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 Un présent du passé

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Sam 16 Juil 2016, 00:29

Le temps s'écoulait différemment dernièrement. Une certaine mélancolie s'était emparée des lieux, à l'image de celle qui l'animait part sa magie. Il semblait que tout allait au ralentit. Mais ce n'était pas qu'une impression. L'endroit avaient été vidé de la plupart de ses occupants, qui avaient fuis en craignant les assauts et la colère du nouveau gouvernement. Ils ne restaient que quelques vampires pour hanter l'imposante demeure, les plus fidèles et surtout les plus puissants. C'était là la condition pour ne pas trop redouter les conséquences de leur choix. Yclipt avait une ultime fois prouvé sa loyauté exemplaire en restant aux côté de celle qu'il avait toujours soutenu et épaulé. Il n'était pas le seul cela dit. Yulenka avait pu voir ceux qui lui étaient sincèrement attachés. Ils étaient là. Ceux qui n'étaient pas là avaient fait leur choix. Que ce soit par peur, ou simplement parce qu'ils n'en avaient jamais rien eu à faire ne changeait pas grand chose au final. Une situation qui n'était pas sans être intéressante. Un peu décevante dans un sens, mais après tout, était-ce vraiment étonnant ? Elle n'avait pas l'impression de si tomber des nues. N'était-ce pas là un trait vampirique que de se montrer opportuniste ?

Accoudée sur la balancelle au fin fond d'un des recoins des nombreux labyrinthes des jardins, Yulenka perdait son regard dans l'eau de la rivière qui traversait la zone. La tête posée sur son poing, elle entortillait distraitement une mèche de ses cheveux de son autre main, essayant de faire le point sur sa vie. Son rôle de souveraine lui avait fait oublier qu'elle était une personne avant tout, et à présent elle faisait face à son propre reflet. Si seulement il avait pu s'agir de celui qui aurait pu avoir place à la surface de l'eau. Mais ce dernier avait disparu il y avait bien des siècles à présent. Non, celui dont elle ne pouvait fuir le regard était l'image de sa vie, et de sa non-vie. Tout était si floue, si confus et en même temps si tristement et durement concret. Elle avait besoin de mettre de l'ordre dans tout ça. De réassembler le puzzle éclaté de sa vie. D'ordinaire elle n'avait pas de mal à faire le tri et à réagencer ses pensées. Mais cette fois... C'était bien compliqué. Yclipt n'aurait certainement pas manqué de se proposer de l'aider. Mais elle n'avait pas envie de l'accabler davantage. Il devait lui aussi gérer les conséquences de ses choix, et être un paria à sa race n'était simple pour personne.

Il ne disait rien, et au contraire affirmait n'avoir aucun ressenti vis à vis de sa nouvelle situation. Mais paradoxalement à toutes les trahisons qu'elle avait pu vivre, on ne pouvait pas lui mentir. Et il n'avait pas pu cacher son inquiétude quant à la suite des événements. Ce n'était pas le moment qu'elle lui affiche un moment de faiblesse et de tourment, même si c'était le cas. Son père.... Bizarrement elle n'avait absolument pas envie de le voir non plus. Elle ne se sentait pas de lui faire face en cet instant, alors qu'elle ne cessait de lui prêcher qu'elle était suffisamment grande pour se gérer toute seule, et qu'il n'avait pas à la sur protéger. La situation lui donnait l'impression de l'enliser toujours un peu plus.... Elle fronça les sourcils, la rivière à ses pieds commençant à se geler lentement. Elle n'avait pas fini d'être contrariée, et rester ainsi indéfiniment préoccupée augmentait sa frustration. Sa magie continuait de se venger sur l'environnement, commençant à givrer la végétation environnante, comme la parant d'un fine peau de cristal. La forteresse s'occupait naturellement de faire balader Yclipt dans tous les sens dans le cas où il s'obstinerait à la chercher. Doucement mais surement, elle s'enfonçait dans un flot de pensées si brouillonnes qu'elles en devenaient abstraites et incohérentes. Et pourtant la problématique était déjà connue et simple. Comment faire pour que tout cela sorte ? Pour seule réponse, elle n'avait que le grincement à peine perceptible de la balancelle, qui semblait la bercer tout doucement...
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Sam 16 Juil 2016, 10:17


