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 Consumer par la peur, sauver d'un enfer[pv Stan (Nostradamus)]

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Sam 26 Mar 2016, 13:17


Fuir. Courir. Terreur. C’était les seules pensées qui envahissaient l’esprit d’Araya. Elle ne pouvait penser à rien d’autre. La faim qui tenaillait son estomac, la fatigue qui pesait sur ses muscles. Rien de tout cela n’avait d’importance. Son esprit affolé n’était qu’envahit par la peur. La peur qu’il remarque qu’elle s’était enfuie. La peur qu’il la poursuive. La peur qu’il la retrouve. Et surtout. La peur qu’il la ramène là-bas et continu ces horreurs sur elle. Dans cette cellule, elle avait perdu la notion du temps. Combien de temps s’était écoulé ? Elle ne savait pas. Elle s’en fichait. Qu’importe si cela avait duré quelques mois ou des années. Elle avait souffert. Non, souffrait encore de ce qu’elle avait subi. Elle n’avait jamais eu d’espoir de sortir. Elle ne savait même pas pourquoi elle s’était enfuie. Pourtant elle avait abandonné depuis longtemps. Peut-être le fait d’arriver à utiliser ses pouvoirs avait fait renaître une petite lueur en elle. Si mince qu’elle aurait pu s’éteindre en quelques secondes. Lorsqu’elle avait compris cela, elle n’avait pas réfléchit. Seulement agit. Elle avait utilisé son contrôle de l’ombre, et, sûrement plus par miracle qu’autre chose, elle avait réussi à se téléporter à l’extérieur. Sous la pluie.

C’était la même pluie qui trempait Araya en ce moment. Cette même pluie qui gelait son corps jusqu’aux os. Elle était si maigre, que ce n’était pas difficile. La sous-alimentation, et le manque de mouvements, avaient fait fondre ses muscles, au point qu’elle ressemblait presque à un squelette. Ses côtes étaient saillantes, prêtes à percer sa peau à chaque inspiration, et ses joues creusées, laissant largement voir les os. Des cernes larges et noirs s’étiraient sous ses yeux. Seul l’adrénaline et la peur lui permettaient de tenir. De poser un pied devant l’autre, de maintenir cette allure folle. Elle ignorait où elle allait. Où elle était. Mais ça ne comptait pas. Rien de tout cela ne comptait. Son état lamentable, ou le froid de cette nuit. La seule chose qu’elle voulait s’était allé le plus loin possible de cet endroit de malheur. En y repensant rien qu’un instant, des larmes se mirent à couler, se mélangeant à la pluie, et embuant encore plus sa vision. De toute façon, elle ne faisait pas attention où elle allait. Elle fonçait juste droit devant elle, esquivant de justesse les arbres qui se dressaient devant elle.

Depuis combien de temps courait-elle maintenant ? Des heures ? Ou seulement quelques minutes. Elle n’en avait pas la moindre idée. Sa respiration devenait de plus en plus difficile. Elle avait l’impression que le feu dévorait ses poumons à chaque inspiration et expiration. Plus ça allait, et plus elle manquait d’oxygène, ses poumons n’arrivant pas à compenser son effort. Ses jambes devenaient de plus en plus lourdes. Elle croyait même avoir du plomb à la place de ses membres. Chaque pas devenait de plus en plus difficile. Soulever ses pieds lui demandait une force qu’elle n’avait plus. L’adrénaline s’estompait petit à petit, ne laissant place qu’à la peur. Mais cette dernière ne suffisait pas pour maintenir son corps en action. Elle ne pouvait pas aller plus loin. Bientôt il la lâcherait. Elle trébuchait de plus en plus, mais réussissait à se rattraper juste à temps à chaque fois. Araya tentait de repousser cette idée le plus loin possible de son esprit. Le moment où elle tomberait. Si elle y pensait une seconde, le peu de volonté qu’elle avait amassé la lâcherait. Mais à quoi cela servait-il de fuir ? Personne ne lui viendrait en aide. Et de toute façon, elle ne voulait compter sur personnes. Plus jamais.

Soudain, la forêt sembla s’élargir pour laisser place à une route. La jeune femme déboula en plein dessus, épuisée, mais ne s’arrêta pas. Elle fit simplement un virage, manquant de glisser à cause de la boue. Ses pieds nus souffraient le martyre à cause du traitement forcé qu’elle leur faisait subir. Ses poignets saignaient encore, trop ouvert pour s’arrêter tout de suite, ainsi que certaines de ses blessures qui étaient récentes et c’étaient rouvertes. Ses vêtements, déjà en sale état avant, étaient désormais en lambeaux, ne tenant que par de rares bout de tissu encore intact, ne cachant plus grand chose. Ses cheveux sales collaient à son visage, l’empêchant de voir. Mais elle ignorait tout cela et continua de courir. Un pas. Puis un autre. Araya leva encore une fois son pied, mais elle s’écroula dans la boue. La respiration saccadée, le corps tremblant, la vision floue, la Vampire essaya de se relever, se mettant difficilement à quatre pattes. Elle posa un pied au sol, essayant de pousser dans sa jambe pour se mettre debout. Mais son corps lui fit défaut, et elle s’écroula à nouveau par terre. Luttant, elle tendit un bras devant, comme si elle voulait ramper, la tête légèrement relevé. Puis son corps entier la lâcha, et elle s’évanouit.
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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Ven 15 Avr 2016, 10:56

Stanislav soupira en entendant des bruits et des cris de lutte, provenant de l’étage inférieur. Des grognements, des hurlements plaintifs, des vases qui cassent, des menaces de morts. Ce n’était pas quelque chose d’inhabituel, dans le manoir familial. Pourtant, les bagarres quotidiennes de ses cousins avaient le don de l’agacé au plus haut point, particulièrement lorsqu’il essayait de se concentrer sur un livre ou une expérience, comme il était en train de le faire en ce moment. Il regarda l’animal qui était allongé sur la table devant lui. Il avait fait tout son possible pour essayer de réparer la patte du pauvre chaton, mais les coups qu’il avait reçu sur sa pauvre tête avaient eut raison de lui. Délicatement, comme s’il ne voulait pas lui causer davantage de douleurs, le brun passa un pousse sur sa douce fourrure. Encore une victime des jeux cruels de ses cousins, encore un qu’il n’avait pu sauver.

Le sorcier retira ses gants et les jeta rageusement à côté des ustensiles de recherche. Il rangerait les scalpels après s’être occupé des autres. Dès qu’il eut ouvert la porte, Béatrice apparut dans son champ de vision et, une veine pulsant à son front, elle le toisa avec férocité. Elle lui reprochait clairement quelque chose, et le garçon savait déjà pourquoi ça mère lui en voulait. « Je ne les ai laissé que quelques minutes ! » se défendit-il. « Et bien ce fut suffisant, mon garçon ! Vas t’en occuper tout de suite ! » Refermant la porte du laboratoire derrière lui, il longeant le mur dont la tapisserie était à moitié déchirée, et où d’étranges tâches sombres –qui ressemblaient étrangement à du sang séché- dessinaient des formes abstraites. Il emprunta les escaliers en bois, ses marches grinçant sous le poids du sorcier, menaçant de céder à tout instant de lâcher. Mais Stanislav ne porta pas plus d’attention aux marches qu’il n’avait sourcillé en passant à travers des marques de sang : il avait, après tout, grandit dans ce manoir aux allures de maison hantée.

Au fur et à mesure qu’il se rapprochait de la chambre des enfants, les bruits s’intensifiaient. Il posa sa main sur la poignée de la porte, mais celle-ci lui resta entre les mains. « Nom d’un troll ! » pesta-t-il, avant de tambouriner sur le panneau de bois. « Les garçons, ouvrez moi tout de suite ! » D’autres bruits de lutte lui répondirent, par-dessus les injures coordonnées de ses cousins qui lui hurlaient avec le moins d’élégance possible d’aller voir ailleurs s’ils y étaient. Stanislav se pinça l’arête du nez pour ne pas perdre patience. Pourquoi, oui pourquoi avait-il fallut qu’il naisse dans une telle famille, où les disputes et les combats étaient courants ? « Aïe ! Lâche-moi espèce de sale gnome puant, avec tes boutons visqueux et répugnants ! » « Freya, viens m’ouvrir ! » ordonna le scientifique en entendant la voix de la petite fille. Il n’eut qu’à attendre quelques secondes avant que la porte ne s’écarte.

Comme une flèche, il déboula dans la chambre lugubre et s’interposa entre les deux adolescents, qui commençaient à utiliser tout ce qui leur tombait sous la main pour se le jeter à la figure. Il eut vite fait de les maitriser, et, à force de gronder, de donner quelques coups pour s’imposer, et de menaces efficaces, il parvint à remettre le calme. Peut-être était-ce pour ça, qu’on l’utilisait comme nounou et surveillant pour ces sales mioches : il était le seul à garder suffisamment de calme pour ne pas tous les étriper lorsqu’ils faisaient des bêtises. Et c’était également le seul trop soumis aux ordres des plus vieux pour ne pas oser refuser mais cela, il préférait ne pas y penser. « Bien, ramasser moi ces bouts de verres et ranger votre chambre ! » Stanislav regarda la pièce en question et, devant le bazar qui y régnait, se dit qu’il était impossible que son vœu soit exhaussé.

Une fois qu’il eut rétabli l’ordre, le brun remonta dans le laboratoire. Là, il découpa un carré de tissu dans un rideau déjà en lambeau, et y plaça le chaton, avec toute la délicatesse dont il était capable. Il attrapa sa cape, la pluie tombant depuis le début de la matinée ne s’étant toujours pas calmée. Discrètement, il ressortit et se mit à marcher sous le ciel capricieux, protégeant son paquet en faisant rempart de son corps. Il ne s’arrêta pas avant longtemps. Il marcha jusqu’à trouver un endroit à l’abri des regards, sous un bosquet où plusieurs piquets avaient été plantés. Un cimetière aux animaux. Comme toujours, Stanislav attrapa la pelle qu’il cachait dans les branchages de l’un des arbres, et se mit à creuser un trou, suffisamment profond pour pouvoir y déposer l’animal, avant de recouvrir son cadavre de terre.

