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 [Quête] ▲ Sous la bête se trouve l'homme ▲ [feat. Kaitlyn]

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Mar 17 Mai 2016 - 21:35


▲ Retour à la civilisation ▲

Depuis combien de temps la Dementiae n'avait pas foulé le sol du Continent du Matin Calme ? Personne ne pourrait le dire avec exactitude, et elle même ne possédait pas la mémoire pour s'en souvenir... L'Asile n'était pas si loin dans son sillage, et pourtant, elle avait déjà l'impression de l'avoir quitté depuis des mois. Et pour fêter sa libération comme il se doit, l'anthropophage s'était offerte une petite tournée de dégustations. Accompagnée de sa fidèle poupée au cœur plus vide qu'un trou noir, elle venait tout juste de traverser les quartiers résidentielles et laissait déjà derrière elle sa marque de fabrique. Dans une ruelle sombre, une femme pleurait la mort de son mari, dont elle n'avait pu identifier le corps que grâce au médaillon que celui-ci portait autour du coup. « Maîtresse, nous devrions nous montrer plus discrètes. La milice est particulièrement active dans cette ville. » « Chut ! Les oiseaux n'ont pas encore chantés ! Et je veux voir mon petit soleil du matin rayonner ! » La talyss, habituée au fantasque de la dame qu'elle servait depuis des siècles, retourna à la contemplation de ses souliers de daim vernis. Puisque madame désirait le silence, madame l'aurait. Bellatrix, quant à elle, se mit à sautiller joyeusement, riant de l'allure beaucoup trop sérieuse des passants et se moquant ouvertement des chats qui la fuyaient. Elle était d'une humeur particulièrement joyeuse, et rien ne pouvait sembler à cet instant la renvoyer à ses sombres pensées. « Regarde Sylia ! Regarde comme la vie est si belle ! Comme les gens sont si délicieux ! Qu'il fait bon vivre au Continent du Matin Calme ! Je les tuerai tous si je le pouvais. Ainsi cet endroit serait toujours joyeux. » « Ma Maîtresse ne peut point encore réaliser ses rêves. » « Oh ! Ce que tu peux être rabat-joie ! Et je ne t'avais pas dit de te taire ? Petite effrontée ! » Et bien qu'il aurait été commun dans un scène pareille d'assister à une démonstration physique de violence de la part de l'ancienne sorcière, il n'en fut rien. Au contraire, celle-ci posa délicatement un baiser sur le front de porcelaine de sa poupée. Oui, vraiment rien ne semblait pouvoir altérer sa bonne humeur !

Les deux femmes marchaient à présent dans le dédale des rues commerçantes, à la recherche de condiments pour étoffer le repas du soir. Il ne fallait pas se fier aux apparences... malgré sa sauvagerie, Bellix était une femme plutôt raffinée et qui aimait particulièrement l'art culinaire. Au temps de son internement, son responsable lui avait même octroyé le droit de participer à l’élaboration des repas, tant que cette dernière ne pouvait choisir les ingrédients qui le composerai, bien entendu. Elle avait ainsi pu acquérir un carnet de recette plutôt conséquent, et éprouvait un grand plaisir à combiner les saveurs les plus exquises pour en créer de nouvelles. Son seul regret était de ne jamais trouver suffisamment de convives à inviter à sa table, et dans ces moments là, elle désirait plus que tout refonder une famille à nourrir... Mais là n'est pas le sujet du jour. Dame Dementiae et sa servante venaient tout juste de parvenir jusqu'à la place centrale du marché lorsqu'un crieur au loin se fit entendre : « Venez mesdames et messieurs ! Venez approchez la Bête ! Venez approcher ce monstre de cauchemars ! » Un échange de regard se fit entre les protagonistes de notre histoire... « Madame souhaite-t-elle se rapprocher de la foule ? » « Oh ! Oui ! J'ai toujours rêvé de voir un vrai monstre ! » Certains auraient très bien pu lui répliquer qu'il lui suffisait de se regarder dans un miroir, mais fort heureusement, aucun membre de l'assemblé ne semblait posséder un caractère et un courage suffisamment fort pour le faire. Une fois parmi les simples roturiers, comme elle les appelait -sans se rappeler qu'elle était elle-même pauvre-, le visage de Bellatrix passa peu à peu de la joie la plus totale au dégoût le plus profond, et ce changement d'expression était si lent qu'il en était visible à quiconque se trouvait à sa portée. La Bête, ce fameux monstre, comme ils l'appelaient... se mit soudain à se projeter violemment contre les barreaux de sa cage. Le crieur, ainsi que les deux molosses en charge de sa garde, réagirent au quart de tour. Les badauds effrayée furent priés de s'éloigner rapidement, ce qu'il firent sans poser de questions. Bellatrix suivit la foule, bien que son regard ne pouvait quitter celui de la bête. Quelque chose n'allait pas... Et même si elle ne parvenait pas à savoir quoi, sa curiosité était éveillée. Et rien ne pourrait l'empêcher de mener à bien son investigation.

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Jeu 19 Mai 2016 - 16:35


Sous la bête se trouve l'homme

D
epuis très longtemps, Kaithlyn rêvait de retourner au continent du Matin Calme.
Pour se reposer dans les belles auberges, contempler le jardin du savoir ou bien encore sentir l'odeur des livres de conte dans la belle bibliothèque. Elle aimait cet endroit pour le calme qui y régnait. Ou quand, le vent chaud soufflait sur son corps.
Cela fait des décennies que celle-ci attendait le bon moment pour s'y rendre. Elle hésitait car elle avait trop peur d'y prendre trop goût et donc d'y rester à vie. Elle aimait le continent mais elle aimait encore plus voyager. Elle se sentait enfermé lorsqu'elle restait trop longtemps dans un endroit peuplé. Elle préférait de loin les forêts, les désert ou autre emplacement aride. Elle n'y pouvait rien, elle était faite pour voyager et restait libre.

Dès qu'elle avait posé un pied sur le sol, elle s'était empressée de rentrer dans la ville.
Elle s'était d'abord rendu dans un restaurant où elle y avait mangé de délicieux plats avec son compagnon. Ensuite, elle était allée au port pour admirer les vagues qui tapait sur les rochers. Puis, elle s'était rendue dans la bibliothèque pour lire de très beaux ouvrages.
Il n'y avait vraiment rien qui pouvait perturber sa tranquillité.

Tandis que celle-ci se promenait dans les rues commerçantes à la recherche d'une auberge pour dormir, elle s'arrêta devant un rassemblement dans la place du marché.
Le crieur public criait à plein poumons pour prévenir les humbles passants qu'une monstrueuse bête avait été capturée. Comment pouvait-on enfermer un animal sauvage et le traiter de monstre ?
Alors, intriguée, la jeune femme s'approcha de la foule et elle rentra à l'intérieur.  
À présent, elle se trouvait au devant et elle pouvait donc tout voir.
Elle fixa l'animal pour voir ce qui pouvait être aussi monstrueux. Il n'avait rien d'étrange. C'était animal très beau, une chimère. Ces créatures de légendes que tout le monde convoitent pour leur peau. Mi-chèvre, mi-lion et mi-serpent. Enfin, "mi" n'est pas vraiment le mot le plus approprié.
Mais surtout, comment avait-elle pu être attrapé ? Ce n'était sûrement pas ce profiteur.

Quelque temps plus tard, Gaurwaith arriva près de son amie. Kaithlyn détacha donc son regard de la chimère pour regarder son compagnon. Il avait les yeux écarquillé et la bouche grande ouverte.
Cette scène était certes horrible mais de là à en être autant choqué...
Le loup leva les yeux vers la jeune femme et déclara :
« Tu ne remarques rien d'étrange ?
- Non... Devrais-je ?
- Oui. Cependant, je ne sais pas ce qu'il cloche
- Tu es vraiment trop sur tes gardes. Détends-toi, c'est vrai que c'est horrible de faire ça à une pauvre bête mais de là à ce qu'il y est quelque chose d'étrange.
- Puisque je te dis qu'il y a un quelque chose d'anormal ! »


Kaithlyn reposa ses yeux sur la chimère. Il était vrai que ce n'était pas commode d'en apercevoir une en cage.
Cependant, malgré les dires de son compagnon, elle ne voulait pas avouer qu'il y avait bien quelque chose d'étrange dans cette histoire. Et puis, elle ne voulait pas devoir sauver l'animal ou quoi que ce soit d'autre. Elle voulait juste trouver une auberge pour pouvoir dormir tranquillement et finir sa journée en beauté. À près tout, ce n'était pas comme si elle demandait l'impossible !
La jeune femme soupira longuement car elle savait que son compagnon ne lâcherait sûrement pas l'affaire. Si pour lui, il y avait quelque chose qui cloché, c'était le cas. Et puis, elle sentait un regard se poser péniblement sur elle. C'était bien sûr Gaurwaith qui cherchait à faire céder Kaithlyn.
L'Elemental roula ses yeux puis, elle hurla au public et au crieur :  
« Vous ne trouvez pas qu'il y a un problème ! »

