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 Redorer son existence [Pierre - PV Kumiko]

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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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Dim 16 Nov 2014, 16:12

Ses doigts se resserrèrent sur le lien, refermant le sac qu'elle venait de préparer. Léto finit par se relever, il était vraiment difficile, et long, de préparer ses affaires en vu d'un long voyage. Car oui, elle ne s'était pas démenée pour le plaisir. Un beau jour, Thémis la trouva en train de réunir ses babioles. D'abord inquiète, la Mord'th eut la confirmation de l'Orisha que cette dernière comptait partir quelques temps en dehors de Mégido. Pour ce qui est de la raison – encore une fois – la blonde demeura confuse, se justifiant uniquement par un " J'en ai envie ", sans plus de précision. La blanche avait toutefois l'habitude de ce genre de comportement de la part de sa colocataire, bien que cette fois-là l'inquiétait plus que les précédentes.

On pouvait clairement l'affirmer : Léto était devenue bizarre depuis les derniers évènements. Outre les quelques minimes changements physiques, son esprit était un peu brouillé, comme si elle ne savait plus ce qu'elle faisait ou ce qu'elle voulait faire. Sauf qu'elle n'était point la seule : d'autres orishas étaient dans le même état qu'elle. Depuis la disparition d'Antarès, culte symbolique du peuple, l'influence de la déesse s'amenuisait petit à petit. Et Léto ayant toujours pris cette dernière comme point de repère perdait, peu à peu, ses marques. C'était l'unique lien qu'elle avait avec son peuple hormis son sang racial : elle n'était pas née en territoire orisha, elle n'avait été que très peu mise aux faits de son peuple avant son arrivée, et, plus que tout, elle se sentait coupable de ne pas avoir été là lorsque Mégido lors du chaos récent. Pensant que la ville tiendrait forcément et qu'attaquer à la racine-même de la menace était une bonne idée, Léto s'était précipité sur le continent naturel et y était resté durant un bon bout de temps, à se battre pour des gens, certes, mais des gens qui n'étaient pas de son peuple. En somme, Léto était complètement déconnectée. Elle avait besoin de retrouver ses marques, mais avant ça elle avait absolument besoin de "prendre l'air".

" Fais attention à toi. Ne me délaisse pas trop longtemps non plus. Et zut, je vais m'ennuyer ici… Pesta avec un certain air mignon la Mord'th.
- Désolée. Le sourire maigrichon de la blonde suffit pour détendre l'atmosphère.
- Allez va. Tu as pris beaucoup goût aux escapades, et je ne suis pas femme à voyager, ma foi. Elle se laissa enlacer par les muscles de Léto, cette dernière avait cette manie de réchauffer les cœurs de cette manière. Reviens en forme et avec le sourire, c'est le plus important. L'Orisha recula enfin.
- Je n'y manquerai pas. " Puis elle sortit.

Une demi-centaine de journées s'était écoulée depuis le retour de Sympan, depuis la fin des festivités, notamment le bal d'Or auquel elle participa. De nombreuses bouches prononçaient sans nom, la plupart sans trop savoir pourquoi. Léto le percevait clairement par les vibrations de leurs voix : elles étaient hésitantes, confuses. Au début, elle pensait qu'elle n'était donc pas si perdue que cela après tout, si tout le monde était dans la même galère. Mais ce n'était pas nécessairement sa préoccupation primaire pour le moment, du coup elle demeurait un peu mal à l'aise, mal dans sa peau.

Le flot régulier de l'océan frappa continuellement la coque du bateau. Léto était toujours aussi certaine de tester les voies maritimes, depuis l'histoire du vin rouge et celle des déchus. D'ailleurs, elle ignorait toujours si ces derniers étaient des dissidents ou de véritables hommes armés du peuple des ailes noires ; une petite inspection s'imposait… Pas tout de suite, bien sûr. Pour l'instant, sa propre santé appâtait toutes ses ressources.

Sa décision de prendre le large en direction du continent naturel était aussi brouillonne que le reste. Peut-être voulait-elle juste se remémorer des périples qui s'y sont produit, y réfléchir davantage. On l'avait souvent sommé d'user de sa caboche, que ce soit ses parents, Thémis ou autrui, alors autant qu'elle prouve son initiative à l'exercice. Elle était consciente que son intelligence était son point faible, mais si elle ne travaillait pas à palier justement ses faiblesses, alors elle perdra, encore une fois. Et comme répéter des centaines de fois, la défaite était clairement ce qu'elle détestait le plus subir au monde, le meilleur moyen de prouver sa faiblesse, la déchéance du rôle qu'elle souhaite enfiler. Léto demeurait têtue à cette idée et ne risquait pas de s'en passer.

" On est arrivé à bon port ! " Déclara le capitaine, libérant les passagers qui voulaient descendre à Bouton d'or.

Bouton d'or… Elle n'avait pas fait gaffe à la destination précise du paquebot, s'étant contentée entendre dire qu'il comptait passer par le continent naturel, c'est tout. Un port ou un autre, cela ne changeait pas grand-chose au final. De toute manière, d'ici, elle pouvait passer par l'Edelweiss enneigée pour faire un tour à Dhitys, ou la Cité des mirages, voire même Pabamiel. Ou alors, Maëlith n'était pas bien loin, même si elle n'était pas bien consciente qu'elle aura du mal à retomber sur la cité des orines. Sinon, il y avait Drosera, en longeant la plage, y retourner ne pourrait pas être plus mal. Mieux encore, Avalon s'étendait un peu plus loin, la fameuse cité des déchus, une occasion de cerner le mystère de cette attaque en plein océan…

" Je ne sais pas où aller. " Énonça-t-elle finalement à voix haute sans s'en rendre compte, l'air circonspect des passants lui échappa.

Bouton d'or, ce n'était pas si mal finalement. En plus d'avoir une certaine connotation orisha par la couleur – même si elle comprenait que c'était un lieu réprouvé – c'était un endroit agréable à l'œil. Les champs dorés s'étendant à perte de vue eut tôt fait de la charmer, l'immobilisant pendant une bonne minute, le vent balançant ses cheveux et le blé environnant. Quand Léto se décida d'enfin bouger, elle se rendit compte que ce n'était pas que le blé qui donnait cette teinte si particulière à Bouton d'or : même l'herbe était jaunie. Un lieu bien féérique pour elle, finalement.

Puisqu'elle trouvait donc l'endroit pas si mal que ça, elle y traîna un petit peu, admirant la majesté des panoramas, sentant l'odeur des fleurs, l'air frais dénotant avec la chaleur habituelle de Mégido. La séduction était si puissante que l'envie de se poser la rattrapa bien vite, histoire de faire le vide, de se laisser aller tout bonnement. Léto déposa donc son paquetage contre un arbre et s'allongea dans l'herbe, l'arrière de son crâne plaqué contre le tronc. Ses yeux vairons papillotèrent quelque peu avant de s'engouffrer dans les ténèbres de l'intérieur. Son attention ne se dirigeait plus que sur les sens de son odorat et de son ouïe si particulière.