Il rangea son matériel et, avec un dernier regard en arrière, retourna sur le sentier pour rentrer au manoir. Baissant la tête sous sa capuche, il n’aperçut pas immédiatement le corps qui lui barrait le passage et failli écraser les mains de la jeune femme, mais s’arrêta juste à temps. Il resta quelques secondes, les bras ballants, à l’observer. Puis il s’accroupi près de son corps sans vie, déplaçant de son index une mèche de cheveux humides lui collant aux tempes. Ce contact sembla déclencher un mouvement dans le corps, comme un réflexe, ce qui fit sursauter le sorcier. La demoiselle n’était pas morte ! Prenant conscience de ce fait, il approcha son oreille de son visage. Elle respirait. C’était faible, mais il sentait encore le souffle s’échappant de ses lèvres. Sans attendre, il détacha sa cape pour recouvrir l’inconnue, et la pris dans ses bras. Elle n’était pas si lourde que ça, à peine la peau sur les os, Stanislav n’eut donc pas de mal à la porter jusque dans le bosquet.

Là, dans les bois, se trouvait une petite cabane, où il entra. L’intérieur était pittoresque. Un lit de camp, fait de branches et de coussins volés au manoir était installé dans un coin. Il y déposa la jeune femme, toujours inconsciente.

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Sam 16 Avr 2016, 00:17


Pendant un instant, Araya reprit conscience. Elle sentait qu’elle était en train de bouger. Ne comprenant pas, et l’esprit beaucoup trop fatigué et embrumé par la peur, elle n’arrivait plus à réfléchir. Elle sentit que sa joue était collée contre quelque chose. Elle leva les yeux pour essayer de déterminer quoi, mais tout ce qu’elle vit fut la brume troublant sa vue. Elle battit des paupières, essayant d’éclaircir le monde. Pendant un instant, elle eut une vision légèrement plus claire, mais pas assez pour vraiment voir les choses. Elle ne put que distinguer difficilement le torse de quelqu’un, et, un peu plus haut, un visage. Aussitôt elle pensa qu’Il l’avait retrouvé, et qu’Il était en train de la ramener en enfer.  Elle voulut se débattre pour qu’Il la lâche, la fasse tomber. Mais rien ne se passa. Son corps refusait de répondre. Elle essaya de le forcer à bouger, lever la main, faire quelque chose. Mais elle était même incapable de simplement bouger les doigts. Elle voulut crier face à son impuissance, mais finit par laisser tomber. Ca ne servait à rien de se battre. De toute façon, elle aurait beau se débattre, il finirait quand même par la rattraper, et la ramener. Et elle allait le payer. Il la frapperait sûrement jusqu’à mort, puis il la ramènerait à la vie. Comme il le faisait si souvent lorsqu’il poussait ses expériences trop loin, qu’il était un peu trop énervé et qu’il la frappait, ou qu’elle faisait une chose de travers. C’était toujours la même chose depuis des années. Abandonnant, l’esprit d’Araya retomba dans l’inconscient.

La Vampire se réveilla à nouveau. Au bout de combien temps, elle n’en avait pas la moindre idée. Elle était encore exténuée, mais elle ne voulait pas dormir plus longtemps. Ca ne finissait jamais bien lorsqu’elle dormait trop longtemps. Chacun de ses muscles décharnés la faisaient souffrir, prit de terribles courbatures à cause des efforts fournis. A cela se rajoutait la douleur lancinante et brûlante de ses blessures. Elle remarqua à peine la sensation du tissu recouvrant son corps, et de cette chaleur qu’elle n’avait pas ressentie depuis longtemps. Tout ce qu’elle remarqua fut la présence près d’elle et la soif. La terrible soif de sang qui envahit son corps, repoussant la raison. Elle savait pourtant qu’elle ne devait pas mordre, mais son esprit était trop embrumé pour pouvoir lutter contre la faim qui la dévorait. Sans contrôler consciemment son corps, elle ouvrit des yeux rougeoyant, et attrapa le bras à sa portée. Sans attendre, elle planta ses crocs dans l’avant-bras, et commença à boire le sang chaud. Cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas bu autant, ni quelque chose d’aussi bon. Après avoir eu si peu de nourriture pendant tant d’années, elle ne pouvait plus s’arrêter.

Soudain, à peine quelques secondes après la morsure, la peur envahit Araya. La peur de la punition qui suivrait. La panique vint supplanter sa soif de sang, redonnant leur couleur naturelle à ses yeux, et la taille normale à ses canines. Elle repoussa le bras qu’elle tenait de toutes ses maigres forces, et recula à l’autre bout du lit, s’empêtrant dans la couverture qui la recouvrait. Elle finit par arriver au bout, et tomber durement par terre. Ignorant la douleur qui fusa dans ses hanches, traversant son corps, la sentant à peine tellement sa panique était puissante, elle continua de reculer, sa tâche gênée par la couverture qui l’avait suivi. Son dos ne tarda pas à rencontrer le mur. Tremblante, et terrifiée, Araya ramena ses jambes contre elle, prenant sa tête entre ses mains, dissimulant son visage dans ses bras.

« Désolé… Désolé… Je suis désolé… Désolé… ». Dit-elle sa voix cassée et à peine audible.

Araya continua de répéter ses excuses en boucle, sans même lever la tête, trop effrayée pour affronter les yeux d’or qu’elle connaissait si bien. Elle savait pourtant pertinemment que ça ne servait à rien. Pas avec Lui. Il finirait par faire ce qu’il faisait toujours, lui donner une avalanche de coups, toujours avec ce sourire suffisant et sadique sur le visage. Rien que le fait de s’en rappeler la fit se recroqueviller encore plus, ses tremblements s’accentuant. L’esprit de la Vampire était si embourbé par la peur, qu’elle n’avait pas remarqué qu’elle n’était pas attachée par des fers. Ni dans cette cellule froide et sale, recouvert de tâches, plus ou moins anciennes, de son propre sang. Elle n’avait pas non plus vu le visage de la personne qu’elle venait de mordre, trop persuadée qu’il s’agissait  de son tortionnaire pour oser lever les yeux. De toute façon, elle était trop effrayée pour faire le moindre geste autre que se planquer derrière ses bras, en espérant que la salve de coups se terminerait vite. Et puis quoi après ? Elle attendrait que la prochaine arrive sans savoir quand, ni ce qui la provoquerait, ni des prochaines expériences qu'il ferait sur elle.
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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Sam 30 Avr 2016, 13:41

Le sorcier resta quelques instants à contempler la demoiselle, étendue sur le lit de fortune, toujours inconsciente. Il ne savait pas exactement pourquoi il l’avait amenée ici. Il aurait sans doute mieux fait d’aller chercher du renfort, de l’amener à un docteur. Seulement voilà, si sa famille le voyait ramener une jeune fille sans défense, comme elle, ils voudraient sans doute la faire passer à la casserole. Ils l’embêteraient en lui reprochant de n’avoir rien trouvé de mieux qu’une loque, avec la peau sur les os et rien à manger, mais ça ne les empêcherait pas de la cuir pour le diner. Et ça, il ne le voulait pas ! Non, il ne voulait pas condamner une innocente. Mais il ne pouvait pas non plus aller chercher un cheval à l’écurie, les autres s’en rendraient compte et lui demanderaient de s’expliquer. Là encore, il se ferait réprimander, punir. Et il était hors de question qu’il marche sous ce déluge jusqu’au prochain village –cela lui prendrait des heures, et il n’était même pas certain d’y trouver un médecin.

Finalement, l’amener dans son repère secret était encore la meilleure des options qui se présentait à eux. Mais lui-même n’était pas guérisseur, et il ne savait pas ce qu’il devait faire. Il avait déjà essayé de sauver des animaux blessés, mais ses résultats étaient peu encourageant –le nombre de décès était plutôt alarmant, à vrai dire- et les soins prodigué à ces bêtes ne correspondait probablement pas à ceux dont cette fille avait besoin… La gorge nouée, Stanislav s’approcha du corps inanimé. Il retira sa cape humide du corps de la demoiselle. Ca ne lui tiendrait pas bien chaud. Il la roula en boule et la lança à l’autre bout de la pièce. La première chose à faire, c’était de la réchauffer. Il n’avait aucune cheminée, aucun feu ni aucune source de chaleur susceptible de l’aider. Mais il avait en revanche une épaisse couverture, faite en peau de chèvre, ou peut-être de mouton, il ne s’en souvenait plus exactement. Peu importait. Il la déposa délicatement sur le cops frigorifié de l’inconnue.

Stanislav porta ses doigts au front de la malade. La sueur glacée mélangée à la pluie hivernale n’avait pas suffi à masquer les symptômes de la fièvre. Elle était brulante, malgré la température extérieure qui aurait dû la rendre froide comme un cadavre, et son corps était agité de tremblements. « Bien, que faire maintenant ? » Stanislav regarda autour de lui. Sa cabane était remplie de livres de toutes sortes. Des piles et des piles, de partout : sur la petite table basse, sur son bureau, à même le sol… Il y aurait bien quelque chose qui lui indiquerait comment faire tomber la fièvre… Il se mit donc à la recherche d’un tel ouvrage, sans grand succès toute fois. A bout d’astuce, il attrapa un seau qui trainait dans un coin, et retourna à l’extérieur. Il plaça le récipient devant lui, et n’eut pas à attendre longtemps avant qu’il ne soit rempli. Il rentra alors à l’intérieur, attrapa un chiffon et s’agenouilla près du lit de camp. Remontant ses manches, il plongea le linge dans l’eau froide, l’essora et l’appliqua sur la tête de sa patiente. Trop appliqué dans sa tâche, il ne remarqua pas tout de suite que l’inconnue commençait à s’agiter dans son sommeil maladif.

Tout se passa alors très vite. Il tendit la main pour humidifier une nouvelle fois le chiffon, tel un bon infirmier restant au chevet d’un malade, lorsque ses yeux s’ouvrirent. « Oh, vous êtes réveillé ? » Stanislav esquissa un sourire rassurant. La pauvre devait être déstabilisée, se réveillé dans un endroit qui lui était totalement inconnu… Ce devait être effrayant. « Ne bougez pas, je vais juste m’occu- » Le sorcier n’eut pas le temps de terminer sa phrase : telle une sauvageonne, la demoiselle agrippa son bras et Stanislav ressentit une vive douleur dans son avant-bras, près de son poignet. « Aïe, arrêtez ! » commença-t-il à protesté, essayant de retirer sa main de l’emprise de la furie. Mais elle ne lâcha pas prise et suivi le mouvement de bras de Stanislav. Celui-ci s’immobilisa. C’était une sensation particulièrement désagréable. Comme si on aspirant sa vie, son sang. Ses yeux croisèrent ceux de la brune, deux perles rouges carmin… Et il comprit. Une vampire.

