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 Meilleure idée de l'année... [PV Wriir]

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Mar 26 Juil 2016, 22:28

Fallait-il faire preuve d'une telle inconscience pour aller braver une eau aux propriétés inconnues, dans l'obscurité au beau milieu d'un labyrinthe hostile ? Pourtant, voilà la demoiselle riant de ce bain de .... de quoi d'ailleurs, de boue ? revenant écarlate et trempée. Heureusement, cet état peu confortable ne semblait guère la déranger, mais je m'interrogeais et m'inquiétais surtout du "piège derrière le piège". Pourquoi y mettre de l'eau boueuse, juste pour dire d'en avoir sans effet secondaire ? Si elle ne ressentait, on pouvait encore imaginer qu'elle était immunisée contre le mal qui aurait dû la ronger.

Visiblement, les effets commençaient à se faire sentir, à voir le visage de Norah se déformer jusqu'à ce qu'une grimace de dégoût se dessine. Au moment où elle en expliquait la raison, l'Alfar et moi nous prîmes un relent nauséabond à décorner un bœuf !

- Ah oui, effectivement, ça .... prend les narines. L'Alfar ne dit probablement rien pour ne pas dévaloriser sa maîtresse, mais nul doute qu'il devait penser la même chose que moi. Le premier qui trouve un lac, une mare, une flaque pousse Norah dedans !! Comme ni elle ni l'Alfar ne me répondirent sur d'éventuels habits de rechange, je suppose qu'elle ne devait disposer que ceux qu'elle portait à présent. Dommage, l'odeur aurait pu s'atténuer un peu.

Je me pinçais le nez alors que nous décidions de quitter la pièce, et réfléchissions à comment trouver une logique à toutes ces portes et la seule sortie possible. Nous avançâmes plusieurs pistes intéressantes, autant pour notre soit disant guide et sa manière de se cacher à notre vue, mais aussi pour ne plus choisir la porte au bon gré de notre chance.

J'avais lancé la première pierre en supposant que la lumière censée être notre alliée, était peut-être notre pire ennemie dans un labyrinthe où les ténèbres avaient élu domicile. Les deux rebondirent non pas sur le fait de trouver une inscription sur la porte, mais ce qu'éteindre des torches occasionneraient.

- La technique de la grotte ?
leur demandais-je, ma curiosité piquée au vif. Ils m'expliquèrent alors qu'en éteignant toutes les torches après avoir soigneusement ouvert toutes les portes auparavant, la fumée s'engouffrerait vers l'issue qui ne serait pas close et qui mènerait vers la sortie.

L'idée ne manquait pas d'intérêt, mais je me permis de faire une réflexion à voix haute :

- Vous ne pensez pas qu'il y a un risque à ouvrir toutes les portes, et potentiellement tous les pièges qui s'y trouvent. Comme par exemple un monstre enfermé et qui a un petit creux ou la deuxième colonie d'insectes alors que j'ai réveillé la première, ce genre de choses quoi ....

Que ma réflexion ait fait mouche ou pas sur Norah, elle n'eut aucun effet sur Abelas, qui était déjà à l'autre bout du couloir, trop content d'appliquer une stratégie passée et qu'ils avaient semble-t-il déjà éprouvée. Plusieurs portes étaient déjà ouvertes, et pour le moment l'Alfar était toujours en vie. Au point où nous en étions, autant appliquer le plan du duo.

Attrapons le plus de torches dans nos mains, et éteignons-les toutes d'un coup, histoire d'avoir un gros volute de fumée. Nous n'aurons qu'à marcher lentement en espérant voir la fumée prendre une autre direction que le haut.

Une fois toutes les portes ouvertes, Abelas nous rejoint légèrement essoufflé et nous aida à attraper toutes les torches.

- Autant se trouver chacun à un tiers de distance les uns des autres. Pour les deux d'entre nous qui se croiseront, allez un peu plus vite histoire de multiplier nos chances. Bref, chacun fait au mieux. J'haussais les épaules, car même si j'estimais avoir une patience quasi légendaire, me faire manipuler par un gamin commençait sérieusement à me courir sur les nerfs. S'il n'y avait pas eu cette mission, je me serai déjà téléporté depuis belle lurette.

Nous nous donnâmes d'un signe de tête le signal pour éteindre ensemble les torches, et fûmes plongés dans la pénombre tout aussi instantanément.

- Ce qu'on est bêtes, nous aurions pu en éteindre que quelques unes à la fois, et garder quelques torches au cas où nous trouverions la bonne porte avant d'arriver au bout.... La bonne organisation de vainqueur que nous avions là !! vins-je à penser silencieusement.

