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 [LDC Sorciers] Fleurs aux pétales d'or

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Dim 08 Nov 2015, 13:43

Fleurs aux pétales d'or


 - [LDC Sorciers] Fleurs aux pétales d'or Uytuty10

« Les estimations restent nébuleuses et je crains que nous ne connaissions les chiffres exactes qu’une fois toutes les sommes payées. Les évaluations ne sont pas concluantes. Lorsque l’on croit s’approcher d’une réalité financière, de nouveaux travaux à faire sont découverts. » Le Chancelier des Ténèbres parlait tout bas, glissant ses quelques mots à l’Empereur Noir, qui contemplait l’étendu des dégâts du haut de sa fenêtre. « Ca n’en finira donc jamais. » murmura-t-il d’un ton froid. « Les rénovations avancent à bon rythme mais les ravages qu’elle a causé sont considérables. Il faudra du temps. » - « Redoublez la cadence. Faites plusieurs équipes. Je veux que le chantier ne s’arrête jamais, pas avant que la Prison retrouve son prestige. » - « Nous aurons besoin de plus de main d’œuvre. » - « Faites ce qu’il faut. » Le Chancelier griffonna quelques lignes sur un vieux morceau de parchemin qu’il tenait, acquiesçant distraitement aux dires de son Roi. Retrouver des volontaires ne serait pas un problème. De nombreux Sorciers n’étaient pas revenus et contribueraient à la restauration de la Capitale, sans compter les esclaves que le Gouvernement pouvait acheter, à défaut de pouvoir utiliser les détenus de la Prison. Les deux hommes discutèrent encore un peu avant que le Chancelier ne s’en aille pour mettre en place la suite des opérations, laissant Lord à ses tergiversations. La guerre était finie. Pour autant, les rancunes existaient et le Mage Noir n’avait pas dans l’idée de laisser la Khæleesi s’en tirer à si bon compte. Elle devait payer pour ses offenses. Lord réfléchissait beaucoup à sa vengeance. Il n’était pas impatient. Dans sa détermination, il savait qu’il valait mieux préparer un plan parfait plutôt que de risquer qu’elle le déjoue. Il saurait attendre, pourvu qu’à la fin, il remporte cette bataille silencieuse et personnelle qu’ils se vouaient à présent. Songeur, il se versa une coupe de vin, qu’il sirota en réfléchissant à l’avenir proche. Allait-il devoir revoir certains de ses projets ? Il lui semblait qu’elle l’avait mis en garde à un sujet, sur lequel ils allaient s’affronter. Cela contrariait ses desseins, mais il n’était pas question de lui laisser ça.

« Quoi encore ? » s’époumona le responsable du chantier. Le Sorcier était un homme puissant, qui aspirait à s’élever davantage dans les sphères et faisait son possible pour satisfaire l’Empereur Noir en réalisant un ouvrage de qualité, le plus rapidement possible. Il dormait peu, mangeait rarement, et était sur tous les fronts, pour parvenir à ses fins. Les ouvriers et les bénévoles l’appelaient souvent, pour un oui ou pour un non. Les esclaves, par contre, l’évitaient soigneusement. Il n’était pas quelqu’un de bien. Violent, cruel et brutal, il avait un respect bien moindre pour la vermine à usage unique qu’on lui confiait. « Venez voir, Ser. Il y a quelque chose … qui doit retenir votre attention. » De mauvaise grâce, il emboita le pas au jeune Mage Noir, qui l’entraîna un peu plus loin dans les terres gorgées d’eau de l’Antre des Damnées. Depuis que Vanille caël Deslyce avait inondé la région d’une vague immense, le sol était difficile, trop humide, trop boueux. « Qu’est-ce que c’est que cette odeur ? » marmonna-t-il. « Justement. » De petits bourgeons sortaient péniblement de la roche et de la saleté. « Des fleurs ? Ici ? » - « Elles … ne sont pas ordinaires. On en est certain, avec les autres. » - « Que voulez-vous dire ? » - « Elles éclosent la nuit et il se passe des choses étranges. Elles dégagent un pollen … particulier. » Le Sorcier leva brièvement les yeux au ciel. « Le jour va tomber. Je veux voir ce phénomène par moi-même. » - « Je ne saurai trop vous conseiller une observation à distance raisonnable, et de ne faire travailler que des esclaves dans les parages. » Il esquissa un vague geste des doigts, acceptant ses conditions, avant de s’éloigner.

Les fleurs étaient magnifiques. Délicates et fragiles, elles étaient colorées et lumineuses. Une chose était certaine : elles n’étaient pas de la région. Crachant une poudre rose et jaune, leurs spores envahissaient l’air, troublant les consciences et menant à la folie puis à la violence. « Il faut se débarrasser de ses choses. » - « Elles prennent un peu plus de terrain chaque jour et se rapprochent de la Prison. Il y a plusieurs nids, qui nous entourent. » - « Allez prévenir l’Empereur. » Cette nouvelle n’allait pas lui plaire.


Explications

Les Sorciers sont vivement encouragés à venir apporter leur aide à la Prison depuis que Vanille a inondé celle-ci pendant la guerre, causant de très nombreux dégâts matériels de grande ampleur et tuant bon nombre de Sorciers et de détenus. L'eau salée n'est pas encore tout à fait partie, les environs en sont gorgés. Vous êtes donc venus afin d'accomplir votre devoir (car oui, venir aider là, ca relève du devoir "citoyen" on va dire) mais il se passe quelque chose d'étrange : de jolis petites fleurs colorées et lumineuses envahissent le coin et le soir, elles dégagent une odeur qui sèment la folie mais à un point inimaginable. Les gens qui ont respiré trop longtemps le pollen ont perdu la raison et se sont mis à vouloir tuer les autres, au point qu'ils ont du eux-mêmes être éliminés. Ils deviennent incontrôlables et fous.

Vous enquêtez donc sur ces fleurs et essayer de trouver une solution pour les éradiquer. Cette solution peut être ce que vous voulez mais ne vous avancez pas sur son efficacité. Vous faites des expériences et proposer vos idées au Sorcier responsable du chantier. Je dirai plus tard dans un autre lieu (sûrement) qui a eu l'idée qui m'a le plus plu et donc a réussi à venir à bout des fleurs (si rien me plait, elles seront toujours là les fleurs mouah ah ah) Vous pouvez (et êtes aussi encouragé) à participer aux travaux.



Nombre de mots : 1 200 mots minimum

Gains

■ Pour 1 200 mots :
  • La Cape de Lord Thorne [H] ou l'Etole de Lady Thorne [F] : il s'agit d'un vêtement de très grande qualité, fait dans des soieries précieuses et bordées de fils d'or ou d'argent. Au delà de son apparence raffinée et du signe de richesse évident qu'il confère, ce vêtement est une véritable protection qui offre à son porteur d'une bulle de sécurité autour de lui, comme si un bouclier magique l'encerclait pour atténuer les effets des attaques magiques à son encontre. Les reflets du tissu s'iriseront légèrement lorsque le bouclier doit s'activer, indiquant à son propriétaire qu'il est la cible d'une attaque. Le vêtement porte le nom des époux Thorne, des Sorciers de grand lignage, contraint d'inventer des subterfuges pour se protéger tant ils étaient la cible favorite de bon nombre de personnes puisque riches et puissants.
Attention : Seuls les Sorciers ou les individus possédant un compagnon Sorcier peuvent participer. Vous avez jusqu'au 08 décembre.

Pour 450 mots de plus, vous pouvez obtenir un point de spécialité au choix.

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Lun 09 Nov 2015, 23:04


Depuis combien de temps n'étais-je pas venue à la prison déjà ? Au moins une éternité, si ce n'est deux. Et pourquoi ? À quoi est donc du mon éloignement vis-à-vis de ce lieux ? Uniquement à cause de lui. Cet homme avec qui je suis lié par un lien que je ne peux nier et que pourtant je ferais tout pour oublier. Ma place n'est pas avec lui, pas à leur côté. Je devrais être avec eux, dans le manoir à faire des expériences ou je ne sais quoi. Frappant machinalement dans une pierre présente devant moi j'interromps ma marche afin de regarder avec une pointe de regret dans le regard le bâtiment présent devant moi. Comment avons-nous pu en arriver la ? Comment avons-nous pu en arriver à un tel niveau de désolation ? Les points serrés je reste quelques instants immobile face à la prison. Ma présence n'aurait rien changée, je le sais pourtant je ne peux que m'en vouloir de ne pas avoir été la le jour de son attaque. La puissance de l'attaquant était considérable et les chances que j'y laisse la vie élevée. Cependant, quel que soit la manière dont on voit les choses le résultat est le même. J'aurais du être présente.

Après quelques secondes immobiles à me lamenter à propos du sort de la prison j'avance et passe les portes du bâtiment. Mon aide sera mineur, je ne pourrais probablement rien faire de plus qu'un peu de rangement et de remise en place d'objet divers et varié mais si cela peut aider alors je le fais avec joie. Nous sommes face à une épreuve que nous devons surmonter. Nous avons été mis à terre, nous devons maintenant nous relever et devenir plus fort afin de prendre notre revanche. Tout en continuant ma marche je secoue distraitement la tête. Tout cela ne me concerne pas. Le seul homme en mesure de décider de ce que nous devons faire et Lord. Sa décision sera la mienne et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir afin de répondre au mieux aux ordres qui me seront donnés.