Le Vampire soupira « Eden. Je pense qu'il vaudrait mieux vous adresser à quelqu'un d'autre concernant la beauté de vos fleurs... » Jetant un coup d'oeil au toit de la verrière, il fit demi-tour pour en sortir, l'Elfe sur les talons « Et, évitez Yulenka. Elle n'a plus l'humeur à s'occuper des fleurs ou quoi que ce soit d'autre. Yclipt doit bien assez la stresser comme ça, je n'aimerai pas que ses propres sujets l'ennuient, comprenez ? » Le jardinier acquiesça, ne pouvant désobéir à un des fidèles serviteurs de l'ancienne reine.
En sortant de la grande serre où il faisait beaucoup trop lourd pour lui, Ludwig aperçu la jeune fille traverser un des innombrables parcs pour se réfugier dans le labyrinthe. Au moins elle sortait, se disait-il.
Ludwig était du genre discret. C'était un homme qui souhaitait protéger Yulenka, qui s'efforçait d'intervenir en cas de gros danger, mais qui restait en retrait lorsqu'elle n'avait pas besoin de lui -ou qu'il ne le jugeait pas nécessaire. Elle avait déjà un père omniprésent, un bras droit particulièrement attentionnée, il ne préférait pas en rajouter surtout, qu'en plus, ce n'était pas dans son caractère de base.

Lorsqu'il vit ses cheveux bleutés disparaitre derrière une frange de hautes haies, son cerveau lui calqua quasiment la même scène, mais à un autre endroit. La vision fut subite et douloureuse, si bien qu'il dû se tenir la tête quelques secondes pour ne pas perdre équilibre bêtement. Le Vampire fut, de tout temps, accablé par ce genre d'images. Au début cela se manifestait la nuit principalement. Dans ses rêves, il arrivait à distinguer une autre vie, des gens qu'il ne connaissait pas, un endroit qui lui était tout bonnement inconnu également... Puis les visions prirent de l'ampleur et apparurent le jour également, comme un rêve éveillé. Certaines lui créaient des migraines, d'autres étaient trop fugaces pour qu'il ne puisse ne serait-ce que les voir. En fonction de la force de chacune, il avait essayé de classer cela sur une échelle de danger. Plus elles étaient fortes et tenaces, plus il devait agir envers et contre tous.
D'ailleurs, le seul être qui lui fut connu dans ces images, était Yulenka, l'ancienne reine. Il fut prit d'une mission de protection envers elle, pour ne pas qu'elle trépasse. Comme si son cerveau l'incitait à devoir passer sa vie à ses côtés. Et quelle ne fut pas sa surprise ! La Vampire l'avait accepté à ses côtés, le laissant œuvrer à sa guise, sans même se soucier de sa présence quelque fois. A chaque fois qu'il lui parlait, qu'il s'approchait d'elle, il se sentait serein, complet. Comme lorsqu'il y avait Ræden, le père absolu, le patriarche tenant sa fille dans le creux de sa main ; il se sentait à l'aise avec eux deux. Bien sur, il restait professionnel et respectueux, mais en son fort intérieur, une chaleur inconnue l'habitait. Ce fut donc tout bonnement qu'au fil des ans, des décennies, il noua une certaine relation avec la Reine, devenant un confident, une oreille attentive. Il venait la trouver dans ces jours les plus sombres pour l'écouter. Yclipt était trop présent, trop lourd pour pouvoir être, en plus, celui qui écouterait ses plaintes et ses doutes. Il lui fallait quelqu'un de plus... distant. Compréhensif, mais plus détaché. Qui ne lui donnerait pas dix conseils d'affilé, ne chercherait pas à la couver ou à la sur-protéger.

Ce serait comme vouloir protéger Vanille. Autant revoir de suite sa vocation et ses choix de vie.

Non, Ludwig était bien plus fin que cela. Et ce fut donc avec cette finesse qu'il partit à la rencontre de la jeune femme. A l'ombre d'un grand saule-pleureur, dans les méandres du labyrinthe, il remarqua la silhouette de Yulenka, l'âme en peine sur une balancelle. Prenant un siège en fer forgé blanc, juste à côté, il prit place dedans, avec le silence des loups. Levant la tête vers elle, il ne dit mot, la détaillant de ses yeux bleus, particulièrement profonds. C'était souvent comme ça, il allait la voir, il attendait qu'elle parle, il l'attendait tout court.

