Le comportement de Rubis lui valut l'animosité de la plupart des hommes présents sur le navire. Elle était froide méprisante, comme supérieure à eux et étrangement, aucun d'entre eux ne parvenait à mener sa colère à terme. A chaque fois qu'ils se rapprochaient, ils ressentaient un froid étrange leur dévorer l'échine, une sensation de malaise qui forçait leur instinct à leur hurlait un danger de mort imminent. Une situation étrange, comment pouvaient-ils avoir peur d'une fille, d'une petite bonne femme comme elle ? Et pourtant, les faits étaient là, elle leur foutait la chier. C'était donc dans un climat de peur inexpliquée que les matelots évoluaient en sa présence. Mais la plupart du temps, elle ne descendait pas de son perchoir. Ce qui permettait une cohabitation relative sans trop de dégât. Et rapidement, après plusieurs jours en mer, les premiers navires apparurent. Mais ce ne fut que des expériences décevantes pour Rubis qui ne daigna même pas y participer. Elle restait en haut, à bougonner. Des navires marchands.... Tsah ! Ils faisaient le bonheur des autres pirates d'eau douce, mais pas pour elle. Ces marchands ne faisaient guère le poids et ils n'offraient pas la résistance attendue. Les autres cherchaient les richesses, et ils les trouvaient.

Ainsi pour l'heure chacun était satisfait. Les denrées alimentaires pillées offraient une certaine quiétude. Les matelots pouvaient manger et boire à leur convenances, ils emmagasinaient des richesses, aucune raison de s'énerver pourrait-on penser. Ou presque. Car il fallait toujours qu'il y en ai un qui ait les yeux plus gros que le ventre.... La nuit était noire, et seule la lune offrait un peu de soleil. D'ordinaire, les richesses qui étaient volées étaient toutes réunies dans des coffres bien gardés. Et théoriquement on redistribuait les richesses une fois revenu à bon port. Mais c'était une coutume qui ne semblait pas plaire à tout le monde. Rubis se demandait si elle n'allait pas provoquer un tsunami, pour qu'il se passe enfin quelque chose dans cette affligeante croisière. Mais il semblerait qu'on lui proposait une toute autre activité. A une heure avancée de cette nuit, alors que tous dormaient à poings fermés et alors que l'aube n'allait pas tarder à se lever, voila que des petites pierres vinrent ricocher non loin du poste d'observation de Rubis.... Et même dedans pour être précise. Rubis observa les pierres.... Et ce n'était pas juste des cailloux, c'était des pierres précieuses !

Dans l'esprit de Rubis, cela ne fit qu'un tour. Ce que certains auraient pu interpréter comme une bénédiction n'était en fait qu'une sinistre machination destiner à la piéger. Et Rubis connaissait parfaitement les tenants et les aboutissants de ce genre de procédé. Quelqu'un en avait après le magot.... Et même s'il ne parvenait pas à tout voler, il allait en prendre le maximum qu'il pouvait. Mais bien entendu cela se verrait, et on chercherait forcément le coupable.... Il fallait un coupable. Et le voleur voulait UNE coupable. Une personne que personne ne voudrait protéger et qu'on ne portait pas forcément dans son cœur.... Rubis était une coupable idéale, méprisée de tous. Personne ne voudrait prendre sa défense.... Sauf elle-même. Les pierres devaient servir de preuves incriminantes. Dommage pour ledit voleur, Rubis ne dormait pas la nuit. Elle ramassa toutes les pierres soigneusement et attendant que l'autre s'éloigne, elle se téléporta donc les quartiers du second. Ce dernier sursauta en poussant un cri, mais la vampiresse ne lui laissa guère le temps de répliquer. Elle n'avait pas de temps à perdre et elle lui montra immédiatement les pierres précieuses. L'homme qui allait de surprises en surprises n'avait pas fini d'avoir le souffle coupé.

