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 [LDR Bélua] Ashara, la Lune soit louée

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Ven 02 Sep 2016, 21:05



Ashara, paix sur l'Arbre-Tanière


L’air était étonnamment frais ce soir-là. Pour une fois, il n’était chargé ni de cris, ni de pleurs, et les querelles qui échauffaient les sens s’étaient tues en même temps que l’angoisse d’un peuple sans refuge. Ce soir, tous les béluas de l’arbre tanière allaient fermer les yeux dans l’environnement protecteur de leur nouvelle Dhitys, et rendaient grâce à la Lune pour ce présent merveilleux qu’ils avaient appelé de leurs prières et de leurs vœux depuis que leur précédent foyer leur avait été enlevé.
Lentement, les béluas s’étaient approprié Phoebe'arà. Les plus téméraires n’avaient pas tardé suivre le chemin tournoyant des racines qui menaient vers le cœur de l’édifice, bientôt suivis par la plupart des enfants de Phoebe présents. D’autres, plus rares, furent tellement émerveillés par ce qu’ils avaient découverts qu’ils furent incapables de bouger, les yeux rivés vers la canopée que l’arbre refuge perçait sans peine. C’était là un jour qu’ils garderaient en mémoire pour le reste de leur vie.

Njal de Clairelune, Totem du Loup, était arrivé sur les lieux avec une partie de son clan. Il avait été prévenu par l’un des nombreux louveteaux qu’il avait envoyé aux quatre coins de la forêt pour trouver ce qu’avait annoncé le rêve-argent, et il ne lui avait pas fallu longtemps pour envoyer un signal au Totem une fois que les premiers béluas étaient parvenus à trouver ce qu’ils cherchaient. La nouvelle s’était répandue rapidement dans la forêt, comme portée par le vent et les chants des oiseaux. Njal, de par sa position, avait des considérations autres que celle du commun du peuple animal. Dès qu’il fut arrivé sur les lieux et après quelques secondes de contemplation, il se tourna vers l’un des louveteaux.
« Svard, va prévenir la reine. »
Le jeune loup acquiesça respectueusement et s’élança vers la forêt.
Les béluas commençaient déjà à gravir les escaliers improvisés que Phoebe'arà  semblait avoir développés pour que le peuple animal puisse circuler entre les étages. Njal fit signe à son clan de les rejoindre et de commencer l’exploration. Il souhaitait avoir un rapport clair et précis à faire à Mélinda lorsqu’elle arriverait. Il souhaitait en outre pouvoir lui indiquer une salle qui accueillerait son trône et le siège de son conseil.
Tandis que les loups remontaient lentement les allées parsemées de canaux de sève scintillants, Njal fut témoin de la première chute. Un bélua imprudent s’était penché au-dessus du vide et venait de glisser, le projetant vers le sol. Le Totem du loup se concentra un instant, espérant utiliser sa magie pour rattraper le malheureux, mais il semblait que l’arbre ne le laissait pas modifier sa structure. Ce fut donc avec un certain étonnement que le Totem vit des lianes et des branches couvertes de feuilles jaillir des abords des passerelles pour venir stopper la chute du bélua. Lentement, l’amas de feuilles se déplaça et y déposa le fils de la Lune, aussi surpris de ce qui lui arrivait que tous les témoins de la scène. Njal sourit en effleurant l’écorce d’une rambarde improvisée. Cet arbre était vraiment un présent merveilleux.

Alors que la plupart des béluas se réfugiaient petit à petit sur les passerelles, Njal continua de gravir les escaliers, de plus en plus rares et étriqués, qui menaient vers la cime de l’arbre. A mesure qu’il avançait, c’était comme si le bois se façonnait pour lui offrir un passage. Ce ne serait que plus tard que les béluas comprendraient que l’arbre ne laissait que les plus valeureux accéder aux étages les plus hauts. Ce fut ainsi qu’après une ascension difficile, Njal découvrit ce qui deviendrait la salle du trône. Occupant à elle seule la quasi-totalité de l’immense plate-forme qui composait l’un des derniers étages, elle était naturellement décorée par les courbes arabesques que dessinaient les branches qui dessinaient le toit. Le reste de l’arbre était fait de formes assez esthétiques, telles que la naturelle savait construire, mais c’était comme si elle avait fait un effort tout particulier pour ce lieu. Les murs étaient lézardés de lierre aux formes soignées et de poutres massives du plus bel effet. Le sol s’affaissait légèrement sous chaque pas du Totem, semblant accompagner ses pas avec délicatesse tandis qu’il marchait vers le trône. Ce dernier, situé au fond de la salle, avait à lui seul de quoi convertir n’importe quel sceptique. Qui aurait pu douter que ce majestueux siège de branches et de feuilles n’avait pas été placé ici dans le but précis d’accueillir le pouvoir bélua ? Njal ferma les yeux, imaginant la satisfaction de la reine quand elle découvrirait sa nouvelle salle du trône. Tout semblait presque trop parfait, et le peuple animal n’était qu’au début de ses surprises.

Explications


Bonjour  (:PIKACHU:)

Voici le dernier volet de notre trilogie de LDG sur l'Ashara ! Les béluas prennent possession de l'arbre-tanière et s'y installent progressivement. Tandis que le peuple animal occupe les plate-formes les plus basses, les Totems découvrent ce qui sera le siège de Beryas, le nouveau palais, avec une salle du trône flambant neuve !

Pour vous inspirer, Vanille a posté la description ici !

Arrivé avec ceux qui ont découvert l'arbre ou un petit peu plus tard, libre à vous d'explorer cette nouvelle cité, d'y installer votre futur chez-vous, ou de tenter d'accéder à la salle du trône (niveaux III+). Profitez en pour vous approprier les lieux et soyez fier d'avoir été l'un des premiers à y être entrés ! #jyétais

Une fois la trilogie terminée, la vie reprendra doucement son cours chez les béluas : nous avons une nouvelle capitale, les tensions entre les sangs purs et les sangs mêlés persistent...
Peut-être à bientôt pour de nouveaux LDR !

Vous avez jusqu'au 30/09 !  nastae

Gain(s)



Pour 900 mots : Un point de spécialité
Ou bien : Une passerelle rien qu'à vous (ou votre clan) à l'intérieur de Phoebe'arà, où vous pourrez installer votre demeure, vos activités et même un hamac suspendu au dessus du vide, les enfants adorent.

Pour 1300 mots :
Pierre de rappel : Lorsque vous prononcez le nom de Phoebe'arà en tenant cette pierre, vous et tous ceux qui vous touchent êtes immédiatement transportés en sécurité dans l'arbre-tanière (pas d'utilisation sur les PJs sans accord préalable).

Pour 450 mots de plus, soit 1450 ou 1750 : un point de spécialité en plus

RP EVENT ! Vous pouvez attribuer +1 à Sympan ou -1 aux Aetheri (et c'est tout, pas l'inverse, puisque c'est un RP pour la race des Béluas qui est Pro-Sympan et que la Cité est un cadeau de Phoebe ^^)


Récapitulatif des Gains



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Dim 04 Sep 2016, 23:47

Ashara, la Lune soit louée.


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Par-ci, par-là, les rumeurs allaient de bon train. Dans les tavernes et dans certaines auberges, on ne parlait que de ça. Une nouvelle capitale pour nous, les Béluas. J'avais entendu parler d'une chasse au nouveau chez nous, je ne pensais pas qu'on la trouverait. Je n'ai pas participé aux recherches, car, à mes yeux, c'était comme courir après des chimères, un but louable, remplit d'espoir, mais impossible à réaliser. Mais nous savons tous que les rumeurs, tout comme les légendes, sont basées sur des faits concrets, une part de vérité. La seule façon de connaître la vérité, c'est de vérifier par soi-même.

