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 Event Juillet 2015 | Groupe V | La folie des mers

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Mar 07 Juil 2015, 11:02



GROUPE V
Edwina  – Léto – Romulus – Aina – Turik – Kai [Sherry] – Jane [Ethan]

La situation connue ; Le Continent Dévaste s'effondre un peu plus chaque jour. Les vagues se déchainent contre lui, ferment leurs mâchoires humides sur les côtes qu'elles dévorent et tentent d'engloutir. La population, inquiète, quitte la région ou au moins les rivages, préférant le cœur des terres malgré les secousses. Les mauvaises nouvelles s'accumulent et le Continent du Matin Calme se met à trembler, lui aussi. En proie à une peur sans nom, il est envahi par d'étranges hommes bariolés vêtus de couleurs et d'un masque d'or. Fanatiques sanguinaires, ils répandent la mort et parlent dans un dialecte que personne ne semble comprendre. Leurs motivations sont obscurs. La plupart des monstrueuses statues retrouvées près dans les eaux peu profondes ont été amené à Drosera, les Alfars s'étant arrangés pour les récupérer, les acheter, les arracher. Prendre la mer n'a jamais été aussi dangereux. Le climat est désastreux. Les vents ne semblent jamais s'apaiser et la mer est perpétuellement en colère. Les monstres marins sont de plus en plus nombreux, sous la coupe de celui qu'on nomme le Kraken Noir. Les peuples tentent de se sortir de cette sombre période mais beaucoup semble en profiter pour régler de vieux comptes. Ainsi, les conflits se multiplient, aboutissant parfois à des guerres. Les Sorciers et les Sirènes sont entrer dans une lutte acharné et il semble se passer des choses mystérieuses à la Cité Engloutie. Tout le monde s'interroge sur le sort des colons de l'Empereur Noir dont l'on a plus aucune nouvelle depuis trop longtemps. Ils seraient arrivés sur le nouveau Continent, celui dont le nom a été trouvé par des chercheurs aux Parchemins du Temps avant qu'ils ne se fassent attaquer par les hommes au masque d'or.


Près de la plage de sable fin se trouvait une petite ruine, dont le toit tenait encore. A l'intérieur de la bâtisse, une femme était agenouillée près d'un rebord, semblant d'autel, et psalmodiait doucement, quelques prières à un Æther quelconque. Des pas résonnèrent à l'entrée du bâtiment, et une main vint se poser sur son épaule, pour la secouer brusquement « Qu'est-ce que tu fais ? Arrête de prier, tu veux ? Nous n'en sommes plus là, il faut agir maintenant. Viens ! », « Laisse moi. Si je prie assez, les Dieux nous sauverons. », « Non ! Nous devons nous battre ! Les Ætheri n'ont aucune raison de nous sauver à chaque fois, tant est qu'ils le peuvent. Prends tes armes ! » Elle avait raison. Le monde s'était effondré, et, à chaque fois, les Dieux n'avaient rien fait. Sympan était sortit de son cocon pour rétablir la vérité, mais c'était tout. Ce qu'il se passait, autrement, était juste l'infamie des hommes...

Pèche se releva, suivant sa soeur. Une vraie guerrière, en armure, avec le sang froid qui va avec, tout le contraire de la prêtresse qui, elle, se servait des dons des dieux, sans plus. A l'extérieur tout était différent. Le ciel était noir et bas, et des éclairs se faisaient voir au loin. Tenant un artefact religieux, Pèche se mit à prier tout bas, avançant toujours « Regarde Pèche, elle est là-bas. C'est elle que nous devons détruire. », « Nous allons mourir. », « Ne sois pas si pessimiste je te prie nous... » Un bruit sourd et violent retentit non loin d'elles. Se précipitant vers le monticule de terre avant le sable, elles virent un bateau, complètement démonté et échoué. Des cadavres parsemaient le sol, et quelques vivants tendaient les bras vers la vie qui fuyait leur corps. Pèche se précipita vers eux, prodiguant des soins à ceux étant le plus blessés « Restez tranquille, vous allez vous en sortir. » Elle usa de sa magie, encore et encore, ne prenant pas garde aux complaintes des victimes. Mais sa sœur, elle, les écouta.

« Par delà les mers se trouvent un continent délaissé et dévasté, cherchant à se venger. Il envoie la mort à nos portes, pour prendre nos vies, et ne laisser que le ravage sur nos landes. Je vous en supplie, ne prenez pas la mer, n'y allez pas. Les créatures marines sont devenues folles, et cherchent à tuer tout ce qu'il passe à côté d'elle. Notre bateau a subit l'échec, et nous sommes pauvres de tout à présent. S'il vous plait, ne quittez pas la terre ferme. »
 
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EXPLICATIONS:

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Mar 07 Juil 2015, 20:45

L'Elfe n'avait pas pour habitude de se mêler des affaires d’État et pour cause, il n'y connaissait absolument rien. La politique lui passait complètement au-dessus, et c'était loin donc d'être un art dans lequel il excellait particulièrement, laissant cette lourde tâche au peuple qui, de nature, s'opposait au sien donc aux Alfars. N'en ayant jamais rencontré auparavant, il n'entendait que de vagues rumeurs à propos de ces derniers. Poser un pied à Drosera serait un affront, voire presque une provocation. Et tant qu'il pouvait se complaire dans sa propre rêverie, il ne prendrait pas la peine de se plonger dans des conflits ne le concernant pas. Ainsi, il eut vent des nombreuses batailles se préparant, de la Nature devenant complètement folle, des monstres marins dévastant les navires qui tentaient tant bien que mal de retrouver la rive. Qui pouvait l'ignorer ? Seuls des ermites extrêmement bien cachés, ce qu'il crut être pendant un bref instant avant de se rendre compte que ces histoires lui tenaient bel et bien à coeur. Il devait agir, et vite. Il était hors question de perdre du temps, mais surtout des hommes. Il ne comptait pas sur le fait de trouver des Elfes, et priait même pour qu'aucun cadavre de ses camarades ne soit retrouvé. Pour autant, il aiderait tous ceux qui se trouveraient sur son passage.

Quittant l'endroit où il passait le plus clair de son temps – à présent la forêt d'Eywa, malgré le fait qu'il commettait envers elle beaucoup d'infidélités -, il se mit en tête de trouver ceux qui étaient dans un état de détresse urgent. C'était égoïste de sa part, mais il désirait être dans l'action, et non pas rester au chevet des malades qui n'avaient plus aucune chance de s'en sortir. Il voulait donner le meilleur de lui-même, et s'il pouvait ajouter son grain de sel à la situation, alors cela n'en serait que meilleur. L'être sylvestre ne mit pas beaucoup de temps à trouver ce qu'il recherchait, son Saint Graal, car en entendant des cris, il fut directement dirigé vers la plage. Encore heureux qu'il ne vivait pas trop loin de la Mer, même si vu l'activité qui y prenait forme en ce moment, il aurait peut-être encore désiré s'en éloigner un peu plus. En lui se bousculait une certaine lâcheté et une assurance sans nom. Altruiste, il prit son courage à deux mains, et s'approcha de la source des hurlements, reconnaissant brièvement la voix d'une femme, puis des bruits de pas étouffés par l'enlisement dans le sable chaud.

Le cadavre d'une frégate avançait doucement vers les rives, s'écrasant lourdement contre les rivages provoquant une bourrasque de vent qui le fit reculer l'espace d'un instant. Beaucoup de morts tombèrent sur le sol, disparaissant parfois dans l'eau, et pour ceux qui possédaient encore un bref souffle de vie, il leur suffisait d'attendre le secours. Se précipitant vers une jeune fille à peine plus âgée qu'une enfant, perdue entre l'innocence de ses jeunes années et la dureté du monde qui l'attendait, respirant difficilement, tentant d'articuler quelques mots sans y parvenir. « Je vous en prie, ne vous forcez pas à dire quoi que ce soit. Vous êtes trop faible pour vous fatiguer encore plus. ». La saisissant dans ses bras, il la porta un peu plus loin du rivage afin que rien ne lui tombe dessus puis, s'arrêtant devant elle, se mit à chercher ses principales blessures pour les désinfecter. Fort heureusement, il possédait plusieurs herbes qui, si elles ne seraient pas miraculeuses, permettraient de survivre encore quelques temps. Losagel n'était pas un médecin expérimenté, et il ne se présentait pas comme tel. Il faisait simplement de son mieux, car il n'aurait rien pu faire d'autre.

Le jeune homme plissa les yeux. D'où pouvaient-ils bien venir ? La jeune fille en face de lui n'avait ni l'allure ni la prestance d'un sorcier ou d'un démon. S'était-elle retrouvée au beau milieu de tous ces brigands en quête de pouvoir, enfermée ? Il ne pourrait le savoir tant qu'elle n'ouvrirait pas la bouche. Et quand elle eut finalement réussi à retrouver quelques forces, ses paroles ne lui apportèrent aucun indice suffisamment important pour qu'il en tire des conclusions. Des voix recommencèrent à le secouer de toutes parts, et bientôt il ne l'entendit plus. Il devait aller autre part, il devait être autre part. Il remua la tête, sortant ces pensées de son esprit. Non, sa place était ici, et nulle part ailleurs. Là ou tous avaient besoin de soin, d'aide. Il était loin d'être le seul, mais représentait une pièce du puzzle non négligeable. Se retournant lentement après avoir confié l'inconnue à quelqu'un d'autre de plus compétent, un soupir s'échappa de sa bouche. Il restait encore énormément de blessés, et si peu de temps..
853 mots


Résumé:
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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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◈ Parchemins usagés : 2292
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Mer 08 Juil 2015, 21:50

Event Juillet 2015 | Groupe V | La folie des mers 499035BannirecarnetLatone

Avec la discrétion légendaire dont elle était capable, Latone fit un atterrissage plus ou moins contrôlé sur la plage de sable fin. Elle fit une succession de roulé-boulé dans le sable, jusqu'à ce que les amas de grains l'immobilisent définitivement dans sa course. Son visage était enfouie là-dedans, sa tête se releva lentement de cette tombe. Ses yeux bleus dardèrent le moindre témoin de cette scène atypique, avant de se relever, s'époussetant les vêtements, secouant la tête pour se débarrasser de la majorité des grains dans ses cheveux, puis cracha par terre une gerbe de sable. Elle s'essuya la bouche d'un coup de manche, avant de laisser ses bras ballants le long de son corps, ceux-ci se tremblotant un peu pour qu'ils s'échauffent.

