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 - Les difficultés - La Voie du Temps, Troisième Partie [solo]

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Ven 28 Nov 2014, 23:01


Yeul était une toute jeune fille. Elle ne connaissait rien à la vie ni à l'amour. Peut-être était-ce mieux ainsi. S'ils avaient eu la possibilité de choisir, les Maîtres du Temps n'auraient même pas laissé à la Prophétesse la grâce de vivre une vie mortelle durant les premières années de son existence. Ils n'eurent guère le choix et durent accepter la situation de la Rehla. Pourtant, ils le regrettaient. Elle était née pour être différente. Jamais elle n'aurait du goûter aux délices humains, car elle était une créature céleste. Pour l'heure, elle ne s'en rendait guère compte mais bientôt, elle comprendrait l'ampleur de sa Destinée, ce grand dessein dont elle ne faisait que se douter. Songeur et un brin mélancolique, Orphan contemplait sa protégée, planté dans l'encadrement de la porte. Yeul, rêveuse, dansait sur le parquet froid, les yeus clos. Du bout des lèvres, elle murmurait l'air qui lui traversait l'esprit et sur lequel elle valsait. Douce chanson aux notes tendres, c'était une vieille chanson des mers et des océans. Les voiles blancs de sa robe immaculé tournoyait au rythme délicat de ses pas. Gracieuse et éthérée, elle était dans son petit monde de songe. Le Déchu n'avait pas envie de l'arrêter. Il la trouvait belle et libre. Il aurait aimé qu'elle reste toujours ainsi. « Qu'est-ce qui te tracasse, Orphan ? » murmura la jeune femme de sa petite voix douce et chantante. Elle ne s'était pas arrêtée pour autant à danser et gardait les paupières fermées. Orphan sourit. « Je pensais être discret. » marmonna-t-il en secouant sa chevelure blonde, embarassé. « Je sais toujours quand tu es près de moi. Je le ressens. » Le Déchu s'empourpra, surpris. Il savait que le phénomène était normal, puisqu'il était le Premier Gardien de la Prophétesse. L'entendre était juste différent. « Quand désires-tu retourner voir les Maîtres du Temps ? Ta formation est loin d'être achevée. » - « Je sais. » Au détour d'une ronde, elle s'assit sur le fauteuil le plus proche et rouvrit les yeux. Doucement, elle plongea ses grands yeux mauves dans les iris claires d'Orphan. « Je n'ai guère envie de m'attarder. Je veux aller de l'avant. » - « Tu as encore beaucoup à apprendre, sur beaucoup de sujets. » Il alla s'asseoir aux côtés de la demoiselle. « Il y a des vérités que tu dois apprendre. Certaines risques d'être difficile à croire. Ce ne sera pas facile. » - « Resteras-tu à mes côtés ? » - « Toujours. »

Yeul, assise sur l'épais rebord d'une fênetre, contemplait les extérieurs, pensive. « Où sommes nous ? » Les pas d'Orphan résonnèrent dans la demeure silencieuse. « Chez toi. » Elle pencha doucement la tête sur le côté. « C'est une île. » constata-t-elle. Une jolie villa surplombait une île à la forme allongée. Perchée des roches, la vue était imprenable sur les plages de sable sombre et les bois su sud. Le bruit des vagues berçait le secret sauvage. La mer était magnifique. « Oui. La tienne. Elle est perdue au beau milieu des océans, loin de tout. Personne ne viendra t'importuner, ici. » - « Comment est-ce possible ? » - « Tout a été prévu pour toi, Yeul. » Elle semblait perdue dans ses pensées. « Que se passe-t-il ? » - « Rien, je me pose simplement quelques questions. Ne t'inquiète pas pour moi. Je vais bien. J'ai juste besoin de prendre un peu de recul. De réfléchir. De faire mon chemin personnel. » Il hocha doucement la tête. « D'accord. » Il avait bien compris que la Rehla ne désirait pas en parler. Après quelques maigres hésitations, il laissa Yeul seule dans le salon. Elle soupira lorsqu'il fut parti. Sa tête était si douloureuse. Elle ne se sentait pas au mieux de sa forme, raison pour laquelle elle avait un peu tardé dans ses projets. Au lieu de foncer tête baissée dans la pièce blanche des Maîtres du Temps, elle avait patienter. Rien ne s'arrangeait. Etait-ce son Destin qui l'appelait, qui la sommait de continuer sa route ? Etait-ce autre chose ? Elle n'en avait aucune idée. Cela avait trop duré, néanmoins. Les mains tremblantes, elle prit la cruche pour se servir un verre d'eau, dans lequel elle glissa quelques gouttes d'un breuvage acheté quelques jours plus tôt à une guérisseuse elfique de la Forêt qu'on disait aux mille clochettes. Le médicament bleu dessina quelques arabesques dans l'eau avant de la teindre légèrement. Yeul but la coupe d'une traite.

