[Event 2015 - Mission VIII] La liberté. A tous prix! [pv Asphodèle (compagnon de Kailyn)]
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Ven 05 Juin 2015, 19:21
Djinshee glissa son poignard dans le fourreau qui pendait à sa ceinture. Ce bruit, ce frottement de l’acier contre le cuir la satisfaisait toujours. Surtout en ces temps difficiles. Depuis quelques jours, on disait que d’étranges phénomènes étaient survenus, à peu près sur toutes les terres du Yin et du Yang. La jeune femme n’allait pas dire qu’elle s’en fichait. Au contraire, elle n’aimait pas ça. Elle se tourna vers Morokei, qui l’observait sans sourciller. « Dommage qu’il ne puisse pas voler… » Déplora-t-elle. Elle ouvrit sa sacoche et déplia le morceau de parchemin jaunis qu’elle avait retrouvé au pied de sa porte la veille. -Et c’est signé « un ami »… Murmura-t-elle. Mais quel ami ? Elle ignorait tout de son auteur. Mais il avait été très clair. Elle devait se rendre à la prison et libérer un homme. Très dangereux. Comment ? Dans quel but ? Elle n’en savait rien. Simplement que ce prisonnier en question se trouvait dans la cellule 99, au fin fond de la prison des sorciers. A ce qu’elle avait entendu, le dernier sous-sol était l’étage le plus gardé, à cause des fous assoiffés de sang qui y étaient incarcérés. L’auteur avait précisé qu’elle toucherait une petite fortune si elle réussissait. En résumé, cette mission était quasiment impossible. Mais Djinshee voulait tout de même tenter le coup. Question d’orgueil et d’argent, car elle en avait grandement besoin. De plus elle n’aimait pas rester chez elle sans rien faire durant ce genre de périodes. Elle rangea la lettre et sortit un second papier. Il avait été joint à l’autre. C’était une autorisation, ou plutôt une fausse autorisation. Elle la lu rapidement puis la replia soigneusement. Elle regarda autour d’elle. Elle en avait presque oublié qu’elle était toujours à Aeden, juste devant sa maison… Enderah était couchée sur l’herbe, attendant un ordre. La jeune femme soupira et lui fit signe de se lever. Il était donc temps de partir. Elle fit une caresse à son dragon et monta sur le dos de sa panthère. Plus petite et plus rapide, elle était parfaite pour aller jusqu’à la prison sans trop attirer l’attention. Tandis qu’un dragon rouge… Sans attendre d’avantage, Djinshee galopa vers la prison.
***
Le voyage lui prit du temps, bien qu’Enderah ait été rapide. Devant elles, la forteresse était aussi lugubre qu’impressionnante. Djinshee ne l’avait jamais approchée de si près. Elle doutait en fait de l’avoir jamais vue. La panthère s’arrêta suffisamment loin pour que personne ne vienne à sa rencontre. Elle mit pied à terre et examina le bâtiment. Il paraissait imprenable. Pas étonnant pour une prison. Mais elle était encore plus fortifiée qu’elle ne l’avait imaginée. Elle ordonna au félin de rester ici et fit quelques pas. Elle discernait beaucoup de monde, devant les grandes portes qui menaient à l’intérieur. Cela ne présageait rien de bon. Elle continua d’avancer jusqu’à ce que son pied rencontre une crevasse, la faisant trébucher. Elle sentit ses genoux heurter violemment la roche. Cela faisait un mal fou. Mais elle ne devait pas crier. Ni se faire repérer. Pour l’instant, elle devait examiner cet étrange endroit. L’Elémentale s’assit par terre. Elle remarqua la profonde fissure qui s’élargissait de plus en plus vers la droite. Elle suivit le sillon des yeux, puis celui-ci disparut. Le vide. Jusque-là, elle n’avait pas fait attention à cet énorme gouffre qui entourait la prison. Djinshee enflamma rapidement ses genoux pour refermer ses plaies et s’approcha des douves. Elle tendit le cou. Tout était