission sauvetage. Tout ne s’était pas exactement passé comme espéré dans l’exécution générale du plan. Ils auraient sans doute pu agir avec plus de discernement pour une efficience maximale, mais ce qui est fait est fait. Compte tenu de leurs progressions anarchiques, ils s’en étaient honnêtement bien sorti. Riyo et Modor n’auraient jamais pu arriver aussi loin sans l’aide des deux jeunes femmes qui avaient su leur prêter main-forte au bon moment. « C’qui est pas crédible, c’est la bande qu’on forme. Pour le reste, on s’en tamponne. » Répondit un peu froidement l’élémental alors qu’il n’y avait pas lieu d’être. Maintenant qu’ils étaient rassemblés, pas moyen de se séparer avant l’heure. Les patrouilleurs étaient beaucoup moins récurrents qu’au départ, toutefois il en restait quelques légions qui auraient certainement été congédiées par le géant si l’humain ne l’avait pas interrompu à temps. Il faisait étrangement confiance à Arwen pour régir la catastrophe qui aurait pu se produire si elle n’avait joué la comédie avec autant de ferveur. Quand elle réussit à le faire s’éloigner, le jeune homme respira un grand coup, rassuré par la tournure qui aurait vraiment pu se gâter. « C’est une drôle de coïncidence. Tu as peut-être en ta possession l'outil qui nous permettra de retrouver la trace de ce père de famille. Par contre… qu’entendait-il par rituel ? Vous pensez qu’ils ont l’intention de l’offrir en sacrifice ? Pourquoi ? Ça n’a aucun sens. » Tant d'interrogations qui trottaient à une vitesse folle dans son esprit.

Il aurait tant voulu savoir où tout cela les menait. « Inutile de se casser la tête. On dégomme tout ce qui passe, on verra ensuite. » Pour une fois, la perspective du point de vue de Modor ne paraissait pas invraisemblable. Après tout, ils n’avaient pas toutes les clés de compréhension pour théoriser sur ce qui se tramait à l’intérieur de ces murailles. Quelque chose lui disait qu’ils détiendraient rapidement de quoi éclaircir ces mystères. Devant la porte, Arwen suggéra la bonne préconisation en divisant le groupe en deux. Riyo se considérait comme de trop s’il restait là en étant statique. Il n’avait pas les mêmes arguments que son ami, qui lui semblait tout désigné pour s'emplir d’une porte. « Je viens avec toi. Je serais plus utile en bas qu’ici, et tu auras besoin de mes services si jamais nous devions neutraliser de la magie. » Qui sait ce qu’ils allaient trouver. Ils pouvaient avoir besoin de son anti-magie à tout moment. La décision prise, il souhaita bonne chance aux deux acolytes qui restaient en retrait, puis ils s’engouffrèrent ensuite dans les sous-sols de ce dédale infernal. L’obscurité était telle qu’il bouscula à plusieurs reprises sa camarade auprès de laquelle il ne manqua pas de s’excuser à plusieurs reprises. Quand la lumière éclata grâce aux bienfaits des nombreuses torches répandues sur les murs, une vision élargie de ce dans quoi ils allaient s'engager leur était disponible. Plusieurs cellules bordaient l’autre bord, sauf qu’elles étaient toutes béantes et ne renfermaient aucun individu suspicieux, pas même des ossements d’incarcérés du passé. « C’est de plus en plus étrange. Je pensais qu’ils avaient beaucoup de prisonniers, mais il semblerait que ce n’est pas le cas. Pire encore, je ne vois pas l’intérêt d’appréhender un vieil homme si c’est pour le séquestrer au plus profond de ce drôle de domaine. » Soudain, des échos invoquant l’approche des locataires avisèrent le gentilhomme qu’il était temps de se cacher.

