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 Sauver un magicien [PV Lilith-Azraël]

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Sam 27 Aoû 2016, 20:29

Sauver un magicien


L'air des Terres Arides était sec et ne portait en lui que les fragrances d'un environnement stérile. Pour le compte de ses Aînés, Dzaal avait du traverser le territoire pour remettre une enveloppe scellée à un groupe de nomades. Ils avaient refusé de lui indiquer la moindre information sur les raisons de ce déplacement ; il n'en eut pas plus à l'arrivée. La vérité était qu'ils avaient besoin de l'écarter du domaine des Ganaem le temps d'accomplir un sombre dessein connu d'eux seuls. C'était donc dans le plus grand mystère qu'il s'était vu contraint de marcher à travers la chaleur et la poussière, quand le vent ne l'empêchait pas d'avancer. Maugréer n'était même pas non plus envisageable au risque de se retrouver avec du sable entre les dents. Combien de temps devrait-il les servir...? Quand allait-il pouvoir se libérer de chaînes vouées au seul bon plaisir des siens ?

Marchant hors des sentiers - car qui pouvait dire ce qu'on pouvait rencontrer sur un chemin, sinon des fainéants et donc possiblement des gens appâtés par le gain - un cri se répercuta contre la falaise qu'il longeait. Il fut suivi par d'autres, plus graves. Dzaal tira de son fourreau dorsal son épée et s’aplatit derrière les rochers qui parsemaient la plaine aride.

A nouveau, un silence de mort balayé par le vent.

Fronçant des sourcils, Dzaal resta bas sur les jambes et se glissait de rocher en rocher tout en longeant la paroi rocheuse. Sa gorge était sèche et ses yeux piquaient désagréablement. Il était inutile de s'avancer plus vers le risque sans remédier au problème. Dégainant sa gourde, son geste s'interrompit une seconde ou deux, puis il soupira. Dans le doute, il en déboucha le goulot et... oui, elle était vide. Étrangement, il commençait à avoir soif. De sa main valide, il s'essuya le visage, non sans maladroitement insérer un peu de poussière dans les yeux qui les firent rougir. Dzaal se mit à les cligner, pleurant assez pour les humidifier. BREF ! Ces histoires enfin réglées, il se remit en route. Une fois encore, heureusement qu'il avait été seul.

Des clameurs s'élevèrent un peu plus loin. Dzaal passa le nez au-dessus de son abri pour tenter d'apercevoir ce qu'il se passait. A une cinquantaine de mètres devant lui, un empilement de peaux, un feu éteint et un ramassis d'ordures indiquaient qu'il s'agissait d'un camp installé au pied de la falaise qui servait d'abri au vent. Mais ce qui retenait davantage l'attention, c'était la lutte qui avait lieu à quelques pas de là. Le nuage de poussière soulevé ne permettait pas clairement de dire ce qu'il se déroulait, sinon qu'une sorte de bagarre avait éclaté. Un éclair blanc sortit de la brume et s'élança vers le ciel, éblouissant, puis un second frappa un individu qui fut éjecté à plusieurs pas de là. Un souffle en éjecta deux autres. Dzaal s'abaissa pour tenter de trouver quoi faire.

La chose la plus intelligente serait sans doute de rebrousser chemin. Ils étaient trop nombreux et cela ne le regardait pas. Ou bien... Il y avait là le moyen de se libérer de ses chaînes familiales. S'il parvenait à sauver ce mage de cette situation, peut-être aurait-il des mots justes à transmettre à ses Aînés qui prouveraient sa valeur. Bien décidé à agir, Dzaal se releva juste assez pour scruter le déroulement de la situation, puis se glissa derrière un autre rocher. Mais quand il y arriva, le magicien quinquagénaire venait de se faire jeter dans un sac en toile. Ses cris étouffés atteignaient le Démon qui émit un claquement de langue.

- Là ! Un cafard qui nous espionne !

Dzaal écarquilla les yeux et tenta de jeter un œil tandis qu'une flèche frôla son crâne, ricochant derrière lui. Il déglutit avant de prendre les jambes à son cou. Derrière, des chevaux. La poursuite ne dura pas. Attaché comme un mulet, on le jeta dans la carriole avec ce sac qui ne cessait de remuer. L'un des assaillants tapa dedans une fois... deux fois... puis il devint immobile. Au Démon, on lui mit un bâillon sur la bouche et un foulard sur les yeux. Quelques fois chahutés par les roulis du chariot ou par les goguenards, Dzaal maugréait intérieurement. La soif se faisait maintenant réellement ressentir. Mais les brigantins n'avaient pas leur langue dans leur poche. Et quand l'un d'eux venait à révéler un indice sur leur destination, un autre lui assénait un coup d'arc derrière la tête. Pendant ce temps, Dzaal profitait des remous du véhicule pour tenter d'abaisser ou remonter le foulard, ce qu'il réussit plus ou moins à faire.

Du coin de l’œil, Dzaal ne manqua pas d'apercevoir quelque chose qui pourrait... Il ne réfléchit pas davantage puisqu'il savait exactement où ils se trouvaient. Après tout, c'était un terrain de jeu habituel sur lequel ses Aînés aimaient l'envoyer. Alors le démon sauta à bas du chariot sans demander son reste et profita que seules ses jambes ne furent pas attachées. Bien qu'ils le pourchassèrent, il se mit à courir, les yeux fermement maintenus clos. Ce qui allait suivre allait faire mal. Le sol sous ses jambes s'effaça et il chuta dans une faille qui avait servi, bien des siècles auparavant, à la remontée du magma volcanique. Il tenta d'ouvrir ses ailes, trop faibles encore pour le porter convenablement. Elles ne purent lui permettre que d'amortir sa chute sur une cornière et d'arracher ses liens.

Il réussit à remonter le long de la paroi. Maintenant en haut, il s'étala sur le dos et respirait avec force pour ne pas suffoquer à l'assèchement de sa gorge. Un peu plus loin, un petit village noirâtre qui bordait la route d'où ses habitants n'avaient rien manqué de ce qu'il venait de se passer ; mais n'avaient pas non plus réagit.
Dzaal se réveilla, assis dans une sorte de rockingchair sur la terrasse d'une petite cabane du hameau. Un inconnu lui offrit de quoi se désaltérer puis disparut de son champ de vision. Encore sonné, Dzaal resta là de longues minutes, hésitant et ignorant quoi faire dorénavant.


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Défi ○ Prendre la fuite devant un danger plus grand que vous


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Dim 28 Aoû 2016, 21:23


Sauver un magicien

Dans l’une des criques du continent dévasté, les pirates attendaient, plus ou moins sagement, sur le pont. Leur capitaine avait souhaité se rendre seule en Enfer pour gérer l’un des marchés en cour. La situation était en soit fréquente. Le lieu, en revanche… beaucoup moins. Cela pouvait créer des tensions auprès des hommes qui n’étaient pas tous du même avis. Si une petite partie avait décidé de simplement lancer un jeu, créant ainsi des tensions qui n’avaient rien à voir avec l’affaire en question, les autres étaient divisés entre une intervention sur place pour rechercher et soutenir leur capitaine, et ceux qui étaient partisans d’une confiance totale.

- Fous lui la paix, elle reviendra. C’est bon. Si elle est notre chef, elle a pris une décision, elle l’assume.

Le second de Libertad tentait de retenir une dernière fois le réprouvé qui paraissait furieux.

- Ca t’arrangerait surtout qu’elle ne revienne pas. T’attends que ça de prendre sa place ?