L'avantage de fréquenter les tavernes, c'est que les informations viennent facilement à vous si vous savez écouter. Le lieu me fut ainsi communiqué de la façon la plus simple qui soit. Je rassemblais rapidement mes affaires, l'arbre se trouvait à deux lunes de ma location, ce qui était un court voyage. J'enfilais donc mon masque, mon chaperon et je pris la direction d'Ashara, guidée par mon Loup. La réalité était que mon compagnon n'avait pas besoin de me guider. Des caravanes de marchands ainsi que d'autres membres de ma race se dirigeaient dans la même direction que moi. Au moins, le voyage se ferait en sécurité, ce qui rendrait les nuits moins pénibles et accessoirement moins froides.

En parlant du voyage, il fut assez agréable. La journée, nous marchions ensemble dans une même direction. Bien entendu, le convoi était composé de sang-mêlé et de monstres, les tensions n'étaient palpables que la nuit lorsque certains avaient abusé d'alcool. Je supposais que c'était toujours comme ça lorsque de grands groupes voyageaient. Quoi qu'il en soit, j'ai eu la chance de profiter des conversations d'un bon nombre de Béluas. Beaucoup voyaient en cette découverte de l'espoir, un rêve. Certains voyaient ça comme un nouveau départ, pour eux, mais aussi pour la race entière. C'était l'occasion de renouer les liens entre les sang-purs et ceux des classes plus basses. De mon avis, c'était peine perdue. Nous sommes et resterons sauvages. Comment pourrais-je laver mon nom si nous étions placé sur le même pied d'estale ? Je n'avais plus qu'à espérer qu'Ashara donnerait une opportunité de faire redescendre une bonne fois pour tous ces " nobles" de leur tour d'ivoire.

Après finalement trois lunes, le convoi arrivait à destination. L'ambiance s'est immédiatement fait ressentir. Les lieux étaient animés, rempli de Béluas, mais aussi quelques curieux qui étaient venu admirer l'arbre sacré. Les enfants jouaient comme ils le pouvaient. Certains marchands avaient dressé leurs échoppes tandis que des tavernes de fortunes s'étaient dressées dans les plaines.

- Il y a tant de mâles qui préfèrent se saouler que d'aller à la chasse. Les temps ont bien changés.

- Mon Cher Okami, le temps est à la fête, aux festivités. Tu peux laisser ça à ses pauvres gens, non ?

- Il faut mériter le repos, jeune Maitre. N'avez-vous pas retenu mon enseignement ?

- Pour toi, il n'y a rien d'autre que la chasse. Tu sais très bien que les miennes, bien qu'étant aveugle, sont toujours couronnées de succès. Je ne peux mieux suivre ton enseignement.

Il ricana comme à son habitude avant de me laisser en paix. Je pris soin d'aller m’installer dans une de ces tavernes improvisées afin de prendre un peu de repos. Les herbes que j'ai échangées dans cette ville elfe m'avaient rapporté un nombre correct de pièces d'or, ce qui allait me permettre de profiter pleinement des lieux.
Je m'installais donc avant de commander une pinte d'hydromel qui me serra rapidement servie. Les conversations allaient de bon train. Si certains semblaient heureux, ce n'était pas le cas de tout le monde.

- Il se dit que beaucoup d'entre nous ne peuvent pas accéder au tronc afin d'avoir un logement. Tu as vu la taille de ce camp au pied de l'arbre ? Les gens vivent comme ils peuvent là-dessous.

- Et alors ? C'est ce que l'on fait de mieux, non ? Un bon nombre de ceux qui sont là, c'est parce qu'ils le veulent bien. On n'aime pas tous rester dans des maisons bien propres pour aller se vendre comme de la marchandise. La vie à la belle étoile, c'est ce que nous sommes.

- Je ne suis pas d'accord. On a évolué, nous avons aussi le droit de vivre dans un endroit agréable. Ce n'est pas parce que les monstres sont... Différents qu'ils ne méritent pas la même chose que les autres.

- Parle moins fort, mon ami. Tu t'engages sur un chemin pentu. Ce n'est pas le moment pour ça.

Le peuple semblait enfin se réveiller, ce qui était une bonne chose. Une nouvelle capitale, un nouveau chez nous et peut-être quelqu'un d'autre sur le trône. Ce serait le moment rêvé pour avoir enfin quelqu'un qui s'occupe de nous tous et qui empêcherai cette pseudo-bourgeoisie de rabaisser tout le monde. Je finis ma pinte d'une traite, j'en avais assez entendu pour aujourd'hui. Ce qu'il me fallait, c'était du repos. Je rassemblais donc mes affaires afin de rejoindre le camp à côté de la forêt. J'y passerais probablement quelques jours, le temps d'avoir ma place dans l'arbre.              

Mots:926
Gain: Passerelle !
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Mar 06 Sep 2016, 15:52

「 Ashara, la Lune soit louée 」
Eärhyë inspira avec délice l’air ambiant, qui portait pour chacun une odeur différente. Le bonheur, la renaissance, la liberté, tant de notion en partie liées pour le peuple Bélua. La jeune femme, malgré ses inimitiés envers ses congénères, n’échappait pas à l’engouement que provoquait ce flot de nouveautés. En effet, elle avait subi bon nombre de moquerie durant son enfance, essuyé des échecs douloureux attirant la part de noirceur des autres sur elle, pourtant la blonde ne s’était jamais autant sentie en osmose avec son propre. Une communion les réunissait et les liait dans ce moment particulier, celui de la trouvaille d’un nouveau foyer, et Eärhyë venait à regretter ses envies de vengeance qui lui apparaissaient maintenant comme bien dérisoires. L’envie de partager et échanger avec les membres de sa race se firent davantage sentir et les regards de ces derniers sur elle valaient tous les pardons.
C’est donc dans cette atmosphère douce et chaleureuse, amicale, que la Bélua progressait dans la basse ville de ce qu’elle considérait, comme la plupart des gens qui l’entouraient, la nouvelle Dhitys. N’étant pas arrivée parmi les premiers de son peuple, certains congénères s’étaient déjà installés. La jeune femme fut donc surprise de ne découvrir seulement le visage des monstres de son peuple. Eh bien, ils ont peur de monter ou est-ce encore un système hiérarchique strict ? Eärhyë appréciait trop sa propre Liberté pour accepter ce genre de structure, toutefois elle ne fit aucun commentaire. S’il existait un clivage sévère entre les Monstres et les Béluas de Sang-Pur depuis les premiers temps, cette discrimination ne prendrait jamais fin tant que les plus ancestraux de leurs membres ne disparaîtraient pas. Autant dire qu’il faudrait beaucoup de temps et surtout une douce espérance pour parvenir à un tel résultat. Quant à la blonde, elle n’avait que peu de temps à perdre en de tells foutaises, raison pour laquelle elle s’empressa vers le tronc principal, le regard rivé vers les hauteurs majestueuses. Une pâle lueur diffusait des ondes paisibles en son cœur et, une fois de plus, Eärhyë fut surprise de se sentir chez elle, au cœur de ce territoire qu’elle avait au préalable rejeté. Il faut croire que tout le monde peut s’assagir, s’amusa-t-elle à penser, elle-même surprise par ce revirement de position vis-à-vis de sa race. A quelques fourrées de là, un Okatsune abaissait le museau vers le sol, écoutant les pensées de sa protégée avec une joie sincère. Elle avait trouvé le chemin.