" Je vous le dis… Lança-t-elle à qui voulait l'entendre. Les cieux sont aussi ronchons que les mers : ils ont partagé leur coup de foudre envers moi ! C'est mieux que de se faire bouffer par de la poiscaille, mais quand même, il n'y a plus de respect pour les voyageurs ! " Elle marcha sans réel but pendant sa complainte, elle s'en sortait plutôt pas mal malgré son discours.

En vérité, de la foudre s'était effectivement abattue sur une de ses ailes spectrales ; temporairement hors de contrôle, son envol avait ainsi terminé en cette lamentable chute. En cet instant, son surnom aurait été approprié mais Latone espérait tout de même qu'on ne l'usurpe pas de cette manière. Son espace céleste avait pris du temps, elle s'étonnait même d'être encore plus présente. La fusion est stable. Constata-t-elle, même si elle se doutait que c'était surtout dû au fait que la blonde avait fini inconsciente ; durant assez longtemps, on dirait bien. Mais ce n'était pas plus mal : Latone comptait bien profiter de cette tranquillité pour mettre son grain de sel dans ce bordel mondial.

Comme la plupart des péquenauds, il ne lui fut point difficile de remarquer la statue, immense colosse, au loin. C'était un adversaire de taille, un bon petit défi à relever. Mais bon, pour le moment, ce truc ne semblait pas encore être bien actif, peut-être qu'elle devrait aller elle-même le provoquer… Elle se serait livrée à l'exercice si un boucan et un tremblement ne l'avaient pas interpellée. En se retournant vers la source, elle ria doucement en voyant la carcasse du bateau se dévoiler sous la brume de poussières.


" Il n'y a pas que moi qui fait échouer les navires sur terre ! " S'enjoua-t-elle en s'approchant de l'épave, c'était un doux souvenir qui lui était revenu en tête…

D'autres se ramenaient rapidement vers le bateau, pour venir en aide aux naufragés évidemment. Elle-même ne comptait pas s'y mettre : ce n'est pas qu'elle ne voulait pas, mais elle ne pouvait pas soigner, les capacités de l'élémental étaient davantage basées sur le déplacement et la défense, et la chamane n'avait que son "du sang, ça soigne". Puis bon, Latone n'était pas du genre à tendre la main pour si peu, ce n'était pas amusant. Elle se rapprocha plutôt d'un des gars, elle s'accroupit et l'entendit blablater en sa présence. Ses mots étaient énigmatiques, trop poétiques pour que cela sorte naturellement de la bouche d'un loup de mer. Il y avait donc bien anguille sous roche, un enchantement peut-être ? A la fin de ses propos nébuleux, et vu qu'elle était curieuse par tout ça, elle essaya de lui faire cracher davantage de morceaux.

" Un continent tu dis, où ça ? Qui cherche à se venger ? Mais le badaud répéta mot pour mot son discours, elle en conclut qu'il ne s'arrêterait pas. Merci beaucoup, j'avais peur d'avoir mal entendu ! " Elle lui donna une pichenette sur le front qui coupa court à ses supplices.

Elle se releva aussitôt, constatant que certains se donnaient la tâche de soigner ces pauvres âmes, elle en aborda un pour qu'il s'occupe de l'autre. C'était ennuyeux, Latone ne pouvait rien faire ! Elle voulait secouer l'autre dame en armure pour qu'ils se chargent de suite du titan de pierre là-bas, mais elle-même semblait enchaînée par les évènements. La tarée pesta et fit le tour de la coque pour trouver de quoi faire. C'est là qu'elle vit un autre naufragé, au visage plus familier cette fois. C'était un des nombreux marins qui l'avaient vu dans ses moments de "gloire", en tout cas lors de l'une de ses brèves apparitions.

" Hé, mais je te reconnais toi ! Il était mal en point, elle le souleva par le col pour le réveiller un peu. C'est là qu'il prononça ses premiers mots : le même discours, à l'identique, de l'autre. La rage déforma son visage tandis qu'elle déployait ses dents. Vous l'avez tous appris par cœur ou quoi ?! Elle lui mit une gifle, et avec la force qu'elle avait ça faisait assez mal. C'est de la prose ?! " Elle alla en mettre une seconde mais elle se retint au dernier moment, cela ne servait à rien de secouer un hypnotisé, puis il était déjà bien assez amoché par le naufrage : elle se satisfaisait plutôt de le laisser choir par terre.

Elle laissa de nouveau sa place à quelqu'un de plus compétent pour prendre soin de lui. Ils répétaient tous la même chanson, sans qu'ils puissent en savoir davantage. Et alors ? Latone n'allait pas faire travailler son cerveau pour deviner où se trouvait ce fameux continent, de toute façon ils leur interdisaient d'y aller, alors… elle attendit, tout bonnement. La dégénérée croisa les bras et tapa du pied sur le sol, face à la statue au loin, et c'est tout. Peut-être que son attention sera de nouveau attirée vers le groupuscule s'il y avait du nouveau, mais à part ça…


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By Jil ♪
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Ven 10 Juil 2015, 01:49


Après m’être séparée de la compagnie de Raphaël, dans le désert, j’avais erré quelque temps, ne sachant pas vraiment quel chemin emprunter. Retourner à Maëlith, sur les Terres d’Émeraudes, fouler de nouveau des terres familières? Le désert m’avait donné le goût de l’aventure et je ne ressentais plus le désir de me retrouver en des lieux connus. Enfin, non, c’est un mensonge : mon ancienne ville, mon enfance, ma Mère me manquaient toujours. Cependant, après ma rencontre avec le Spectre ainsi que les longues journées passées à endurcir la plante de mes pieds sur le brûlant sable du désert, j’avais appris qu’il fallait savoir faire la paix avec son passé pour aller de l’avant. Retourner à Maëlith, dans cet état d’esprit béni, motivant, aurait été pour moi synonyme d’avoir échoué, d’avoir baissé les bras. J’avais encore beaucoup à apprendre, beaucoup à voir, beaucoup à connaître. Je ferai du monde entier mon banc d’école et ne me retirerai qu’après être devenue plus érudite que mon maître.

À la suite de la chaleur régnant au Palais de Dasha, je décidai donc de me diriger vers le souffle océanique de Nériona, une Île que j’avais entendue être référée comme l’«Île d’amour» par un groupe d’hommes bruyants attablés dans une auberge. Le sobriquet faisait apparemment référence à la forme de la terre, ressemblant à celle d’un cœur. Bref, je me mis donc en route vers cette Île, faisant le saut de métropole en métropole durant mon voyage, tentant de me lier avec les quelques personnes assez aimables pour m’indiquer le chemin à prendre. Je n’avais jamais autant marché de ma vie et, malgré les muscles ainsi que la souplesse que des années passées à danser avait procuré à mon corps, mes muscles étaient tout endoloris. Je prenais donc de plus longues pauses à chaque halte effectuée, tentant de retrouver mes forces afin de les dépenser pendant la journée. Je payais mon séjour dans quelques auberges en effectuant quelques services pour le propriétaire ou en me produisant sur scène, le soir venu. J’étais un peu fauchée, il faut dire; tout mon argent allait à payer de la nourriture ainsi qu’un logis, puis de nouveaux souliers lorsque les miens, usés, rendirent l’âme.

C’est donc au bout d’un voyage qui aurait dû être beaucoup moins long que j’arrivai à la frontière de la plage de sable fin, sous un ciel noir qui n’annonçait rien de bon. Bien que j’aurais dû être en quête d’un endroit où me reposer, empressée d’étendre mes membres fatigués, j’avais souvent entendu parler de la beauté de la Plage de sable fin, de son eau cristalline et de sa douce brise saline. J’effectuai donc un détour vers la plage afin de profiter du paysage. On me l’avait promis paradisiaque et édénique, voilà que je me retrouvais plutôt en plein pandémonium. Devant moi, l’eau claire était teintée de sang et le son paisible des vagues perturbé par les râles de naufragés échoués sur le sable. La carcasse d’un navire démonté coulait dans l’étendue d’eau, le liquide formant de gros bouillons autour de sa coque alors qu’il s’enfonçait inexorablement vers les profondeurs. Choquée et perturbée par ce spectacle de mort et de désolation, je dus me détourner et plaquer la main sur ma bouche pour ne pas régurgiter mon maigre petit-déjeuner.

Bien sûr, j’avais bien eu vent des maints changements desquels notre monde était victime sans toutefois comprendre leur portée. J’en avais été témoin enfin, un peu, lorsque je progressais à travers villes et villages, j’avais vu des bâtiments effondrés, marché à travers des cendres encore fumantes J’avais entendu des voyageurs se désoler du sort de lointains continents et blâmer ce nouveau mal qui se répandait sur l’indifférence des Aetheri. Je n’avais vu, par contre, que le résultat dudit mal, je n’avais perçu que son ombre, ressenti que les symptômes de peur et d’incompréhension qu’il projetait sur les visages. C’était la première fois que j’assistais à son œuvre en direct, assise aux premières loges du massacre, sans moyen de stopper le désastre.