Le brouhaha cessa alors tout de suite et l'homme écarquilla les yeux. Les passants se posaient à présent des questions. On entendait toute sorte de chose. Certaines personnes se posaient les mêmes questions que la jeune femme tandis que d'autres se demandaient si celle-ci n'était pas complètement folle ou si elle ne voulait pas se la jouer.
Kaithlyn monta alors les marches pour arriver sur l'estrade. Elle se plaça au milieu de celle-ci et prononça ces mots :
« Une chimère, enfermée en cage par un homme comme lui. Laissez-moi rire. Regardez-le, il n'arriverait même pas à soulever une table et encore moins capturer cette créature de légende. Non, il y a un problème derrière tout ça et vous allez tous nous expliquer. »

Le crieur était maintenant tout transpirant. Il avait peur de quelque chose. Et les passants commençant à hurler contre lui ne l'aidaient sûrement pas à se calmer.
Il essayait de dire quelque chose mais il n'arrivait à rien. Et la chimère qui commençait de plus en plus à s'énerver. Elle voulait sortir et c'était le moment rêvé.
Kaithlyn se retourna alors vers l'imposteur et croisa les bras, attendant une réponse quelconque. Mais celui-ci n'ouvra même plus la bouche. Il tourna les yeux de gauche à droite en regardant le public excité. Il avait peur que quelqu'un découvre sa mascarade.
Il avait peut-être fait quelque chose ou avait été aidé pour attraper l'animal. Et il s'était attribué les mérites pour lui.  


Mots : 933
La chimère parle en #008080
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Sam 21 Mai 2016 - 19:31


▲ Enquête en cours... ▲

Trois familles qui s'entre-déchirent, trois branches maudites, trois sœurs que tout a un jour opposé. Et pourtant, chez chacune d'entre elle, un trait de caractère prédominait plus que les autres : la curiosité. Transmit aujourd'hui de génération en génération, il est une bénédiction pour certain, un fardeau pour d'autres, mais tous s'accordent à dire que c'est également quelque chose de précieux, hérité de leurs ancêtres. Bellatrix, la première de sa lignée, était toute particulièrement touchée par ce que certains considèrent comme un défaut. Chez elle, il prenait pratiquement forme, devenait une véritable obsession qui la poussait parfois dans ses derniers retranchements, à la limite étroite et fragile entre la vie et la mort. Mais aujourd'hui, rien d'aussi extrême. Il ne s'agissait là que d'un mystère à élucider, et rien ne semblait présager la survenue de périlleuses péripéties. Une fois que la foule s'était dissipée, la Dementiae et sa servante avaient poursuivit leur chemin vers la boutique qu'elles visaient en premier lieu. Le marchand, un homme de petite taille au visage creusé par le temps et au corps aussi sec qu'un arbre de pierre, était un respectable vendeur d'épices en tout genre. Son étale donnait à même la rue, bien achalandé, soigné. Tout ce qu'aimait la chamane. De nouveau de bonne humeur, mais ne pouvait pour autant oublier le but de la mission qu'elle s'était donnée, ses mots furent le plus précis possibles, allant droit au but. « Bonjour mon bon monsieur ! Je voudrais dix grammes de coriandre, cinq de piment doux et un bon kilo de poivre, s'il vous plait ! » « Oh ! Bonjour madame ! Cela fait longtemps qu'on ne vous a pas vu dans le coin ! Qu'est-ce qui vous amène sur notre beau continent ? » Effectivement, jadis, Bellix était une habitué du lieu, qu'elle fréquentait quotidiennement. Rien d'étonnant à ce qu'un bon commerçant se souvienne de l'une de ses clientes régulières. Pourtant, tout en joie d'avoir été reconnue, la Dementiae était désormais particulièrement disposée à discuter. « Et bien, j'ai du m'absenter pour raison de santé ! Et maintenant, je m'offre de petites vacances bien méritées ! » « Bien, bien... C'est vrai qu'il y a toujours de l'animation par chez nous. D'ailleurs, moi qui n'ai rien vu, vous pourriez me dire ce qu'il s'est passé sur la place ? J'ai vu pleins de gens passer devant mon étale, l'air effrayé... Si c'était grave, nous aurions déjà été évacués, mais je m'inquiète quand même... » « Oh, rien de bien méchant ! Vous avez vu le crieur sur la place ? Avec sa foire au monstre ? Et bien la bête s'est soudain toute agitée, sans raison ! Tout le monde a fuit ! » « Oh ! Je vois... Il a pas fini de nous causer des problèmes celui-là... » Tout innocente mais bien heureuse que l'homme ait abordé la question, elle en profita pour approfondir le sujet... Décidément, rien de mieux qu'un marchand pour obtenir des renseignements... « Des problèmes ? Comment ça ? » « Benh, vous venez d'arriver, normal que vous ne le sachiez pas ! Ça fait plusieurs jours qu'il est là, à attirer les badauds près de sa Bête... Pauvre créature... Tout ça pour amasser un peu d'argent ! » L'homme se pencha sur son comptoir, et se rapprocha dangereusement du visage de Bellatrix... Il chuchota alors quelques mots qui allaient faire la différence. « Mais si je peux vous le dire, ma bonne dame... C'est pas net tout ça... La chose... Elle a de ces yeux... C'est pas des yeux de bêtes ça ! Croyez moi ! » « Ce serait des yeux... » « D'humains ! Pour sûre ! Mais tous ceux qui ont essayés de l'approcher se sont fait méchamment rembarrés... Pas moyen de faire quelque chose. » « Et vous avez prévenus la milice ? » « Beh... Sans preuve, ils ne se déplacent pas ! » « Oh... Je comprends... C'est une bien sombre histoire... En tout cas, merci bien pour les épices ! Vous mettrez ça sur ma note ! » Puis elle repartit sans attendre la réponse du marchand. Après tout, si il avait été si amical, il ne devrait pas y avoir de problème, non ?

De nouveau sur la place, son regard se porta sur la cage de l'animal. Des yeux d'hommes... Tss... pas moyen de me souvenir de quelque chose sur la transformation en monstre... Soudain, elle s’aperçut de la présence d'une fille et de son loup sur l'estrade. La demoiselle chauffait la foule, et ce n'était pas bon du tout pour les affaires... « Sylia ? » « Oui, Maîtresse ? » « Va voir ce qu'il se passe là bas s'il te plait ! J'ai l'impression que les esprits s'échauffent et je ne veux pas que ces gars là s'en aillent. » « Madame désire-t-elle que je les lui serve pour dîner ? » « Non. Ramène-moi simplement la fille. » « Morte, Madame ? » « Non, vivante s'il te plait. Je veux juste lui parler. » « Bien, Madame. » Et la poupée de porcelaine obéît, marchant droit vers les intéressés de sa démarche mécanique. N'aillant aucune émotion, aucune véritable notion de sociabilité, elle n'était qu'une machine répondant aux ordres que Bellatrix voulait bien lui donner. Si bien qu'elle ne se préoccupa pas des échanges qui se déroulaient devant ses yeux de perles nacrés et se contenta d'inviter l'élémental à la suivre, d'un ton neutre et parfaitement poli. « Bonjour mademoiselle. Ma Maîtresse souhaite que je vous amène à elle afin de vous parler. Pouvez-vous me suivre sans résistance, je vous prie ? » Puis elle se posta, droite comme un i, les mains croisés devant elle, le long de son corps. Elle n'avait aucune conscience du temps, et était tout à fait prête à attendre aussi longtemps qu'il le faudrait pour que la-dite inconnue la suive. Contrairement à Bellatrix, qui elle, n'était pas le moins du monde pourvu de patience à ce instant.

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Dim 22 Mai 2016 - 15:49


Sous la bête se trouve l'homme

L
a jeune Elemental avait abandonné son combat de regard avec l'homme et elle s'était retourné vers le public pour essayer de dire quelque chose. Mais rien à faire, ils s'en fichaient royalement d'elle et de ce qu'elle pourrait dire. Ils avaient la concentration d'un enfant de cinq ans. Comment voulez-vous communiquer avec eux ? Ou bien même essayer de trouver le problème dans cette histoire ?
De plus en plus, Kaithlyn commençait à perdre patience et elle soupira longuement. Elle sentait qu'elle allait avoir beaucoup de boulot.
Néanmoins, elle ne voulait pas céder pour autant. Elle avait trop de fierté pour ça.
Celle-ci agita les bras et hurla au public de l'écouter. Bien sûr, personne ne l'écoutait. C'était comme si elle parlait dans le vide et cela l'agaçait énormément.