Heureusement il restait un tant soit de lumière ambiante pour nous permettre de voir si la fumée suivait la direction d'une des portes désormais ouvertes. Pour ma part, je n'eus pas grand succès, les torches crépitantes laissant leur effluves cendrées nourrir le plafond haut du couloir. Au point où nous en étions, j'osais appeler mes deux comparses :

- Où en êtes-vous de votre côté, une piste ? Rien de mon côté en tout cas !

Le premier se contenta de répondre un "Rien non plus pour moi", mais le deuxième heureusement ne tint pas le même discours et remarqua que la fumée se mouvait bizarrement, comme montrant des signes d'hésitation sur la voie à prendre.

Nous le rejoignîmes pour former le groupe, et observâmes ladite fumée.

- C'est la seule piste que nous ayons de toute façon. Je vais juste vérifier une chose.

Sans la fermer complètement, je rabattis la porte pour en voir le battant de la porte et y trouver un symbole rond marqué d'un triangle vers le bas. Il brillait par une faible phosphorescence, luttant pour survivre dans cet environnement obscur. Demandant à Abelas de vérifier quelques autres portes, aucun signe n'était à signaler.

- Bon, la fumée et le symbole semblent confirmer que c'est la "moins pire" porte que nous devons prendre. Pour une fois que nous nous en sortons sans trop de casse. Abelas, à toi l'honneur, oui oui, c'est ton tour, pas de jaloux comme ça.

Je n'allais pas me farcir tous les dangers, insectes et fosses à pièges du labyrinthe, et puis il fallait un peu que l'Alfar s'affirme. J'étais persuadé que Norah n'allait pas me contredire à ce sujet.

Quand il fit le premier pas, hésitant à l'intérieur, le couloir en prolongement de la porte se mit à s'éclairer faiblement, alors que la voix mielleuse se mit à retentir de nouveau.

- Oui oui oui !!! Bravo, bravo ! Vous êtes mes meilleurs candidats depuis longtemps. Vous arrivez bientôt à la fin, comme ça va être amusant oh oui oui oui !!!

Je ne pus m'empêcher de murmurer sans empêcher les deux autres de m'entendre.

- Amusant pour qui par contre, je ne suis pas certain qu'il le sache quand il se trouvera devant nous ....
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Jeu 04 Aoû 2016, 12:06

Meilleure idée de l'année...

Abelas | Norah & Wriir


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Alors que la jeune femme se tenait face à ses comparses, elle ne préféra tergiverser plus longtemps sur l'odeur nauséabonde qui imprégnait ses vêtements, et l'étrange attroupement rallia le couloir où attendaient les innombrables portes, ainsi que leurs ennuis. Alors que Wriir supposa que la lumière puisse être néfaste en ce lieu, cela ne pu que susciter la curiosité de ses comparses avant d'engendrer le réveil de certains souvenirs qui s'étaient éteints en leur être et avaient sombré dans les profondeurs des limbes de l'oubli. Rapidement, Norah interrogea le jeune Alfar quant à ce qu'il avait pu autrefois lui dire sur les grottes et celui-ci s'empressa de répondre après un court instant de réflexion. Quant à ce qu'il en était de leur nouveau compagnon, celui-ci semblait s'interroger sur la nature de leurs échanges, notamment sur le fonctionnement de ces fameuses grottes. La démone posa une main sur l'épaule d'Abelas le tournant alors à demi vers leur interlocuteur.

« Eh bien… Malgré le fait que nous soyons sous terre, l'air est toujours présent. De ce fait, si l'on éteint toutes les torches, la fumée qu'elles produiront viendra s’engouffrer dans l'une des entrées, celle où l'air sera présent donc, ainsi que notre porte de sortie. »

expliqua l'adolescent tandis que sa compagne d'infortune conservait ce grand sourire qui avait le don d'engendrer un certain malaise en son être.


Une fois les explications faites, leur comparse souleva un point pour le moins intéressant. Seulement, Wriir comme Norah purent tout deux constater que l'alfar était d'ores et déjà en train d’exécuter le plan qu'avait suggéré la jeune femme. Elle se tourna alors à son tour afin de faire face à la situation, tout comme à son partenaire.

« Vous n'avez pas tort… Mais d'un autre côté, je n'ai pas vraiment envie de me soumettre à nouveau au hasard en explorant les différents lieux que recèlent ces portes une fois de plus. Nos vies sont déjà menacées de toute façon, et puis… Avez-vous vraiment envie de le refroidir ? »

lança-t-elle tandis que son regard se posait lentement sur l'adolescent, son visage s'avançant brièvement pour diriger toute attention sur le garçon.