noir. Pas une seule trace, pas un seul indice ne permettait d’en évaluer la profondeur. Elle était tentée de lancer une boule de feu afin d’y voir plus clair, mais ce n’était sûrement pas le moment ni l’endroit. Un étrange bruit retentit du fond. Elle aurait presque parié que c’était un cri, mais la roche en avait déformé l’écho, le rendant plus glaçant encore. En face d’elle, l’épais mur semblait indestructible. Aucune faille. La jeune femme commençait à douter de pouvoir accomplir sa mission comme il se devait, soit discrètement. Après mûre réflexion, elle décida donc de se tenter en se présentant à l’entrée. Avant d’atteindre les grandes portes elle devait traverser un pont. Celui-ci était long. Très long. Et étroit. Cette scène avait de quoi donner la chair de poule à des gamins. Deux hommes accoururent avant même qu’elle n’ait fait un pas sur le pont. -Halte là !Dit l’un. Vous avez une autorisation ? Ils étaient tout aussi hostiles que le paysage. Sans dire un mot et l’air impassible, elle sortit l’autorisation de sa sacoche. Les Sorciers l’examinèrent avec attention, leurs regards passant du message à l’Elémentale, qui ne bronchait pas. -C’est bon, dirent-ils quelques minutes plus tard, bien que celui de gauche n’eut pas eu l’air convaincu. Ils lui firent signe de les suivre. Habitués à la traversée, les Sorciers ne faisaient même plus attention aux cris déchirants qui résonnaient dans les douves. Djinshee faisait mine de les ignorer et se concentrait plutôt sur ce qui se passait devant elle. Les gardes étaient omniprésents devant les grandes portes.
« Et maintenant ?... » Pensa-t-elle.
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Lun 15 Juin 2015, 23:03
«Tes rêves te demandent de risquer, de délaisser le confort, d’exister dans le monde, d’être différent, de déranger et de croire en toi»
La prison
Asphodèle était seule dan un environnement qu'elle ne connaissait pas. La jeune femme était complètement perdue. Elle se retrouvait à l'entrée même d'une prison dont elle ignorait l'existence. Elle passa une main nerveuse dans ses cours cheveux noirs. Elle prit sa mèche blanche entre ses doigts fins et se mit à la faire tournoyer en se mordillant nerveusement la lèvre inférieure. « Je suis sûre que tout ira bien. Il suffit d'avancer et je suis sûre que je pourrais à un moment retrouver mon chemin! » L'elfe était bonne pour se motiver envers elle-même et retrouver son air jovial. La jeune femme aimait être de bonne humeur. Rares... très rares même étaient les fois où elle perdait son sourire. Sa joie était contagieuse et elle avait déjà fait sourire des gens qui ne souriaient pas souvent. Elle était contente de pouvoir se porter au secours d'elle-même. C'était une bonne qualité. Kailyn l'avait souvent observé faire et la vampire lui avait souvent dit qu'être bon envers soi-même avait toujours de bons revers. Il fallait être optimiste dans la vie et c'est exactement ce qu'elle représentait. La jeune femme aux oreilles pointues ne perdait jamais espoir. Même lorsque sa maison avait périt dans les flammes ainsi que ses parents, Adèle n'avait jamais perdu l'espoir de trouver le bonheur. Elle pouvait faire la différence dans le coeur d'autrui et c'était sur cela qu'elle comptait le plus. Elle souhaitait toujours faire la différence dans la journée des autres. « Je ne me souviens plus exactement d'où je suis venue... mais il faut que je décide par où je vais. Je ne peux pas rester ici. » se dit-elle de nouveau pour elle-même. L'elfe avait l'habitude de parler tout haut de ce qu'elle pensait lorsqu'elle était seule. Cela lui arrivait quelques fois lorsqu'il y avait des gens autour, mais c'était bien plus rare.