Toute à son nez levé vers les plus hautes branches, la jeune femme ne put esquiver à la dernière seconde un des Monstres à la face écailleuse, probablement un lézard élevé au rang d’homme par la simple présence d’une morsure.
Hey, regarde où tu vas, blondasse ! rugit-il d’une voix rocailleuse qui fit frémir la maladroite. Tu devrais garder ta langue frétillante dans ta bouche, serpent putride. La réponse, aussi débile qu’elle soit, s’échappa avant même qu’Eärhyë ne prenne conscience de la teneur de son propos. Oups, n’eut-elle le temps de penser avant d’esquiver un coup rendu lent par la morphologie des plus massives. Si affronter un seul de ses membres n’aurait été qu’une pécadille sur sa route, un attroupement de Monstres se fit autour du lézard et la jeune femme se surprit à reculer, reconnaissant son infériorité. Heu… Les gars, ce fut un plaisir de vous rencontrer mais la curiosité m’appelle ! A un de ces quatre pour de nouvelles aventures avec Ryry la Blondasse ! Et la jeune femme partit au loin, serrant les dents en réalisant sa couardise. Seulement, le jour n’était pas au combat et si seuls les Monstres de sa race ne pouvaient s’en rendre compte, la blonde ne faisait pas – encore – partie de ceux-là. Assurée du fait que cette nouvelle ville était un cadeau de la Déesse Phoebe, la Bélua ne voulait ternir par une action malhonnête cette journée fabuleuse.

Dans sa fuite, la jeune femme prit le chemin des racines permettant l’ascension jusqu’aux premières passerelles. Elle ne savait pas encore ce qu’elle y découvrirait spécialement, cependant elle avait hâte d’y être. Dans la pâle lueur de la nuit, le spectacle n’en serait probablement que plus saisissant, et les rayons lunaires une douce caresse, telle la main d’une Mère heureuse pour ses enfants. Progressant lentement dans son ascension, la blonde savourait le paysage qui s’offrait lentement à sa vue, les pupilles brillantes. Outre les points de lumière scintillants au sol, indiquant la position des feux de camp des Béluas Monstres, les pâles lueurs des hauteurs contrastaient sensiblement, et l’âme d’Eärhyë brillait avec la même intensité que ces faisceaux lumineux. Toute à sa contemplation, elle fut bousculée par un groupe d’enfants riant aux éclats, elle n’en eut cure. L’impulsivité la caractérisant au mieux avait disparu pour laisser place à une sagesse plus mature. En elle, le Lynx ronronnait, influencé par les mêmes émotions que le Réceptacle.

Soudain, Eärhyë découvrit un coin tranquille, aux deux-tiers des hauteurs. Des murmures autour d’elle indiquaient que la salle du trône était encore loin au-dessus de leur crâne, la Bélua haussa les épaules. Si cette dernière appréciait l’endroit, elle se doutait que ses entrevues avec la Reine seraient rarissimes pour ne pas dire inexistantes. Alors être proche d’Elle était bien loin d’être une priorité. En revanche, cette passerelle tapa dans l’œil de la jeune femme. A moitié éclairée, l’autre moitié dans la pénombre, elle sied bien à ses exigences et ses multiples états de pensées, que celles-ci soient sombres ou apaisées. S’affairant tranquillement, la jeune femme égaya sa nouvelle demeure de quelques effets personnels, sans prendre la peine de demander la permission aux autorités quant à cette installation impromptue. Si cela gênait réellement, ils viendraient se charger de la virer de son chez soi. Fidèle, Eärhyê prépara également un petit coin pour Sîdh, au cas où l’envie lui prendrait de séjourner à ses côtés dans cette magnifique cité. Une fois satisfaite de son installation, la blonde sortit poursuivre son exploration dans les hauteurs de la ville. Au fur et à mesure de sa montée, l’Arbre-Maison gagnait en majesté et en sérénité, le tout conféré par un éclairage toujours plus intense et pourtant ô combien apaisant. Enfin, jusqu’à ce que la transe dans laquelle la jeune femme se retrouvait plongée sans même qu’elle s’en aperçoive explose par l’intervention des autorités déjà en place.
Vous ne pouvez aller plus loin, s’opposa calmement un des gardes. Et par quel décret suis-je éconduite ? s’indigna Eärhyë, son timbre tranquille trahissant une frustration mal contenue. Curieuse et libre qu’elle était, elle haïssait voir sa route barrée, pour quelques raisons que ce soit. Vous atteignez le trône dédié à la Déesse Totem. Les membres de classe normale ne sont pas habilités à pénétrer en un tel lieu cérémonieux. Je comprends bien. Et une fois encore, son acceptation la surprit. Ses yeux scintillèrent alors d’une lueur malicieuse tandis qu’une idée germait dans son esprit. Vous entravez mon chemin, alors assouvissez ma curiosité. Y’a-t-il quelque chose d’intéressant à découvrir au-delà du trône de notre Reine ? Le garde dansa d’un pied sur l’autre, comme si un besoin naturel l’empêchait de répondre à ses exigences. Mmmh ? Eh bien, disons qu’il semblerait qu’il y ait quelque chose, une autre pièce… Mais nous n’avons encore trouvé le chemin qui permettrait d’y accéder. Les pupilles de la blonde brillèrent d’envie. Se pouvait-il qu’une escapade nocturne l’amène à être la première à découvrir le secret de l’Arbre ? Ce serait trop beau pour être vrai. Et pourtant, Eärhyë prit conscience qu’elle venait de découvrir une activité pour s’occuper les prochains jours. Mademoiselle ? Le garde avait du apercevoir sa lueur intéressée. Hochant la tête pour le remercier de ces précieux renseignements, la Féline s’éloigna sans ajouter un mot. Des idées débordaient de son cerveau, à elle de les mettre en pratique.

Le temps filait doux sur l’Arbre-tanière et Eärhyë savourait la sensation d’avoir découvert un véritable foyer avec un bonheur qui l’étonna plus d’une fois. Paressant plusieurs heures d’affilées dans un hamac suspendue dans le vide, la jeune femme se découvrit un nouvel attrait pour les arts. Entre poésie et peinture, elle n’avait de cesse d’utiliser Phoebe ou Phoebe’arà comme Muse ou modèle. Pourtant, dans les méandres de son esprit accaparé, le souvenir de cette pièce secrète à trouver puis fouiller brassait ses pensées et titillait sa curiosité. Ainsi la blonde se leva un beau matin avec la ferme intention de devenir célèbre… Pfff, quelle idée, je divague encore… En réalité, la jeune femme souhaitait simplement ressentir l’indicible joie d’être pionnière dans cette prestigieuse découverte. Le cœur battant à tout rompre et les jambes frétillantes, la Bélua se lança à l’assaut de la cime de l’Arbre, prête à en découdre avec le premier qui oserait barrer la route à sa détermination. Vérifiant que sa dague coulissait bien dans sa botte fourrée, préparant quelques vivres au cas où que l’exploration s’éterniserait, et Eärhyë s’élança. Bien sûr, un barrage l’arrêta alors qu’elle gravissait les échelons, pourtant elle ne se découragea pas. Redescendant de quelques mètres, la jeune femme fit le tour du tronc central, immense, dans le but de tomber, un peu par hasard il fallait le reconnaître, sur une cache secrète, un passage qui permettrait l’ascension.