« Je trouve qu'il est bien avancé, pour ma part. Pas vous ? »

finit-elle un sourire légèrement taquin fendant son faciès. Enfin, une fois que l'adolescent eut finit d'ouvrir toutes les portes, il s'empressa de rejoindre ses compagnons d'infortune afin de leur prêter main forte quant à leur tâche, qui consistait à se plonger dans l'obscurité la plus totale, en éteignant leur unique source de lumière.


Wriir donna quelques consignes avant que le groupe ne s’exécute. A présent, ils ne pouvaient guère plus distinguer les formes qui les entouraient, pour la simple et bonne raison qu'ils se trouvaient dans un noir qui était sans nom. Seuls quelques mouvements difformes demeuraient visibles. Ainsi ils pouvaient tout de même suivre la direction que leur donnait la fumée. Leur nouveau compagnon ne pu s'empêcher d’énoncer leur erreur à voix haute tandis que la démone poussa un long soupir, amusée de la stupidité dont ils pouvaient faire preuve même se trouvant dans une situation qui ne jouait guère en leur faveur, il fallait le dire. Au bout de quelques instants, Wriir vint aux nouvelles quant à l'efficacité que prenait leur plan, tout du moins pour le reste du groupe.

« Je n'aime pas être porteuse de mauvaises nouvelles mais… Il semblerait que l'on ne me laisse guère le choix. »

répondit Norah un sourire en coin, bien que sa voix laisse paraître une exaspération certaine. Fort heureusement pour eux, il ne fallut guère plus de temps pour que l'alfar pousse un léger cri qui filtrait tout son étonnement et sa joie.

« J'ai trouvé ! Ça a marché ! Ça a marché de mon côté, venez voir ! »

s'exclama-t-il se retenant de gesticuler de joie, ne voulant guère fausser cette trouvaille. Les deux autres ne tardèrent pas à la rejoindre et rapidement, Wriir s'avança pour rabattre l'une des porte avant de demander à Abelas de vérifier les autres portes. Le garçon s’exécuta sans trop tarder et revint rapidement aux côtés de ses comparses, secouant la tête en signe de négation.


Enfin, l'étrange groupe se tenait face à la porte qui les mènerait à la suite du programme infernal que leur faisait subir leur guide. L'homme incita l'alfar à s'essayer à celle-ci, clamant que c'était son tour, chose à laquelle aucun d'entre eux ne pourrait trouver à y redire, car il s'agissait d'une pure vérité. Tandis que l'adolescent se montrait quelques peu hésitant, la jeune femme lui donna une grande tape dans le dos, occasionnant une bousculade afin que celui-ci n'ait d'autre choix que de passer le pas de la porte.

« Allez ! Wriir a raison, tu sais ? C'est ton tour et je suis persuadée que tu en es capable. »

fit-elle un grand sourire aux lèvres. Ses encouragement n'avaient rien d'hasardeux, ils n'étaient là que pour gonfler l'alfar de confiance et de courage, sans quoi il serait incapable d'avancer au sein de ce couloir sombre, où l'inconnu lui tendait les bras.

« Si jamais il y a quoi que ce soit… Tu cries un bon coup, d'accord ? »

ajouta la démone tandis que son sourire demeurait des plus taquins. Alors qu'Abelas se décida enfin à emboîter le pas, le couloir s'illumina soudainement et une voix qui n'avait que trop agacé ces trois là retentit. L'enfant semblait plus que satisfait, leur lançant ses compliments au visage, la joie et l'amusement semblaient le posséder de tout son être. Lorsqu'il eut finit son discours redondant, leur nouveau compagnon fit parvenir le fond de sa pensée voix basse. Ce a quoi Norah ne pu s'empêcher de répondre d'un sourire tandis que l'alfar conservait cet air inquiet qui déformait son visage depuis le début de ce périple.

« Notre cher et tendre guide a laissé supposé qu'il y allait avoir une suite de part ses mots… Du moins, c'est ce que j'y ai compris. »

annonça-t-elle tandis que ses yeux s'emplissaient d'une ambition écrasante. L'adolescent ne pu s'empêcher de laisser échapper un long soupir.

« J'espère qu'après ça, on en aura fini avec lui... »

. Un léger rire perça le silence troublant du long couloir.

« Dans ce cas, ne le faisons pas attendre. »

rétorqua Norah.