Il dégagea son bras. La discussion n’avait que trop duré et s’avérait stérile. Tsakiel, l’alfar, finit par laisser tomber, désabusé. Les deux hommes ne pouvaient de toute façon pas se supporter, et il suffisait que l’un soit d’un avis pour que l’autre soit du contraire. Aussi, d’un coup, Azraël quitta le galion d’un pas décidé… Se rendre en Enfer… Quelle idée… Il haïssait cet endroit et pour des raisons plus qu’évidente. La rencontre de la race dominante en ces lieux ne faisait qu’attiser la souffrance de ses souvenirs. Ange ou démon… Pour lui, la différence n’était pas à prendre en compte. Ce n’était que depuis peu, et dans des circonstances particulières que le réprouvé parvenait à trouver cette forme d’équilibre qu’il recherchait. Un équilibre bien précaire. Dès que la solitude pointait son nez, la culpabilité ne le quittait plus, le poussa à bout dans bien des cas. D’ailleurs, cette situation nouvelle, cette incapacité de prendre son envol le poussait à réaliser à quel point il pouvait être un danger pour son entourage proche… Et surtout pour l’orisha. Quelle que soient les mesures à prendre, il devrait agir. Dans l’immédiat, son but était donc de la rechercher et de la ramener sur le Libertad. Pourtant, malgré tout… Les échanges avec Tsakiel le faisait réfléchir… Peut-être qu’en effet, sa présence discréditerait la rouquine sur le navire si, le cas échéant, elle éprouvait des difficultés.

Tourmenté par cette masse de questions, le réprouvé finit par s’arrêter dans l’un des hameaux des terres arides situé au-delà des rochers. Il était préférable pour ce dernier d’éviter les tavernes, source de toutes les tentations. Beaucoup de maisons étaient vides, et il fut difficile pour le jeune homme de trouver une halte possible. Ce ne fut qu’une fois que dans l’une des demeures les plus éloignés, où apercevant un homme sur un rocking chair qu’Azraël fut persuadé de pouvoir trouver un peu de repos. Installé à côté de la chaise à bascule, un second individu se tenait debout, un verre dans les mains, veillant le premier, visiblement inconscient. Le réprouvé fit un signe de tête pour le saluer.

- Bonjour… C’est pas facile de trouver une habitation qui ne soit pas vide dans le coin… C’est habituel ?

Le vieil homme se mit à sourire doucement.

- C’est un jour un peu particulier pour tout dire… Le doyen de notre village a été enlevé par des individus sinistres… Ce petit gars-là… Il a tout vu à ce qu’on dit.. Moi j’attends qu’il se réveille. C’est le seul qui pourrait nous dire ce qu’il s’est passé, s’il a vu les agresseurs…

Azraël haussa un sourcil et fit un signe de main pour savoir s’il pouvait s’installer. Peut-être que suivre cette mésaventure lui changerait quelque peu les idées. Son altruisme n’était pas ce qui était le plus développé chez lui, mais si cela pouvait l’empêcher de se ruer en Enfer…

- En quoi ça justifie la désorganisation du reste ?
- Bah… Tous les gars sont partis à sa recherche. Son fils a organisé tout ça… Ils sont partis y a peu. On est désespéré, Rinor, c’est notre magicien-là, c’est une référence chez nous..

La discussion prit fin puisque, d’un coup, l’homme allongé eut l’air de se réveiller. Tout de suite, l’hôte lui apporta de quoi boire avant de rentrer ranger le récipient. Laissé seul avec l’inconnu qui se réveillait, Azraël le salua.

- Azraël.


Il fit un signe de tête.

- Et toi ?  T’as assisté à un enlèvement de ce que m’a dit ton hôte ? Il s’est passé quoi ?

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Lun 29 Aoû 2016, 11:09



Le silence répondit à la question de l'homme qui venait le voir. Dans la brise chaleureuse des Terres Arides, parfois un vent rebelle faisait claquer un volet quelque part dans le petit hameau fantôme. Une absence de vie qui ne jurai pas avec le paysage désertique jonché de cailloux, rochers et autres surplombs stériles. Une chance qu'on ait bien souhaité s'occuper du jeune Démon, en particulier quand on était si proche d'une race sans éthique apparente. Peut-être qu'il ne valait cette chance qu'au fait de ne rien porter qui ait de la valeur, sinon des guenilles et une arme sans intérêt.

Dzaal cligna des yeux en observant le visage de celui qui se faisait appeler Azraël. Il ne lui semblait pas familier, ni même appartenant à ses ravisseurs. Les yeux encore fermés, il avait entendu parler de la place qu'occupé le vieillard qui s'était fait enlever. Une raison de plus d'aller le chercher. La bouche enfin réhydraté, il observa le Réprouvé.

- Dzaal.

Des yeux, il chercha un endroit où poser son verre vide puis se redressa. Le Démon scruta ensuite l'intéressé. Celui-ci semblait bien taillé, peut-être même avait-il du vécu pour se révéler d'une aide quelconque. En posant son verre sur la petite table en bois vérolée à côté de lui, il attrapa au passage sa lame qui trainait là, poussiéreuse.

- Tu es un colporteur ? Ou un saltimbanque pour t'intéresser à une histoire pareille ?

Dzaal passa la lame à plusieurs reprises sur ses guenilles pour en ôter le sable fin qui la maculait, la pointe en direction de son interlocuteur. Il ne lui laissa cependant pas le temps de répondre. Peut-être le convaincrait-il de travailler avec lui sur cette affaire. Et en tirerait-il les bénéfices...

- Mon hôte ?

Le Démon jeta un œil derrière le rockingchair, mais celui-ci semblait être rentré dans sa masure.

- Je t'expliquerai en route. Il y aura une récompense à la clé, donc...

Il se leva, prenant quelques précautions, puis rengaina son épée dans le fourreau dorsal avant de longer le chemin qui se fondait avec le décors. D'un regard en arrière, il regarda s'il le suivait. Perdre du temps en racontant son histoire pour quelqu'un qui n'était motivé que pour la raconter ensuite n'était pas sa priorité. Peut-être que l'inconnu s'offusquerait-il même qu'il ne remercie pas celui qui avait offert son eau. Mais c'était ainsi, ici. L'hôte comprendrait quand il verrait que le quart du verre était encore plein.

- D'une part, je sais où ils sont partis, d'autre part, on ne sera pas trop de deux pour essayer de faire quelque chose.

Maintenant éloigné du hameau désert, il avait repris la parole pour exposer les faits.

- Tu as entendu comme moi, ce magicien a une certaine valeur pour eux. C'est la moindre des choses qu'on puisse avoir un juste retour. On coupera en deux quand on le leur ramènera. La joie de voir un parent que l'on croyait mort est une porte qu'il est inutile d'enfoncer avec le pied.

Chaque sentiment était faiblesse. Un état altérant la raison dont il aimait profiter, ou qu'il appréciait amplifier. C'était des ouvertures aux multiples facettes et aux diverses possibilités, si tant est que l'on savait comment les employer. Dzaal jeta un regard vers l'individu, se demandant ce qu'il était. Avec cet air maussade, soit il avait trop chaud, soit il avait des problèmes. Ou les deux. Envie de pisser, de grailler ? Il eut un rictus en sentant sa nuque picoter, l'avertissant que le jeune homme était en proie à quelques "démons intérieurs" dont lui-même raffolait.

- Pour résumer, il y a une petite dizaine d'individus qui ont enlevé le magicien. J'ai vu ses éclairs lumineux ; mais apparemment, ça n'a pas suffit. Ça veut dire qu'il était soit incompétent, soit qu'il y avait plus fort que lui dans le tas.