Avec cette pensée en tête je me dirige vers le gros des travaux, écoutant les directives de l'homme semblant être en charge de ce chantier. Ranger la prison et lui redonner sa splendeur naturelle, voila notre travail. Dans un premier temps, et même si cela n'est pas réellement quelque chose de reluisant, nous devons tout remettre en place et enlever l'eau invoquée par la Khaeleesi. Chargée de cette mission, je m'engouffre dans les profondeurs du lieu afin de me mettre à l'ouvrage. Contrairement à d'autre mes capacités physiques et magiques sont loin d'être élevées, ce qui me rend donc inapte à la plupart des tâches demandant un travail éprouvant. Avec un soupir à cette pensée je me mets à récupérer tous les objets brisés étant de petite taille. Vase, morceau de chaises, de portes ou meubles en tout genre, je récupère tout ce qui me passe à portée de main avant de les jeter au loin, faisant un petit tas de déchets qui sera au terme de la journée jeté ailleurs.

Tout en travaillant, enfermée dans mon mutisme j'écoute les paroles des gens présents autour de moi. La plupart de celles-ci ne sont pas réellement intéressantes cependant, au milieux des anecdotes diverses et variées ainsi que les récits de guerre une information me fait relever l'oreille. Une rumeur courant au sujet de fleurs étant apparue aux alentours de la prison. Ces fleurs auraient comme particularité de ne fleurir que la nuit et de dégager un parfum semant la folie chez les gens l'ayant sentie. Cette folie se serait caractérisée par une perte de contrôle et une agressivité accrue de la part de la victime. Sans m'interrompre je me mets inconsciemment à réfléchir à tout cela… Mes connaissances à propos de la faune et la flore ne sont pas très élevées pourtant, je peux affirmer qu'à aucun moment je n'ai entendus parler d'une telle fleur à proximité de la prison. Quand bien même cela aurait-été le cas nous l'aurions su.

« Et il paraît que le contremaître cherche une solution afin de s'en débarrasser. On ne sait pas vraiment s'il y a quelque chose à la clé en tout cas ça ne coûte rien de tenter notre chance tu ne pense pas ? Même si on n'obtient rien peut-être aurons-nous une place dans ses petits papiers. » Si la rumeur m'a fait relever l'oreille sans pour réussir à m'interrompre cette phrase m’arrête net dans mes mouvements. L'idée d'obtenir quelque chose à l'effet d'un électrochoc sur moi. Ainsi, il suffirait de proposer une solution afin de potentiellement obtenir un avantage quelconque… Pour une implication minimale, la récompense peut-être très intéressante. Et je ne compte pas la laisser passer.

À partir de ce moment la totalité de mes pensées est concentré sur l'extermination de ces fleurs. Comment parvenir à les supprimer de manière efficace et rapide. Dans un premier temps il convient d'enlever l'idée de les brûler. Cette solution est probablement celle envisagée par le plus de monde cependant les chances qu'elle fonctionne sont faibles. Ces fleurs ont été créées magiquement et par une sirène en partant de la il est évident que les flammes ne leur feront rien. Cette idée mise de côté que reste t-il comme solution ? Les déterrer ou à l'inverse les ensevelir pourrait aussi marcher néanmoins, à quoi cela pourrait-il servir de les déterrer ? Et pour les mettre où ? Cette solution n'est pas forcément une mauvaise solution cependant, en l'état elle n'est pas réellement utilisable. Les ensevelir… Cela ne marchera pas non plus. Pour la même raison qu'au par avant. Étant magique elles n'auront aucun mal à passer un tas de terre, aussi épais soit-il.

Avec un soupir je continue mon travail de rangement. Les solutions les plus évidentes ne peuvent pas être appliquée à la situation actuelle, si nous voulons nous débarrasser de ces mauvaises herbes alors nous allons devoir faire preuve d'inventivité. Et dans ma situation je dois avouer ne pas réellement être en mesure de trouver une solution pouvant correspondre aux attentes dont nous faisons preuve. « Eh la novice vient me donner un coup de main. Une armoire bloque la porte la-bas aide moi à la déplacer » Sans un mot d'un simple signe de tête je me place à côté de lui et l'aide à pousser le meuble. Dans un premier temps il ne semble pas vouloir bouger. Remplis d'eau et de boue son poids est bien supérieur à son poids normal et il nous faut un certains temps avant de parvenir à la déplacer. Finalement au pris d'un certain effort le meuble daigne enfin bouger et nous libérons l'accès à la salle.

Après avoir jeté un rapide coup d’œil à la salle et remercié le sorcier d'un signe de tête je retourne à mes occupations. Plusieurs longues minutes se déroulent avant que je ne fasse une pause, laissant tout tomber et me dirigeant vers la salle. Une grande quantité de potion est présente à l'intérieur et quelque chose au plus profond de moi me dit que la solution au problème est là. Dans ces fioles. Supprimer les fleurs par le poison ? Cela pourrait-être une solution mais elle me semble insuffisante. Nous passons à côté de quelque chose j'en suis sûre mais je ne parviens pas à mettre la main dessus. Je reste ainsi immobile face à la salle pendant une poignée de secondes avant de revenir à moi. Lambiner n'est pas permis et le temps que je passe à ne rien faire est du temps perdue pour la reconstruction et la remise en service de la prison. Ainsi, entrant dans la salle j'ai la ferme intention de trouver une réponse à la question m'ayant était posée, indirectement, au début de mon intervention.

Finalement c'est en récupérant une fiole brisée sur le sol et en voyant l'état de la mousse et des herbes aux alentour que je comprends. L'idée n'est pas de supprimer les plantes mais de les faire notre. Nous avons sous la main une puissance inestimable, il n'appartient qu'à nous de choisir ou nous de la faire notre. Les bras chargé de débris en tout genre je laisse tout tomber sur le sol, sortant précipitamment de la salle dans le but de rejoindre le contremaître. Je dois lui faire part de mon idée. Même si cela s'avère être un échec il doit savoir. Devallant les marches j'arrive à bout de souffle devant lui. Levant un sourcil curieux il rigole un instant avant de m'adresser la parole « Et bien que ce passe t-il ? Auriez-vous été effrayée par l'un de nos résidents ? Si c'est le cas n'hésitez pas à me le dire il sera traité en conséquence. » Je reste un instant silencieuse avant de prendre la parole difficilement. « Monsieur j'ai… J'ai entendu parler du problème que vous avez avec les plantes et… Et je pense avoir une solution. » « Si votre idée est d'y mettre le feu je vous arrête de suite on a déjà du me la proposer plus d'une vingtaine de fois. Et cela ne marcheras probablement pas » Inspirant profondément je reprends péniblement mon souffle avant de continuer mon récit « Il ne s'agit pas de cela. Mon idée n'est pas de détruire les plantes mais de les faire notre. Nous avons des potions capable de détruire presque toute forme de végétation en bas. Il suffirait de trouver un moyen de décaler les plantes pour les amener dans un endroit nous convenant et de délimiter la zone à l'aide de cette potion. »

Pendant un instant le contremaître ne dis rien, se contentant de me dévisager silencieusement. Durant une seconde le doute s'empare de moi et je crains qu'il ne se mette à rire avant de se détourner et me laisser la en plan. « Cette idée ne manque pas de charme je dois le dire. Retourner l'arme de notre ennemis contre lui… En voila une idée intéressante. Et quand bien même l'utilisation de ses plantes serait trop compliquée nous pourrions nous contenter de verser une potion dessus ou d'utiliser la magie noire. Que cette idée marche ou non elle est toujours plus intéressante que celle de l'incapable m'ayant proposé de demander de l'aide aux elfes… Enfin vous n'avez pas à savoir tout ça. Je garde votre proposition de côté je ne peux pas encore vous dire ce qu'on en fera. Vous pouvez disposer. » Sans un mot de plus il se détourne et retourne à ses occupations. De mon côté je me retourne vers l'endroit que je viens de quitter, me remettant au travail curieuse de savoir ce qu'il sera fait de ces fleurs et riant à l'idée d'utiliser les elfes pour les enlever. Les elfes… Et pourquoi pas les Faes pendant qu'on y est.

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Mer 11 Nov 2015, 20:17

Fleurs aux pétales d'or


Aphrodite Altais


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Elle était revenue car elle avait entendu qu'ici ils avaient besoin de force pour reconstruire ce qui avait été détruit par la puissante Khæleesi. Leur chez eux.
Ses pas l'avaient conduite devant l'immense prison qui paraissait en piteux état. Si l'extérieur était ainsi, qu'en serait-il de l'intérieur ? La jeune sorcière n'avait qu'entendu des rumeurs quant à l'imposante bâtisse qu'était la Prison et ce qu'il s'y trouvait.
Pour autant, elle trouvait qu'il s'agissait d'un drôle de lieu pour entraîner les sorciers et les réunir en cas de conflits, mais elle n'était pas Lord et ce qui l'intéressait n'avait rien à voir avec sa hiérarchie pour le moment. Elle œuvrerait toujours pour le bien de son souverain, ce n'était guère son genre de partir en rébellion, bien au contraire. Mais avant tout, elle œuvrerait pour son propre bien.

Un soupir passa ses lèvres. Tout cela s'était déroulé alors qu'elle se trouvait si loin. La Khæleesi avait fait des ravages autour d'elle et la guerre avait détruit énormément, autant la vie que les constructions, que l'espoir et l'esprit des gens. Même, à son plus grand bonheur, les anges avaient subits de lourdes pertes par l'intervention des démons. C'était ce qu'elle entendait un peu partout lorsqu'elle s'arrêtait pour gagner son pain dans les villes voisines avec Mystère.

Passant le pont et observant le précipice à côté d'elle, un frisson d'excitation la gagna alors qu'elle vit le désastre à l'intérieur. Il n'y avait pas vraiment d'autres mots, et même si le nettoyage avait déjà commencé depuis longtemps déjà, il restait encore tant à faire.

- Bon ma vieille, faut se retrousser les manches sévère. La sorcellerie à besoin de nous.