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Dim 16 Nov 2014, 19:37

Ca fait un moment que je m'entretiens par lettre avec Matt. Dans nos échanges, il m'explique ses aventures et soirées qu'il organise dans le sud du continent naturel. Après le retour de Sympan, il a rigolé du fait qu'il a dépensé toutes ses économies dans l'alcool bon marché et l'herbe à pipe et que maintenant, il devait cravacher dur aux champs. C'est ce que j'aime bien avec lui, il garde la tête haute et le sourire malgré les événements difficiles.
Cependant, sa dernière lettre m'a beaucoup moins fait rire. Il s'est fait détrousser et son épouse l'a quitté quelques temps plus tard, amoureuse d'un autre homme beaucoup plus posé que lui.
Je comprend les sentiments de cette femme, Matt est plutôt du genre à s'en battre totalement les steaks quand il s'agit de l'avenir. De ce que je sais de lui, ce n'est pas le type de gars qui voudra bâtir une famille et être totalement dévoué à elle. Matt est plus un homme comme moi, perché, à regarder la vie au jour le jour, à profiter du monde et de sa grandeur sans se soucier du lendemain.
Après une bonne semaine de trajet, j'arrive dans sa petite bourgade, déterminé à connaître un peu la situation dans laquelle il s'est mis.
Je vais chez lui et frappe à sa porte qui a l'air d'avoir été forcée puis rafistolée avec les moyens du bord. Je ne suis pas très présentable mais qu'importe. Je dois sentir fort, mes vêtements sont tous salis par la boue, le temps maussade et la nuit à la belle étoile. D'ailleurs, j'ai le cuir chevelu qui me gratte. Un bain serait une libération plus que souhaitable.
Il ouvre la porte et je le vois de tout son long. Il est beau, toujours aussi bien sculpté, le cheveu hirsute, comme moi, les cernes encore plus creusées que la fois où je l'ai vu. Il me considère un instant, ne me reconnaissant pas au premier regard. Puis il prend l'air ahuri qui commet une petite gaffe. Je souris quand il finit par me reconnaître et il m'invite à rentrer.

Son chez lui est un bordel monstrueux. Il y a plus d'affaires qui tapissent le sol que de sol et il est très compliqué de se frayer un chemin dans cet amoncellement de choses qui n'a pas l'air d'avoir une véritable utilité. Une couche de poussière a fait son lit sur les meubles en bois tous entrouverts et vides. On boit un thé à la menthe et il m'explique ce qu'il peut expliquer sans s'énerver.
Ce sont des types qui traînent dans la région de Bouton d'Or à la recherche d'un talisman ou d'un bijou magique. Il ne sait pas trop. Le seul truc qu'il sait, c'est qu'ils ont laissé sa maison dans un véritable carnage, ils ont tout fouillé, fracturé toutes les serrures afin de voir s'il y avait quelque chose de valeur ou bien leur objet de convoitise.
Je lui demande alors ce qui s'est passé avec Irae, son ex femme. Il me dit qu'il ne veut pas en parler et nous restons silencieux un instant.
Le lendemain, après une nuit calme et un bon bain chaud, je me mets en route vers Bouton d'Or afin de glaner quelques informations. Jake me verrait, il rigolerait. Moi qui l'avais tanné de ne pas se mettre dans des situations dangereuses et de laisser les autres s'occupent de leurs propres affaires...

J'observe les champs, ceux auxquels j'ai contribué à planter des graines. Les pousses ont données et les récoltes se font. Les réprouvés peuvent être fiers de leur travail.
Le cadre idyllique de la région fait vraiment rêver. Quoi qu'il en est ainsi de tout le continent naturel. Mais Bouton d'Or procure une sensation bienfaitrice. Cette impression que, en plein milieu d'après midi, la journée n'est pas terminée et que le temps restant est à porté de main.

Je vais vers une épicerie. Je croise mon reflet dans la vitrine et passe ma main sur mon visage. Je sens cette barbe drue d'une semaine et demi qui me vieillit. Je porte un t-shirt rapiécé au gris délavé, un pantalon qui a perdu son blanc naturel et une paire de chaussures de plutôt bonne facture.
J'entre à l'intérieur et commande de quoi me faire un sandwich avec les aliments régionaux. Je mets le tout dans mon sac de voyage et questionne le vendeur à propos d'un groupe d'individus qui pourrait traîner dans le coin. Il me dit qu'il ne sait rien, qu'il a entendu quelques récits à propos des villages voisins mais que pareille histoire n'est pas encore arrivée à Bouton d'Or.
Je sors bredouille. Je n'aime pas ce truc. Il se peut qu'ils arrivent sous peu dans la région s'ils ne trouvent pas ce qu'ils recherchent mais ils ne pourraient s'en prendre aux habitants de cette ville. Les réprouvés sont connus pour être un peuple fier et féroce quand on s'attaque à eux. Un très mauvais plan en somme.
Mon estomac me dit de s'activer pour manger. Je trouve un coin pour admirer le mieux possible le panorama. Je grimpe une colline en amont de la ville et m'installe sur l'herbe pour préparer mon plat. Des plantes et salades fraîches, une tranche de bicorne accompagnée de son fromage entre deux morceaux de pain faits avec le blé de la région. Je me régale et une fois le sandwich terminé, la digestion me fait poser les yeux dans le vague. Je ne suis pas perdu dans mes pensées, je suis juste en off. Une étrange sensation m'envahit, celle de ne pas être au bon endroit. Sans doute le même revers de bâton de conscience que j'ai reçu quand je traînais avec Jake à Sceptilinôst.
En tailleur, la tête lourde sur ma main, je somnole presque alors que je pense que mon cerveau me joue un tour.
Cette personne allongée au loin contre un arbre.
Je mets mes mains en visière de casquette pour me masquer les rayons du soleil. Je n'arrive pas à distinguer son visage.

Je me redresse et prends mes affaires.
Je descends la butte en tentant d'être discret, en vain. Mes pieds frottent les herbes et j'échappe à la chute à plusieurs reprises. Une fois en bas, je la vois mieux. Je m'approche à petits pas, je pense qu'elle m'a repéré.
Je recule d'un pas instinctivement. C'est Léto. Je pensais ne jamais la retrouver. J'ai avalé tellement de liqueurs dans l'espoir de l'oublier, d'effacer ce passage de ma vie. Je me sentais honteux de m'être autant dévoilé à une personne qui m'a sans doute oublié. Son clone a disparu, je le vois encore s'effacer pour faire apparaître derrière lui la véritable Léto.
J'ai un pincement au cœur, profond. Je la connais et elle non, elle ne me connaît pas. J'en suis persuadé. Je n'ai rien à faire là.
J'ai la bouche grande ouverte et je suis paniqué, mon regard fuyant en arrière pour trouver une échappatoire. Sauf que dans cette prairie, tout est une échappatoire et je ne sais pas quoi faire.
Je la vois qui se redresse et m'observe.
Mes lèvres font : Léto.
Je recule à nouveau de manière mécanique. J'ai tellement peur de me confronter à cette réalité. J'en ai fait des cauchemars de ce jour. Celui où je la reconnaîtrai, je l'aborderai, le cœur sur la main, battant de manière frénétique alors qu'elle tournera son regard sans prendre le temps de le plonger dans le mien.
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Mer 03 Déc 2014, 17:00

Il était bon de pouvoir enfin se poser, de n'en avoir plus rien à faire des soucis extérieurs. Seuls comptaient les intérieurs, les plus ancrés dans son âme, ceux que Léto doit faire en sorte de purifier pour se sentir apaisée. Prendre soin d'elle-même était, certes, une préoccupation plus que récente, et elle peinait difficilement à cette tâche encore aujourd'hui ; imaginez un peu lorsqu'elle quitta le domaine familiale du Matin Calme. Néanmoins, la blonde avait assez mûrie pour ne plus être considérée comme une pauvre "petite" femme en détresse. Oh non, c'était elle qui s'occupait des femmes en détresse. Quoi de plus normal pour quelqu'un se faisant passer pour homme au grand cœur et à la répartie des plus charmantes. Le tout sans se lancer des fleurs évidemment, Léto étant parfaitement modeste et n'ayant jamais pris la peine de se juger elle-même sans qu'on lui ait demandé au préalable. Elle avait une jolie bouille, tout simplement, le genre qui vous donne envie de fondre devant tant de mignonnerie.