Lorsque celle-ci était à deux doigts d'envoyer sur le public sa hache, une jeune fille s'approcha d'elle pour lui parler. On aurait dit une poupée et elle parlait comme un robot.
Elle avait apparemment une maîtresse. On avait l'impression qu'elle était une esclave. Mais, elle avait l'air d'être heureuse de faire cela. Et pourtant, c'était une très belle femme qui avait l'air forte. Elle aurait pu vivre tranquillement de son propre chef. Enfin bref, elle était vraiment étrange.
Kaithlyn haussa un sourcil à ces mots. Pourquoi serait-on intéressé par elle ? Elle n'avait rien d'étrange. Et aucun charisme. Les passants l'avaient montré d'ailleurs. Et puis, la jeune femme n'avait pas l'air de vouloir bouger. Elle serait sûrement restée ici pendant des heures et des heures.
De toute façon, le public ne l'écoutait pas alors, autant aller parler avec quelqu'un qui le voulait au moins. De plus, l'homme n'allait sûrement pas bouger et la chimère aussi. Celui-ci était beaucoup trop tétanisé pour pouvoir le faire. Et puis, il y avait des gardes du corps qui commençaient à arriver et ils étaient plutôt baraqués. Kaithlyn ne voulait pas se faire attaquer par un ordre de grand gaillard comme eux.
Elle déclara :
« Oui, faisons vite. »

Elle descendit à la hâte de l'estrade et suivit rapidement l'esclave. D'ailleurs, c'était hallucinant de voir que même sa démarche était celle d'une poupée. Avait-elle était construit pour ça ou était-elle juste complètement stupide ? Enfin, elle ne le serait sûrement jamais.
L'Elemental se demandait aussi comment pouvait être la maîtresse de celle-ci et si elle avait une raison quelconque de vouloir la rencontrer. C'était peut-être son discours qui avait intéressé la jeune femme. Ou peut-être qu'elle travaillait pour le crieur et qu'elle voulait faire payer à Kaithlyn d'avoir dit tous ces mots. La fouteuse de trouble se demandait à présent si elle n'avait pas agi trop vite. Elle serait peut-être envoyée dans une sorte d'embuscade et elle serait morte avant de pouvoir dire un seul mot.
Certaines personnes étaient beaucoup trop méfiantes et Kaithlyn faisait partie d'eux. Le Maître lui avait bien précisé de ne faire confiance en personne alors, ça n'allait sûrement pas être aujourd'hui qu'elle changerait d'avis au sujet de ça.

Après une courte marche, la jeune Elemental arriva enfin devant la fameuse maîtresse de la poupée. Elle se trouvait dans une petite ruelle sombre.
Tout d'abord, elle la fixa longuement pour voir si son regard n'était pas un peu trop suspect. Ensuite, elle observa les alentours pour peut-être apercevoir des policiers ou autres personnes voulant sa mort. Mais, elle ne vit rien. Elle était soulagée car ce petit numéro ne lui aurait finalement pas coûté la vie. Elle souffla un bon coup. Elle décida pour une fois, de jouer la carte de la sécurité. Elle préférait prendre ces précautions plutôt que d'être tué. Et elle déclara à la femme :
« Bonjour, je suis Kaithlyn Jackson et vous ? Pourquoi avez-vous voulu me voir ? Ai-je fait quelque chose qui aurez-pu vous contrarier ? »

Ensuite, en attendant la réponse de la jeune femme, celle-ci décida, tout en regardant la maîtresse de la poupée de parler avec son compagnon. Elle voulait lui demander conseille car comme personne ne pouvait entendre quoi que ce soit de leur conversation, elle aurait pu préparer une contre-attaque au cas où l'embuscade arriverait.
Elle s'exclama :
« Gaurwaith, tu crois que l'on va se faire attaquer pour ce que j'ai fait tout à l'heure ?
- Non, je ne pense pas. Il n'y a personne autour de nous, à part cette femme et sa poupée.
- Bien mais je préfère qu'on fasse un plan au cas où.
- Si tu le souhaites. D'ailleurs, je te remercie pour ce que tu as fait tout à l'heure. D'habitude, tu n'aimes pas t'immiscer dans les histoires des autres et pourtant, cette fois-ci, tu l'as fait.
- Je ne l'ai fait que pour toi. C'est comme un remerciement pour toutes les choses que tu as faîtes pour moi depuis que le Maître est mort. Je te devais au moins ça, non ?
- Héhé, je crois bien que oui. Enfin bref, en tout cas, je ne pense pas qu'on ait du souci à se faire en ce qui concerne une potentielle embuscade. »


La jeune femme soupira de soulagement. Elle serait peut-être tranquille, à présent.


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Lun 23 Mai 2016 - 21:51


▲ Le nombre fait la force ! ▲

Dans un autre temps, dans un autre monde et dans une autre situation, Bellatrix  aurait probablement tenue à s'occuper elle-même de toute cette histoire. Mais aujourd'hui -et surtout depuis sa sortie de l'asile-, elle devait bien reconnaître qu'elle n'était plus la même femme sanguinaire que jadis. Sa magie était bien moins forte, et les simples petits gestes du quotidien lui demandait un effort surhumain. Pire encore, plus personne ne faisait vraiment attention à sa présence, alors que dans sa prime jeunesse, tous hurlaient de terreur à la simple évocation de son nom... Elle avait changé, en moins bien, et il lui fallait faire avec. Alors, non, la Dementiae ne rechignerait pas à collaborer, bien que ce terme était autrefois bannit de son vocabulaire. Une fourmis, seule, a bien peu de moyen de vous porter atteinte, mais prenez-vous en à la fourmilière, et vos ennuis ne seront pas prêt de finir. D'ailleurs, elle songeait déjà à rassembler sa Famille, prochainement. Mais pas avant la fin de ses vacances. Pour le moment, son esprit était accaparé par une unique pensée. Elle voulait que la jeune fille et son ami canin viennent ici, vite, parce qu'attendre n'était drôle pour personne. On pouvait d'ailleurs voir au sol les nombreuses traces de ses pas qui creusaient peu à peu un léger sillon. Lorsque Sylia rapporta sa cible, Bellix était aux anges et sautilla sur place en caressant la tête de la poupée comme si il s'agissait d'un chien. La Talyss, comprenant les gestes d'affection bien que ne les ressentant pas, remercia autant qu'un être fait de porcelaine le peu sa Maîtresse : « Je vous remercie de cette attention, Madame. Voici la jeune fille et son loup que vous m'avez demandé de vous ramener. Ils ont été très coopératifs. » « Tu es parfaite ma petite Sylia ! N'oublis pas de remonter ta clef ! Tu commence a avoir des mouvements un peu trop décousus. » Effectivement, plus le temps passait, plus l'être mécanique paraissait de moins en moins humaine. Elle acquiesça et se posa non loin du petit groupe, tout en remontant scrupuleusement ses mécanismes. « Bien ma petite ! C'est très bien de te présenter comme tu le fais ! Je suis Bellatrix Dementiae, mais vu ton âge, mon nom ne doit pas te dire grand chose ! » Et elle ria seule de sa remarque, allant jusqu'à se plier en deux. Il lui fallut quelques secondes avant de retrouver son calme et de poursuivre la discussion. « Ah... Ça m'avait manqué ! Bien. Si je t'ai fait venir, ce n'est malheureusement pas pour partager un bon repas... J'ai vu ton agitation, et aussi la Bête qui Cloche... A crier comme ça, tu vas les faire fuir ! Et c'est pas ce que je veux. Tu vois, moi, ce que j'aime, c'est les énigmes, les mystères... Et il faut que je découvre ce qu'il est arrivé à cette pauvre chose dans la cage. » Elle marqua un temps de pose, cherchant les informations importantes qu'elle aurait oublié de mentionner. Qu'est-ce qu'Hortensia disait sur le travail d'équipe déjà ? Ah oui... « Oh, et ne te méprends pas sur mes intentions ! Je veux seulement assouvir ma curiosité. Rien de plus. Et si cela implique de libérer la créature, je le ferais ! » Sylia, de nouveau remontée à son maximum, s’immisça dans la conversation afin de soulever un point essentiel qui ne l'avait été jusqu'ici. « Madame, il vous faut dire à cette fille pourquoi elle est là. C'était sa question. » « Oui oui, merci. Je m'en souvenais tout de même ! » Et elle fit signe à la poupée de s'éloigner, ce que cette dernière s'empressa de faire. « Donc, si je t'ai appelé, c'est pour que l'on travaille ensemble. J'ai été malade, pendant longtemps, et je suis encore faible. Toi tu es jeune, dans la force de l'âge ! A nous deux, ça devrait le faire. Qu'est-ce que tu en dis ? » Bellatrix prit son mal en patience pour attendre la réponse de la jeune fille, mais au bout de quelques secondes à peine, son attention était déjà portée sur tout autre chose...

