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 [Quête] Le trou noir (Jingle solo)

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Mer 20 Juil 2016, 00:12

Le trou noir



U
ne de mes tantes dont je considérais les paroles d'une sagesse exemplaire m'avait dit un jour "Ne quitte jamais quelqu'un sans lui glisser quelques mots tendres auxquels il pourra penser en ton absence, car il se pourrait que ce soit la dernière occasion de le faire". Je songeais assez souvent à la maxime de mon ancêtre, et des derniers mots échangés avec un vieil ami. A vrai dire, c'était devenu pour moi une véritable obsession, je voulais de ses nouvelles, savoir où le trouver, où lui écrire simplement pour lui dire que j'étais bel et bien en vie, dire que "tout va bien" même si c'est un mensonge, ne serai-ce que pour le faire sourire. Oui mais voilà, seulement, je suis officiellement "morte". Ritournelle Ak'Loan, Pharmacienne, ayant péri dans les flammes qui mirent fin à son commerce prospère. Et il avait du se maudire de n'avoir rien pu faire, alors que ce n'était qu'un mensonge. De ma boutique, je n'avais gardé que peu de choses, tout ce qui à mes yeux faisait l'essentiel, et avais pris soin de l'enterrer à un endroit dont je ne puisse pas perdre le souvenir.

Après avoir mené quelques années chaotiques, ayant pour but d'assurer une certaine sécurité à mon entourage sous des traits d'emprunt, j'estimais qu'assez d'eau avait coulé sous les ponts. J'ai eu envie d'écrire, souvent, de dire que j'étais bel et bien en vie mais voilà, sans adresse, sans savoir où le trouver, comment aurais-je pu ? Il m'avait fallu du temps pour rédiger une lettre convaincante, et maintenant, j'étais bien déterminée à ce que son destinataire la reçoive, dus-je aller à l'autre bout du monde et le faire moi même. C'est au manoir Taiji que j'avais la ferme intention de me rendre pour commencer mes recherches, avec l'espoir que quelqu'un puisse me renseigner.
J'avais déjà fait un bon bout de chemin, me mettant à dos quelques créatures, lorsqu'une nouvelle, bien plus affamée que les autres, me pris en chasse. Hors de question de me faire bêtement manger, d'autant plus que ma faible masse corporelle aurait été un piètre repas bien trop frugal pour convenir à une pareille bestiole. Détalant dans un paysage inquiétant, j'aperçus au loin une bâtisse déserte, peu engageante, mais qui avait au moins le mérite d'avoir des portes et des mures épais. Si j'arrivais à atteindre cette dernière avant que la créature ne me rattrape, alors peut être n'aurais-je pas fait le voyage pour rien. arrivant enfin au niveau de la grille, très essoufflée, j'eus l'impression que tout était fini, que j'étais morte, qu'un paradis venait subitement d’apparaître. Le voyage vers les bras d'Edel n'était il pas plus long que cela ? Si j'étais morte alors pourquoi avais-je encore une vive douleur provoquée par un point de côté ?
Etangement, l'espèse de reptile qui souhaitait il y a quelques secondes encore, me dévorer, avait cessé de me pourchasser. Le bâtiment avait l'air moins délabré vu d'ici que de l'extérieur, et les jardins au premier coup d'oeil en friche se révélaient être entretenus et soignés. La météo étant clémente ici, semblable à une belle après midi ensoleillée de la saison des récoltes, je me mis à suffoquer. Un peu d'ombre serait la bienvenue, je me hâtais donc de gagner la fraîcheur à l'abris des feuilles d'une sorte d'allée artificielle, faisant une sorte de tunnel ombragé. Ici, j'eus le loisir de contempler bon nombre de fleurs que je n'avais vue que dessinées, ou bien séchées chez les herboristes. Etait-ce cela, la demeure Taiji ? Toutes les descriptions que m'avaient confié des voyageurs au cours de mon périple portaient à croire que je me trouvais au bon endroit. Il faut dire que j'avais déjà cavalé un moment dans l'antre des damnés... Alors au point où j'en étais, je pouvais bien prendre un peu de temps pour me remettre de mes émotions. A vrai dire, j'avais aussi besoin de ce temps pour répéter, en boucle, les questions que j'avais à poser. Peut être était il ici, en ce moment, tout près... Et s'il ouvrait lui même la porte ? Qui habitait ici ? A présent si près du but, je commençais à prendre peur. Passant sur un pont qui enjambait un étroit cours d'eau, je ne pu m'empêcher de jeter un œil au reflet. Sitôt le regard posé sur ce que me donnait à voir le ruisseau, j'eu un sursaut, et perdit l'équilibre à en tomber dans la marre. Par tous les aethers... Comment cela se pouvait ! Portant les mains à mon visage, et impatiente que l'eau retrouve son calme après ma chute, j'attendais, le cœur serré, que cette nouvelle vision infirme la précédente. Certe, je me voyais dans ce reflet, mais, ce n'était pas « moi », pas ce que j'étais devenue, mais le visage souriant d'une apothicaire, coiffée de fleurs au visage délicat, avec son petit nez arrondi et ses longs cheveux cendrés. Faisant les frais de l’étendue qui reflétait le désir le plus profond de chaque être, je regardais incrédule le reflet en pensant que ce dernier avait réussi à percer à jour ma véritable identité.
Et puis plus rien... le « trou noir ».