Voilà ce dont elle avait eu besoin, pendant tout ce temps ! Du sang ! Amaigrie comme elle l’était, elle n’avait pas du boire depuis longtemps. Stanislav se demanda comment cela était possible. Rechignait-elle à boire le sang d’être vivant, comme certains vampires dits « végétariens » ? A la voir se repaitre de son propre liquide vital, avec une telle gloutonnerie, Stanislav écarta cette hypothèse. Alors… Peut-être l’avait-on affamé ? Pauvre fille, qui avait pu être si cruel pour lui faire subir une telle chose ? Réfléchir à ces idées lui occupèrent un peu l’esprit mais la douleur finit par se faire ressentir, aussi essaya-t-il une seconde fois de récupérer son membre : « Vous… Vous me faites mal… » Il approcha sa main libre pour la poser sur l’épaule rachitique de la demoiselle.

Ce simple geste sembla effrayer la vampire, qui recula violement, libérant son sauveur, et commença à reculer, tombant de sa couchette, et allant se réfugier dans un coin. Stanislav, ne comprenant pas qu’il avait lui-même déclenché cette réaction, observa la créature terrorisée se recroqueviller, lui demandant pardon, sans comprendre ce qu’il se passait exactement dans l’esprit de l’inconnue. Pourtant… Son comportement lui rappela quelque peu celui des animaux effrayés et traumatisés par ses cousins. Il essaya donc d’utiliser la même stratégie pour rassurer la jeune fille.

Toujours accroupit, il se rapprocha lentement, sans geste brusque, vers la silhouette recroquevillée. « Chhh… Ne vous inquiétez pas, tout va bien… Je ne vous veux aucun mal… » Il essaya de prendre sa voix la plus douce. « Je m’appelle Stanislav… Je vous ai amené ici pour vous soigner… » Mettre en confiance la victime était très important, mais il ne savait pas exactement comment faire cela avec un véritable être humain, une personne capable de réflexion… Aussi, ne sachant quoi dire d’autre, il proposa, le plus naturellement du monde : « Voulez-vous une tasse de thé ? »
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Sam 30 Avr 2016, 18:45


Derrière ses paroles, qui ressemblaient plus à des gémissements tellement elles devenaient inaudibles, Araya entendit vaguement le déplacement d’un corps non loin. Serrant les dents, et se taisant, elle tenta de se recroqueviller encore plus, contractant ses faibles muscles. Ses doigts se resserrèrent autour de ses cheveux. Elle était tellement terrifiée à l’idée de ce qu’il risquait de lui faire à cause de sa fuite. Il l’avait rattrapé, et l’avait ramené dans son Enfer. Il lui avait déjà tout prit, tout anéantit chez elle. Son enfance, sa joie, son envie de vivre, ses souvenirs. Tout n’était que débris chez elle, si brisé qu’il était sûrement impossible de les recoller. Il avait effacé sa personnalité, et son identité. Elle n’était plus qu’une coquille vide. Cela faisait déjà quelques temps qu’elle était dans cet état, et qu’elle avait envie de se laisser mourir, mais il ne la laissait jamais partir, jamais mourir. Combien de temps est-ce qu’il allait jouer avec elle ? Combien d’année avant qu’il ne soit lassé et change de jouet ? Combien de temps avant qu’il ne la laisse mourir ? Elle n’attendait que ça, que la mort vienne la cueillir, et qu’elle puisse enfin délaisser cette vie de souffrance. Mais tout ce qu’elle pouvait faire désormais, c’était attendre, et subir les coups, comme elle le faisait depuis tellement de temps, l’esprit vidé de toute substance et de résistance.

Et puis, soudain, elle entendit une voix. Elle fut d’abord effrayée par ça, son cerveau tellement embrouillé ayant du mal à analyser ce qu’il lui disait, à comprendre que ce n’était pas la même voix. Mais le ton était doux, tranquille, bien loin de ce qu’il utilisait d’habitude. Et puis, depuis quand est-ce qu’il lui donnait son prénom ? Il ne lui avait jamais dit durant toutes ses années. Et cette dernière phrase… Du thé ? C’était absurde, totalement. Depuis quand est-ce qu’il était si gentil ? Est-ce que c’était encore un piège, une illusion ? Jouait-il encore avec son esprit ? Concentrant le peu de force qui lui restait, Araya leva difficilement la tête. Les tremblements qui agitaient son corps, et son manque d’énergie étaient deux des raisons. Mais, la principale, est qu’elle était tétanisée à l’idée de découvrir ce qu’elle avait devant elle. Ou plutôt qui elle avait devant elle. C’était extrême comme réaction, d’avoir autant de difficulté pour simplement lever la tête, mais pour elle, cet effort lui coutait énormément. Ses doigts se relâchèrent légèrement autour de ses mèches brunes, lui laissant un léger espace pour bouger. Lentement, elle réussit à redresser plus ou moins sa tête, et à ouvrir les yeux, tout aussi difficilement que pour la première étape. Lorsqu’elle vit le visage de l’homme en face de lui, elle ne put s’empêcher d’être surprise. Qu’est-ce que… Qui ? Où ? Les questions se bousculaient dans son esprit, sans avoir de réelle forme, ni même se terminées. Et elles se déroulaient si rapidement qu’elles formaient un véritable tourbillon, et elle était totalement incapable de toutes les analyser.

« Qu… Où… Je… Dit-elle, ses paroles totalement incohérentes, tout comme sa réflexion. Me… Me soigner ? »

Araya venait enfin de comprendre les paroles de l’homme. Elle savait pertinemment qu’elle était blessée, les différents endroits de son corps qui étaient ouvert lui envoyant des messages de douleur permanent, et une sensation de brûlure. Elle avait aussi l’impression d’avoir chaud, tout en étant frigorifié. Mais pourquoi voulait-il la soigner ? Et pourquoi était-il si gentil ? Par simple charité ? Non, il devait avoir quelque chose derrière la tête. Il ne pouvait pas simplement avoir envie de la soigner, alors qu’elle était une inconnue. Tout le monde l’aurait laissé dans la boue et aurait passé son chemin. Avec ses pensées, la peur revint au galop, telle une seconde peau qu’elle ne pouvait retirer. Elle voulut s’éloigner à nouveau, ses mains, qu’elle avait reposées au sol, et ses pieds frottant le sol, dans un stupide effort pour reculer, alors qu’elle sentait parfaitement le mur derrière elle, et sur son côté, tandis que l’homme, ce Stanislav, se tenait non loin d’elle lui bloquant le passage. Ses yeux de glace, dans lequel brillaient la panique, balayait la petite salle, voyant à peine les piles de livres encombrant la pièce, cherchant quelque chose, mais quoi ? La Vampire ne le savait pas elle-même. Du sang ? Des corps sans vie ? Des preuves qu’il allait chercher à la blesser.

La jeune femme ne tarda pas à capituler, à peine quelques secondes en faites. Elle arrêta de bouger inutilement. Elle croisa les bras sur sa poitrine, appuyant son corps contre le mur, si épuisé et faible, qu’elle commençait à avoir du mal à simplement pouvoir soutenir sa tête droite. Et elle ne tarda pas à poser cette dernière contre le mur à côté d’elle. Son corps était si vide d’énergie que ses tremblements puissants de peur avaient finie par cesser. Par contre, elle continuait quand même de grelotter à cause de sa fièvre. Elle sentait que son esprit voulait retourner dans les méandres de l’inconscient, mais elle tentait autant qu’elle pouvait de le retenir. Elle ne voulait pas s’évanouir, qui sait ce qu’il lui ferait si elle fermait les yeux, même un instant. La Vampire cherchait à éviter le regard de l’homme, les yeux baissés, cachant son visage derrière un rideau de cheveux sombres. Son tortionnaire lui avait appris un certains nombres de fois qu’il n’aimait pas qu’elle le regarde dans yeux, même si sans aucune trace de provocations. Il se plaisait à la voir baisser les yeux, tel l’animal soumis en laquelle il l’avait transformé. Elle l’avait tellement bien apprise qu’elle était incapable de croiser le regard de cet homme, de peur qu’il la frappe.
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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Sam 30 Avr 2016, 19:27

De longues secondes s’écoulèrent dans un silence pesant. Un instant sans fin, qui s’éternisa. Mais Stanislav profita de chaque seconde que lui laissa son invité surprise. Il la détailla autant que son maigre corps roulé en boule le lui permit. Il observa attentivement les blessures qui marquaient son corps. Cela allait de simples égratignures, encore ensanglantées, qu’elle avait dû se faire en venant jusqu’ici. Certaines semblaient pourtant plus profondes, plus douloureuses, et il fallait l’avouer –le sorcier eut froid dans le dos rien que d’y pensé- elles semblaient bien différentes des autres : comme marquées volontairement. Ce n’étaient pas de simples blessures infligées par hasard. Pas une écorchure qu’elle aurait pu se faire involontairement. Sans comptes les marques sombres qui entachaient sa peau par endroit : des cicatrices, innombrables, bien trop pour le corps d’une si jeune demoiselle… « Par les Aetheri ! Qu’est ce qu’on a bien pu lui faire subir… »

Tandis qu’il la scrutait, sa maigreur lui sauta une nouvelle fois aux yeux : on pouvait presque voir chacun de ses os. Quant aux vêtements qu’elle avait sur le dos, il ne s’agissait de rien d’autre qu’un simple torchon, une loque, le genre de tenue que l’on distribue aux esclaves. Quelques trous faits dans un drap, pour laisser passer les membres, et puis voilà. Elle n’avait même pas de chaussure. Ses pieds devaient lui faire subir le martyre… Ses petits pieds si fragiles, si abimés… Des petits pieds dont il prendrait désormais soin. Oui, c’était décidé, il s’occuperait de cette demoiselle jusqu’à ce qu’elle soit rétablie, jusqu’à ce qu’elle ne court aucun danger. Peu importait ce qu’en penseraient les autres, il prendrait soin de cette demoiselle déboussolée, et seule. Un élan de compassion envahit le sorcier.

Avec ce qui paraissait être tous les efforts du monde, la silhouette redressa la tête. Le regard vague, perdu, elle laissa siffler des mots, sans queue ni tête. Un murmure à peine audible de là où se trouvait le brun, mais il parvint malgré tout à comprendre quelques mots. « Oui, vous êtes blessée. Mais je vais m’occuper de vous, je vais vous soigner, vous n’avez plus rien à craindre, je ne laisserais plus personne vous faire du mal… » Il lui adressa un sourire encourageant. Son cœur s’emballa dans sa poitrine, lorsqu’il regarda le visage de la vampire. Des cernes profondes s’étaient logés sous ses yeux fuyards, à côtés d’autres marques. Une bouffée de rage submergea les autres sentiments : il haïssait cette personne assez cruelle pour avoir fait autant de mal à cette pauvre fille. Encore d’autres cousins, d’autres abominations ! Stanislav se racla la gorge pour se recontrôler : il ne voulait pas laisser transparaitre ses émotions négatives devant elle.