Le pire aurait été que cela attire beaucoup trop l'attention, et par le plus grand des hasards c'est ce qu'il semblait presque arrivé. Ses tympans vibrèrent au bruissement des herbes environnantes. D'abord persuadée que c'était juste le vent qui jouait à teinter l'air de sa mélodie, ces fameux bruissements devinrent plus puissants, plus proches. Ses muscles se contractèrent sous l'alerte et ses paupières s'ouvrirent instantanément. Léto était beaucoup trop familière avec les dangers du continent naturel qui dénotaient point la beauté de ses lieux. Yeux rouge et ocre coopérèrent à l'identification de l'intrus, et autant dire qu'il fit un blocage durant quelques secondes.

Elle connaissait cet homme, elle l'avait déjà vu, sous une autre apparence bien sûr, mais comment oublier ce visage qu'elle n'avait que trop vu de trop près ? Elle-même était différente lorsqu'elle n'arborait pas ses poudres servant à ternir ses traits fins, à accentuer ses côtés virils. Les souvenirs de cette soirée revinrent à la charge, aussi floues que la première fois que la blonde les reçut en une seule charge. Depuis, elle avait fini par les laisser aussi désorganiser qu'ils l'étaient, à ne plus trop s'en soucier tant qu'elle n'en verrait la nécessité, car l'Orisha s'était convaincue qu'elle ne reverrait plus jamais l'humain, qu'il était sûrement rentré à Utopia ou autre part. Il aurait été trop utopique de le croiser à Mégido, en admettant qu'il y vivait, ce qu'elle ne pouvait guère savoir vu qu'elle ne l'y avait jamais croisé.

Enfin bref, il était là maintenant. Kumiko, l'homme travesti, son opposé en quelque sorte. Cette rencontre lui avait soulevé tant de questions : pourquoi se travestissait-il lui aussi ? Quelle était son ressenti lorsqu'il découvrit qu'elle était en réalité une femme ? Et plus que tout : pourquoi pleurait-il à la fin de la soirée ? L'occasion d'arracher des réponses se profilait, Léto n'allait sûrement pas rester passive.

Elle se leva avec un nouvel entrain, même si les séquelles mentionnées plus tôt demeurèrent. Par la même occasion, elle constata que Kumiko reculait, l'air horrifié. Cela la peina, si effectivement il la reconnaissait. Peut-être qu'elle devrait le laisser partir, ce n'était pas le premier à ne plus vouloir d'elle maintenant que le mystère était dévoilé, et sûrement pas le dernier. Pour autant, son élan n'en pâtit pas totalement. Elle ramassa ses affaires et descendit le rejoindre. Toujours incertaine de ce contact, Léto garda ses distances. Elle devra sûrement se rapprocher s'il use de nouveau de sa craie, mais ça viendra ; en admettant qu'il le fasse.

" Euh… Je… Elle se racla finalement la gorge : il était inutile d'utiliser sa voix masculine avec lui, elle cessa donc immédiatement cette habitude en sa présence pour éclairer sa véritable voix. Pardon, j'ai oublié que… Bref. Son regard devint hésitant, ne sachant pas trop où se poser, ni trop quoi dire de concret. Elle arrangea la posture de son paquetage pour mieux le supporter. Je me souviens de toi. Kumiko, c'est ça ? C'était le plus essentiel qui lui vint à l'esprit, après tout il avait eu affaire à son clone, mais c'était comme si elle avait réellement vécu ces moments en sa compagnie. Au bal d'Or, on a beaucoup bu. On a dansé aussi. Elle finit par rougir avant même d'avoir terminé sa phrase : Et on a retiré nos masques. "

C'était la pire chose qu'elle ait pu faire. Jamais, au grand jamais, Léto avait avoué son identité sexuelle depuis le début de ses aventures. Même Aëran – son premier amant, mine de rien ! – l'avait découvert à ses dépens, et le vampire Lokys s'était montré le plus perspicace à deviner la supercherie. Pour le reste, personne d'autre n'était au courant, pas même la Mord'th qui la côtoyait depuis un bon bout de temps déjà. La blonde avait littéralement fait tombé les masques avec un pur inconnu, motivée uniquement par la simple raison que lui aussi se travestissait, et l'alcool n'ayant pas aidé à diluer. Une véritable honte, en somme.

Fort heureusement, les évènements ne s'étaient pas déroulés aussi drastiquement que la fois où on l'avait forcé à se démasquer. Kumiko avait été aimable avec elle, et quelle soirée ! Si seulement ça ne s'était pas terminé de la sorte… Le regrettait-elle ? Évidemment. Pas les moments avant le masque, juste à ce moment précis le clone avait fait ce qu'elle n'aurait voulu pas faire. Même si, elle devait l'avouer, elle aurait certainement fait la même chose à sa place. Mécaniquement, son regard retourna se plonger dans celui de l'humain, cherchant à comprendre son ressenti sur tout ça. L'Orisha n'étant néanmoins pas très maligne, elle ne pouvait comprendre que par une expression orale ; ou écrite, dans le cas de Kumiko. Mais plus que tout : le bal s'étant arrêté dès son mal de crâne, elle avait toujours son tas de paroles à déposer et cela la démangeait trop pour qu'elle reste silencieuse.

" Je voulais te dire avant de sortir du palais que j'ai passé une excellente soirée en ta compagnie. Enfin, ce n'était pas vraiment moi qui était avec toi, mais on m'a expliqué que j'ai quand même récupéré ces souvenirs, alors c'est un peu comme si j'avais vécu tout ça. Elle se gratta la chevelure blonde, le même signe qui symbolisait son embarras doublé d'incompréhension. J'ai juste… une faveur, à te demander. Lorsqu'on a enlevé nos masques, c'était drôle sur le coup ; je veux dire : toi une femme qui est un homme, moi un homme qui est une femme. J'étais heureuse de me libérer et de découvrir ton secret mais… S'il te plait, ne le répète à personne, personne ne doit le savoir. Si tu es comme moi, peut-être que tu comprends… "

Le stress de se confronter avec une personne qui était au courant était toujours insupportable ; la fois avec Aëran avait été des plus gênantes, refaire cette erreur une nouvelle fois la partageait entre l'agacement et la culpabilité. Léto baissa les yeux, inclina faiblement la tête, telle une enfant qu'on grondait suite à une bêtise. Au moins, avec ce geste, elle pouvait masquer partiellement le léger liquide lacrymal qui s'accumulait sous ses orbites.