-On a un rat à bord.... Et il va frapper ce soir. Il a voulu me faire porter le chapeau en lâchant deux trois pierres à mon poste mais manque de chance j'ai le sommeil léger.... Et le temps de redescendre du mat, j'avais un peu de manœuvre.

Qu'est-ce qui me prouve que c'est la vérité ?! Et puis vous sortez d'où ?!

-On s'en tape. Et quant aux preuves.... Où sont gardés les coffres ?

Dans la chambre du capi....

-Parfait on y va.

QUOI ?! A cette heure-ci ? Mais vous n'y pensez pas, si on le réveille il sera furieux et on passera par dessus bord !

-J'en ai rien à foutre de ses humeurs de diva, et si on lui vole de son trésor il sera encore plus furieux, alors en route.

Elle ne lui laissa guère le temps de répliquer qu'elle le saisit par le bras et le téléporta de nouveau avec elle. Ils atterrirent dans la chambre du capitaine. Le second se figea alors que Rubis plaqua sa main contre la bouche du capitaine pour l'empêcher de crier et à peine avait-il ouvert les yeux que Rubis lui dit à voix basse.

-On va venir piquer dans la caisse, pas un bruit, fait semblant de dormir et tu prendras le voleur la main dans le coffre....

Déjà on entendait la clenche se tournait très lentement pour faire le moins de bruit possible. Rubis plaqua le second dans l'ombre se dissimulant avec lui tandis que le capitaine s'exécuta, bien décider à prendre ce sale voleur sur le fait. Et comme l'avait annoncé Rubis, un homme pénétra dans la chambre du capitaine. A pas feutrer, essayant de ne pas faire grincer les planches, il s'approcha des coffres tant convoités. Il vérifia bien que le propriétaire dormait bien.... Et enfin il ouvrit le coffre avec une avidité qui pouvait se lire sur son visage. Ses mains tremblantes effleuraient les pièces d'or comme un fruit défendu. Et alors qu'il s'en saisit d'une poignée, la main du capitaine vint saisir le poignet du voleur en la serrant comme s'il voulait lui broyer.

Alors matelot, on essaye de se prendre une avance ?

Le voleur changea de couleur tandis que sortant de l'ombre, Rubis et le second lui barraient toutes sorties. Tout alla très vite par la suite. Le voleur fut mis au fer le temps que la nuit passe, en même temps que le second lui expliqua toute l'affaire. Forcément, Arquam le Rouge n'apprécia guère cette mauvaise tentative. et le lendemain, ce fut un lynchage collectif qui fut organisé, autant pour châtier le voleur que pour amuser les hommes. Car après tout, il avait aussi essayé de les voler. Commença dès lors un pugilat qui transforma le pauvre bougre en un homme torturé, balafré, blessé et sanguinolent. Une petite fustigation qui ranima un peu la flamme de Rubis. Le sang, la violence, l'envie de mort.... Ho bien sûr, ils étaient ici bien peu savoureux et relativement pathétiques, mais la vengeance rehaussait le goût de cette petite interlude. En haut de son mat, la Sanguinaire observait la scène où la condamnation prenait des airs de spectacle. Tant et si bien que l'on en était même venu à faire de cette histoire une chanson à grands coups d'accordéon et de violons. Le sort du coupable s'acheva avec le supplice de la planche. Son corps sanguinolent ne tarda pas à attirer les requins. Rien n'avait été laissé au hasard.... Et il ne resta très vite plus rien.