Trop tard, semblait-il, car apeurée, elle recommença à essayer de le fuir, ses yeux virevoltant d’un côté puis de l’autre, comme si elle essayait de trouver un moyen de s’échapper. Stanislav se positionna de manière à encore plus boucher le passage vers la porte. Non, il ne la laisserait pas partir dans un tel état. Elle finit par s’épuiser elle-même, cessant de bouger, posant sa tête contre le mur en bois. Stanislav parvint à entendre sa respiration sifflante, lente… Elle semblait à bout de force. Son regard n’arrivait pas à se fixer au sien… Stanislav ne savait comment apprivoiser cette créature là… Il voulait prendre soin d’elle, mais ne savait comment s’y prendre.

Il décida finalement de réessayer, mais autrement. Il tendit lentement, très lentement, ses mains vers le corps de la demoiselle, paume levée vers le ciel, de telle sorte qu’elle puisse voir qu’il ne tenait rien. Une fois qu’il fut assez proche, il parla, à voix basse, comme pour ne pas l’effrayer d’avantage : « Maintenant, je vais vous porter, pour vous remettra dans le lit, vous voulez bien ? » Il ne sut pas vraiment si elle lui donnait son accord ou non, il ne lui laissa pas vraiment le temps de s’exprimer, en réalité, et il la prit dans ses bras réconfortant. Il la souleva du sol comme si elle ne pesait rien, et la déposa là où il l’avait déjà allongé plus tôt. Il attrapa la couverture et la posa autour de ses épaules. « Comment vous appelez-vous ? »
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Sam 30 Avr 2016, 21:49


L’inconnu lui avait dit qu’il ne laisserait plus personne lui faire de mal… Menteur ! Pensa-t-elle. Tous ceux qui lui disaient ça, n’étaient que des menteurs et des traitres. Elle ne pouvait pas croire un mot de ce qu’il lui disait. Un homme lui avait déjà fait cette promesse il y a quelques années. Quelques années qui lui semblaient si lointaine, presque une éternité, qu’elles en étaient floues dans sa mémoire. Mais elle se souvenait très bien qu’un homme lui avait promis de toujours la protéger, de la soutenir, de veiller sur elle. Il lui avait fait tant de promesses, et elle l’avait cru, c’était reposée sur lui, s’était confié à lui. Elle avait tellement compté sur lui à l’époque. Cette époque où elle était encore une jeune fille naïve. Naïve de penser que quelqu’un pouvait la protéger, et naïve de penser qu’elle pouvait croire en quelqu’un. Car, malgré tout ça, il l’avait trahit, abandonné, ignoré ses appels, au moment où elle avait eu le plus besoin de lui. Personne ne pouvait la protéger. Elle était toute seule, qu’importe ce qu’il lui disait, elle ne pouvait pas le croire. Ses paroles ne valaient rien.

Soudain, Araya vit un mouvement dans la périphérie de son regard. Elle aurait sursauté si son corps n’était pas aussi épuisé. Elle tourna ses yeux vers Stanislav, faisant en sorte de ne pas le regarder dans les yeux. Elle aurait été incapable de le soutenir de toute façon, même si elle en avait eu la moindre envie. Il lui parlait à voix basse, doucement, laissant sa main bien en vue, sûrement pour la rassurée, ce qui n’avait pas tellement l’effet escompté. Elle fixait la main, apeurée, se demandant ce qu’il comptait faire. Lorsqu’elle entendit ses mots, elle voulut secouer sa tête pour qu’il s’éloigne. Elle voulait rester ici, dans ce coin. Elle se sentait beaucoup plus à l’aise recroqueviller dans ce coin, appuyer sur ce mur. Et plus en sureté aussi. Enfin, c’était un bien grand mot. Elle aurait voulu lui répondre, mais elle était trop effrayée de savoir ce qu’il pourrait lui faire si elle protestait. Il ne tarda pas à passer ses bras autour de ses épaules et sous ses genoux, la soulevant aussi facilement que si elle avait été un nourrisson. Elle resserra un peu plus ses bras autour de son corps, la tête baissée, ayant peur de voir son regard, et de deviner de mauvaises intentions, frissonnant à son contact. Il ne tarda pas à la redéposer sur le lit doucement, puis déposa la couverture sur ses épaules. Ne s’y attendant pas, elle sursauta lorsqu’elle sentit le tissu contre sa peau. Comme par réflexe, elle attrapa le drap, et le tira devant elle, peut-être par peur qu’il la lui retire soudainement. Enfin, s’il l’avait décidé, il n’aurait pas eu trop de mal à le faire, ses doigts ne tenant qu’à peine. Elle avait ramené ses jambes prêtes d’elle, se sentant très mal lorsqu’elle se trouvait dans une autre position que recroqueviller sur elle.

Puis elle entendit à nouveau la voix de l’homme non loin. Elle écarquilla les yeux fasse à cette question.

« Mon prénom ? » Réussit-elle à dire, la voix tremblante.

Araya se souvenait de la façon dont elle s’appelait, ce n’était pas ça qui la troublait tant. Elle avait été dépouillée de son identité. Et, depuis des années, elle était traitée plus comme un objet qu’autre chose. Une simple chose dont on pouvait disposer sans se soucier de qui elle était. Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas eu d’identité, qu’elle n’avait pas prononcé son prénom, ou que quelqu’un d’autre ne l’avait prononcé. A ce moment, les larmes se mirent à couler silencieusement sur les joues de la Vampire, sans qu’elle ne puisse rien faire pour les retenir, laissant des sillons sur ses joues sales. Elle se frotta le visage avec ses mains, essayant de faire s’éteindre les larmes.

« Ara… Araya. Je m’appelle Araya. »Réussit-elle à dire malgré ses sanglots et sa voix cassée.

Prononcer son prénom fit redoubler les larmes silencieuses. Elle avait du mal à croire qu’elle venait de le dire. C’était si troublant, et pourtant… Pendant un instant, elle eut l’impression de retrouver une partie d’elle-même. C’était terrifiant comme sensation. A tel point qu’elle finit par la rejeter. Si elle commençait à croire qu’elle était de nouveaux quelqu’un, elle tomberait d’encore plus haut lorsqu’elle serait détruite à nouveau. Elle avait peur de retrouver son identité, mais, en même temps, elle le voulait tellement. Elle prit son courage, levant la tête vers Stanislav. Elle ignorait ce qu’elle comptait voir chez lui. Peut-être la réponse au fait qu’il soit si attentionné, si inquiet. Araya finit par baisser la tête, comprenant qu’elle serait incapable de lui parler si elle le regardait. Se mordant la lèvre, elle finit par se lancer.

« Pourquoi tu es si… Gentil ? »

La Vampire avait peur de ce qu’il allait penser de sa question, elle ne savait même pas s’il l’avait entendu. Mais les représailles qu’elle risquait de subir si le fait qu’elle parle ne lui plaise pas, effaçait tout le reste de ses pensées. Mordant un peu plus fort sa lèvre, elle attendit dans l’angoisse d’une réponse.
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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 1372
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Stanislav Dementiæ
Lun 04 Juil 2016, 18:50

Devant l'air surpris de la victime, Stanislav se demanda pendant un instant si elle savait de quoi il s'agissait. Dans l'état dans lequel elle se trouvait, il n'aurait pas été étonné de découvrir qu'elle avait été séquestrée depuis la naissance, qu'elle fut esclave dès la naissance ou bien n'importe quelle autre raison qui aurait pu justifier qu'elle ne porte aucun nom, et qu'elle ne sache ainsi pas quel était cet étrange mot. En la regardant, il se dit qu'il pourrait lui trouver un nom, si elle n'en avait jamais eut. Devant ses petits yeux bruns, Stanislav sourit et commençait déjà à lui chercher un nom. Adeline, Elizabeth, Victoria... La liste aurait pu continuer ainsi un logiciel moment mais le filet de voix de la demoiselle, à peine audible, coupa cour à ses réflexion. "Araya..." murmura-t-il en écho. Il ferma les yeux un instant et répéta en boucle ce prénom,  dans sa tête. C'était un bien joli prénom. Bien plus que ceux dont il avait voulu l'affubler. Rouvrant lentement les yeux, il modela son visage avec ce sourire qu'il voulait réconfortant, et d'une voix calme, il se présenta à son tour, de façon plus formelle qu'il ne l'avait fait plus tôt. "Je suis Stanislav Dementiæ. Ravi de faire ta connaissance." Il lui aurait bien tendu la main mais il avait peur que ce geste ne l'effraie et ne la face reculer une fois de plus hors du lit.

Les larmes avaient redoublé sur les joues de la vampire, et ne semblaient pas vouloir cesser. Voir ces ruisseaux creuser des sillons sur un visage aussi magnifique brisa le coeur du sorcier, et la peine qu'il ressentit se peignit sur son visage. Il s'assurerait que plus personne ne la fasse jamais pleurer. Il deviendrait son protecteur. Son rempart contre le dur monde extérieur. Ce monde froid, cruel et immoral. Il la protégerait de tous les dangers. Quoi qu'il lui en coûte. C'était une promesse qu'il lui faisait à elle, autant qu'il se la faisait à lui même.

La question légitime  de sa protégée lui arracha un sourire triste. Pourquoi ? Cette question, on la lui répétait en boucle, au manoir. "Pourquoi être si gentil ?" "Pourquoi t'es pas un vrai sorcier ?" "Pourquoi t'es aussi faible qu'un magicien ?" Pourquoi, pourquoi, pourquoi... Lui non plus n'avait jamais trouvé de réponse à ces questions, mais les autres avaient bien profité de ce qu'ils qualifiait comme étant une "faiblesse". Stanislav s'était souvent demander d'où lui venait cette différence avec le reste de sa famille. S'il n'avait pu trouver d'explication à cela, il en était finalement parvenu à une conclusion : cette singularité, cette gentillesse deviendrait un jour sa force. Comme aujourd'hui. Ce serait ce désir de venir en aide aux gens comme Araya, qui lui donnerait une vraie motivation. Un vrai pouvoir.

Se mordillant la lèvre, Stanislav leva avec une lenteur extrême sa main droite, et avec une infinie douceur, il l'approcha du visage de la belle pour sécher une larme. "Parce que tu ne mérites pas que l'on soit méchant avec toi. Et peut être aussi parce que... je suis un peu différent des autres." Les autres en questions désignant les Dementiæ.