L'elfe allait quitter l'emplacement de la prison lorsqu'elle tomba face à face avec un homme lorsqu'elle fit volteface pour reprendre son chemin - du moins le bon pensait-elle. « Oh, bonjour! » dit-elle avec un charmant sourire aux lèvres. L'homme ne sourit pas. Il resta planté là, le visage impassive. L'elfe tourna légèrement la tête sur le côté, un grand point d'interrogation planté sur son visage. Elle ne comprenait pas pourquoi il la regardait ainsi et surtout pourquoi il restait planté là sans rien faire. Soudain, il osa bouger. « J'aurai une mission très importante à vous offrir. Celle-ci sera certainement dangereuse, mais c'est pour une bonne cause. » Bien entendu, il mentait sur le dernier point. Dangereuse, il disait très bien la vérité là dessus. Asphodèle sourit, visiblement enchantée de pouvoir rendre service. L'elfe ne se doutait pas un instant dans quel pétrin elle s'était mise en acceptant cette mission de la part de cet inconnu. Insouciante et surtout naive, la jeune femme aux oreilles pointues était simplement prête à rendre service. La jeune femme tendit la main vers l'inconnu et prit le papier qu'il lui tendait. « Aller à la prison. Les gardes vous laisseront passer avec cette autorisation. Il est très important que vous gardez ce papier avec vous. » L'elfe hocha la tête et lorsqu'elle tourna la tête vers la prison, elle vit une sorte de pont qu'elle allait devoir traverser. Lorsqu'elle osa regarder l'inconnu de nouveau, celui-ci avait disparut. Adèle afficha un petit sourire contrarié, mais il disparut bien vite pour retrouver son air jovial habituel. Elle se dirigea ensuite vers le pont.
« Halte! » dit soudain la voix d'un garde. Le sorcier s'approcha de la jeune femme et la détailla du bas, vers le haut. « Qu'est-ce qu'une jolie jeune femme comme toi vient faire ici? Tu sais que personne ne rentre ici sans autorisation, n'est-ce pas? » Oh, quel petit sorcier gentil. Cependant, son vil esprit était chargés de mauvaises intentions à l'égard de l'elfe. Il avait envie de la prendre avec lui afin de lui faire subir plein de châtiments. Adèle lui tendit alors le papier qu'elle tenait entre l'une de ses pauvres petites mains. Le sorcier l'a lu attentivement et un rictus de colère sembla passer dans son regard. « C'est bon, passe. » Il redonna le papier à la pauvre elfe. Celle-ci marcha sur le pont jusqu'à déboucher de l'autre côté. Ce fut là qu'elle vit une étrange femme dont elle osa s'approcher. « Bonjour. Ah! À ce que je vois vous avez vous aussi le même papier que moi » dit-elle en faisant référence à l'autorisation qu'elle avait entre la main. « Cet homme vous a approché pour cette mission vous aussi? » demanda-t-elle, toujours aussi curieuse. C'était presque une maladie chez elle d'être aussi curieuse.