Affichant un sourire amusé après ses paroles adressées à elle seule, Aphrodite s'avança lentement et attendit les consignes. Bien vite, elle partit dans le secteur qu'on lui conseilla de rejoindre tout en lui demandant de faire bien attention. Si elle voyait d'étranges bourgeons ou des fleurs, il fallait qu'elle avertisse tout de suite les maîtres d’œuvres. Bien que loin d'être la plus idiote, la rousse trouvait l'idée curieuse. Pourquoi s'inquiéter de plantes, encore plus lorsqu'il s'agissait de fleurs ? Elle l'apprendrait sûrement à ses dépends.

Avançant en prenant garde de ne pas glisser, elle arriva bientôt dans un couloir sans dessus dessous. En observant déjà les hommes et femmes qui étaient à l'oeuvre, elle s'attarda sur un endroit bien précis du mur. Et si c'était l'eau qui avait amené tout ça, ces fleurs dont ils craignaient tant la prolifération sans qu'elle n'ai eu plus de détails.
Posant ses doigts sur les murs encore bien imbibés de l'eau dévastatrice de la  Khæleesi, Aphrodite dégagea la boue et trouva un bourgeon prêt à éclore le soir venu. Nettoyer signifiait donc mettre les fleurs à vue. Laissant ceux qui en avait la force déblayer le gros matériel, elle se mit en quête de comprendre comment vivait ces fleurs et de quoi elles pouvaient bien avoir besoin pour rester vivantes dans cet atmosphère sans lumière.
Elle nota en regardant ses doigts qui l'avaient touché, qu'ils étaient légèrement rougis. Sa déduction fut rapide, les fleurs vivaient grâce aux vivants qui s'en approchaient. Sans doute avait-elle tord, peut-être d'autres hypothèses avaient déjà été émises, mais elle ne désespérait pas de se rendre utile pour Lord.

Ramassant un morceau de bois à même le sol, tachant un peu son ensemble blanc, elle tenta de dégager le bourgeon de son emplacement, en vain. Invoquant une petite lame de glace qu'elle saisit du bout des doigts, elle chercha à découper la tige de la fleur, mais sa lame cassa au contact de l'étrange bouton.
La couleur qui commençait à se montrer doucement la ravie. Le doré et la brillance de ses pétales donnaient l'envie de s'approcher, de humer son doux parfum et de se laisser porter par ses envies. Ce que la sorcière ne fit pas. Reculant, elle interpella tout le monde autour d'elle et précisa qu'elle venait de découvrir une fleur. Chacun se regarda et tous partir du lieu, elle la dernière.

Lançant un dernier regard dans son dos, elle créa une petite sphère de glace autour de la fleur et finalement, resta à ses côtés en observant ce qu'il se passerait. Les autres auraient sûrement prévenu le maître d'oeuvre pour elle. Prenant quelques livres trempés, elle s'en fit un petit siège pour ne pas poser ses fesses directement dans le sol boueux du couloir où elle se trouvait.

Ses iris bleus furent captivés par la beauté de la fleur naissante. Elle ne venait pas de chez eux, c'était impossible. Malgré la petite sphère de glace, elle s'approcha pour voir le phénomène d'un peu plus près. Quand elle fut assez proche, la fleur lâcha ses spores qui furent bloqués par sa création. Interloquée, Aphrodite sourit, se disant que ce n'était pas une mauvaise idée de toutes les enfermées pour annihiler leur spores s'ils étaient si dangereux que ça, mais ça ne résolvait pas le problème. Elle n'avait pas de solution pour les déloger, ni même pour les tuer.

Soupirant, elle revint s'asseoir et observa ainsi toute la nuit durant la fleur devant elle avant d'entendre des cris.

- Ha, alors c'est ça, les émanations sont hallucinogènes et ou attaque le cerveau. Ingénieux plan pour nous éradiquer Khæleesi, mais c'est sans compter sur nous.

Sans bouger, elle écouta les cris et les bruits mats des corps tombants sur le sol.

Gardée dans sa bulle de glace, elle s'approcha de la fleur qui, au petit matin, était retournée à l'état de bourgeon. Gardant les spores dans sa bulles, elle la déplaça et ferma le trou laissé à l'emplacement de la tige de la fleur pour en perdre le moins possible. La glace fondrait probablement vite si la magie ne la gardait pas intacte.
Elle s'approcha du maître du chantier et l'interpella avec calme.

- Pardonnez-moi monsieur.
- Quoi encore ?
- He bien, je n'ai pas de solutions à vous proposer pour éradiquer les fleurs, mais je vous offre la possibilité, pour nos meilleurs chercheurs, d'étudier leur poison sans risque.

La rousse avait les mains dans son dos, gardant bien caché pour le moment sa petite bulle de glace. Le regard du maître du chantier se posa enfin sur elle et il reçu un sourire avant qu'elle ne lui montre dans ses mains sa sphère où était tenu les spores.

- J'ai englobé la fleur que j'ai trouvé hier soir dans une sphère de glace, ça m'a protégé et, tout est là dedans.
- Tout ?
- Oui, tout ce qu'elle a craché dans l'air quand je me suis approchée. Avec ça, on a de quoi trouver un remède efficace contre ce poison ou même, s'en servir pour fabriquer des potions. Quant aux fleurs, la glace les rends inefficaces mais ça ne les tue pas. Si vous voulez les transporter ou travailler en sécurité, c'est tout ce que j'ai trouvé en vingt-quatre heures.

Les yeux bleus se plantèrent dans ceux du grand sorcier. Elle sentait sa puissance sans la chercher et son sourire se dissipa lentement alors qu'elle lui tendait la sphère de glace. L'homme la lui pris et lui fit signe de retourner au travail, de continuer à aider à la reconstruction des zones dévastées dans la Prison. Sans un regard en arrière, Aphrodite s'en retourna chercher à la fois une solution à cette fleur mystérieuse et dévastatrice et à donner son aide à ceux qui en auraient besoin pour reconstruire leur bien et redonner vie à leur prestige.

Lentement, ses mains passèrent dans la bout à son tour, oubliant la propreté de ses habits, oubliant même sa faiblesse pour vraiment mettre la main à la pâte. Elle attrapa un ruban déchiré sur le sol et noua ses cheveux en chignon très serré puis entreposa son chapeau sur le haut de sa canne contre un mur. Elle n'oubliait pas de garder un œil sur ses effets personnels, mais avant tout, elle mettait de l'ordre dans les couloirs, aidait à transporter les choses légères dans ses bras et lorsqu'il fallait déplacer plus lourd, à l'aide de ses congénères, elle utilisait sa magie et déplacer les gros débris. Souvent, sa magie de glace était une aide précieuse pour ne pas déraper, pour ne pas s'enfoncer dans la bout et rendre le sol plus meuble.
La sorcière n'avait pas l'impression de faire un dur labeur, tant elle voulait revoir la gloire de son roi, du peuple auquel elle appartenait. Si elle avait été assez puissante, elle aurait même tenté d'en faire plus, beaucoup plus, mais pour le moment, elle ne représentait qu'un grain de poussière parmi tant d'autre. Un jour pourtant son poids pèserait dans la balance. Un jour, elle pourra être vraiment celle qui fait et non qui écoute.

Combien de temps encore durerait le chantier ? Des jours ? Des semaines ? Et ces fleurs, elle voyait beaucoup de monde s'essayer à les détruire en vint, à les déloger avec le même résultat. Pourtant, comme elle, aucun n'avait baissé les bras, bien au contraire, tous avait redoubler de vigueur, de volonté et de courage. Elle souriait, amusé de les voir se débattre contre l'ingénieux plan de la  Khæleesi. Il fallait l'avouer, elle avait été redoutable plus le coup et avait bien faillit réussir à annihiler la plus grand partie des sorciers, mais Lord était toujours là, et les troupes se reformaient avec bien plus de hargne. Maintenant, la jeune femme avait une dent contre celle qui avait attenté à leur bien.

Avec ferveur, elle cultiverait sa hargne contre elle et un jour, lorsqu'elle sera puissante, elle viendrait lui faire comprendre ce qu'elle ressentait en cette heure. Ce jour était encore lointain et pourtant, il viendrait, elle se le jurait.
1712 mots
Gains : l'étole de Lady Thorne et un point en magie
Merci beaucoup pour le LDC

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Dim 22 Nov 2015, 17:45

 - [LDC Sorciers] Fleurs aux pétales d'or Sorcie10

   Neferet marchait vers l’imposant bâtiment, le visage sombre. Il n’aimait pas cet endroit. Il n’aimait pas les gens qui s’y trouvaient. Il n’aimait pas son roi. Il n’aimait pas la personne qui l’avait informé de sa mobilisation. Non, en fait, ce n’était pas qu’il n’aimait pas. C’était qu’il détestait. Il détestait tout cela. Il se demandait d’ailleurs comment il avait un jour fait pour apprécier tout cela. Pour apprécier les gens, leurs mimiques, leurs habitudes… Il lâcha un juron. Il regrettait d’être venu. Il aurait dû désobéir. Qu’aurait fait Lord ? Il n’était qu’un être futile parmi d’autres, il ne pouvait pas s’intéresser à lui. Tout comme lui, il ne devait pas en avoir grand-chose à foutre. Ce roi n’agissait de toute façon que pour son plaisir personnel. C’était ce qu’il pensait.

   Il chassa tous ses mauvais songes de son esprit. Il avançait toujours à la même allure. Ses idées divaguèrent aussitôt vers Hana. Il avait éprouvé de la sympathie pour elle dès qu’il avait posé son regard sur elle. Son intrigante beauté l’avait tout de suite capté. Et il ne comprenait toujours pas pourquoi. Cela faisait de nombreuses années qu’il n’avait pas aimé quelque chose ou quelqu’un. Il avait d’ailleurs oublié quelle était l’origine de cette haine infinie. Il s’en fichait. Il n’aimait pas même cette soi-disant origine. Il aimait juste Hana. C’était la seule et unique personne qui pouvait faire n’importe quoi sans l’énerver. Même de lui avoir imposé d’au moins respecter Djinshee, Enderah et Morokei ne l’avait pas gêné. Parce qu’il le faisait pour elle – il les aurait haïs autrement.