Stanislav se retourna et récupéra le chiffon humide qu'il avait lâché tout à l'heure,  lorsque la dame de la nuit s'était réveillée. Il le trempa de nouveau dans l'eau, l'essora et le tendit vers la jeune fille. "Tu devrais poser ça sur ton front. Ça te fera du bien. Ta fièvre n'est pas encore descendue." Il aurait tout aussi bien le lui appliquer de force mais il ne voulais pas éprouver plus longtemps la jeune demoiselle. Il avait pousser ses limites en s'approchant, probablement contre son gré, pour lui essuyer cette larme. Désormais, il ferait bien de reprendre ses distance pour lui laisser le temps de respirer, de retrouver ses esprits... pour cette raison, il se redressa et s'éloigna du lit de camp, pour aller s'appuyer contre son bureau, de l'autre côté de la cabane.

"Tu dois avoir faim..." lança-t-il de l'autre côté de la pièce. C'était plus une affirmation qu'une interrogation. Vu la façon dont elle lui avait sauté dessus pour boire son sang tout à l'heure, il se doutait que sa gorge devait lui brûler à cause de la soif. "Je pourrais t'apporter du sang une fois par jour... je passerai le soir. Mais tu devras me faire une promesse en retour..." Il savait que cette demande allait être égoïste. Elle venait de sortir d'un enfer et voilà qu'il l'emprisonnait à nouveau. Mais c'était pour son bien... c'était dangereux, dehors. "Je ne veux pas que tu sortes quand je ne suis pas là." Sa voix était soudainement devenue lugubre.
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Mer 06 Juil 2016, 01:43


Araya gardait la tête baissé, la rentrant dans ses épaules, essayant vainement de se cacher. Elle savait qu’elle ne pouvait pas disparaître aussi facilement. Elle savait qu’il la frapperait sûrement parce qu’elle avait osé lui poser une question. Elle en était persuadée, malgré le sourire qu’il lui avait fait tout à l’heure. Il se voulait rassurant, mais elle était bien trop terrifiée, et convaincue que tout le monde lui ferait du mal pour voir autre chose qu’une menace venant de Stanislav. Venant de tout ce qui l’entourait en réalité. Elle était terrifié par ce monde, et voulait s’enfuir, s’enfuir aussi loin qu’elle pouvait, là où il n’y avait plus aucun danger, plus aucune raison de s’enfuir. Mais cet endroit ne devait pas exister. A moins que… Que ce dont elle avait été privé jusqu’ici soi désormais atteignable… Si elle mourrait, peut-être qu’elle serait enfin tranquille… De toute façon, à quoi cela lui servait de vivre ? Elle n’avait plus rien. Il lui avait tout prit, tout arraché. Maintenant elle était seule, sans espoir, sans vie…

Soudain, une main entra dans son champ de vision. Araya se redressa, reculant son visage instinctivement, allant jusqu’à bloquer sa respiration tellement elle appréhendait, et elle était effrayée, mais elle ne reçut par le coup auquel elle s’attendait… Au contraire, la main se déposa doucement sur sa joue, essuyant quelques larmes. Elle contracta ses mains autour de ses bras, tremblant un peu plus en sentant ce contact sur elle. Tout ce temps, elle n’avait reçu que violence. Une telle attention, une telle douceur, l’effrayait autant, si ce n’est plus que de recevoir un coup. Elle était habituée aux coups. Elle les connaissait. Mais la gentillesse ? Depuis quand n’avait-elle pas reçu d’attention. Araya avait à peine entendu sa réponse, trop obnubilée par la main sur son visage, et par sa proximité avec elle. Il était si proche, presque terrifiant. Agissant inconsciemment, elle ramena un peu plus ses jambes contre sa poitrine, ne s’éloignant pas plus, trop effrayée par la réaction que pourrait provoquer une nouvelle fuite. Il n’avait rien fait d’horrible jusqu’ici, mais qui lui disait qu’il resterait aussi calme. Il lui avait dit être différent des autres ? Quels autres ? Différents des hommes peut-être… Ou peut-être pas. De toute façon, c’était tous des monstres égoïstes, menteurs, qui détruisaient ce qu’ils touchaient. Elle ne pouvait pas se fier lui. A personne…

Puis ce fut le chiffon qui apparut devant elle. La Vampire fut d’abord surprise, ne sachant ce qu’il voulait qu’elle fasse de ça. Stanislav lui expliqua alors quoi faire. Fiévreuse ? C’est vrai qu’elle avait l’impression de brûler, mais en même temps d’être complètement gelée, son corps ne cessant de frissonner. Timidement, et tremblante, elle attrapa du bout des doigts le bout de tissu, évitant à tout prix de toucher la peau de l’homme. Ce dernier se leva, et partit plus loin, s’appuyant sur le bureau encombré, loin d’elle. Elle sentit alors son souffle se libérer un peu plus. Elle le suivait du regard, évitant de lever les yeux trop haut pour ne pas le regarder dans les yeux. Elle baissa les yeux vers le torchon un instant, et finit par le poser sur son front, appuyant sa tête dans le creux de sa main, son genou supportant son coude. Elle ne pouvait faire autrement, trop faible pour garder ses muscles contractés trop longtemps. Ses larmes avaient cessé de couleur, mais ce fut désormais les quelques gouttes d’eau sortant du chiffon qui coulèrent sur son visage.

Faim ? Oui, ça elle avait faim. Elle mourrait de faim même, les quelques gorgées qu’elle avait prise sur Stan ne lui suffisait pas. Maintenant qu’il lui rappelait, la sensation de soif revint au galop, brûlant sa gorge, contractant son estomac vide. Sans le remarquer, elle posa son autre bras sur son ventre creux. Elle en avait tellement l’habitude qu’elle ne remarquait même plus son aspect squelettique. Elle se mordilla la lèvre, sentant à nouveau la faim tordre son corps de douleur, et, si elle n’était pas déjà plier en deux, elle le serait maintenant. Il continua de lui parler. L’idée de recevoir autant de sang lui fit écarquillé les yeux, et lever complètement la tête vers lui. Un peu vite, car la tête lui tourna rapidement, sa vision se troubla, et le chiffon glissa de son visage, atterrissant par terre. Le simple fait de penser à un repas un peu plus consistant faisait réagir son corps plus que de mesure. Elle se mit à saliver, bien que son corps n’ait pas grand-chose à produire. Mais la réaction quelque peu exagéré fut rapidement coupé lorsqu’elle vit le visage de Stanislav. Lorsqu’elle vit son visage sombre. Elle recula légèrement, terrifié, son dos se retrouvant collé au mur derrière elle. Elle aurait voulu fuir plus loin, mais ce n’était pas possible. Son visage sombre lui rappelait bien trop celui du Sorcier, en moins sadique et mauvais mais... Il lui interdisait de sortir… Pourquoi ? Pourquoi il lui faisait ça ?! Alors qu’elle venait tout juste de s’enfuir de cette maudite prison. Et lui… Lui il l’enfermait à nouveau. Araya sentit les larmes remonter à nouveau, et être sur le point de déborder tandis qu’elle regardait le visage de l’homme. Mais elle n’était pas rebelle. Elle ne pouvait pas l’être, bien trop faible pour ça. Elle baissa pitoyablement la tête, se soumettant à sa demande ; trop faible pour résister d’une quelconque façon/

« D’a-D’accord, murmura-t-elle.”

De toute façon, elle n’avait pas le choix. Elle n’en avait jamais eu… Araya évita le regard de l’homme, terrifiée à l’idée de croiser à nouveau ce regard sombre. Elle s’avança jusqu’au bord du lit, et se pencha, cherchant à récupérer le chiffon qu’elle avait laissé tomber. Mais elle ne fit pas attention, se penchant trop. Elle bascula en avant, tête la première. Elle vit le sol se rapprocher, les yeux écarquillés. Heureusement, elle eut le réflexe de rentrer une épaule, et tomba dessus, recevant tout le point de sa chute sur celle-ci. Elle s’effondra par terre, roulant sur son dos frêle, atterrissant sur certaines de ses blessures encore fraîches. Malgré ses dents serrées, Araya ne put s’empêcher de pousser un gémissement de douleur. Essayant d’échapper à la douleur, elle roula sur le côté, se retrouvant sur le ventre. Elle serrait les poings, essayant de faire refluer la sensation de brûlure. Ses vêtements commencèrent à se tâcher de sombre. Elle sentait à nouveau le sang poisseux couler le long de son corps. La Vampire se redressa, d’abord à quatre pattes, puis s’assit sur ses talons, les yeux baissés.

« J-Je vais bien, mentit-elle. C-Ce n’est rien »

Elle tendit la main, attrapant le chiffon, la main tremblante. Son dos la tirait violemment, mais elle était dans le déni. Elle se répétait qu’elle allait bien, que ce n’était pas grave. Parce que si c’était grave, elle devrait s’inquiéter, et cet homme allait s’approcher… Rien qu’à cette idée, elle sera un peu plus sa main autour du torchon. Elle sursauta lorsqu’elle sentit l’eau glisser sur ses mains. Elle voulut se relever pour se rasseoir sur le lit, pour éviter que l’homme ne la soulève à nouveau pour la déposer dessus. Mais ses jambes refusèrent de lui obéir. Elle s’appuya sur le lit non loin, s’aidant de lui pour se mettre debout, mais ses bras cédèrent, et son torse s’effondra sur le tissu. Ses cheveux sombres tombaient sur ses épaules, et autour de son visage, dissimulant son visage. Elle serra les poings, détestant cette faiblesse qui était la sienne.
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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Dim 31 Juil 2016, 13:00

Stanislav se savait cruel au plus haut point,et pourtant il n'avait pu s'en empêcher. Alors qu'il voulait éclairer en elle une lumière, une lueur d'espoir, voilà qu'il l'emprisonnait de nouveau avec des chaînes invisibles, brisant tous ses espoirs dans l'oeuf. Sa passion naissante pour cette créature de la nuit l'empêchait déjà de penser clairement, et son désir de la garder auprès de lui pour toujours prenait le dessus sur une quelconque pensé raisonnable. S'il l'avait pu, sans doute l'aurait-il enfermé en haut d'un donjon, gardé par de terribles monstres dévoreurs d'hommes, pour s'assurer que personne ne découvrirait jamais son trésor. Mais il n'avait pas de donjon à disposition, et il aurait sans doute eut trop ' peur pour s'approcher des bêtes sensé protéger la douce Araya du terrifiant monde extérieur, et des voleurs qui voudraient la dérober à son sauveur. Aussi le sorcier se contenta-t-il de la parole de la vampire. Il fut à la fois soulagé et pris de remords en entendant sa réponse. Soulager d'entendre qu'elle ne l'abandonnerait pas, qu'elle ne le quitterai pas. Mais il culpabilisant, en sachant que cette réponse avait sans doute été fournie grâce à des années de tortures et de souffrances... Et il utilisait les calvaires qu'elle avait subit sans retenu, dans le seul objectif de satisfaire son égoïsme. Il se dégoûtait lui même.