Comment me remettre en route en sachant que pareille catastrophe était en train de prendre place? Comment penser à autre chose que ces pauvres gens, tenant leurs entrailles à pleines mains, tentant par tous les moyens de s’accrocher à la vie? Comment passer mon chemin, alors que d’autres étaient dans le besoin? Je voyais déjà beaucoup d’âmes généreuses s’activer en contrebas, tentant de venir en aide aux pauvres victimes. Je devais me joindre à eux, tenter de les assister par quelque moyen possible en attendant que des gens plus aptes à soigner les naufragés fassent leur apparition. Vacillante, toujours révulsée par le spectacle qui s’offrait à mes yeux, je fis mon chemin sur la plage, faisant un peu tache, il faut dire, parce que je bougeais très lentement alors que tous les autres présents se mouvaient rapidement, courant d’un bout à l’autre de la plage, tentant de venir en aide au plus de gens possible.  Il y avait encore quelques personnes, dans l’eau, tentant de nager jusqu’au rivage. Je pourrais peut-être leur venir en aide? J’allais être plus efficace du côté des vivants plutôt qu’autour des morts. Quoique… Je n’étais pas en très grande forme. Patauger à côté d’un navire en train de sombrer alors que je n’étais pas en possession de tous mes moyens n’était pas une très bonne idée. Quoi faire, à qui venir en aide? J’étais submergée par l’information, dépassée par les évènements et, au final, je finis par ne rien faire… du tout.

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Ven 10 Juil 2015, 15:01

Edwina était assise sur la plage de sable fin depuis le matin. Elle avait passé la nuit ici à vrai dire. Cocain essayait de lui faire prendre conscience qu'en tant que Souveraine, elle n'avait pas à signaler ses faits et gestes à ses Archimages. Ainsi, il la poussait à enfreindre les règles trop strictes du protocole. Il lui avait monté une tente et elle avait dormi dedans. En arrivant, néanmoins, celui qui se faisait encore passer pour un Ange avait remarqué l'immense statue de pierres au loin. « C'est curieux... » avait-il simplement murmuré. En réalité, l'homme n'avait aucun scrupule à laisser Edwina seule avec elle-même. Peu importe les dangers, il était certain que la magie de sa souveraine se chargerait pour elle de les écarter. Rien ne pouvait lui arriver, il en était convaincu. La seule chose qui l'inquiétait était cette peur qu'il ressentait quand il devait l'abandonner. C'était idiot. Sa raison lui chuchotait calmement que l'Ultimage était assez puissante pour vaincre tous les soucis qu'elle pourrait rencontrer, mais son cœur demeurait inquiet. Il devrait vaincre ce sentiment s'il souhaitait aider la jeune femme, le faire disparaître à jamais. « Bien, vous resterez là autant de temps que vous le souhaiterez. Le continent naturel n'est pas touché par les tremblements, vous ne devriez rencontrer aucun problème. ».

Aussi, même si elle avait décidé de l'écouter, comprenant en effet que le statut de reine ne rimait pas avec un enfermement certain, Edwina ne pouvait se cacher son anxiété. Elle avait vu ce qu'il s'était passé à Sceptelinôst et craignait le pire pour les Magiciens qui s'étaient aventurés sur le continent dévasté ou celui du matin calme. Elle ne pouvait pas sauver tout le monde, c'était un fait mais son inquiétude n'arrivait pas à disparaître. Elle avait eu du mal à dormir à cause d'elle, particulièrement peu rassurée. Elle aurait tant aimé avoir un confident, quelqu'un à qui parler qui ne la verrait pas comme une reine mais bien comme une femme tout ce qu'il y a de plus normale. Elle était ici en tant qu'inconnue, Cocain lui ayant confié une perruque blonde et des vêtements de fermière. Elle n'était pas maquillée, ni entourée de serviteurs et de conseillers. Elle était simplement seule. Personne ne pourrait se douter de qui elle était ainsi vêtue. Le matin, elle s'était réveillée, avait mangé quelques fruits et avait observé l'océan, perchée sur un monticule de sable. Tout était calme, du moins, au début car un navire semblait avoir subi les pires atrocités émergea de la brume. Edwina l'observa sans rien dire. Des individus commencèrent à affluer de nulle part, sans doute ici pour l'énorme créature... d'ailleurs, était-ce une illusion due à l'éloignement de celle-ci ou l'Ultimage venait bel et bien de la voir bouger ? Elle sourit, se disant qu'elle était décidément trop fantasque. Cette statue devait avoir été faite à l'effigie d'une divinité, c'était certain. En y réfléchissant, peut-être était-ce plus le navire qui attirait les gens car, après tout, la statue devait être ici depuis longtemps... Elle ne savait pas, se demandant si elle devait aller voir ou non. Et puis, de toute façon, en quoi pourrait-elle les aider, tous ces gens ?

Finalement, elle décida quand même d'aller voir. Edwina avait connu bien des catastrophes. Elle était simplement bloquée dans un état naïf, crédule. Mais elle était vieille, terriblement vieille. Personne n'aurait pu s'en douter en la voyant cela dit. Descendant les dunes de sable, elle faillit tomber plus d'une fois, n'ayant aucun équilibre. Arrivée en bas, elle croisa un homme, mal en point, qui lui parla avec des phrases très bien construites mais tout à fait étranges. Un continent cherchant à se venger, cela n'avait aucun sens. Ne pas aller dans l'océan ? Elle n'en avait pas l'intention après avoir vu l'état de Sceptelinôst. « Je vous comprends mais, dîtes moi... Quel est votre nom ? ». Il ne répondit pas, recommençant sa tirade. L'Ultimage n'insista pas, se rendant un peu plus en avant. Là elle aperçut un Elfe. Tout ce qui avait des oreilles pointues possédait d'office sa sympathie. Elle ne pouvait faire autrement, comme si la nature elle-même l'avait faite ainsi : obligée d'aimer les Elfes, les Alfars et les Faes. S'avançant vers l'homme qui semblait se morfondre sur l'étendue de la tâche, elle s'arrêta en face de lui. « Bonjour, est-ce que vous avez besoin d'aide ? ». Elle ne pouvait dévoiler son identité. De toute façon, elle était blonde à présent et puis, par la magie d'un vœu qu'elle avait jadis fait à un Djinn, l'on ne pouvait deviner quand elle mentait. « Je m'appelle Wedani, enchantée ». Anagramme de son véritable prénom.

777 mots

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Ven 10 Juil 2015, 18:06

Il paraît qu’il n’y a rien de mieux que l’air frais, l’air du large. Que ce soit pour la santé, la vigueur, ou simplement pour se changer les idées, la mer apporte souvent la brise qu’il convient. Et en cet instant, là, debout face à l’océan, Turik ne pouvait qu’acquiescer. Il adorait la mer, même s’il l’avait rarement vu. C’était donc une joie naturelle et sincère pour lui que de se retrouver là, et de pouvoir s’emplir les poumons de cet air pur, légèrement salé, qui collait à la peau et imprégnait chaque parcelle de son corps.

Depuis le petit matin, le jeune Elémental, venu là pour prendre un peu de repos, et aussi visiter les alentours, marchait en suivant les vagues, qui venaient paresseusement s’échouer sur la plage de sable fin, doré, chaud. Mais, très vite, ces vagues étaient devenues plus fortes, et désormais, c’était presque une tempête qui battait la côte, et la violence de l’eau s’intensifiait chaque instant, en même temps que le vent soufflait sa colère. Ce brusque changement climatique fît sortir Turik de sa futile rêverie. Là, devant lui, se détachant dans la brume, comme un monstre horrible prêt à tout détruire, se trouvait une immense statue, qu’on apercevait de très, très loin. D’ici, il ne pouvait rien voir de plus que sa forme gigantesque, son obscure présence dominant le paysage, mais, sans aucune raison valable, il eut, quand il la contempla, un frisson qui remonta le long de son échine, frisson de froid ou de peur, il n’aurait pu le dire. Attiré inexorablement vers cette sculpture de pierre, il avança d’un pas plus rapide, continuant son chemin, se dirigeant droit devant lui sans quitter l’homme de pierre des yeux.

Tandis qu’il marchait, il croisa quelques personnes, sans vraiment y faire attention. Une femme blonde, assise sur le sable, un Elfe agité, une autre femme qui paraissait tombée du ciel. Mais il n’en avait que faire. Il continuait sa route, toujours vers la statue, intrigué, hypnotisé. Il voulait à toute fin la voir de plus près. Il se mettait presque à courir. D’un pas rapide, sautillant, il marchait, toujours, encore plus vite. Il voulait l’atteindre avant la nuit. Les vagues, la pluie, la tempête, n’avaient pas vraiment d’importance. Ce n’était pas vraiment un pouvoir qui l’attirait, mais simplement sa trop grande curiosité.
Autour de lui, les gens s’activaient, la plupart courraient, criaient. Il entendait à peine ces murmures de détresse, tant il était occupé. Et, sans voir rien d’autre que cette statue, il arriva ce qui devait forcément arriver. Il trébucha, sur une planche de bois humide, tombée là, et, n’ayant aucune accroche disponible, chuta, bousculant au passage une personne, avec une exclamation de surprise.

Sonné, il se releva avec une certaine difficulté, tenant la tête qui semblait tourner autour de lui.