   Ses pas l’arrêtèrent au niveau du pont qui reliait la terre ferme à la prison. Il pencha la tête vers le vide, d’où sifflait un courant d’air glacial. Il se souvenait encore des cris déchirant qui s’y échappaient d’habitude. C’était assez étrange de ne plus les entendre. S’était maintenant installé un silence à couper le souffle, uniquement brisé par des échos, des claquements, ou encore par le ruissellement de l’eau, ses tintements, le bruit de ses ondulations. La prison avait dû être bien plus qu’inondée. Il n’en savait rien, puisqu’il n’avait pas été témoin de la catastrophe. Il marcha jusqu’à l’entrée, ignorant totalement le vide et l’atmosphère particulière qui rodait autour de lui. Un homme à l’allure sévère et puissante « l’accueillit ». Neferet lui lança un regard noir. C’était le responsable du chantier. Ce dernier lui expliqua rapidement la situation, insistant particulièrement sur une histoire de fleurs dotées d’un poison redoutable, qui ne fit qu’impatienter le jeune Sorcier. Lui ne voulait qu’en finir au plus vite avec cette histoire. Il n’avait pas que ça à faire. Il voulait rejoindre Hana, et c’était tout. On le laissa enfin rentrer. Neferet put alors constater les dégâts.

   La prison était devenue pitoyable. Le sol boueux, les murs craquelés par endroits, des portes défoncées, des objets de toutes sortes éparpillés par terre. C’était à peine éclairé, et en plus de cela, ça sentait clairement l’humidité et l’eau salée… L’odeur était désagréable, mais supportable. L’eau continuait de s’écouler des fissures. Bref, c’était chaotique. Il croisa une ou deux personnes qu’il ne prit même pas la peine de regarder. Il descendit dans les profondeurs du bâtiment. Sa mission était simplement de nettoyer la place, et de prévenir le responsable s’il trouvait l’une de ces fleurs dorées dont il lui avait parlé. A vrai dire, cette plante l’intriguait un peu. Peut-être pourrait-il en utiliser pour faire un peu d’alchimie ? Sur son chemin, il ramassait tout ce qu’il trouvait, les bouts de bois et autres pièces n’ayant plus aucune utilité. Il les rassemblait ensuite dans un coin. C’était tout ce qu’il pouvait faire. Il n’allait pas remonter pour jeter tout ça… Cela ne ferait que l’énerver et le fatiguer rapidement. Il scrutait les fissures sans rien trouver. Il était sceptique à propos de ces fleurs, mais la curiosité, l’envie d’exceller dans ce domaine qu’il avait trouvé comme passion, le poussait à continuer. Ce ne fut qu’après de longues minutes qu’il parvînt enfin au dernier sous-sol. Enfin, l’avant dernier, ou l’avant avant dernier. L’eau avait totalement envahi le fond, si bien qu’il était impossible de descendre totalement. Il y avait possiblement dix mètres de profondeur, voire plus... Mieux valait ne pas s’y risquer si l’on ne savait nager. Ce n’était pas le cas de Neferet, mais il n’avait aucune envie de rester trempé tout le reste de la journée pour des choses aussi insignifiantes à ses yeux.

   Là, il n’était pas seul. Il y avait une dizaine de personnes, certaine poussant des meubles – ce qu’il en restait – contre les murs, d’autres ramassaient les choses qui traînaient. D’autres encore examinaient les murs. Il aperçut un homme s’acharner sur quelque chose. Il s’approcha. Il tenait entre ses doigts une longue tige parfaitement incrustée dans le mur, au bout de laquelle des pétales d’or formaient une petite boule. L’homme le considéra un instant.

   -C’est ça, la fameuse fleur ? Demanda-t-il froidement, tentant tant bien que mal de rester suffisamment poli.

   -Oui, et ces saloperies sont indestructibles ! Impossible de les arracher ou de les brûler. Certains ont même tenté les potions les plus dangereuses sans résultat. Elles ont commencé à envahir la prison hier.


   Neferet le poussa et examina la fleur. L’inconnu protesta mais il ne l’écoutait pas.

   -Elle est fermée.


   Même dire ça l’énervait lui-même.

   -Elles ne s’ouvrent que le soir. Ca ne devrait d’ailleurs pas tarder. Il faudra alors s’en éloigner. Elles rejettent des spores qui rendent fous ceux qui le respirent.


   Il garda le silence. Il réfléchissait. C’était la première fois qu’il voyait ce genre de choses.

   « Elle est venue après l’inondation. Elle puise forcément ses forces de l’eau salée. » Pensa-t-il.

   Les poissons mourraient quand ils passaient d’eau douce à eau salée, et inversement. La piste était à creuser. Il vérifia qu’il avait bien apporté sa gourde. Pas qu’il avait peur d’avoir soif, mais c’était utile lorsque ses cicatrices se rouvraient. Il la prit et en retira le bouchon. Il aspergea la faille d’eau, visant directement les racines. Il crut la voir frémir. Il connaissait les fondamentales chez les plantes, c’était la moindre des choses. Et même si celle-ci était probablement magique, il était persuadé que ses points faibles étaient sensiblement les mêmes. Un être vivant, quel que soit sa nature, avait toujours une raison pour agir de telle ou telle façon. Alors pourquoi cette chose était-elle fermée le jour ? Pourquoi ne s’ouvrait-elle que la nuit et pourquoi rejetait-elle des spores rendant fou le premier malheureux qui daignait s’approcher ?

   -Bon, j’ai du travail à faire, si tu permets, dit l’homme à côté de lui.

   Neferet lui lança son pire regard.

   -C’est pas en essayant en vain d’arracher une fleur que tu vas bosser plus. Répliqua-t-il, les dents serrées. Alors cherches une solution dans ton coin ou casses-toi.


   Il était persuadé d’être le plus faible des deux, mais il n’avait pas peur. Cet homme était clairement stupide. Il se fichait d’être mis à terre ou de se casser l’épaule. La douleur n’était pas son point faible. L’homme serra les poings. Il se retînt de les envoyer dans son visage pour ne pas attirer toute l’attention sur eux et il partit, n’oubliant pas de lui offrir ses pires insultes. Neferet le laissa faire. Enfin seul, il continua sa réflexion.

   Souvent, pour se protéger, les animaux, et même les hommes les plus peureux, se recroquevillaient sur eux-mêmes lorsqu’ils avaient peur où s’avouaient vaincus. Et bien que toute fleur ait une phase fermée et une autre ouverte, il était sûr qu’il se trouvait sur la bonne piste. Et si elle n’était vulnérable que la nuit ? Si le jour, lorsqu’elle n’était plus qu’un bourgeon, elle se protégeait, refaisait ses forces pour mieux attaquer ensuite ? Si elle attaquait pour empêcher quiconque de s’approcher et ainsi de l’arracher ? Le soir n’allait pas tarder à se montrer. Il allait pouvoir observer par lui-même.

   Il vit les lieux se vider au fur et à mesure que le temps passait. Rares encore étaient les fleurs à s’être infiltrées dans les parois de la prison, mais tous les craignaient. Tous sauf lui, visiblement. Il était resté près de la fleur, attendant le moment où elle oserait enfin éclore. C’est là qu’il la vit bouger. Il cligna plusieurs fois des yeux pour accommoder sa vue et se concentrer sur ce à quoi il assistait. Il couvrit sa bouche et son nez à l’aide de sa main droite, prêt à prendre un dernier bol d’air. Il avait plus ou moins préparé son coup et avait trouvé un vieux tissu – appartenant sûrement à un prisonnier. Les pétales se déplièrent, lentement, paisiblement, dévoilant au centre une sorte de boule jaune et rosée. Celle-ci fut projetée dans l’air et les spores commencèrent à s’éparpiller autour d’elle, flottant au gré des courants d’air. Neferet attrapa avec le tissu ce qu’il restait de la boule de spores et couvrit toute la partie dorée de la fleur. Il était en apnée totale malgré le peu de particules qui avaient réussi à s’envoler. Il tira violemment sur la tige dans l’espoir de l’arracher une bonne fois pour toutes. En vain. Elle restait robuste, incassable. Un liquide épais coula sur son visage. Il jura en silence. Sa main rougissait, le sang dévalait doucement son visage, passait entre ses lèvres, et finissait par tomber après avoir marqué son menton ou son cou. Mais il resta concentré sur son but. Il était habitué à ce phénomène.

   Il retira la main de son visage et reprit sa gourde pour asperger de nouveau la fleur, prenant bien soit de garder le tissus dessus. Elle frémit encore. Il sentit bouger sous sa main et la retira au bout de quelques secondes. Elle était redevenue un bourgeon. Le Sorcier recula. Un grand sourire se dessinait peu à peu sur ses lèvres. Le sang en profita pour s’insinuer dans sa bouche. Sans plus attendre, il remonta en direction du rez-de-chaussée. Il devait prévenir le responsable du chantier. Il n’avait peut-être pas tué cette chose, mais était au moins parvenu à la calmer. Et il était presque certain qu’en continuant le traitement, toutes ces choses allaient finir par crever.

