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 Je déclare la guerre ouverte (solo)

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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Mar 05 Jan 2016, 07:15



Je déclare la guerre ouverte
Solo


Un bruit sourd se fit entendre à l'intérieur même du manoir Taiji. Un homme venait de faire tomber le drap qui recouvrait un piano sur le parquet poussiéreux, créant un nuage blanchâtre à travers la pièce. Une jeune femme blonde était assise près d'une rangée de violons accrochés à l'un des murs. Cela faisait longtemps que ces instruments n'avaient plus servi, à l'image de la salle de bal. Elle n'était qu'une parmi tant d'autres, pas la principale, mais plusieurs événements s'étaient déroulés ici par le passé. Orion avait entamé sa descente vers le mal et la folie sur le balcon adjacent, Vlad l'avait séparé d'elle après un tango bien trop osé pour les mœurs de la maison. La Déesse revenait parfois ici, se plaisant à repasser les images d'un passé excitant qui n'était plus que souvenirs. A cette époque, elle avait senti plus d'une fois les frissons procurés par le danger parcourir son corps entier. Elle avait aimé s'abandonner parfois dans les bras d'hommes qui étaient tout aussi puissants qu'elle, juste par goût du risque et par défi. Il n'y avait rien de charnel, ou si peu. « Une pièce à présent bien triste. Dire qu'autrefois, l'on y servait des coupes de champagne pendant que les meilleurs musiciens jouaient pour satisfaire tes caprices. ». « Il ne me semble pas t'avoir invité. ». C'était la deuxième fois qu'ils se retrouvaient côte à côte. Elle ignorait toujours qui il était alors qu'il savait presque tout d'elle. Elle avait beau cherché parmi ses connaissances passées, la plupart étaient mortes. Peut-être était-il un Æther qu'elle avait prié sans le vouloir jadis et qui revenait la hanter pour une raison inconnue ? Peut-être n'était-il qu'un petit plaisantin qui s'ennuyait tout autant qu'elle après tout ? Le seul soucis c'est qu'il commençait sérieusement à l'agacer. Elle avait fait des sacrifices, énormément, pour pouvoir se conformer aux lois des Dieux et, à présent qu'elle était résolue, voilà que l'on venait lui proposer d'enfreindre de nouveau les règles. Quelque part, elle le faisait déjà car elle était très loin de soutenir ses comparses mais ceci était un tout autre combat. « Que tu es méchante. Ce n'est pas digne d'une grande dame de se comporter ainsi avec ses invités. ». Il sourit, sarcastique. « J'ai une idée. Si nous faisions un peu revivre ce lieu ? Notre magie ne risque pas de réveiller la maisonnée. Et puis, si jamais une telle chose se produit, nous n'aurions qu'à effacer ce petit incident de leur esprit. Simple et efficace. ». « Ne t'a-t-on jamais dit qu'il était mal de manipuler les Mortels ? ». « Je n'ai jamais été connu pour ma bonté malheureusement. ». Il s'approcha doucement, plaçant l'une de ses mains sur la taille de Mitsuko. « De mon « vivant », j'étais même de la pire espèce. Mais ne cherche pas qui je suis, tu perdrais ton temps, fillette. ». Il était plus âgé qu'elle, sinon il ne se serait pas permis ; ou sinon par jeu ? La jeune femme ne le savait pas. Elle préférait entrer dans la partie en espérant qu'il se trahirait lui-même. Il était désagréable au possible de rester en sa compagnie mais que faire d'autre ? Si elle partait, il la poursuivrait. Il lui souffla quelques mots à l'oreille. « Faisons revivre ces instruments, d'accord ? ». Il ne lui demandait pas réellement son avis. Il claqua simplement des doigts et les touches du piano s'activèrent. Les violons se détachèrent également du mur et les archers vinrent effleurer les cordes.