« - Excusez-moi… »

Alors seulement, il le vit, il vit la raison de cette agitation, il remarque ces personnes en proie à la panique, au stress, qui courraient avec fougue sur le sable trempé. L’immense carcasse de bateau gisait à quelques dizaines de mètres seulement de lui, à moitié défoncé, la coque transpercée, le mat tombé, les voiles déchirées. Partout sur la plage, des corps gisaient, sans vie, et d’autres rampaient faiblement, murmurant, quémandant de l’aide, des soins, de l’eau. Au pas de course, Turik se dirigea vers l’un des corps allongé sur le dos, et, s’apprêtant à lui poser une question, le secoua et le retourna.
Avec un cri d’horreur et de surprise, il sauta en arrière, et retomba sur le fessier, troublé. Le visage du marin était en sang, une énorme plaie béante trônant au milieu. La face mutilée de cet homme ne ressemblait à rien de connu. Un œil manquait, laissant un trou noir béant du côté gauche, le nez était tordu, cassé, la bouche à moitié déglinguée, avec des dents en moins, et le menton désarticulé, presque détaché du reste de la tête. C’était un piètre spectacle, horrible à voir. Péniblement, Turik se releva, s’efforçant de détourner le regard du cadavre.
Après un moment, il finit par se retourner, et trouva, quelques mètres plus loin, un autre corps, en vie cette fois. L’homme avait la jambe coincée, sous un énorme morceau de coque, tombée sur lui, et hurlait, suppliant pour qu’on l’aide. Grâce aux fortes bourrasques qui régnaient sur la côte, Turik, faisant appel à son pouvoir Elémentaire, n’eut aucun mal à bouger magiquement le bout de bois, comme s’il n’était qu’une feuille de parchemin, et il le déposa plus loin, là où il ne blesserait plus personne. Il s’avança vers l’homme, s’apprêtant à lui demander des explications, mais tout ce qu’il obtint, fut un discours étrange sur un continent lointain, une vengeance et des monstres marins. Le marin devait sans doute avoir perdu la tête après le naufrage de son navire. Dépité, Turik le laissa là, pour qu’il reçoive les soins nécessaires, et scruta la plage. Deux fois, il demanda à des marins ce qui se passait, et deux fois, les pauvres gens lui répondirent la même chose. Si la situation n’était pas si tragique, il aurait cru à une farce. Il s’arrêta, découragé.

Alors il vit, non loin de là, l’Elfe qu’il avait croisait tout à l’heure sans le voir, et la femme blonde à ses côté. Celle-ci semblait proposer son aide. Il en profita pour se diriger vers eux, et les aborda.

« - Excusez-moi…Vous sauriez vous, par hasard, ce qui se passe ici ? Je ne comprends rien à ce que les marins racontent… »

921 Mots.

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Sam 11 Juil 2015, 21:52



Se promenant ici et là sur le continent naturel en mode exploratrice, Jane avait prit très peu connaissance de tout ce qui se passait. N'ayant qu'eu vent des histoires de tremblement de terres dévastateurs, de conditions maritimes dangereuses et de statues étranges. Elle en avait rien à cirer, après tout rien de tout cela ne la touchait directement. Sans domicile fixe même si elle avait un droit de séjour au manoir, elle préférait voler de ses propres ailes pour ne rien devoir à personne. Un bien contre un service, le marchandage le plus simple et le moins coûteux, chacun y trouvant son compte sans même délier les cordons d'une bourse.

Ses pas l'avait mené aux environs de la plage de sable fins, l'atteignant du haut d'une dune dans l'espoir d'y contempler la mer un instant. Le spectacle qui s'offrait à Jane était tout autre. D'abord cette chose grotesque au milieu de la mer, comme si elle avait émergée des profondeurs tel une plante rebelle dans un jardin. «C'est quoi ça ! C'est laid ! Si c'est une personne qui a décidé de poser ça là, il mérite un coup sur la tête pour lui replacer les idées.» Sourire en coin à cette pensée, Jane poursuivit son exploration visuelle de l'endroit, apercevant une tente installée plus loin, endroit peu courant pour ce genre d'abris qui est plus propice aux clairières selon la bélua. «Il faudra que j'aille voir qui y crèche et faire connaissance.» Puis  son regard s'approcha de la rive en contrebas pour y constater l'horreur du naufrage. Corps inertes, eau rougeâtre, cris de douleurs et de détresse, reste de navires et nombreux débris qui cassait le charme habituel de la plage et sa tranquillité légendaire.

De sa position, elle y voyait des gens s'y rendre, donner de l'aide ou rester pantois devant la situation. La bélua ne savait quelle attitude adopter avec  aucune connaissance médicale et bien qu'elle ai assez de force pour frapper là où ça fait mal, ce n'était pas suffisant pour être en mesure de traîner un corps en sécurité pour être soigné.  Haussant les épaules, choisissant de laisser aller le cours des événements et d'aborder ceux déjà présent. Elle ne pouvait pas juste tourner le dos à cette horreur qui avait lieu si près de l'île qui lui servait de refuge. La menace aquatique dont elle avait entendu parler avait-elle atteint l'endroit ? Nul moyen de le savoir pour l'instant mais nul doute que Jane essayerai de rejoindre qui de droit pour le savoir.

Quittant ainsi son perchoir pour rejoindre les gens du rivage, essayant tant bien que mal de ne pas perdre pied dans la pente de sable qui roule sous les effets du mouvement. La descente aurait été plus aisée avec une planche sous les pieds mais c'était trop gros pour trainer dans ses poches. Après une fin sur les fesses et une bonne dose de sable dans les vêtements, elle se relevait, se secouant pour réduire l'inconfort de ces petits grains qui se faufilent partout.  Jane rejoignit une fille qui se tenait debout sans bouger. Ayant l'envie de donner un coup d'épaule en guise d'abordage mais se ravisa à la dernière seconde en voyant l'aspect frêle de celle-ci, le moment n'était pas bien choisi pour blesser une personne tandis que les mal en point semblent nombreux sur l'épave. La bélua s'en tenue à un petit coup avec l'index sur le flanc gauche d'Aina.
- Hey salut ! Tu ne vas pas aider les autres ?

Dans l'attente d'une réponse, Jane observait la blonde et l'elfe en discussion tandis qu'un troisième larron se joignait à eux. Concertation pour organiser la suite ? Trop tôt pour le savoir. La bélua continuait de balayer l'endroit du regard pour voir si d'autres gens étaient là comme elle dans le vue d'essayer d'aider ou profiter de ce naufrage. Chaque situation apportait toujours son lot de bon et mauvais côtés, que ce soit dans la tournure des événements que dans les protagonistes qui s'y présente. Le quotidien est un flot incessant de surprise, le défi était de s'en accommoder pour permettre la réussite ou mener à l'échec. Un dernier regard sur le navire lui fit remarquer la présence d'une personne dont les gestes n'avaient rien en commun avec la délicatesse. Giflant le marin sans la moindre retenue avant de le laisser tomber et croisez les bras. «Je crois qu'elle va me plaire celle-là.»





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Lun 13 Juil 2015, 00:08


Seuls des sons, quelques bruits sourds, subsistaient dans un lointain horizon. Une scène noire assistait au dénouement d'une terrible comédie, et le démon n'était autre que le pierrot dont le rôle était de mener à bien sa propre existence. Le silence le submergeait, et il se plaisait à se laisser envahir par le brouhaha d'un sombre soupçon. Les courants marins s'écoulaient aux alentours, le malmenant, sauvagement, l'entraînant vers sa chute, sa machiavélique déchéance à laquelle il travaillait depuis le commencement. Il sentait au bout de ses phalanges un maigre pan de vêtement auquel il s'accrochait comme à sa vie, ignorant ce qui était réellement au bout de ce dernier. Simple pressentiment, faible impression que celle qu'il ne devait pas le lâcher, peu importe le prix. Des cris se firent entendre soudainement, et alors qu'il crut voir la lumière du jour, ce fut une aux nuances rougeâtres et aux flamboyantes pulsions qui l'accueillit ses bras ouverts. Incinérant avec elles une partie de son pauvre corps, quelques débris de bois entaillant ses membres démunis, il ne put se sortir que de justesse. L'éclat se mourrait, des vies s'estompaient jusqu'à connaître un total néant. Dans les ténèbres des profondeurs, dans les abysses les plus obscures, des milliers de petites lueurs qui jusque là gardaient battants des coeurs forts, s'abandonnaient au confort d'un paisible repos. Ils mourraient, tous, autant qu'ils sont, et Kai avait été un grand chanceux de seulement se voir porté au loin, jusqu'aux rives d'un continent, en apparence, libre de tout conflit.

*

« Tu parles d'une chance… On essaye d'échapper à une horde de démons enragés et à une bande de monstres marins surexcités, et on échoue sur une plage de l'autre côté de ces terres » , « Mais il faudrait le considérer ainsi, car imaginez que vous ayez  été victime de ces monstres justement. Vous seriez morts, au fond des eaux, et jamais je ne vous aurais retrouvé aux orées des mers » , « Tu te satisfait de peu dis moi » , « On apprend à faire avec ce qui nous tombe sous la main comme on dit. Quand vous n'avez pas beaucoup de moyens, c'est comme ça » , « Tu es bien terre à terre Cirth » Pour le petit elfe qu'il était, aurait-il voulu ajouter, mais peu désireux de froisser l'amour propre de son 'fidèle serviteur' qui n'était autre que celui à l'avoir sorti de ce pétrin, il s'en abstint. « D'ailleurs.. vous êtes sûr qu'il est bon pour nous de laisser ainsi votre ami ? Il risque pas de.. » , « Oh, lui ? N'emplissez pas votre coeur de chagrin pour ce pauvre individu. Il saura très bien se débrouiller, même s'il en a pas l'air. S'il pionce aussi confortablement, je doute qu'il se réveille d'ici notre retour » , « Vous vous connaissez depuis longtemps ? Vous avez l'air de bien le connaître » , « Hein ? Que dalle. Je l'ai rencontré pas plus tard que.. le jour de notre malencontreuse plongée. C'est juste que certaines choses on parvient à les cerner assez vite » Il se gratta l'arrière de la nuque, avant de fourrer l'autre de ses mains profondément dans ses poches. « Et qu'est-ce que tu voulais de moi en retour au juste ? » , « Je venais de découvrir.. ça » , « Voilà pourquoi tu semblais si désespéré, et courait à en perdre haleine » Dans son ton, un air de déception. Ils étaient tous les mêmes. Bons samaritains.