Dzaal jeta un œil à Azraël pour voir s'il y avait une réaction sur son visage.

- Ils ont deux chevaux, et une carriole tirée par deux autres. Ça ne m'étonnerait pas qu'une rançon soit demandée vu qu'ils ne semblaient pas nager sur l'or. Des équipements ? je n'ai vu que des machettes et des arcs.

La route prit presqu'une heure à pied, peut-être une demi-heure de plus puisque Dzaal s'était trompé dans la description faite des quelques brigands. D'autant qu'ils n'avaient laissé que des indices oraux. D'autres physiques furent retrouvés au sol et les orientèrent. D'après leurs dires et les compréhensions du Démon, ils avaient trouvé refuge dans une brèche à même une falaise, bordée par des troncs en cendre d'où émanaient quelques fumées noirâtres et braises incandescentes.


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Jeu 01 Sep 2016, 01:51


Sauver un magicien

Adossé contre l’un des piliers qui soutenait le haut-vent de la terrasse sur laquelle ils se trouvaient. L’inconnu se présenta alors à son tour. Il haussa un sourcil et esquissa un léger sourire. Avec son bandeau sur l’œil et son arme à la taille, le réprouvé doutait d’avoir tout à fait l’allure d’un saltimbanque.

- Faudra que tu me présentes les colporteurs que tu fréquentes. Je ne doute pas de l’intérêt de leurs histoires.


Avec attention, Azraël suivait les mouvements que Dzaal effectuait avec sa lame. D’une méfiance naturelle, il avait l’attaque facile, et ne comptait pas attendre de se trouver entailler pour riposter. Pourtant, l’homme sembla continuer comme si de rien n’était, et aborda le terme adéquate. « Récompense ». Non pas que le réprouvé ait une quelconque attirance pour l’or… Mais retourner sur le Libertad ou retrouver Lilith les mains vides, ce n’était pas envisageable.

- On parle probablement le même langage.

Il examina rapidement son acolyte, cherchant à savoir si ce dernier pourrait réellement lui être d’une aide quelconque. Le silence du réprouvé fut rapidement récompensé. En effet, Dzaal avança des arguments immanquablement juste. Seul lui avait eu affaire aux brigands. Il disposait donc d’information et d’un recul que personne d’autre ne pourrait lui fournir. Aussi, le borgne se contenta d’hausser les épaules en quittant la modeste demeure sans pour autant s’offusquer des manières du rescapé. Il lui importait peu que l’opinion que ce dernier puisse laisser derrière lui soit favorable.

- J’espère que tu es un bon guide et que cette récompense vaut toujours la peine si nous sommes à deux. Ca aurait pu être utile de savoir ce point avant de quitter ta chaise.

Naturellement méfiant, Azraël ne se montrait que peu avenant, alors que pourtant, son acolyte nouvellement recruté ne paraissait pas d’une franche hostilité. Il acquiesça une nouvelle fois de la tête aux paroles de ce dernier. Quelles que soient ses manières, Dzaal avait surtout un esprit pratique qui lui convenait parfaitement, ne s’encombrant pas de fioritures dont, à l’instant présent, il n’avait que faire. Azraël écouta les informations fraîchement recueillies par son nouveau comparse.

- Très bien, on est deux, ils sont dix. Un magicien expérimenté n’a rien pu faire contre eux.. Espérons que c’est plus par sénilité qu’ils aient atteint leur but. Et toi dans cette affaire ? T’as été prisonnier ? Il s’est passé quoi ?

Ce n’était pas tant pour l’intérêt qu’il portait à son interlocuteur que pour sa propre survie. En effet, il ne s’agissait pas de foncer dans la gueule du loup, un boulet attaché aux pieds. Quant à la description de leur état de richesse, c’était presque alarmant. Rapidement, le réprouvé ébouriffa ses cheveux sans ralentir l’allure.

- Donc.. Si le village ne nous donne rien… Nous n’aurons pas de quoi récompenser le temps que nous aurions passé ici… Concernant les équipements, c’est rassurant qu’ils n’aient pas mieux, mais ni toi ni moi n’avons d’armes à distance…

Quant à sa magie, une nouvelle grimace le défigura. Elle ne pourrait lui être d’aucun secours… La route se poursuivit, plutôt longue et pénible, au gré des indications fournies par son comparse. L’assaut avait dû le désorientait suffisamment pour ne pas le guider parfaitement. Et finalement, ils arrivèrent près de ce qui semblait être une cache. Les deux hommes avançaient en direction du lieu, lorsque, soudainement, un bruit de bois qui se fendillait craqua derrière eux. Vivement, Azraël sortit sa lame qu’il pointa en direction de l’origine du son suspect. Derrière les arbres qui n’avaient pas encore été calcinés, un groupe de cinq hommes apparut, visiblement menaçants.

- Dzaal… Ils font partis des gars en question ?

Sans laisser le temps de répondre, tout de suite, celui qui semblait être leur chef coupa la parole et s’imposa d’une voix qu’il voulait tonitruante. Pourtant, le réprouvé ne lui aurait pas donné plus de dix-sept ans, ce qui valait aussi pour ses camarades.

- Rendez-moi mon père ! On sait que c’est vous ! Tout conduit à cette cave… Rendez-le moi !

Blasée, Azraël pensa au vieil homme qui leur avait indiqué que le fils du magicien avait lancé un escadron d’élite à la recherche de l’ôtage. A l’intention de son acolyte, il préféra grogner quelques mots.

- Mmmh… Je sais pas pourquoi, mais j’ai la vague impression qu’il s’est foutu de notre gueule ton hôte…

A voix haute, il reprit sur un ton serein.

- Du calme, les gosses. Lui a vu qui a enlevé votre doyen.. On peut faire quelque chose.

Peu impressionné, il avait déjà rangé son arme, tandis que le groupe sembla perdre une partie de son animosité.

- Mais c’est lui… Oui… On l’a vu avant de partir.. Vous allez sauver mon père ? Il doit être dans la grotte là-bas..
- Pourquoi vous ne vous y êtes pas rendus… ?

Un peu gêné, le garçon affronta tout de même du regard le binôme.

- En fait… Il y a un animal… Ou un monstre… C’est lui qui a tout brûlé. On sait qu’on ne peut rien faire contre…

La donne changeait légèrement… tout pouvait prendre n’importe quelle tournure… Azraël se tourna vers son partenaire avec un fin sourire sur le visage.

- Alors, et toi ? Ca te dit d’y aller ?  

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Jeu 01 Sep 2016, 22:57



Oui, son compagnon de route de fortune avait raison sur plusieurs points.
Oui, ils n'étaient pas armés autant qu'eux pouvaient l'être.
Oui, ils n'étaient que deux pseudo-aventuriers mettant leur vie en jeu pour une récompense.
Oui, cette récompense pouvait n'être que du pain et un peu d'eau...

Mais c'était son choix de l'avoir rejoint. Et il pouvait encore faire demi-tour ; ce qu'il ne fit pas bien sûr. Dzaal était bien décidé à chercher quelque chose à se mettre sous la dent, voire dans sa bourse qui ne sonnait plus autant qu'avant sa traversée pour revenir sur les terres des siens. Il l'avait fait dans un but particulier mais qui n'avait strictement rien à voir avec cette histoire d'enlèvement et qu'il garda donc bien d'énoncer.

Mais maintenant, ils se trouvaient tout deux ici, devant l'antre d'une chose au caractère visiblement ardent. Azraël fut plus rapide que lui ! Dzaal tâtonnait encore dans son dos à la recherche de son arme quand son "partenaire" avait déjà dégainé. A la question du Réprouvé, le Démon prit le temps d'observer les jeunes sauveurs. Sans émettre le moindre son, il secoua négativement la tête alors que le jeune homme lui coupait la parole.