Rubis avait repris ses droits dans ses quartiers aériens, un rictus sur les lèvres. La mort appelait la mort.... Et quelque chose lui disait que les choses allaient bientôt bouger. L'instinct de Rubis dans ce genre de situation ne la trompait que rarement. La jeune femme dormit la matinée et une partie de l'après-midi. Et quelques heures après son réveil, un nouveau galion se dressait à l'horizon. Encore un marchand. Rubis soupira tandis que les hommes criaient de nouveau leur joie. Échange de coups de canon rapprochement des navires, un abordage, et la même rengaine recommença.... ou presque ! Car l'opposition fut farouche, éminemment farouche ! Et rapidement la situation échappa aux pirates qui se retrouvèrent en position de faiblesse ! Et la raison était simple.... Ce navire était un leurre ! Ce n'était pas un navire marchand mais un navire remplis de miliciens armés jusqu'aux dents et entrainés. Rapidement, tous les pirates furent maîtrisés et mis au fer à leur tour dans l'optique de les pendre une fois arrivée sur la terre ferme. Il fallait bien montrer l'exemple.... Le capitaine de la milice semblait très satisfait, et il demanda à ses hommes.

Il n'en reste plus un seul sur le trou à rat qui leur sert de navire ?

-Youhou.... Vous m'avez oublié....

Pirates et miliciens furent scotchés de voir la jeune femme avancer librement sur le navire des miliciens. Elle semblait si confiante et sûr d'elle, dans cette situation c'était tout simplement surréaliste !

Mettez moi ça au fer !

-Ho non, je ne crois pas....

Ricanements chez les miliciens qui s'imaginaient déjà vainqueurs et sans effort. Stupéfaction chez les pirates persuadées qu'elle avait perdu l'esprit. Et pourtant, tout était déjà joué.... Rubis se saisit de Gabrielle, et commença la danse macabre de la désolation. Usant de sa force et des propriété de son arme, elle commença par effectuer une attaque circulaire qui repoussa les miliciens, en envoyant même certains par dessus bord ! Tous furent choqués, et tandis que les pirates entravés restaient ébahis les miliciens réagirent rapidement. Mais il était déjà trop tard. Rubis enroula la chaîne de sa croix de combat et sa prise ayant déjà été à moitié détruite par l'onde de choc, elle tira dessus un coup sec et il s'effondra dans un fracas infernal. La panique commença à gagner les miliciens, car voila que les ombres se retournèrent contre ces derniers. Ils se retrouvèrent comme englués dans une marre de goudron noir, qui semblait vouloir les engloutir. Elle ne leur épargnerait rien.... Pas même le feu sombre, qui dévorait les malheureux qui parmi eux maniaient la magie. Les autres étaient taillés par la lame assassine de la Sanguinaire. Ils ne maîtrisaient plus rien, en à peine à quelques minutes la tendance s'était inversée. Et la terreur s'installa.... La vampiresse laissa éclater sa nature de prédatrice, mêlant des attaques de crocs à ses attaques armées et magiques. Le sang coula plus que de raison, la guerrière se repaissant de ses victimes. La résistance n'était peut-être pas à la hauteur, mais elle avait le mérite d'être présente. De quoi soulager toute cette tension que trop accumulée. Les pirates étaient partagés entre l'horreur de leur révélation et la joie de se retrouver libre. Cette fois ci ils avaient toutes les raisons du monde de la craindre ouvertement. Elle était une vampire, à la puissance monstrueuse.... Ils étaient tous des proies en sursit. Et à la fois en sécurité en sa présence, comme elle venait de le prouver en réduisant à néant dans un massacre épouvantable leurs ennemis. Mais combien de temps ce traitement de faveurs tiendrait-il ? Tout l'or de leur conquête maritime suffira-t-il à apaiser cette redoutable créature ? Car lorsqu'ils y réfléchissaient bien, elle ne semblait pas plus intéressée que ça par les trésors.... Mais alors.... où serait son intérêt ? Cette histoire n'avait aucun sens.... Et le mystère s'épaississait autant que le brouillard qui les entourait.