Il tira Arwen par le bras afin de l’attirer dans la cellule submergée par la pénombre. Il la serrait tout contre lui pour éviter qu’ils se fassent repérer. « Ah ah ah ! Ce vieux rabougri a eu ce qu’il méritait. Le chef va être de si bonne humeur qu’il va sûrement augmenter notre prime. Tu aurais dû voir sa tête quand il… » Ils étaient désormais trop loin pour entendre la fin de leurs causeries captivante. Riyo avait un mauvais pressentiment. Au vu de leur engouement et de la façon dont ils évoquaient l’homme, ce dernier était décrit comme une victime et non pas comme un détenu. Sous l’empressement, il prit la sirène par la taille pour la manipuler sur le côté. « Dépêchons ! Il se peut que nous arrivions trop tard. » Riyo était presque trop intrépide lorsqu’il courait au travers de long corridor dispersé de cachots. Il risquait de se faire interpeller à n'importe quel moment. À l’autre bout, une porte entrebâillée déclinait jusqu’à l’étage inférieur. La zone y étant trop ténébreuse pour s’y engouffrer franchement, il confisqua une torche pour s'y glisser prudemment. Les marches étant assez détériorées, il s’efforçait de maintenir l’équilibre par le biais des pierres qui confectionnaient les murs. Doucement, ils embouchèrent dans cette partie de la prison où la fraicheur s’infiltrait à profusion. Il n’était pas bon y vivre, mais ce qui l’inquiétait davantage, c’était la multitude de squelettes toujours enchevêtrés dans leurs menottes qui grouillaient au sol. En approchant jusqu’au fin fond de la pièce, Riyo détourna vivement le regard lorsque la torche rassembla sa lueur sur le corps sans vie du père de famille. Il avait tout juste eu le temps de voir les conséquentes lésions qu’on lui avait infligées. Leur mission était un échec.


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Mer 31 Aoû 2016, 21:36


Riyo se proposait de m’accompagner dans les sous bassements de l’édifice en quête du père de famille.

« A tout de suite, soyez prudents » murmurais-je à l’intention de mes deux comparses restant au poste de garde.

Un long escalier étroit et scabreux nous permettait d’atteindre les sous sols. Il n’y avait pas la moindre vue sur l’extérieur du bâtiment, aucune source de lumière n’illuminait notre passage. Depuis quelques temps, étant souvent confrontée à des zones sombres, je ne craignais plus autant l’obscurité, cependant je n’étais toujours pas en capacité de me mouvoir dans de telles circonstances. De ce fait, je laissais une main caresser les dalles  humides du mur qui me bordait. La descente était longue et laborieuse, si bien que je me demandais s’il y avait réellement une fin à ce tunnel. Mon compagnon semblait aussi avoir quelques difficultés à se mouvoir et me bousculait régulièrement.

« Ne t’en fais pas, j’ai du mal à me débrouiller aussi de mon côté »
lui dis-je en souriant même s’il ne pouvait pas le voir.

Enfin, une cinquantaine de marches plus bas, une plateforme richement éclairée m’aveugla quelques instants. Je portais mes mains à mes yeux, les frottant vigoureusement. Accoutumée à la lumière, la scène qui s’offrait à moi me glaçait le sang ; nous étions dans un cachot. La plupart des cellules demeuraient inhabitées, cependant au vue de leur nombre, l’espace pouvait accueillir plus de prisonnier que de raison.

« Tu as raison » soufflais-je mi-estomaquée mi-triste de la scène. « J’espère que nous nous sommes trompés de lieu et qu’il n’a jamais été ici. Sinon, je crains le pire pour lui ».

Ma gorge se serrait et je ne pouvais m’empêcher de me triturer les mains. A dire vrai, je me sentais tellement perturbée par ce que je voyais que j’en oubliais que nous n’étions pas censés être ici, et qui plus est que d’autres chemins menaient à la plateforme. Soudainement, Riyo m’attrapa par le bras et m’entraina dans une cellule lugubre dans laquelle il nous cacha de toute lumière. Je lui pressais la main en signe de remerciement, puis je sorti de ma stupeur et tendis l’oreille. Des hommes s’approchaient de nous et à mesure de leur progression, leur discussion se faisait plus audible. Il semblerait que quiconque ayant été pris pour cible par ces malotrus ai passé un sale quart d’heure. Je priais silencieusement à cet instant qu’il ne s’agisse pas de notre victime.
Une fois de plus abasourdie, je ne réagissais pas comme je l’aurais du, j’étais figée et j’attendais quelque chose dont j’ignorais la nature. J’étais juste immobile. Une nouvelle fois, Riyo me ramena à la réalité en me guidant à travers la cellule. Le jeune homme se pressa en direction de la provenance des individus. Il courrait à une vitesse que je ne pouvais égaler malgré tous mes efforts. Les bruits de nos pas résonnaient dans les couloirs mais cela n’apparaissait plus inquiéter l’humain. Un rapide coup de tête en arrière m’indiquait que nous n’étions pas encore repérés. En quelques secondes, il avait atteint une porte qui menait à un étage inférieur.