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Ven 28 Nov 2014, 23:02

« Orphan ? » Le Déchu apparut au détour d'un couloir. La chemise aux nuances beige dépassait à peine d'une fine armure en métal sombre. Tout en avançant, le regard rivé sur Yeul, il ajustait sa tenue. « En quel honneur enfiles-tu pareils artifices ? » s'enquit doucement la jeune fille. « Ne viens-tu donc pas m'annoncer que tu veux retourner auprès des Maîtres du Temps ? Auquel cas, je dois bien me préparer. » Elle sourit. Détaillant un bref instant sa protégée, le Déchu se mit à rire. « Tu as une mine étrange et le teint blême. Tout va bien ? Es-tu certaine que cette décision soit sage ? On dirait que tu as pris de l'opium ! » - « Je vais bien, je suis prête. » Orphan se rapprocha de la Rehla. Malgré son apparente décontraction, l'éclat de ses yeux était grâve, presque sévère. Il posa ses deux mains gantées sur les joues de la Prophétesse. « Fais attention. N'en fais pas trop. Prends soin de toi. C'est tout ce qui m'importe. » - « Ne t'inquiète pas pour moi. » Yeul se donnait l'impression de répéter cette banalité à longueur de journée. Elle tourna lentement les talons, effleuraut du bout des doigts son médaillon dans lequel son sablier tournait. Orphan, la tête basse, lâcha : « Un jour, tu regretterras. » De drôles de paroles qui faisaient suite à une conversation pour le moins normal. Cependant, Yeul savait de quoi il parlait. Il aspirait tellement à ce qu'elle vive normalement. D'une certaine manière, il avait toujours veillé sur elle. Il l'aimait. Il espérait mieux pour elle tout en sachant que son Destin serait tout autre. « Tu te trompes. » Elle disparut dans une pièce. Dans un soupire, elle se laissa presque tomber sur le mur à côté de la porte. Le dos sur le papier peint riche, elle ferma les yeux. « Je voue mon destin au temps. »

« Yeul ! Je t'attendais. » La Rehla n'eut même pas le temps de rouvrir les yeux. Elle avait déjà quitté le sol. Poids plume qu'elle était, petite chose svelte et fragile, elle n'était guère de taille à résister face au colosse qui la faisait tournoyer. Maître du Temps aux cheveux blonds, Clovis était un homme fort et un peu brute dans sa façon d'être. Pour autant, la Prophétesse ne se laissait pas leurrer par l'apparente brusquerie de cet humain aux cornes de démon. Dans un rire moqueur, il reposa la jeune fille. « J'avais hâte d'être un peu seul avec toi, tester tes limites et les repousser. » - « Tu seras un excellent professeur, Clovis. » Elle sourit, il lui rendit. « Je vais débuter à t'enseigner l'art de la téléportation. Pour commencer, nous ne tenterons que d'aller dans un passé proche. Ce don est laborieux. Heureusement pour toi, tu n'auras pas à l'apprendre dans la mesure où tous ses pouvoirs vivent en toi. Il faut simplement les aider à s'exprimer » Clovis se pencha sur la Rehla. « Me permets-tu ? » Il écarta doucement les longues cheveux cendrés de la jeune femme pour dégager sa gorge et prendre son pendentif entre ses mains. « Argent et quelques brins d'or. Tu progresses, Yeul, c'est bien. » Il laissa tomber le collier pour faire volte face, bras croisés. D'un hochement de tête, il salua Orphan. Le Déchu, grâce à la bague offerte par Azaël, avait rejoint sa protégé. Discret et respectueux de l'apprentissage, il s'était assis dans un coin de la grande salle blanche et vide sans rien dire.

« Je crains de devoir t'enseigner un art éprouvant, Yeul. La téléportation a pour but de briser le temps, d'aller en son encontre, et de maîtriser son corps pour ne pas terminer en mille et un morceaux, éparpillés dans l'espace et la temporalité. Pour l'heure, je serai avec toi. Il ne t'arrivera rien que je ne te quitterai pas et le moindre de tes faux pas serra réparé pour te préserver. Seulement, un jour, tu seras seule. Tu dois donc maitriser tes pouvoirs à la perfection. Comprends-tu les enjeux ? » D'un regard froid, il se tourna pour faire face à Yeul. Le sujet était sérieux, après tout. « Oui. » - « Bien entendu, tu ne peux pas mourir, pas comme ça. Le sort qui te serait réservé ne serait pas pour autant enviable. »

