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  L'as-tu vu ? | PV Jézabel

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Mer 20 Mai 2015, 12:54


« Tu t'es pris de passion à contempler ma porte ? » Sa voix, volontairement forte, au intention cynique, pénétrait haut-delà des murs qui dissimulaient son bureau. Malgré sa moquerie, son ton resta toutefois doux. Une tonalité de bienveillance qu'il n'exprimait à l'égard que d'une seule personne. « Vas-tu enfin te décider à entrer ? Il n'est pas question que tu restes planté devant ma porte 10 min de plus, à attendre je ne sais quoi. » La demoiselle eu un instant de recul. Nerveuse et pensive, elle hésitait toujours sur son agissement prochain. Elle n'était pas certaine de la finalité de la chose et craignait le refus. Au final, la porte ne montra aucun signe de bougeotte. « Nausicaa ? » Une note d'impatience fit comprendre à l'Alfar qu'elle devait réagir au plus vite. Prenant son peu de courge en mains, elle finit par saisir la poignée ronde, la tourna et entra dans le grand pièce, qui n'était autre que le bureau de son père. Toujours en quête des mots qu'elle prononcerait à son bienfaiteur, elle se contenta de laisser ses grands yeux céruléens se perdre dans le décor qui s'offrait à elle. Le sorcier était toujours assis à sa place, dans un grand fauteuil en velours rouge. Aucune pile de paperasses et d'ouvrages ne chercher l'équilibre sur son bureau, jamais. Chaque chose avait sa place et rien n'était laissé au hasard. Plongé dans un dossier quelconque, il avait les yeux rivés sur ses papiers méticuleusement classés et ranger. Écrivant parfois quelques mots sur un papier graver d'arabesque, de son écriture appliquée et soigneuse, il semblait avoir oublié la présence de sa fille. Nausicaa l'observa donc en silence. Tout son corps n'était que rigidité et elle ne songea pas à bouger. Cette ambiance pesante et professionnelle allait sans aucun doute lui briser ses membres. « Je grainais que tu avais pris racine. » Ses yeux d'un bleu dragée, avaient abandonné ses documents. Préférant pour l'heure, contemplés la beauté de son unique enfant, qui paraissait bien préoccupée. « Je peux savoir ce que tu désires ?  » Ardwick considéré la jeune Alfar comme un princesse et en t'en que tel, il était prés à lui accorder la moindre de ses fantaisies. La gâtant et la couvrant de cadeau à chaque instant, il cherchait à la satisfaire à travers divers bien matérielle : allant de robe de grand couturier, à des plantes exotique et rare. Nausicaa pouvait demander tout ce qu'elle désirait, toujours elle obtiendrait ce qu'elle exigeait. « À vrai dire… » Doucement, elle se mordit la lèvre inférieure, en quête d'une justification à donner. Son esprit esquissa mille précautions qu'elle devait prendre avant de prononcer sa pensée. Mais sous l'impact du stress, elle n'eut guère les moyens de formuler de subtiles phrases aux élégantes formulations. À contre cœur, elle s'exprima de la manière dès plus simple. « C'est lui que je cherchais. » Du menton, elle désigna Ariön. Son compagnon zombifier qui était une fois de plus attacher dans une cage de fer. Tels un dangereux criminel. Cette fois-ci, Nausicaa avait parfaitement conscience qu'elle rencontrerait des difficultés à obtenir ce qu'elle convoitait.

Le sorcier regarda l'immonde créature qui le regarda en retour, tout en mâchant dans le vide. « Je te rappel que ton zombie a encore mordue deux invités. Ce n'est pas que ça ne m'amuse pas de jouer au médecin et de concocter des potions d'oublie au bout milieux d'une réception, mais tant qu'il sera incontrôlable, il restera ici. Il est hors de question qu'il se promène encore librement dans notre demeure. » - « Mais ce n'est pas juste ! Il...» - « Nausicaa, si je fais ça, c'est uniquement dans ton intérêt. Il pourrait très bien te mordre à ton tour... Et puis, je suis lasse d'entendre Laica se plaindre constamment de la saleté qu'Arïon laisse derrière lui. » Il ponctua la fin de sa phrase d'un léger rire qui cherché à adoucir la situation. Hélas, ce n'eut pas l'effet attendu. « Je me fiche éperdument de savoir ce que pense ton Orine de bas étages. » L'Afar ne supporter par l'Orine de son père et par-dessus tout, elle avait horreur qu'on lui refuse quelque chose. Mais à l'heure actuelle, elle avait dépassé les limites et elle en avait conscience. Son côté détestable avait repris le dessus, chose qui ne lui plus guère. « .. Je... Je n'aurais jamais dû m'exprimer ainsi et manquer de rester à Laica. Je te présente mes ex-... » Son père lui fit signe de se taire d'un geste de la main. « Je comprends ta frustration, mais le sujet et clos. Tant que ton zombie sera incontrôlable, il restera enfermer dans mon bureau » La situation aurait pu être plus dramatique : Arïon aurait très bien pu finir dans le laboratoire de son père. Et dés lors où il aurait pénétré dans ses lieux, il en aurait été fini de lui. « Comment savoir s'il a changé, s'il reste constamment enfermer ? » - « Le sujet est clos. » Le regard perçant et froid d'Ardwick déclaré à lui seul la fin de cette conversation et l'acquisition de son ultime décision. Baissant la tête, elle chercha à retenir ses larmes de rage. Les poings serraient, elle tourna les talons en signe de fin de leur entrevue. Un léger soupire s'échappa des fines lèvres du sorcier. « N'oublie pas que Jézabel sera présente parmi nous d'ici peu. » - « Hum. Comment pourrais-je l'oublier. » Dans une envolée de voiles noirs, ce fut leur dernier échange avant que la porte ne se claquât.