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Jeu 04 Déc 2014, 18:58

Elle est là, je la vois et j'ai du mal à me contenir. Ma bouche fait quelques grimaces impossibles à camoufler. Je ne suis pas à l'aise et je ressens un sentiment ambivalent quant à sa présence. Je suis terrorisé au point de vouloir m'enfuir. Mais j'ai rêvé de la revoir, dans l'espoir de recroiser son regard et de revivre ce moment où tout semblait s'éclipser pour ne laisser la place qu'à l'intimité qui nous a lié. Elle a l'air en bonne santé, enfin, je crois.
Et elle ressemble encore à un homme. Je crois que je m'en fous en fait, c'est juste un détail récurrent qu'elle a installé. La première fois, elle était aussi travestie en homme et là aussi, encore. Et je crois comprendre que ce n'est pas un jeu pour elle mais bien une routine. Pour échapper à quelque chose qui doit lui faire peur. Mais je ne peux pas juger car sur ce point, je suis sans doute pire. Elle ressemble encore à un homme mais je ne fais pas une fixette dessus. Je pense surtout à ce à quoi je ressemble moi. Je ne suis plus la femme bourrue de la dernière fois, je suis accoutré de ce qui me caractérise vraiment- et peut-être qu'en fait Léto aussi- avec mes oripeaux, mes vêtements en haillons, des trous perforants des fringues tachées de marques de verdure. Je suis le plus naturel possible, avec ma barbe à l'air, mes yeux cernés et les ongles sales.

J'arrive à reprendre ma respiration et regagne une posture à peu près décente et non plus cet air ahuri à chercher une échappatoire quand elle commence à se rapprocher de moi. Je vois sur son visage que mon agitation l'inquiète. Elle garde une certaine distance et elle prend la parole. Elle corrige sa voix d'homme qui m'avait bercé durant tout le bal pour sa voix féminine que je n'ai pu écouter que quelques instants avant qu'elle ne disparaisse.
Elle me dit : je me souviens de toi. Elle m'appelle par mon prénom. À ce moment, tout s'arrête dans mon corps. J'ai les yeux vides, écarquillés, dans sa direction mais c'est comme si je regardais derrière elle, au loin, plus loin que l'horizon.
Elle se souvient de moi. Je crois qu'une explosion de joie en moi a fait sauter mon cerveau. Elle m'a appelé par mon prénom et dans tout mes cauchemars, elle ne me considérait pas. Et là, en face de moi, elle me parle comme si elle était son clone. Elle me parle du bal, de ce que l'on a fait et beaucoup de détails auxquels je n'aurai jamais repensé même en me forçant me reviennent. Des détails que je ne pouvais récupérer qu'en voyant de nouveau son visage. Quelque chose se détend, un nerf qui me faisait mal, une mine enterrée sous le sable qui n'attendait qu'un pied pour exploser finit par se désamorcer. Je repense à la série de boissons alcoolisées que l'on s'est enfilée, de notre danse saoule, je me souviens que je l'ai vue, elle, avec un autre homme à l'apparence elfique, que je me suis mis à pleurer comme un abruti et que nous nous sommes révélés l'un à l'autre. Et maintenant que j'en suis là, je trouve ça beau.

Je la regarde et elle me regarde. J'esquisse un sourire et me viens l'envie de rire à gorge déployée, de me dire que je suis idiot d'avoir psychoté comme ça aussi fort sur quelque chose qui, en fait, n'avait pas lieu d'être.
Elle dit qu'elle a passé une belle soirée au bal. Elle dit tout ce que je n'ai pas compris et je trouve ça fabuleux. En cet instant, tout n'est pas vanité.
Elle me demande une faveur. Elle me demande de me taire. Elle veut que son identité reste secrète. Elle baisse le regard, comme une enfant un peu honteuse.
Je la regarde un instant, puis, je fais les cent pas sur ma droite et ma gauche, me camouflant le visage de mes deux mains. Je soupire bruyamment et je ne peux pas m'empêcher de rire nerveusement, rire ressemblant à un hoquet léger. Je me passe la main dans les cheveux et je me sens incontrôlable.
J'ai un énorme sourire aux lèvres quand je lui fonce dessus, l'attrape par la taille de mes deux bras et la fais tourner en l'air. Je dégringole en arrière, la faisant tomber avec moi et je rigole. Je la lache de mon emprise et je rigole. Je rigole à n'en plus pouvoir. Toute cette pression s'échappe et je sens le gamin en moi revenir en force. Je ne sens pas que je me suis fait mal, rien ne peut me faire mal là maintenant. Je suis si heureux.
Je n'arrête pas de signer de mes mains : C'est fabuleux ! C'est fabuleux ! La vie est magnifique !
Je crois que je pleure un peu en faisant ça.

Je me redresse et me saisis de mon ardoise, enlevant une larme coulant de mon œil droit.
J'écris, sans attendre qu'elle se redresse : Tu ne sais pas à quel point je suis heureux.
J'efface puis écris : J'ai cru jusqu'à maintenant que tu ne savais même pas que j'existai.
J'efface, renifle, essuie une nouvelle larme puis écris, les mains pleines de craie : Par tous les aetheri, tu ne sais pas à quel point je suis heureux.
J'ai envie de hurler. De crier très fort, de me déchirer les cordes vocales, de me péter les oreilles avec mes propres émissions sonores, de me dézinguer la voix, d'exprimer à la face du monde à quel point je me sens vivant et heureux.
J'efface puis écris : Léto. J'ai passé un des moment les plus intenses de ma vie en ta compagnie.
J'efface puis écris : Autant de bonheur que de chagrin.
J'efface puis écris : Je te dois bien plus que du silence par rapport à ton secret.
Je la regarde droit dans les yeux, je crois que derrière mes restes de larme, mon visage se fait le plus sincère possible.
J'efface puis écris : Laisse moi t'aider à porter ton secret.
J'ai envie de lui dire que je suis muet. Bien plus qu'une tombe. Que je le veuille ou non. Je suis obligé de réfléchir à ce que je vais communiquer. Son secret est scellé. Et je voudrais lui dire que je suis son obligé, que je lui dois l'expérience.
J'efface mon ardoise, me rends compte que je l'ai laissée par terre- alors que c'est ma faute qu'elle est au sol- et lui tends la main, pleine de craie, comme au bal quand je lui ai proposé de danser et de m'accompagner.
J'aimerai lui dire tellement de choses. Lui dire que tout cela n'a pas d'importance.
Lui dire : S'il te plait, Léto, prends ma main, accepte moi, car pour moi, qu'importe en quoi tu te considères, ton genre n'affectera en rien les sentiments que j'éprouve pour toi. Pour moi, tu es Léto et à jamais je voudrai de de ta présence.
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Dim 14 Déc 2014, 19:48

Une nouvelle fois, Léto se sentait mal d'avoir été démasquée. Ce sentiment d'être découverte n'était jamais bien agréable, surtout la première fois que ça s'était passé. Malgré tout, les plus récentes lui avaient réservées de bonnes surprises, peut-être que ce sera la même chose avec Kumiko. Après tout, lui aussi s'était travesti, il connaissait ce fameux jeu auquel elle se livrait en permanence. Cela n'empêcha pas la blonde de chouiner légèrement, c'était encore une défaite dans son déguisement. Léto acceptait toujours mal de perdre ce genre de partie, convaincue que Kumiko la traitera d'emblée comme ce qu'elle est et non comme ce qu'elle veut être.