Et en effet, la découverte fut un pur hasard. La journée s’était écoulée et la jeune femme s’apprêtait psychologiquement à rentrer chez elle, bredouille. Si elle n’était pas pour autant découragée, elle était surtout agacée d’avoir perdu une journée sans trouver le moindre indice. Eärhyë redescendait les marches lorsqu’un rayon lunaire attira son regard. Tournant vivement la tête vers le mur, un passage à tout le moins discret attisa sa curiosité et la jeune femme accepta de bon cœur de soumettre son espoir à un dernier sursaut d’envie. Dans un noir quasi complet, la Bélua progressait par tâtonnement, sur le qui vive mais sans craindre la plus petite menace. Après tout, elle avançait dans les méandres de l’Arbre, cadeau de Phoebe en personne, la Déesse ne se serait pas abaissée d’y distiller du poison pour ses plus loyaux fidèles. Eärhyë avançait donc ainsi, montant, gravissant, s’essoufflant presque dans cet effort. Les murs semblaient enduits d’une matière poisseuse, collante, ce qui fit enfler le malaise de la blonde, qui détestait avancer en milieu clos. Elle déboucha enfin sur une pièce gigantesque qui lui coupa le souffle. Quelques chandeliers éclairaient la pièce, permettant ainsi de deviner l’utilité de l’endroit. Un lieu de culte. Le mystère quant à la foi en vigueur n’était pas bien épais. Eärhyë foulait le temple dédié à Phoebe, leur Déesse à tous, et un air grave et solennel dépeignit ses traits. S’approchant d’une haute statue, la blonde inclina d’abord la tête avant de ployer les genoux, s’accroupissant dans une posture qui ne laissait aucun doute sur ce qu’elle s’apprêtait à commettre : une prière pour la Déesse lunaire, la remerciant de ce précieux cadeau qu’Elle venait d’offrir à toute une race jusqu’à lors errante, et partagée. Tu auras toujours ma reconnaissance, et ma dévotion, furent ses dernières pensées.
Par une fenêtre en ogive, un rayon lunaire illumina une larme, porteuse de rêves à venir.



1861 mots
Gains : Pierre de rappel + 1 pt Magie
Event : +1 pour Sympan
Merci pour cette trilogie de LDR, c’était génial ! o/
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Ven 09 Sep 2016, 21:30

Andrzej n'avait pas fait partie de ce groupe d'intrépides qui, peu de temps après avoir récupéré du choc initial de l'émerveillement, avait entrepris l'exploration de cet immense arbre. Au contraire, il hésitait même à quitter ces petits groupes qui lui avaient permis de retrouver et même découvrir certaines saveurs de la vi, lui qui avait passé toute son enfance, presque sa vie, seul sur les routes, ne se liant que temporairement aux autres. Il s'était même découvert un certain goût pour la musique durant les chants nocturnes entonnés à la gloire de Phoebe et visant à chasser les mauvais esprits pour la nuit. Il dormait vraiment mieux au final. C'était pour toutes ces raisons qu'il ne voulait pas pénétrer l'immense tronc et envisageait encore moins le gravir pour atteindre les passerelles. La joie d'être en contact avec d'autres béluas dans le même état d'esprit compensait amplement l'excitation de la découverte et il n'était pas le seul dans ce cas car de nombreux campements restaient au pied du titan sylvestre. Malheureusement, toutes les bonnes choses avaient un début et une fin.

Alors que l'effervescence laissait place au calme, quelques tensions revenaient au goût du jour. Premièrement, après avoir désigné l'un des endroits les plus hauts comme salle du trône, toute une série de clans et d'individus avaient comme désir de s'établir au plus près de leur meneur et s'attirer ses faveurs. Des défis et autres joutes verbales eurent lieu non loin de la cime de ce qu'ils percevaient comme un nouveau territoire qu'il fallait partager. Ensuite, un effet de cascade eut lieu car tandis que les clans puissants et personnes influentes s'adonnaient à des luttes internes pour la possession du sommet, le reste des gens luttaient pour le tronc. Chacun tentait d'élire domicile sur une passerelle qui, selon des critères personnels, était intéressante. L'exposition au soleil, la superficie, l'altitude, l'épaisseur du feuillage voisin, la proximité avec les accès et même l'isolation sonore pouvaient faire partie de ces éléments pris en compte. Évidemment, il y avait toujours quelqu'un pour convoiter ce que l'autre possédait et très des disputes éclatèrent. Les vieilles tensions entre totems refaisaient surface et chacun tentait de convaincre les autres qu'il méritait la passerelle et pas son voisin. Une partie de ces habitations aériennes avaient été réservées pour les béluas ayant une certaine position hiérarchique ou pour services rendus. Une autre partie avait été réquisitionnée par les plus fort ou malin à renfort de menaces ou de promesses d'alliances. Enfin, le reste était à disposition du peuple, des quidams sans nom ni histoire, mais leur nombre dépassait amplement celui des passerelles libres ce qui eût pour conséquence de créer un mouvement de solidarité partagée. Les sangs purs faisaient corps non pas par envie de s'entraider mais bien par envie d'empêcher les sangs mêlés, ou pire les monstres, d'investir le tronc. C'était donc au pied de l'arbre que ces derniers s'installaient pour de bon.

L'organisation de l'occupation spatiale de l'arbre avait été rapide et efficace malgré son origine qui était profondément ancrée dans les clivages nés de l'esprit territorial de la race. Ces séparations entre les couches sociales remontaient à plusieurs centaines d'années et malgré cet espoir, Ashara, elle subsistait. Les quelques sangs purs qui donc étaient restés hors du tronc, tel Andrzej, était de moins en moins les bienvenus et toute la gaieté et les chants laissaient place à la suspicion et aux messes basses. Ne voulant pas gâcher le souvenir de ces bons moments, il préférait tenter sa chance au sein de l'arbre. Avec le cœur lourd de regrets, il prenait congé auprès des personnes avec qui il avait passé tant de temps, partagé de si bons moments et avec qui il s'était senti intégré socialement. Mais tout cela avait été balayé par une antipathie latente, une haine aveugle, des strates sociales triviales juste bonnes à diviser les faibles entre eux tandis que les plus puissants continuaient de régner, incontestés, sur des sujets qui ignoraient même qu'ils en étaient.

Fort heureusement pour lui, il faisait partie de ces quelques chanceux dont la place avait été gardée libre. Alors que le voyageur entamait l'ascension des marches, il se rendait vite compte que l'arbre réagissait à sa présence, à ses gestes, le bois était vivant. Sans perdre un instant de plus, il ôtait ses bottes qui comportaient des crampons métalliques sur la semelle pour ne pas blesser l'hôte sylvestre. Il avait l'impression que c'était Phoebe elle-même qui venait d'enserrer de ses bras, en quelques sortes, sa race entière. Quelle reconnaissance cela serait de la lacérer de manière négligente ? Après plusieurs minutes à gravir les marches, qui étaient agréables sous ses pieds nus, il arrivait enfin à sa passerelle. Quelques gardes, sous les ordres des têtes pensantes de la race, avaient été postés devant les ouvertures qui s'apparentaient à des portes pour empêcher les personnes mal intentionnées ou rongées par la jalousie et l'envie. Après avoir prouvé son identité, ce qui fut en soi relativement simple vu la popularité qu'il avait gagné lors de cette sadique épreuve mondiale, on lui donnait l'accès complet à ses quartiers. Il avait été émerveillé par l'arbre lorsqu'il avait remonté la rivière sauvage, il serait soufflé par cette passerelle et surtout la manière dont elle pendait au dessus du sol qu'il ne voyait même plus tant cela était haut.