Si les matelots ne voyaient pas d'un très bonne œil la présence d'une telle vampire à bord, Arquam le Rouge, lui, fut bien plus pragmatique. Cette bonne femme était une véritable aubaine, la garantie quasi imparable d'être toujours victorieux et de pouvoir piller à outrance les plus grands navires ! Nul ne pourrait leur résister, les marchands et les milices ne pourraient rien contre eux ! Ils allaient s'enrichir pour sûr ! Il prit donc un soin très particulier à calmer les esprits parmi ses hommes. Ils avaient peurs, mais il ne manqua pas de mettre en avant l'énorme potentiel que leur conférait Rubis. Et puis si elle voulait les dévorer, elle aurait surement déjà agit. Quelques tonneaux de rhum sacrifiés plus tard, l'affaire était réglé pour la plus grande majorité. Pour les autres, la peur de représailles venant de l'Infante des nuits était largement suffisante à les inciter à faire profile bas. Rubis avait dorénavant une paix royale. Mais cette paix était accompagnée d'un ennuie du même statut ! Les jours passaient au grès des vents et des pillages. Ils constituaient là la seule légère distraction pour la vampire, qui en profitait également pour se nourrir. Les seules temps de pauses correspondaient au temps nécessaire aux réparations du bateau, et également au temps nécessaire à la poursuite de navires.

Rapidement, la cale se retrouva pleine à craquer d'or, de bijoux, d'épices et autres divers trésors. Tandis que les hommes dilapidaient leur part du butin en rhum et en femmes, Rubis observait la sienne, insensible. L'argent et le pouvoir ne l'avaient jamais intéressée. La puissance n'était pas un but en soit non plus, elle était la garante de combats épiques, et aussi de sa survie. Un état d'esprit que Arquam ne comprenait absolument pas. Pourquoi être pirate si on se moquait de l'or ? Encore il pouvait comprendre qu'elle n'était pas friande de femmes pour des raisons évidentes, mais le reste..... Est-ce que le goût de la liberté et des voyages en mer était suffisant pour cela ? Ponctué d'abordages sauvages ? Il ne savait quoi penser. La vie en mer était rude. Très rude. La discipline à bord en était de même, et la tolérance souvent absente. Les tensions étaient souvent palpables. Les maladies quasi inévitables. Et le moral des troupes variaient autant que les eaux étaient capricieuses. Lorsque les éléments se déchainaient et que les pillages étaient rares, il était bien difficile de tenir le cap. Il n'était pas un marin d'eau douce.... Il était capitaine depuis bien des années maintenant. Et il fallait vraiment le vouloir ou ne pas avoir de choix pour mener cette vie.

Mais.... Avec ses capacités, ses pouvoirs, ses techniques..... Elle pouvait faire ce qu'elle désirait. Elle avait des stratégies que des ivrognes ou de jeunes mousses ne pouvaient avoir. Mais après tout.... Les vampires étaient réputés pour ne pas souffrir des affres du temps. Peut-être était-elle plus vieille que lui.... Elle l'intriguait. Mais il ne pouvait pas la traiter comme il le voulait et il le savait. Il avait besoin d'elle, et elle était dangereuse. Il devrait passer sur sa curiosité. Après tout il n'avait pas besoin de savoir, tant qu'elle était garante de sa richesse, elle pouvait bien avoir ses secrets. Mais peut-être que s'il avait pris le soin de la connaître, il aurait pu éviter ce qui serait le drame de sa vie. Pour lui et pour les autres d'ailleurs. Rubis commençait à se lasser. Certes elle avait cette liberté qui lui était vitale, et également une certaine tranquillité, mais l'action était décevante. Les marchands étaient souvent des civils, et les rares milices étaient trop timides pour réellement la stimuler. Devait-elle prendre congé et s'en aller ?