Pourtant, la réaction de l'humain était étonnante. L'Orisha n'avait pas fait attention à son sourire lors de son monologue et ne comprenait pas plus pourquoi il bougeait ainsi devant elle, en aller-retour. Il ne lui fut point difficile de capter ses petits rires qu'il peinait à atténuer avec ses mains. Se gaussait-il de la jeune femme ? Cette réaction lui rappela beaucoup trop celle de la bande de pirate auquel son agresseur appartenait. Il avait le droit d'être étonné, de rire nerveusement, de ne pas comprendre, mais de là à se moquer d'elle, ça, Léto ne pouvait l'accepter. Une impulsion commença à l'activer, elle voulait lui crier dessus, lui sommer de s'expliquer, de savoir ce qu'il y avait de si drôle à sa condition. Elle se bloqua néanmoins : elle ne comprenait pas comment quelqu'un qui avait agit à son identique pouvait réagir ainsi. Vraiment, la jeune femme était perdue, confuse. Elle se figea même davantage lorsqu'il lui fonça dessus sans crier gare. Elle n'eut même pas le temps de dire ou faire quoique ce soit qu'elle se retrouvait déjà en l'air, soulevée par les muscles de l'humain.

" Wooo-aaah ! " Fut tout ce qu'elle put bien dire sur l'instant.

Figée, c'était le mot pour décrire son état actuel. L'enchaînement "prise-tour-chute" lui dérégla complètement le cerveau. Ses petites larmes durent se dissiper dans le vent lors de la ronde. Tout s'était déroulé si vite, et pourtant elle avait ressenti comme une libération, comme si elle s'était allégée. En fait, il ne lui était pas facile de bien réfléchir avec les rires incessants de Kumiko. Ses yeux vairons le cherchèrent et le trouvèrent… heureux. Il semblait très content, comme s'il avait atteint la félicité. Autant dire que cela lui coupa complètement le sifflet, la moindre envie de rajouter quoique ce soit.

Étalée bêtement par terre – heureusement qu'il n'y avait pas de roches dans les champs – Léto le fixa, son grand regard symbolisant son incompréhension total, sa bouche entrouverte complètement gelée. Malgré elle, l'Orisha le laissa s'expliquer, avec son ardoise ; voilà quelque chose qui n'avait pas changé depuis cette fameuse soirée. Il confirma être heureux, il devrait même y avoir un mot un cran au-dessus tellement il semblait incontrôlable. Il "parla" d'existence, ce dont elle ne comprenait guère. Léto avait les mains liées sur le coup, ne sachant point s'il était sage de le couper dans son élan d'enthousiasme.

La suite de ses écritures était cependant plus intéressante et accessible pour l'Orisha. Plus que de comprendre, Kumiko lui proposait de l'aider à supporter ce rôle qu'elle maintient tant bien que mal. Son cœur en rata un battement tellement c'était inattendu et inédit : son amant avait accepté son secret, son ami vampire l'avait tenté de s'en débarrasser, alors que l'humain en face de lui voulait vraiment la soutenir. A croire que tous les hommes n'avaient pas la même réaction face à cette tare qu'elle se trimballe. Toutefois, Léto ne pouvait pas nier qu'elle appréciait grandement cette main que lui tendait Kumiko ; elle n'avait plus à se tracasser à ce sujet.

Un sourire ravi s'esquissa sur sa petite bouille et elle empoigna sa main. La craie salit ses doigts, comme lors du bal. C'était vraiment cet homme travesti en femme avec qui elle avait affaire. Là encore, la craie ne la dérangea point, son corps s'imprégnait aisément de toute substance proche des pigments depuis bien longtemps. Tout en se faisant aider pour son ascension, Léto capta la force de l'humain, proche de la sienne, voilà pourquoi ce ne fut pas difficile pour lui de la soulever de la sorte. Une fois sur ses deux jambes, son sourire demeura toujours. Elle aussi était heureuse, heureuse de rencontrer de nouveau quelqu'un qui acceptait ce qu'elle souhaite réaliser et qui même l'encourageait. En un clin d'œil, l'estime que portait l'Orisha pour lui atteint des sommets.

" Alors là, je suis, vraiment, complètement,… Waouh. Elle devait rougir là, elle commençait à sentir cette chaleur titiller ses pommettes. J-Je m'y attendais pas ! Ceux qui le découvrent ont normalement des réactions un peu blessantes et – bref ! Je suis heureuse moi aussi, merci beaucoup, Kumiko. Son sourire s'accentua, elle voulait l'enlacer très fort mais sa langue réclamait davantage d'attention. Que fais-tu à Bouton d'or ? Tu habites ici ? Moi non, je n'ai pas déménagé de Mégido, je suis juste venue… comme ça ! Des vacances en quelque sorte. J'en avais envie alors je suis partie et j'ai atterri là. C'est vraiment joli, tout ce jaune je veux dire. Je me suis donc posée à cet arbre et je me suis un peu endormie, et puis… Elle prit une petite pause, le fixant dans les yeux. Et puis te voilà. " Elle n'attendait certainement pas de la visite, mais qu'importe au final : ça lui fera un peu d'action, pour se changer les idées principalement.


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Ven 02 Jan 2015, 12:11

Elle attrape ma main. Elle a la poigne forte, des doigts de travailleur et une assurance que peu d'hommes peuvent prétendre avoir. Voilà à quoi je la reconnais. Cette main que j'ai saisi au bal. Son clone avait les mêmes mains et je me rends enfin compte que c'est exactement la même chose. A quoi bon se ressasser que c'est le clone qui m'a fait rêver cette nuit-là ? Je suis face à la seule et unique Léto, je n'aurai jamais du me dire qu'elle aurait pu être différente de son clone, ce sont les mêmes composants, le même sang qui parcourt son corps. C'est bien elle, ou lui, qui m'a fait ressentir ce bien-être. Et c'est sa présence à l'heure actuelle qui compte, rien d'autre. Rien de plus.
Sa main me rassure et au fond de moi, je n'ai pas envie de la lâcher. J'ai envie de revivre cette euphorie, même si cette euphorie finira par une chute violente vers cette éternelle et décevante réalité. Il n'y a que les idylles éphémères qui aient vraiment du sens. Je crois. Enfin j'essaye d'y croire.