Immobile, toujours appuyé contre le bureau, Stanislav posa ses yeux sombres et luisants sur la silhouette chétive, qui s'était remise en mouvement. Il l'observa se pencher vers le sol, s'en rapprocher dangereusement, puis finalement choir. Dans un sursaut, il entama un pas dans sa direction, prêt à l'aider à remonter sur son perchoir, avant de se raviver : il s'était justement éloigné pour lui laisser de l'espace, pour la laisser respirer, ne pas empiéter sur son espace vital... Et les mensonges qu'elle formulait pouvaient bien qu'elle souhaitait qu'il reste éloigné. Cette pensé lui serra le coeur, un noeuds dans la gorge l'empêcha de s'inquiéter pour la carcasse qui essayait en vain de remonter sur la couchette. En la voyant essayer si fort sans pour autant parvenir à son but, il se rassura lui même sur ses intentions : non, ce n'était pas qu'un pur égoïsme... il était également altruiste. Une personne si fragile, si faible, ne pourrait jamais survivre dans la jungle qui l'attendait avidement pour lui ôter la vie... En fond, c'était un saint.

Stanislav, qui se volait la face, refusa de pousser son analyse plus loin. Mais si on y réfléchissait un peu plus longtemps, on comprendrait que sa gentillesse n'était que toute relative. Ses bonnes actions envers ces chatons, ces demoiselles en détresses reflétaient sa propre détresse. Car il se savait lui même trop faible pour l'extérieur du manoir. S'il tendait la main aux plus démunis, c'était seulement dans l'espoir qu'un jour, s'il venait à être en mauvaise posture, quelqu'un de miséricordeu viendrait l'aider à son tour... Rien ne se faisait par désintérêt, certainement pas lorsqu'on voulait devenir un sorcier. Pourtant, lorsqu'il côtoyait une jeune femme pendant suffisamment de temps, et que celle-ci ne lui ait pas refusé ses avantances avec trop de conviction, il lui arrivait de s'enticher de ces Dames... Avant qu'elles ne le trahissent, l'une après l'autre, et qu'il n'essaye de les punir. Mais Araya était différente de toutes ces mégères ingrates et trompeuses, il en était convaincu.

Finalement, le sorcier se rapprocha de la brune et s'accroupit à ses côtés, sans toutefois la toucher. "Tu y arriveras, avec le temps" promit-il d'une voix douce. "Je vais aller te chercher du sang, je fais aussi vite que possible..." Puis il se releva de toute sa hauteur, sans avoir chercher à aider la vampire au sol : pas besoin de la remettre la dessus, si c'était pour qu'elle tombe de nouveau, et se casse un bras pendant son absence. Le sorcier fit demi-tour et ferma la porte derrière lui, rassuré. Elle au moins ne pourrait pas aller bien loin, même en essayant de s'échapper.
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Dim 31 Juil 2016, 21:53


Araya essaya encore faiblement de se relever, mais son corps refusait de lui obéir. Ses jambes ne bougeaient pas, et ses bras, bien qu’ils étaient capables de quelques mouvements, était parfaitement incapable de la soulever. C’était pitoyable. Elle était pitoyable. Elle ne valait rien. C’était ce qu’Il lui avait répété constamment, et c’est ce qu’elle croyait désormais. Elle finit par abandonner. Elle ne pourrait pas remonter. Elle était trop faible. Et ça l’effrayait, parce que Stanislav risquait de se rapprocher à nouveau d’elle, de la toucher, qu’elle sente sa chaleur contre elle… Et puis il y avait aussi ce regard. Ses yeux sombres qui la regardaient de manière si lugubre, menaçant. Il l’effrayait. Pas autant que Lui mais il lui faisait peur. Il l’empêchait de sortir. Etait-elle une sorte d’animal qu’on maintenait enfermé ? En fait, non. Elle n’était même pas ça, même pas une chose. Rien du tout, alors qu’en quoi ça comptait ce qu’il pouvait lui faire ? Elle ne cessait de se repasser ces quelques pensées en tête, persuadée que c’est ce qui allait se passer, et cela ne faisait qu’augmenter son angoisse. Mais pas que. Sans s’en rendre compte, la panique grandissait en elle. Si son corps n’était pas aussi épuisé, elle se serait mise à trembler comme une feuille, mais non, elle ne bougeait pas, totalement incapable de contracté le moindre muscle plus longtemps. Elle laissa tomber son front sur le lit, ses poings se relâchant.

La Vampire retint difficilement ses larmes d’impuissances. A ce moment, elle entendit des bruits de pas. Des bruits dans sa direction. Elle sentit à nouveau sa respiration se bloquer. Recule… Se dit-elle. Ne t’approche pas… Elle le suppliait en pensée, sachant parfaitement qu’il ne l’entendait pas. Trop effrayé pour le dire à voix haute. Les yeux grands ouverts, écarquillés par l’angoisse et la peur, elle sentit la présence de l’homme derrière elle, puis à côté, très proche. Elle sentit son cœur accéléré, et son souffle devenir saccadé. Elle avait peur qu’il la touche. Mais il n’en fit rien. Au contraire, il lui dit quelques paroles douces. Etait-ce… Des encouragements ? Elle redressa légèrement la tête, tournant furtivement le regard vers lui. Elle aperçut ses yeux pendant un instant. La lueur sombre avait disparu, remplacer par cette douceur qu’elle lui avait vu un peu plus tôt. Avait-elle halluciné tout à l’heure ? Avait-elle tout simplement imaginé cette lueur mauvaise dans ses yeux, presque une menace ? Elle était perdue. Mais elle sentit comme une légère chaleur envahir son cœur si froid. Un soutient. Il lui offrait un soutient ? Cela lui fit un bien fou, rallumant une légère lueur dans ses yeux. Lueur qui s’éteignit aussi rapidement qu’elle était apparue. Espoir qu’elle repoussa aussi vite. Elle ne pouvait pas espérer… Ca lui était interdit, comme tant d’autres choses.

Après avoir rajouté quelques paroles, qui donnèrent l’eau à la bouche à Araya, Stanislav s’éloigna. Elle entendit la porte s’ouvrir, et se refermer derrière. Elle se redressa, levant légèrement les yeux vers le lit. Inutile d’essayer de grimper là-dessus. Elle en était incapable. L’idée de s’enfuir ne lui traversa même pas l’esprit. Elle avait trop peur des répercussions. Difficilement, la jeune Vampire se traina jusqu’à un coin, le plus loin possible de la porte, gardant cette dernière dans son champ de vision. Le silence lui pesait. A chaque bruit qu’elle entendait, ou croyait entendre, le moindre craquement de branche, le bruit du sursautait. Et si c’était le Sorcier ? Et s’il la retrouvait ? Et s’il la ramenait là-bas ? Non, elle ne pourrait pas supporter un jour de plus dans cet enfer. Se roulant en boule, serrant ses jambes entre ses bras, enfouissant son visage à l’intérieur, elle sentit les larmes commencer à couler sur son visage. Elle ne voulait pas y retourner. Si elle y retournait, elle… Elle ne pourrait rien faire. Sauf peut-être si elle se tuait maintenant… Elle ne connaissait pas la limite de son pouvoir de ramener les morts à la vie mais il y avait bien une limite non ? La Vampire leva les yeux, cherchant quelque chose qui pourrait lui servir dans sa tentative. Mais elle ne vit rien, rien qui pourrait l’aider… Se mordant la lèvre, elle finit par planquer à nouveau son visage dans ses bras, ses larmes continuant de rouler le long de ses joues. Elle était ravagée par tous ses souvenirs qui remontaient petit à petit. Une pensée lui traversa l’esprit. Et si… Et si Stanislav était allié avec le Sorcier ? Et si cette gentillesse n’était qu’une façade, et qu’il allait prévenir l’homme aux yeux d’or, et qu’il le ramenait ici ?

Araya se prit la tête entre ses mains, serrant ses doigts autour de ses cheveux. Elle avait l’impression de devenir folle à cause de toutes ses théories du complot, de tout ce qu’elle s’imaginait. Stan ne pouvait pas être aussi gentil avec elle. Il y avait forcément quelque chose derrière… Epuisée, la jeune femme se laissa glisser sur le côté, s’appuyant sur son épaule. Elle était bien mieux dans cette position, et dans ce coin plutôt que là-bas, sur ce lit. Elle avait connu le sol froid et humide pendant des années. Celui de cette chaumière lui paressait accueillant et doux comparé. Quant à cette position, c’était la seule qui la rassurait un peu, qui gardait son corps un peu plus chaud. Sans qu’elle s’en rende compte, ses yeux se fermèrent petit à petit, malgré sa lutte contre le sommeil. Elle ne devait pas s’endormir. Pas tant qu’elle n’était pas sûr que Stan revienne, et qu’il revienne seul. Mais ses paupières étaient si lourdes, et elle était si fatiguée… Avant qu’elle ne puisse luter plus longtemps, ses yeux se fermèrent, et son esprit sombra dans l’inconscience.
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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Ven 23 Sep 2016, 23:11

La pluie n'avait pas cessée et Stanislav avait oublié de récupérer sa cape dans me coin où il l'avait jeté en boule. Il courait à présent à travers le déluge, essayant tant bien que mal de se protéger de l'averse en abritant son visage derrière son bras, sans pour autant parvenir à éviter que les gouttes ne coulent le long de ses lunettes, et ne dégoulinent de ses cheveux qui lui collaient aux tempes. Il n'avait jamais été un grand sportif et les intempéries ne facilitant pas sa course, il eut rapidement un point de côté qui le força à s'arrêter au couvert des arbres, sur le bord de la route. Reprenant son souffle, il évaluation le reste du chemin qu'il devait encore parcourir. Avec désespoir,  il se rendit compte qu'il n'en était pas encore à la moitié. Ses vêtements lui collaient désagréablement au corps, ses pieds, trempés dans ses chaussures inondées, lui faisaient mal et ses lunettes, en plus de lui empêcher de voir avec la buée, n'avaient de cesse de glisser le long de son arrêté nasale. L'accueil qu'on lui réserverait au manoir ne serait pas des plus glorieux et il songea à rebrousser chemin, à retourner se réfugier dans sa cachette, puis il s'imaginait le visage de la vampire, déçu après avoir espéré si ardemment, et le sorcier retrouva instantanément son courage et à détermination, de niveau motivé. Il trottina aussi vite que possible jusque chez lui.