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Ven 28 Nov 2014, 23:02

« Personne n'a jamais rien voulu me dire à ce sujet. » La petite voix de Yeul s'envola dans le silence de la grande salle. Clovis, gêné, s'esseya à jouer les sots. « De quoi parles-tu ? » - « Ma vie et ma mort. Je sais que je suis une immortelle, en quelque sorte, que par delà la maladie, les assassinats ou les chutes, je survivrai en revenant inlassablement. Personne n'a daigné m'en dire plus. » - « Je ne suis pas certain d'être le plus à même à t'en parler, Yeul. » - « S'il te plait, Clovis. J'ai besoin de savoir. » L'intéressé soupira. Il échanga un regard entendu avec Orphan, avant de se jeter à l'eau. « Tu es la Prophétesse. L'Intemporelle, l'Unique. Ton existence est liée à la continuité de ces terres, pour réellement t'éliminer, il faudrait détruire ce monde entièrement. Autant dire que la tâche de te tuer n'est pas aisée. Néanmoins, tu peux souffrir. T'éparpiller dans le temps et l'espace te réduirait dans un état d'ombre brumeuse assez indescriptible. » Il soupira tout en secouant la tête. « Je ne peux te conseiller qu'une seule chose : parles-en avec Azaël. Il est le plus proche de toi à bien des égards. » Pensive, la Rehla ne répondit rien. « En ce moment, princesse, je dois être ton seul soucis. » La jeune femme arqua les sourcils, perplexe quant à l'utilisation d'un nouveau surnom. Il n'y avait pas une personne sur ces terres à l'appeler de la même façon. Le sobriquet utilisé par Clovis la laissait particulièrement pantoise. « Mettons-nous aux choses sérieuses. » Il souriait, de toute évidence très fier de lui; Yeul le contemplait, sans comprendre. Puis tout trembla.

Un battement de cils suffit. Maladroite et étourdie, la Rehla tâcha de ne pas tomber alors que le décor changeait. La pièce était différente. Il en était terminé de la grande salle blanche et vide. Une atmosphère était née, créée de la seule volonté du Maître du Temps qui, planté au beau milieu de son oeuvre, les mains dans les poches, ne bougeait pas. Petite salle de vie claire et confortable, un sol en bois sculpté s'érigeait à leur pieds. Quelques tableaux parsemaient les murs et unique tapis à la forme audacieuse suivait les courbes d'un immense piano. L'instrument trônait en roi, non loin de Clovis. Troublé mais censé, Orphan alla s'asseoir le grand canapé dans l'attente de la suite. « Vous nous aviez caché ça. » souffla la Prophétesse. Clovis rit. « Sans être un petit secret, c'est une petite surprise aux privilégiés qui suivent la formation des Maîtres du Temps. Commencons, si tu veux bien. » Il posa sa main sur le piano. « Je crois savoir que tu es une excellente musicienne. Pianiste, violoniste et violonceniste, d'après mes sources. » La jeune femme s'approcha de l'instrument. Songeuse, elle laissa courir ses doigts sur les touches d'ivoire. « J'ai appris le piano avec ma mère. C'est sur une vieille chose en bois usée que j'ai fais mes débuts. Elle est bien plus douée que moi. » - « Mouais. » soupira-t-il, les lèvres pincées. « Les siècles de pratique ont du aider un peu ! Assis-toi. Joue moi quelque chose. » - « Je ne suis pas sûre que ... » - « Fais moi plaisir. »

Résignée quoiqu'agacée, Yeul s'installa sur le tabouret, aux côtés de Clovis. Elle ne savait trop quoi jouer. Des airs et des mélodies, elle devait bien en connaître quelques centaines. Le choix n'était pas aisé, bien qu'elle ne soit guère certaine que la décision emporte de grandes conséquences sur l'avenir. Elle finit par jeter son dévolu sur une chanson qu'elle n'avait jamais testé au piano, celle sur laquelle elle dansait quelques instants plus tôt. Les notes naissent au bout de ses doigts et les portées s'enchaînent dans son esprit. De longues minutes durant, elle joue, puiis les derniers accords se meurent. Clovis sourit. « Bien. » - « A quoi cela nous mène-t-il ? » - « Sois patiente, princesse ! Tout va s'éclairer. Il est l'heure de l'apprentissage de la téléportation. » Yeul ne disait rien ni ne bougeait. Elle avait décidé de porter une infinie confiance en les Maîtres du Temps, qu'elle serait ammenée à côtoyer des années, des décénies, peut-être des siècles, voir même à jamais. Ce n'était pas facile, pour elle qui avait l'habitude de se méfier de tout malgré ses airs avenant et ouvert.