C'était ce à quoi elle s'apprêtait de faire lorsqu'une petite broutille que tout le monde avait oublié vint les rattraper pour les percuter de plein fouet. Cette île était le territoire d'un pirate notoire, Edward, dont on ne savait pas grand chose. En même temps, se serait massacrer définitivement sa fierté que d'avouer qu'il devait sa survie à la magnanimité d'une apprentie sorcière. Il n'était à n'en point douter que son autorité serait d'ailleurs tout autant ruiner que sa réputation si cela était amener à se savoir. Mais l'ignorance régnait, ce monsieur jouissait d'un certain pouvoir sur l'île, et il n'était pas rare qu'il envoie ses hommes parcourir les mers pour taquiner des navires marchands ou la milice.... Mais aussi les pirates ! On pourrait parler de petite taxe, un petit prélèvement qui variait en fonction des humeurs, de la tête du client etc.... Dans tous les cas, il n'y avait jamais eu aucun pirate qui pouvait se vanter d'avoir pu se soustraire à ce "partage fraternel". Car ceux qui protestaient se voyaient souvent finir par le fond, une fois avoir été soulagé de leur butin, bien entendu.

Et justement, ! Qui voila par le travers, un navire que personne n'avait vu ! Un bâtiment fameux, dont la proue s'ornait d'une étrille ! Et il s'avançait droit sur eux ! Il fallait bien avouer qu'à force d'enchainer carton sur carton, l'histoire de ces pirates redoutables et peu banal avait fini par suscité l'attention des plus avides. Et l'équipage du Capitaine Edward Teetch Avait trouvé bon ton de venir rendre visite à leur petits camarade pour voir s'ils se portaient bien. Arquam vit rouge. Un pirate se faisant pirater, un comble ! Il pestait et fulminait. Ces pourris n'étaient que des charognards venus piquer le larbin des autres, des scélérats de la pire espèce ! Des revendications sommes toutes assez paradoxales quand on savait l'activité dudit monsieur.... L'inévitable arriva donc, et les pirates d'Edward vinrent aborder ceux d'Arquam. Ils portaient les stigmates des vieux loups de mer, et leur réputation les précédents, les hommes se montrèrent hésitant. Ou presque.

Rubis sauta de son perchoir juste devant ce qui semblait être le noyau dur de leur visiteur. A leur tête, une bonne femme, qui s'était présenté en arrivant comme étant "Gumi". La vampiresse s'érigeait à elle seule en rempart, très vite rejoint par Arquam. Bien que surprise de cette résistance, Gumi n'en demeurait pas moins fière, et toisa les deux pirates.

Hé bien alors ?! On se sent rebelle dans l'âme ? Ha ha ha ! Allez, tirez-vous et on évitera de faire trop de casse, on est de bonne humeur.

-Ça se fout un tricorne sur la ganache et ça se prend pour une pirate ? Retourne vendre ton cul sur le port gamine, t'as rien à faire sur un bateau, même pas pour briquer le pont.

J'ai perdu un œil, mais toi c'est ta langue que tu vas perdre !

-Tu te prends vraiment au sérieux ? Fringuée comme une coureuse de rempart pour faire des pillages ? Hé hé hé, laisse moi te rappeler pourquoi quand on se bat on porte des tenues adéquates, au lieu de montre son cul....

Et sans crier gare la bataille éclata. Rubis déploya une violente bourrasque de vent pour envoyer paître les hommes de Gumi et être seule contre elle. Les équipages s’affronteraient entre eux, et les bonnes femmes entre elles. Et entre ces deux là, le combat se révéla très vite inégale.... Rubis se montrait implacable et cruelle. Que ce soit sa lame, sa croix, ses crocs ou même sa magie, rien ne fut épargné à Gumi. Elle essuya la colère de la Sanguine. Celle-ci ne supportait pas ceux qui s'enorgueillaient de leur compétence de combattants, alors qu'ils n'étaient que des abrutis décérébrés qui ne maniaient même pas les bases les plus simples et évidentes des combats. Combattre vêtue comme une poule de luxe.... Ce n'était même pas une coquetterie persistante non, c'était de l'étalage bête et répugnant de chair. A croire qu'elle n'avait que ça qui valait quelque chose chez elle. Mais si tel était le cas, cela ne serait bientôt plus d'actualité. Elle était à présent couverte de plaie plus ou moins sérieuse, de brûlure et de bleus. Certaines de ses articulations avaient sérieusement prises également et elle avait des côtes fêlées. Rubis ne lui laissait même pas l'opportunité de l'approcher.