Comme il s'y attendait, il du affronter les commentaires moqueurs de ses cousins et d'autres oncles, le regard desaprobateurs de sa mère et les questions indiscrètes de Freya. "Pourquoi est ce que tu es tout trempé ? Et pourquoi tu as l'air si pressé ? Et puis, pourquoi tu vas dans la réserve ?" Madame Pourquoi pouvait continuer ainsi encore longtemps. Et si la demoiselle la ' plus supportable des compagnies que Stanislav pouvait espéré, il savait pertinemment qu'elle ne le laisserait pas tranquille tant qu'il ne lui fournirait pas des réponses satisfaisantes,  qui parviendraient à combler sa curiosité -un exploit en soit. Du haut de ses dix ans, elle se révélait déjà être une redoutable négociatrice. Le sorcier s'accroupit pour être à la même hauteur que sa cousine, créant une proximité, et la regarda droit dans les yeux. "Freya, tu sais garder un secret ?" Il savait qu'il avait au moins le mérite d'avoir capté son attention. "Tu sais que l'anniversaire de tante Béatrice approche ? Et bien je veux lui faire une surprise. Madeline m'apprend à cuisiner pour que je puisse moi même lui préparer un véritable festin le jour de son anniversaire." Madeline était l'orisha de la famille,  qui faisait tout à  la fois office de nourrice, de cuisinière et de femme de ménage. Une bonne à tout faire, en d'autres mots.  Aussi la question suivante sembla légitime : "Mais pourquoi Madeline ne peut pas faire à manger ce jour là aussi ?" - "Parce qu'elle n'a pas aussi bon goût que moi pour choisir nos poids." Cette réponse sembla convenir à la petite sorcière car, lorsque son cousin lui demanda de le laisser seul, elle optempera sans se retourner, sans même lâcher un dernier "Pourquoi ?".

Enfin seul, Stanislav entra dans la cave qui faisait office de garde-manger. Des repas d'un genre très spécial y était stocké et les peu habitués tourneraient de l'oeil en voyant le contenue de la pièce. Le sorcier y entra toutefois sans montrer une once d'hésitation. Une odeur nauséabonde de chaires en décomposition flottait dans l'air. Certains cadavres n'étaient plus de la dernière fraîcheur et les corps  n'avaient pas tous été déchargés à l'extérieur. Une traque serait bientôt nécessaire pour refaire le plein... Le garçon s'approcha d'une jeune femme faible, à demi inconsciente : celle-ci ferait l'affaire. Il prit un couteau et enfonça la lame dans sa cuisse, traçant une blessure le long de la jambe. Le sang coula immédiatement et le brun récupéra le liquide vitale sans une outre. Une fois la gourde pleine, il remonta jusqu'à sa chambre pour se changer et mettre une des vêtements secs. Dans un sac en toile, il glissa également quelques livres et des bougies neuves, ainsi que l'une des robes de sa mère. Béatrice en avait tout une armoire, elle ne se rendrait compte de rien. Et puis, l'adorateur était persuadé que cette robe noire, toute de velour, irait bien mieux à sa nouvelle princesse qu'à sa génitrice.

Stanislav repartit sans attirer l'attention. La pluie s'était calmée et il n'en restait désormais plus qu'un crachin discret. A l'idée de retrouver sa douce, sa marche fut plus rapide que d'habitude, et il arriva à la cabane en un rien de temps. Araya était installée dans un coin, roulée en boule contre un mur. Le sorcier la trouva magnifique, endormie de la sorte, son visage détendu... Elle semblait comme apaisée. Quelques cheveux avaient glissés devant son visage. Le jeune homme commença par allumer les bougies qu'il avait apporté pour illuminer un peu les lieux. Il étendit ensuite la robe sur la couchette et attrapa la couverture, qu'il posa au sol avant de s'assoir dessus, en face de sa poupée de porcelaine. Il resta là à l'observer. Lorsqu'elle se réveillerait,  il lui proposerais de boire le sang qu'il avait récupérer dans l'outre qu'il serrait contre lui.
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Sam 24 Sep 2016, 16:06


Araya courait. Courait aussi loin que possible, aussi vite malgré ses jambes lourdes. Elle ne pouvait pas s’arrêter, parce qu’il était là. Elle n’avait pas besoin de se retourner pour sentir l’ombre menaçante et gigantesque derrière elle. Non… Il ne devait pas l’attraper ! La panique envahissait son esprit. Les souvenirs lui revenaient en mémoire, par vague brulante et douloureuse. Ceux où il la frappait. Ceux où il abusait d’elle. Tant de choses pendant toutes ses années. Araya trébucha, et s’écroula au sol. Elle voulut se relever, mais des ombres vinrent se saisirent de ses membres. Elle se débattit, criant de peur, pleurant un peu plus, essayant de se libérer, mais les ombres tenaient bon. Pas encore… Tout sauf des liens. Tout sauf lui. Il arrivait. Il était proche. Elle devait repartir. Elle ne pouvait pas rester là. Il allait l’enlever à nouveau. Et soudain, elle se figea, sentant la présence de l’homme juste au-dessus d’elle, tout comme son rire mauvais, sadique. Les ombres la retournèrent, et elle se retrouva face à l’homme, se sourire mauvais sur les lèvres. La panique s’amplifia encore un peu. Elle hurla, essayant de s’enfuir à nouveau. Les larmes redoublèrent. La vision d’Araya se réduisit. Elle ne voyait plus que lui. Il n’existait que ses yeux d’or, brulant, et terrifiant. L’homme sourit, l’attrapant par le bras, la soulevant comme si elle n’était qu’une brindille. Il lui murmura quelques paroles qu’elle ne chercha pas à comprendre, essayant désespérément de se libérer de son emprise. Elle avait l’impression qu’il lui broyait le bras. Ses jambes se dérobèrent sous elle. Le Sorcier pivota, la trainant par le bras, ignorant les supplications et les larmes d’Araya. En un rien de temps, elle se retrouva devant une porte ouverte, tel un trou noir béant à l’intérieur duquel elle ne pouvait rien voir. Face à cette vision elle se débattit un peu plus, mais il ne la lâchait pas. Le Sorcier la ramena dans la cellule, l’attachant à nouveau. Il la souleva, fondant sur elle.

Araya ouvrit soudainement les yeux, la sueur coulant sur son front, collant quelques mèches brunes. La Vampire se redressa sitôt réveiller, complètement paniquée, la bouche ouverte, un hurlement de peur bloqué au fond de la gorge, incapable de sortir. Sa respiration était saccadée, courte, incontrôlable, ses yeux glace regardèrent autour d’elle, sans voir réellement quelque chose, désorientée, oubliant un instant l’endroit où elle se trouvait. Se croyant à nouveau dans cette cellule, et ayant la sensation des fers enserrant ses poignets. Le Sorcier… Il était là… Il… Il… Elle voyait encore son visage. Ses yeux dorés fixé sur elle, supérieur, sûr d’eux, méprisant. Les yeux de la Vampire finirent par apercevoir Stanislav. Il se tenait juste devant elle, non loin. C’était la deuxième fois qu’elle le voyait à son réveil, prêt d’elle… La deuxième fois, et il ne lui avait rien fait, même alors qu’elle l’avait mordu… Il semblait veiller sur sa personne, et cela lui faisait une étrange sensation. Quelque chose, qu’elle ne savait pas si c’était agréable ou… Terrifiant.

« T-Tu es revenu, dit-elle, une certaine surprise dans la voix »

Cette simple idée la calma un peu, malgré la terreur qu’elle ressentait encore à cause de son cauchemar. Puis elle se rappela de ses théories, certes folles mais peut-être que… Se mordant la lèvre, ses yeux quittèrent l’homme un instant, balayant la petite cabane du regard. Elle vit quelques bougies allumer ici et là, mais n’y fit pas attention. Personne… Se dit-elle. Il n’y avait personne à part eux deux. A moins qu’il soit dehors et… Non, c’était stupide. Le Sorcier n’aurait jamais attendu. Il l’aurait déjà emmené…

Les yeux d’Araya revinrent lentement vers Stanislav. Elle baissa les yeux. Peut-être avait-il compris ses spéculations, qu’il se sentirait vexé… Angoissée, elle ramena ses jambes contre sa poitrine, continuant de se mordre la lèvre. Elle finit par levé les yeux vers son visage, essayant, pendant quelques secondes, de regarder les yeux noirs derrière les lunettes. Mais elle ne put soutenir bien longtemps son regard, ses yeux s’arrêtant au niveau de sa poitrine. Elle avait un tout petit peu moins peur de lui, parce qu’il ne lui avait rien fait, et semblait bienveillant. Au final… Peut-être qu’il continuerait de veiller sur elle… Mais cette idée partit aussi rapidement qu’elle était venue. Elle ne devait pas le croire… C’était trop tôt, beaucoup trop…

Et la Vampire remarqua enfin une chose. La gourde que Stanislav tenait. Les mots qu’il avait prononcés juste avant de partir lui revinrent en mémoire. Est-ce que c’était vraiment… D-Du sang ? Elle semblait pleine. Elle ne pouvait pas sentir l’odeur du sang, pourtant, la simple idée d’imaginer le liquide contenu à l’intérieur de l’outre, lui faisait tout oublier. Peur, angoisse, méfiance. Tout ceci disparut, remplacé par ses pensées concernant le sang. Elle était totalement galvanisée, ne réussissant pas à détacher son regard de cette gourde. Sans même qu’elle ne le remarque, ses yeux prirent la teinte du sang, ses canines s’allongeant. Elle ne savait pas comment, mais elle arrivait à ne pas se jeter sur lui. Peut-être parce qu’elle avait mal partout. Courir après tant d’années d’immobilités avait fait naitre de terribles courbatures. Elle avait encore plus de mal à soulever ses bras et ses jambes, encore plus qu’avant.