- Mon hôte, mon hôte... grommela-t-il entre ses dents.

Effectivement, il les avait vus... Mais pour l'instant, il les avait perdus. Maintenant, il s'agissait de savoir quoi faire avec ces mômes. Eux n'étaient que deux. Il y avait là un petit attroupement de gamins qu'ils pouvaient sans effort. Leur utilité vint d'elle-même à l'esprit du Démon : de la chair à canon. Mais si l'un d'eux devait mourir, ils le devaient tous. Pas question qu'on leur refuse la récompense parce qu'ils porteraient la faute de quelques pertes. Finalement, son arme était restée dans son fourreau.

- Si ça me dit d'y aller ? Tu me demandes, à moi, si ça me dit d'y aller...?

Dzaal regarda l'entrée de la grotte, puis Azraël.

- Non.

Mais paradoxalement, il s'approcha de l'arbre sec et abîmé, puis observa quelques secondes de silence. Non pas à la mort de la flore, mais parce qu'il ignorait ce qui avait bien pu faire ce genre de chose. Un animal... monstrueux ?
Un ronflement sourd provint de l'antre et le Démon fit signe à tous de le suivre près de l'entrée pour se cacher derrière les rochers qui la bordait. Il pointa du doigt deux gamins.

- Toi et toi, vous êtes les plus petits, aller jeter un œil discrètement. *silence* Vous ne voulez pas donner un coup de main à votre doyen ? A son papa ?

Mi-renfrognés, mi-effrayés, ils commencèrent à sortir de leur cachette quand Dzaal mit un bras devant eux pour leur intimer de ne pas bouger. Des bruits de pas se faisaient entendre sur le sol caillouteux, suivis de murmure.

- ... as raison. Faut encore le persuader.

- Une aubaine pour nous qu'il soit passé par ici. Ça ne devrait pas être compliqué. Tout ça, ça aide. Faut juste être sûr que la chose ne soit plus là-dedans.

- Peut-être, mais il est pas bien gros... S'il l'attrape, ça lui calera à peine une dent. Faut espérer que le poison agisse vite si...

Un cri semblable à un appel provint du fond de la grotte et les deux gars qui finirent d'uriner contre le rocher servant de cachette aux aventuriers s'en allèrent rapidement. Dzaal passa la tête au-dessus de celui-ci avec précautions puis se déporta vers l'entrée. La faille dans la falaise faisait bien trente pieds de haut pour dix de large. Tel un trou incandescent s'enfonçant dans la roche en faible pente, le soleil n'illuminait que ses bords, comme si le fond absorbait toute lumière. Le Démon fit un signe à ses compagnons pour s'y aventurer. Il n'y avait pas réellement d'autres choses à faire que de pousser plus loin l'exploration du gouffre.

Il y faisait de plus en plus sombre. La lumière extérieure n'atteignait presque plus les parois du trou toujours uniforme comme creusé par un ver géant. Au bout, le pied de Dzaal ne reposa sur rien à son dernier pas. Il se recula vivement. En s'habituant à l'obscurité, il y avait là un précipice qui se dévoilait. Le chemin se poursuivait cependant sur la droite, à flanc de falaise. Plus loin, il s'élargit à nouveau et leurs pas commencèrent à résonner... Il semblait que l'endroit où ils venaient s'arriver - s'ils n'avaient perdu personne en chemin - s'était nettement agrandit. Assez pour qu'une forme d'écho apparaisse. Puis la chaleur se dégageait des parois à mesure qu'ils continuaient de progresser et ils arrivaient enfin dans une zone plus lumineuse. Sous leur pied, une petite rivière de lave incandescente éclairait la petite salle bas de plafond en laissant éclater de petites bulles ardentes. Le Démon ignorait combien de temps ils marchaient là-dedans... Il jeta un regard aux autres pour connaître leur état général.



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Mer 07 Sep 2016, 14:33


Sauver un magicien

Azraël n’avait pas vraiment compris ce que soufflait Dzaal, mais il avait semblé s’agir de quelques forme de contestation auquel le réprouvé ne prit pas plus garde que cela.
Alors que le borgne se rapprochait de l’entrée, prêt à investiguer les lieux et à régler l’affaire en question, la question rhétorique qu’il avait posé à son nouveau compagnon de route le laissa sans voix.

- Non ?!

Ahuri, il observa finalement l’inconnu avec plus d’attention, comme s’il le découvrait pour la première fois.

- Je peux me tromper.. Et sans doute lourdement… Mais.. C’est pas toi qui voulait venir là pour une récompense ou autre ?

Dzaal se déplaça vers l’entrée de la grotte, semblant l’observer. Avec une surprise non dissimulée, il constata alors que son acolyte faisait appel aux jeunes garçons pour servir d’éclaireur. Le réprouvé n’ayant une confiance que limitée envers autrui, en ressentait sans doute encore moins envers des gosses. Surtout s’il devait confier sa vie. Tant qu’à faire, autant la perdre en étant le seul responsable.

Néanmoins, rapidement, deux voix masculines émanèrent de l’intérieur de la grotte. Le contenu de la discussion ne paraissait pas de prime abord pouvoir apporter quoique ce soit de constructif pour une éventuelle progression. De toute façon, un terme y fut mis rapidement. Un cri, une autre voix, un signal rappela à l’ordre les deux bandits.
Au signal de son comparse, Azraël se redressa pour se diriger vers la faille, souffla quelques mots à ce dernier.

- C’est dans tes habitudes de bosser avec des gamins ? Ils peuvent nous apporter pas mal d’emmerdes… Et je vois pas trop l’intérêt que nous y avons…

En effet, si tous deux tentaient déjà de faire le moins de bruit possible, le groupe qui les suivaient n’était pas non plus de la plus grande discrétion. La grotte n’inspirait confiance. Tout dans les lieux rappelait qu’il s’agissait du territoire des démons, rien n’y était avenant.. La lumière du jour n’atteignait que modestement l’orée, mais il suffisait de quelques pas pour se trouver plongé dans une ambiance sombre, où le moindre pas était hasardeux. Ce ne fut d’ailleurs que le recul vif de Dzaal qui alerta du dénivelé. Le réprouvé se rapprocha de la falaise et grimaça.

- Sympa… Je pensais qu’il y aurait autre chose que des indices ici..
- Mais il y a autre chose… Il y a les mercenaires et mon père !
- Et une bestiole.. Ouais… Enfin, on a pas vu grand-chose jusqu’à présent.

Indifférent, ils reprirent leur route, suivant son partenaire improvisé, lequel remplissait parfaitement la fonction de guide, jusqu’à les amener dans une zone plus éclairée, sans doute grâce à cette petite rivière de lave qui se trouvait dans la même zone. Les jeunes garçons paraissaient de plus n plus impressionnés.

- Nan mais.. Je suis pas sûr qu’on devrait continuer…

- Encore une fois, on a rien rencontré, là. C’est mort..

Il poussa un soupir, agacé par ces derniers.

- J’espère que t’avais une véritable raison pour les embarquer ici… C’est pas qu’ils nous soient d’une inutilité évidente.. Mais un peu tout de même.


Les protestations qu’il ne manqua pas d’éveiller le laissèrent de marbre. De toute façon, ce n’était pas le moment, il leur fit signe de se taire, à nouveau, des dialogues et des cris résonnèrent.