Je me réveillais, trempée et perdue, au milieu d'une grande salle. Tout était floue, j'avais mal au crane et la circulation coupée.

Où suis-je ?

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Ven 22 Juil 2016, 23:50

Le trou noir



P
lissant les yeux pour essayer de distinguer quelque chose dans la pénombre, je ne parvint qu'a amplifier une douleur qui s'était installée derrière mon front, gagnant les tempes. Où suis-je ? Me répétais-je.

Le sol sous mes côtes était glacial, inégal et humide. Je n'avais pas habitude de grand confort, et à l'armée, je dormais par terre sans broncher s'il le fallait... Mais tout ceci ne ressemblait pas à une quelconque excursion soi disant pédagogique. Une odeur acre et métallique me chatouillait les narines, et en tendant le bras, sur ma gauche, je pouvais sentir la froideur d'un membre raidi par l'absence de vie. Calme, posée, je ne bougeais pas, comme plongée dans une sorte de méditation en suppliant ma tête de bien vouloir cesser de me faire souffrir, parcourant mentalement chaque recoin de mon corps, visualisant une sorte de petite boule d'énergie se promenant. Peu a peu je repris conscience de mes jambes dont l'engourdissement s'estompait, laissant place à un fourmillement et une sensation de froid plutôt désagréable. J'étais en vie, entière... Et je ne me souvenais ni de l'endroit où j'étais, ni pourquoi. Refermant les yeux, toujours étendue dans mes vêtements... Où étaient mes vêtements ? Je ne sentais pas pression de mes manche, ni la rudesse de l'étoffe autour de mon cou. De plus en plus circonspecte face à la situation, je me redressai lentement, m'aidant de mes bras pour m'assoir. Le tissus qui glissait contre ma peau était très doux, léger, fin... Je n'arrivais pas vraiment à distinguer ce que c'était. Probablement une chemise de convalescence, ou une blouse d'hospice. Sauf que l'endroit ne ressemblait en rien à une maison de soins.

Je sentis une sorte d'amertume couler au fond de ma gorge lorsqu'une pensée me traversa l'esprit : Et si j'étais dans une morgue ? Une fausse commune ? D'une voix tremblotante, saturée d'inquiétude, comme si je n'attendais pas de réponde, je me mis à appeler : Quelqu'un m'entends ? Où suis-je ? Je vous en pries, répondez moi ! Je n'avais à vrai dire aucun espoir qu'on me répondes, mais maintenant que j'avais ouvert les yeux depuis quelques minutes, je commençais à distinguer quelques éléments de mon environnement. Me redressant sur les genoux, et avançant vers le corps froid dont j'avais saisi le bras tantôt, je me penchais par dessus, espérant qu'il puisse répondre aux interrogations qui se bousculaient dans mon esprit. Lui était torse nu, vêtu d'un simple sous vêtement. Son corps était couvert de marques, dont je n'arrivais pas à déterminer précisément les contours. Passant mes doigts fins sur le buste sans vie du malheureux, je sentis plusieurs trous, griffures... Quelles étranges marques. Si nous étions en guerre, si ceci était une morgue, alors quel genre d'arme avait bien pu perforer la peau de cet homme ? La faible lueur qui filtrait par un petit volet se reflétait dans ses yeux, que je pris soin de refermer. Repose en paix, Mellyn.