Je la regarde se redresser. Elle est de nouveau debout face à moi mais cette fois-ci, la tension a laissé place à la détente et son large sourire me fait du bien. Je crois que nos repartons du bon pied et çà me rassure. Rien n'est perdu, tout peut recommencer. Vivre. Dormir. Rêver peut-être. Un champ des possibles s'ouvre face à nous, tout peut s'accepter et rien n'est à dénigrer.
Elle dit qu'elle est surprise par ma réaction. Dans le bon sens. Peu de gens semblent l'accepter pour ce qu'elle est. J'esquisse un sourire. Bien sur, je trouve cela curieux que des gens n'arrivent pas à se retrouver dans leur genre de naissance. Cependant, sans condamner ni approuver, je pense comprendre sa sensation. Je me travestis car j'ai envie de ressembler à un autre sexe. Malgré tout, ce ne sont pas pour les mêmes raisons. Je le fais par jeu car j'aime les masques et me faire passer pour quelqu'un d'autre. Je le fais car j'envie les femmes d'être ce qu'elles sont, j'envie leur anatomie, leurs courbes, leur élégance mais aussi les femmes aux physiques forts et imposants. Pas par leur sexualité mais plutôt par l'image de bravoure qu'elles dégagent. Je le fais car je crois que c'est aussi mon seul moyen pour comprendre ce que vivent, en partie seulement, les femmes. Et j'ai besoin de cela pour comprendre comment réagir face à mon univers. Je me suis toujours retrouvé dans mon sexe masculin, je n'ai jamais eu l'envie de le troquer- peut-être parce que ça ne m'est jamais venu à l'esprit. Et quand je vois Léto, j'imagine qu'il peut y avoir des soucis à ne pas comprendre son genre de naissance.
Elle me demande pourquoi je suis ici, si j'y vis et elle m'explique pourquoi elle est ici. Apparemment en vacances. A la fois, je comprend et je ne comprend pas pourquoi elle veut se retrouver en vacances ici. Parfois, il faut se changer les idées. Les villes comme Mégido ne donnent que trop peu d'importance à l'individu et il est difficile de trouver sa place. Les petits patelins comme Bouton d'Or sont parfaits pour ça mais un autre train de vie s'y fait. En tout cas, c'est une bonne destination de vacances. Vu que l'on s'est retrouvés.
Je saisis mon ardoise et écris : Donc c'est la première fois que tu vas à Bouton d'Or ?
J'efface puis écris : C'est un village très beau, il y a des spécialités locales délicieuses.
J'efface puis écris : Mais en dehors de cadre de rêve, on peut s'ennuyer assez vite.
J'efface, attends un instant, puis écris : Ce n'est pas le lieu où le divertissement te tombe au coin de la gueule.
J'efface puis écris : Ici, c'est à toi d'écrire ta propre vie, à toi de déclencher les choses pour qu'elles arrivent.
J'efface et lui esquisse un sourire. C'est en traînant dans la région que j'ai compris ça. Quand tu es tout seul ici, tu peux te reposer. En dehors de ça, il faut subir le temps à moi d'avoir soi-même quelque chose à faire ou bien de rejoindre quelqu'un et de partager une activité. Sinon, il reste le charbon.

Je repense au fait qu'elle m'a demandé ce que je faisais ici.
J'écris sur l'ardoise : Je suis dans la région car je voulais voir un ami qui ne va pas bien.
J'efface puis écris : Je suis passé le voir et effectivement, ça ne va pas fort.
J'efface, réfléchis quelques secondes à savoir si je le dis à Léto ou non puis écris : Sa femme l'a quitté et il s'est fait agressé par des pillards qui sévissent dans le coin.
J'efface puis écris : Du coup, j'enquête dans les environs à savoir si des gens ont croisé une tribu qui n'est pas du coin.
J'efface puis écris : Ceux-ci seraient des types en recherche d'un talisman ou d'un artefact magique ou quelque chose dans le genre.
J'efface puis écris : Seulement, ça m'étonnerait qu'on puisse les trouver à Bouton d'Or. Les réprouvés sont farouches.
J'efface puis écris : S'ils attaquent ici, c'est la fin assurée pour eux. Mais les autres villages...
J'efface puis écris : Il faudrait trouver leur planque. Ou les choper la main dans le sac dans un village pas loin.
Pendant un instant, je suis dans le vague. Je ne sais pas trop comment faire. Mais me vient une idée.
J'efface et écris : Il faudrait que je demande aux gens de me faire un historique des attaques de ces bandits.
J'efface puis écris : Il se peut qu'il y ait une certaine logique dans le circuit de leurs attaques.
Je jette un œil à Léto et me rends compte que je lui expose des choses dont elle se fout peut-être. Je comprendrai qu'elle n'ait pas envie d'entendre parler de tout ça. Je la sais guerrière, elle me l'a exposé au bal.
J'esquisse un sourire, efface mon ardoise puis écris : Est-ce que tu veux m'accompagner ? Ton aide me serait très utile.
Et je n'ai pas envie de te quitter maintenant que je t'ai retrouvée mais ça je le garde pour moi.
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Mer 14 Jan 2015, 01:44

Son sourire demeura intact face à l'humain qui l'acceptait telle qu'elle était. Peut-être bien que les habitants du Matin Calme étaient moins compréhensifs qu'au-delà en fin de compte, puisque ce n'est guère là-bas qu'elle avait pu se faire accepter, encore moins se lier d'amitiés avec autant de gens. Quitter ses racines pour rejoindre celle de son peuple était un véritable renouveau. Parfois, elle se disait qu'elle ferait mieux aussi d'arrêter de mentir, si la vie lui réussissait si bien… Mais elle n'y parvenait pas, cette couverture était trop ancrée dans sa peau. Puis c'était toujours aussi excitant d'essayer de maintenir son identité secrète, à toute épreuve. Avec Kumiko l'ayant démasqué, ce n'était pas un réel échec, car elle-même avait fait tombé à bas les masques. Ce n'était pas une question qu'il était digne, juste qu'il avait mérité sa confiance car il devait comprendre son camouflage… Et cela semblait être le cas, car il lui tendait la main et se contrefichait bien des apparences. Si seulement plus de gens pensaient comme lui, le monde serait tellement parfait pour elle. Bien qu'un peu de piment pour relever le goût ne faisait pas de mal, d'un autre côté !

La sachant totalement nouvelle dans ce patelin, Kumiko ne tarda pas à la guider. C'est bien plus que ce qu'elle espérait de sa part mais elle ne s'en plaignait nullement bien sûr. Ainsi, l'humain lui présenta brièvement Bouton d'Or, le décrivant comme la destination idéale pour faire le vide mais horriblement ennuyeuse. A vrai dire, c'est ce que Léto cherchait à la base : un havre de paix où se reposer, sans se soucier des tracas quotidiens. Mais en y réfléchissant davantage, est-ce vraiment ce qui était le mieux pour elle ? Elle était une femme d'action, un endroit pareil ne pourra guère lui procurer tout ce dont elle avait besoin. Même si elle ne disait pas non à quelques siestes, que fera-t-elle à côté ? Je n'y avais pas fait attention… Ce n'était vraiment pas la première fois, ce n'est pas comme si sa cervelle était peu développée.

" D'accord, merci de me l'avoir fait remarquer. Je vais quand même éviter que le divertissement me tombe sur le coin de la gueule, je ne voudrais pas avoir trop mal. " S'ensuivit un bref rire qui démontrait bien la naïveté de ses propos.

C'est alors qu'il aborda la question qu'elle lui avait posé, sur les raisons de sa venue. Si elle était venue en touriste, elle se demandait bien ce que lui faisait ici, si curieuse qu'elle était. Et donc, selon lui, Kumiko serait là pour un ami qui a eu de sales ennuis. Les sourcils de blonde décrivirent son inquiétude quant à la situation du pauvre homme : divorcé et maintenant persécuté, il n'avait vraiment pas de chance. Son empathie naturelle aidant, Léto voulait aider en quoique ce soit l'ami de Kumiko, mais difficile d'agir sans avoir ne serait-ce qu'une pépite d'information. A cela, l'humain blondinet semblait motivé à l'idée de rendre justice, une envie qui déteint sur l'Orisha qui comptait bien aussi s'en mêler, histoire de s'occuper un peu.

Son partenaire travesti lui fit une sorte de débriefing sur ces pillards, cherchant à comprendre leur mode de fonctionnement au travers de ce registre. Sauf que Léto n'était point une aide favorable de ce côté-là, elle préférait se contenter de leur courser après et leur faire la fête, car tel était son domaine d'expertise. Si Kumiko était du genre à faire travailler ses méninges, alors ils formaient une bonne paire, et cette idée extasiait la blonde. Cela fait quelques temps qu'elle n'avait pas travaillé en équipe, pourquoi pas un peu en profiter du coup ? Qui sait, cela devrait lui faire du bien après tout. Un sourire en coin se dessina donc sur son visage, se faisant complice de l'humain qui réclamait son aide.