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Sam 16 Juil 2016, 17:51


Quelqu'un se rapprochait et l'espace d'un instant, Yulenka redouta qu'Yclipt n'ait trouvé un moyen de la retrouver. Mais heureusement ce n'était pas lui. Mieux encore, c'est Ludwig, ce qui eut le mérite de lui arracher un soupir de soulagement. Elle aimait bien Ludwig. Il était discret mais toujours présent, l'oreille attentive mais sans jamais la juger. C'était peut-être ça qui lui plaisait le plus.... Jamais il ne l'avait jugé en tant que reine.... Ni en tant que quoi que ce soit d'autre d'ailleurs. Étrangement, elle avait l'impression qu'il avait toujours été là quand elle en avait besoin. Il avait un petit quelque chose qui faisait que la confiance s'était installée comme naturellement entre eux. Une complicité tacite qui, encore plus étonnant, se faisait sentir même chez Raeden. Un exploit ! Sa présence avait quelque chose de réconfortant. Et finalement c'était ce dont elle avait besoin en ce moment. Elle s'adossa de nouveau contre le dossier de la balancelle, tournant son visage fatigué vers lui. Elle n'avait pas besoin de masqué sa lassitude, pas avec lui. Elle se perdit un instant dans ses yeux bleus, appréciant leur couleur.... Et finalement, elle se laissa aller à se confier à lui, comme tous deux le savaient.

-Qui aurait pu croire que le pouvoir était aussi décevant....? Il y a de ça bien des siècles..... J'ai pris le trône pour redresser un peu la barre de cette nation. Dans un sens.... J'ai réussi. Niveau économie et commerce l’essor a été fulgurant. Niveau stabilité ce n'était pas trop mal non plus. Mais.... Cela ne pouvait pas durer. A vrai dire, c'est même surprenant qu'un souverain vampire règne aussi longtemps. Et à partir du moment où ce conflit entre divinité a éclaté, et qu'il a fallu faire un choix.... Je savais que c'était le prétexte qui causerait ma perte. Quand on y réfléchit, peu importe mon choix, il y aurait eu opposition. Et le camp que j'aurais choisi, ne s'étant pas préparé, se serait forcément fait dépasser. Comme actuellement.... C'est curieux.... Je sentais que ça risquait d'arriver et pourtant.... Cela n'a pas permit d'éviter quoi que ce soit. On peut dire qu'ils ont bien choisi leur moment.... Affaiblir la nation avant un conflit de titan, faut-il être orgueilleux jusqu'à l'aveuglement.... Ou fou à lier pour faire de tels sacrifices......

Yulenka ne décrochait pas son regard de celui de Ludwig. C'était reposant de lui parler, et en plus en s'adressant à lui, ses pensées se mettaient plus facilement en ordre, pour mieux se révéler à son comparse vampire.

-Le problème de toute cette histoire, c'est qu'à trop m'investir pour un peuple de nature ingrate, je me suis oubliée en chemin.... Et à présent je fais face..... Face à l'abîme de ma propre existence. Ce néant embarrassant qui représente à la fois mon passé, mon présent.... Et même mon avenir. Paradoxale n'est-ce pas mon cher Ludwig ? Une ancienne reine qui gouverne pendant un demi-millénaire, mais qui se retrouve désœuvrée devant le vide de sa propre existence. Cela en est même risible.

Elle avait esquissé un sourire, mais elle ne se sentait pas l'âme à rire de sa propre situation pour l'instant.

-Aujourd'hui je suis ici, au carrefour de mon destin. J'ai la puissance et l'expérience pour moi.... Et je ne sais qu'en faire. Je ne me sens pas de servir de grandes causes. Cela ne m'a guère réussie, et je suis trop difficile pour adhérer pleinement à quoique ce soit à présent. Et comme je suis éternelle, il m'est interdit d'attendre simplement le repos. Il me faudrait savoir ce que je veux. Mais actuellement j'ai l'impression de ne désirer qu'un peu de paix, chose que j'obtiens aisément en ma demeure. Et pourtant, ça ne suffit pas à mon bonheur. Je présume qu'il me faut pour l'heure être simplement patiente..... Mais je ne suis plus habituée à être aussi inactive.