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Dim 29 Nov 2015, 02:31


Une tâche physique. Kaalh n'était pas du genre manuel, préférant jouer de son intellect en flânant négligemment, son indifférence affichée le faisant paraître pour un fainéant. Ce dont il se fichait éperdument. Lui, il savait qu'il n'en était rien. C'était le principal, que les autres se fourvoient ne pouvait, en définitive, que servir ses intérêts. Cependant, ce n'était pas le cas aujourd'hui. Aussi oisif pouvait-il sembler, cela ne l'empêcha pas d'être sollicité pour apporter son aide à la prison. Evidemment, il répondrait présent. Il avait beau être extrêmement détaché, il n'en gardait pas moins des devoirs envers les siens. La seule véritable différence dans sa façon d'agir, comparé à des individus normalement constitués, résiderait dans l'impression de n'en avoir strictement rien à faire tandis qu'il s'exécuterait.
Heureusement, Kaalh pouvait compter sur sa capacité à faire se mouvoir les objets par la simple force de son esprit pour alléger considérablement la pénible tâche qui l'attendait. Une faculté qui l'aidait grandement à limiter les efforts physiques inutiles ou fatigants. Concernant l'inondation, le garçon ne pensait pas être d'une grande aide avec ce genre de compétence. Il doutait pouvoir user efficacement de télékinésie sur de telles quantités d'eau. Il obtiendrait le même résultat en tentant de les évacuer à mains nues. Autant se concentrer sur les débris, ou toute autre chose déjà plus facilement palpable qu'un liquide.

« Serait-il possible de trouver un moyen de te rendre bien plus fort, Gladius ? Tu me serais d'une grande aide si c'était le cas. »

Gladius, c'était sa corneille. Une créature bien trop petite pour être d'une aide quelconque dans des tâches demandant de la force. L'idée de trouver un moyen de dépasser cette condition physique l'intriguait grandement. Lui qui aimait s'adonner à toutes sortes d'expériences, c'était là un défi de taille, sur lequel il se pencherait un jour ou l'autre. Sûrement, s'il ne passait pas totalement à autre chose entre temps.
Dans l'immédiat, il s'avéra, finalement, que ni son oiseau ni lui n'auraient à se fatiguer à de basses besognes trop longtemps. Effectivement, Kaalh fut rapidement informé qu'un autre problème de taille accaparait les sorciers. Il n'aidait aux travaux de reconstruction que depuis quelques dizaines de minutes, sans se tuer à la tâche, avant qu'une étrange rumeur ne parvienne à ses oreilles. Rapidement, la rumeur devint information, puis vérité. Une vérité qui dérangeait, qui pourrait bien être une menace pour les siens. Certains en avaient déjà perdu la tête à se torturer l'esprit afin de trouver une solution, à moins que ce ne fusse là le problème justement. Des fleurs, encore inconnues jusqu'à présent, avaient fait leur apparition. Tous les soirs, elles dégageaient une puissante odeur aux effets ahurissants, plongeant dans la folie quiconque avait le malheur de l’inhaler. Le responsable du chantier avait, visiblement, besoin d'aide.
Kaalh trouvait cette opportunité trop belle pour ne pas la saisir. Il venait de trouver le moyen d'échapper à l'ennui des corvées rébarbatives qui s'annonçait, tout en s'intéressant à quelque chose de très intriguant. Il lui tardait de voir ces plantes en action, puis de se lancer dans des expérimentations afin d'en extraire tous les secrets, ou du moins à tenter de le faire. En fait, il ne se fit pas prier plus longtemps. Il abandonna sans remord ce qu'il était en train de faire pour se diriger vers le plus proche endroit où l'on avait aperçu certains de ces végétaux. Sur place, des larbins appartenant à des races inférieures se faisaient exploiter pour aider aux travaux. C'était exactement ce qu'il fallait à Kaalh.

« Toi, va me chercher une de ces fleurs.

L'homme, au courant de la situation, hésita. Haussant les épaules, Kaalh sortit son jeu de cartes de tarot. Voyant qu'elles étaient en métal et tranchantes, le pauvre bougre déglutit. Pourtant, le sorcier ne l'attaque pas, se contentant de tirer une carte au hasard.

 - [LDC Sorciers] Fleurs aux pétales d'or 1_l_ex10

- L'Existence. Tu ne crains rien, le but de ton existence n'est pas remis en cause. Vois comme tu te tiens au milieu de cette fleur, en toute harmonie malgré la nuit qui devrait la rendre dangereuse. Ton destin est de ne faire qu'un avec elle, tu es la clé de ce mystère. »

Soit l'homme fut convaincu de cette prédiction tant l'indifférence de Kaalh le rendait sincère, soit il savait qu'il n'avait pas le choix. Dans un cas comme dans l'autre, il s'exécuta. A reculons, il finit tout de même par s'approcher petit à petit de son objectif. Le sorcier ne perdit pas une miette du spectacle, notant avec précision chaque détail. Comme la distance à partir de laquelle l'homme semblait ressentir les effets du pollen qu'il inhalait, ou encore le temps que la folie mettait à atteindre définitivement son esprit. Il n'omit pas de relever que, son esprit étant plutôt limité, ce temps pouvait varier d'un sorcier à une autre race. Puis, il attendit patiemment que l'homme soit abattu, alors qu'il commençait à s'en prendre à d'autres, avant de récupérer le cadavre tranquillement, lui adressant même la parole.

« Je n'ai pas menti. Ton destin était de mourir avec ce grain de folie dans ton esprit, c'était là le seul but de ton existence. Tu vas m'aider à résoudre une partie du mystère, comme promis. Il est temps d'observer les effets de ces spores sur ton organisme. »

L'Existence, sa carte de tarot, allait maintenant servir à explorer les profondeurs du corps humain. Puisqu'il s'était déjà prêté à cet exercice par le passé, il saurait, normalement, reconnaître les différences, noter ce qui n'avait pas sa place dans ce mécanisme complexe. Le but était de chercher à découvrir où agissait la toxine de la plante, et s'il y avait un moyen de l'isoler du corps pour qu'elle soit inoffensive, ou encore de l’endormir ou la neutraliser. En d'autres termes, il tentait de trouver un antidote.
Toutefois, contrairement aux apparences, Kaalh n'était pas un minimaliste. Il ne comptait pas s'arrêter à un simple remède pour limiter les pertes chez les sorciers. Il espérait aussi pouvoir utiliser ce poison à leur avantage, à le retourner contre les autres en plus de les immuniser eux-mêmes. Clairement, il comptait bien en faire une arme, à laquelle les sorciers seraient insensibles.
Maintenant qu'il en avait fini avec le corps du malheureux, et qu'il pensait avoir une piste pour son antidote, le garçon comptait s'attaquer à sa seconde idée. Il commença par retourner là où il avait rencontré l'homme qu'il avait sacrifié pour la science. Une fois sur place, il usa de télékinésie pour manipuler les dangereuses fleurs de loin, en gardant bien en tête la distance à partir de laquelle elles avaient fait effet sur sa victime. Ce pouvoir allait grandement lui servir pour cette petite expérience, il allait devoir tout contrôler à distance. La plante, mais aussi tous les différents agents qu'il comptait tester dessus. Il avait prévu de nombreux accessoires dans cette optique, essentiellement des ingrédients issus d'autres plantes, ou encore de l'eau, salée comme douce, ou même du feu. Il voulait observer toutes les réactions possibles et imaginables sur cette étrange fleur, au-delà même de ce qui était habituellement possible. En effet, il espérait obtenir encore plus de résultats en utilisant sa capacité à fusionner les objets, entre autres leurs capacités dans ce cas précis. Dans son esprit, Kaalh n'était plus aux environs de la prison, au milieu de ruines à reconstruire et inondées, mais dans un laboratoire de savant fou. Il combinait, prenait des notes, testait, abandonnait, réessayait. Son objectif était des plus simples, en théorie : il devait contrôler le déclenchement de la toxine, ainsi que sa portée. Pour cela, il devait comprendre l'origine exacte de l'éclosion, puis la façon qu'avait le pollen de se répandre. Des expériences qui l'accaparaient totalement et qu'il trouvait particulièrement intéressantes.

Après plusieurs heures à s'amuser, Kaalh daigna, enfin, s'arrêter là et résumer toutes ses notes. Il n'avait plus de cobaye sous la main, l'obligeant à abandonner l'idée de tester maintenant ses hypothèses. Il lui faudrait en faire part au responsable du chantier, qui se chargerait sûrement de mener à bien ses expériences... ou de les jeter très vite au feu. Peu lui importait en fait, il avait fait ce qu'il avait à faire, il en était satisfait. Le reste ne le concernerait plus. Sans plus attendre, le garçon se dirigea vers sa cible. Il commençait à se faire très tard, il risquait de ne plus trouver personne s'il tardait davantage. Après ça, il en aurait fini lui aussi ici, au moins pour aujourd'hui.
Le responsable était encore là. Allant droit au but, Kaalh lui remit ses notes en y mettant le minimum de formes.

« Voici tout ce que j'ai pu observer sur ces plantes. Je n'ai pas cherché à les éradiquer, mais à nous en immuniser et à les exploiter contre nos ennemis. Il ne s'agit que de théorie, basée sur une légère pratique. Les tests réels restent à mettre en oeuvre. Voyez si ça vous intéresse, faites-en ce que vous voulez. »

Le message était clair et totalement pensé. En lui donnant ses recherches, il se déresponsabilisait totalement de la suite. Du moment où il avait précisé qu'il ne s'agissait que d'hypothèses, il n'était en rien responsable des conséquences de l'utilisation de ses notes. Si ça devait fonctionner, tant mieux. Sinon, tant pis. De toute façon, les cobayes ne devraient pas être des sorciers. Leur sort n'avait pas d'importance. Satisfait de cette journée bien plus intéressante qu'il ne l'espérait, Kaalh repartit d'où il venait, une corneille à moitié endormie sur son épaule.