" Bien sûr que je veux t'accompagner ! Il faut se divertir, comme tu disais. " Oui, cette idée lui plaisait vraiment à présent.

Maintenant que la motivation commandait le moindre de ses muscles, Léto ne perdit pas son temps et rehaussa son paquetage, extrayant son arme à l'intérieur qu'elle attacha à sa ceinture. Puis elle enroula sa chaîne autour de son bras, c'était son principal moyen de défense ça alors autant s'armer dès le début pour être prêt à accueillir les malfrats en bonne et due forme. Se savant prête à en découdre, elle referma son paquetage, le replaça vers son dos et relança un regard en direction du jeune homme. Ce devait être systématique mais à chaque fois que ses yeux bicolores se posent sur lui, elle se sentait obligée de sourire bêtement.

" Qu'est-ce qu'on attend ? Demanda-t-elle en haussant les épaules. Allons casser quelques dents ! " Cette perspective la ravissait au plus haut point et il était bien le seul témoin à la ronde à pouvoir s'en rendre compte.

Reprendre du service aussitôt semblait lui faire du bien, c'était en grosse partie qu'avec ce genre d'évènement qu'elle parvenait à se sentir mieux, apparemment… Même si, il fallait le préciser, sa "thérapie" n'était pas encore totalement terminée : elle paraissait peut-être contente, heureuse de la décision de Kumiko et du fait qu'il veuille bien d'elle pour résoudre cette affaire, mais le choc de la disparition d'Antarès était encore trop récent pour être passée outre. Qui sait, Léto finira peut-être par trouver son nouveau point de repère au cours de cette aventure, elle ne pouvait pas encore se douter de sa durée et du trajet qu'elle devra emprunter. En tout cas, n'avoir qu'un petit fragment de réponse lui suffira amplement ; elle n'était pas du genre à demander la lune, même si elle serait ravie de l'avoir !

Quoiqu'il en soit, le duo devait bien commencer quelque part leurs recherches. Et pour cela, ils finirent par atterrir à la première bourgade à portée de main. Léto laissa Kumiko les guider, il connaissait mieux Bouton d'Or qu'elle après tout. Et puis, malgré lui ou non, c'était lui le cerveau de l'équipe. La tentation était grande de succomber aux spécialités locales, ces terres possédaient un charme auquel elle n'avait jamais succombé avant. Malheureusement, ils avaient mieux à faire pour l'instant et cette idée restait coincée dans sa tête tant que cela impliquait de probablement se battre. Elle prit donc son courage à deux mains pour faire quitter un quelconque étal de son champ de vision afin de le reporter sur Kumiko.

" Alors, par où on commence ? " Demanda-t-elle via sa voix masculine, lui faisant un clin d'œil au passage pour s'assurer de son silence de côté-là en public. Bien qu'elle était déjà persuadée de l'avoir déjà acquis plus tôt ; on sait jamais, elle pouvait très bien oublier ce détail à son insu.


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Mer 21 Jan 2015, 18:50

L'atmosphère s'est détendue. Je me sens bien. Elle est là, il me sourit, je ne sais pas trop comment la caractériser mais je m'en fiche ; L'important, c'est ce sourire qui me réchauffe l'âme, qui me fait du bien. Même si je ne le vois pas, le simple fait de penser que ce rictus lui habille le visage me procure un bien-être bien réel que j'ai du mal à dissimuler. Le sourire. C'est bien quelque chose que j'arrive à partager, une chose qui m'est communicative, une chose face à laquelle je ne peux pas m'enfuir. Tout est là, dans cette petite courbure du visage, pour me réchauffer. C'est fou comme je deviens sensible aux choses.
Je crois que j'ai fini par accepter la mort d'Aranae. Enfin j'essaye de m'en persuader. Ca faisait longtemps que je n'avais senti cette force interne qui me pousse à vouloir être en présence de l'autre. Pas ressenti depuis ma vengeance. Et quand j'ai croisé Léto, derrière son masque, j'ai eu ce même sentiment. Cette sensation d'être vivant. De pouvoir commencer quelque chose sans savoir fondamentalement dans quelle direction cela peut mener.
Quand je croise son regard, je rougis, et je n'ai pas envie de m'en cacher. Même si je sais que mon visage recule, sans doute une forme d'instinct de survie, je ne sais pas, mais c'est là.

Je lui expose la situation et mon plan. Elle veut m'accompagner. Pas que pour me rendre service, j'ai l'impression aussi qu'elle a besoin de se dégourdir les muscles et ça me fait plaisir de voir une nouvelle facette de cette personne. Je la connais douce et joviale en société avec son rire et sa manie à beaucoup parler. Mais je ne connais pas sa valeur au combat ni sa faculté à réagir en cas d'attaque. Elle pourrait m'être d'une aide précieuse. En tout cas, je ne doute pas de ses facultés. Imaginant le passé qu'elle a du traverser, j'imagine son parcours violent, à devoir se cacher et changer d'identité. Ce genre de chose, malheureusement, ne se font pas sans souffrance. Et la sensation de sa main qui prend la mienne tout à l'heure m'a bien montré qu'elle est bien plus forte qu'elle en a l'air. C'est motivant ! Et c'est quand elle commence à s'équiper pour partir à l'aventure que j'ai la confirmation de la chose dont j'étais déjà persuadé : elle sait se battre.
Elle dit des phrases qui me font sourire. Oui, partons casser quelques dents !
Je me prépare une pipe à tabac que j'allume et nous nous mettons en chemin pour inspecter les bourgades du coin. La journée est encore jeune et nous avons beaucoup d'éléments pister.