Autour de moi, le silence. Une dizaine de corps endormis ou sans vie m'entouraient, me donnant la désagréable impression de ne pas être à ma place. A présent, ma bonne vue complétement acclimatée à la pénombre (pouvoir de vision nocturne) me permettait de distinguer plus nettement tout ce qui m'entourait. Quels étranges accoutrement... Ces pauvres âmes n'avaient pas l'air d'être des soldats. Des colliers et harnais de cuir entravaient les corps de certaines dépouilles. Etait-ce des esclaves ? Impossible de me souvenir si je les avait seulement croisé avant aujourd'hui. Leurs tenues -ou plutôt leur absence de tenue- m'évoquaient une sensation de malaise. Sentant à nouveau la finesse de l'étoffe en me redressant sur mes deux jambes, je baissais le regard pour découvrir une petite robe, d'un tissus à l'opacité douteuse. Au final, chaque élément que je croisais au lieu de m'apporter des réponses, soulevait plus d'interrogations encore. Prenant garde à enjamber les corps dont la présence ne m'émouvait pas plus que ça depuis le début de la guerre, je réussit à atteindre la seule issue de cette pièce lugubre : une porte en bois épaisse bardée de gonds en métal, dont le battant semblait solidement accroché au mur par une serrure verrouillée. Pourquoi donc enfermer des morts ? Nous avions beau être dans l'Antre des damnés, tout de même... Les cadavres n'y sont pas connus pour avoir envie de se dégourdir les jambes.

Me retournant je me mis à survoler la pièce du regard, dans l'espoir de trouver quelque chose pour dégonder ou crocheter la porte.

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Dim 18 Sep 2016, 23:03

Le trou noir



B
ien que mon environnement fut fourni en attirail métallique, il me fut impossible malgré des recherches poussées, de mettre la main sur un quelconque objet assez solide pour servir de levier, ou assez fin pour tenter de duper les loquets de l'intérieur de la serrure. M'approchant du mur à gauche de la porte, je finis par m'y adosser, laissant tomber mollement mes bras ankylosés de part de d'autre de mon buste. J'aurais du me morfondre, crever de peur même, ainsi enfermée sous plusieurs tonnes de pierres et si loin de la présence de nature. Phoebe... Mon aimée.

Je me mis à prier, un long moment, voyant le petit rectangle lumineux que projetait l'unique trappe encadrée de barreaux se mouvoir sur le sol au fil de l'avancée du jour. Entre deux prières, j'essayais de me souvenir de mes actions de la veille, sans succès. Quelle horrible sensation... Cette absence de souvenir ne m'avait pas peinée depuis mon excursion dans la Jungle Naga, il y a déjà un bon moment.

De l'autre côté de la porte, enfin, se firent entendre des pas s'approchant dans ma direction. Un instant, j'hésitais à signaler ma présence, mais mon bon sens m'intima d'y renoncer. Il faut dire qu'avoir côtoyé des cadavres une demie journée avait de quoi refroidir, et je ne tenais pas plus que ça à abandonner mon âme à Edel. Aussi silencieusement que possible, je me redressai, me plaçant derrière le battant de la porte de façon à ce que le battant, une fois ouvert, me dissimule. Mon attente sembla interminable, et les pas approchant semblaient traîner une sorte de charette très massive, ce qui ralentissait la progression du visiteur. J'entendis un trousseau de clé tinter, longtemps, comme si son propriétaire était incapable de se souvenir de la clé adéquate, ce qui eut le dont de m'agacer. Je n'avais qu'une envie, qu'il ouvre, que je lui sautes dessus, lui volant son trousseau, et fuir cet endroit à grandes enjambées. Il finit enfin par introduire la clé, faisant claquer le loquet, et poussa la porte qui semblait fort lourde. Après qu'il se soit mis à bougonner dans une langue que je ne connaissais pas, il entrepris de tirer son chariot dans la pièce. Ma main droite serrée autour d'un poids en fonte que j'avais trouvé tantôt, j'essayais de me munir de courage, tant en proie au stress que mes jointures me faisaient souffrir, protestant contre la pression excessive qu'exerçaient mes doigts sur l'objet. L'homme traîna à nouveau son outil, et finit par entrer dans mon champ de vision. Sans plus attendre, dévorée par une peur certaine qui semblait me donner des ailes, je vint abattre mon arme de fortune sur la tempe du visiteur, en y mettant toutes mes forces. Je n'avais pas le droit d'échouer, une seule tentative m'étant accordée. Suite au choc, les deux secondes suivantes semblèrent plus longue que toute la journée que j'avais passé enfermée ici, ou du moins, la partie consciente de mon séjour. Fort heureusement, mon assaut semblait très peu prévisible et l'homme s'écroula sur les pavés de la cave. Il était sonné, mais pas encore tout à fait inconscient. Me jetant à genoux à côté de lui, je levais mon bras armé prête à un second coup pour avoir la paix... J'étais tiraillée entre le laisser ainsi, et le frapper à nouveau pour l'envoyer dans les bras de morphée... Je n'avais pas envie de faire souffrir inutilement cet inconnu, mais s'il se réveillait avant que je ne sois sortie d'ici, je risquais peut être de gros ennuis, ignorant tout des intentions de ceux qui m'avaient abandonnée dans leur placard à cadavres. Fermant les yeux, je revint à la charge, écourée au son que produisit le poids sur le crane du malheureux. Cette fois, il était inconscient, pour sûr. Peut être mort ? Je ne l'espérais pas, et après m'être assurée qu'il respirait toujours, je m'empressais de lui dérober son trousseau de clés bien garni. Enjambant la charette, je sortis de la cave pour déboucher dans un couloir humide et austère.