Sans plus tarder, le groupe se mit en route. Quelques longues minutes qui parurent s'éterniser tant le décor demeurait. De longs murs parsemés de torches. Enfin, ils débouchèrent dans une salle immense où de grandes tapisseries ornaient les murs, dissimulant leur nombreuses interstices. L'alfar semblait stupéfait tandis que sa compagne grimaçait de joie et d'ambition, sans nul doute pour une toute autre raison que ses comparses.

« A quoi peut bien servir cette salle ? »

s'interrogea le garçon alors que ses mirettes vertes parcouraient les différents éléments environnants. Soudain, la voix de leur guide retentit à nouveau.

« Seul le mystère trône en maître des lieux… A vous d'en faire bon usage, mes amis. »

annonça-t-il avec un entrain durement dissimulé. A cela, la jeune femme ne pu s'empêcher de soupirer.

« Et maintenant il se reconvertit dans les devinettes, pour ne pas changer. »

lâcha-t-elle tandis qu'elle passa une main dans ses cheveux.

« Ça peut vouloir dire tant de choses… Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée de se ruer sur la conclusion. »

ajouta l'alfar tandis que l''appréhension reprit rapidement le dessus sur son émerveillement.

« Eh bien… Demandons à notre ami. »

fit-elle, se tournant complètement vers leur partenaire, les bras croisés, le regard plongé dans le sien.

« Qu'en pensez-vous, Wriir ? »

demanda-t-elle.


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Jeu 04 Aoû 2016, 20:59

A l'apparition de la voix de notre faux guide invisible, je sus que nous étions sur le bon chemin. A tout le moins, le chemin qu'il voulait que nous empruntions. Était-celui qui déboucherait sur la sortie de ce dédale, ou vers un chemin sans fin d'où nous nous perdrions à tout jamais. Je ne savais pas pour mes deux camarades, mais je pouvais toujours me téléporter si nécessaire. Sauf que là, j'avais surtout envie de serrer mes mains sur la gorge de ce sale mioche.

Norah abonda dans mon sens pour que l'Alfar serve de sacrifice en posant le premier pied dans le couloir. Sa mort ne serait pas une grande perte après tout. J'arriverai très bien à "vivre" sans lui, et Norah n'aura qu'à se trouver une autre mule pour porter ses affaires et obéir au moindre de ses désirs. C'était bien ça le pire : certains se complaisaient dans la servitude.

Dommage, rien ne se produisit. Cela aurait été un juste retour des choses. Je leur avais sauvé la vie, Norah et moi nous étions pris deux pièges, et voilà que le plus faible du trio s'en sortait sans le moindre mal en franchissant une porte.

- Il n'y a pas de justice, dis-je pour moi-même, finissant par avancer à la suite de la démone.

Nous rejoignîmes donc l'Alfar et nous interrogeâmes sur le sens des mots de l'enfant capricieux. Pour ma part, guère plus qu'un amusement à contenter, un peu à la manière d'un humain jouant avec des fourmis dans un carton qu'il a truffé de pièges sordides. Seuls les plus méritants gagnent.

- Nous avons l'avantage au moins de rester solidaires pour le moment. Notre trio aurait très bien pu se passer autrement. Je ne vous connais pas pour ma part, imaginez si nous avions dû en plus d'avoir cette marmaille sur le dos, nous affronter en même temps. Je pense que le mioche aurait jubilé.

Fidèle à l'architecture de l'endroit, nous arpentâmes un long, très long, trop long même couloir sans la moindre différence dans le ton des pierres, des lumières. Aucune décoration ne venait un peu égayer ces murs ternes et froids, pas le moindre tapis qui viendrait étouffer un peu le claquement de nos pas sur le sol dallé. C'était à se demander à quel point cet endroit était immense. A moins qu'il ne s'agisse que d'une illusion architecturale où nous revenions régulièrement sur nos pas sans croiser pour autant nos anciennes pièces ? Difficile à dire, mais toujours est-il que nous débouchions enfin sur une énième grande salle, cette fois-ci richement décorée de tentures et de tapisseries colorées et assez différentes. Une longue table rectangulaire trônait en son centre, elle-même surmontée d'une nappe d'un blanc immaculé, de coupes en argent lustrées et du set complet pour un repas à venir : assiettes, serviettes, couverts en tout genre et de toutes formes. La seule chose qui manquait, et pas des moindres, était la nourriture.

J'allais entreprendre de faire le tour complète de la pièce quand une fois n'était pas coutume la voix enfantine se rappela à nos bons souvenirs. Une fois qu'il se tut, je regardais mes deux compagnons qui faisaient de même.