Et l'homme réagit à l'embarcation qu'il crut être à l'origine de ces nombreuses plaies recouvrant son corps, et le faisant souffrir aux entournures. Ignorant si telle suspicion était réelle, et jusqu'à quel point il pouvait s'en voir concerné, il laissa l'elfe des bois descendre la petite côte, quittant l'abri de quelques arbres penchés, pour venir s'enquérir auprès des blessés. S'approchant de ces derniers, soignant patiemment les plus graves lésions qui leur empêchaient toute prise de conscience, Cirth vit leurs paupières ouvrir les rideaux de leurs cils et la barrière de la langue dans un message qu'ils semblaient tous chargés de transmettre. À l'ouïe de telle révélation, le démon s'approcha, effleurant du boit des doigts la frimousse pâle de ces cadavres dénués d'intentions, et pourtant chargés de celles qu'on leur avait inculqué. « Qu'ont-ils bien pu voir, ou endurer pour.. » Un certain degré de traumatisme était bien la seule chose à laquelle il put songer, car nombreux étaient ceux – à sa connaissance – en proie aux tortures de ses pairs qui continuaient de repérer constamment dans l'inconscience ce que leurs bourreaux leur avaient appris, ce qui pour eux étaient les sombres jours d'un renouveau qui jamais ne prendrait fin. Loin de s'en soucier, de réellement partager la douleur qui dans leurs visages se traduisait par des rictus informes, et des grimaces déformés par le chagrin et la géhenne, Kai fixait le néant dont ils venaient, et celui vers lequel ils retournaient. Combien paieraient encore pour dieu sait quel crime, si seulement ils se voyaient jugés sous de tels critères.. Combien périraient encore au nom de monstres dont on ignore le but, et des tremblements dont les secousses les plus violentes arrachaient plus que la lame d'un meurtrier. « D'où venaient-ils et vers où se dirigeaient-ils ? » Le seul regard froid du démon lui faisait comprendre qu'il se posait les mêmes questions que tous ceux qu'il put détailler de ses orbes. L'elfe déposa la victime à ses côtés, prenant quelques bandages pour rapidement le prendre en charge, mais il était on ne peut plus conscient qu'il lui était impossible de sauver tous ceux qui sur cette plage gisaient, aux portes d'une mort certaine…

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Lun 13 Juil 2015, 15:28



GROUPE V
Edwina  – Léto – Romulus – Aina – Turik – Kai [Sherry] – Jane [Ethan] – Losagel [Mircella]

« Il me faudrait des bandages... », « Raaah ! Pèche ! Arrête un peu de te soucier de ces demi-morts ! Prends tes armes bon sang on va casser du caillou ! » Mais voilà que sa soeur psalmodiait à nouveau. Sans bouger, l'attendant malgré tout, la guerrière vit des gens arriver. Certains étaient déjà là, d'autres montraient le bout de leur nez. Il fallait dire en même temps que le bruit qu'avait fait le naufrage, avait du attirer des curieux. Immédiatement, beaucoup de ceux là commencèrent à aider, à soigner, à tenter de maintenir en vie, exactement comme sa soeur actuellement. Mais les morts étaient déjà nombreux, et essayer de les sauver n'était que peine et énergie perdue. La prêtresse ne pouvait rien faire, et n'arrivait à rien faire. La guerrière, elle, ne lâchait pas la statue du regard. Elle la voyait s'approcher, faire trembler la terre en glissant sur ce sol. Elle n'arrivait pas vite, au contraire, faisant doucement et lentement sonner le glas au dessus de leurs têtes.
Ils allaient tous mourir en ce jour. Ces armes de guerres furent fabriquées pour, justement, n'en épargner aucun, et qu'aucun vivant ne puisse un jour se targuer d'en avoir vu une. Peut être qu'aujourd'hui serait un autre jour, un autre combat ?

Un grondement depuis la mer, résonna jusque sur le plage. Pèche se leva, et regarda son aîné « Nous sommes encerclés. », « Quoi ? », « Les folies des mers arrivent. Ils avaient raison, ces naufragés avaient raison. Nous devons quitter le sable et les côtes ! », « Calme toi ! Reste là ! » La guerrière maintenait sa soeur fermement pour ne pas qu'elle bouge. D'un côté la statue et de l'autre une menace ? A quoi bon sérieusement...
Les épaves de bateau furent ramenés dans l'eau. Petit à petit, elles glissaient sur le sable mouillé, avant de se faire emporter par le remous, broyant tout corps mort dessus. Ainsi, le bois finissait de se briser, et il partait, laissant une vision nette sur ce qui arrivait sur eux. Les eaux, déchainés, envoyèrent des vagues, jusqu'à ce qu'une énorme leur arrive dessus. Impossible de sauver qui que ce soit. Mathilde tira sa soeur, courant à toutes jambes, et remontant la terre pour arriver sur le surplomb pour s'en aller. Pèche se tourna alors vers les nouveaux venus « Pensez vous pouvoir vous battre ? Êtes vous ici pour ça ? Nous avons besoin de vous, nous avons besoin de sauver les villages côtiers sinon leur chute sera terrible ! Venez... Venez... ! » En parlant, Pèche regarda tout le monde. Elle déblatérait des mots sans réellement s'arrêter, prononçant des paroles de plus en plus douces. Tout allait bien, et puis, à dire vrai, tout le monde avait envie de se battre. Même les moins vaillants prirent les armes, ils étaient là pour sauver le monde après tout !
Tous avaient une nouvelle force de conviction.
« Bien vu. On en aura besoin. » Mathilde chuchota à sa soeur, avant de s'éloigner, la statue n'étant qu'à une centaine de mètres, alors que les vagues ne cessaient d'essayer des tous les attraper, de leurs griffes crochues « Guerrières, guerriers, l'heure est à la victoire ! Si nous défaisons ce géant de pierre, les honneurs se porteront sur vous et sur votre famille ! » Avançant vers l'impact elle fut suivit de tout le monde sauf des guérisseurs et de la prêtresse. Pèche murmura, psalmodia, inonda alors chacun de paroles merveilleuses qui les faisaient se sentir plus forts, plus robustes, plus résistants. Plus performants.

Alors qu'ils étaient à une vingtaine de mètres de la statue, celle-ci s'arrêta et Mathilde fit de même. Le géant de pierre écarta les bras, et ceux qui lui servait jadis d'yeux, rayonna d'une lueur bleutée particulièrement intense. Un bruit sourd résonna, et de cette lumière jaillirent des orbes qui foncèrent droit vers le groupe. A chacun d'éviter à sa manière.

Mots : +720

EXPLICATIONS:

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Lun 13 Juil 2015, 18:23

Le corps de l'être sylvestre peinait à suivre toutes les restrictions que lui-même se donnait. A savoir son alimentation, ses longues courses en forêt qui lui valaient des courbatures à couper le souffle. Et même si le résultat se voyait considérablement, cela ne réglait pas le problème qui se posait à lui : des dizaines et des dizaines de blessés sous ses yeux, le plongeant dans un féroce état d'inutilité qu'il haïssait au plus haut point. Ses compétences en médecine ne s'élevaient pas à des niveaux phénoménaux, et il était bien conscient que sa torpeur le pousserait à faire des erreurs. Il ne devait pas céder à la panique, car sinon ce serait le plus gros carnage de tous les temps. Ses mains tremblaient légèrement, tandis qu'il passait des bandages autour du bras de l'inconnu qui déblatérait sans cesse les mêmes choses, sans aucun sens. Un soupir s'échappa de l'entre ouverture de ses lèvres, tandis qu'il passait à un autre blessé. Tout cette mascarade ressemblait de près à une usine à la chaîne. Une fois qu'il finissait avec quelqu'un, un autre arrivait. C'était un travail titanesque qui l'attendait, et il se concentrait tellement, s'attelait tant à la tâche que tout d'abord il n'entendit pas quelqu'un lui adresser la parole.

Redressant les yeux pour prendre sous son aile une autre victime, il remarqua enfin la présence de la jeune paysanne qui se trouvait en face de lui. S'arrêtant dans sa course aux soins pour lui répondre le plus poliment du monde, il la gratifia néanmoins d'un très léger sourire qui témoignait de toute son angoisse. « Un peu d'aide ne serait point de refus, Ma Dame. ». Il ignorait d'où elle venait, qui elle était, ce qu'elle devait représenter à ses yeux, mais ne doutait point de sa motivation à lui apporter un peu de soutien dans ces moments mornes, cauchemardesques. Replaçant une mèche blonde derrière ses oreilles et sa tresse plaquée, il lui tendit la main. « Je me prénomme Losagel. Heureux de vous rencontrer, malgré le fait que ce soit dans de pareilles circonstances, Ma Dame. ». Puis il se baissa pour lui faire un baise-main, ayant laissé celui dont il se chargeait aux doigts agiles d'un guérisseur non loin. Wedina était un nom bien charmant, bien que peu habituel. Mais il n'était pas là pour la juger après tout, et il y avait bien d'autres choses à faire dans cet endroit dévasté.

Alors qu'il reprenait sa tâche, s'y plongeant de toute son âme en tentant de rassurer psychologiquement ceux qu'il tenait dans ses maigres bras, une voix vint résonner dans sa tête, le tonnant de retrouver ses origines, de devenir un de ceux qui restaient dans les mémoires du peuple, ceux qui protégeaient le pouvoir, le savoir.. Il se tint la tête pendant quelques secondes, mais une autre voix vint le déranger dans son travail incessant. Celle-ci lui paraissait bien réelle, et il parvint à distinguer qu'il s'agissait de la jeune femme non loin, sans pour autant réussir à apercevoir les formes de son visage qui faisaient d'elle une personne unique en son genre. Tout paraissait flou, et d'un coup, il se sentit d'attaque, prêt à en découdre avec la statue qui tentait d'attenter à leurs vies. Il ne perdait cependant pas de vue la dite Wedina qui, de par son apparence, semblait bien peu habituée au combat. Il se trompait peut-être, et même sûrement, mais préférait faire attention à sa sécurité, ne serait-ce que par une certaine galanterie.

