La nuit tombait sur le continent du matin calme. Il était rare pour Jaagd de se rendre en ville, mais cette fois, elle errait dans la rue commerçante. A chaque fois qu'elle était venue, un bâtiment se démarquait souvent. C'était l'auberge. Ce soir, tout semblait différent que d'habitude. La jeune femme décida d'y entrer, par pure curiosité. A peine franchissait-elle le seuil de la porte, que deux personnes se ruaient sur la pauvre fille.
- Bienvenue ! Et une participante de plus pour le défi de ce soir ! Une ! S’exclamaient-ils.
La bélua n'eut même pas le temps de comprendre que les gérants l'obligeaient à s'asseoir. Ils l'assaillaient de questions, elle était complètement désemparée. Les lieux étaient remplis de personnes en tout genres. La présence d'autant de formes humanoïdes rendait la lancière extrêmement nerveuse. Elle regardait de tous les côtés, comme si quelqu'un allait l'attaquer. La fille tremblait et suait, elle serrait les poings et les dents. Parfois même, elle gardait une main sur son masque pour éviter que quelqu'un le lui enlève. Jaagd restait silencieuse, elle ne répondait pas lorsque quelqu'un lui adressait la parole. La seule chose qu'elle voulait, c'était s'en aller, partir très loin et ne plus jamais revenir dans un endroit pareil. Personne ne semblait comprendre le malaise de la jeune femme, peu de gens considéraient ce genre de choses. Elle tenait sa lance d'une main ferme, et restait sur le qui-vive.
L'heure tournait, les festivités allaient bientôt commencer. Les gérants abordèrent de nouveau la fille.
- Alors, avez-vous trouvé un partenaire pour ce soir ?
Elle ne comprenait pas. De quoi pouvaient-ils bien parler ? Voyant que la bélua ne donnait pas de réponse, ils comprirent assez rapidement la situation.
- Aaah ! Vous n'êtes pas au courant, c'est ça ? Cette auberge change de thème toutes les semaines... Et le thème de cette semaine c'est l'enquête ! Passionnant n'est-ce pas ? La soirée promet d'être pleine de rebondissements, vous verrez !
Jaagd comprenait un peu mieux ce qu'il se passait, mais il restait encore certaines choses qu'elle ne comprenait pas telle que la raison pour laquelle ces gens organisaient ce genre d’événements. Tout le monde avait l'air heureux, riait.
- Du coup je suppose que vous n'avez pas de partenaire, hein ? Bah... ! Ne vous en faites pas, on vous en trouvera un d'ici le début des festivités ! D'ici là, amusez-vous ! Buvez, dansez, parlez, faites ce que vous voulez quoi ! Appréciez la vie !
Tout ce que venait de dire les gérants était un ramassis d'incompréhension, comme une langue étrange pour la lancière. S'amuser, danser, boire, jusqu'à même parler... Toutes ces manières de profiter de la vie étaient un concept qui lui était inconnu. Des choses que certaines personnes peuvent faire avec aisance, mais qui sont très difficiles pour d'autres. Et tout cela va dans les deux sens, bien sûr. Ce lieu respirait la joie de vivre, il était tel un poison pour Jaagd. En temps normal, quand elle venait en ville, c'était pour faire des emplettes, rien de plus. Le contact était établi seulement avec les marchands. La jeune femme ne restait jamais trop longtemps au même endroit. Tout cela était vital pour elle, et pourtant... Tout cela paraîtrait futile aux yeux de quelqu'un d'autre. Elle ne pouvait même pas penser tranquillement ici, il y avait trop de bruit, et elle était ramenée à la réalité à chaque fois qu'elle commençait à réfléchir. Ce qui était censé être un endroit de pure détente pour les autres, était un endroit qui l'emplissait de stress.
L'heure tournait toujours, l’événement approchait à grands pas. Plus elle restait ici, plus elle se sentait mal, sa tête commençait à tourner. De plus, elle était épuisée par la marche pour venir jusqu'ici. La jeune femme était affalée sur le comptoir du bar. Elle se tenait la tête. Là encore, personne ne semblait remarquer l’état dans lequel elle se trouvait. Son stress et sa fatigue la submergeaient. C'était intenable pour elle. Jaagd avait envie de partir, mais elle n'en avait même plus la force. Même se lever devenait difficile, et puis se lever en ayant la tête qui tourne était fortement déconseillé. Après tout, c'est à ce moment là que l'équilibre n'est plus maintenu correctement. Dans la situation où elle était, il valait mieux qu'elle ne bouge plus et qu'elle se calme, afin de décharger toute cette accumulation sur ses épaules.