- Ce que j'en pense ? J'en pense que ça veut tout et rien dire. Quel genre de mystère, il s'agit d'une salle à manger, et tout m'a l'air bien réel. Faire bon usage d'un mystère, c'est comme profiter d'un mirage pour aller de désaltérer.

J'haussai les épaules, visiblement peu convaincu par l'énigme un peu trop flou de l'enfant, et marchai vers les tapisseries. A trop se creuser les méninges, on en oubliais parfois l'essentiel.

- Je me souviens une fois avoir entendu dans une taverne un type raconter une histoire. Bon, il avait l'air un peu éméché, mais peut-être dans un élan de lucidité, il nous avait bafouillé quelque chose de censé. Je changeais ma voix pour endosser le rôle en question : "Comme l'disait Perry l'ornithorynque - je regardais les deux en reprenant ma voix normale - ne me demandez ce qu'est un ornithorynque, mais apparemment ce Perry avait un gros nez, bref - comme l'disait Perry l'ornithorynque "A chercher la solution trop loin, on en oublie parfois qu'elle est d'vant not' nez"". Tout ça pour dire que cherchons avec notre tête et nos yeux au lieu de chercher un sens aussi hypothétique que la phrase ne soulève d'interrogations.

Je ne sentais aucune odeur de cuisson, ce qui signifiait soit que nous n'étions pas à l'heure du repas, soit qu'il s'agissait juste d'une décoration assez atypique vu l'endroit. Autant se concentrer sur les tapisseries, car en les regardant rapidement une à une, il s'agissait d'une fresque, des scènes particulières dessinées sur chacune d'entre elles. La première montrait une plaine jouxtant une colline surmonté d'un palais. De l'autre côté une armée.
La deuxième décrivait clairement une bataille, où les armées mêlaient armes et créatures alors que la magie zébrait le ciel. Je fis mine à Norah et Abelas d'aller voir les autres tapisseries de l'autre côté de la pièce.

- En parlant d'indices, je suis sûr qu'il y en a sur ces tapisseries. Par contre il y a à chaque fois une inscription en bas des tapisseries, mais impossible à les comprendre.

Je connaissais l'alphabet, j'arrivais désormais à plus ou moins aligner les lettres entre elles pour en comprendre les sons, mais là, ça ne voulait simplement rien dire. Pourtant, j'ignorais simplement que les lettres avaient été inversés, et jamais pour l'illettré que j'étais quasiment il ne me serait venu à l'esprit par le reflet de remettre les lettres dans le bon sens.

- Vous connaissez ce dialecte vous ?... Pour ma part, j'étais aussi impuissant qu'un nouveau né. J'espérais juste qu'ils étaient plus doués que moi en langue étrangère.
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Ven 05 Aoû 2016, 12:33

Meilleure idée de l'année

Abelas | Norah & Norah


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Alors que le groupe s'accommodait d'un couloir qui parut être éternel, Wriir se permit de commenter la condition de leur trio. En effet, s'ils avaient dû s’entretuer en plus d'avoir un guide qui n'a d'yeux que pour l'amusement, au détriment de ses clients, la situation n'en aurait été que plus problématique et rien de bon n'en serait ressortit dans sa finalité. A cela, Norah ne pu s'empêcher d'aborder un sourire.

« C'est vrai… Du moins pour l'instant. On est pas encore sortis d'affaire et on ne sait pas ce qui pourrait arriver, après tout. »

rétorqua-t-elle tandis qu'elle plaça ses mains derrière sa tête. L'alfar ne pu que lancer un regard noir à son amie au vu de ses paroles qui ne se voulaient guère très rassurantes. Un léger glissa d'entre les lèvres sulfureuses de la jeune femme avant que celle-ci ne s'approche de l'adolescent pour lui ébouriffer les cheveux.

« Ne t'inquiète pas. Je n'ai pas dis que ça allait mal finir non plus. »

ajouta-t-elle conservant un léger sourire avant de bousculer légèrement le garçon et de reprendre sa place initiale. Un long soupir de satisfaction émana d'elle tandis qu'elle étirait ses membres de tout son long.

« Après ça, on ira dans une bonne auberge pour fêter notre victoire autour d'un verre. On pourra se remémorer dans quelle galère on a été. »

fit-elle tandis que ses paroles étaient étouffée par sa joie.

« Vous vous joindrez à nous Wriir ? Cette soirée serait un réel gâchis et perdrait tout son sens sans votre prestance. »

suggéra la démone tandis que son regard se plongea dans celui de son interlocuteur.