Finalement Gumi tomba à genoux, et avec elle la confiance de ses troupes. Ils se battaient à présent avec la force du désespoir et tentant tant bien que mal de rester consciente et vociféra sa rancoeur et son amertume.

Garce ! Je te ferai ravaler tes paroles ! On ne pirate pas sur les Eaux d'Edward sans en payer le prix !

-Hoooo ? Vraiment....

Rubis s'approcha lentement un sourire malsain aux lèvre, le regard dément. Elle plongea son regard carmin dans celui de la pirate à terre qui fut prise par l'aura de la vampiresse. Elle allait mourir.... Ici et maintenant. Elle allait être tuée.... par cette femme.... Qui avait dévoilé sa nature de part ses abominables crocs. Elle n'était qu'un misérable mouton livré en pâture à un fauve affamé. Ou plutôt ici assoiffé de sang.... Morte de trouille, la femme borgne se mit à glapir et à couiner, tremblant de tous ses membres, son corps meurtri semblant à une feuille frêle. La fine culotte qui lui servait de bas fut rapidement inondée par sa propre urine, dans laquelle elle était maintenant assise. L'horreur l'avait submergée. Elle ne pouvait pas fuir, elle se rapprochait, implacable et déterminée, elle allait la tuer ! Prise de désespoir, elle en vint à supplier la vampiresse.

HIIIIIIIIIIIIII ! Pitié ! On vous laisse le trésor, épargnez nous !

-.... Le trésor ? Mais je n'ai jamais dis que cela m'intéressait....

M-mais pou-pourquoi vous....

-Parce que j'aime jouer avec ceux qui se prennent pour des caïds.... Je cherchais une résistance digne de ce nom initialement.... Mais elle n'est point ici.... A défaut, je me suis rabattue sur ce qu'il y avait.... du menu fretin. Mais.... Non..... Ça ne m'amuse plus. Mais puisque les pirates tiennent tant à l'or et aux trésors.... hé hé hé.... Je vous laisse avec.

Si au début Gumi cru que tout allait s'arranger, elle déchanta très vite. Rubis se mit subitement à fracasser complètement les deux navire dans une rage qui relevait plus du défouloir que de la colère. Gabrielle éclatait les planches de sa puissance et de ses ondes de choc, ponts, cales et coques se défonçaient impuissants. Une véritable catastrophe ravageuse qui suscitait la panique complète chez tous les pirates présents. Les combats avaient cessés, chacun luttait à présent pour sauver sa peau. Et rapidement, tout ce petit monde se retrouva au bouillon ! Rubis elle les observa depuis les hauteurs des cieux, ses longues ailes déployées. Ceux qui pouvaient s'accrochaient aux débris, et tentaient de patauger vers le rivage le plus proche. Elle entendait les certains pirates pleurer le trésor, d'autres la maudire, alors que le reste était trop occuper à nager. Nul ne l'avait vu s'envoler, et chacun cru qu'elle avait coulé avec les deux navires qu'elle avait détruit. Ils n'étaient pas près de comprendre ce qui s'était passé cette journée là. Mais tous garderaient le goût amer du trésor perdu, englouti à jamais dans les eaux sombres. Une fin en queue de poisson pour les brigands qui plaisait à Rubis, qui ricana de l'à-haut là ou personne ne pouvait l'entendre.

-Ha ha haaaa ! Et salut maintenant bon voyaaaaage ! Ha ha ha ha ha !

Il était l'heure de retourner vers ses terres, et de laisser Yulenka reprendre le contrôle des opérations. Toutes les bonnes choses avaient une fin....

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