J'entreptis de repousser la charette dans la pièce et de refermer la porte, sans succès, me heurtant au poids trop important de l'objet resté dans l'entrebaillement. Je n'avais plus qu'à prier pour avoir cogné assez fort pour qu'il dormes un bon moment... Assez de temps pour fuir avant qu'il n'alerte quelqu'un qu'une "sauvage" lui avait sauté dessus. Je me mis à courir, trousseau en main, vers le bout du couloir. Je sentais le tissus fluide me glisser sur les jambes, et fut effrayée à la lumière, de voir que le vêtement était transparent et ne me laissait aucune pudeur... Cette manie de toujours me retrouver nue ou quasi avait quelque chose d'exaspérant... Mais j'avais à vrai dire, une autre priorité à gérer : mon évasion.

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Sam 05 Nov 2016, 00:30


Si mon esprit était alerte, mon corps semblait lui, bien moins en adéquation avec la situation. Une fois sortie du couloir austère, mes pas cessèrent de se répercuter en écho, dont le bruit était désormais absorbé par de luxueuses étoffes disposées au sol. J'étais seule, évoluant en silence à travers un hall dont les murs étaient couverts de tableaux qui en disait long quand aux moeurs des habitants de la demeure. La luxure, l'érotisme... Les corps nus figés sur les toiles en transpiraient de toute part, immortalisés par un peintre si consciencieux que je m'attendais, à tout instant, qu'une des œuvre d'arts prennes vie. Le silence était pesant, la luminosité propices aux discussions sur le coin d'un boudoir. Avais-je arpenté cette galerie hier ? Bien que l'endroit soit appréciable pour sa sensibilité artistique, je ne pense pas qu'il me soit venu à l'idée de m'y présenter de mon propre chef. J'avais beau essayer de me contenir, faire preuve de retenue et de vertu, mon regard ne pouvait s'empêcher d'observer furtivement quelques détails des œuvres dont la nature était très éloignée de mes principes d'éducation. C'était si loin... Tout celà, la guerre avait fini par me changer, me faisant prendre conscience que la mort pouvait être ma compagne plus tôt que je ne l'avais cru. Si autrefois je me voyais vivre presque un millénaire, fondant une famille autour de mon quatrième siècle, devenant une véritable érudite en astrologie, musicienne de renom... J'avais désormais abandonné l'ensemble de ces projets, me concentrant d'avantage sur le présent, et m'éloignant de toutes les privations dont je m'obligeais, avant les conflits.

Baignant toujours dans un silence imperturbable, la crainte suscitée par mon internement, et l'amnésie s'estompa, l'espace de quelques minutes durant lesquelles mon regard se perdit entre les courbes d'un tableau. Prenant un peu de recul, je m'assit sur une banquette qui trônait au centre de la pièce, avec à côté un guéridon fourni en vaisselle, et divers contenants. Le tableau me troublait, je n'avais jamais vu aucune œuvre immortalisant si fidèlement, des êtres s'enlaçant dans des positions si inappropriées pour un regard extérieur. En fait, ce n'était pas tant la nudité qui me perturbait... Je voyais souvent des malades dans leur plus simple attirail sans que cela ne me gène le moins du monde. Et pourtant. Ce contexte tout autre me rendait à la fois curieuse, envieuse, presque jalouse de cette femme brune dont le corps était possédé, avec une infinie tendresse, par une autre silhouette plaisante à regarder.

A ça aussi désormais, je songerai, aussi décidais-je d'ajouter cette plaisante activité à ma liste de choses à faire avant que le repos éternel ne m'arrache à cette idylle. Je me perdis plus longtemps encore, à la fois fascinée par le travail de l'artiste, la ressemblance de certains individus avec des personnes que j'avais déjà croisé... Et j'apprenais, aussi, répondant enfin à cette si vielle question que je me posais... "et plus ? ", dans un rencard, se rattachait à cet univers que je m'étais interdit, si longtemps.