Au bout d'un certain temps, ils débouchèrent sur une immense salle où au centre, trônait une longue table où l'argenterie était dressée. Alors que la voix de l'enfant retentissait, un agacement certain envahissait l'air ambiant et enfin, lorsqu'il se tut, Norah demanda à connaître l'avis de Wriir. Ses paroles étaient bien plus sensées que celles de leur guide qui prenait un malin plaisir à les murer dans le secret. Le manque d'informations n'en était que plus déconcertant et la jeune femme comme ses alliés semblaient perdre contenance. Un long soupir s'échappa d'entre ses lèvres tandis qu'elle fit un tour sur elle-même afin de passer les environs du regard. Fort heureusement pour eux, Wriir semblait avoir en sa possession quelques anecdotes qui pourraient sûrement les mettre sur la bonne voie, ou tout du moins faire passer le temps.

« Je vois… C'est assez complexe en effet… Espérons que vous tenez là le bon bout. »

répondit-elle d'un air quelques peu perplexe.


Tandis que Wriir inspectait les lieux, plus particulièrement les fresques qui ornaient ces murs de pierres, il fit signe à ses comparses de faire de même, et ceux-ci s’exécutèrent sans trop tarder. Après tout, le temps leur était sans nul doute précieux. Lorsque leur nouveau compagnon d'infortune les incita à porter leur attention sur les inscriptions qui étaient couchées aux pieds de chacune des fresques, le jeune alfar dirigea aussitôt ses mirettes sur celles-ci, suivi de la démone qui semblait bien moins enthousiaste que le garçon.

« Hmmm… J'ai pas l'impression que cela veuille dire grand-chose. Pas dans notre langue en tout cas. »

constata la jeune femme tandis qu'elle affaissa ses mains sur ses hanches. Quant à lui, Abelas cernait de son index et de son pouce son menton tandis que son regard caressait les lettres.

« Pourtant… Ce sont bien des caractères qui appartiennent à notre langage. »

enchérit l'alfar tandis qu'il poursuivait ses investigations.

« Il y doit y avoir quelque chose… C'est obligé. »

continuait-il, tandis qu'il fronçait de plus en plus ses sourcils. La chance ne semblait pas sourire à l'étrange trio, du moins ils n'en avaient pas conscience. La seule chose qui ne semblait plus se trouvait hors du temps étaient les secondes que le groupe pouvait voir perler à souhait tandis qu'ils sollicitaient leur intellect pour résoudre cette énigme.


De longues minutes durant, seul l'espoir de retrouver un jour les rayons chaleureux du soleil semblait décroître. Une énième tentative, aussi désespérée soit-elle.

« Il faut tout essayer… Il doit y avoir quelque chose… On a juste à déchiffrer ces lettres, j'en suis sûr… ! »

s'exclama l'adolescent.

« Peut-être que le guide cherche à nous embrouiller, c'est sûrement voulu... »

continuait-il tandis que sa voix elle-même semblait se complaire dans un désespoir fataliste.

« Nous embrouiller, hein ? Ça pourrait être une fausse piste alors... »

ajouta la démone tandis que ses yeux semblaient se perdre dans le vide engendré par ses réflexions.

« Si ça se trouve, la réponse se trouve sous notre nez et l’énigme qu'il nous a posé à pour but de nous induire en erreur en réfléchissant trop ardemment… Dans ce cas, ce qu'aurait suggéré Wriir serait tout à fait légitime. »

continua-t-elle tandis qu'un léger sourire en coin vint orner son visage fermé à la contrariété. Les yeux de l'alfar s'écarquillaient tandis que sa compagne d'infortune exposait son hypothèse.

« Dans ce cas, ce serait quelque chose de bien plus simple… Alors que nous, on aurait tendance à penser le contraire... »

argumentait le garçon avant de se tourner soudainement vers les fresques. Un léger rire s'échappa d'entre les lèvres de Norah tandis que son coéquipier semblait retrouver du courage face à la situation désespérée.

« Tu vois ? Peut-être qu'on va y arriver finalement. »

lança-t-elle tandis qu'elle donna une tape dans le dos de l'adolescent.


Ce n'est seulement qu'au bout d'un certain temps durent lequel nombre de tentatives s'avéraient vaines, que la solution qui narguait le trio, couchée bien en évidence sous leur nez, daigna apparaître sous la forme d'une ruse qui ne pouvait qu'agacer ceux qui s'étaient saignés à blanc pour en connaître les tenants et aboutissants.

« Attendez… Je pense que j'ai trouvé… ! Si c'est bien ça… Que je ne me trompe pas… La solution était là depuis le début… On ne l'a juste pas vue... »

annonça l'alfar tandis que ses mains tremblantes caressaient du bout des doigts les mots.