- Au moins… On sait qu’on est dans la bonne direction…

Traversant cette salle particulière, Azraël se positionna aux côtés de Dzaal.

- Tu t’es montré discret tout à l’heure sur les motivations qui te conduisent ici. Ca te dérangerait de me détailler davantage ? S’il y a une récompense à partager, je sais pas pourquoi, mais je préfère en savoir un peu plus sur toi en amont. Juste une précaution, au cas où tu aurais d’autres idées…

Son ton demeurait banal, pourtant, cette fois, il comptait bien obtenir un minimum de réponses de la part de ce dernier. Il ne connaissait rien de lui. Ni sa race, ni ses buts, ni même ses liens avec la victime…

- Et tu ne m’as toujours pas répondu… Qu’est ce que tu faisais avec ces bandits ? Pourquoi t’as été enlevé et relâché ? Tu fais quoi ici ?

A mesure qu’ils marchaient, au loin les voix se faisaient plus fermes. Les cris aussi.. Qu’il s’agisse de réprésaille sur le magicien ou de toute autre choses… Elles faisaient froids dans le dos. Au point que les plus jeunes d’entre eux semblaient définitivement attiré par la fuite.

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Ven 09 Sep 2016, 15:40



Jusqu'à présent, Dzaal s'était contenté de rester concentré. Mais après la salle d'où s'écoulait la rivière magmatique franchie, il interrompit la progression du groupe et se tourna vers Azraël passablement ennuyé par les critiques qu'il ne faisait que proférer depuis le début de leur excursion. Il était d'accord sur un point : mettre les choses au clair avant de poursuivre. Il ravala alors son anxiété due aux seules entrées et sorties dont ils disposaient pour fuir : devant ou derrière. Le tunnel était exigu et la luminosité très faible. Un petit sourire arrogant se dessina sur ses lèvres. Les enfants aussi étaient toute ouïe.

- Quand on sauve quelqu'un, il y a forcément une récompense. Quand on sauve un groupe entier de gamins censés perpétuer la génération future, elle vaut davantage.

Évidemment, le village à lui seul montrait bien que la récompense en question ne serait pas d'une grande valeur. Et le Démon avait prévu de partir avec sa part, et idéalement celle de son compagnon de route. Pour l'heure, ils ne l'avaient pas encore.

- L'autre gain, c'est celui de me venger de ce qu'ils m'ont fait subir. Ma fierté est en jeu dans cette histoire. Je me suis juste retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment...

Là, oui, l'excuse n'aurait strictement aucune valeur aux yeux d'Azraël, pensait-il. Peut-être avait-il même dit ça simplement par pure provocation. Perdre son temps en futilité avait le don d'énerver les gens, et ça, Dzaal aimait le faire.

- Plus sérieusement, il n'y a pas grand chose à savoir sur moi. Je suis ici pour les mêmes raisons que toi. Avoir un gagne-pain ? Ou... Me changer les idées ?

Le Démon observa son interlocuteur droit dans les yeux.

- Tu sens la colère à dix pieds à la ronde. Et elle était présente quand je me suis réveillé, avant que tu ne t'embrigades dans cette... aventure ? Céder à ses vices, c'est faire preuve de faiblesse. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même.

Ces derniers mots furent lâcher comme une feuille sur l'eau. Il n'y avait pas besoin d'impact, juste dénoncer un fait qui le mette face à sa décision de le suivre. Plus vite cette discussion serait réglé, plus vite ils pourraient se remettre en route ; et par conséquent sortir d'ici.

- J'ignore quelle sera la récompense. Mais je compte bien en demander une.

Un courant d'air, une ombre, un cri interrompu, le silence. Instinctivement, Dzaal posa une main sur le pommeau de son épée et chercha ce qu'il en était. Quelque chose venait de passer. Plus rien. Mais l'un des enfants finis en pleurs, pointant du doigt le vide.

- Kara... Elle est plus là, murmura-t-il.

La stupeur prit le groupe de jeunes dont les visages blanchirent. L'un affirma à demi-mot qu'il s'agissait de l’œuvre de la Bête qu'il n'avait pas encore réussi à distinguer. A ce sous-entendu, des mômes filèrent en direction de la sortie, rebroussant chemin à vive allure. Dzaal posa une main sur l'épaule du petit-fils du magicien afin que l'envie de fuir ne lui prenne pas non plus. Ils auraient besoin de lui pour gagner la confiance du vieux. Il tenta de ne pas faire trembler sa main.

- Je ne suis pas certain qu'ils s'en sortent. Et si c'était le cas, ils iront peut-être chercher de l'aide.

La pression de ses doigts se refermèrent sur le dernier jeune restant et il tourna des talons pour poursuivre leur route vers l'intérieur de la terre. Le Démon jeta un œil vers son partenaire de fortune.

- Tu peux aussi partir... Ou rester grouper pour ne pas te faire prendre par... la Chose.

Dzaal se fit avare en proposition, mais il n'en avait pas plus. Lui aussi aurait préféré se tenir écarter de cette grotte. En particulier s'il avait prit en compte les mises en garde des enfants sur ce qui pouvait bien rôder ici... D'ailleurs, cela faisait combien de temps qu'ils s'étaient engouffrés dans la brèche ?

Enfin le chemin déboucha sur une salle plus vaste. Devant eux, un petit pont de pierre taillé qui aurait pu appartenir à une civilisation d'avant leur ère. Le silence favorisait l'imagination... Mais bientôt, les murmures entendus au loin se firent plus importants. Avec attention, ils franchirent le pont. Sous celui-ci, il n'y avait plus qu'une rivière de petits cailloux et de sable. Tout était sec. Après lui, le chemin remontait légèrement pour arriver sur un petit plateau où avaient élu domicile les brigands. Dzaal indiqua à ses deux compagnons de rester en retrait, le temps de jeter un œil. Ils n'avaient pas fait tout ce chemin pour rien. Il fallait maintenant voir.

Entre deux rochers, le Démon passa la tête. Comme il s'y attendait, le groupe se composait de sept hommes et deux femmes. Un feu de camp illuminait les parois de la grotte et leur permettait de cuire une viande au fumet alléchant. En guise de tentes pour se protéger de l'humidité, des tréteaux bricolés sur lesquels étaient disposés des morceaux de tissu. Un peu plus loin, au bout d'une chaine dont l'autre extrémité était plantée dans la roche, le magicien. Ses pieds et poings liés, il semblait sur le qui-vive, mais affaibli.

- Aller, réveillez-moi cette loque. On n'a pas toute la journée !

Quelques individus s'activèrent pour nourrir le magicien, le réhydrater et le remettre debout. L'un d'eux le prit entre quatre yeux.

- Je veux t'entendre dire pourquoi tu es là. Dis-moi ce qu'on attend de toi. Aller ! Montre-moi que tu as encore toute ta tête.

Le magicien vacilla, avant de regarder son ravisseur, plein de sagesse.

- Tuer la Bête. Vous voulez votre nouveau trophée de chasse...

- Bieeeen. Et après ?

- Après, vous me libèrerez.

- Voilàààà qui est bien parlé. Tu sais ce qu'il te reste à faire donc.

Il acquiesça. Avant de s'effondrer. Trop maltraité, il lui était impossible de tenir sur ses jambes et mener à bien la mission qu'il était contraint de remplir. En son for intérieur, le mage savait que leur cause était perdue d'avance... Celui qui semblait être le chef maugréa, lui envoyant un pied dans les côtes pour calmer sa colère, puis ordonna aux autres de le laisser se reposer. Mort, il ne servirait à rien. S'il y eut un mouvement de rébellion, un regard de leur chef suffit pour calmer le jeu.