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Ven 28 Nov 2014, 23:03

« Bien. » Clovis se leva. D'une main, il tenait celle de la Prophétesse qu'il invitait silencieusement à le suivre. Orphan, muet, suivit le mouvement. Au fond de la pièce redécorée patientait une petite porte que le Maître du Temps franchit. Sans livrer la moindre explication, il traversa le couloir jusqu'à parvenir devant une nouvelle porte qu'il ouvrit. Petite veranda noyée sous les fleurs, l'endroit était agréable. L'on aurait presque pu se croire à l'extérieur tant les parfums trompaient. Clovis fit grincer une chaise sur laquelle il s'assit, immité par la jeune femme qui se placa devant lui. « Ferme les yeux, Yeul. » La Rehla obtempéra sans broncher. Elle ne désirait guère finir en plusieurs milliers de morceaux brisés. En bonne élève, elle écoutait les instructions de Clovis. « Je veux que tu visualises le monde et l'univers, le temps et l'espace de façon linéaire. Représente toi les secondes qui file et enferme toi dans ses idées. » Yeul l'entendait à peine. Elle était seule dans le noir. Les impressions étaient si étranges. Curieuse et intriguée, elle contempla les alentours, comme enfermée dans des ténèbres. Doucement, elle scrutait sa peau blanche, inspectant ses mains, ses bras. Tout était si calme. Pas un bruit ne venait troubler le tranquillité de ce petit univers onirique. Elle fit quelques pas. Ils résonnèrent chacun comme un coup de tonnerre, malgré la démarche éthérée de la jeune femme. Surprise, elle lâcha un petit « oh » étonné tout en se décalant sur le côté lorsqu'un faisseau de lumière, aux nuances bleu givré, fendit les airs. Yeul pencha la tête sur le côté. Etait-ce donc cela, sa représentation du temps ? Une belle ligne droite et sans accroche. Quelque chose lui laissait à penser qu'elle ne garderait guère cette approche enfantine et simpliste. Il fallait bien commencer quelque part.

Clovis prit les mains de Yeul dans les siennes, comme pour lui rappeler où se trouvait la réalité. « Trouve ta place dans cette ligne. » La voix résonna dans le petit eden de la Prophétesse. Elle sourit. Attentive et passionnée, elle longea ce fils immatériel. C'était étrange. Ce n'était que de petites particules de lueurs colorées. Pourtant, lorsqu'elle l'observait, ce n'était guère la vision pragmatique d'une lumière vive qu'elle voyait, mais des brides d'existence passée. C'est alors qu'elle aperçut, comme filant sur le bleu limpide, une petite tâche grise. « Je crois ... Que j'ai réussi. » murmura-t-elle, en espérant que ces mots jetés dans les méandres de son esprit franchiraient ses lèvres. Ce dût être le cas, à moins que Clovis n'ait le don de télépathie, puisqu'il souffla, satisfait : « Bien. Je sais que le chemin peut te sembler long et fastidieux. Ne t'inquiète pas, il est simplement nécessaire que tu visualises ta force et tes pouvoirs, que tu comprennes la façon dont ils fonctionnent. Dans quelques temps, ta simple volonté suffira à te transporter quand et où tu voudras. » La Prophétesse ne répondit rien. Elle était patiente et préférait faire le choses correctement plutôt que pressetement. D'autant plus que, d'après ce qu'elle avait compris, le temps qui s'écoulait n'était pas vraiment un problème pour elle, alors elle ne culpabilisait point à prendre ses aises. « Je veux que tu te téléportes à travers le temps, Yeul. Ne cherche pas à te déplacer. Je me chargerai de cette partie pour éviter les rencontres involontaires et les migraines des voyages temporels. Je nous menerai au couloir. Reviens simplement quelques minutes en arrière. »

Yeul réfléchit quelques instants. Elle était comme une enfant à qui l'on tentait de faire comprendre les grands préceptes et principes qui régissaient l'ordre des choses. Il fallait être simple, synthétique, et ne pas chercher à faire compliqué. Les doigts légèrements tremblants, elle approcha doucement sa main de la lumière bleutée. Déterminée, elle ferma les yeux lorsqu'elle posa ses ongles sur la petite bulle aux teintes métalliques qui la représentait. Le monde vacilla, comme secoué par un tremblement de terre. La Rehla tâcha de ne pas se préoccuper de ces avertissements funestes. Elle avait son présent au creux de sa main. D'un geste sec, elle recula la tâche grisâtre. La suite fut floue. La jeune femme ne se souvint de rien. Tombée dans l'inconscience, elle ne quitta ses illusions pour s'effondrer de sa chaise, rattrapée de justesse par Clovis. La seule chose dont elle se souvenait réellement était la voix d'Orphan, qui pestait des mots un brin vulgaire, très certainement éprouvé par ce qu'il voyait.