Elle avait eu tant de mal à mettre en ordre ses pensées, à mettre des mots sur sa situation et à la cerner.... Et il avait suffit de ses yeux bleus intenses et profond pour lisser le sac de nœuds de son esprits. C'était tellement reposant et apaisant. Elle esquissa un sourire un peu plus prononcé, tandis que la balancelle continuaient de les bercer.

-Et toi mon bon Ludwig, que vas-tu devenir à présent ? Que penses-tu faire de ton existence ? Pardonne mon esprit curieux, mais en ces temps il lui faut de quoi l'éveiller.

Elle savait que Ludwig n'était pas du genre à trop bavarder.... Même plutôt à ne pas piper un mot. Mais comme les temps étaient aux changements, elle décida qu'elle pouvait se permettre de le bousculer un peu dans ses habitudes. Il en savait bien plus sur elle que quiconque, mais elle.... elle savait si peu de lui. Une inégalité qu'elle avait à présent le temps de réparer.
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Dim 17 Juil 2016, 22:34


Ses longs cheveux noirs noués grâce à un ruban jais en satin, Ludwig posa le flanc de son index sur ses lèvres, scrutant du regard cette majestueuse reine devenue enfant. Redevenue celle qu'elle était, trouvant l'injustice terrible, là où elle opérait à cœur ouvert les âmes sensibles à son jugement. Le Vampire n'avait, lui-même, aucune justice si ce n'était la sienne. Il entretenait des liens, se voulait loyal à certains et distant à d'autre, mais c'était tout. Peut importe ce que les uns ou les autres pouvaient lui faire, ce n'était pas une question de justice pour lui. Cependant, il trouva cela légèrement touchant chez cette femme. Le temps avait fini par avoir raison d'elle mais pas de sa beauté. Le regard haut, confiant, il ne cessa de rendre des oeillades à la fois respectueuses et affectives, sachant combien Yulenka avait besoin de soutien. Lentement, sa main bougea pour venir se poser sur sa cuisse, libérant alors sa bouche qui articula « Vous avez fait votre travail. Le désir du peuple évolue et, comme vous le dite si bien, peu importe l'excuse, certains désireront toujours voir le trône occupé par un autre. Vous avez œuvré comme il le fallait, vous en êtes consciente mais... Peut-être que c'était simplement la fin. Sans vous accabler, sans vous dire que vous étiez ou non une bonne reine, parfois on arrive simplement au terme des choses. Nous vivons tous les deux depuis assez de temps pour avoir vu maintes histoires se finir. Ici c'est la votre sur le plan royal, mais ne voyez pas cela comme un échec ou une incompétence. En tout cas, moi je ne le vois pas comme ça. » Il n'essayait pas de la convaincre qu'elle avait tort ou raison, seulement de lui faire voir les choses d'une façon plus... Assagie. Voir le tout comme l'évolution du peuple, de ses besoins, de ses croyances. C'était pareil pour tout... Depuis la création du monde, tout changeait pour prendre un nouvel aspect et les Vampires en faisaient partit.

Assez pince-sans-rire, le brun ne releva aucune de ses ironies, préférant se taire quant à ce sujet là. Encore une fois, il avait son opinion mais, ici, elle ne le lui demandait pas. S'il osait parfois émettre un avis -quand bien même en était-ce un- il y mettait les formes, lui montrait que c'était une pensée à prendre dans une globalité. Mais la belle se trouvait devant plusieurs choix, certains dont elle refusait l'existence et d'autres qui se montraient, en vérité, peu alléchants « Disons que... Vous pouvez en profiter pour vous souciez de vous, de votre famille. Votre père bien-aimé a l'air d'avoir de grandes attentes de vous. Vous êtes, après tout, sa seule descendante... Si nous, nous sommes Vampires et voyons la grossesse humaine comme une pathologie, lui sera peut être heureux de savoir que vous pouponniez. Et bien que l'on ne construit pas sa vie autour de ses parents malgré tout, pourquoi pas radicaliser la chose à une vision plus simpliste... ? Comme, justement, servir votre propre cause, vos intérêts. Entre nous, j'ai plus l'impression que l'actif, dans l'histoire, fut Yclipt, ne vous en déplaise. » Et oui, ce pauvre conseiller était toujours en l'air, a courir par monts et par vaux, à s'occuper de la Reine comme d'une espèce de poupée en sucre. Ludwig réprimait silencieusement ce comportement.