Elle était complètement vide et il s'agissait en fait d'une sorte de grand hamac en guise de sol, avec quelques carpettes et tissus dans les tons bruns et ocres pour éviter de chuter à chaque pas, dans les trous, et des branchages feuillus en guise de murs. Quelques ouvertures de-ci de-là faisaient office de fenêtres et apportaient une clarté douce et bienveillante. S'appropriant doucement les lieux en marchant prudemment à travers la pièce, Andrzej rassemblait tout ce qui était mou ou confortable dans un même endroit pour faire office de lit. C'était juste un ramassis de coussins déposés au hasard et il se demandait comment il pourrait composer un cadre pour délimiter ce meuble, mais il se mit à sourire quand il se rendait compte de la bêtise de sa démarche. La pièce entière pouvait être un lit, c'était un hamac. Ensuite, il cherchait une solution pour déposer ses pièces d'armures et armes. Cependant, il n'y avait aucun meuble, et hors de question de briser des branches du mur pour les accrocher. C'était alors que, comme pour répondre à ses pensées, l'arbre s'animait et formait avec du bois une petite commode et un râtelier d'armes. Andrzej restait un instant étonné puis acceptait avec plaisir cet aménagement. Il sentait qu'il allait s'amuser en jouant à l'architecte d'intérieur. D'une pensée, lue ou ressentie par Phoebe'ara, le jeune homme faisait s'élever d'entre les branches plusieurs petites étagères sur lesquelles il pourrait poser les quelques livres et journaux qu'il possédait. En particulier ceux qui traitaient du naturalisme, de la qualification des espèces et autres documentation intéressante sur les créatures peuplant ce monde. Aussi, il élargissait certains espaces dans les feuilles pour laisser un peu plus de lumière et fermait une sorte de zone dans laquelle il envisageait d'entreposer les diverses plantes et fleurs recueillies dans ses périples. Ici, au sein d'un arbre, il pourrait en prendre soin. En tout cas, elles se sentiraient mieux ici que dans la chambre froide et sombre qu'il avait à la Coterie de Bois-Lune.

1302 mots
Gain : la pierre de rappel et -1% Aetheri
Merci parrain pour les LDR :D
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Lun 26 Sep 2016, 16:37

 Flamiche a les yeux rivés vers la Lue. Elle n'est pas seule dans sa contemplation : beaucoup d'autres béluas l'entourent, immobiles, tous absorbés dans une prière à la fois silencieuse et criante de reconnaissance. Derrière eux, un arbre immense peuplé de plus de béluas se nourrit des rayons lunaires. Cet arbre est innervé d'une magie puissante et protectrice des béluas. Son origine est mystérieuse. Certains disent que c'est Phoebe qui a insufflé un filon de sa magie dans l'eau des montagnes de l'Edelweiss enneigé. Ils racontent que cette magie, présente depuis des temps immémoriaux, a été réveillée par les larmes des béluas du monde entier. Qu'en tombant dans la terre, les gouttes de tristesse ont été transportées par Phoebe jusque dans ces eaux et que la Déesse a terminé son œuvre en faisant sortir une graine du plus profond de la terre. La graine se serait nourrie de l'eau sacrée pour devenir le magnifique arbre, ou plutôt appelé le Grand arbre de Dhitys, ou encore Phoebe'arà. Flamiche trouve cette histoire tellement magnifique qu'elle veut y croire de toute son âme. Elle n'est pas la seule à l'aimer : dans la Basse-Ville, ils sont des centaines à chanter cette histoire chaque jour.

Au moment où les béluas terminent leur prière, Flamiche entend le son d'un violon raisonner quelque part, puis un chant s'élever pour l'accompagner. C'est une célèbre ode à Phoebe qui commence et autour du musicien sont attirés des dizaines de béluas qui dansent autour de lui. Flamiche, solitaire de nature, s'éloigne du bruit pour retrouver la douce mélodie des forêts nocturnes. La bélua s'enfonce dans la forêt pour rejoindre l'emplacement de ses pièges. Dans quel état les retrouvera-t-elle ? La nervosité s'empare d'elle alors qu'elle s'approche. La bélua de Dhitys doit se nourrir par elle-même. Ses chasses ne lui rapportent que peu de nourriture, voire pas du tout quand d'autres béluas la lui volent. Dans sa découverte de la nouvelle Dhitys, la jeune bélua a autant perdu que gagné. Elle y a gagné une maison où les béluas sont en sécurité de l'extérieur, mais cette maison est désespérément vide pour elle puisque sa ''famille'' l'a quittée. En fait, les béluas-serpents avec qui elle a tant partagé n'ont jamais vraiment été sa famille. Leur totem n'était pas l'ours, ils étaient de sang-pur de surcroît, et n'ont en fait que toléré la présence de l'électron libre qu'est Flamiche. Quand ils ont eu le choix entre rester dans la Basse-Ville avec Flamiche ou monter au sein de l'arbre sans elle, ils n'ont pas hésité une seule seconde ; elle a à peine eu le droit à des adieux. Il n'y a que Tara, trop jeune pour comprendre le clivage entre les couches sociales, se omntre triste de leur séparation. Même Noa ne s'est pas retourné en la laissant toute seule.

Après une longue errance consécutive à la découverte de la nouvelle Dhitys, Flamiche a compris qu'elle devra mériter toutes les bonnes choses de la vie : un territoire, un clan, un confort. Pour l'instant, la bélua n'a pas réussi à se faire une place dans la communauté des béluas. Elle ne s'est pas trouvée d'utilité particulière ou de talent à exploiter. De toute façon, toutes ses pensées convergent vers la nourriture. Et quand elle trouve la cachette de ses pièges, la bélua fait face à une mauvaise surprise : ils ont disparu. Seule reste une cage bien cachée dans les fourrés et, heureusement, elle n'est pas vide. Un lapin est enfermé dans son piège. Ce soir, elle aura un maigre dîner, mais un dîner quand même. Mieux que rien...

De peur d'être dérangée dans sa préparation de repas, Flamiche va plus loin que d'habitude pour cuisiner tranquillement. Elle s'installe et commence à préparer le cadavre de lapin pour le rendre comestible. C'est sa... enfin, son ancien groupe de béluas-serpents qui lui ont appris comment faire. Même si eux ne cuisent pas leur viande, ce que Flamiche a toujours trouvé un peu débile. Perdue dans ses sombres pensées, la bélua vide le rongeur et allume un feu. C'est évidemment à ce moment-là que les choses prennent une tournure désastreuse. Dès que les flammes commencent à consumer le bois, elles s'agitent d'une façon qui n'a rien de naturel et se ruent vers les jambes de Flamiche.

FLAMICHE : Qu'est-ce que...?!

Alors qu'elle se débat pour éteindre son pantalon enflammé, une ombre passe rapidement derrière elle et son dîner disparaît. Le voleur court à toute vitesse vers la Basse-Ville.

FLAMICHE : Reviens ici !

Une course-poursuite s'engage entre le voleur et la victime. Le mécréant se débrouille, même dans le noir ! Flamiche peine à le rattraper alors qu'elle connaît cette partie de la forêt sur le bout des doigts. La bélua a faim et elle est prête à tout pour récupérer son dû. A tout. En désespoir de cause, elle lui jette sa seule arme : un couteau d'appoint, encore tâché du sang du lapin. Il décrit une trajectoire qui n'est pas celle qu'elle espérait évidemment... mais il rebondit sur une branche et termine sa course sur l'épaule de sa cible, tapant sur le manche. Le voleur pousse un cri et fait tomber le morceau de viande à cause du choc. Elle n'en espérait pas tant : elle court et, au moment où ce dernier se tourne pour récupérer la cible du vol, elle plonge sur lui. Elle atterrit juste à côté de la viande mais elle a plaqué la tête du voleur au sol, dans son élan. Ces réflexes de panique ont mieux arrangé les choses qu'elle ne se l'imaginait... alors que ce dernier tente de se relever, son sac tombe et de celui-ci sort un tas de pommes de terre. C'est une occasion inespérée qui se présente : Flamiche le prend avec le lapin et se taille en vitesse, avant que son ennemi n'ait le temps de se relever. Mais la lutte n'est pas encore terminée ! Alors qu'elle court aussi vite qu'elle le peut, certaine d'être tirée d'affaire, quelque chose lui aggripe la cheville et elle tombe de tout son long. Un peu sonnée, elle s'aperçoit qu'il s'agissait de quelqu'un lui l'avait attendue au passage. Et maintenant, il lui tenait tout le bas du corps, rendant toute lutte inefficace.