Des ténèbres naissent la peur,
Et de la peur, la Mort.
Alors tapis dans l'Ombre,
Elle attend. Elle observe.
Elle savoure.
Un regard, et le monde se fige.
Un battement de cil, elle n'est plus.
Tantôt présente, tantôt voilée,
Elle ne se soumet à aucune Loi.
Elle est,
tout simplement.
La Bête attend.
La Bête rôde.




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Mar 04 Oct 2016, 18:30


Sauver un magicien

Le compagnon du réprouvé répliqua d’un coup, plutôt vivement, aux dires d’Azraël. Il était vrai que ce dernier ne manifestait aucun effort pour être d’une quelconque amabilité, et le faisait largement ressentir, quitte à jouer sur la patience de son interlocuteur.

- Je ne sais pas pour toi, mais lorsque j’agis dans le but d’avoir une récompense, je la négocie avant… Pas une fois que je me suis tapé tout le boulot et que je peux joyeusement me faire entuber par un commanditaire qui, pour l’instant, ne nous a en plus rien promis…

Concernant la fierté à retrouver de la part de son interlocuteur, c’était une autre affaire. Pas celle du réprouvé, certes. Mais au moins, il comprenait mieux l’ardeur que ce dernier pouvait mettre à chercher de façon si déterminée ses assaillants. Et si, au cas présent, Azraël ne se sentait absolument pas concerné, il s’agissait d’un argument qu’il savait parfaitement entendre. En revanche, le reste de la discussion n’évolua pas du tout comme ce dernier l’avait prévu… Le jugement de son acolyte sur son comportement était juste. Peut-être ne s’agissait-il pas uniquement de la colère… Mais pour autant, il avait un mal fou à demeurer raisonnable. L’esprit ailleurs, plutôt vengeur, amer des derniers événements qui pouvaient s’être produits depuis quelques temps sur le Libertad, cette sensation d’impuissance qui ne cessait de s’amplifier… Le réprouvé poussa un léger soupir, tandis que la rage ne faiblissait pas dans son regard.

- J’ai des raisons personnelles qui m’ont poussé à donner suite à cette escapade. Je doute que tu puisses les estimer si facilement. Quant à céder à mes vices…

Ses poings se serrèrent à cette évocation, passablement agacé. Les résurgences de cette double identité qu’il avait en lui de par sa race pouvaient s’exprimer beaucoup trop facilement. Il en ressentait la faiblesse à chaque instant. Et si, jusqu’à présent, il avait pu penser ne pas devoir pouvoir contrer cette nature ingrate, aujourd’hui, il ne parvenait plus à s’y résoudre. Qu’un inconnu le lui balance au visage en ayant passé à peine quelques heures ensemble et en pouvant pratiquement compter le nombre de mots… Il avait davantage de difficultés à s’en remettre…

- Je t’emmerde. Occupe-toi de tes affaires… grogna le réprouvé. Concentrons-nous sur cette saloperie de récompense.

La discussion prit, fort heureusement sans doute, fin. Un cri les interrompit, tandis qu’un enfant désigna le vide devant eux. En apprenant la mort de l’un des gosses et le reste s’enfuir à tire d’ailes, Azraël ne put s’empêcher de sourire, désabusé.

- Bah alors, ça te fait rien de voir une partie de notre rétribution disparaître ?

Le côté angélique de son âme ne semblait aujourd’hui pas disposé à s’exprimer, puisqu’aucun sentiment de tristesse ne sembla s’emparer de son âme. Les galères et assauts du Libertad avaient également eu le don d’anesthésier une partie de l’empathie que l’homme pouvait ressentir, notamment concernant les monnaies d’échange. Toutefois, sans le souligner, il félicita intérieurement son comparse concernant le réflexe qu’il avait eu en empêchant le principal intéressé de fuir également. Néanmoins, ces félicitations silencieuses furent de courte durée. Il lui proposer de fuir ? Lui aussi ?!

- Dis-moi, t’as remarqué que, contrairement aux gosses, j’ai pas 15 ans ? Il y a une chose ici, oui. Mais il y a un groupe de bandit qui cohabite avec… Y a pas de raisons qu’ils s’en sortent et pas nous.

Cette fois, c’était sa propre fierté qui était en jeu. Non pas immédiate. Relever le défi de cette caverne en soit ne lui apporterait pas le prestige désiré. En revanche, revenir à bord du galion après avoir fui lâchement tel un enfant apeuré… Jamais ! Cette solution n’en était pas une… Aussi, sans attendre, il se reprit leur incursion, peu décidé à pardonner à son allié ce nouvel affront. Dzaal semblait être du même avis, ou du moins, Azraël le supposait. Cette route reprit alors dans un silence brisé cette fois par des murmures, puis des voix distinctes… Les mercenaires et le magicien… Instinctivement, le réprouvé attrapa le fils du captif pour lui bâillonner la bouche avec sa main et écouter la discussion. D’un signe discret, Azraël indiqua à Dzaal de s’éloigner légèrement pour rester dissimuler par les rochers sans lâcher situé le gamin entre ses bras.

- Au moins, cette fois, la situation est claire… Le magicien est vivant, il y a un monstre, et neuf ennemis… Je ne sais pas quelles sont tes capacités de combat, mais je doute sincèrement que nous puissions faire face à l’ensemble du groupe uniquement à deux… Lui, tu es d’accord tout de même pour pas le considérer comme une force à l’heure actuelle…

Il avait désigné l’enfant sans se préoccuper de ce que ce dernier pouvait penser de leurs échanges.

- Nous avons deux solutions possibles… Soit retrouver cette bête avant eux, ou au moins la localiser pour qu’elle puisse nous « aider » involontairement, en éliminant une partie du groupe avant qu’ils n’utilisent les pouvoirs du magicien… Soit, nous créons une diversion, et nous divisions le groupe pour arriver à nos fins… Evidemment… je suis ouvert à toute autre proposition…

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Jeu 06 Oct 2016, 15:35



Il était des aventures où l'esprit d'équipe comptait plus que tout. Où la nécessité de s'entraider autant moralement que physiquement était un atout majeur pour la réussite d'une mission et la fierté de l'avoir mené à bien. Où la confiance était primordiale pour sortir vivant de certaines situations. Et en cet ultime instant où se dévoilait presque la fin de l'affaire... c'était chacun pour soi.
C'était décidé, si le Démon avait la possibilité de jeter Azraël dans la gueule de l'ennemi après qu'il ait bien servi... alors il n'hésiterait pas. Mais pour le moment, son partenaire de fortune voyait juste : deux et quart contre le reste des brigands n'allait pas être une partie de plaisir.

Dzaal jeta des regards alternés entre le groupe et le baby-sitter du gamin. Une autre proposition ? Là, tout de suite, aucune ne lui venait en tête. Mais la bonne nouvelle était qu'ils étaient tous vivants pour le moment. Le Démon joua de la mâchoire tandis qu'un cri assourdi retentit. Le vieux venait de se prendre un coup de poing pour avoir tenté, visiblement, de se libérer. Pas maintenant, pas maintenant... Craque pas maintenant. Dzaal ramassa alors un caillou, hésitant encore sur la méthode à adopter. Oh, et puis au diable la logique, il fallait agir. Il allait jeter la pierre quand il se figea. L'ombre massive de quelque chose venait de se mouvoir sur la paroi d'en face. Se mordant la lèvre inférieure, le doute le submergeant quant à savoir si rebrousser chemin était une alternative envisageable, ses yeux croisèrent ceux d'Azraël. Ils ne pouvaient pas se défiler maintenant.