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Jeu 03 Déc 2015, 19:15

Rendre service à son souverain ne lui serait jamais venu à l'esprit si l'idée d'une couverture ne lui était pas passée par la tête. Connais ton ennemi, un principe qu'il appliquait mieux que quiconque. Dénué de tous sens moral, Jacob était un véritable serpent qui se lovait dans l'anonymat. Se déposséder du statut d'inoffensive couleuvre devenait pour lui une obsession. Qu'importe les moyens qu'il lui faudrait employer, qu'importe les tromperies auxquelles il se livrerait, il finirait par s'élever dans les plus hautes sphères du pouvoir. Mais avant seulement d'envisager de régner sur ses congénères, il fallait qu'il acquiert davantage de puissance, sans quoi il finirait écrasé par ses supérieurs tel un moucheron. Glaner quelques informations sur la manière dont le charmant bâtiment avait pu subir de si lourds dégâts lui paraissait également primordial. Peut-être même pourrait-il trouver des alliés pour son projet, à supposer qu'il fasse preuve de suffisamment d'imprudence pour être démasqué. La méfiance et le mensonge étaient de mise. C'est donc avec des intentions tout à fait honorables qu'il s'était dirigé vers la Prison pour aider aux travaux de reconstruction.

Une fois sur place, le Sorcier se retrouva en quelques instants pris au milieu d'un fourmillement d'enfants de la magie noire qui cherchaient à reconstituer l'édifice. Tout ce petit monde semblait s'organiser parfaitement. En fin de compte, il était possible que son aide soit superflue. Il n'eut pas le temps de tourner les talons qu'un homme d'une quarantaine d'années se dirigeait vers lui en toute hâte. « Il faut absolument que vous veniez m'aider. Ma sœur est coincée sous un bloc de pierre et je ne suis pas assez puissant pour la sortir de là. » Jacob haussa un sourcil, le regard plein de mépris. Certes, il avouait difficilement sa propre faiblesse, mais pour ne pas parvenir à déplacer un rocher ou récupérer un corps féminin, il fallait que l'homme soit d'une nullité affligeante. Comment pouvait-il penser que le Sorcier l'aiderait ? Un rapide coup d'oeil à la bourse bien garnie qui ornait la ceinture du demandeur le décida. La richesse. Il survivait en achetant les services qu'il ne pouvait accomplir. Or il se trouvait que l'argent du centenaire avait été dérobé et dilapidé par le vieillard qui l'avait capturé quelque temps auparavant. Et avec un peu de chance, la sœur serait d'une compagnie agréable. Un sourire inquiétant éclaira son visage lorsqu'il acquiesça.

L'homme le conduisit à travers les débris de la Prison. Des morceaux de pierre éclatés jonchaient le sol avec une rigidité de cadavres. Les travailleurs s'acharnaient sans relâcher à déplacer les blocs détruits et à consolider ce qui restait du bâtiment. La phase de reconstruction viendrait probablement dans les jours à venir, si l'on en jugeait par le nombre d'individus présents. Jacob remarqua que de nombreux esclaves se trouvaient là. Une moue agacée fleurit sur ses lèvres. Comment des êtres pouvaient-ils accepter un tel statut ? La rébellion n'existait-elle pas dans leurs esprits ? Des bêtes de sommes, voilà ce qu'ils étaient, et ce uniquement par leur refus de se révolter face à leur ignoble condition. Mais le Sorcier ne se piquait d'aucun élan humanitaire, aussi se contenta-t-il de passer sans leur accorder la moindre parole. Ils arrivèrent enfin à l'endroit désiré. L'inconnu se précipita vers sa sœur. « Elle a voulu déplacer ce rocher, mais elle n'avait plus assez de force. » Se retenant de lever les yeux au ciel, l'héritier des Kole se tourna plutôt vers le corps inanimé qui reposait entre le sol et un énorme carré de granit. Elle était tout à fait jolie, mais sa position de petite créature fragile empêchait le Sorcier de ressentir le moindre désir pour elle. Il aimait sentir la faiblesse des femmes, pourtant il détestait que celle-ci ne soit pas son œuvre. En observant les alentours, il songea qu'il trouverait bien quelque chose d'autre à se mettre sous la dent.

D'un geste de la main, il fit signe au frère de s'écarter et riva son regard sur le mur dévasté de la Prison qui surplombait la scène. S'il montrait suffisamment d'adresse, il pouvait parvenir à colmater une brèche, faisant d'une pierre deux coups. Prenant une inspiration profonde pour intensifier sa concentration, il rassembla le peu de magie dont il disposait pour la précipiter sur le bloc. Celui-ci s'éleva de quelques centimètres à peine. Frustré par ce qu'il considérait comme un échec, Jacob laissa monter sa colère. La rage ne représentait qu'une source comme une autre d'énergie, autant la détourner à son profit. Aucune incantation ne franchissait la barrière de ses lèvres. Il se l'interdisait pour s'assurer d'être toujours en mesure d'appeler ses pouvoirs, même s'il venait un jour pour une raison ou pour une autre à être privé de sa voix. Prévoir les risques d'une situation faisait partie de ses habitudes, un exercice quotidien auquel il se livrait volontiers. La simple idée d'échouer suffisait à embraser son coeur et il dut se faire violence pour ne pas passer ses nerfs sur les deux individus qui se trouvaient près de lui. Cela n'aurait été qu'un acte stupide, et malgré ses faibles capacités, il n'agissait jamais sans réfléchir. C'était le seul moyen pour lui de survivre, et se comporter autrement ne pouvait que le mener à la destruction. Aussi fournit-il un effort immense pour soulever le granit. L'impression terrible que des tonnes de pierre reposaient sur ses épaules paralysait son corps. Une goutte de sueur perla sur son front alors que son œuvre prenait vie. Le bloc lévita dans les airs et dans un bruit sourd vint s'abattre dans le creux qui défigurait la Prison. Poussant un soupir de soulagement, il s'assura qu'il ne puisse pas s'effondrer à nouveau et relâcha instantanément sa magie.

Le quarantenaire applaudit avec joie et attrapa sa sœur par la taille. Sans plus de remerciements, il lança la bourse au Sorcier qui la saisit au vol et la fit aussitôt disparaître dans l'une de ses poches. Plus rien ne le retenait ici à présent. Ne manquait plus qu'à dénicher une sympathique créature avec qui passer la nuit, et il serait au meilleur de sa forme. Mais le sort semblait décidé à lui jouer des tours. Quelqu'un venait de le percuter, visiblement très pressé et déboussolé. « Ah, vous voilà ! Dépêchez-vous un peu, les fleurs n'attendent plus que vous ! » Le brun n'eut encore une fois pas le temps de réagir et se retrouva entraîné à la suite du bonhomme. Quelques minutes plus tard, ils finirent par arriver devant un splendide champ de fleurs aux couleurs somptueuses. La beauté qui se dégageait des plantes était indéniable. Fasciné par leur magnificence, Jacob s'approcha d'elles et en effleura une du bout des doigts. L'homme dans son dos s'agita. « Faites attention. Il faut trouver un moyen de les détruire avant qu'elles nous rendent tous fous. » Sur ces paroles étranges, il s'évanouit dans les débris. Son interlocuteur eut beau le chercher du regard, il avait bel et bien disparu.

Cependant, le Sorcier leva les yeux au ciel, agacé par la tâche qui lui incombait désormais. En arrivant près de la Prison, il avait entendu ce qu'il croyait alors n'être que des rumeurs sur ces terribles fleurs. Il fallait croire qu'il s'était trompé en pensant que ce n'était qu'un conte de bonne femme. On racontait aussi qu'une merveilleuse récompense attendrait celui qui trouverait la solution au problème. Prenant un instant pour les observer, il s'installa au milieu des floraisons. Le parfum délicieux qu'elles exaltaient lui tournait la tête. La pensée de les détourner pour son usage personnel lui traversa l'esprit. La quantité d'énergie qu'il avait fourni pour déplacer le rocher lui avait demandé un effort considérable, et il n'aspirait plus qu'au sommeil. Ses paupières étaient terriblement lourdes. Sans même s'en apercevoir, il finit par s'assoupir et dormit sans faire le moindre rêve. Lorsqu'il se réveilla enfin, il constata avec surprise que le soleil avait fait un nouveau tour sur le monde. Etait-il réellement possible de dormir une journée entière dans un cercle de fleurs au pollen empoisonné ? Bien que cette sieste ait été réparatrice, il avait agi d'une manière particulièrement idiote. Les poings crispés, il attendait avec appréhension que les premiers symptômes se manifestent. Rien ne venait.

Lorsqu'il se releva, il sentit pourtant le monde basculer sous ses pieds. Son environnement n'avait pas changé d'un iota, mais il avait la singulière impression que les couleurs se mélangeaient. Le jaune criard des fleurs se mouvait avec l'agilité d'un prédateur et dégoulinait dans son champ de vision. Pour échapper à leur emprise, il n'avait plus qu'à les annihiler. Encore fallait-il en trouver le moyen. La magie ne fonctionnait pas, il en avait la certitude. En quoi pouvait-il être utile sans ses pouvoirs ? Une idée saugrenue, qui ne viendrait pas à l'esprit des autres, voilà ce qu'il devait dénicher. Requérir l'aide de quelqu'un représentait un sacrifice affreux pour un Sorcier, une atteinte en plein coeur de l'orgueil, mais le temps pressait. S'agenouillant devant l'un des spécimens, il joignit ses deux mains et les porta à son front. « William, viens-moi en aide. » À peine sa demande prononcée qu'il sentit quelque chose piquer les doigts et un liquide étrangement poisseux s'écouler le long de son bras. Lorsqu'il arriva au niveau de son coude, une goutte de sang s'échappa et vint s'écraser sur un pétale. La fleur ainsi touchée émit un sifflement aigu et se recroquevilla sur elle-même comme un enfant prostré. Le Sorcier mit quelques secondes avant de comprendre ce qui se passait, l'esprit encore embrumé par les spores. D'un bond, il se redressa, arrachant au passage la précieuse preuve de ce qu'il avait trouvé. Peut-être n'était-ce pas la véritable solution au problème, mais faute de mieux, il s'en contenterait. Prendre ses jambes à son cou pour quitter le plus vite possible cet endroit était désormais sa seule envie. Rien d'autre ne comptait. Rester ici signifiait se perdre dans la folie, et il avait encore trop d'envies à satisfaire avant de ne plus rien être. Aussi se dépêcha-t-il de trouver l'homme qui l'avait recruté. Une fois qu'il eut son objectif en vue, il se précipita vers lui et lui donna la marchandise. « Je ne sais pas comment c'est possible, mais je crois que le sang les fait flétrir. Débrouillez-vous avec ça. » Sans ajouter un mot ni attendre la réaction de son interlocuteur, Jacob tourna les talons et s'éloigna d'un pas vif, pour disparaître aux yeux de ses congénères.