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Ven 28 Nov 2014, 23:04

« Que s'est-il passé ? » Chuchotement voilé. Allongée sur un divan, Yeul rouvrit lentement les yeux. Une petite moue aux lèvres, grimace de douleur, elle se redressa. Une main sur la tête, elle secouait ses cheveux. Clovis et Orphan discutaient tout bas. Ils sourirent en voyant la jeune femme revenir à elle. « Ce sont les affres de la téléportation, ma princesse. » répondit le Maître du Temps. « Tu as réussi à revenir dans le passé, quelques minutes auparavant. Par contre, tu as été trop brusque avec ton corps et son esprit. » - « J'ai mal au crâne. » - « C'est normal. Quelqu'un d'autre que toi, sans la présence de quelqu'un comme moi, serait mort. Si les dégâts physiques sont réparés, je ne peux rien pour ta psyché. » - « Je vois. » La jeune femme soupira. « Reprenons. Je tiens à essayer de nouveau. » - « Reprends donc tes forces. Il faut que tu te reposes, que tu te détendes, et que je te fasse faire un nouvel exercice avant de reprendre. » - « Pourquoi ? » - « Je ne t'ai pas fais jouer du piano par pur amour de la musique. En revenant un à cinq minutes dans le passé, tout à l'heure, tu aurais eu la preuve de ta réussite en t'entendant toi même. Puisque tu es tombée inconsciente quelques dizaines de minutes, le bond dans le temps serait trop important pour un premier essai. » Orphan tendit un verre d'eau fraîche à sa protégée. Attentive, elle le remercia d'un sourire avant de vider la coupe d'une traite. Elle avait vraiment très soif, très certainement un effet secondaire et indésirable de son échec. « Je nous ai évidemment ramené dans ton présent en rétablissant ton équilibre. Reprends ton souffle quelques instants et nous retournerons dans le salon pour recommencer depuis le début. » - « Bien. » consentit Yeul à demi mot.

Le Déchu continuait à converser avec Clovis. Yeul ne les écoutait pas, tracassée par la défaite qu'elle venait d'essuyer. Peut-être n'était-ce qu'une question de fierté ? Il était évident qu'elle ne pouvait réussir dès lapremière tentative tout ce qu'elle entreprenait. Seulement, elle doutait déjà de ses propres forces, d'être réellement ce que tout le monde lui répétait. Comment ne pas predre confiance en soi ? La mine boudeuse, la Rehla contemplait ses ongles qu'elle tripotait entre eux, une boucle grise de ses cheveux captive de son malaise. Pourquoi n'avait-elle pas réussi ? Elle avait été trop brusque certes. Seulement, elle n'était pas certaine que ce soit la seule raison. Elle était sous pression, écrasé par le poids des regards insistants de Clovis et d'Orphan. Elle prit alors une décision qu'elle savait déjà mauvaise. A coup sûr, elle se ferait sermonner par le Maître du Temps d'une manière qu'elle ne risquait pas d'oublier. Pourtant, elle avait envie de tenter le tout pour le tout. Elle en avait besoin. Prudente, elle feigna la fatigue, posant la tête sur le bras du fauteuil et ferma les yeux. D'une discrétion de velours, elle se glissa dans le petit monde du coin de sa tête, retournant dans le noir de son esprit pour voir la ligne bleue. Lentement, elle s'agenouilla devant le petit point gris qui filait paisiblement. Encore une fois, elle avança sa main hésitante vers lui. Lorsque le contact fut établi, le gris devint blanc. Tranquille et sereine, sans se soucier des nouvelles secousses, elle fit revenir en arrière la bulle. « Yeul ! » hurla presque Clovis. Brusque, il saisit le bras d'Orphan sans lui demander son avis pour l'entraîner dans le voyage à travers le temps et l'espace.

« Qu'est-ce qui t'as pris ! » s'emporta le Déchu qui n'avait pas tardé à comprendre. Yeul avait disparu sous ses yeux. Il n'était pas nécessaire d'être un érudit pour saisir que la demoiselle avait tenté l'expérience sans prévenir son professeur. Clovis, d'un regard sévère, toisait la Rehla. Bien loin de l'atmosphère électrique, cette dernière, plaquée contre la première porte du couloir, souriait. « Tu comptes faire la sourde oreille pendant longtemps ? » - « Non Orphan, toi écoute. » Quand le silence reprit ses droits entre les trois compères, la petite mélodie put valser à leur ouïe. « Le piano ? » s'étonna-t-il. Clovis sourit, lui aussi. Il paraissait toujours en colère mais comment porter rancoeur à la jeune femme ? Elle semblait si heureuse. « Tu aurais pu nous prévenir. » murmura le Maître du Temps. « J'aurai pu, oui. Est-ce que c'est bien ? » - « Tu es revenu près d'une heure en arrière Yeul, pour ton premier voyage dans le temps. C'est très bien. »