INCONNU : Elle ne peut pas bouger ! Prends la viande !

L'autre arrive et Flamiche voit des mains griffues lui reprendre son dîner. Elle se débat mais en vain. C'est pas possible d'avoir une telle poisse, vraiment ! La bélua ne pourra jamais manger à sa faim alors qu'elle se trouve dans le plus grand repère de sa race,  là où elle est censée être... quelle ironie. La rage lui donne une force sans pareille et pourtant, ça ne suffit pas. Il ne lui reste plus qu'une seule carte à jouer : la parole.

FLAMICHE : Si vous partagez la nourriture, je vous apprendrai à tendre des pièges et à préparer la viande !

Cette horrible main griggue revient dans son champ de vision. Elle sait ce qu'ils sont en train d'imaginer : des bons plats avec de la viande... les griffes du premier voleur soulèvent sa tête pour la relever vers le haut de son corps. Flamiche vomit presque en voyant le monstre qui la regarde. Il a une silhouette humaine mais le visage d'un rongeur. Ses lèvres sont normales mais deux dents proéminentes en ressortent. Il a des petits yeux jaunes et un nez qui... ne ressemble pas à grand chose.

MONSTRE : Tu peux écorcher un lapin mais pas soutenir la vue d'un monstre ? Allons-bon, tu nous seras inutile, une vermine toute faible comme toi...
INCONNU : Spir, calme-toi ! On ne pourra pas éternellement se contenter de nos plants de patates.

Et les deux inconnus se lancent dans une dispute sur le sort de Flamiche pendant qu'elle mange à moitié des pissenlits, sa chevelure rouge étalée sur la terre humide de la forêt. Cette situation ne la fait pas décolérer. Ah, si seulement elle avait le contrôle sur son totem ! Elle se serait transformée en ours e les deux abrutis se seraient enfuis comme des rats. C'est le cas de le dire. Malgré la haine qu'elle a envie de leur cracher au visage, Flamiche sait que son sort dépend d'eux. Elle doit se calmer et se montrer comme une alliée.

FLAMICHE : Je suis seule et je cherche à manger à ma faim, tout comme vous ! C'est en coopérant que vous ne serez plus obligés de voler !

Elle a du mal à parler puisqu'elle aspire des miettes de terre pas très agréables. Mais les deux la comprennent bien puisque celui qui tenait Flamiche enlève son poids et il tend la main à la bélua. Flamiche a la colère qui se lit dans les yeux, mais elle accepte l'aide et ramasse son lapin.

SPIR : Elle nous trahira à la première occasion, tu verras !
INCONNU : Elle ? Toute seule, contre nous deux ? Ne dis pas n'importe quoi. Il est farouche, mais il finira par accepter l'idée. De toute façon, il n'a pas le choix. Ma décision est prise.
FLAMICHE : Ouais, c'est ça. Il devrait s'estimer heureux de manger du lapin ce soir. Hein ?
INCONNU : Effectivement, tu devrais la remercier. D'ailleurs, mon nom est Warren.

Spir et Warren l'emmènent jusqu'au camp. Ils cherchent à obtenir beaucoup d'informations sur Flamiche, histoire de la cerner, mais elle n'apprend que peu de choses sur eux. Elle croit comprendre que Spir est quelqu'un qui a moins de chance qu'elle et que Warren est banni de sa famille... ils sont installés dans un coin plutôt caché de la forêt, pas en hauteur mais au contraire, dans un coin qui est peu illuminé par le soleil, derrière une grotte. Ils ont quelques plants de pomme de terres qui prospèrent et d'autres plantes qui ont l'air d'avoir plus de mal. Flamiche leur apprend son savoir-faire et se rend compte que tout le monde n'est pas si doué que ça à la chasse, même pour les béluas. Il faut dire que les deux alliés sont aussi jeunes qu'elle, couvés par leurs parents dans leur enfance. Warren est même très lâche. Elle a deviné qu'il a fui le test auquel sont soumises les grandes familles de sang-purs, c'est pourquoi il se retrouve parmi eux, les intrus de la communauté. Mais, tous les trois se jurent d’œuvrer pour trouver leur place et arriver à s'installer au sein du Grand Arbre.
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Lun 26 Sep 2016, 20:10


[LDR Bélua] Ashara, la Lune soit louée Isaac10Isaac avait le nez en l’air, regardant l’arbre gigantesque qui trônait devant lui. Pour le moment, il était resté dans la ville basse, cette ville complètement détruite qui s’était appelé Dhitys à une époque. Il l’avait connu lorsqu’il était plus jeune. Puis son père était mort, et il s’était retrouvé seul. Il avait alors décidé de partir, de voyager, cet endroit regorgeant de bien trop de souvenirs, heureux comme malheureux d’ailleurs. Il avait eu une jeunesse plutôt facile, lui-même s’attirant plus de problèmes qu’autres choses. Enfant turbulent, sans peur, et sans vraiment d’adulte pour le surveiller. Sa mère étant partit, et son père n’étant pas vraiment à cheval sur les règles et l’éducation, buvant plus qu’il ne parlait, Isaac avait pu faire tout ce qu’il voulait. En fait, il préférait passer le moins de temps possible chez lui. Ce n’était pas la meilleure des éducations, mais cela lui avait toujours convenu. Il ne cherchait pas d’embrouille avec son père, et lui le laissait tranquille. Qui ne rêverait pas mieux ? Pas d’heure pour rentrer, pas de dispute stupide, pas de cris, ni de leçon. Ca c’était une enfance qu’il ne regrettait pas. La plupart des gens en fait aurait aimé mieux une fois adulte. Avoir quelqu’un pour les guider, et leur montrer une voie plutôt qu’une autre, plutôt que de simplement être nourrit les quelquefois où il rentrait à la maison. Mais bon, tout ça c’était loin derrière lui.

Le jeune Bélua se baladait donc dans les rues de l’ancienne cité, et se retrouva devant ce qui restait de sa maison. Comme la plupart des autres, elle était à moitié effondrée. Au moins, avec ça, il allait peut-être pouvoir tourner la page, oublier sa famille, et tout ce qui le liait à elle. Mais pourtant… Une pensée ne cessait de tourner en boucle dans sa tête. Il ne pouvait s’empêcher de se demander où était sa mère… Elle s’était enfuie, mais elle était encore en vie. Il le savait, il l’avait revu quelques années plus tard. Elle avait intégré un groupe de marchands itinérants, et semblait avoir refait sa vie. La voir ainsi, alors que son père était tombé dans l’alcool, incapable de se remettre du départ de sa femme. Et elle était avec de nouvelles personnes, et c’était même remarié. Et puis… Il y avait cette enfant qu’il avait rencontré. Jeune petite Humaine, qui ressemblait beaucoup à sa mère. Il se demandait si elle était encore vivante, le monde pour les Humains était dangereux, tout le monde le savait. Mais, d’un côté, il espérait qu’elle était encore en vie, peut-être qu’il pourrait la retrouver… C’était sa sœur après tout, et sa seule famille encore vivante sûrement. Elle lui dirait peut-être d’aller se faire voir, mais il voulait au moins la voir.