Une douce voix retentit alors. Djinshee fit volte-face. C’était une Elfe aux yeux vert émeraude et aux cheveux sombres. Seule une mèche blanche se détachait du reste. L’Elémentale cacha son étonnement. Personne n’aurait pu parier qu’une telle jeune femme puisse un jour s’aventurer dans une prison. Elle s’adressa à elle, faisant tout de suite allusion à une mission. Djinshee se crispa. Premièrement, on ne lui avait pas dit qu’elle serait accompagnée, et deuxièmement, cette fille parlait presque à haute voix alors qu’il s’agissait d’une mission secrète dont nul ne devait avoir vent ! A moins que chacune ait un but différent ? C’est ce qu’elle espérait. Les gardes les regardèrent plus méfiants encore. Ils hésitèrent à ouvrir les portes de la forteresse. -Vous voulez parler de ce papier ? Dit-elle avec un air de suffisance. Evidemment que nous l’avons, sinon nous ne serions pas là ! En revanche, je ne vois pas de quelle mission vous parlez… Elle fit mine de réfléchir. Ah, si ! Vous devez être la nouvelle recrue, j’en ai entendu parler. Suivez-moi, je vais vous guider. Mais avant j’aurais quelque chose à régler. Elle ignorait si son mensonge avait été crédible ne serait-ce qu’une seconde. En tout cas les gardes doutaient encore. La jeune femme leva les yeux au ciel. -Décidément, les troubles vous rendent nerveux… Beaucoup trop, si vous voulez mon avis ! Elle leur tendit à nouveau son autorisation pour qu’ils les laissent enfin entrer, ce qu’ils firent après une longue attente. Djinshee se détendit un peu et franchit les portes. L’intérieur était tout aussi sombre que la façade. Des centaines de couloirs s’enchainaient le long des murs, certains descendant, d’autres montant ; un véritable labyrinthe. Un jeune homme, le visage à moitié caché par ses cheveux noirs s’approcha d’eux avec une torche. Il se camouflait presque dans le décor, ainsi son apparition fut étrangement perçue. Il invita les deux jeunes femmes à le suivre, et il entama la montée de l’un des couloirs. -Que faites-vous ? Demanda alors l’Elémentale. Je n’ai pas le temps d’aller n’importe où, j’ai été chargée de « contrôler » certains détenus. Il y aurait eu des erreurs. Le guide la considéra un instant avant d’obéir. Elle ne se permit pas de rajouter qu’elle allait au dernier étage. Cela n’aurait fait que la trahir. Comment pouvait-on faire une erreur avec des psychopathes assoiffés de sang ? Elle entraina l’Elfe avec elle. L’homme savait exactement où il allait. Ils marchèrent durant de longues minutes. Tous les chemins se ressemblaient, à la seule différence que les chiffres indiqués sur les portes allaient de 1 à – l’infini – puis recommençaient à chaque étage. Elle essaya de se souvenir du trajet pour le retour. En les entendant passer certains détenus se mettaient à hurler ou à frapper violemment contre l’acier des lourdes portes. Mais rien ne les faisait trembler. Djinshee restait impassible bien qu’elle se sentit aussi enfermée que ces prisonniers. L’envie de s’enflammer grandissait très lentement en elle. C’était son moyen de décompresser. L’homme s’arrêta bientôt, au cœur même du bâtiment. Ici, enfin, il n’y avait plus de couloirs, mais du vide. Du moins, au centre. Les différents étages étaient visibles. C’était parfait. -Où voulez-vous aller ? Demanda-t-il. -Vous pouvez disposer. Nous allons y aller seules, je connais le chemin. Il l’examina silencieusement de la tête aux pieds avant de faire demi-tour. L’Elémentale attendit qu’il ait disparut à l’angle d’un couloir pour s’adresser à l’Elfe en chuchotant. -Ce n’était pas nécessaire de nous faire remarquer à l’entrée. Mais peu importe, avant de partir j’aimerais savoir de quelle mission tu parlais ? Je ne m’attendais pas à être accompagnée pour être honnête. Elle n’était pas froide mais pas amicale non-plus. Juste entre les deux, ce qui était rare. Cela était sûrement dû à la pression que donnait cette quête. En attendant sa réponse, Djinshee se pencha légèrement vers le vide. Elle n’était pas sûre de discerner le dernier étage de là où elle était. Mais il suffisait de descendre en spirale, rien de bien compliqué. Elle leva ensuite les yeux. Si elle voulait sortir d’ici en vie, il fallait également qu’elle sache à quel étage elle était. Mais le manque de lumière ne permettait pas de voir grand-chose. Il y avait peut-être… dix étages ? Elle avait simplement l’impression que le plafond était très haut. Pourtant, elle n’avait pas eu l’impression de descendre tant que cela…
Elle revînt face à l’Elfe et s’apprêtait à ouvrir la bouche lorsque des bruits de pas retentirent, résonnant dans toute l’enceinte du bâtiment. Djinshee attrapa le bras de l’inconnue et s’élança dans le couloir le plus proche avant de se plaquer contre un mur. Sa main vînt se placer contre la bouche de l’Elfe. Son contrôle de l’ombre fit le reste. Calmement, elle attendit que la personne passe. Cette dernière ne s’était apparemment doutée de rien. Du moins, elle ne chercha pas à savoir qui était passé par là. Elle se contenta juste de s’arrêter au niveau de leur couloir avant de reprendre son chemin.