« Mon existence est liée à la vôtre depuis bien avant mon arrivée ici. Je vois en vous la consécration d'une vie d'errance. Je ne partirai que si vous me jetez dehors et, encore, peut-être ne pourrai-je pas le supporter. » Il frotta doucement ses mains l'une contre l'autre, se justifiant « Je dirai que... Yclipt est une sorte de mère attentionnée réunissant le professionnalisme de son poste. Il tient à vous par ce qu'il travaille pour vous. Il ne veut pas décevoir votre père ou même vous décevoir, simplement. Disons que... Le lien que j'ai avec vous est plus subtil que ça. Plus étroit, comme... Intime. » Ludwig se leva du fauteuil en fer où il était pour venir se placer à côté de la Vampire. Ses pieds touchant le sol, il reprit le mouvement de balancier lent et apaisant. Ses doigts accrochèrent ceux de la belle et il monta le dos de sa main à ses lèvres, en embrassant la peau si douce. Ses yeux océan ne quittèrent pas ceux beaucoup plus soutenu, de la jeune femme « Le temps est suspendu. » C'était vrai d'un certain côté. Ici, au fin fond du labyrinthe, les oiseaux ne faisaient pas de bruit, le vent bruissait à peine, la balancelle était silencieuse dans ces cris et les mœurs avaient l'air particulièrement apaisées. Ludwig ne perdit pas la situation de vue « Aucun tourment et nul doute. Vous voir me soulage, me rend serein. Quand je suis en votre présence, les ombres de mon tableau disparaissent, sans même laisser un goût amer. Vous ne m'êtes pas inconnue et si vous aviez été ma supérieure pendant tout ce temps, j'en ai plus appris sur vous que quiconque. Peut-être pourrai-je même me targuer de défier votre père à ce genre de petit jeu de savoir. Je vous ai vu vivre, grandir et découvrir notre monde. Vous resterez toujours ma Reine. »

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Lun 18 Juil 2016, 00:20


Débarrassée d'une solitude qui s'avère nocive dans ce genre de situation, Yulenka se laissait aller doucement à la quiétude en la présence de Ludwig. Ses réponses étaient simples mais complètes, et il lui était précieux dans son point de vue. Il disposait d'un avis extérieur qui lui permettait de s'orienter vers un recul qu'elle cherchait inconsciemment. La situation n'était peut-être pas la plus drôle qu'elle ait connu, elle n'était pas non plus dramatique. C'était simplement un changement parmi tant d'autres au cours de son interminable existence. Après tout, elle en avait connu des bouleversements parfois brutaux et imprévus. Et elle n'en était pas morte pour autant. Enfin, sauf une fois.... Mais là encore ce n'était que pour mieux renaître. Elle ferma doucement les yeux en acquiesçant, lui avouant dans un doux sourire.

-Tu as raison.... comme souvent d'ailleurs.

Elle semblait définitivement plus apaisée, se noyant avec délice et abandon dans ces perles d'océan qui la rassurent. Il était la douceur à laquelle elle n'avait que rarement droit dans ce monde brutal et implacable. Jamais un mot plus haut que l'autre, jamais de remontrance, même dans les rarissimes fois où il exprimait en toute simplicité et surtout respectueusement, un simple différence d'opinion. C'était là quelque chose de rafraîchissant pour la vampiresse. Point de vérité ou de contre-vérité, juste un avis élégamment et courtoisement donné. Elle était libre d'y adhérer ou non, sans aucun jugement de valeur. Combien de personne pouvait se targuer d'avoir ce luxe ? Bercée par sa voix calme et posée, elle écoutait attentive son avis, laissant échapper un petit rire à l'idée qu'elle puisse pouponner un enfant, et faire de Raeden un heureux papy.

-Il est vrai que j'ai tout loisir de veiller sur les miens à présents. Mais je ne pense pas que je puisse pouponner un enfant. Je suis bien trop égoïste pour cela, n'en déplaise à mon cher père qui, j'en suis sûre, aurait été le plus heureux des hommes rien qu'à l'idée que je puisse lui offrir un petit-fils ou une petite-fille. Quant à ce cher Yclipt, il a de l'énergie pour tout un royaume, mais c'en est parfois fatiguant.