« Avoue que tu es peinée de voir que ton époux ne te court pas après. ». « Je l'ai fait exprès, je n'ai rien à lui offrir, pas ainsi. ». Il fit un pas, elle recula, entrant avec lui dans une danse aussi sensuelle que dangereuse. Mitsuko n'avait jamais aimé se battre physiquement. Chaque combat qu'elle menait, elle le menait par les mots. Souvent, elle gagnait. « Oui mais les manigances de ton esprit lui sont inconnues. Il aurait pu te chercher, essayer de trouver les éléments de la liste. Mais cet homme n'en a rien fait. ». « Tu parles de choses que tu ignores mon pauvre ami. ». « Je parle surtout de faits. ». Il la lâcha un instant, avant de revenir vers elle, caressant ses cheveux avec ses mains. « Tu ne peux nier en être affectée. Tu peux ignorer tes sentiments mais je n'ai jamais pensé que devenir Æther signifiait nier son existence. Tu peux être ce que tu veux, qui tu veux, mais au fond, tu resteras toujours toi-même. Nous sommes comme les Ombres, nous sommes comme les Génies, sauf que nous n'avons ni maître ni tourment si ce ne sont ceux que nous nous affligeons à nous-même. Tu es la pire des maîtresses et la pire des malédictions avec toi-même. Tu fuis devant la difficulté. ». « Je ne suis pas affectée. ». « Ah vraiment ? » fit-il amusé en changeant d'apparence pour prendre celle du Dovahkin. Ils continuaient de danser, comme si de rien n'était mais le regard de la jeune femme avait changé, se faisant soudain plus rieur. « Tu oublies dans tes calculs que Zéleph a horreur de la danse. Je ne suis même pas certaine qu'il sache effectuer un tango aussi complexe. ». « Un défaut que tu n'auras de cesse de lui reprocher. Je serai toi, je m'indignerai. Côtoyer un danseur hors pair mais absent et un danseur médiocre autrefois prêt à tout pour tes beaux yeux... ». « Autrefois ? » fit-elle, piquée au vif. Il rit, sachant très bien qu'il avait réussi son entreprise. « N'est-ce pas ce que tu veux ? Qu'il tombe éperdument amoureux de Séléna ? Séléna, celle qui est toi, celle que tu as créé pour lui, sans même lui laisser le choix. Tu crois pouvoir décider pour les autres ? Tu as pensé que cela serait plus facile, n'est ce pas ? Laisser ton mari à une autre toi sans prendre en compte qu'elle ne pourra jamais te ressembler exactement. Elle ne vivra pas les mêmes événements, elle sera différente. Tu penses sincèrement qu'il l'aimera ? Elle sans doute, et encore, cela reste à voir. Tu n'es qu'une égoïste qui se place au dessus des lois et qui, en plus, a le culot de jouer les saintes ni-touches tout en se croyant sage. Tu t'ennuies parce que tu as décidé de t'ennuyer. ». Elle plissa les yeux, reprenant le dessus sur son partenaire concernant les pas. Elle avait toujours détesté laisser l'homme mener la danse. Qu'il la mène s'il le pouvait, qu'il subisse dans les autres cas. « Tu parles beaucoup mais tu n'as aucune preuve. ». « Mes certitudes me suffisent. Je t'observe et te connaîs depuis bien trop longtemps pour croire un instant que la flamme que j'aimais tant dans ton regard s'est éteinte à jamais. Je crois que tu la bribe. Si tu ne le faisais pas, peut-être ferais-tu des choses inconsidérées à l'heure actuelle, n'est ce pas ? Peut-être défierais-tu tout ce que tu as mis en place pour retrouver cet homme ? Peut-être finirais-tu par briser également le silence d'Ismérie ? Peut-être déferlerais-tu ta puissance contre moi, moi qui ose te parler sur ce ton ? ». La danse semblait être de plus en plus conflictuel. Ils ne s'unissaient plus dans l'harmonie. C'était quelque chose de totalement différent. Chacun essayait de prendre le dessus et lorsque l'un faisait un pas, l'autre le bloquait pour donner au tango un tout autre souffle, inspiré de ses propres idées et de ses propres mouvements. « Je pense que tu te trompes. Je suis sans doute trop vieille et un peu de calme m'est bénéfique. ». Il finit par éclater de rire. « Trop vieille ? Regarde moi ! Il fut un temps où tu me défias sans penser que j'aurai pu alors te réduire en cendres. Tu avais ce je ne sais quoi qui n'avait rien à voir avec la fougue de la jeunesse. Tu t'es muselée par peur... mais peur de quoi, je me le demande. Peur d'être trop puissante ? Peur d'être trop adulée ? Peur de n'avoir aucune résistance ? Peur que les esprits du temple soient obligés de t'éliminer à cause de ton comportement ? ». Il plongea doucement son visage vers son oreille. « La bonne nouvelle c'est qu'ils ont maintenant bien d'autres choses à faire que de s'occuper de ton cas. ». « Certes. ». Il prit son menton entre son index et son pouce, la forçant à le regarder. Il ressemblait trait pour trait à Zéleph, il n'y avait pas à dire. La même force venait soutenir ses mouvements, la même dureté dans son regard, une dureté qui pouvait soudain se changer en douceur. « Souhaite-tu m'apitoyer en prenant l'apparence de mon mari ? ». « Ton mari ne t'appartient plus et, crois-moi, je le jure, si tu dois rester encore plus longtemps dans cet état, je ferai en sorte que tu trépasses. ». « Moi qui pensais que tu connaissais les rouages de notre condition... ». « Comme je te l'ai dit il y a quelque temps, les Mortels ne voient pas les faiblesses que tu leur mets à disposition, ne crois pas que je les ignore. Je sais quel lien t'unit à Séléna. Tu devrais faire attention car il se pourrait bien que je décide que ton cher et tendre se retrouve à jamais privé de sa femme. Tu sais ce qu'il arrivera alors ? La marque ne lui laissera nul répit. Tu seras morte mais lui, il sera condamné à souffrir, à vivre l'enfer, tout ça parce que sa stupide épouse a décidé pour lui de créer une enfant partageant son âme en espérant que les deux vivront un amour parfait pendant qu'elle se morfondra dans son rôle de Déesse parfaite. ». Il avait repris le dessus sur la danse, indéniablement. « Seulement, ma chère, tu n'es parfaite que lorsque tu te plonges dans l'imperfection. Tu n'es belle que lorsque tu es dangereuse. Cette existence trop lisse que tu tends à te créer n'est que le cercueil de ton existence. Que cela te plaise ou non, je vais t'obliger à abandonner cette résolution qui n'est que folie. Si tu ne te bas pas, tu mourras. N'est ce pas ce qui t'excites ? Que l'on vienne troubler tes plans ? Que l'on vienne te forcer la main ? Que l'on vienne ébranler la construction rigide que tu crées juste pour qu'elle soit détruite par quelqu'un d'un peu malin ou aventureux ? Que l'on ne te laisse guère le choix ? Que l'on te plaque violemment contre un mur, quitte à voir s'effondrer toutes le fondations ? Tu te dis baigner dans un réalisme logique mais, en réalité, tu n'aimes que l'abstrait fou. ». « Tu as raison sur un point, mon cher inconnu : il y aura bien un mort à la fin de cette histoire mais ça ne sera pas moi. ».

Cette nuit là, l'un des murs de l'ancienne salle de bal vola en éclat. L'on ne sut jamais lequel des deux avait plaqué l'autre dessus. Mais, ce qui était sûr, c'est que les fondations allaient bel et bien s'effondrer, des fondations toutes autres que celles de la bâtisse.

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