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Ven 19 Juin 2015, 20:37
«Tes rêves te demandent de risquer, de délaisser le confort, d’exister dans le monde, d’être différent, de déranger et de croire en toi»
La prison
Asphodèle avait toujours voulu se faire des amis. C'est toujours ce qu'elle voulait. Elle ne se doutait jamais du mauvais fond des autres et comment ils pouvaient réagir face à elle. Elle souriait toujours aux gens qu'elle rencontre et essaie de paraître le mieux d'elle-même même si elle peut paraître présomptueuse ou même énervante aux yeux d'autrui. L'elfe tenait entre ses mains l'autorisation qui lui permettait de pénétrer dans la prison sans que les gardes ne soupçonnent quoi que ce soit. Malheureusement, Asphodèle était une véritable pipelette et elle ignorait les notions de danger qui se trouvaient devant elle. Les sorciers ne feraient qu'une bouchée d'elle si elle osait dire qu'un seul mot de travers. Elle ignorait également que cela mettrait en danger cette femme près d'elle. L'elfe était contente de trouver quelqu'un qui avait la même lettre qu'elle. C'était le pourquoi elle l'avait abordé. Et puis quoi encore! La jeune femme l'aurait abordé avec un sourire même si elle n'aurait pas eu ce bout de papier entre les doigts! « Mais si! Mais si! Vous savez bien...» commença alors l'elfe avant d'être interrompue par la voix d'un des gardes. Ses yeux émeraudes s'élevèrent pour le regarder quelques secondes. Elle n'avait pas perdue son sourire, mais l'elfe détestait bien qu'on lui coupe la parole. Ce n'était pas très poli et surtout cela lui faisait souvent perde le fil de ce qu'elle voulait dire. Pour cette fois, c'était le bonheur pour l'inconnue que l'elfe ne se souvienne plus de ce qu'elle voulait dire sinon elle les aurait toutes les deux exposées à un danger plus que probable.
Elle observa simplement le manège de l'icnonnue en silence, toujours ce petit sourire charmant accroché à ses lèvres. Elle ne se souciait guère de ce qu'elle pouvait provoquer autour d'elle, car pour elle, elle faisait tout ce qu'il y avait de plus normal à faire. Elle ne faisait rien de mal selon elle. Les deux femmes furent conduites à travers les nombreux couloirs et les étages de la prison par le guide qui était également un sorcier. Elle ne se doutait pas une seule seconde qu'elle était entourée d'êtres qui voulaient sa mort et même profiter d'elle! Elle était naïve, c'est vrai. Elle n'avait pas été élevée pour se soucier du monde extérieur. Elle avait été élevée afin de rester dans la cité des elfes et vivre une excellente vie auprès de ses parents. Malheureusement, la vie en avait décidé autrement. Lorsque ses parents périrent dans l'incendie de sa maison, Asphodèle avait voulu porter secours à des êtres se faisant enlevés par les siens. Ce fut pour cela qu'elle fut également kidnappée. Ce fut une vampire du prénom de Kailyn qui la sauva elle et les autres. À sa sortie, Asphodèle l'a suivit et elles discutèrent longuement. La vampire avait accepté de la recueillir chez elle. Depuis ce temps là, Adèle était quelque peu devenue sa fille adoptive et elle était contente de pouvoir avoir un nouveau toit sur la tête et surtout pourquoi compter sur quelqu'un.