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Ven 28 Nov 2014, 23:05

« Sommes-nous réellement sur les Terres du Yin et du Yang ? Ou est-ce que ta magie est encore à l'oeuvre dans la grande pièce blanche ? » Yeul n'était sûre de rien. Hésitante, elle fit quelques pas dans le sable chaud, pieds nus. Les vagues froides venaient lêcher sa peau. « Que te dit ton instinct, princesse ? » La Rehla leva une main, comme pour effleurer les cieux du bout des doigts. Les rayons du soleil étaient chauds. Ils frappaient son visage et l'inondaient d'une chaleureuse lumière. L'air était frais et pur ; les paysages envoutants. « Ce sont les rivages du Continent Mystérieux. » - « Exactement. » - « Que faisons-nous là ? » - « J'estime que nous avons déjà assez travaillé sur la téléportation dans un passé court, au sein de la pièce des Maîtres du Temps. Il est temps de complexifier davantage tes exercices, de te mettre dans quelques situations plus réelles, plus concrètes. » Les mains jointes dans le dos, Clovis réfléchissait. « Il est aussi venu le moment de voguer dans un passé plus lointain. Pour commencer, nous suivrons ta propre ligne de vie, remonterons sur ton existence. Pour faciliter la première approche, il faudrait que tu choississes un souvenir, une bride de ta mémoire que tu aimerais revoir. » - « Hum. » Elle se mordit les lèvres, un tantinet embarassée. Jusqu'à il y a peu, son existence était morne et banale. Enfant des montagnes, elle avait vécu dans un village haut perché où tous les villageois se connaissaient. Il n'y avait jamais rien eu de bien palpitant. « Je n'ai rien de précis en tête. Il y a seulement quelques moments de ma vie que j'aimerai revoir et comprendre. Ma mère n'est pas restée longtemps à mes côtés. » marmonna-t-elle, un brin hésitante. Clovis hocha la tête. « Il est important que ton objectif te motive, pour un premier grand bond. » - « Alors je veux retourner au jour de mes dix ans. Je suis certaine que ma mère était présente aux montagnes, du moins jusqu'au soir. Pourrait-on la suivre un peu ? » Clovis sourit. Orphan ne semblait pas trouver qu'il s'agissait d'une très bonne idée. Le visage fermé, il avait réduit en poussière une innocente branche qui s'était échouée près de lui.

« Yeul. Est-ce que ça va ? » - « Laisse la, Orphan. Elle doit apprendre. L'aisance des voyages temporels réside dans l'habitude. Souviens-toi des premières fois où tu as glissé d'une époque à une autre : c'était éprouvant et si ma mémoire est bonne, tu te sentais si mal que tu es allé apaisé ton esprit dans la bière. Pour elle, c'est encore plus dur dans la mesure où elle est à l'origine du déplacement. » Une fois n'est pas coutume, ils discutaient entre eux. La Prophétesse, un peu plus loin, était presque avachie contre une grosse pierre recouverte de givre. Le souffle court, le coeur battant, elle tâchait de calmer son corps affolé. Sa vision était floue et son esprit comme tiraillé entre deux réalité. La Rehla se sentait prête à défaillir. Nauséeuse, elle peinait à se remettre de cette téléportation, pourtant réussie. Huit ans. Ce n'était pas une mince affaire. Doucement elle releva la tête. Troublée, elle se perdit toutefois dans la contemplation des paysages environants. Elle connaissait si bien ses pics enneigés. Du bout des doigts, elle prit un peu de neige. Elle sourit. Vacillante, elle se mit à marcher. « Oh ! Tout doux, princesse. Si on évitait que ta première mort coïncide avec ton premier grand voyage ? » Clovis glissa son bras autour de la taille de la Rehla, qui se laissa faire. Elle avait failli tomber, chuter sur le flan de l'Edelweiss. Le trio dévala les côtés abruptes et gravit quelques mots, jusqu'à apercevoir les contours évasifs d'un village noyé dans un tapis neigeux. « Je vais en profiter pour t'enseigner quelque chose de nouveau, Yeul : la discrétion. Tu dois n'être qu'une ombre, passer inaperçue. Ta nature de Rehla t'aidera au quotidien dans cette tâche. Tu dois être maîtresse de tes actes et modeler le monde à ta volonté. Ne sois vue que si tu le désires. N'apparais qu'à ta guise. Tu es la Prophetesse, celle dont les paroles traverseront les âges et guideront les peuples. » Il s'interrompit. Il ne voulait pas en dire trop. Yeul était nerveuse et il le voyait. Il n'était pas évident pour une jeune fille de son âge de se faire à pareil Destin. Les informations devaient donc lui parvenir aux compte goutte. « Travaillons ta discrétion. » conclut-il, bref.