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Assise sur les marches de marbre qui mener à l'entrée de leur demeure, Nausicaa avait jeté sa haine sur des fleurs dont elle prenait un mal à plaisir à arracher leurs pétales, une par une, délicatement. Les fleurs attendaient sagement leurs futures tortures dans un panier en osier, qui était au côté de la demoiselle en détresse. Peu à peu, l'Afar se retrouva entourée de cadavres floraux et de pétales de diverses couleurs. Puis, lorsqu'elle fut lasse de cette activité, elle scruta de son regard mélancolique le paysage qui lui fessait face. À l'heure actuelle, une seule et unique chose l'importer : l'arriver de Jézabel, sa douce et tendre Sirène.


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Mer 28 Oct 2015, 14:55


« Il y a une question que j’ai toujours voulu te poser. » murmura tout bas Kaguya, dont la fragilité tremblante de la voix trahissait ses hésitations. D’un toucher de plume, elle brossait les longs cheveux clairs de Jézabel, qui releva lentement ses grands yeux pâles sur le reflet de sa dame de compagnie qu’elle voyait dans le miroir. « Oui ? » En réalité, elle savait déjà ce à quoi la Bélua songeait. « C’est assez délicat. Je ne tiens pas à t’embarrasser. » - « C’est déjà le cas. Parle. » Elle souffla, les joues roses et le cœur emballé à l’idée même de prononcer des mots qu’elle s’interdisait. « La nuit où tes parents ont disparu, tu as été retrouvé seule dans votre maison de la Cité des Mirages. Tu es toujours restée évasive à ce sujet, sur ce que tu pourrais avoir vu ou entendu. » Elle n’osait pas soutenir le regard de la Sirène, même à travers le miroir. « Certaines choses ne sont pas faites pour être dévoilées. L’heure n’est pas encore venue. » La réponse troubla Kaguya, qui ne savait pas vraiment comment réagir à l’explication obscure. « Est-ce que cela signifie que tu sais des choses que tu n’as révélé à personne ? » Jézabel eut un léger sourire. « En effet. » Elle marqua une petite pause. « Le sujet est clos. » La curieuse acquiesça. Si elle brûlait de connaitre le sort qui avait été réservé à Evanesciens Eternam et à Isyë Deslyce, elle n’était pas sotte au point d’insister. Infiniment discrète et secrète par nature, Jézabel se montrait encore plus vague et réservée à l’évocation de son père et de sa mère. Ils avaient été nombreux à lui poser des questions, à chercher à comprendre. L’Ondine était restée muette, envers et contre tout. Même enfant, elle n’avait rien dit. Songeuse, elle se mit à contempler sans réellement la regarder Kaguya, qui coiffait sa chevelure et piquait des broches et des fleurs entre les mèches. Plongée dans les méandres nébuleux de sa mémoire, la jeune femme revoyait le visage aimant de son père, se souvenait de la beauté de sa mère, se plongeait dans les bons moments comme les mauvais. Il était difficile de connaître ses sentiments quant à ce drame. D’un flegme soigné, ses pensées restaient indéchiffrables. « Voilà ! » finit par articuler Kaguya en reculant d’un pas, fière de son ouvrage. Jézabel tourna légèrement la tête, observant le résultat. « Parfait. » Elle se releva avec légèreté, dénouant avec délicatesse les pans de sa robe de chambre en soie, la laissant tomber à ses pieds pour enfiler quelques vêtements. Kaguya s’empressa de la rejoindre pour lacer le dos. « Tu ne vas pas souvent rendre visite à ta famille, que ce soit les Deslyce ou les Eternam. » remarqua la Bélua. « C’est que je ne les apprécie pas vraiment. » Elle ne se sentait pas liée à eux. Certains étaient plutôt agréables, sans que Jézabel ne ressente le besoin de les voir. « A part Nausicaa ? » Jézabel sourit. « A part Nausicaa. » répéta-t-elle dans un sourire. L’Alfar et la Sirène étaient proches, comme des âmes qui seraient sœurs.

Jézabel glissa ses doigts dans la crinière noire de la jument, qui frappait frénétiquement la terre sèche et les feuilles mortes de ses sabots, l’air inquiet à l’idée de pénétrer la Forêt des Murmures. La Sirène lui susurra quelques mots en Valærian, pour l’apaiser, avant de l’inciter à galoper sur les chemins sinueux qui serpentaient à travers les bois. D’abord réticente, la monture finit par obtempérer. C’était à croire qu’elle aussi craignait les rumeurs que les villageois de la petite bourgade d’à côté n’avaient pas cessé de lui raconter. « Un homme, un jour, partit dans cette forêt mais jamais n’en revint. » Jézabel trouvait cette histoire idiote. Les disparitions ne manquaient pas mais la paranoïa de vieux fous permettaient à des récits d’une simplicité navrante de prendre une tournure exubérante. Après avoir traversé les bois sombres et inquiétants, elle finit par arriver à la demeure d’Ardwick Eternam. Tout en descendant de cheval, elle sourit à Nausicaa, qui patientait sur les escaliers autour d’une marée de pétales colorés. Jézabel rejeta en arrière le velours sombre de sa cape. « Tu n’étais pas obligée de m’attendre dehors. » dit-elle en s’approchant d’elle, les bras légèrement tendus pour l’enlacer brièvement. « Je suis contente de te revoir. Comment te portes-tu ? » Elle effleura une seconde les mèches violacées des cheveux de l’adolescente. « Tout se passe bien, pour toi ? » Elle savait que l’ambiance n’était pas toujours au beau fixe entre la jeune fille et quelques membres de la demeure. Elle était impatiente de passer la journée avec elle. Elle avait tant à lui dire, un projet dans un coin de sa tête.

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