Attrapant dans sa main l'arc qui se trouvait dans son dos, il se prépara à tirer quand soudain il vit un rayon foncer vers la jeune femme qui se trouvait près de lui. Se lançant sur cette dernière, il la vit s'aplatir sur le sol sous son poids, et resta cependant au-dessus d'elle, pour la protéger des autres rayons qui lui tomberaient dessus. Se relevant après quelques secondes, il l'invita à s'écarter de la foule ambiante, ressentant dans ses bras l'adrénaline qui l'encourageait de plus belle à aller se battre. « Soyez prudente. ». Puis il retourna à l'assaut, n'ayant probablement aucune idée de ce qui l'attendait, mais ne s'en préoccupant que trop peu. Il fonçait dans le tas, agissait sans réfléchir, car sans doute il n'en avait pas le temps. Tout ce qui comptait, c'était l'intégrité de la jeune demoiselle, et des autres du groupe qui se tenaient à ses côtés. Il deviendrait peut-être fou à lier, perdrait des membres.. La garde meurt mais ne se rend pas.
804 mots


Résumé:
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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2292
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Mar 14 Juil 2015, 00:36

Si sa vue ne lui faisait pas défaut – ce qui pouvait être le cas, il faut l'admettre, avec tout ce bleu qui arrache la rétine – la statue au loin se rapprochait de plus en plus. Les tremblements de ses pas étaient palpables depuis la plante de ses pieds, en même temps ce n'était pas bien difficile de voir les amas de grains se mouvoir autour de ses bottes. Il n'y a pas à dire, ce sera un ennemi de taille, et ce sera drôlement plaisant pour Latone ! Un sourire satisfait se dessinait sur ses lèvres, elle adorait le danger, s'y confronter la faisait sentir si vivante. Contrairement à ces semi-cadavres qui traînaient un peu partout. Qui dit morts dit esprits, ainsi la chamane voyait naturellement ces derniers proliférer comme des petits pains sur la plage. Notamment celui qu'elle avait giflé tout à l'heure, à croire que ça l'avait peut-être achevé.

" La Descente ! Tu m'as sauvé ! L'esprit se rapprocha, les bras accueillants ; dommage qu'il soit mort, et qu'il ne s'en rende pas encore compte, elle l'aurait enlacé volontiers, quitte à faire penser aux spectateurs qu'elle parlait toute seule dans le vent. Les loups de mer dans son genre semblaient traîner partout où elle allait, sa réputation devait lui coller littéralement aux pattes. C'comme les autres gars qu'y disent, t'es descendu d'un coup pour nous sauver, paf ! Comme ça !
- Et non, mon pote, tu es mort. Le marin ne comprit pas tout de suite, il ne sut qu'après s'être rendu compte de son état spectral. Allez va ! Je ne suis pas une héroïne : je descends pour m'amuser, le reste est accessoire. Comme toi. " L'esprit commença à décrépir, ce à quoi Latone se sentit obligée de lui énoncer les nombreux avantages d'être mort – selon elle, évidemment – afin de l'apaiser. Mine de rien, il l'avait reconnue, elle lui devait bien ça !

Suite à quoi, les ennuis pointèrent enfin le bout de son nez. Les mers émirent un grondement familier, et avaient goulûment l'épave et les quelques corps qui y gisaient encore ; cette scène-là était plutôt glauque en fait. La tarée préféra se tourner vers d'autres problèmes à régler, notamment la statue. Entre de l'eau et de la pierre, elle préférait affronter la pierre, comme ça elle aura au moins le mérite d'apercevoir les dégâts. Latone se laissa emporter par l'effet de groupe, galvanisée malgré elle par une prêcheuse qui avait des talents de leader. L'hypnose était imperceptible pour elle, tout comme son insensibilité à la magie qui ne pouvait rien y faire.

" Me battre, je suis née pour ça ! " Répliqua la dégénérée, la stricte vérité planant dans ses mots, comme ceux d'une enfant.

Au moins, on l'autorisait de vive voix à se déchaîner, il fallait à tout prix qu'elle en profite ! De plus, parmi la petite troupe, quelques têtes lui plaisaient, Latone avait hâte de voir de quel bois ils se chauffent, lorsqu'ils se retrouvent à devoir faire face à une statue géante de pierre, maudite de surcroît. La fusion ne se posait pas de questions existentielles, elle se fichait de savoir d'où venaient ces colosses et encore moins de savoir ce qu'était leur but, si tant est qu'ils en aient. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était se battre, et gagner, le tout avec le sourire ; de toute manière, elle sourit la majorité du temps, ce sourire bien provocateur dégoulinant de sadisme ou de masochisme, c'est selon.

Comme voulu par les cheffes du groupe, ils se retrouvèrent enfin confrontés à ce géant de pierre. Sans se contrôler, Latone ricana, elle n'était pas une tarée pour des détails, la folie lui collait à fleur de peau et bouillonnait en quelques brumes bleutées qui se formait autour de ses yeux et de sa silhouette, à peine visibles mais définitivement présentes. Comme à son habitude, elle se prépara à tout relâcher sur cet adversaire, mais son geste l'interloqua, les interloqua tous même, et puis les orbes apparurent, s'abattant ici et là pour abattre le bétail. Elle fit un petit pas de côté pour en éviter un, trop attardée par le geste héroïque d'un elfe qui se retrouvait littéralement au-dessus d'une paysanne ; d'ailleurs, savait-elle se battre avec ces guenilles ?

" Il y a des opportunités qui planent par ici. Se contenta-t-elle toutefois de relever sans aucune retenue, histoire de narguer un peu les tourtereaux. Son sourire se dissipa légèrement lorsque des orbes commencèrent à lui faire de l'œil. Comme si tu pouvais m'attraper ! " Provoqua-t-elle en tendant les bras, la paume des mains relevée vers le ciel.

Un bouclier magique se dressa entre la statue et une partie du groupe autour d'elle, le temps qu'il termine son attaque pour contre-attaquer. Sauf que les projectiles semblaient faire fi de sa lamentable barrière qui laissa tout traverser, un orbe a d'ailleurs fait une rencontre avec son bras droit, le carbonisant sur le coup, ignorant son insensibilité magique, mais pas du sort de protection de la prêtresse, c'était déjà ça ! Latone geignit en se tenant le bras encore fumant, étouffant sa longue plainte en un sifflement agacé. Son sourire n'était plus et son regard brûlait de rage. On avait fait affront à sa magie, à son corps ?!

" Alors toi, tu vas finir en gargouille ! Hurla-t-elle en dégainant sa pierre élémentaire de glace, elle balança des tas de rafales sur les yeux du colosse, histoire de congeler cette partie et espérer que cela retarde sa prochaine attaque ; et qui sait, il pourrait se tirer dessus tout seul ! Je ne sais pas si ça sert, mais je l'ai fait ! " Déclara-t-elle à ses alliés, assez fière de sa réplique.

Après quoi, Latone ne recula pas, malgré le fait d'être une cible facile : elle dégaina sa lame et plongea dans le feu de l'action, même avec un bras en moins ! Et cette perspective lui fit rapidement retrouver le sourire, même si ses yeux trahissaient sa colère.


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By Jil ♪
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Mar 14 Juil 2015, 21:21


À regarder le bateau tanguer, comme ça, je commençais à avoir le mal de mer. C’était réellement une vision d’horreur; les mats fendus, des cadavres pendant d’un peu partout, des râles et des gémissements ponctuant le rythme auquel le sang s’écoulant de sa coque. Quel contraste entre le spectacle qui s’étalait devant moi et le portrait qu’on m’avait dressé de cette plage, soi-disant la plus délicieuse et relaxante du continent. Je n’avais jamais été exposée à de telles atrocités. Incapable de bouger, je regardais les autres s’activer et tenter de venir en aide à ceux qui, je le comprenais maintenant, à forcer d’observer, ne pouvaient être aidés. Je ne connaissais pas réellement l’émotion qui s’installait en moi : ce n’était ni de la peur, ni du dégoût… J’étais tout simplement sidérée, consternée et, il faut l’admettre, un tantinet fascinée. Je n’avais pas l’énergie d’être erratique et d’exprimer ma stupéfaction. Je restai donc plantée là, l’air hagarde, la bouche béante, prise entre des haut-le-cœur constants et une curiosité malsaine à savoir ce qui allait se passer, à quel sort les naufragés étaient condamnés.  

Je sentis alors une pression sur mes côtes du côté gauche et je me retournai vivement. Me faisant face se tenait une jeune femme de plus petite taille que moi, couverte de sable de la tête aux pieds. Elle avait d’ailleurs quelques grains coincés dans les mèches de ses cheveux en bataille et je dus réprimer un élan pour ne pas les lui enlever un par un. Peut-être était-elle tombée sur le sol qui en était (évidemment) recouvert, ou alors c’était en venant en aide aux naufragés (ces curieux, tristes, naufragés mutilés!) qu’elle s’en était recouverte. Quoi qu’il en soit, la jeune fille en question m’adressa la parole, me demandant pourquoi je n’allais pas aider les autres âmes charitables se trouvant sur cette plage. Dans un élan de politesse totalement déplacé dans ce genre de situation, je m’inclinai légèrement vers elle en guise de salutation. Me redressant, je pris la parole.

«Iiiiii-…»

Wow! Ce n’était pas ma voix, ça. Un couinement c’était échappé de mes lèvres et je réalisai que ma voix, enrouée, ne pouvait être comprise par mon interlocutrice. Ma voix ayant été dans les aigus rapidement et je dus m’éclaircir la gorge pour m’assurer d’éviter de passer pour une femme muette.