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Mar 08 Déc 2015, 20:38


Il n’était guère dans les habitudes des Jumeaux d’exécuter les basses besognes. D’ordinaire, une horde de serviteurs et d’esclaves s’occupaient des tâches ingrates, sans qu’ils aient besoin de lever le petit doigt ou les yeux. Lord Cesare Pandémonium et sa femme étaient des personnes infiniment riches. Ils avaient élevé leur neveu et leur nièce dans le confort luxueux de leur domaine, près des falaises escarpées de l’Antre des Damnées, non loin de la Prison. Cependant, ils étaient parfois nécessaires de se salir les mains, une évidence que les jeunes Sorciers comprenaient. Pour nourrir leurs ambitions, mieux valait se faire remarquer par les bonnes personnes, en étant toujours présents aux bons endroits, au bon moment. Ils ne pouvaient laisser passer les occasions en or. La reconstruction de la Capitale et les travaux de réaménagement du territoire, rendus nécessaire par les vagues glaciales et meurtrières qu’avaient déchaîné la Khæleesi, étaient une manière aussi parfaite qu’humbles de participer à la vie de la société sorcière, démontrant ainsi son implication dans les tourments de la Couronne, tout en prouvant qu’ils étaient capables de tout pour gravir les échelons. Encore adolescents, ils ne pouvaient être affecté dans les équipes des travaux les plus lourds, et flânaient dans les couloirs de la Prison pour nettoyer, ranger, retrouver des papiers et des babioles et les trier. « Vous me paraissez bien songeuse. » remarqua Marius, alors qu’ils débarrassaient un couloir d’un tas d’immondices. « C’est que j’ai encore surpris une conversation aussi douteuse qu’intéressante entre notre Oncle et notre Tante. » - « Vraiment ? Dites-m’en plus. » Elle eut un léger sourire. « J’ai la vague impression que les évènements s’enchaînent et se précipitent dans notre dos. Ils se pourraient que le voile soit bientôt levé. » - « Comment se portent-ils face à cette nouvelle ? » - « Assez mal, je le consens. Quelque chose semble les inquiéter mais je n’ai pu déterminer quoi avec précision. Notre Mère a été évoqué. » - « De mieux en mieux. » - « C’est à débattre. Il me semble qu’il n’a jamais été question de nous dévoiler son identité. A la façon dont ils la figuraient, j’ai cru comprendre qu’elle vivait mais qu’elle ne nous portait pas le moindre intérêt qu’il n’était pas question d’une quelconque rencontre. » - « Oui il m’a toujours semblé que notre Père était l’instigateur de toutes ses manigances et que notre Mère restait à l’écart. Je me demande bien pourquoi. » - « Et moi donc, mon cher frère. Si le mystère de l’un finit par s’éclaircir, les secrets de l’autre seront peut-être gardé plus longtemps. » - « Si nous venions à rencontrer notre Père, soyer sûre que je ferai de mon mieux pour tirer de lui toutes les informations nécessaires à notre compréhension totale de nos origines. » - « Quelle histoire, tout de même. Qui est-il donc, pour se cacher autant de nous ? » - « Je l’ignore. Je me pose cette question depuis longtemps. » Viviane réfléchit, avant de rire doucement. « J’espère au moins que nous ne serions pas déçu. » - « Nous appartenons à la noblesse, ma chère sœur. Ils sont peu à être navrants dans cette sphère. » - « J’ai quelques noms en tête, pourtant. » - « Moi aussi, mais ces gens-là ne sont pas sur ma liste de suspect. » - « Encore heureux. » Ils reprirent le travail en silence.

Lorsqu’il fut temps de rentrer au domaine de la famille Pandémonium pour le diner, les Jumeaux quittèrent l’enceinte de la Prison. Sans se concerter, ils ralentirent l’allure face à la cohue que suscitait une étrange histoire, un phénomène meurtrier, causé – selon les ouï dires – par une fleur. « Un récit surprenant. » souffla Marius, pensif. « Songez-vous à un détour, mon frère ? Auquel cas, mieux vaut nous hâter. Notre Oncle et notre Tante nous feront payer notre retard. » - « Nous leur expliquerons nos motivations. Ils ne rechigneront pas face à nos efforts. Allons voir ces fleurs de plus près, pendant que le jour est encore là. » Elle acquiesça, emboitant le pas au jeune Mage Noir. Ils s’éloignèrent discrètement des foules pour des contrées plus calmes, pour se pencher sur ces végétaux qui n’étaient décidemment pas de la région. « Je n’ai jamais rien vu de tel dans l’Antre des Damnés. » murmura Luna, accroupie près des bourgeons fermés. « Inoffensives le jour, assassines la nuit. Des amies à vous ? » s’enquit Marius dans un trait d’humour, qui était plutôt un compliment voilé pour sa jumelle, qui sourit en retour. « Elles profilèrent rapidement et avancent vite. Cette cadence est anormale. » - « Oui. Comment sont-elles arrivées ici ? » Ils ne répondaient pas vraiment à leurs questions, se contentant de soulever des points de réflexion. « Puisent-elles leurs forces de l’eau salée ? » - « Arriverons-nous à les dompter pour nous en servir à notre avantage ? » Ils observèrent les fleurs closes de longues minutes. « C’est étrange, mon frère. Pourquoi maintenant ? Pourquoi des fleurs ? Il n’y a rien de semblable dans la région, sans compter que nos côtes ont déjà connu des inondations. » - « Où voulez-vous en venir ? » - « Si, au lieu de se nourrir de l’eau salée, elles étaient venues avec les vagues de la Dévoreuse ? » Marius croisa les bras. « Vous voulez dire que les graines ont été emporté par mégarde ou de façon volontaire par cette femme, pour nuire au peuple des Sorciers, encore et toujours. » - « Cette idée se tient. » - « Je le pense aussi. » Il soupira. « Si ces choses sont réellement des plantes façonnées par les Sirènes, il serait plus sage de les éradiquer plutôt que de tenter de les dompter. Elles seront certainement comme leurs maîtresses. Capricieuses et traitresses. » - « Je suis d’accord. Aussi, pourquoi ne sont-elles nocives et ouvertes qu’une fois la nuit tombée ? La logique tend à l’inverse. » Marius se creusa la tête de longs instants. « Elles ne supporteraient pas le soleil ? Si elles vivaient dans la Cité Engloutie, elles n’ont gouté qu’à la lumière, pas au véritable feu de l’astre. Elles seraient alors plus à l’aise la nuit, où elles retrouveraient leur forme d’origine et leurs propriétés dévastatrices. » - « Craindraient-elles le feu, alors ? » - « Menons l’expérience, ma chère sœur. »

Les Jumeaux demandèrent l’assistance de deux esclaves, des créatures qu’ils pouvaient sacrifier pour leurs recherches. Ils leur avaient ordonné de mettre le feu à quelques fleurs, tandis qu’ils observeraient de loin. Anxieux, les serviteurs jetaient de petits coups d’œil de tous les côtés. Ils faisaient encore jour, mais ils craignaient les représailles des fleurs. Luna et Marius aussi doutaient qu’il soit aussi facile de s’en débarrasser, d’où l’expérience. D’un geste tremblant, l’un des asservis baissa sa torche enflammée sur les plantes, qui s’embrasèrent rapidement. Pendant plusieurs secondes, il ne se passa rien. Puis, comme des démentes, les fleurs s’ouvrirent et répandirent leurs spores sur les esclaves, qui devinrent plus fous que jamais. Les Sorciers soupirèrent et tournèrent les talons, tandis que des archers, perchés sur la Prison, abattaient les esclaves. « Evidemment. » marmonna Marius. « Le contraire aurait été étonnant. » - « Certes, mais il devient complexe de trouver une solution pour freiner leur avancée. » - « Peut-être aurions-nous plus de chances avec des potions ? » - « Peut-être. Peut-être aussi réagiront-elles avec autant de violences que lorsque nous les brûlons. » - « Hum … » La situation se compliquait. Si ces fleurs venaient vraiment de la Cité Engloutie, que la Khæleesi les avait réellement emmenées pour nuire aux Sorciers, s’en débarrasser ne serait pas une mince affaire. Pourtant, il devait bien exister une solution. « Je crois avoir une idée. » Il était cependant prudent. « Je vous écoute. » - « Ces fleurs ont mis un certain temps à éclore. Pourquoi ? La région était inondée d’eau salée, auparavant. Nous pourrions donc avancer qu’elles n’ont pas pu se développer tant que le terrain n’était pas un minimum asséché. » - « Songeriez-vous à les noyer ? » - « Oui et non. Si nous les immergeons, peut-être les immobiliserons nous mais je doute que cela les anéantisse. Toutefois, l’eau couplée à une potion acide pourrait les détruire à la racine. » Il souffla, agacé par ses propres limites. « Seulement, je suis bien incapable de réaliser une telle potion, aussi puissante. Sans compter que nos terres seront encore inondées et impraticables à cause de nos ajouts et que je ne sais guère comment évacuer par la suite ce poison. » - « Nous pourrions contenir les nids grâce à des barrages de fortune, et vider l’eau après quelques jours grâce à la magie. » - « Hum. Cela vaut le coup d’être tenté. » - « Notre Oncle pourrait nous aider à la confection d’une potion, pour les essais. » - « Parfait. Allons lui demander. »