Même si parfois la présence, ou plutôt l'omniprésence d'Yclipt était étouffante, elle ne lui en voulait pas. Il faisait de son mieux pour être utile et bienveillant, et c'était là quelque chose qui était tout à son honneur. Surtout qu'à présent, cela allait s'arranger maintenant que le poids des responsabilités était partir appesantir quelqu'un d'autre. Il n'aurait plus à s'inquiéter autant pour elle. Enfin une fois que les animosités avec le nouveau gouvernement se seraient taries. Mais ce n'était qu'une négligeable question de temps, surtout pour un vampire. Yulenka attisa son attention en entendant Ludwig se confier à elle comme jamais il ne l'avait fait avant. Peut-être aussi parce qu'elle ne lui avait jamais fait la demande auparavant.... Et la surprise vint se mêler à l'intérêt qu'elle lui portait. Soit il en avait trop dit, soit il en avait pas assez dit, mais dans tous les cas, il avait réussi à titiller profondément la curiosité de sa comparse. Yulenka se demandait quel était la nature de ce lien si intime dont il parlait. Il avait clairement établi qu'il était bien différent de celui d'Yclipt, et pourtant à l'entendre, il semblait encore plus puissant, plus fort que le tempérament de mère poule de l'ex-conseillé. Mais ce n'était que le début des surprises car voilà qu'il eu l'incroyable audace, enfin pour lui c'en était une, de venir soulever délicatement la main de la vampiresse pour un baise-main

Et étrangement, cette tentative très entreprenante pour un vampire comme Ludwig, eut l'effet magique de lui faire complètement oublié le reste de ses soucis. Elle commenta ce geste d'un sourire doux et affectueux, acquiescement silencieux et discret qui résonnait avec le tempérament du vampire. Elle laissa un instant sa main sur celle de son compagnon, ne l'ôtant que pour éviter de l'embarrasser ou de le contrarier dans sa nature si respectueuse et pondérée. En retirant sa main, elle laissa doucement glisser le bout de ses doigts sur la peau de Ludwig, dans un effleurement léger, une caresse subtile et pudique. Elle continuait d'écouter son interlocuteur, captant le moindre de ses mots et de ses gestes en cherchant à comprendre l'unicité de cette relation. En toute sincérité, le vampire lui avoua que l'avoir si intimement côtoyée pendant tout ce temps lui avait prodigué une connaissance très poussée de sa personne, ce qui bien entendu intrigua davantage Yulenka. Complètement captivée par cette conversation, elle se surprit de n'avoir jamais remarqué à quel point Ludwig tenait à elle. C'était touchant et curieux à la fois.


-Fichtre mon bon Ludwig, j'étais si loin de me douter que je t'inspirais tant d'émotions. Tu dois être la seule personne que je rends sereine et que ma présence soulage. C'est.... Plaisant de savoir que je suis aussi agréable pour toi.

Elle avait plutôt l'habitude de provoquer mille soucis à son entourage qui se rongeait les sang pour elle, parfois à tord mais hélas souvent à raison. Ne lâchant pas l'océan qui servait d'yeux à Ludwig, la vampiresse renchérit.

-Tes propos m'intriguent beaucoup, et j'aimerai comprendre. Pourquoi ton existence était-elle déjà liée à la mienne, alors que tu n'étais pas encore arrivé ici ? Si ma présence t'apaise, j'espère que tu n'es pas en proie à de quelconques tourments en dehors ? Tu affirmes me connaître peut-être mieux que mon père, mais je suis curieuse, que sais-tu qu'il ne saurait déjà ?

La vampiresse ayant fini d'assaillir son pauvre ami de question, elle reposa sa tête contre le dossier de la balancelle, qui continuait gentiment de bercer les deux vampires. Dans ce cocon de paix et de quiétude, Yulenka rebondit sur les propos ultérieur de Ludwig.

-En cet instant où le temps n'est plus, tu as tout loisir de me raconter.....

Elle espérait ne pas se montrer trop indiscrète ou pressante, craignant que non d'ailleurs, mais de toute manière c'était fait. Il la connaissait, et il savait qu'elle pouvait se montrer incroyablement curieuse quand elle s'y mettait. Elle se disait qu'au pire, il déclinerait ses interrogations.... Mais.... Oserait-il vraiment ?
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