Dernière édition par Jaagd le Jeu 07 Avr 2016, 11:06, édité 2 fois
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Mar 29 Mar 2016, 21:31
«Tes rêves te demandent de risquer, de délaisser le confort, d’exister dans le monde, d’être différent, de déranger et de croire en toi»
L'enquête commence
L'auberge... qui aimait vraiment traîner dans ce genre d'endroit? Les gens venaient dans cet taverne où l'on pouvait dormir, mais également pour boire comme des trous et ne se souvenir de rien le lendemain. Des saoulons qui se fichaient complètement de l'avis des autres. Les femmes sans défense étaient plutôt mal à l'aise dans ce genre d'endroits, car justement, si un homme saoul essayait de lui faire des avances, elle ne pouvait pas faire grand chose pour se défendre. C'est donc pour cela que la jeune femme possède en sa possession une dague offerte par sa mère adoptive. Asphodèle n'était pas à l'aise face à la violence puisqu'elle était du genre pacifique. Du bout des doigts elle caressa le métal froid du dos de la dague, regardant son petit reflet flou à travers la lame coupante. La jeune femme s'imaginait plusieurs choses en tenant une arme comme celle-ci entre ses frêles mains. L'elfe ne pouvait pas imaginer enlever la vie de quelqu'un un jour. Elle bénissait tellement la vie qu'elle ne pourrait pas se voir en prendre une.
La jeune femme était arrivée dans l'auberge de la rue commerçante et elle s'était assise sur une chaise d'une des tables libres. Un jeune homme la regardait du coin de l'œil. Elle pouvait voir d'ici son regard bleuté profond, tel un océan. Elle fut un peu surprise qu'il la regarde de cette manière, n'attirant pas l'attention d'habitude. Elle fut gênée de la vision du jeune homme pour elle. Il ne semblait pas vouloir détacher ses yeux de sa petite personne. Et pourtant... l'elfe ne se trouvait rien de bien particuliers. Elle avait de beaux cheveux foncés lui descendant juste au-dessus des épaules avec une mèche blanche étrange. Ses yeux étaient d'un vert éclatant, mais c'est tout ce qu'elle pouvait bien trouver de charmant chez elle au point d'attirer les yeux d'un jules.
Asphodèle redressa la tête lorsqu'une femme entra dans l'auberge et qu'elle suscita tout de suite l'excitation parmi les gens. L'aubergiste vint tout de suite à sa rencontre et lui expliqua la particularité de cet endroit: les thèmes changeaient à chaque semaine. Malheureusement, cette semaine le thème était l'enquête. Ce n'était pas trop le genre à l'elfe de fouiner partout et de deviner des choses. Elle préférait aller faire un tour dans la forêt et profiter de la solitude des êtres humains, mais de la compagnie des animaux qu'elle appréciait davantage. Ses yeux de jade se tournèrent plusieurs fois vers l'étrangère qui semblait vraiment surprise de ce qui se passait. L'inconnue se dirigea vers une table lorsque l'aubergiste eu terminé de la bombarder d'informations. Elle ne semblait pas s'avérer très bien de cette nouveauté.
L'elfe se levait lentement de sa table et se rapprocha de l'inconnue. Elle fit bien attention à ne pas trop arriver brusquement pour ne pas lui faire peur. L'elfe dosa ses gestes et se faufila tranquillement sur une chaise en face de l'inconnue. Elle ne pipa mot pendant plusieurs secondes pour lui laisser le temps d'assimiler qu'elle était près d'elle. « Excusez-moi... mais vous n'avez pas l'air très bien.. aviez-vous besoin d'aide? » Le réflexe premier de l'elfe avait toujours été d'aider son prochain. Elle n'était pas très forte physiquement et elle n'avait pas apprit à se battre, mais elle se débrouillait dans plusieurs choses. Asphodèle avait toujours aimé porter secours à ceux qui avaient besoin d'aide. Ses yeux vert quittèrent quelques secondes l'étrangère pour remarquer que le jeune homme qui la regardait tout à l'heure avait soudainement disparut. Avait-elle imaginé sa présence ou avait-il vraiment été là? Elle l'ignorait et elle ne le saura sûrement jamais.