Plus que la récompense, c'était la curiosité qui le força à lancer son caillou en direction de la roche maintenant éclaircie.

Le bruit créa du remue-ménage là-haut et si certains reculèrent de quelques pas, d'autres plus téméraires ou inconscients se précipitèrent pour voir ce dont il s'agissait, jusqu'au bord de la falaise. Le Magicien fut relevé de force, et lui-même se tint prêt. Ses jambes étaient-elles en train de trembler ? Bon, voilà la bête - ou sa fausse présence - qui allait les aider, il ne restait plus qu'à diviser le groupe... Un autre jet de pierre à l'opposé cette fois les fit faire volte-face. Puis un autre les fit retourner vers le précipice qui bordait leur camp. Inconsciemment, chacun se répartit un côté d'observation. C'est à ce moment que choisit le Démon pour alerter le Magicien de sa présence. Celui-ci resta interdit quelques secondes. Sûrement trop longtemps. Un des individus suivit son regard et croisa celui de Dzaal.

Une montée d'adrénaline empourpra ses joues et un regard discret vers ses compagnons de terrain leur intimèrent... de faire quelque chose. C'est l'initiative du Magicien qui déclencha l'action. Une lumière blanche frappa l'inconnu avant qu'il ne donne l'alerte, et l'envoya dans le vide dans un cri infernal. Pendant ce temps, Dzaal avait ramassé quelques cailloux de la taille de son poing qu'il jetait maintenant à la tête des brigands. A court de munition, il sortit sa lame et observa Azraël.

- On opte pour la manière brute...?

Le Démon sortit de sa cachette en dégainant son arme, arriva à hauteur du plateau où s'était installé le camp, s'étala de tout son long en lâchant son arme et cria une injure qui claqua aux oreilles d'un des hommes qu'il avait réussi a touché au crâne. Il eut à peine le temps de rouler en emportant l'homme inconscient sur lui qu'une hache abattit sur le cadavre. Celle-ci fermement plantée dans les chairs, Dzaal tenta de repousser la masse du corps, mais c'est un éclair blanc qui l'en libéra, tandis que le mort s'envola dans les airs.

Le Magicien fut assommé afin qu'il ne leur nuise plus, mais il restait encore quelques individus, et pas les plus sympathiques... A aucun moment le Démon n'avait pensé à ses comparses, trop occupé à vouloir agir. Il avait pensé que la magie du quadragénaire allait les aider. C'était sans compter qu'il était exténué, et facilement mis hors d'état de nuire. D'accord, il s'était trompé... Du coup, ils n'étaient plus que deux contre un groupe certes réduit mais toujours supérieur en nombre.


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Jeu 10 Nov 2016, 23:28


Sauver un magicien

L’alerte était donnée, de tous les côtés à présent, les bandits se manifestaient. Ils avaient été repérés, grâce à la merveilleuse intervention de son allié… Agacé de se retrouver déjà en charge d’un enfant qu’il ne souhaitait pas garder à ses côtés, voilà qu’à présent, l’homme, ce fameux Dzaal, censé être le plus mature des deux garnements, voilà qu’il se présentait directement, avec aussi peu de discrétion que possible face aux mercenaires.
Le nombre, la potentielle victime, le monstre qui rôdait dans les couloirs… Tout n’était que danger… Si le réprouvé souhaitait faire ses preuves, et apporter de quoi rendre fier la rouquine du Libertad, se livrer de la sorte dans le cadre d’une mission suicidaire… « On opte » ? Ahuri, Azraël fixa son interlocuteur, les yeux exorbités.

- Est-ce réellement un choix à présent ? C’est pas cette simple attaque qui va nous faciliter les choses… Merci pour cette intervention magistrale…

A son tour, le réprouvé dégaina son épée, et poussa le gosse qui ne cessait de fixer son père, visiblement apeuré par son état. Le bougre affichait une faiblesse effarante. Et pourtant, le vieil homme n’eut cure de sa santé, et intervint pour sauver le démon qui, sans même attendre la répartie d’Azraël, s’était élancé vers l’un des hommes au moyen d’une hache. Usant de sa magie, le magicien fut neutralisé d’un violent coup sur la nuque, ce qui poussa le jeune enfant à pousser un hurlement déchirant. D’un mouvement brutal, le pirate éjecta le garçon au sol, et chercha à l’intimider.

- Ne t’avises plus de parler encore une fois… Si tu veux pas te mettre plus en danger, ou aggraver le cas de ton père, c’est clair ?

En soit, le sort du gamin ne lui importait aucunement. En revanche, une nouvelle fois, si l’attention se portait principalement sur son allié temporaire, tout cela arrangerait nettement le pilote. Malgré son attention, Azraël se prit un coup d’épée de l’un des mercenaires dans l’un de ses bras… Il grogna difficilement et tenta de riposter maladroitement, compte-tenu de son membre écharpé. La mâchoire serrée, le réprouvé échangea quelques passes avant de parvenir à planter sa lame dans le corps de son agresseur.

- Tout ça pour une récompense quasi-inexistante…

Azraël grogna quelques jurons courant sur le pont du galion et tenta de s’extirper plus ou moins discrètement. Après tout… Dzaal s’était lancé dans un assaut endiablé, et c’était bien lui qui était à l’origine de tout ça… Même cette attaque… Autant qu’il en assume seul les conséquences… Et si lui pouvait de son côté s’en sortir, ou du moins tenter, compte-tenu des complications actuelles, il le ferait sans hésiter. D’un geste, il incita le garçon à se déplacer pour s’orienter vers la sortie.

- Viens… On y va..
- Je… Non… Mon père.. .Je ne peux pas le laisser là…
- Tu veux le même sort que lui, c’est ça ?
- Non.. Mais pourquoi ? Pourquoi vous nous avez aidés si c’est pour abandonner si vite, à peine face à une légère difficulté… Vous êtes lâche…

Le gosse tremblait, mais ce n’était rien comparé à la lueur de colère qui brillait ardemment dans le regard d’Azraël. Un lâche ? Venant d’un adolescent même pas sorti de la puberté ? Il saisit ce dernier par le col, ses origines démoniaques ne lui donnait qu’une seule envie : laisser libre court à cette colère sourde et éliminer l’opportun. Tout ceci était en parfaite contradiction avec cette compassion angélique qui se dessinait derrière son masque d’amertume. Après avoir croisé le regard de l’enfant, il finit par le relâcher soudainement, comme s’il ne s’agissait que d’une gêne. Pourtant, un changement s’était opéré dans son comportement. Lâchant un soupir, le pilote finit par fixer son frêle interlocuteur et tentant de se faire un garrot dans le bras. Le mercenaire ne l’avait pas raté..

- On va voir ce qu’on peut faire… Dzaal a l’air de faire diversion… On va essayer d’en profiter pour emmener ton père. Tente de faire du bruit un peu plus loin, et de rester caché, le temps que je le sorte des griffes des bandits.

Apparemment étonné mais ravi de ce soutien inespéré, l’adolescent acquiesça d’un signe de tête puis s’élança dans les dédales de la grotte pour obéir au plan d’Azraël. Il ne fallut attendre que quelques secondes avant qu’un autre malfrat ne soit attiré par le bruit du garçon. Le réprouvé poussa un dernier soupir.

- Plus que cinq…


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Jeu 10 Nov 2016, 23:34


Sauver un magicien

Cinq hommes… Face à lui et son bras écharpé, peut-être était-il possible de prendre en compte Dzaal… Azraël le voyait se battre correctement, mais le manque de confiance qu’il ressentait envers les gens, et en particulier en se trouvant sur le territoire dévasté, ne pouvait que l’incitait à une méfiance certaine, et à percevoir son allié temporaire comme un ennemi certain. Pour autant, sa seule présence avait le mérite, dans l’instantané, de réduire les assaillants.

