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 Hume, pour la première fois, prends le temps de sentir. [Parfumeur - I]

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Jeu 28 Juil 2016, 18:08

Une longue galerie. Sombre et sinueuse. Illuminée faiblement cà et là par des globes élégants de lumière bleutée. La démarche de Mwayer était lourde. Il était fatigué et espérait que cette galerie débouche à un endroit assez large pour pouvoir s’y installer. Cela faisait trop longtemps qu’il n’avait pas dormi dans un vrai lit. Quasiment une semaine et pour lui, cela faisait donc bien trop longtemps. Il y a en effet sept jours, deux gros bras avaient décidés qu’un gamin était une proie facile à voler. Ils s’étaient donc mis en chasse et l’avaient suivi sur des centaines et des centaines de pas. Ils étaient aussi balourds l’un que l’autre et n’eurent pas vraiment le privilège d’inquiéter l’Alfar qui s’était décidé à s’amuser avec. Ainsi, lorsqu’il prit une chambre au bout d’une longue marche à travers plaines et forêts, il ne fut pas surpris d’entendre, au milieu de la nuit, des pas monter en direction de sa chambre et arriver devant sa porte. Il se leva, s’habilla tranquillement, au rythme desdits pas et souffla sur une page de son cahier qu’il avait noircie auparavant. Une porte à l’allure un peu faible, mais à la même texture que celle qui fermait l’entrée de sa chambre apparut donc au moment où les gros bras ouvrirent la première porte. Un moment de stupeur. Mwayer sourit et souffla à nouveau sur son cahier afin qu’une autre porte apparaisse devant celle avec laquelle ses poursuivants avaient maintenant à faire. Après ce petit manège, il laissa sur le sol des ronces éparpillées et s’apprêta à sauter de la fenêtre qui donnait sur un petit buisson. C’est là que les choses s’étaient compliquées et que Mwayer s’en voulut d’être aussi joueur. Il vit très vite en contrebas que trois autres hommes, marcel noir trop serré pour leurs muscles et en train de chiquer, attendait calmement, gourdins et matraques à la main. Piégé, il courut en direction de ses propres portes au moment où la dernière s’ouvrit et passa de manière ridicule entre les jambes des voleurs qui ne tardèrent pas à se mettre à sa poursuite.

Il avait alors fui pendant plusieurs jours, poursuivit par ces hommes qui étaient soit extrêmement décidés à lui en faire baver, soit n’avaient pas trouvés de jeux plus amusants. Il n’avait réussi à les semer que quelques jours plus tard à l’entrée de ce long tunnel qu’il arpentait maintenant.

Il s’arrêta net lorsqu’il entendit au loin un saxophone. Cela le surprit assez pour lui faire oublier toute notion de sécurité et il se mit à courir en cette direction. Cela faisait plusieurs heures qu’il n’avait pas entendu un bruit autre que le clapotis de l’eau et ses pas, alors ce saxophone lui fit intensément plaisir. Plus il avançait sur ce chemin, plus il avait envie d’avancer, il sentait quelque chose d’agréable, qui lui rappelait la peluche de ronce que lui avait fabriquée sa mère lorsqu’il était jeune, une odeur pareille à la forêt des murmures pendant les longues pluies qui faisaient goutter les arbres jusqu’aux pluies d’après, une odeur terriblement agréable. Il arriva quelques instants plus tard devant un grand couloir de pierre qui n’avait plus rien à voir avec où il se trouvait avant. Le saxophone et l’odeur venait du même endroit, il en était maintenant sûr. Il se précipita donc dans cette direction en regardant autour de lui. Plus il avançait et plus il sentait, en plus de cette agréable odeur pourtant très peu caractéristique de la pierre et de ce doux son, une énergie forte, intense, qui était en train de le reconnaître tranquillement, de l’assimiler dans son monde ; mais avant qu’il ne puisse complètement prendre conscience de cela, il arriva devant la pièce de tous ses souhaits.

Une porte de taille moyenne était ouverte et donnait sur une pièce relativement grande et dont les étagères étaient remplies de bocaux de verre. Devant une de ces étagères se tenaient une femme grande et magnifique à la peau sombre. Elle avait des courbes que rarement Mwayer avait vu, ses habits étaient amples, mais laissait apparaître par endroits des parcelles de peau qui ne demandaient qu’à être embrassées. Elle le vit et laissa tomber la fiole de verre qu’elle tenait.
Ah non ! Un enfant ! Je devais tomber sur quelqu’un d’autre avec cette combinaison ! Mais pourquoi diantre, ça ne fonctionne pas ?! 


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Jeu 28 Juil 2016, 18:11

Elle sortit un cahier et eut l’air de biffer quelque chose avec précision et fermeté. Lorsque leurs regard se croisèrent, il aperçut que ses yeux changeaient de couleur environ toutes les trois ou quatre secondes, comme lorsque l’on éclairait un bout de pierre précieuse selon différents angles. Après cet échange de regard, elle continua de s’affairer à ses fioles.

- Excusez moi de vous avoir déçu en arrivant ainsi. Mais peut-être que je ne suis pas un enfant ?

Elle baisse ses lunettes rondes sur le bout de son nez et le regarda par-dessus.