Sortant de mes songes, je finis par m'intéresser à une carafe de cristal, dont je me servis un verre. L'odeur était aggréable, et ne ressemblait pas à une potion. Ce n'était pas non plus cette odeur de philtre d'amour propre à chacun, qui pour moi sentait les aiguilles de pin, le savon et le thé à l'amande. Rien de tout ça, du jus de fruits, sans doute. Je l'appréciais, heureuse de pouvoir étancher une soif un peu trop tenace. Je gardais cependant le bouchon entre les doigts, le triturant, fascinée par ses décorations. Au moins les propriétaires des lieux avaient bon goût.

Soupirant : Si seulement je savais comment rentrer à la maison... A peine ma phrase achevée que le bouchon me sauta des doigts, se mit à vibrer. Sursautant je lâchai le verre de nectar qui se brisa en heurtant le guéridon, avant de finir sa course sous la banquette, brisé. Prise de panique je courru me réfugier derrière un des lourds rideaux de velours, face à la fenêtre. Le bruit continuait, je m'efforçai de ne pas bouger et de me faire oublier. Pourvu que ce ne soit pas une alarme... Comment m'échapper d'ici ? La fenêtre offrait une vue imprenable sur un jardin à deux facettes, l'une soignée, chatoyante, l'autre plus brouillon et hostile. Là encore, la vue des environs ne me rappelait rien, rien du tout. Par où faut il aller ? Qui donc vient me dérranger ? Mon coeur se serra, tombant dans mon estomac, accompagné d'une montée de sueurs froides. C'était bien une alarme... J'étais foutue. Allons ça ne sert à rien de vous cacher derrière les rideaux, vous respirez si fort que les carreaux se couvrent de buée... Mon regard se posa que la vitre, cette vois avait raison, je ne pouvais pas nier. Me saisissant de tout le courage que j'étais encore en mesure de mobiliser, je redressai la tête, écartant le pan de tissus pour revenir au centre de la pièce où se tenait un jeune homme, d'une beauté saisissante, à tel point qu'il ne semblait pas réel. Me voilà démasquée... Navrée, je ne souhaitais pas vous déranger, je cherches simplement à... Mon regard fixé sur cet homme, je vis que le sien était plutôt dirigé vers ma poitrine qui n'était de toute évidence, qu'à peine dissimulée par le voile de tissus qui me servait de vêtement. A retourner chez moi. dis-je, mal à l'aise. Il me scrutait, de la tête aux pieds, avec un sourire amusé. Alors vous nous quittez déjà ? Dit il d'une voix dans laquelle j'aurai juré déceler une sorte de déception. Écoutez, cette demeure est agréable mais... Je ne sais plus comment je suis venue ici, ni même pourquoi. Je souhaite simplement rentrer chez moi. Bien... Comme vous le désirez, mademoiselle. Mon doute s’évapora, il était vraiment, déçu. Certains d'entre nous risquent de s'offusquer de votre départ mais je suppose que c'est mieux ainsi.  Je me mis à acquiescer, regardant mes pieds, n'osant pas lui dire dans quelle situation je me trouvais il y a quelques minutes encore. J'ai été ravi de vous rencontrer, Ritournelle. J'espère que vous trouverez ailleurs ce que vous étiez venue chercher ici.

Stupéfaite, je relevai le menton pour l’apercevoir. Comment m'avait il appelé ? Je devais avoir rêvé, car la tête me tournais, mes paupières se fermèrent, la réalité s'échappa doucement... Quand cette dernière me rattrapa j'étais étendue, sur un matelas de feuilles séchées dans un endroit sombre, très sombre, avec une odeur de charbon.

Me relevant en sursaut, je ne reconnu pas l'endroit, et pris peur d'avoir de nouveau été enfermée. Mes pieds nus atterrirent dans une rue commerçante qui avait perdu sa première jenesse, devant un bâtiment à étages dont le dernier était une immense verrière aux vitres brisées, et calcinées. Au dessus de la porte, "Aux remèdes d'orties" s'inscrivait en lettres d'argent oxydé. J'étais chez moi... Ce chez moi d'il y à si longtemps, que j'étais intimement convaincue que la personne qui y vivait, et celle que j'étais aujourd’hui"hui devenue, n'avait plus rien à voir.

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