« Oh ? Alors vous aviez sûrement raison Wriir. Enfin… Tout du moins... L'orni… L'orni... »

elle marqua une pause avant de se racler la gorge.

« La chose qui vous a dit ça... »

ajouta la démone un grand sourire fendant son faciès. Lorsque la solution fut énoncée à voix haute et de manière assurée, un éclat de rire se fit entendre du fond de la pièce où se tenait le trio. Une manifestation de joie qui ne leur était guère inconnue. La silhouette qui se dissimulait dans l'ombre d'un coin de la grande salle n'était autre que celle de l'enfant, l'auteur de tout leurs problèmes. Il tenait un plat d'argent entre les mains, couvert d'une cloche assortie. A nouveau sa voix irritante vint maltraiter les oreilles de ses interlocuteurs.

« Félicitations ! Vraiment, vous m'impressionnez ! C'est la première fois que quelqu'un d'autre que moi gagne ce jeu ! Pour vous récompenser… Que diriez-vous d'un bon repas ? »

proposa l'enfant tandis qu'il exposait toute sa dentition de part son grand sourire narquois. La proposition quelques peu inattendue de leur guide n'était guère plus alléchante, et ce malgré la nature de celle-ci. Au moins pouvaient-ils espérer que ce satané enfant se montre en chair et en os.


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Sam 06 Aoû 2016, 01:09

Notre seule occupation à part marcher, était de parler pour lutter contre le martèlement de nos pas, et le silence régnant tout autour. Nous avions beau lutter ensemble depuis des heures face à un gamin farceur, je ne savais finalement pas grand chose sur eux et la réciproque était tout aussi vraie. En avais-je envie cependant ? Pas spécialement non, j'avais la quasi certitude que nous ne nous reverrions jamais, sauf si le hasard décidait de s'en mêler. Loin de moi l'idée de m'en faire des ennemis, mais je doutais m'en faire des alliés utiles.

- Encore faut-il que nous puissions un jour sortir de là, avant de songer à l'auberge. Le sale gosse peut nous mener en bateau des lustres tant que tout cela l'amuse. J'ai beau être patient de base, elle a quand même des limites.

En attendant, nous regardions chacun de notre côté à la recherche d'indices, et les tapisseries semblaient les éléments les plus probants sur lesquels se focaliser. Je n'imaginais pas trouver le "mystère" en dessous d'une assiette, encore que, par acquis de conscience, il valait mieux vérifier. Bien souvent, j'avais remarqué qu'au plus la supercherie était grosse, au plus elle fonctionnait. Or une salle à manger au beau milieu d'un labyrinthe, on avait beau dire, ça n'avait rien à faire là.

Autre particularité : les caractères étrangement familiers, mais bizarrement incompréhensibles. Certains symboles adoptaient les courbes et les lignes du langage commun, mais ça ne voulait strictement rien dire.

L'Alfar semblait excité par ce défi, son regard allant de pair avec la bougeotte qui le faisait aller d'un endroit à un autre. Bougeotte, et parlotte aussi d'ailleurs. Déchiffrer ces lettres, oui, l'évidence même, mais sur quelle base. Je ne pouvais pas leur révéler l'une de mes grandes faiblesses, aussi fis-je mine de réfléchir sans réussir à me concentrer sur ces gribouillis. Quant aux tableaux dépeints au dessus, il semblait raconter une histoire de conquêtes dans le sang, où la bravoure se mêla à la trahison. Difficile de dire pourtant le nom des clans, des batailles ou des vainqueurs. Peut-être que les mots en dessous étaient la légende qui nous permettraient de comprendre où nous nous trouvions. Peut-être, peut-être, trop d'incertitudes.

Le déclic une fois encore provint de l'Alfar. Quand nous parlions d'évidence sous notre nez, nous ne pouvions pas mieux parler une fois la solution trouvée. Les lettres étaient inversées, un peu à la manière d'une écriture faite par un miroir. Nous nous étions tellement habitués à tomber sur des ennemis coriaces, des pièges mortels, des logiques improbables, que oui, le mystère de ne pas trouver de suite une solution aussi simpliste rendait la situation risible.

Je restais interdit l'espace d'un instant. Il nous suffisait de retourner les tapisseries, et la solution s'offrait à nous. Une fois les tentures retournées - heureusement qu'il existait un système de poulies vu leur poids pour nous aider à le faire, Abelas lut les différents mots sur chaque tenture.

