Après la fin de l’Ère de la Renaissance du Dieu Roi, les temples élémentaires qui existaient jadis disparurent, emportant avec eux les Faes élémentaires et les Éléments Éternels que les Esprits Élémentaires devaient garder précieusement jusqu’ici. Curieusement, les mondes qui tenaient enfermés les huit Ætheri vénérés des Lyrienns se fissurèrent, faisant recouvrer la liberté à ces derniers, pour le meilleur et pour le pire. Lorsque Aeden se disloqua, onze îles en découlèrent. L’une d’elle fut dévolue aux Lyrienns de la Terre où le culte de Tokë s’installa progressivement. Longtemps resté sans visage, le culte du Dieu évolua au début de l’Ère de la Conciliation au fur et à mesure que se construisait une véritable histoire concernant les huit Dieux. L’histoire en elle-même n’est qu’une légende mêlant à la fois une logique propre au peuple et un illogisme concernant les autres croyances. Le plus difficile pour les Lyrienns reste, en effet, de concilier les différents Ætheri entre eux, en dehors des huit qui sont réputés avoir mille et un domaines dans les esprits alors qu’ils n’en possèdent qu’un : celui de leur seul élément.

Selon les légendes, Tokë est le fils de Shaana et de Natyrië et engendra Hekur. Proche de sa mère et de son fils, moins de son père, Tokë n’est cela dit jamais entré en guerre avec aucun Dieu, bien que des relations tendues existent avec Vëtëtimë et Akull. Les autres Ætheri sont ses alliés. Tokë est représenté le plus souvent avec plusieurs bras qui lui servent à forger, à fabriquer, à créer, à modeler. Dieu pragmatique, il est celui qui inspire les artisans. Son intelligence n’est en rien théorique. Il n’aime en aucune cas philosopher sur l’art et la manière, sur le pourquoi du comment, si cette philosophie ne sert pas des idéaux pratiques. Intelligent, son intelligence se limite à son domaine et se veut réaliste. Il n’y a guère de place pour la fantaisie ou l’abstrait en son esprit. Æther aux multiples talents, il est tantôt forgeron, tantôt ébéniste, tantôt charpentier, tantôt tout à la fois. Organisé au possible, les légendes racontent que les tensions existant aujourd’hui avec Vëtëtimë seraient dues au fait que cette dernière aurait semé le désordre dans l’atelier de Tokë. Imposant physiquement, il représente également le mari ou le père protecteur, celui qui résout les problèmes de manière concrète, par une parole éclairée et structurée plutôt que par la violence. Ses mains sont également beaucoup représentées comme étant celles de ceux qui travaillent la matière. De nombreuses imperfections, cicatrices et autres marques y figurent et il est de coutume d'en offrir une sculpture à tout élève commençant son apprentissage pratique.

Le culte de Tokë se fait par l'intermédiaire de la terre, peu importe la forme et la manière.