Lorsque la femme lui posa une question, l'elfe allait lui répondre lorsqu'elle se sentit aspirée vers l'avent, puis plaquée au mur en sa compagnie. Elle ne comprit pas pourquoi elle avait une main sur la bouche et encore moins lorsqu'un garde passa devant sans même les voir. Elles attendirent un peu avant de reprendre leur chemin. « Nous faire remarquée? Oh, ce n'était pas mon intention! J'étais simplement contente de constater que quelqu'un d'autre avait eu la même tâche que moi. » dit-elle à voix basse, toujours avec ce petit sourire accroché à ses lèvres. « C'est cet homme étrange qui m'a abordé et il m'a demandé si je voulais l'aider à libérer quelqu'un. Il m'a dit que c'était un homme injustement emprisonné. Bon... je dois vous avouer que j'ignore s'il dit la vérité, mais j'ai toujours aimé l'aventure et aider les autres alors je me suis dit pourquoi pas! Même si je ne connais pas cet endroit. » Oui, Asphodèle était une femme qui parlait beaucoup et parfois pour rien. « Je ne pensais pas non plus être accompagnée, mais je suis contente que ce soit le cas! Je préfère toujours quelqu'un à la solitude personnellement! Surtout depuis que j'ai quitté mon chez-moi et que je ne connais rien de ces terres. Mais j'aime découvrir les choses. » Asphodèle préférait expliquer pourquoi elle était si contente de voir quelqu'un d'autre avoir la même mission qu'elle. Du moins, pensait-elle que l'inconnue possédait la même mission qu'elle. « Je suis Asphodèle, mais vous pouvez m'appeller Adèle si vous préférez. » dit-elle en lui souriant. L'elfe était toujours aimable envers autrui.
Djinshee avait encore du mal à garder son calme, mais elle y travaillait. Il fallait voir cette mission comme un bon exercice… Cette Elfe était-elle à moitié inconsciente ou le faisait-elle exprès ? Elle préférait ne pas le savoir. -Très bien, soupira-t-elle, personnellement j’ignore si cet homme est innocent, ça me parait louche d’enfermer quelqu’un par erreur à l’étage où l’on trouve les pires criminels de l’histoire… En tout cas il va falloir être discrètes. Elle hésita à dire son nom également. Son innocence la faisait douter. Mais il était préférable de ne rien dire. Ainsi elle espéra éviter la question. Elle revînt au cœur de la prison et entama la descente en spirale, aux aguets. Cet homme, qui n’était passé qu’à quelques mètres d’elles à peine, ne devait pas être le seul. En fait, il devait y avoir des patrouilles partout. Le silence était pesant. Un pouvoir de perception aurait été très utile. Régulièrement elle vérifiait si Asphodèle la suivait. Si l’une d’entre elles se faisait repérer, l’autre pouvait l’être juste après. De nouveaux bruits de pas résonnèrent. L’Elémentale reprit immédiatement le bras d’Adèle et répéta l’expérience. Cet endroit avait un avantage et un inconvénient : il résonnait. Elles pouvaient donc entendre les bruits de pas des sorciers, mais se faisaient aussi facilement entendre. -Il y a quelqu’un ? Demanda la femme. Elle était encapuchonnée et tenait une torche. Elle tourna sur elle-même, éclairant tout autour d’elle. Djinshee la fixait, retenant son souffle. Il n’était pas nécessaire de se cacher, puisqu’elles avaient une autorisation, mais une fois le prisonnier libéré elles seraient sur la liste des suspects, et… bref, c’était risqué. Le silence avait repris sa place et la sorcière restait là, dos à la rambarde et au vide. Djinshee avait terriblement envie de la pousser, mais c’était toujours pareil… Et elle ne doutait pas que l’Elfe en sortirait traumatisée. La femme prit beaucoup de temps avant de se remettre en route. Comme ses compatriotes, ces temps ne lui allaient pas. Les deux jeunes femmes purent enfin sortir de leur cachette et reprendre leur descente. Le chemin fut