Encore une fois, l’expérience fut menée sur quelques fleurs grâce au concours de quelques esclaves, qui agissaient sans les protections évoquées par les Jumeaux, seulement avec des seaux d’eau et de potion. Ils jetèrent le contenu des seaux sur les plantes. Ils hurlèrent, les pieds brûlés et ravagés. Les fleurs tentèrent de se défendre, mais les effets semblaient amoindris. « Ce sont des résultats plutôt satisfaisants. » - « Elles dégagent tout de même des spores. » - « Certes, mais ce n’était qu’un essai dans des conditions précaires. Il faudrait les immerger totalement et leurs spores seront libérées dans l’eau. » - « Peut-être. » - « Donnons nos idées au responsable du chantier. Il en fera bien ce qu’il voudra. » Ils s’en allèrent ensemble, réfléchissant à ce qu’ils avaient fait. La potion était encore dosée faiblement et tous les éléments n’avaient pas été réunis, faute de moyens. Est-ce que ça pouvait marcher ? C’était à d’autres d’en juger.  

1670 mots. Je prendrai La Cape de Lord Thorne pour Marius et un 1 point de charisme pour Marius. Merci pour ce lieu
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Mer 09 Déc 2015, 00:20

Fleur aux pétales d'or


« Et bien, nous voilà de retour à la case départ » L'homme posa pied à terre, faisant face à la lande boueuse que les eaux n'avaient pas épargné. Le sol était retourné, des zones 'déboisées' par la fureur des flots, tandis qu'à l'horizon l'on ne distinguait que des ruines que la brume surprenait chaque matin. Ils faisaient peine à voir pour ceux au coeur le plus tendre. Car il fallait bien pour pleurer cette bâtisse, pour pleurer le peuple qui s'était effondré comme si rien, et qui devait maintenant se relever. De préférence par les pires moyens. Il semblait, toutefois, qu'ils ne puissent le faire seuls, et que des obstacles suffisamment conséquents puissent venir entraver la reconversion première. Pour certains, cette reconstruction de la prison était une affaire de fierté. Symbolique de tout un peuple, le monument ne pouvait rester sous forme de décombres, et se devait de retrouver sa gloire d'antan. Pour d'autres, on parlait plutôt d'un pilier, d'une forteresse qui devait rester intacte et qu'on redresserait autant de fois que nécessaire.

Le blond pestiférait, grommelait dans sa barbe le mécontentement qui l'assaillait. Ses trouvailles n'allaient pas bon train, et il devait se coltiner en plus un homme en qui il crut longtemps déceler un rival, avant d'apprendre que l'esprit de l'autre ne se voyait que très peu obstrué par de telles idées. Il était au contraire du genre pragmatique, et à ne pas s'intéresser à bien grand-chose malgré une attitude désinvolte de l'extérieur. Il était sans pitié avec ses sous-fifres, pourvu qu'il ait ne serais-ce que le temps de mémoriser leur nom avant de devoir passer au suivant. Les marionnettes se cassent bien vite quand on les malmène, et il était bien connu pour les manipuler à sa guise.

« Je suis surpris de voir que tu ne te trimballes plus ton larbin » Le sorcier ne fit pas mine de répondre à ses provocations, plus civilisé ou tout du moins froid qu'il n'y paraissait. Depuis le temps, Kunsang lui portait très peu d'égards, et il aurait sûrement foutu le camp s'il ne trouvait pas dans cette expédition une part d'un clair avantage. Il était ainsi, oeuvrant toujours vers un but premier, celui de la puissance il est vrai, mais poursuivant pourtant des intérêts plus grands. C'était ce qui lui permettait de continuer d'avancer, de garder sa progression. Adgy était d'ailleurs un facteur important dans l'équation, bien que souvent l'on considérât l'inverse à leur sujet. Ils ne se séparaient jamais, et étaient comme cul et chemise depuis son retour. Ils ne payaient pas de mine parfois, surtout dans leurs méfaits, mais il fallait dire que c'était bien la meilleure partie du deal. « En vrai, je suis sûr qu'il se cache quelque part. Il t'a devancé ? » Cette réalité semblait bien plus plausible, l'homme ayant certaines facultés non négligeables concernant fouilles, recherches, ainsi que les renseignements. Le chantier s'étalait sur l'ancienne surface de la prison, et une entrevue n'avait pas été facile à mettre au point. Le dirigeant était souvent occupé, affairé à ses tâches manuelles diverses, et n'avait accepté que par 'bonté de coeur' de parler au jeune homme, si seulement cela eut existé chez un sorcier. Il voulait juste qu'on se chargeât au plus vite de ces fleurs de malheur dont la propagation était bien trop rapide pour ne pas devenir inquiétante.

Adgy revint aux côtés du groupe des minutes plus tard, la situation en tête. Quelques sorciers passés par là avaient déjà lâché quelques indices, mais trop peu pour s'en faire une idée. Ils prirent les devants, se dirigeant à trois ( car l'autre sorcier ne les quittait plus d'une semelle ) vers la zone infectée. La plus grande précaution était exigée de la part des scientifiques, et ce terme incluait à lui seul presque la totalité de la race. Ce n'est pas pour rien qu'ils avaient soif de savoir et connaissances, et qu'ils se lançaient dans des recherches perpétuelles, dans de nouvelles découvertes. Tous les moyens étaient bons pour y parvenir par ailleurs.

Et de simples bouches à oreilles ne suffisaient pas pour lever le voile de la vérité, et inspecter ce qu'il cachait dessous. Les effets se montraient trop irréguliers, et il leur aurait fallu des vrais rapports pour pouvoir réellement en dire plus long sur cette plante. Elle pouvait être particulièrement utile, mais au contraire on cherchait à annihiler son potentiel. Rien de surprenant étant donné les travaux ayant lieu pas loin, mais il était d'autant plus étrange de ne pas songer à tirer profit de ce bien de la nature qui ne devait, tout du moins, pas s'éteindre. Les recrues étaient précieuses, et le nombre de victimes sûrement déjà trop grand pour qu'il soit permis d'agir. Combien avaient déjà souffert des vagues venimeuses qui en émanaient chaque soir pourvu qu'ils soient à proximité ? Une de plus, une de moins, ne changerait rien à la donne pouvait-on se dire, et aussitôt, l'un des esclaves à proximité se fit souffrir des fragrances qu'on lui fit respirer. On ne lui laissait pas le choix, et la pitié excessive entre camarades ne fut que difficile à gérer. Toutefois, l'homme prit de quelques convulsions, les yeux retournés, l'esprit dément, ne fit pas long-feu. Il était faible, à bout de forces, et pourtant un rictus informe déformait ses traits. Il n'avait plus cette lueur de survivant dans le regard, plus cette force faible qui le faisait avancer. Il avait totalement succombé, c'était bien le cas de le dire.

Il tomba raide quelques secondes plus tard, n'ayant pas hésité à attaquer son ancien camarade qui s'était enfuit, et sûrement réfugié dans le campement à quelques lieues de leur position. « Bon et bien. Au moins, comme ça c'est fait » - « Qui l'a poussé ? » - « Tu n'as pas vu comment il lui a limite flanqué un gros coup de pied ? » - « Visiblement j'aurais raté la meilleure partie » - « Je peux t'en dire tous les détails, mais il me semble que le cadavre est encore plus intéressant à regarder » En tas autour de ce dernier, il lançait des remarques à tout va, visiblement bien enthousiaste de toute cette situation, tandis que ses deux 'acolytes' n'avaient qu'une idée en tête : passer à l'étape suivante dans leur parcours, n'en ayant que faire de ce premier arrêt juste pour les convenances. « Il est pas mort à cause de la fleur. Il était juste trop faiblard pour supporter son pollen » - « C'est sûr que ça vient du pollen ? » - « Suffit de regarder pour le comprendre. Apparemment, elles n'éclosent que la nuit » - « Comment dire que nous sommes super bien tombés alors ? » Le soleil s'était couché depuis peu, mais suffisamment pour que dès leur arrivée, ils assistent au macabre tendances des fleurs sauvages.

Essayant d'en étudier les facettes et particularités, l'homme finit par dire « Pourquoi cette espèce ne s'était-elle pas développée avant ? Quelles conditions attendait-elle pour germer dans un sol a priori déjà fertile ? Car il devait y avoir, sûrement, différents paramètres entrant en compte pour permettre son éclosion, et sa croissance » - « Tu sous-entends que le procédé inverse peut suffire à tuer sa prolifération ? » - « Ça ne vous semble pas logique ? Sans un des facteurs, elle ne pourrait se développer. Mais si le facteur c'est l'eau salée qui est parvenue jusqu'ici et a inondé l'endroit, la tâche sera bien plus ardue » - « Je doute que nous soyons à même d'éradiquer cette espèce dans tous les cas au contraire. Je trouve en ces fleurs de petits trésors... » - « Vous... Vous êtes fous ! » - « Peut-être... Mais là n'est pas la question, nous parlions de ces fleurs, n'est ce pas ? » Il fit une pause, se relevant doucement « Essayons donc l'effet inverse, comme vous l'avez si bien suggéré. Après tout, ce qui les abreuve, peut être aussi leur poison, n'est ce pas ? » Il n'y avait pas mille et une façons de voir l'efficacité de la solution. Elle était basique, mais peut être fonctionnerait-elle...


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