"Le-miroir-est-le-reflet-de-l'âme"

Je jetais un regard interrogatif à l'Alfar, mais avant de lui demander confirmation sur la platitude de la phrase, le gamin fit enfin son apparition en nous félicitant, ses mains nous applaudissant.

- Sérieusement, pour gagner votre petit jeu stupide, il fallait juste retourner des tentures ? Notre récompense pour avoir supporté vos épreuves serait un repas ?

- Oh oh oh !! Parfois le plus simple est le plus compliqué. A trop se torturer l'esprit, on en oublie les fondamentaux. Et puis, un bon repas rend toujours ceux qui mangent heureux non ?

Je regardais mes deux comparses car pour ma part mon intention n'était pas de manger mais de le tuer.

- On va s'expliquer à quatre avant je crois, histoire de nous mettre en appétit.


J'avançais d'un pas, mais l'immense foyer de la cheminée que nourrissait un feu constant s'éteignit subitement, alors qu'apparaissait à la place par des vagues ondulées une surface plane et lumineuse. L'enfant sautillait sur place, regardant la scène d'une excitation non contenue. Je murmurais à la démone et l'Alfar :

- Je ne le sens pas trop ça ....

- Oh oh, j'oubliais, quand je parlais d'un bon manger, j'ai oublié de vous préciser que vous n'étiez pas les invités, mais les plats principaux !ponctua-t-il d'un un rire strident, son regard trahissant une malfaisance pure.

Parallèlement à cette morbide déclaration, la surface devint comme une sorte de miroir géant, d'où exsudait une magie brumeuse et noirâtre. Une sorte de portail d'où finirent par sortir deux énormes mains griffues, rapidement suivies par un corps difforme mais bâti comme un roc. Deux armes faisant bien chacune la moitié de la taille de Norah trônaient sur ses flancs et si on pouvait noter l'absence d'yeux, sa mâchoire à elle-seule suffisait à nous faire comprendre le dédain que nous lui inspirions. Nous étions les insectes, il était le prédateur. Son hurlement résonnant à travers la salle finit de me convaincre que nous allions nous faire massacrer - en tout cas les deux avec moi - si nous envisagions de tenter un acte héroïque.

- Vas-y, vas-y, régale toi, ils sont à point comme tu les aimes ! jubila l'enfant, donnant l'autorisation à la créature qui ne semblait attendre que cela. Malgré sa taille imposante, il était vif et en deux enjambées il nous rejoint déjà, faisant voler son poing dans notre direction. Il n'était heureusement pas très précis, comptant sur son allonge et la largeur de ses membres pour faire des dégâts de masse.

Le dallage plia et se fissura à l'impact alors que nous nous dispersions pour éviter une nouvelle attaque. Nous n'avions aucune chance contre lui. Le monstre semblait s'intéresser à Norah, reniflant dans sa direction à plusieurs reprises. Il ne manquait plus qu'il était le seul à aimer cette odeur pestilentielle.
Je profitais de ne plus être dans ses projets pour me saisir d'un des coupes argentées et la projeter de toutes mes forces sur le miroir. Peut-être que si je brisais d'où il venait, il serait révoqué ? Je ne le saurais jamais car ma coupe fondit dans un agglutinement de métal liquide au contact du miroir. L'enfant rit de plus belle en voyant ma tentative désespérée.

Me retournant vers les deux, je vis l'Alfar à terre, visiblement inconscient et le visage ensanglanté. Il avait reçu un mauvais coup assurément. Norah était juste à côté de lui, se défendant comme elle pouvait avec l'énergie du désespoir.

Soupirant de lassitude, je me mis à hurler pour attirer l'attention du géant qui tomba dans le panneau. Reniflant dans ma direction, il envoya valser la table et tout ce qui se trouvait par dessus comme un vulgaire fétu de paille pour arriver plus vite dans ma direction. Au moment où il arrivait à portée de me frapper, je disparus de sa vue et réapparut juste à côté de Norah et Abelas. J'agrippais les deux avec ce qui était à portée de mes deux mains, et me concentrais un peu plus longuement pour visualiser le dernier village que j'avais rencontré avant de gravir l'Edelweiss où je les avais rencontrés.

- Laissez vous faire, et ne me lâchez pas.

Nous quittâmes aussitôt la salle, pour atterrir lourdement sur la neige. Ce dernier sort avait épuisé ma magie, et je peinais à rester debout. Je finis par m'écrouler à genoux, à bout de forces. Ce petit con avait gagné à son petit jeu stupide, même s'il devrait à présent expliquer à son mignon chien de garde pourquoi il ne pourrait pas manger ce soir.

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