Une dernière pensée se dirigea vers la Capitaine du Libertad. Quitte à perdre la vie dans un combat, il aurait préféré que ce soit pour celui de la rouquine. Amer, son regard sur le vieil homme gisant sur le sol ne fut pas tendre, mais n’altéra pas sa prise de position précédente. La lame au poing, il s’imposa au milieu de cette petite arène tandis qu’un des bandits s’affairait à présent autour du démon.
Plus que quatre… Les chances de s’en sortir demeuraient inexistantes… Avec l’énergie de l’homme qui n’a plus rien à perdre, le réprouvé se présenta face à ces derniers.

- Enlever un vieillard, en étant si nombreux… C’est… Desespérant. Et inutile.
- Et venir ici seul, ou presque… C’est sans doute plus utile ? railla l’un des individus.
- Sans doute pas non, j’ai d’autres buts qui m’animent.
- Comme c’est étonnant, tu seras surpris d’imaginer que nous aussi…

Un rugissement de la bête qui occupait la caverne résonna au point d’en faire vibrer les parois. Effarés, la plupart d’entre eux se regardèrent avant de rire plus ou moins.

- Notamment, ce monstre, sans ce gars, on n’avait aucune chance de l’avoir…

Azraël eut à peine le temps de lever un sourcil, surpris, que l’un des bandits s’élança sur lui. De son bras valide, il parvint à le stopper, avec déjà, des difficultés croissantes… Si le premier assaut était déjà difficile à parer.. Que pouvait-il attendre de la suite ? Ses adversaires n’avaient pas manqué de remarquer cette faiblesse. Et le chef du groupe ne prit même pas la peine de se mêler à l’échange de coups, et se contentait d’orienter ses hommes qui encerclaient Azraël. Ils finirent par réussir à le stopper en arrêtant son bras blessé. Deux d’entre eux le canalisait, alors que le dernier rapprochait sa lame du ventre de ce dernier.
Pourtant… jamais la lame n’atteignit son but. En effet, d’un coup, son bourreau s’effondra sur le sol, la gorge tranchée. Alors que tous avaient les yeux écarquillés face à cette victime, un visage familier apparut. Un visage que le réprouvé se serait bien passé de voir dans des circonstances pareilles.

- Qui eût cru qu’un jour, ce serait à moi que tu devrais ta vie ? N’est-ce pas là une belle preuve de l’ironie du sort ?

Tsakiel, le second, l’Alfar, son rival… Il était là… Profitant de l’effet de surprise, ce dernier ne s’arrêta pas là et s’attaqua à l’un des contrebandiers qui maintenait toujours le réprouvé. En grognant de douleur, celui-ci dégagea son bras pour finir par mener une ultime attaque contre le dernier des sous-fifres.

- Qu’est-ce que tu fous ici, Tsakiel ?
- Etrange façon de remercier ton sauveur, j’attendais un peu plus de reconnaissance de ta part. J’ai même l’impression que la fréquentation de notre rouquine préférée altère ton langage…

Un sourire narquois se dessina sur son visage, pertinemment conscient des griefs que le réprouvé lui reprochait.

- Tu n’as pas répondu à ma question…
- Et ton sens des priorités, mon ami ? Qu’en fais-tu ? Préfères-tu demeurer dans cette condition insupportable de victime ? Je ne l’aurai pas supporté pour ma part…

Faisant allusion au combat qu’ils devaient mener, Azraël serra les mâchoires et élimina rapidement sa cible, tandis que Tsakiel faisait tomber la sienne. Le chef des brigands, dépourvu de toute troupe, n’attendit pas son reste, et préféra déguerpir, laissant là ses hommes toujours aux mains de Dzaal. Essuyant sa lame sur le corps d’un de ses adversaires, l’Alfar se tourna vers le pilote.

- Alors ? Que fais-tu ici ? Tu préfères donc porter secours à ce type de débri inutile au lieu de ta belle et douce amie… Tu m’étonnes…

De la pointe de son arme, le corps du magicien avait été montré du doigt, ce qui fit légèrement réagir le réprouvé.

- Il me semble que c’est bien toi qui avait indiqué que Lilith n’avait pas besoin d’aide. Tu me permets donc de faire ce que je veux. Ta présence ici est plus qu’étonnante.
- Azraël… Si tu cherches à être discret, permets-moi de te dire que, de toute évidence, les aether n’ont pas jugés bon de te pourvoir de cette qualité…

Haussant les épaules, le jeune homme se pencha sur le magicien qui reprenait conscience douloureusement.

- Où est mon fils ?...

Mal à l’aise, face à un mourant qui, de toute évidence, paraissait dépourvu de la moindre mauvaise attention, Azraël répondit d’une voix enrouée

- Quelque part… Dans la caverne..
- Il faut le retrouver… La bête… Il ne doit pas rencontrer la bête…

Un nouveau rugissement manifesta l’urgence de quitter les lieux, et eut sans doute le mérite de ramener l’adolescence aux côtés du petit groupe. Fou de joie, ce dernier se jeta sur son père pour le prendre contre lui, et, malgré d’émouvantes retrouvailles, aucun des deux hommes du Libertad n’y parut sensible. Même pas lorsque le magicien se mit à cracher du sang et chercha à attirer le regard du réprouvé.

- Je… Je ne survivrai pas. Sortez d’ici… Emmenez mon fils… S’il vous plait..
- Papa… Non…
- Il le faut… La bête est là… Mon village est trop pauvre pour remercier un homme aussi charitable que vous…

Un fin sourire se dessina sur les traits moqueurs de l’Alfar, dépourvu de la moindre compassion relative à la scène. Le magicien tendit un talisman au réprouvé.

- Ceci… Ceci est pour vous… Vous êtes un homme bien… Sauvez mn fils… S’il vous plait…

Perturbé, Azraël saisit alors le bijou que lui tendit le vieillard tandis que ce dernier s’éteignait définitivement, emporté par Ezechyel. Les pleurs de l’adolescent et le bruit plus présent de la bête des cavernes ne l’alertèrent même pas. Ce fut une nouvelle fois Tsakiel qui le sortit de sa torpeur et l’incita à sortir aussi rapidement que possible. Si son regard se porta sur Dzaal, l’Alfar prit les choses en main sans hésiter.

- Veux-tu définitivement mourir en sauvant la veuve et l’orphelin ? Ou te décides-tu à te dire que ton heure n’est pas venue ?

Une courte hésitation traduisant la fragilité des réprouvés se manifesta avant qu’il n’attrape violemment le gosse pour l’emmener jusqu’à la sortie, au pas de course, en raison des hurlements qui retentissaient à présent.

- Petit… Tu devrais rentrer dans ton village… On a rien pu faire pour ton père… T’auras au moins pu lui dire au revoir…

Sans certitude d’avoir été vraiment compris par le gosse, Azraël finit par se détourner du petit pour reprendre la route avec l’Alfar, tout en serrant la relique dans sa main.

- Ce sera une belle aventure à raconter aux hommes, n’est ce pas, Azraël ?
[/color]- Je ne crois pas, non. Il vaut mieux oublier… Regagnons le galion… Lilith reviendra bien d’elle-même oui… Et en silence…

Tsakiel observa un court instant le piolet, un sourire mystérieux sur les lèvres avant de s’exécuter sans un bruit.



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Sauver un magicien [PV Lilith-Azraël]

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