« Ouvre le chemin, je me charge de nos arrières. Si tu m’entends siffler, surtout tu te bouches les oreilles. Ce sera le signal indiquant que j’utiliserais ma voix pour blesser tout intrus ».


Bien que j’avais chuchoté ce conseil, j’avais l’impression que ma voix avait été déformée et portée au loin. Je me tenais prête à réagir. Un nouvel escalier s’offrait à nous. Je soupirais doucement d’exaspération lorsque je vis l’état lamentable des marches. Je n’imitais pas Riyo, lui laissant le soin de nous éclairer tous les deux.

« Je préfère garder les mains libres, ne sait-on jamais » lui dit-je en fermant ma main sur le poignard restant dans ma ceinture.

Cette fois-ci, mes deux mains rappaient sur les murs et je me forçais à emboiter le pas de mon compagnon, sous peine d’être plongée dans le noir complet. L’air du couloir y était encore plus humide que lors de notre première descente, il y avait même quelques filets d’humidité qui coulaient le long des murs. Cela pouvait toujours m’être utile en tant que sirène.

« Excuse-moi » fis-je à Riyo lorsque je le percutais.

Nous étions arrivés à la dernière marche de notre descente mais je ne m’en étais pas rendue compte, je lui étais tout bonnement rentrée dans le dos. Le jeune homme ne prit pas la peine de répondre, et lorsque mes yeux rencontrèrent la pièce éclairée, je compris pourquoi. Des dizaines et des dizaines de squelettes reposaient dans l’endroit, menottés, décapités, démembrés, il y avait de tout, mais le plus terrible fut le moment de la découverte du corps de notre disparu à présent retrouvé. Un terrible spasme me plia en deux, plaquant une main contre le mur, je me concentrais pour ne pas vomir mon repas.

« Je suis désolée » murmurais-je à Riyo autant qu’au défunt père de famille.

Je levais la tête vers mon camarade en essayant de me ressaisir au plus vite mais tout ce que je parvenais à faire était de difficilement contenir mes hauts le cœur. Subitement, j’entendis un bruit dans le couloir derrière l’humain. Mon instinct me poussait à me redresser et je me jetais contre le mur adjacent, passant mes deux mains derrière le crâne du jeune homme, je l’y plaquais presque malgré moi. Je n’avais pas contrôlé mon mouvement, mais une dague vola à travers la pièce, se figeant pile poil à l’endroit où trônait la tête de l’humain quelques secondes plus tôt. Tout se passait à une vitesse qui me dépassait, et je me sentais agir au ralenti, toujours sous le choc de la découverte. Une ribambelle d’hommes vêtus de bleu déboula du couloir jusque dans la salle. Je n’avais pas le temps de siffler, comme j’en avais convenu avec mon camarade, cependant je lui enfonçais mes ongles dans l’avant bras en espérant qu’il comprenne ce que je m’apprêtais à faire. Je ne pris pas le temps de vérifier notre coordination et commençais à utiliser mon chant envoutant pour faire plier ces brigands. A mesure que je psalmodiais mon charme, je dégainais mon poignard et passant près de chacun d’eux, je leur relevais la tête par les cheveux et leur tranchais la gorge sans la moindre pitié. Une fois le dernier achevé, je me tournais vers Riyo.

« Remontons, nous n’avons plus rien à faire ici ».

Ma voix était froide, j’étais froide. L’humidité rendait l’atmosphère détestable, et tous ces cadavres et cet échec me faisaient souffrir. Je remontais silencieusement les marches, regrettant de ne pas avoir réussi à secourir le magicien.

« Ca va ? » demandais-je à l’humain en essayant de reprendre mes esprits.

Nous arrivions à l’étage où nous avions laissé nos compagnons. Je laissais à Riyo le soin de leur expliquer notre expédition et notre échec.

« Je me sens pas très bien ici, nous ferrions mieux d’y aller » dis-je Lyaam.

La petite aquiesça d'un air triste, salua tout le monde et sorti en premier de l’édifice. A mon tour, je me tournais vers les deux hommes.

« Je vous remercie de votre aide » dis-je d’une voix que j’espérais plus agréable que lors de ma dernière intervention. Je m’approchais de chacun d’eux, leur serrant la main. « A une prochaine fois, j’espère » concluais-je le plus sincèrement du monde. « Bon vent ! ».

1220 mots

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Quête : Sauver un magicien ! (ft Riyo)

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