Alors que Jaagd était affalée sur la table à laquelle elle était assise. Elle releva la tête brusquement lorsqu'elle entendu le grincement de la chaise se frottant au sol, juste en face d'elle. C'était une jeune femme dotée de cheveux d’ébènes et ses yeux étaient d'un magnifique vert émeraude. La bélua s'arrêta sur ces quelques mèches blanches que portait l'inconnue, puis, elle revint à elle. La jeune femme tenait sa lance fermement, elle n'avait pas l'habitude que quelqu'un lui adresse la parle. La lancière se souvenait des enseignements de son père : "Méfies-toi des gens qui t'entourent, mais ceux dont tu dois réellement faire attention, ce sont ceux qui te remarqueront et t'approcheront". Depuis que la fille avait fait son entrée dans l'auberge, personne ne lui avait adressé la parole à part les gérants, qui l'avaient assaillie de questions, et cette mystérieuse jeune femme qui semblait concernée par l’état de Jaagd. Peut-être allait-elle se lasser et laisser la bélua tranquille, tout comme les tenanciers. Malgré l'absence de réponse, la jeune femme semblait être quelqu'un de fort patient. La lancière opta pour une autre stratégie afin de se débarrasser d'elle.
- Non, je n'ai pas besoin d'aide. Répondait-elle avec calme.
En fournissant une réponse à sa question, peut-être allait-elle tout simplement partir. Soudain, des mains surgissaient dans la dos de Jaagd, et se posèrent sur ses épaules. La jeune femme se crispa l'espace d'une seconde et se leva brusquement tout en se retournant et en reculant de quelques pas. Sa lance en main, elle était parée à se défendre. La bélua vu le visage surpris de ses potentiels agresseurs, il s'agissait des gérants.
- Mais enfin, calmez-vous ! Nous ne voulons aucun mal, nous ignorions que vous n'aviez pas remarqué notre présence... Nous ne voulions pas vous faire peur.
Ils craignaient la réaction de la jeune femme, allait-elle les attaquer ? Elle était emplie de tension, prête à attaquer quiconque l'approcherait. Ses yeux faisaient des tours, d'une extrémité de la pièce à l'autre. Le danger était tout autour d'elle. Plus personne ne parlait, ne riait ou ne buvait, le silence s'installait au sein du bâtiment. Tout le monde avait les yeux rivés sur la lancière, qui montait en nervosité. La situation était déjà délicate, heureusement personne n'était là pour l'envenimer. Les tenanciers firent une nouvelle tentative afin de calmer la fille.
- Ecoutez, nous allons reculer... Pourriez-vous ranger votre arme ? Ceci est un lieu de détente, pas de combat. Tout cela n'était pas dans nos intentions.
Jaagd n'écoutait personne, après tout, elle ne pouvait savoir s'ils disaient la vérité. La méfiance était de mise. Quand ce genre de choses arrivaient à la jeune femme, il n'y avait jamais personne pour la calmer. Il y avait eu une situation similaire, il n'y a pas si longtemps que ça. Lorsque la jeune femme avait été accueillie dans un village bélua, elle avait failli attaquer la mari de la personne qui l'hébergeait. Ce soir là, elle était parvenue à se calmer. Mais cette fois-ci, il était plus difficile pour la bélua de se calmer, la présence de tant d'êtres humanoïdes n'y contribuait point. Chaque petits bruits, chaque mouvements la rendaient plus nerveuse que jamais. Pour le moment, personne n'osait faire quoi que ce soit, ce qui faisait stagner cette pure tension, cependant c'était toujours mieux que si elle s’aggravait. Les gérants tentèrent de justifier leur acte, en espérant que cela règle le problème.
- Nous voulions juste vous prévenir que les festivités allaient commencer, rien de plus, je vous assure..
La jeune femme ne savait pas quoi faire. Devait-elle écouter ces gens et se calmer ? Ou devait-elle les attaquer ? Il restait toujours l'hypothèse de la fuite. Jaagd inspecta la pièce de ses yeux afin de se tracer une itinéraire de fuite. La porte d'entrée était dégagée, mais les tenanciers lui barraient la route, inconsciemment. La bélua était dans une position très inconfortable, elle secoua la tête afin de se remettre les idées en place. Ses mains tremblaient, pourtant lorsqu'il s'agissait de combattre, cette peur ne l'envahissait jamais. Elle avaient même moins de mal à s'adresser à ses interlocuteurs, dans ce cadre là. La jeune femme recula d'un pas et sentit une source de chaleur dans son dos, c'était la jeune inconnue qui s'était assise à la table où elle se trouvait jusqu'à présent. Jaagd ne s'était jamais trouvée aussi proche de quiconque, au point de pouvoir sentir leur respiration sur sa peau. Elle se retourna vers elle instantanément, puis de nouveau vers les gérants. Ne savant plus où donner de la tête, elle agitait ses membres dans toutes les directions. Hélas, elle ne pouvait traquer tous les mouvements que pouvait effectuer cette masse dont les regards étaient dirigés vers cette trouble-fête depuis un certain moment déjà.