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Ven 28 Nov 2014, 23:05

La scène aurait presque pu paraitre touchante. Vanille était belle. Jeune femme élégante et raffinée, elle n'avait guère l'apparence d'une jeune mère. Pourtant, elle était aux côtés de sa fille, petite poupée aux boucles sombres et au teint pâle. Vêtue d'une charmante robe de dentelles roses, l'enfant était assise sur une petite chaise, une assiette dans une main, une cuillère dans l'autre. Rêveuse, elle contemplait sa mère. « Mange Yeul. » murmura la Sirène d'une voix douce. « Est-ce que tu l'as fais toi même, maman ? Il est très bon. C'est mon gâteau préféré. » - « Je sais. » - « Tu vas bientôt repartir ? » La rouquine soupira. « J'ai beaucoup de responsabilités. Certaines affaires ne peuvent attendre. » Yeul baissa la tête, les lèvres tordues par la peine. « Je reviendrai te voir, comme toujours. » Le tableau était affligeant. Plaqués contre un mur de la vieille maison, Yeul, Clovis et Orphan écoutaient sans broncher. Ils ne prirent pas le risque de se mettre devant une fênetre. Cela aurait été signer la défaite de la mission et changer l'histoire. Discrets, ils se contentaient de capter deux ou trois paroles, tout en se représentant la scène grâce au don de vision, dont les adeptes du temps faisaient profiter au Déchu. « Quelle jeune femme charmante et aimante. » souffla le Maître du Temps. « Elle venait me rendre visite par obligation, par convention. Elle s'ennuyait avec moi. Même petite, je le voyais. » - « Que fait-on à présent ? » - « On attend et on observe. Elle ne devrait pas tarder à s'en aller, de toute manière. Je n'ai pas souvenir précis de son départ mais je doute qu'elle s'attarde dans les parages. » Ils n'eut guère à patienter. Quelques heures suffirent à ce que la Sirène s'en aille. La nuit venait tout juste de tomber. Perchés sur une roche d'où ils avaient une vue imprenable sur le village, les trois compères se redressèrent lorsqu'ils virent la silhouette élancée de la jeune femme filer à travers les sentiers. « Ta mère était jeune à cette époque, Yeul. Elle est moins expérimentée et prudente qu'elle ne le serait aujourd'hui. Pour autant, elle est loin d'être faible ou idiote. La suivre reste délicat. Prenons bonne distance. »

Elle savait. Yeul en était presque certaine. Alors qu'elle épiait sa mère, elle discerna un mouvement quasi imperspectible mais on ne peut plus réel. La Sirène, au détour d'un chemin, ralentit la cadence. Elle se retourna pas ni même ne bougea la tête. Peut-être tendit-elle l'oreille. Quoiqu'il en soit, elle pressentait que quelque chose n'allait pas. Elle ne s'en formalisa pas pour autant et continua sa route. « On risque de perdre sa trace. » pesta Orphan alors qu'ils arrivaient aux abords d'une grande ville. « Allons plus vite ! » - « Yeul. » Clovis l'empêcha de courir, la retenant d'un bras. « Ca suffit. » Médusée, elle dévisageait le Maître du Temps sans rien dire. « Jusque là, je n'ai rien dans la mesure où suivre ta mère t'apprenait la discrétion. A présent, tu risques simplement de faire de grossières erreurs. Il est grand temps que je te ramène à la pièce blanche. » - « Mais .. » Dans un soupire, il s'accroupit face à la jeune fille. Face à face, yeux dans les yeux, ils se défiaient presque. « Nouvelle leçon : tu dois protéger la Véritable Ligne du Temps. Tu n'es pas prête à affronter ta mère, de quelque façon que ce soit. Apprends. Forge toi. Empare toi de la place qui te revient de droit. Lorsque tu seras au point, tu pourras obtenir les réponses à tes questions. » Agacée, la machoire serrée, la Rehla continua à donner dans le mutisme. « Est-ce que c'est bien compris, Yeul ? » - « Oui. » Arraché à contre coeur, le mot sonna comme une sentence. Clovis sourit. Orphan s'approcha de lui et posa une main sur l'épaule du Maître du Temps. En un clin d'oeil, ils furent de retour dans la grand pièce blanche et flottante, de nouveau dans l'époque où ils se devaient d'être, comme s'ils n'étaient jamais partis.

Les au revoir furent courts. Yeul n'en voulait pas à Clovis, il ne faisait que remplir son rôle. Néanmoins, elle était de mauvaise humeur. Tout l'irritait. Orphan s'en était rendu compte, ainsi se garda-t-il de tout commentaire.