A l'autre bout de la place, désormais quasiment vide après l'incident, deux hommes aux épaules plus larges que celles d'un buffle montèrent sur l'estrade. Ils avaient de lourdes chaînes en métal et des piques de bois en main. A cette distance, il était impossible de savoir de quoi est-ce qu'ils parlaient exactement... Mais ils n'avaient pas l'air des plus amicaux. Le crieur les rejoignit, l'air angoissé, et leur tendit une petit clef ainsi qu'une bourse bien remplit. L'un des deux tenta d'ouvrir la cage, mais y renonça bien vite après avoir vu celle-ci basculer violemment de droite à gauche. La Bête poussa un hurlement à vous vriller les tympans, et tout le monde ferma à la va vite portes et volets. Cette scène étrange avait l'air d'être habituelle, et Bellatrix se rappela des mots de son vendeur... Les habitants étaient loin d'apprécier la cohabitation avec leurs nouveaux voisins... Les deux brutes accrochèrent alors les chaines à deux gros anneaux massifs plantés dans l'estrade, et se postèrent de part en part de la cage, à un mètre environ d'elle. Quant au crieur... Il était en train de s'éloigner par une petite ruelle, visiblement pressé de s'en retourner chez lui... La Dementiae n'était plus aussi vive qu'avant, mais il lui restait encore quelque chose d'instinctif en elle... « Lui... Faudra le suivre... » Son bras droit tendu au dessus de l'épaule de l'élémental, elle avait plissé les yeux en direction du malfrat. « Mais pas maintenant... *son ton changea du tout au tout* ...parce que c'est l'heure de manger ! » Elle semblait soudain rayonner de joie. « Sylia ! Allons à l'auberge la plus proche ! » Toute fois, n'oubliant jamais les politesses d'usage, la chamane se retourna vers l'élémental. « Oh toutes mes excuses... Je t'ai à peine écouté avec toute cette agitation. Souhaite-tu déjeuner avec nous ? » L'offre était sincère, et sans aucune arrière pensée. Mieux valait-il prévoir un plan d'attaque le ventre plein et la tête reposée, n'est-ce pas ?

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Lun 27 Juin 2016 - 20:45


Sous l'homme se trouve la bête

L
'étrange jeune femme ne semblait pas vouloir répondre à la question de l'Elemental. Elle se contentait simplement de parler bêtement et cela commençait à agacer énormément Kaithlyn. Et puis, la façon dont cette femme traitait la poupée était révoltant. Enfin, au moins, l'Elemental était à présent certaines que ce jouet n'était pas vraiment vivant. Cependant, il était tout de même inacceptable d'abuser ainsi de quelqu'un. Sans réelle conscience, certes, mais tout de même, laissez-lui un brin de dignité !
Enfin de toute façon, Kaithlyn ne voulait pas s'immiscer dans ce problème. À partir du moment où cela ne lui concernait pas ou plus, elle s'en ficherait royalement. Pourquoi devrait-elle chercher des ennuis là où elle ne le devrait pas ? Enfin, à moins qu'il le soit nécessaire, elle ne lèvera même pas le petit pouce pour aller aider autrui. Est-ce qu'il le ferait, eux ? Sûrement pas ! Ce monde est beaucoup trop corrompu pour qu'une sorte de héros lui vienne en aide lorsqu'elle se trouvera dans une mauvaise posture.

Enfin bref, la jeune femme remarqua alors quelque chose dans les propos de son interlocutrice. Elle laissait parler de temps en temps de sa jeunesse. Enfin, si on peut dire jeunesse. Elle n'a pas vraiment l'air d'être une de ces vieilles biques parlant de leur jeunesse pour pouvoir dire ce mot.
En tout cas, elle avait apparemment était hospitalisé à cause d'une maladie. Triste sort pour une jeune femme comme elle, enfin d'apparence d'après ses dires.
D'ailleurs, elle parlait aussi de la bête. Elle devait sûrement beaucoup l’intéresser, un peu comme tout le monde. Et puis, il était vrai que la naïveté de l'Elemental avait vraiment sot. Comment avait-elle pu croire qu'elle pourrait résonner à elle toute seule un groupe de personnes aussi débile ? De vulgaire habitant ne cherchant qu'à se mettre sous la dent les dernières rumeurs de l'auberge du coin.  
Enfin bref, pour lui répondre, Kathlyn déclara :
« Je suis d'accord. On pourrait en tirer quelque chose de plutôt bi… »    

Malheureusement, cette dernière n'eut pas le temps de terminer sa phrase que l'inconnue décida de l'ignorer complètement pour déposer ses yeux vers un autre point. Au début, Kaithlyn pensait à une blague mais loin de là, son interlocutrice était des plus sérieuses. L'Elemental resta alors un moment, les yeux baissés et les veines sorties sans dire un mot. Elle avait de la patience mais il ne fallait pas en abuser ! Elle se retourna alors pour voir de ses propres yeux ce qui avait pu autant intéresser cette étrange femme. Elle vit alors deux grands gaillards aussi costauds que les personnes de tout à l'heure. Ils étaient en train de discuter avec le crieur. Étrange…
Puis, ce dernier partit dans une ruelle aussi sombre que ce qu'il s'apprêtait sûrement de faire. Ensuite, l'inconnue proposa à l'Elemental de suivre le mystérieux homme avant de changer d'avis. Apparemment, elle aussi devait avoir très faim car elle suggéra à Kaithlyn de partir manger quelque chose à l'auberge. Très délicate attention de sa part. Elle était vraiment très étrange cette femme pour proposer à une parfaite inconnue de se joindre à son repas. Qui sait, l'Elemental pourrait très bien verser accidentellement du poison dans son verre. Pire encore, la tuer dans son sommeil ! Enfin, ce n'était pas ce qu'elle comptait le faire mais il fallait tout de même être stupide pour faire autant confiance à une inconnue. Elle devait sûrement avoir une idée derrière la tête ou bien, beaucoup d'orgueil et de confiance en soi-même.
Enfin, Kaithlyn ne se posa pas plus de question que cela car elle l'appréciait quelque peu. Son côté fou était très attachant pour elle.

L'Elemental décida alors de la suivre sans broncher car celle-ci avait une faim de loup, comme son ami d'ailleurs.
Arrivées devant une ravissante auberge, les deux étrangères rentrèrent alors dans celle-ci. Elles s'assirent autour d'une table aussi belle que la demeure où elle y était installée. Puis, un serveur s'approcha alors d'elles, le sourire aux lèvres.
Kaithlyn ouvrit alors la bouche et déclara :
« Je voudrais une bonne grosse bière avec les gâteaux allant avec.
- Je vous apporte ça tout de suite. Et vous, mesdames ? »


En attendant qu'elles choisissent leur commande, la jeune femme se tourna légèrement vers son compagnon Gaurwaith. Ce dernier avait l'air très anxieux et regardait fixement l'inconnue avec une conscience. C'était comme s'il connaissait cette femme. Son regard avait l'air très inquiet. Mais pourquoi ? Elle était complètement inoffensive alors il n'y avait aucun souci à se faire. Et puis, elle était très gentille et pourtant, il restait inquiet.
Alors, l'Elemental décida de le questionner pour en savoir un peu plus sur son problème aussi débile soit-il :
« Qu'est-ce qui se passe encore ? Elle ne t'a pas dit bonjour ?
- J'ai comme l'impression de l'avoir déjà rencontré auparavant…
- Bon sang, arrête de t’inquiéter pour rien. Regardes là, elle est adorable. Et puis, qu'est-ce que ça peut faire que tu les rencontrais auparavant ?
- Elle n'était pas aussi adorable.
- Et qu'est-ce qui peut te faire croire ça ? Tu ne te souviens même plus d'elle.
- Puisque je te dis la connaître !
- Ouais, comme chaque personne que je rencontre. Tu crois certainement que c'est une sorte de complot ? Non ! Laisse-moi deviner ! Ce sont des extraterrestres qui sont à ma poursuite !
- Kaithlyn !
- Ce n'est qu'une impression comme tu dis alors détends-toi. »


Qu'est-ce qui pouvait être méfiant celui-là ! Il ne la connaissait pas, c'était certain. Il voulait juste faire son malin. Alors, aucune raison de s'inquiéter.  