«Hm. Désolée. Erhm… Oui, oui, je devrais bien. J’allais justement me mettre à la tâche,» mentis-je, d’un ton faussement enjoué. Enfin, plus ou moins enjoué. J’avais un peu perdu le contrôle de mes nerfs, en fait. «Et vous, n’allez vous pas tenter de sauver ces macchabées—je veux dire, sauver ces naufragés?» Je passai la main dans ma chevelure, abaissant mon capuchon et révélant ainsi la dague au manche boisé piqué dans mes cheveux. La jeune femme en question attira alors mon attention vers une autre, giflant un marin en tentant de le réanimer. La scène étant assez comique, je gloussai légèrement avant de réaliser à quel point ce comportement était inapproprié dans ce genre de situation. Rigoler alors que des centaines d’hommes valsaient avec leurs organes sur le sol… Quelle étrange métaphore sur la vie et la mort. Je me retournai vers mon interlocutrice, ayant retrouvé mon sérieux.

«Je me prénomme Aina, au passage. Enchantée, mademoiselle … ?»

Je n’entendis pas sa réponse dans la folie qui éclata alors. Les vagues qui étaient, jusqu’à présent, relativement calmes, émirent un grondement et avalèrent tout rond l’épave qui sombrait encore et avec elle les restes des marins se trouvant à son bord. Mais, que …? Ne m’y attendant pas, je fis un bond de côté et, attrapant la manche de mon interlocutrice, je courus vers le monticule se dressant sur la plage, ayant peur que les vagues ne grossissent encore plus et progressent sur la côte, engloutissant morts comme vivants. Nous étions un petit groupe à  avoir eu la même idée, à ce que je voyais. Un petit groupe pris entre deux chaos, la mer déchaînée et une œuvre de pierre animée –et de toute évidence, pas très contente. Une personne pris la parole, mais je n’étais pas très concentrée sur ce qu’elle disait, fascinée par le monstre de pierre se tenant devant nous. Un colosse! Intimidée, j’eus envie de faire demi-tour pour ne pas avoir à affronter sa furie. Faire demi-tour où? J’étais prise au piège entre deux morts.

En plus, plus la jeune femme parlait, implorant notre aide, plus je me sentais motivée à prendre les armes contre le Goliath et moins j’étais portée à prendre mes jambes à mon cou dans l’autre sens. Elle avait raison… Ces gens avaient besoin de nous. Je ne pouvais pas faire demi-tour, je ne pouvais pas rester plantée là comme je l’avais fait plus tôt! Non, j’étais motivée, je savais qu’il fallait agir, cette fois. La jeune femme parlait d’honneur, j’avais beau ne pas en avoir fait preuve plus tôt, mais tout cela allait changer maintenant. Je ne ferais pas honte à mon nom, je ne ferais pas honte à mon peuple, non, j’allais combattre! Hochant la tête, comprenant désormais les enjeux auxquels je devrais faire face, je lançai mon sac sur le sol et enlevai mon long chaperon, décidant qu’il allait m’encombrer dans mes mouvements. Je me sentais prise d’une force nouvelle, d’une hâte d’agir, une soif d’action que je n’avais jamais ressentie jusqu’à maintenant.    

Ma dague au poing, précédée par d’autres volontaires, je me mis à courir vers la statue, ignorant si la jeune fille à qui j’avais parlé plus tôt me suivait ou pas. Je n’étais pas très rapide, ce qui faisait de moi une cible facile puisque j’étais à la fin du peloton. Deux orbes d’énergie parsemés d’étranges flammèches furent lancés en ma direction, l’un que je parvins à éviter en me plaquant au sol au bon moment et l’autre me touchant à la main gauche, crispant mon visage de douleur.

«Haaaaa….»

Je pouvais encore bouger mon poignet, mais mes jointures me faisaient atrocement souffrir, comme si mes doigts avaient été tranchés. Cela ne m’empêcha pas de me réjouir, cependant, quand je vis un sort de glace s’abattre sur les yeux de la statue, les masquant. Je poussai un cri de joie, puis retint mon souffle, en espérant que la démarche allait fonctionner, rendant le monstre de pierre incapable de passer à l’attaque. Il était impossible de savoir qui était responsable de ce sort dans la cohue qui régnait. Cependant, je la félicitai en pensées. Haletante, je continuai de faire mon chemin en direction de la statue, espérant cependant que la glace l’ait rendue K.O.


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Dim 19 Juil 2015, 03:28



Continuant d'observer ce qui se passe, Jane écoutait les paroles de celle qu'elle avait abordée, affichant un léger rictus au coin des lèvres aux premières paroles d'Aina. La bélua hochant simplement la tête dans la négative à la question du quelconque aide aux naufragés. D'abord elle n'avait aucune connaissance dans le domaine et son instinct animal flairait un danger, comme si une menace tout autre que celle de l'épave planait sur les lieux. Elle ne pouvait en définir la source et en restait d'autant plus sur ses gardes. L'orine se présentait à ce moment, un prénom court et agréable à l'oreille, réclamant en toute logique l'identité de son interlocutrice.
- Je m'appelle J ...
De nombreux craquements de bois empêchèrent de continuer tout discussion, épaves et débris du naufrage reculant pour sombrer dans les eaux de plus en plus tumultueuses. La mer d'habitude si calme était maintenant un capharnaüm pour quiconque aurait oser s'y aventurer en bateau.  Spectacle impressionnant et effrayant alors que toute traces des navires et de ses occupants, mort ou vif, disparaissaient dans les profondeurs maritimes. Broyés par les vagues, le bois et la chair ne faisait nulle différence au résultat. De brèves étendues de sang remontait à la surface avant d'être balayé par les remous continuel. Quiconque passerait en cet instant n'aurait pu savoir que des naufrages avaient eu lieu en cet endroit. La bélua n'avait pas de mots pour décrire ce qu'elle voyait, c'était juste trop étrange.

Jane leva les yeux pour observer la statue qui ... avançait ? «J'hallucine là ! C'est pas possible, c'est pas vivant ce truc !»  Avant même que Jane est le temps de réagir face aux vagues qui déferlent et l'eau dont le niveau monte, elle se fit tirer par la manche par l'orine qu'elle avait abordée. Se connaissant à peine, celle-ci avait eu le réflexe de la tirer de sa torpeur pour la faire monter à l'abri, du moins c'est ce qui était souhaité. La majorité du groupe semblait avoir opté pour cette option tandis que des plus téméraires, ou stupide, fonçaient tête baissée pour affronter sans l'once d'une protection la statue qui avait atteint le rivage. Avalé par les flots toujours montant, le sort en avait été vite jeté pour ses fous qui n'avaient pas attendus.

Une voix résonnait dans la tête de la renarde, celle d'une des personnes présente sur place depuis le début visiblement. Jane sentait un souffle de motivation et d'énergie l'envahir, une conviction sans borne qu'il est temps pour elle de prendre les armes.  De se battre contre cette effigie de bois vivante qui menace la paix du continent. Du plus profond de son autre elle sentait que détruire cette chose enverrait un message à tout les autres, autant le peuple des terres que le peuple marins. Message que fuir n'est pas la solution, que ces immondices sont destructible et que les peuples du Ying et du Yang ne se laisseraient pas faire sans riposter.

Observant autour d'elle, la bélua cherchait de quoi se battre, infliger des dégâts plus important que ses simples poings. «Une branche, une planche, une pierre... je vais pas me battre comme une gamine de huit ans avec des jouets quand même.» Devant elle les plus motivés avaient déjà lancé l'assaut, elle surveillait la scène du coin de l'oeil. Voyant la statue faire jaillir de ses yeux une lueur bleutée presque aveuglante pour quiconque la fixait directement, visant de ses projectiles avec plus ou moins de précisions les assaillants qu'ils sont. Non loin, un homme avait prit le coup en pleine tête et c'était écroulé au sol, évanoui ou mort, Jane ne pouvait le savoir mais sans attendre elle se mit à courir pour attraper la dague qu'il avait échappé dans sa chute.

Fonçant pour rejoindre Aina qui avançait en bonne dernière, évitant au même moment que l'orine le premier tir puis le deuxième mais la noiraude le reçu sur la main. S'arrêta un bref instant pour s'assurer qu'elle allait bien malgré tout, celle-ci n'ayant perdu aucun membre.
- Enchantée Aina, moi c'est Jane.
Présentation plus que brève mais au moins la bélua avait répondit à la question avant de courir comme elle pouvait dans l'eau et le sable sans trébucher. Manquant à plusieurs reprises d'équilibre, s'affalant au point d'être trempée de la tête au pied. Jamais elle n'avait lâché sa lame et s'approchait de la statue quand soudain les yeux du monument devinrent de glace. Stupéfait, Jane ne savait plus quoi faire, voyant bien que la faible pointe de la dague causait peu ou pas de dégâts. «Dans quel bordel je me suis plongée...»