long et dura peut-être une heure, voire plus. Elles rencontrèrent plusieurs autres patrouilles, mais ce fut à chaque fois le même manège. Sans grande difficulté. Cependant, il semblait qu’il faisait de plus en plus sombre, et l’Elémentale songea bientôt à user de son élément, bien qu’elle sache que ce n’était pas la meilleure des idées. Elle attendit qu’il lui soit presque totalement impossible de voir avant de décider d’allumer ses paumes. -J’espère que tu apprécies le feu, chuchota-t-elle. Le feu commença à crépiter entre ses doigts. Le couloir en spirale s’illumina d’une douce lumière orangée. Elle se pencha une fois de plus vers le vide. En bas, une lueur, un reflet attira son attention. Elle passa sa main à droite, puis à gauche. Un sourire satisfait s’afficha sur son visage. Le reflet suivait. Elles devaient être à une trentaine de mètres du fond, soit à une dizaine d’étages. Djinshee allait se redresser quand elle aperçut, tout en bas, une seconde lueur se joindre à la sienne. Instinctivement elle éteignit son feu et alla presque se plaquer contre le mur. Elle entendit les légers bruits de pas s’arrêter. -Continuons. Le sorcier avait peut-être vu sa flamme, mais il pouvait très bien les prendre pour une autre patrouille. Elle décida de l’ignorer mais ne fit pas de lumière pour autant. Rapidement et à pas de loups, elles terminèrent la descente. Le sorcier avait disparu depuis longtemps et tout allait pour le mieux. Il ne restait plus qu’à trouver la cellule. L’Elémentale sortit la lettre de sa poche et la relut rapidement. -Cellule 99. Nous devrions rester ensemble… Elle planta son regard dans celui d’Asphodèle et enflamma ses mains. La question « que fait-elle ici ? » lui revînt en tête lorsqu’elle vit ses yeux verts pétillants qui trahissaient son innocence. Djinshee prit le premier couloir qu’elle trouva sur sa droite. La tâche se corsait. Si jusque-là s’infiltrer avait été simple, elles se retrouvaient maintenant dans un labyrinthe pire encore que ce qu’elles avaient vu à l’entrée. Les couloirs partaient en tous sens sans sembler respecter la moindre logique architecturale. Certains partaient en diagonale, d’autres menaient à des passages parallèles, ou des impasses… Et pourtant, tout continuait de se ressembler ! Djinshee regardait les chiffres sur les portes avec inquiétude : 11, 18, 75, 23… Ils n’étaient pas dans l’ordre et ne suivaient aucune logique non-plus. Elle soupira. De ses mains elle éclairait chaque porte dans l’espoir de trouver un jour le numéro qu’elles cherchaient. Elles avançaient au hasard dans les lieux. Et encore une fois, ce fut long. Très long. Et inquiétant. Parfois, le silence pesait, et d’autres, les cris déchirants et les bruits sourds et métalliques étaient assourdissants. Elles marchèrent longtemps, et l’Elémentale commençait à fatiguer un peu. Cependant elle ne le montrait pas. A chaque fois ce ça lui arrivait elle se rappelait son terrible séjour à Avalon. Un premier 9 s’illumina sur la porte suivante. La jeune femme accéléra le pas. 98… Elle lança un regard las à sa co-équipière. -Si seulement, il y avait… Une logique… Un énorme « BOUM ! » la fit sursauter. Un second retentit. Puis un troisième. Le prisonnier s’était subitement déchainé sur sa porte. Elle entendait même sa respiration saccadée et rauque. -Hé ! Vous, là !
Elle se retourna brusquement. Un sorcier. Un sorcier courait vers eux. Il était à plus d’une centaine de mètres. Djinshee éteignit son feu. Il les avait repérées et se doutait qu’elles n’étaient pas des sorcières, sinon il les aurait laissées. Fallait-il alors courir et trahir leur imposture, ou montrer l’autorisation mais aussi son visage ? Ou bien… User de la force ?
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