Mais pour le moment, Isaac voulait voir ce qu’était cet endroit. Cette nouvelle cité que leur avait offerte Phoebe. Il tourna les talons, se détournant des ruines, et se dirigea vers l’arbre gigantesque. Il grimpa sur les racines tournoyantes, courant presque pour arriver en haut, pour visiter le plus vite possible cette nouvelle ville. Un nouvel entrain semblait accompagné sa montée, comme s’il oubliait tout ce qu’il venait de pensée, trop enjoué de découvrir cette ville pour penser à autre chose. Il dépassa quelques Béluas, qui semblaient bien moins téméraires que lui, avançant avec prudence, sûrement terrifié à l’idée de tomber. Ce n’était pas le cas d’Isaac, qui se fichait du danger, bien au contraire, il adorait ça. Et puis, la réflexion n’était pas vraiment une chose pour laquelle il était doué. Isaac courait donc le long des racines, atteignant rapidement le premier pallié de l’arbre. Sans plus réfléchir, il ne tarda pas à remarquer une passerelle tendue entre deux plates-formes. Le Bélua s’avança dessus, parcourant quelques mètres plutôt facilement. Les premiers mètres assez stables, proche de la base. Une fois qu’il eut dépassé ce stade, la passerelle se mit un peu plus  à bouger, tanguant comme sur un bateau. De par son Totem, il était plutôt à l’aise dans les arbres, habitués à grimper dedans, et à trouver rapidement son point d’équilibre. De ce fait, il arrivait un peu plus que d’autres à marcher. Le problème, c’est qu’il se précipita, comme à son habitude en fait. Un mouvement un peu plus fort de la passerelle, le fit tomber sur la corde, un autre, et il passa par-dessus bord. Les yeux d’Isaac s’arrondirent par la surprise, et un cri de peur et de stupeur s’échappa de sa gorge, tandis qu’il continuait sa chute inéluctable vers le sol.

Alors que le jeune homme imaginait déjà son corps se disloquer en touchant le sol, espérant presque mourir sur le coup pour ne pas souffrir, il sentit quelque chose s’enrouler autour de son pied, et son torse. La seconde d’après, sa chute s’arrêta, plus ou moins sèchement. Il en eut le souffle coupé, arrêtant net son cri, et la surprise pouvait se lire sur son visage. Les pupilles dilatées par l’adrénaline, et la peur, le souffle court, il réussit quand même à lever la tête pour regarder son corps. Il aperçut alors des lianes qui tenaient son torse, et son pied, le suspendant dans le vide. Il suivit la direction de la végétation, et vit qu’elle provenait de l’arbre, mais aucun Bélua ne semblait avoir déclenché cette soudaine poussée de plantes. Doucement, les lianes se mirent à se mouvoir, et le ramenèrent jusqu’à une plate-forme non loin. Ce fut d’abord ses épaules qui se posèrent sur le bois, puis le reste de son corps suivit, et les lianes finirent par le relâcher. Isaac, couché en étoile, fixait les branches au-dessus de lui, le souffle court, les yeux encore écarquillés, se remettant petit à petit de sa surprise.

Au bout de quelques secondes, il finit par se redresser, s’asseyant, regardant autour de lui. Il remarqua enfin que des personnes s’étaient rapprochées de lui, l’observant avec curiosité, leurs yeux faisant des allers-retours entre le vide, l’arbre, et lui. Le brun se mit debout, s’approchant du vide. Soudain, quelqu’un le saisit par le bras.

« Faites attention ! s’exclama une voix d’homme. Vous êtes déjà tombé une fois, alors évité de recommencer une telle folie ! »

Isaac se tourna vers l’homme, surpris qu’il s’inquiète autant pour un inconnu. Etant enfin remis de sa surprise, et sa frayeur, il se mit à sourire joyeusement.

« C’est bon, pas la peine de s’inquiéter, je vais bien, dit-il, puis il tourna à nouveau la tête vers le vide. Et on dirait que notre Déesse veille sur nous, pas vrai ? »

Isaac était persuadé que son sauvetage ne pouvait être qu’une intervention divine, car il n’avait vu aucune personne de son peuple utiliser la magie. Ou alors il avait raté quelque chose, ce qui n’était pas impossible. Les yeux dorés brillaient de joie, d’amusement, et d’excitation. Cette cité semblait regorgé de secret, et il était pressé de tous les découvrir.

« Vous êtes sûr que vous allez bien ? »

Le brun frotta ses cotes, une grimace douloureuse sur le visage. Il souleva son haut, observant son torse. Des bleus commençaient à se créer sur sa peau, là où la liane avait enserré son corps. Sa cheville devait être dans le même état. Il avait d’ailleurs un peu de mal à s’appuyer dessus. Il laissa retomber le tissu sur sa peau, et posa ses mains sur les épaules de l’homme qui s’inquiétait, un grand sourire aux lèvres.

« Je suis encore en vie, et en pleine forme compte tenu du fait que j’aurais dû finir écraser au sol. Alors, arrêtez de vous inquiéter, et réjouissons-nous que la Déesse nous protège des chutes »

Sans laisser le temps à l’homme de lui poser d’autres questions, Isaac repartit à la découverte de la nouvelle cité, fendant la petite foule qui s’était formée autour de lui. Il se  dépêcha de semer les regards, s’enfonçant un peu plus entre les arbres, à travers les passerelles, explorant la cité. Il vit que des gens commençaient à former des groupes pour boire, et faire la fête. Il ne se mêlait pas à eux, continuant ses explorations. Il voulait visiter le plus d’endroit possible, sa curiosité, et son envie d’aventures ne le lâchant pas. Et ne le lâcherait pas de sitôt. Et puis, il aimait trop courir et grimper dans tous les sens. Le léopard en lui était parfaitement heureux de ce qu’il faisait, et il lui prenait l’envie d’aller chasser. Est-ce qu’il trouverait des animaux dans les branches ? Sûrement des oiseaux. Hum… Les oiseaux n’étaient pas les meilleurs, difficile à chasser car ils arrivaient à s’enfuir rapidement en volant, encore plus lorsqu’ils se trouvaient sur les branches des arbres. Quant aux petits animaux, ce n’était pas vraiment intéressant. Enfin, ce n’était pas grave.

A
[/i][/Size]u final, Isaac passa un long moment à se balader, jusqu’à être épuisé, et avoir mal aux pieds. Il s’arrêta dans une passerelle, au niveau de ce qui ressemblait à une habitation. Curieux, il entra à l’intérieur. Elle était vide, avec quelques alcôves, et des couloirs. Il n’y avait pas grand-chose, mais c’était plutôt accueillant. Il y passa la nuit, et sortit continuer ses explorations au levé du jour. [/font]



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Jeu 29 Sep 2016, 02:41


Les festivités avaient duré une partie de la nuit. Les musiques et les chants étaient montés si haut dans les cieux, que les dieux eux-mêmes n’avaient pu ignorer la joie des enfants de Phoebe. Apaisés et exténués par le périple de l’Ashara, tous c’étaient endormis sous la protection du Phoebe 'arà.
Helly n’avait pas dérogé à cette douce quiétude. Les membres lourds, le coeur étonnamment léger, elle s’était assoupie près d’un feu. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait parfaitement en sécurité. L’arbre tanière était maintenant ce qui se rapprochait le plus de ce qu’elle aspirait à être un foyer. Bien sûr, il lui restait encore à parcourir ses branches, apprendre les subtilités qui régissaient ce monde, mais elle était confiante.
Comment en aurait-il pu être autrement? Après tout, chaque bélua avait sa place dans l’enceinte de la nouvelle Dhitys.
Le petit matin éveilla rapidement les plus impatients. Sous les premiers rayons du soleil qui perçaient la voute végétale, certains s’avançaient déjà sur les passerelles. Dans la cohue des enfants intrépides et les éclats de rires des plus grands, Helly déambulait sur les racines qui tournoyaient autour du tronc. Il n’y avait ni heur, ni violence, chacun se frayait un passage dans le respect des autres, sans bousculade et dans une apparente décontraction.
Était-ce l’effet de ce majestueux présent de la déesse mère qui apaisait les âmes et faisait ressortir le meilleur de chacun, ou bien était-ce là la vraie nature des béluas?
Helly se demandait si cette quiétude perdurerait encore passé la nouveauté. Les tensions qui régnait tout autour de la nouvelle Phoebe'arà pourraient-elles rester à l’extérieur de cette enceinte magique?
Rien n’était moins sûr.