- Oui, je veux dire que je suis peut-être simplement ressemblant à un enfant, ou quelque chose comme ça. Mais maintenant que je vous ai trouvé : Qui êtes-vous, où sommes-nous et est-ce vous qui jouiez du saxophone ?

Elle sourit, nota quelque chose et s’approcha de lui en lui tendant la main. Mwayer la serra.

- Mes excuses, gamin ! Où avais-je la tête ? Je me présente, je m’appelle Cleïa. Tu dois être Mwayer, ne me demande pas comment je le sais, petit tour maison.
Elle pointa ses lunettes de son index. Nous sommes dans l’Université de Magie, je suppose donc que tu es quand même venu grâce à mes différents appâts si tu n’as aucune idée d’où tu es tombé. Estime toi heureux d’être venu en même temps que moi sinon les sortilèges de défense t’auraient sûrement réduits à néant, mais passons les suppositions, nous voilà !

Il n’eut rien le temps de dire.

- Donc, comme tu l’auras peut-être, voire surement, compris, je suis ici parce que j’étudie les sens et plus précisément les synesthésie. J’étais parti à la recherche d’ingrédients et d’arômes pour mes parfums et vu les énergies magiques ici, j’ai voulu tester quelque chose. J’ai fait jouer du saxophone à une certaine tonalité et j’ai diffusé un parfum capable d’évoquer quelque chose de positif à la personne qui le sent, de très positif, mais teinté de mélancolie. La mélancolie c’est grâce à cette plante là. Elle pointa une fiole du doigt dans laquelle se trouvait une fleur verte qui n’avait plus l’air très fraîche. On doit attendre deux ans avant de pouvoir l’utiliser. Mais la mélancolie, c’est complexe ! Bref, en combinant l’odorat et l’ouïe et en rapprochant les intentions, le passé, le côté agréable du saxophone, mais en séparant les sens, je me suis dit que j’attirerai des vieillards. Le parfum doit être trop puissant niveau bons souvenirs, il me faut en faire un qui se concentre sur des très vieux souvenirs, je vais noter ça, attends.

Elle reprit son cahier et prit le temps de noter quelque chose et de déchirer une page qu’elle lança négligemment dans une corbeille remplie de papier qui était à quelques mètres derrière elle.

- Bon je peux t’aider du coup ou pas ?


Pendant qu’elle avait repris son cahier, Mwayer était en train de regarder ces fioles une par une, prenant le temps de les détailler, de les analyser, de comprendre certaines étiquettes. Lui aussi avait appris à utiliser des parfums, sa mère lui avait rappelé que cela l’aiderait surement à monter les plateaux, mais il se rendit soudainement compte que tout avait l’air plus complexe que de mettre de l’eau et une fleur dans un vaporisateur et d’attendre trois quatre jours. Ce que faisait cette dame avait l’air précis, complexe et magnifique à la fois. Il ne réfléchit pas plus :

- Ouais ! Apprenez-moi ce que vous faites ?

Elle sourit un peu, mais n’eut même pas l’air surprise.

- Ok, t’es pas le premier que me demande ça et la plupart savent à peine distinguer un parfum agréable d’une immondice maintenant, mais sur le concept je veux bien t’apprendre. Mais je te préviens bien, si tu mets ton nez trop près de ça par exemple, ou de ça – elle pointa deux bocaux rempli de liquides qui ressemblaient à de l’eau – tu vas perdre bien plus que ton odorat, alors si je t’apprends, c’est à tes risques et périls, c’est clair ?

L’Alfar approuva de la tête. C’était décidé. S’en suivirent deux heures pendant lesquelles Cleïa expliqua, répéta et demanda de répéter. Mwayer nota tout et à la fin de ces deux heures, elle sortit une petite valise qu’elle donna au jeune homme.

- Essaie gamin !

Et les deux heures qui suivirent, il essaya, mettant toute son énergie à éviter que le sang de ses doigts coupés à cause des petites serpes ne coule dans les fioles. Il mélangea, pila, sentit, but, toussa, et recommença les mêmes étapes en boucle sous l’œil attentif de Cléïa qui en même temps prenait des notes sur les fioles qui les entouraient. Lorsqu’il eût fait tous les exercices deux fois, lui prenant au passage deux heures de plus, il regarda le résultat qui semblait laborieux et tendit les fioles à la femme. Sur les dizaines de fioles réalisées, elle en jeta neuf et lui tendit la dixième.

- Celle-là est la plus potable, la seule qui ne sent pas la mort ou ne te donne pas envie de sentir la mort parce que ce serait moins pire. T’habites à Drosera ?


Il opina.

- Je passe te voir bientôt gamin. En attendant, ces exercices tous les jours et d’ici quelques semaines tu sauras faire ces parfums de base. On verra la suite ensemble, t’as du potentiel, te décourage pas.

Elle lui fit un baiser sur le front et claqua des doigts. Devant lui s’ouvrit une porte à travers laquelle il pouvait voir l’entrée de la forêt des murmures. Il sourit et la traversa d’un pas lourd et satisfait.

Alors que le saxophone reprenait, Cléïa ajouta :

- Décidément ces Alfars, faut tout leur apprendre, mais ils sont pas méchants pour deux fioles.

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Hume, pour la première fois, prends le temps de sentir. [Parfumeur - I]

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