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Dim 19 Juil 2015, 20:04


« Ne t'entête pas à vouloir porter des secours à des morts. Ils ne sauront jamais te remercier » , « Ce n'est peut-être pas trop tard ! » , « Tout laisse à penser que si pourtant » Et dirigeant du regard celui fuyant de l'elfe, il lui imposa la vue débauchée d'un charnier où les corps des marins s'entassaient. Les sables granulés fuyaient la zone de conflit pour se réfugier dans les profondeurs houleuses où se tramaient les pires ignominies et d'où affluaient les écrasantes menaces, bien que sur terre on ne fut pas mieux tiré. Dans le trousseau de forêt, les bêtes criaient, et la nature s'arrachait pour laisser place au titan qui par les collines s'approchait de ses victimes. Le ciel était bas, ténébreux, et il ne fut pas curieux de sentir couler sur leur peau molle des larmes d'un ciel qui observait les hommes, sans jamais intervenir. Parfois l'on eut cru qu'il pleura leurs atrocités, qu'il s'infligea milles tonnerres au nom de leur bêtise légendaire, tandis que d'autres l'on crut plutôt aux prémices d'un châtiment bien mérité. En tout cas, sur la plage de sable fin, seule la tristesse restait. « En plus.. je dirais que d'autres éléments exigent notre préoccupation. Comme cette statue de malheur qu'on aperçoit là haut » , « Mais.. Comment.. » , « Je crois que tout en elle laisse comprendre que s'y frotter implique tout autant de ne jamais revenir. » , « Tu penses qu'il nous est impossible de la battre ? » , «  Dans son corps colossal, est inscrit le but de son existence, et je dirais que le « génocide » pourrait assez bien le résumer. Il n'a rien à perdre, autant qu'il ne cherche à rien protéger, pas même lui-même. Je dirais qu'il a, en plus de ses atouts naturels, de clairs avantages », « Peine perdue autrement dit ? » , « Le mieux est toujours de tenter, pour tous ceux qu'on ne peut pas dire des poules mouillées » Et le discours de   la prêtresse vint justement combler ce déficit qui dans leur camp faisait défaut. Les esprits chauffés s'élançaient dans un combat à mort, quoique mystérieusement conscients du mal qu'ils allaient se donner, qu'ils allaient affronter, sans forcément la promesse d'un retour imminent. Pourtant, c'était nécessaire, et tous le savaient bien. Un petit groupe s'étant rassemblé, les chances ne cessaient de croitre, sans ne jamais connaître de seuil raisonnable. 'Peine perdue' ? Qui sait le serait-elle réellement… « Je vais.. » , « N'y pense même pas », « Vous n'y pensez pas.. » , « Bin si justement. Tu nous accompagne. Ce n'est pas comme si tu avais quelque rôle à remplir ici » Il se tourna brièvement vers l'étendue aqueuse. « La mer monte » Et les vagues en étaient devenues carnassières, des ondulations chassant de quoi nourrir la bête d'écume salé qui dans les abysses sommeillait. La gueule ouverte sur les corps de la plage, elle engloutissait aussi bien les cadavres mâchurés, que les embarcations éparpillées.

S'engouffrant alors, de même que tous les autres dans un chaînage d'arbres aux larges feuillages assombris par le manque de clarté, ils parvinrent au pied de la statue. Activant la première charge, écartant ses larges bras pour user de ses yeux brillants qui exhumaient une lumière bleutée, elle assaillit les guerriers d'orbes puissantes. Certains ne purent que s'entraider pour éviter leur porter. D'autres préféraient dresser des boucliers s'avérant inutiles, se voyant ainsi mutilés. D'aucuns laissaient encore à la discrétion d'autrui d'enchaîner les attaques ( notamment celle aux saphirs du géant de pierre ) s'essayant à lui infliger quelques dommages sans même s'assurer que le sort avait fait son effet. Ce n'étaient aucunement des critiques que Kai formulait là dans son esprit, mais plutôt une observation extérieure plutôt tordue ne sachant comment s'y prendre lui-même. La taille prodigieuse et monumentale de l'objet rendait sa défaite presque impossible pour un esprit sensé. « Ne courrons nous pas tous après une morte certaine en s'approchant autant ? De plus, sans savoir son point faible, comment espérer que nos attaques aient un effet quelconque ? » , « Tu en poses des questions compliquées » , « Seules les élémentaires, et il se trouve qu'en ce cas, elles s'avèrent particulièrement complexes » , « Tu joues beaucoup sur les mots, mais si tu trouves face à un ennemi que tu ne saurais comment battre.. Crois-tu qu'envisager la fuite soit le meilleur moyen de s'y frotter ? Il nous rattraperait sans mal d'ailleurs » , « Ainsi nous avons au moins une chance ? »

Le démon ne répondit pas, non pas par un semblant de stupeur, mais par un effort de compréhension et de réflexion. « Comment percer sa carapace ? » Kai lui adressa un regard désapprobateur, porteur d'un clair message, un qui voulait tout dire. « Aucune idée » , « Donc la stratégie consiste à foncer dans le tas ? J'attends de voir des résultats.. » L'on aurait pu croire qu'il était aigri par les maintes fois où le démon s'était porté à son encontre, mais il n'en était rien. En bonne âme qu'il était, il craignait pour leurs vies, à tous, et dans le timbre de sa voix, cet air d'angoisse et d'appréhension transparaissait par une sorte d'insolence. Loin de lui l'idée de lui manquer de respect, pourtant, l'heure était grave, et l'échec, cuisant, plus proche qu'ils ne voudraient l'admettre. « Dans l'absolu, il faudrait trouver son point faible.. »

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Dim 19 Juil 2015, 22:07

Turik avait du mal à comprendre  ce qui se passait autour de lui. Tous ces cris, ces personnes qui couraient, se mélangeaient dans sa tête dans une cacophonie confuse, et il se sentait, là, debout dans le sable, aussi inutile qu’un oiseau à qui on aurait coupé les ailes. Les blessés semblaient toujours plus nombreux, la houle ramenant de nouveaux corps par vagues incessantes et la panique commençait à le gagner. Il ne pouvait rien faire pour aider les pauvres marins qui gisaient dans le sable. Intérieurement, il pesta, et se jura de prendre des cours de médecine dès qu’il en aurait l’occasion. Pour le moment, tout ce qu’il pouvait faire pour aider, c’était bouger les morceaux de bois, afin de dégager la plage un maximum, pour permettre aux soigneurs de circuler plus librement.

Il se mit donc à la tâche, puisant dans ses forces pour faire appel à ses capacités magiques. Grâce au vent, il s’attela à déplacer chaque poutre qu’il trouvait, chaque pierre qu’il pouvait, et à les jeter dans les flots tumultueux, qui semblaient remplis d’une rage bien réelle, humaine, et prête à tous les engloutir. Peu à peu les carcasses des navires sombraient, coulant dans cette mer en colère, lentement attirés par le fond marin. Les dizaines de corps qui se trouvaient encore à bord furent perdus. Il y avait encore nombre de bouts de bois trop gros pour être bougés. L’Elémental se découragea très vite, il ne saurait pas tous les déplacer, et même si les vagues l’aidaient au fur et à mesure qu’elles léchaient le rivage, il n’en aurait jamais fini. Il allait mourir ici, emporté par les vagues voraces, par l’écume bouillante de cet océan.

Se tournant de nouveau vers la plage, Turik aperçu un petit groupe de personnes se détachant du reste, et détalant vers un endroit plus sûr, en hauteur. Mais il restait encore beaucoup de personnes à sauver, ici. Une vague le frappa dans le dos, et le plaqua au sol. Quitte à mourir aujourd’hui, il préférait encore se battre contre une statue de pierre géante plutôt que de se noyer lamentablement. Il se releva péniblement, trempé jusqu’aux os, et rejoignit le groupe qui s’élançait vers la butte, aussi vite qu’il le put. Au fur et à mesure qu’il se rapprochait, il sentit sa peur disparaître, son courage revenir. Il se demanda un instant comment cela était possible, face à un être comme celui qu’il allait affronter, et se douta qu’il était sous l’effet d’un sort, ou d’une quelconque manifestation magique destinée à l’encourager. Il sembla qu’il n’était d’ailleurs pas le seul. Tout le groupe avait été pris d’un sursaut de rage, d’un nouvel aplomb salvateur qui les poussait à combattre la statue. Il n’entendait pas la jeune fille à l’origine de l’envoutement, mais il suffisait qu’il regarde autour de lui pour être atteint par cette même combativité. Lui aussi, commença à courir vers le colosse, qui n’était plus qu’un une vingtaine de mètres. Et lui aussi, comme tout le groupe, fut surpris par l’attaque de celui-ci. Quand il aperçut les sphères magiques qui fonçaient sur eux, son premier réflexe fut de souffler une bourrasque pour essayer de les disperser. La réussite de son action fût moindre. Il réussit à éloigner quelques projectiles, qui allèrent exploser sur des rochers plus loin, mais l’une des boules mortelles changea de direction pour se diriger vers une jeune femme quelques mètres devant lui. Il possédait trop peu de puissance pour pouvoir contrôler leur trajectoire, et, en essayant de les éloigner, fît peut-être encore pire.

« - Attention ! »

Les mots se perdirent dans sa gorge tandis qu’il courait vers la fille. Pour l’éviter, la guerrière leva un bouclier magique, mais le projectile passa outre, et lui blessa le bras droit. Après un instant et un grognement de douleur, la femme repartit de plus belle comme si rien ne s’était passé. D’une poche, elle sortit une sorte de pierre, et s’attaqua à la statue en lançant des rayons de glace dans une fougueuse hardiesse.  Turik ne put qu’admirer sa détermination, tandis qu’il la regardait à l’œuvre. Grâce à sa pierre, elle gela entièrement les yeux de l’idole de pierre, paralysant sa vue. Il ne savait pas vraiment si cela l’empêcherait de tous les tuer, mais il pria pour que cela fonctionne.
Cependant, l’ennemi avait eu le temps d’invoquer une deuxième volée de projectiles, qui foncèrent de nouveau sur le groupe de combattants. Et une fois de plus, une des sphères avaient été propulsée vers la jeune femme. Sans vraiment réfléchir, Turik incanta, et sa bourrasque vînt percuter de plein fouet le corps de sa camarade d’infortune, qu’il réussit à écarter de la zone d’impact. Il l’aida à se relever.

« - Désolé d’y être allé un peu brutalement… »

En la voyant ainsi, de prêt,  il se souvint de son visage. Il l’avait croisé lors du festin à Aeden, pendant qu’il parlait à Lysis. La surprise put sans doute se lire sur son visage.

« - Je…je vous connais non ? Nous nous sommes rencontrés à Aeden… »

845 Mots.

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Event Juillet 2015 | Groupe V | La folie des mers

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