Elle arriva à l’intérieur du Phoebe'arà et en resta statufiée par tant de beauté. Il était impensable de s’imaginer comment l’intérieur de la cité était vaste, comme l’architecture se confondait à la perfection avec la végétation omniprésente. C’était la nature qui régissait l’endroit, elle dominait en toute part et pourtant laissait place à la présence des enfants de Phoebe. Étrange harmonie qui rendait ce lieu particulièrement plaisant.
Helly ne savait plus où poser son regard. Ses yeux balayaient à n’en plus finir les hauteurs spectaculaires de cette cité verte.
Ses doigts glissaient lentement sur les lianes tressées, les effleurant à peine alors qu’elles prenaient vie pour se nouer à d’autres.
La bélua avait déjà pressenti cela la veille. Le Phoebe'arà était vivant et protégeait ses enfants.
Les lèvres d’Helly s’étirèrent dans un sourire d’amusement. Elle était en tout point semblable aux enfants qui ne tenaient plus en place et escaladaient habilement les tressages du décor mouvant. Son enthousiasme débordait d’elle alors qu’elle tournait sur elle-même et marchait à reculons tout en attrapant une pomme que lui lançait un jeune homme.
Une énergie positive se dégageait de ce lieu l’émerveillant à chaque pas. Alors qu’elle reculait pour admirer la grandeur sacrée de Dhitys, son dos percuta une cloison végétale. Le rideau frémit au contact de la bélua, l’obligeant à se retourner. Les branches s’enroulèrent lentement au lierre, dégageant un passage étriqué, jusque-là caché. Avec appréhension, Helly observa ses semblables qui n’avaient rien remarqué jusque là. Elle se pencha en avant et observa le couloir se créer dans des torsades alambiquées. Les lèvres pincées, Helly hésitait à s’engouffrer sous l’alcôve éphémère. Comme si ce passage était à elle seule dévoilé, Phoebe'arà referma ses branches derrière elle, l’incitant à grimper toujours plus vite pour ne pas être piégée dans les filets de cette flore possédée. Son ascension lui parut durer une éternité avant qu’elle ne parvienne à bout de souffle, dans un couloir richement ouvragé. Il y avait une certaine solennité qui se dégageait de cet étage. Les flambeaux qui l’éclairaient, baignaient les lieux d’une certaine magie.
Alors qu’elle poursuivait son chemin dans l’ombre du tronc principal, une voix s’éleva derrière elle l’obligeant à s’arrêter.

- Hey toi? Que fais-tu ici?
Prise la main dans le sac, Helly se retourna embarrassée, tout en commençant à tordre ses mains nerveusement.

- Je ne sais pas… Perdue sans doute… Un passage m’a menée jusqu’ici…
L’homme qui lui faisait face était armé, lui laissant penser qu’il s’agissait d’une sorte de sentinelle. Ou bien…
Des bruits de pas raisonnèrent dans le couloir forçant le silence entre Helly et son interlocuteur. Une petite procession s’avançait dans le plus grand silence dans le couloir. Poussée sur le côté par le garde, elle se contenta d’observer le petit groupe cheminer vers les hauteurs de l’arbre sacré.

- Qui est-ce? Se risqua-t-elle à demander au bout de quelques secondes.
L’homme grimaça un bref instant avant d’articuler dans une petite moue d’embarras.

- Erielle Delune et les guerriers de la Coterie du bois-Lune. Chuchota-t-il. Ils montent pour rendre hommage à Melinda. Peut-être veulent-ils accéder à Sacrelune aussi?
Helly papillonna des cils en observant les derniers membres franchir le seuil d’un passage mouvant et disparaitre sous les feuillages.
Sa gorge se serra douloureusement avant qu’elle ne reprenne en mordillant ses lèvres nerveusement.

- Erielle? La Coterie… Sacrelune?
L’homme à ses côtés la dévisagea sévèrement avant de pointer son index vers elle.

- N’es-tu pas bélua? Tu ignores vraiment tout cela?
Helly se recula dans un geste préventif, avant de soupirer doucement.
Elle n’ignorait pas qui était la souveraine des siens. Mais jamais encore, elle n’avait entendu parler d’Erielle ou bien de la Coterie.

- Eh bien… Je…
L’homme soupira à son tour en croisant ses bras.

- C’est étonnant que tu sois montée jusqu’ici en étant aussi stupide, se moqua-t-il gentiment avant de reprendre en l’entraînant par le bras. Apprends déjà les bases et peut-être qu’un jour tu seras digne d’aller plus haut… Le Phoebe'arà a l’air confiant, conclu t-il en voyant Helly tenter de freiner ses pas.
L’homme se mit à rire alors que la bélua écarquillait les yeux sans comprendre.

- Confiant?
Il la dévisagea un moment avant de se pencher vers elle.

- Il faut le temps pour qu’une petite pousse grimpe tout au sommet… Consolide tes racines, et il sera plus dur de t’arracher du sol… En attendant… Va le rejoindre.
Alors qu’il terminait ses paroles, il les ponctua d’un geste qui propulsa Helly dans le vide, la clouant à une chute vertigineuse.
Son animal totem ne semblait pas vouloir l’aider sur ce coup. Elle avait beau essayer de se transformer, elle n’y parvenait pas, chutant encore et encore, jusqu’à ce que le Phoebe'arà ne se manifeste.
Ses bras végétales l’entourèrent par la taille, accompagnant la descente d’Helly et lui permettant d’atterrir au centre de Dhitys, comme si elle n’avait jamais quitté la cité.
Elle se réceptionna en observant les lianes reprendre leur place dans le décor alors que des petits bélugas intrépides atterrissaient à leur tour non loin d’elle, accompagnaient dans cette même compassion chaleureuse et bienveillante de l’arbre tanière.
Les bambins à peine réceptionnés par leurs parents s’empressaient de s’enfuir pour visiblement recommencer, sous le regard amusé d’Helly.
Elle observa les hauteurs d’où elle venait de tomber et chercha à entrevoir ces étages qui lui étaient encore interdits.

- Erielle? Et la Coterie… Du bois-Lune, hein? Argua-t-elle à elle-même.
Dans un large sourire, elle tira la pomme de sa poche et croqua dedans en infiltrant la foule plus dense de ses semblables qui avaient su prendre possession des lieux durant sa petite excursion sur les passerelles supérieures. Elle ne doutait pas qu’il avait encore plus beau à découvrir au sommet du majestueux Phoebe 'arà.
Pour le moment, elle n’était qu’un quidam parmi d’autres mais elle grandirait sans l’ombre d’un doute. Elle apprendrait et elle saurait se montrer digne de son nouveau foyer.
Les yeux perdues dans les hauteurs, Helly rêvait aux secrets qui lui étaient encore cachaient. Dhitys était un trésor à elle seule dont elle faisant le serment de le protéger et chérir au péril de sa vie.
En attendant, il lui fallait encore trouver l’endroit où s’établir dans ce dédale végétal.




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[LDR Bélua] Ashara, la Lune soit louée

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