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HRPG : Désolée pour le retard.
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Sam 16 Juil 2016 - 23:07


▲ Petit déjeuner de courtoisie ▲

Attablée dans la chaleureuse auberge qu'elles avaient trouvé, ravie de se faire servir par un homme qui lui semblait tout à fait charnu comme il faut, Bellatrix lisait avec attention l'ardoise des commandes possibles. Cependant, à mesure qu'elle comprenait qu'il lui était impossible de trouver quelque chose à son goût et à ceux de sa lignée. Elle qui espérait tant s'offrir un petit ragoût d'alfar, la voilà réduite à se nourrir de vulgaire morceaux de porcs... Cela la chagrina quelque peu, mais elle était suffisamment dans un bon jour pour passer outre et se rabattre sur quelque chose d'un tant soit peu adapté à son alimentation. Après tout, l'homme n'est pas très éloigné du cochon. Elle se tourna alors vers ce délicieux serveur et d'une voix mielleuse lui fit sa commande. « Je prendrai vos rognons les plus frais et un peu de vins rouge, s'il vous plaît. » L'elfe s'en alla ensuite d'un pas leste pour ne revenir que de longues minutes plus tard chargé de ses victuailles. « Voici mesdames. » Bellatrix, et ce n'était pas une nouveauté, avait horreur d'attendre. Pour elle qui avait passé plusieurs années de sa vie enfermée dans une cellule de murs blancs, perdre ne serait-ce qu'une seconde de son temps libre était un véritable supplice ! Il lui fallut tout le concours de Sylia pour la contenir, tant son trop plein d'énergie était palpable. Lorsque son plat lui fut enfin offert, elle se rua dessus en manquant à tous ses devoirs et fit abstraction des manières qui étaient habituellement les siennes. Un moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, son assiette était vide, et son ventre plein.

« Pfiu... Pardonne mon piètre maintient, l'attente m'est un véritable enfer et mon estomac n'était plus rempli depuis des heures ! Maintenant que tout va mieux, parlons beaucoup mais parlons bien ! » Elle se rapprocha alors physiquement de l'enfant, lui posant doucement la main sur l'épaule et se mit à parler à voix basse, comme si elle craignait d'être entendu par des oreilles indiscrètes... « La bestiole... sur la place... Ce n'est pas qu'un animal, hein ? Mais alors... pourquoi est-ce qu'il a réagit comme si il ne voulait pas qu'on l'aide ? » Elle se redressa et croisa ses mains sur la table, fronça les sourcils quelques minutes, visiblement penchée dans ses souvenirs, puis se pencha de nouveau, une fois au bout de sa pensée aléatoire. « Il doit être... prisonnier. Ou quelque chose comme ça. Et on doit découvrir pourquoi. Alors ce que je te propose... C'est de retourner sur la place et de fouiller la roulotte de son tortionnaire. » Tout à fait sérieuse et ne pensant plus une seule secondes aux deux costauds gardant la cage, elle se redressa de toute sa hauteur, fixa son regard sur le lointain horizon et d'un coup, sourit tout en pivotant vivement sa tête vers l'élémental. « Alors ? Tu es partante ? » Puis de nouveau, son expression redevint des plus neutre. En proie à un changement d'humeur des plus vifs, la dame risquait à tout instant, sous l'effet d'une trop forte émotion, de basculer du côté obscurs de sa maladie. Chose dont elle n'avait qu'inconsciemment conscience, malheureusement.

« Au fait ! J'ai juste une petite question ! Pourquoi ton loup me regarde bizarrement ? Ce n'est pas que ça me dérange, il ne serait pas le premier... Mais c'est un petit peu embêtant quand même d'être observé tout le temps comme ça. Toi, tu peux le comprendre, d'après ce que j'ai vu... Mais pas moi. Et si tu veux bien que notre collaboration soit fructueuse, il vaudrait mieux pour nous deux que la confiance règne. » Elle se souvint alors d'une sale histoire, du temps où la grande Bellatrix terrorisait encore son petit monde et chassait en maître sur les terres du Yin et du Ying. Un homme, qui une fois, fit la bêtise de la trahir au plus mauvais moment. Et elle se dit à cet instant que conter cette histoire à cette jeune fille innocente était une excellente façon de s'assurer qu'elle ne commette pas la même erreur. Aujourd'hui, elle n'avait plus la force et l'énergie de se sortir toute seule d'une mauvaise passe... alors mieux valait-il les éviter à tous prix. « Avant que tu ne réponde, j'ai une petite histoire à te raconter... Il y a longtemps, quand mes os n'avaient pas encore commencé à me faire mal,je chassais en compagnie d'un homme fort, mais couard, mais en qui j'avais malgré tout placé ma confiance. Nous nous étions retrouvé dans une mauvaise passe, face à un gibier bien trop puissant... Et plutôt que de venir à mon aide, ce dernier choisit de m'abandonner. Par chance, je réussis à me défaire de ma proie. Mais le goût de la vengeance était en moi... Alors, celui qui autrefois était mon compagnon de chasse... devint ma nouvelle cible... Et je dois dire qu'il eut très bon goût. » Son histoire terminée, elle se tourna vers la demoiselle, une lueur étrange dans le regard... « Dis-moi, jeune fille, tu n'auras pas envie de me trahir, hein ? » Et elle éclata d'un rire étrange, fou, qu'elle parvenait à peine à contrôler... attendant la réponse de l'enfant sans vraiment l'écouter.

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Dim 17 Juil 2016 - 20:41


Sous la bête se trouve l'homme

A
près que l'étrange femme eut terminé de commander son repas, un long et pénible silence s'installa entre les deux étrangères, laissant l'Elemental réfléchir sur la situation de la pauvre créature. En effet, celle-ci se posait énormément de question sur elle. Comme par exemple, pourquoi était-elle enfermée et pourquoi ne faisait-elle rien pour se délivrer ? En fait, elle se posait les mêmes questions qu'au tout début de cette affaire. Pour elle, il était assurément impensable qu'un homme comme lui puisse réussir à capturer une telle créature sans de l'aide. Mais surtout, pourquoi enfermer une bête aussi puissante ? S'il voulait tourner une sorte d'affaire alors, il aurait pris un animal plus commode et plus facile à dresser ainsi, il contrôlerait la situation plus facilement qu'avec cette créature. Il y a beaucoup trop d'incohérence dans cette affaire. Et donc une sorte de complot.
Enfin bref. Kaithlyn n'eut pas le temps de continuer à réfléchir car le serveur était arrivé pour leur donner leur plat tant attendu. À peine eut-il fini de poser les assiettes et verres que Bellatrix sauta sur sa nourriture pour la dévorer aussitôt. Apparemment, elle avait plus faim que son interlocutrice. C'était à se demander depuis combien de temps n'avait-elle pas manger un plat convenable. L'Elemental la regardait amusé en mangeant son premier gâteau. Elle commençait à l'apprécier de plus en plus. Elle voulait savoir plus de choses sur son passé et sur elle. C'était sûrement pour être sûre que Gaurwaith ne se méfiait peut-être pas pour rien. Elle commençait certes à lui faire confiance mais elle doutait tout de même un peu d'elle. Le côté qu'elle avait d'être toujours sur ses gardes n'allait sûrement pas changer tout à coup. Même si elle avait tout de même réussi un exploit rien qu'en lui faisant confiance, elle restait toujours la même fille froide et distante.

Enfin bref. Kaithlyn n'eut même pas le temps de terminer d'avaler sa dernière bouchée de son premier gâteau que Bellatrix avait déjà fini de manger son déjeuner entier. Elle était très rapide en tout cas. Ensuite, elle déclara à son interlocutrice qu'elle souhaitait discuter avec elle sur la fameuse créature. Elle se rapprocha alors d'elle pour qu'aucune personne n'entende quoi que ce soit sur leur discussion et chuchota à l'oreille de la jeune femme. Elle se questionnait elle aussi sur cette mystérieuse bête et sur toutes les incohérences. Elle se demandait aussi si elle n'était pas... un animal ? Pourquoi se posait-elle cette question ? Il était bien sûr impensable qu'elle n'en soit pas un. C'était bien entendu un animal pour l'Elemental alors, qu'elle lui dise ça l'intrigua énormément.
Elle continua alors après s'être redressé. Elle prétendait que la créature était peut-être prisonnière. Et puis, elle voulait que Kaithlyn enquête avec elle sur l'affaire. Ma foi, pourquoi pas. Elle n'avait pas grand-chose à faire de toute façon. De plus, elle était très intéressé par cette histoire et elle aimait bien être en sa compagnie alors, elle ne voyait pas d'inconvénient. Elle allait assurément accepter sa demande. Alors, en guise de réponse, elle hocha la tête.
Mais étrangement, lorsque Kaithlyn croyait qu'elle allait enfin avoir une confiance mutuelle, Bellatrix changea tout de suite d'expression. Elle avait un regard froid et distant et elle avait l'air quelque peu agacé. L'Elemental la regarda alors un peu inquiète et l'écouta attentivement parler. Apparemment, la jeune femme avait remarqué que Gaurwaith la fixait. C'était plutôt une mauvaise chose qu'elle soit contrariée étant donné que Kaithlyn et son compagnon ne savaient absolument pas quelle était la force de cette dernière. Et puis, elle était plutôt folle alors elle pourrait très bien avoir deux personnalités.
Alors, Kaithlyn déclara à son compagnon tout en continuant de regarder la jeune femme pour qu'elle n'ait aucun doute sur elle :
« Sais-tu ce que tu viens de faire ? Imagine que sa deuxième personnalité soit quelque chose de mauvais pour nous ? Sais-tu ce que tu viens de déclencher chez elle ?
- Au moins, je t'aurais prévenu. J'ai la conscience tranquille moi. Tu es la seule à blâmer.
- Tu dois assumer tes actes. Et puis, je ne pense pas qu'elle soit une mauvaise personne.
- Mais quels actes ? Cette femme n'est pas quelqu'un de bien.
- Tiens, tiens, nous y voilà. J'attendais avec impatience que tu me dises ça. Qui es-tu pour pouvoir juger les gens ?! Et puis, qu'est-ce pour toi une personne bien ?!
- Écoute là un peu ! Regarde ce qu'elle dit sur son ami ! »