« C-C’est p-pour moi ? finit-elle par demander »

Peut-être n’aurait-elle pas dut, mais elle n’avait pas pu empêcher ces mots de franchir la barrière de ses lèvres. elle était trop obsédée par l’idée de pouvoir manger pour réfléchir, et pour avoir peur.
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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Ven 14 Oct 2016, 19:23

Stanislav l'observait. Non, il la contemplait, la dévorait du regard. Il s'impreignait de chaque détail qu'il pouvait apercevoir. Il regardait avec intensité sa nouvelle petite poupée... Comme pour graver dans sa mémoire cette image d'ange endormie. Il ne voulait jamais oublier sa beauté. Sa peau de porcelaine, sa bouche en coeur, ses longs cils bruns, son corps fébrile... Et tout ça, ce n'était que pour lui, elle lui accordait sa confiance et il était le seul à bénéficier de sa splendeur... Elle serait à lui. Il la voulait. Il voulait s'emparer de son être tour entier, de gouverner en maître sur son esprit, sur son âme, son corps... Il voulait connaître chacun de ses désirs,  chacun de ses secrets, chacune de ses pensées... Il voulait savoir ce qu'il se passait sous cette tête. Il lui aurait bien ouvert l tête pour pouvoir y lire, pouvoir la comprendre un peu mieux, savoir ce qu'elle attendait de lui...

Mais chaque chose en son temps. Il se réjouissait déjà qu'elle se livre à lui en tant que protecteur, qu'elle lui accorde en partie sa confiance. Car c'est bien de cela qu'il s'agissait, non ? Pour pouvoir s'assoir aussi profondément en si peu de temps, c'est qu'elle avait dû se sentir à l'aise dans son repère,  dans son chez lui, dans cette cabane qui reflétait son être intérieur... Alors, n'était ce pas qu'au fond, elle avait accepté de se laisser aller, d'accepter l'idée qu'elle devienne sienne ? Si. Bien sûr que si. Elle ne l'avouer ait peut être pas au début... Elles sont toujours trop timide pour livrer leurs sentiments, au début,  mais avec le temps, lorsqu'elle lui ouvrirait la porte de son coeur, elle lui avouerait à quel point il faisait palpiter son coeur, elle lui dirait que chaque nuit, ses pensées lui étaient dévouées, qu'il était le seul à hanter son esprit... Et finalement, elle lui murmurerait ces trois mots aux creux de l'oreille, cette phrase qu'il rêvait déjà d'entendre... "Je t'aime."

Le sorcier ne put retenir un rire nigaud. Tandis qu'il fantasmatique d'une idylle qui n'existait que dans son imaginaire , il avait retrouvé une attitude enfantine, les bois croisés autour de ses jambes qu'il avait ramené contre sa poitrine, se balançait de droite à gauche, rêvassant en contemplant sa déesse... Quelque fois, avec l'audace que donne parfois les premières secondes d'un amour naissant, il s'autorisa it une petite caresse, un geste tendre, une mèche de cheveux qu'il faisait glisser entre ses doigts... Veillant toute fois à ne pas réveiller sa douce, il ne l'effleurait que quelques secondes, avec des intervalles de plusieurs minutes. Sa peau douce et froide, contre la sienne, brûlante par les feux de ses sentiments, le faisait frémir.

La vampire se réveilla brusquement, l'air désorienté, paniquée, coupant Stanislav dans ses pensées. Celui-ci, la voyant dans cet état, mis quelques secondes à comprendre ce qui la dérangeait sans doute... C'était la première fois qu'elle se réveillait ici. Il avait déjà entendu parler de cela, l'une de ses tantes, lorsqu'elle se ne réveillait pas dans son lit ne reconnaissait pas l'endroit -même si elle s'y était endormie- et était alors prise de violentes paniques. Sans doute Araya était-elle victime de ces crises d'angoisses. Alors, pour la calmer, Stanislav prit sa voix la plus calme possible. "Ne t'en fait pas, Araya, c'est moi. Tu es en sécurité, ici..." La vampire sembla enfin le reconnaître. D'inquiète, elle devint surprise, lorsqu'elle bafouilla, incrédule. Stanislav la regarda, un sourire aux lèvres. "Toujours... Pour toi, je reviendrais toujours. Je ne t'abandonnerais jamais."

Les yeux de la fugueuse se mirent à rougeoyer, ses canines poussèrent lorsqu'elle baissa sur regard sur l'outre que le sorcier avait ramener. Cela lui donna un petit côté sauvage, fougueux, qui ne la rendit que plus belle encore de l'avis du jeune homme. Loin d'être effrayé, bien qu'un peu intimidé, il ne put retenir un "Tu es magnifique..." du bout des lèvres. Ça avait été à peine audible. Mais le coeur avait parlé pour lui, sans qu'il ne réfléchisse. Il ne savait pourtant si ses mots avaient été entendus. Se raclant la gorge, il secoua la tête comme pour reprendre ses esprits. "Hum oui, tient, c'est pour toi." répondit-il en tendant le récipient.

Puis il se leva. "Je t'ai apporté de quoi lire, et de quoi t'habiller aussi... Tu dois avoir froid... J'ai pensé que cette robe t'irait bien..." Il plaça ma robe devant lui pour la montrer à sa dulcinée. "J'espère que ça te plaît..."
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Sam 15 Oct 2016, 00:13


Alors que ses yeux rubis étaient fixés sur la gourde, ses entrailles se contractant, et la salive s’accumulant à l’idée de son prochain repas, Araya crut entendre un murmure de la part de Stanislav. Elle leva les yeux vers son visage, surprise. Que venait-il de dire au juste ? Elle avait cru entendre quelque chose comme « magnifique », mais elle n’en était pas certaine. Et puis, c’était tellement improbable que quelqu’un lui dise ça. Tellement stupide. Elle n’avait jamais rien eut de magnifique. Lorsqu’elle était Humaine, elle s’était toujours trouvée banale, n’ayant rien de particulier chez elle. Rien de magnifique justement. Non, elle avait sûrement mal entendu. Elle avait tellement été rabaissée toutes ses années, et il avait été tellement gentil jusque-là, qu’elle entendait des choses. Il avait seulement murmuré quelque chose qu’elle n’avait pas compris, tout simplement. Elle chassa donc cette pensée stupide de son esprit, remarquant à peine la soudaine gêne que Stan semblait afficher. Il lui tendit ensuite la gourde, qu’elle saisit avec une légère hésitation.

« Merci, murmura-t-elle en regardant l’outre »

Lorsqu’elle eut la gourde en main, elle tira sur le bouchon, impatiente. Aussitôt, l’odeur du sang emplit ses narines, sa respiration s’accélérant. Elle porta le goulot à sa bouche, et commença à boire avec gourmandise. Elle but aussi vite qu’elle pouvait, prenant à peine quelques inspirations. Elle ne pensa même pas à s’arrêter un instant, trop obsédé par le gout du sang sur ses papilles, et dans sa gorge. Alors qu’elle arrivait à la fin de la bouteille, elle manqua de s’étouffer, avalant de travers. La jeune Vampire redressa la tête, toussant, tout en essayant bêtement d’avaler le sang. Elle en voulait encore, alors elle termina les quelques petites gorgées qui restait. Elle n’avait même pas remarqué qu’un léger filet de sang avait coulé le long de son menton, puis de son cou, suivant sa clavicule.

Araya remarqua enfin que Stanislav s’était levé, et analysa enfin ses paroles. Elle rougit face à son propre comportement, surprise d’avoir agi ainsi. Elle ne s’y était pas attendue, mais face à une telle quantité de sang, elle n’avait pas réussi à se contenir. C’était son premier véritable repas depuis sa transformation. Ses yeux examinèrent quelques instants la robe, surprise qu’il lui ait amené des vêtements. Elle n’avait jamais beaucoup aimé les robes, les trouvant bien trop encombrantes pour pouvoir bouger correctement, étant plutôt quelque à courir et à grimper sur tout et n’importe quoi. Mais elle était surtout surprise par la qualité de la robe. De là où elle était, elle avait l’impression qu’elle était d’une qualité bien supérieur à tout ce qu’elle avait porté. Elle n’était qu’une roturière, fille de simple marchand, mais lui semblait être un Noble. Ou au moins quelqu’un d’assez rire pour s’offrir des vêtements de cette manufacture.

S’aidant du mur derrière elle, Araya réussit à se remettre debout. Ses jambes tremblaient, comme si c’était un effort considérable. Ses muscles la faisaient souffrir, ce qui n’était pas si surprenant après sa course folle. Elle réussit à s’avancer de quelques pas vers l’homme, elle tendit la main, frôlant le tissu des doigts. Elle ne savait pas vraiment si cela lui plaisait, mais elle se sentirait sûrement plus à l’aise dans cette robe plutôt que dans ce morceau de tissu qui lui servait de vêtement. Pourtant, elle finit par reculer, ramenant sa main contre sa poitrine, baissant les yeux.

« C’est très beau, commença-t-elle. Tu devrais la garder pour quelqu’un de mieux que moi. Et puis, vu mon état, je risquerai de l’abimer »

Araya frissonna en regardant une dernière fois la robe. Elle commençait tout juste à remarquer qu’elle avait froid, n’ayant pas le temps d’y faire attention d’habitude. Mais ce n’était pas important. Elle était sincère dans ce qu’elle disait. Elle ne méritait pas autant d’attention, et ne comprenait pas pourquoi il lui en donnait. Et puis, elle était couverte de sang, et de boue, elle ne voulait pas qu’il s’énerve si elle la tâchait à cause de ça. Puis elle pensa qu’elle aurait aimé pouvoir se laver. C’était peut-être égoïste, mais elle sentait encore l’odeur de cet homme sur elle, une odeur qu’elle ne voulait plus jamais sentir. Elle croisa les bras sur sa poitrine, ses jambes tremblantes, levant un instant le regard vers l’homme. Je ne t’abandonnerais jamais. Les mots qu’il avait prononcés lui revinrent en mémoire. A ce moment, un autre visage s’imposa à son esprit. Un visage bien différent, aux traits purs, tout comme il était censé l’être. Il lui avait fait la même promesse il y a longtemps, et pourtant… Et pourtant… Il l’avait abandonné, trahit. Si les hommes ne la frappaient pas, alors ils la trahissaient. C’était tout… Stanislav avait beau être attentionné, et gentil, elle ne devait pas le croire. Parce que lui aussi l’avait été avec elle, parce que ce n’était qu’un cercle vicieux, et qu’elle ne voulait pas s’y plonger à nouveau. Ses pensées réveillèrent de mauvais souvenirs chez elle. Araya ferma les yeux, ses doigts se contractant faiblement sur ses doigts, alors qu’elle sentait que ses jambes commençaient sérieusement à trembler, prête à céder sous son poids.
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Consumer par la peur, sauver d'un enfer[pv Stan (Nostradamus)]

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