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Ven 28 Nov 2014, 23:06

« Arrête. » La langue d'Orphan claqua, réprobatrice. Il était agacé, presque furieux. Surprise, Yeul contemplait son Gardien. « Je ne suis pas idiot et je te connais bien. Malgré tes efforts, je vois les différences. » Lentement, il se rapprocha de la Rehla pour poser ses mains sur ses joues froides. « Si cela peut te rassurer, tu t'améliores grandement. Je ne saurais savoir à quel instant précis tu te téléportes. Seulement, au bout d'un moment, je comprends. Tu parviens à revenir au moment même où tu pars, comme si tu ne m'avais jamais quitté. Veille à ne pas le faire quand je te pose une question. Je suppose que, parfois, tu me quittes des jours entiers, peut-être plus. Tu ne te rappelles plus de mes premiers mots. » La jeune femme ne s'empourpra pas. C'était très certainement la preuve que, peu à peu, elle changeait. Elle n'avait pas honte et assumait ces actes. « Je m'exerce. » dit-elle simplement avant de se dégager de l'étreinte d'Orphan pour tourner les talons. « Je suis censé te protéger. » - « Je sais. Seulement, je n'ai pas le talent de te faire venir avec moi dans mes voyages dans le passé. Pas pour l'instant. Je ne vais pas arrêter les téléportations sous prétexte que tu n'es pas avec moi. » Elle s'en alla, presque en claquant la porte. « Yeul ! » - « Laisse moi ! » Elle regrettait déjà. Seulement, elle n'avait guère le choix. Elle avait compris qu'Orphan serait l'une des personnes centrales de son existence, l'un de ses proches les plus intimes. Pour autant, elle se devait d'instaurer une distance. Peu à peu, elle comprenait les sentiments que le Déchu avait à son égard. Elle devait les éliminer car ils ne devaient pas exister. Ils ne le pouvaient pas. Lasse, la jeune femme se laissa tomber sur son lit, l'esprit torturé par mille et une considérations. Elle était si jeune. Ses frêles épaules n'arrivaient pas à supporter le poids d'un tel fardeau. Yeul releva doucement ses grands yeux clairs, sur la rangée de peluches du rebord de sa fênetre. Elle sourit. D'un geste vif, elle s'empara de son gri-gri favori, un gros lapin aux longues oreilles tombantes. L'âme en peine, elle se fit recluse dans ses draps.

La nuit fut agitée. Des songes mouvementés hantaient son esprit, cauchemars brumeux des craintes enfouies. Yeul se releva d'un bond, le souffle court. Quelques larmes roulaient sur ses joues. Elle aurait aimé penser qu'elle ne savait pas pourquoi ces sanglots avaient dérobé. Seulement, elle le savait très bien. A chaque voyage dans le passé, elle s'évertuait à repousser ses limites et à demeurer contemplative des grands évènements, si jamais elle tombait dans une époque intéressante. Ses yeux avaient déjà vu tant d'horreurs. La cruauté du monde, loin du cocon rassurant de son village natal, l'avait forcé à gagner en maturité. Terrorisée par ce qu'elle voyait, elle se réfugiait davantage dans le monde enfantin. Doucement, elle serra sa peluche contre elle. D'une main, elle écarta ses longs cheveux en bataille de son visage avant de laisser retomber sur son oreiller. Trois coups frappèrent discrètement à la porte. « Orphan ? » Il entra. « J'ai cru t'entendre. » - « Ca va. Merci. Demain, je compte retourner auprès des Maîtres du Temps. J'ai assez pratiqué les quelques dons qu'ils m'ont enseigné, il faut continuer. » - « Yeul ... » soupira le Déchu en s'asseyant près de la demoiselle. « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. » - « Pourquoi ? » - « Tu t'engages de plus en plus dans une voie où le retour en arrière est impossible. Avant toute chose, comprends ton peuple. Tu ne pourras être Prophétesse qu'en étant une Rehla accomplie. » Elle soupira. « Que me conseilles-tu ? » - « Nous irons à la rencontre de gens comme toi. Ils sauront te guider et t'éclairer. Tu saisiras, alors, le pourquoi du comment. » Il rit tout bas. La jeune femme faisait la moue, peu convaincue. « Fais moi confiance. Je sais que tu as envie de terminer ton apprentissage et d'être celle que tout le monde exige. Moi, je te propose d'être plus mesurée. » Elle soupira. « D'accord. »

Orphan était reparti. Yeul ne dormait pas pour autant. Assise sur le rebord d'une fenêtre entrouverte, elle observait la voûte étoilée. Des milliers de murmures remplissaient son esprit. Les bras autour de ses genoux, elle écoutait les voix sans les comprendre. Bercée par le chant des astres, elle s'endormit.

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