L'Elemental s'arrêta alors de parler et tendit l'oreille. Bellatrix parlait de sa jeunesse et de son ancien compagnon d'armes. Ils auraient apparemment été un jour dans une très mauvaise position lors d'un combat et ce dernier l'aurait abandonné sans scrupules. Mais heureusement pour elle, elle se serait échappé avant de se faire tuer.
C'était plutôt une bonne raison de devenir aussi méfiante envers elle et de lui poser cette question. Alors, Kaithlyn ne releva pas ces mots et décida de lui répondre avec le plus grand des calmes. Elle était folle cette femme, elle s'était donc déjà préparée à ça. Elle savait qu'elle avait pu être une horrible personne auparavant mais pour l'instant, elle était presque sûre qu'elle ne l'était pas tant que ça. On ne devient pas comme ça sans une bonne raison. Peut-être qu'il y avait quelque chose qui l'avait poussé à devenir aussi peu saine d'esprit. Et puis, une fois qu'elle se serait impliquée d'une façon ou d'un autre dans un problème avec quelqu'un, elle se sentait toujours obligé de devoir accomplir la tâche, même si la personne en question se trouvait être la plus agaçante du monde. C'était dans les principes que lui avait inculpés le Maître. Elle ne trahirait donc jamais personne.
Enfin bref, l'Elemental soupira puis, s'exclama aussi bien pour son ami que pour la jeune femme :
« Je me fiche pas mal de qui vous avez pu être pendant votre jeunesse. La pire des ordures ou la parfaite petite princesse. J'ai pour principes de ne jamais trahir qui que ce soit. C'est tout. Et puis, en ce qui concerne votre pseudo ami, je n'aurais certes pas employé les mêmes méthodes que vous mais je peux vous assurer qu'il a eu ce qu'il méritait. »

Ensuite, Kaithlyn se leva de sa chaise et avala d'un trait son verre. Elle le déposa ensuite sur la table ainsi que l'argent pour payer sa nourriture. Elle n'était malheureusement plus assez riche pour pouvoir payer l'autre femme.
Elle poussa ensuite la porte de l'auberge pour pouvoir sortir dehors. Elle n'avait nullement envie d'attendre encore plus longtemps que ça pour éclaircir cette sombre affaire. Le crieur allait recevoir une bonne leçon et par la même occasion, raconter tout aux femmes. Enfin, l'Elemental espérait que ça ce passe ainsi car elle ne souhaitait pas plus que ça recevoir à la place de l'homme une bonne raclée par ces grands gaillards lui servant de gardes du corps.



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Dim 7 Aoû 2016 - 23:03


▲ Bellatrix passe à l'action ▲

Les mots de l'enfant lui plaisait, et bien que Bellatrix pouvait trouver des choses à redire dans son éducation, elle n'en ferait rien. La dame n'était pas de ceux de la haute qui refusaient à se mélanger avec les roturiers, et ni sa richesse ni son égo ne l'avait jamais empêcher de copiner avec femme de plus basse condition que la sienne. Elle éprouvait même une certaine fascination pour ces gens, chez qui la vie semblait avoir une toute autre importance. Ils s'y accrochaient bien souvent comme au plus beau des cadeaux qu'ils auraient pu recevoir d'une divinité toute puissante. Pour Bellix', la vie n'était qu'un vaste plateau de jeu où il valait mieux avoir les meilleurs cartes en main dès le départ. Il fallait être audacieux, certes, mais avant tout bien préparé. Etre pourvu d'une coquette somme dans sa bourse n'était qu'un de ces avantages, et ceux qui partaient sans avaient beaucoup de mérite à ses yeux. Si bien que lorsque l'élémental déposa juste de quoi se payer son repas, elle sourit doucereusement et ne sortit de sa bourse que le stricte nécessaire afin de ne pas étaler sa fortune à ses yeux. Elle la suivit ensuite à l'extérieur, toujours accompagné de Sylia, et s'étira tel un chat repus de son repas. L'air frais du soir caressa sa peau d'un blanc pure et elle frissonna avant de se retourner vers sa comparse. « Bien. Je propose que nous retournions sur la place à la recherche d'informations, et si possible de réponses. Elle devrait être vide à cette heure-ci... Mais tâchons tout de même d'être discrètes. » Puis elle partit d'un bon pas, par chance, dans la bonne direction.

Une fois parvenu à l'angle de la rue qu'elles avaient empruntés et de la place du marché, la Dementiae s'arrêta, posa ses mains fines sur ses hanches et huma l'air comme si il put lui donner un indice sur la nature des événements à venir. Puis elle soupira longuement, pensant à ce qu'il convenait le mieux de faire à présent. « Que faire... Que faire... Hum... » Plusieurs choix s'offraient à elles, et elle le savait. La bête était toujours en cage, la roulotte posée à côté était allumée d'une douce lumière orangée et deux hommes montaient la garde sur l'estrade. Une approche directe était bien trop risquée, puisqu'elle ne possédait plus ses dons magiques d'autre fois. Mais qu'en est-il de la fille ? Non... Ce n'était qu'une enfant, et il n'était pas question de l'envoyer au front. A moins que... « Ils nous faut un moyen d'éloigner ces deux-là et d'entrer dans la caravane sans être vu. Et pas question que je te laisse le faire ! Il doit bien y avoir un... » Bellix chercha de part et d'autre de la ruelle à la recherche d'un homme assez désespéré pour accepter n'importe quel service payé. Par chance ou malheureusement, selon les points de vue, les miséreux n'étaient pas une espèce en voie d'extinction et il ne lui fallut que quelques secondes pour en repérer un.

Elle s'approcha lentement du bougre, préparant une belle pièce d'argent sonnante et trébuchante, puis s'agenouilla devant lui. « Ça t'intéresse du boulot ? » Le gars, emmitouflé dans une vieille couverture miteuse, secoua vivement sa tête. « Tu vois les deux gars costaud sur la place ? Qui gardent la cage ? » De nouveau, il secoua à l'affirmative. « Faut qu'ils partent loin, qu'on aillent mon amie et moi dans la roulotte à côté. Tu marche ? » Elle agita sa pièce de monnaie sous son nez, et le bon gars se leva, et salua la dame avant de partir tout sourire. L'idée de nuire à ces gardes contre salaire devait beaucoup lui plaire. « Attendons qu'il fasse son oeuvre... » Et effectivement, à peine quelques minutes plus tard, on entendit un brouhaha ahurissant suivit d'une volée d'insultes et de bruits de bottes sur le parvis. « Eh bien... ça n'aura pas prit longtemps ! Filons ! » Et elle partit au petit trot sans demander son reste. Dans la pénombre, en longeant les murs, il n'était pas bien compliqué d'atteindre l'autre côté de la place sans être vue... Entrer dans la caravane ne fut pas plus difficile... Mais lorsque Bellatrix se retrouva nez à nez avec le vil "dompteur", elle eut bien du mal à retenir un petit cris et par réflexe, attrapa la première chose à sa portée - un bougeoir - et le lâcha sur la tête de son assaillant. Étourdit... Il était cuit !

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Dim 21 Aoû 2016 - 17:27


Sous la bête se trouve l'homme

À
l'extérieur, la jeune femme prit une bouffée d'air frais avant de se retourner pour regarder Bellatrix sortir de la petite auberge. À son tour en dehors de la taverne, cette dernière s'étira longuement pour ensuite s'exclamer devant l'Elemental. Elle lui expliqua en bref le plan qu'elle allait suivre pour retrouver cette canaille de crieur public et découvrir pourquoi cette pauvre créature était enfermée. Sa stratégie était banale mais pourtant parfaite dans cette situation. Le seul bémol était qu'elles ne savaient pas du tout où elles s'engageaient. Qu'est-ce qui pouvait bien se tramer derrière tout ça ? Qui sait, elle pouvait très bien chercher leur mort et rentrer pile poil dans la gueule du loup de leur propre gré. Kaithlyn avait peur de savoir. Elle craignait d'être beaucoup trop imprudente. Elle savait que tout ça était sûrement très dangereux et pourtant, elle voulait tout de même savoir ce qui se tramait derrière toute cette histoire.
Au fur et à mesure qu'elles avançaient, son estomac se nouait de plus en plus. La peur prenait le dessus sur sa bonne volonté. Elle avait peur certes, mais elle continuait quand même. Qu'est-ce qui pouvait bien la pousser à agir ainsi ? Elle ne le savait même pas. Peut-être la curiosité ou juste des tendances suicidaires.
Enfin bref. Kaithlyn suivit Bellatrix sans même regarder où elle l’emmenait. Elle était beaucoup trop occupée à réfléchir de la façon dont elle allait mourir. Quand bien même elle l'emmènerait dans un endroit louche, elle ne le remarquerait même pas.

Après un petit moment de marche, l'étrangère s'arrêta de marcher à l'intérieur d'une petite ruelle. Elle fit quelques gestes avant de marmonner des mots que l'Elemental ne comprit pas. Elle essayait sûrement de réfléchir à la façon dont elles allaient bien retrouver l'homme. Ce qui n'était pas chose facile étant donné qu'elles ne connaissaient ni son nom, ni l'endroit où il habitait. C'était comme si elles cherchaient une aiguille dans une botte de foin. Elles cherchaient vraiment l'impossible !
Après que Bellatrix eut apparemment terminé de réfléchir, cette dernière expliqua à la jeune femme qu'elles devaient trouver quelqu'un pour faire une diversion. Kaithlyn se serait bien porté volontaire malgré la peur qu'elle avait mais l'étrangère ne voulait absolument pas. Avant même qu'elle eut proposé quelque chose, elle lui déclara qu'il était catégoriquement impossible qu'elle y aille. L'Elemental pensa alors que Gaurwaith aurait pu se dévouer à la place des deux femmes mais apparemment, Bellatrix avait une tout autre idée. Celle-ci scrutait les environs à la recherche de quelqu'un apparemment mais quoi... c'était un mystère.
Ensuite, Bellatrix s'approcha d'un vieil ivrogne, pièce à la main. C'est alors que son acolyte comprit tout de suite ce qu'elle manigançait. Au lieu de laisser un des leurs, cette dernière préférait laisser un soûlard comme cet homme. On aurait pu voir ça comme un signe de lâcheté mais ce n'était juste qu'une stratégie. Et puis, pour l'Elemental, les vrais lâches étaient ceux qui parlaient d'honneur. Plutôt étrange, d'ailleurs. Enfin bref. La jeune femme proposa donc à la grande surprise de l'Elemental, un travail à l'homme. C'était prévisible. Kaithlyn commençait à bien connaître cette étrangère.
L'ivrogne fit donc son boulot avec beaucoup de soin. De là où elles étaient, elles pouvaient entendre les cris graves des grands gaillards qui servaient de garde contre le soûlard apparemment. C'était drôle pour Kaithlyn.

Enfin bref. Les deux jeunes femmes se dépêchèrent de longer les murs de la grande place pour se rendre dans la caravane, là où se trouvait le fameux "monstre". Devant la porte de celle-ci, l'Elemental poussa lentement la porte et monta ensuite doucement les deux marches pour rentrer dans la roulotte. Elle regarda à droite pour voir si quelqu'un se trouver dedans puis elle entendit un cri aigu et hilarant venant de la gauche de la caravane. Elle tourna sa tête d'un geste vif et aperçut le fameux dompteur se faire frapper avec un magnifique bougeoir par sa camarade. Les yeux bleus de l'homme disparurent pour ne laisser que le blanc de ces derniers. Il tomba au sol et s’évanouit. Kaithlyn ne put s'empêcher d'éclater de rire. Elle qui d'habitude ne montre que très peu d'émotion se trouvait rire pour une chose si futile. Elle s'arrêta ensuite rapidement de rire avant que la jeune femme ne puisse se retourner car elle était un peu honteuse de rire seulement pour ça. Puis, elle attrapa le corps inerte de l'homme et le traîna dans un petit buisson proche de la caravane. Ensuite, elle remonta dans la roulotte et s'adressa à son acolyte. Même si le geste était hilarant, son geste avait été inconsidéré. Cet homme aurait pu leur donner beaucoup d'information utile. De plus, il pourrait se réveiller d'une minute à l'autre étant donné qu'il n'était pas dans le coma, il était juste tombé dans les pommes. Qui sait ce qui se passerait s'il se réveillait. Enfin bref. Elle s'approcha de la femme un peu énervée, les sourcils froncés et déclara donc :
« Qu'est-ce qui vous a pris ?! Que fait-on s'il se réveille ?... Hm... C'était quoi ce cri ? »

Elle lâcha un petit rire. C'était vraiment hilarant. Elle n'en revenait toujours pas qu'une personne qui avait l'air si forte puisse crier ainsi. Bellatrix avait bien expliqué à Kaithlyn qu'elle n'était pas commode. Ce qu'elle a fait à son pseudo camarade en était la preuve vivante - enfin, presque. Une femme aussi forte - d'apparence - pouvait elle aussi crier d'une façon aussi innocente. Il fallait croire que même les gens comme elle était après tout normale.


Mots : 1002
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Mar 20 Sep 2016 - 21:18


▲ Un interrogatoire de fou ▲

L'homme était à terre, immobile, le souffle lent et profond. Parfaitement assommé Bellix respira profondément et éclata de rire à la remarque de sa camarade d'un jour. Elle avait parfaitement raison, sa réaction avait été tout à fait ridicule et bien au delà de l'image qu'elle pouvait renvoyer en temps normal... ou plutôt... qu'elle renvoyait du temps où elle était encore une sorcière. C'était assez triste de se dire qu'il suffisait parfois d'une simple maladie d'esprit, d'un simple enfermement dans un endroit emplit d'anti-magie, pour perdre toutes ses facultés magiques et bien plus encore. La Dementiae avait tout oublié, tous ses sorts connus, tout ce qu'elle avait accumulée durant sa longue vie de sang noir... Et elle ne comprenait pas encore qu'elle devait également tous ces changements en elle au fait qu'elle était désormais une chamane. Savait-elle seulement qu'elle en était une ? On pouvait légitimement se poser la question, mais malheureusement, la réponse obtenue dépendait en grande partie de son humeur et de votre tête... Bellatrix, après avoir recouvré tout son calme et ses esprits, entreprit de chercher les cordes les plus solides qu'elle trouva et de s'en servir pour fermement attacher leur prisonnier. Autant transformer une situation grotesque à son avantage, non ?

« Je... Un... un réflexe ! Il m'a fait une de ces peurs ! C'est mon instinct qui a parlé. Un bon bougre celui-là. Très efficace. Ecoute toujours ton instinct, jeune fille, et tu iras loin dans la vie ! ... Bon, c'est pas tout ça, mais maintenant qu'on l'a à notre merci, autant en profiter, non ? Cherche tout ce que tu peux trouver d'intéressent ! Il nous faut le maximum d'informations avant son réveil pour bien pouvoir le cuisiner. En tout cas, merci d'être là ! Sans toi, j'aurais probablement détalé comme un bélua... Sylia, toi tu le surveille ! »

Ainsi, Bellix entreprit de fouiller d'abord le bureau du monsieur. Oh, elle ne trouva bien entendu absolument rien dans un premier temps. Mais la femme était têtue et ne lâcha pas le morceau. Des papiers, leur prisonnier devait forcément en avoir ! Et c'est fou comme des morceaux de parchemins indiquent toujours des choses très intéressante quand ils sont bien cachés ! A force de persévérance, alors que leur homme commençait tout juste à émerger, la dame finit par dénicher un étrange formulaire... Il était au nom d'un homme, qui semblait s'être mit en gage... contre quelque chose de très précieux... indiqué sur une autre page. Bien sûre, diviser pour mieux dissimuler, c'est bien connu... se dit-elle. Quelle pouvait être cette chose précieuse pour laquelle on offrait sa propre vie et sa liberté ? De prime abord, Bellatrix ne voyait rien de si important, mais les Dementiae n'était pas connus pour leur matérialité... Et alors qu'elle comptait s'attaquer au contenu d'une étrange armoire, probablement un cabinet de curiosité, Sylia finit par leurs signaler à toutes deux que leur homme ne tarderait pas à se réveiller. La femme au cheveux d'ébène se retourna puis, saisissant un sabre pirate exposé contre un murs, le brandit d'un geste maladroit sous le menton de son prisonnier. Un peu plus et elle allait le couper... Puis, patiemment, Bellix attendit que son heure vienne et que sa proie ait suffisamment émergé de son lourd sommeil pour commencer son interrogatoire... Une fois que ceci fut fait... Le spectacle pouvait commencer !

« Qui êtes-vous ?! Sales garces ! C'est vous qui... Eh ! Mais pourquoi je suis attaché ? Relâchez-moi ! Vous faites une grave erreur, mesdames ! » « Mais c'est qu'il est bavard celui-là ! Au cas où vous ne l'aviez pas remarqué, il me suffit d'une maladresse pour vous trancher. Et je n'ai pas beaucoup d'équilibre... voyez-vous ? C'est moi qui pose les questions ici. » « Vous... » « Taratata ! A qui est-ce papier ? » « Qu'est-ce que ça peut vous f... ? » « Nan nan nan ! Ce n'est pas une bonne réponse ! Faites attention.. un accident est si vite arrivé ! Un simple... oups... et vous êtes morts ! » « Vous êtes complètement folle... » « Moui je sais ! C'est ce qu'on me dit souvent. ... Ma réponse ? » « C'est à lui, là. Mais tout est légal. Il a signé lui-même. Vous n'avez qu'à le lui demander ! » « Oh oh oh... Il est mignon celui-là... Tu ne trouves pas Sylia ? » « Très, madame. » « Il ferait un excellent ragoût pour l'orphelinat. » « Je n'en doutes pas un seul instant, madame. » « A... Attendez ! Je dis la vérité ! » « Oui, mais je ne l'aime pas, ta vérité. Et puis tu m'ennuie. C'est quoi, cette chose précieuse pour laquelle il s'est mit en gage ? » « Je ne sais pas. » « Quoi ? Vous ? Un si grand homme ? Ignorer cela ? Hihi... Je ne peux pas le croire, voyons ! Allez, je suis sûre que tu peux faire mieux. » « Vous ne m'impressionnez pas. » « C'est pas gentil, ça. Mais je m'en fiche. C'est moi qui ai le truc qui coupe et c'est vous qui êtes attaché. Mais... je demandais quoi déjà ? Ma chère, tu as une idée ? Des questions à poser ? Il est tout à toi si tu veux ! »

La folle s'était retournée vers son accolyte, le regard brillant de milles feux, emporté par la fièvre de la folie. A cet instant, Bellix' pouvait faire peur aux plus faibles d'esprits. Mais ce n'était pas son but. Alors elle attendit patiemment que Kaithlyn se manifesta. N'avaient-elles pas toute la nuit devant elles ? Quelle soirée magnifique...

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Sam 5 Nov 2016 - 19:59


Sous la bête se trouve l'homme

É
coutant avec plaisir les paroles de sa camarade, Kaithlyn la regarda, fixement. Elle commençait à vraiment appréciait cette jeune femme. Elle était pleine de vie, franche, sûrement très forte... et un peu folle. C'était sympathique et agréable de voir enfin une personne avec un caractère différent des autres. Les seules personnes qu'elle avait pu rencontrer étaient plutôt banale. Ce n'était pas qu'elle les haïssait, pour la plupart, mais elle avait l'impression de voir des copies, comme si tout le monde se ressembler. Ils étaient si ordinaires ! Elle avait toujours rêvé de côtoyer ou même de rencontrer quelqu'un de... différent. Des personnes qui s'en fichaient des autres et de leur regard, un peu comme Bellatrix. Des personnes déjantées ! C'était plutôt drôle de dire ça étant donné que l'Elemental n'était en aucun cas quelqu'un de différent. Elle était même très banale. Peut-être même plus que les autres...
Enfin bref. En guise de réponse, la jeune femme se contenta d'acquiescer. Elle n'avait pas très envie de parler en ce moment même. Elle voulait juste continuer de s'amuser encore un peu sans avoir à parler bêtement. Ce n'était pas son fort les conversations. On pouvait carrément dire qu'elle était quelqu'un d'insociable en ce jour. C'était peut-être un grand mot dit de cette façon, mais être aussi braqué sur soi-même était un signe d'insociabilité, non ? Ou bien, était-ce une illusion ? Elle était peut-être sociable mais qu'avec certaines personnes. Enfin, de toute façon, elle ne l'avait même pas remarqué, ce changement de comportement.

Kaithlyn exécuta donc les ordres de son acolyte. Elle s'approcha d'une commode et chercha de fond en comble. Rien. Elle jeta ensuite un regard à sa camarade pour voir si elle avait pu bien trouver quelque chose mais, d'après son visage, elle n'avait pas l'air d'avoir trouvé quoi que ce soit. L'Elemental continua donc les recherches. Elle alla vers un des deux lits présent, le moins luxueux et souleva le matelas. Rien. Pourtant, elle trouva cela bizarre. La meilleure cachette possible pour elle serait sous ou... dans un lit. Personne n'irait chercher à l'intérieur. On se pencherait plus vers un bureau, une commode ou des placards, non ? Elle sortit donc un de ses couteaux et commença à déchiqueter le coussin. Rien. Puis, elle s'attaqua au matelas. Bingo ! Il y avait une enveloppe petite et très sale. On pouvait à peine apercevoir le mot écrit dessus : Pour Jack, mon amour ; et un peu plus bas : De la part de ta chère Lily. Apparemment, le propriétaire n'avait même pas pris la peine de l'ouvrir puisque le sceau n'avait pas été retiré. Mais pourquoi la garder alors ? Était-elle si importante pour ne même pas l'ouvrir ?

Enfin, pour l'instant, Kaithlyn ne le sera pas étant donné qu'un hurlement la stoppa dans son geste d'ouverture. L'homme s'était réveillé et il n'était pas très content. La jeune femme détourna son regard de la mystérieuse enveloppe et le posa sur le prisonnier tout en rangeant discrètement cette lettre. Il hurlait à en casser les tympans. Elle l'aurait de nouveau assommé si elle n'avait pas vu ce qu'il se trouvait dans les mains de Bellatrix. Un parchemin... intéressant. Elle aussi avait trouvé quelque chose et apparemment, ce n'était pas un bien personnel. C'était sûrement les affaires de cet ignoble crieur public. L'Elemental se plaça donc derrière sa camarade et l'écouta attentivement parler. C'était hilarant ! Elle arriva à s'amuser si facilement avec cet homme. On aurait dit qu'elle avait fait ça toute ça vie. Et il fallait reconnaître qu'elle était plutôt douée. Le coup du sabre  était plutôt bien joué. C'était amusant de voir l'évolution des paroles de l'homme. Petit à petit, il commençait à être terrifié. De garce à de petits bégaiements, c'était magistral ! Mais bon, il fallait bien avouer qu'il avait beaucoup de courage tout de même pour défier Bellatrix. On sentait petit à petit qu'elle commençait à être incontrôlable. Sa folie basculait du mauvais côté. Heureusement pour Kaithlyn, ce n'était pas elle qui avait un sabre qui la menaçait.

Après ce petit jeu amusant, la Dementiae tourna donc sa tête vers l'Elemental. Son regard était rempli de folie. Cette dernière s'était un peu trop emportée à son goût. Elle la dévisagea un moment pour essayer de voir si elle allait se calmer. Mais elle n'insista pas plus longtemps étant donné qu'elle n'avait pas très envie de se friter à elle. Dans ce genre de moment, elle faisait vraiment très peur. Cette femme était assurément très forte. Dans sa jeunesse, comme elle le dit, elle devait sûrement être une grande personne. L'histoire qu'elle avait raconté le montre parfaitement. Un faux pas et c'est la mort !
Enfin bref. Kaithlyn déposa donc ces yeux vides sur l'homme attaché. Bellatrix lui avait donné le droit de vie ou de mort. Elle lui avait dit de faire ce qu'elle voulait. Mais ce n'était pas trop son fort les menaces dîtes violentes. Donc, elle préféra la jouer subtile. Cette enveloppe appartenait peut-être à cet homme. Et si elle lui était précieuse, ce sera le meilleur moyen le faire chanter. Elle était forcément importante ! Elle déclara ces mots avec la plus grande des froideurs en sortant lentement la lettre :
« Elle doit t'être précieuse, cette Lily. Est-elle morte ? Ou bien, elle t'a abandonné ? Tu sais Jack, je n'ai pas beaucoup de temps à perdre avec toi, alors ce petit jeu stupide ne marche pas avec nous. Tu crois qu'elle rigole avec toi lorsqu'elle te menace. Crois-moi, ce ne sont pas des paroles en l'air.
- Lâche ça ! hurla-t-il avec haine
- C'est simple. Soit tu parles, soit tu meurs. »


Mots : 1021
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