Nous arrivons dans un premier village. Il est totalement désert et impossible de trouver quoi que ce soit de bon.
Puis, en fin d'après midi, nous arrivons à un autre bourg plus proche de là où il y a eu le dernier acte de vandalisme.
Je ne le connais pas mais j'imagine que les habitants sont connaisseurs des faits récents. Léto me demande par où on commence avec sa voix masculine qui me fait tout drôle sur le coup. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle la reprenne mais c'est logique. La dissimulation.
Je lui indique du doigt un troquet.
Je mène la marche et rentre à l'intérieur. Ca sent l'alambic qui chauffe, l'alcool qui fait mal à la tête. Le zinc du comptoir est propre mais on peut voir des cadavres de bouteilles d'alcool et de bourrés sur le canapé en plein après midi. Ca pourrait très bien être moi ce mec étalé sur la banquette rouge bordeaux, à baver du coin des lèvres.
Je vais au comptoir et attire l'attention du tenancier.
Je prend mon ardoise et écris : Bonjour, ça serait pour un renseignement.
Le mec nous regarde tout chelou. C'est vrai qu'un muet et un autre type qui se camoufle, ça doit pas être rassurant.
J'efface puis écris : Nous enquêtons sur les récents vandalismes dans le coin.
Le mec qui nettoyait son verre commence à regarder un peu partout, l'air paniqué. Il n'a vraiment pas l'air dans son assiette.
J'efface puis écris : Vous en avez entendu parler ?
Le gars se penche vers nous et prend la parole en chuchotant :« J'serai vous, j'm'en mêlerai pas. Y'a trop de choses en jeu. » J'arque un sourcil qui signifie « de quoi tu causes, là ? » et le laisse parler. « Si vous cherchez des noises à ces gens, z'allez vous faire tuer, y rigolent pas. »
J'efface mon ardoise puis écris : Y cherchent quoi ces gens au juste ?
Le gars nous prend de haut et chuchote fort d'un air énervé :« Et pourquoi j'te le dirai à toi ? Tu débarques du fin fond d'mon derche et tu veux d'mander ça ? « 
Je pose mon ardoise et ne le quitte pas du regard. D'une main je lui montre ma dague à la ceinture et de l'autre main je le pointe du doigt et lui mime un geste d'égorgement avec un regard sévère.
Puis je pose mes coudes sur la table et joins les poings devant ma bouche, prêt à l'écouter.
Le gars commence à transpirer du front et souffle dans son stress quelques « Par les aetheri, je n'ai jamais demandé ça, pourquoi ça arrive... ». Il soupire et se confesse.
« Ces voyous, je les connais. J'suis pas pote avec eux, hein, loin de là, ils me font froid dans le dos pour tout vous dire et ils m'ont déjà menacé. Ils me font du chantage pour que je leur file de quoi boire. « La bouteille ou la saignée » qu'elle m'a souvent dit c'te femme. Parce que c'est une femme qui les dirige. Arrogante et pleine de cicatrices, elle a la haine envers les hommes. »
Il s'arrête et le silence s'installe. Il fait du bruit. Je saisis délicatement ma dague, commence à jouer avec et l'invite d'un geste à continuer de parler. Il fait un bruit de déglutition et reprend.
« C'est... c'est que j'ai gros à perdre vous savez, hein. 'suis pas tout seul dans c't'histoire, vous savez ! Euh... il commence à paniquer, je lui indique la question écrite sur mon ardoise avec ma dague et se reprend, ce qu'il cherche, euh... oui, voilà! c'est un fragment de cristal, je crois. Enfin un truc du genre qui procure une énergie forte, je crois. Je ne sais plus... »
Je plisse le regard et me tourne un instant vers Léto pour voir si elle sait quelque chose à propos de ça. Puis je regarde à nouveau le type. Il sait déjà quelle question je vais lui poser.
« Moi je... je je je sais pas du tout où ça se trouve ce machin ! il regarde à droite puis à gauche, demandez au type qui tient l'échoppe au bout de la rue, il héberge un gars qui s'y connaît en caillou magique ! Pitié, partez d'ici ! » commença-t-il à hurler.
J'esquisse un sourire sadique- même si je n'ai aucune intention belliqueuse-, range mon arme, lui fais un signe de la main en guise de salut et sors avec Léto.

Nous nous éloignons, je prends mon ardoise et écris : Bon je crois qu'on est sur une bonne piste.
J'efface puis écris : Tu veux t'occuper du gars de l'échoppe ? Qu'on échange les rôles !
Jamais je n'avais réussi à être aussi convaincant. Je regrette d'avoir usé de la menace pour le persuader de parler mais ça a donné un résultat.
J'efface puis écris, un sourire malicieux sur les lèvres : J'aimerai bien t'observer en donneur d'ordre.
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Dim 25 Jan 2015, 22:07

Il était assez amusant de constater qu'elle avait le chic de se retrouver mêler à des enquêtes assez macabres malgré elle. Léto n'était pas connue pour son esprit intellectuel, loin de là, mais elle servait de complémentarité avec le cerveau du groupe ; ici, c'était Kumiko qui prenait ce rôle. Lors d'une traque comme celle-ci, il valait mieux avoir des gros bras à portée de main, car il n'était pas dit que les loups retourneront au pâturage comme des petits agneaux. L'Orisha n'avait même le souvenir que ça s'était déjà produit. Enfin, ce n'est pas comme si cela la dérangeait : chacun était libre d'agir comme ils le souhaitaient, tout comme elle était libre de leur abattre son courroux sur eux.

Ce jugement pouvait encore attendre, ils devaient toujours trouver une piste, un petit indice qui les mènera droit sur eux. Kumiko suggéra gestuellement de commencer par un bistrot, une idée dont elle était parfaitement en phase. S'il y avait clairement un endroit où on pouvait trouver des racontars utiles, c'était ici. Léto suivit donc docilement l'humain à l'intérieur, s'asseyant à ses côtés au comptoir et ne pipant mot, du mieux qu'elle pouvait. Elle écouta les chuchotements du gérant, finit par ricaner sans discrétion à la technique de persuasion de Kumiko. Elle se doutait qu'il ne lui ferait pas de mal – ou du moins, elle le croyait fermement – et cela eut l'audace de marcher. Pour pimenter un peu la tension, Léto esquissa un petit rictus, jouant lentement avec sa chaîne, les cliquetis hantant les pensées du pauvre interrogé. Oui, c'était amusant, elle prenait son pied, et il n'y avait pas de violence ; tout cela lui donna la légitimité d'agir pour le bien commun. Elle redevint toutefois un peu sérieuse lorsqu'il évoqua la femme à l'origine de ces atrocités, de même pour le caillou dont ils recherchaient. Elle haussa les épaules lorsque Kumiko la questionna silencieusement à ce sujet. Sur l'instant, elle ignorait tout bonnement ce qu'ils recherchaient, mais soudain elle était bien motivée à le leur piqué avant eux. Doit-on préciser qu'elle raffole des bidules magiques ?

Une fois à l'extérieur, un sourire satisfait trôna sur le visage de l'Orisha. Ils avaient une piste et cette histoire commençait à s'enrichir, à devenir relativement intéressante. Ses "vacances" n'étaient même pas terminées que Léto était déjà consciente qu'elle passera un bon séjour ici : un paysage de rêve, un trésor à retrouver, des voyous à taper ! La blonde se tourna vers l'humain avec cette conviction flottant dans sa tête. Il lui proposa d'échanger les rôles, ce qui ne rassura point Léto qui n'était pas sûre de trouver les mots correctement. Elle risquait de dire une bêtise, mais le sourire et la dernière phrase de Kumiko dissipèrent ses doutes et la firent accepter l'échange.

" D'accord, compte sur moi ! Mais si je me trompe, tu me le dis, je m'en rends pas souvent compte, et bon. " Elle termina cette phrase aussi rapidement qu'elle ait commencé, pas de temps à perdre !

L'Orisha rentra dans la boutique indiquée par le barman sans trop savoir à quoi s'attendre. A l'intérieur, cela ressemblait à une épicerie, il y avait un peu de tout, aucun rapport les uns avec les autres. Le problème n'était pas là en tout cas, elle fit face au marchand accoudé derrière son comptoir. Selon les dires de tantôt, ce n'était pas lui l'expert qu'ils recherchaient, mais il l'hébergeait. Il fallait donc faire sortir le renard de sa tanière, mais qui sait quel degré de difficulté devra-t-ils surmonter…

" J'peux vous aider messieurs ? La dame jeta un œil à Kumiko avant de se lancer à l'eau, sourire radieux aux lèvres pour démarrer.
- Bonjour, nous sommes là à propos des bandits de la région. L'homme ne sembla pas réagir à cette information.
- Oui, et donc ?
- Eh bien, on a appris qu'ils sont à la recherche d'une pierre magique et il paraît qu'il y a quelqu'un chez vous qui s'y connait… Le vendeur se releva comme il faut, croisant les bras sur son torse bombé.
- Il n'a pas à être dérangé pour quelques voyous, cela ne sert à rien de lui en parler.
- Mais ils saccagent et pillent des innocents, si votre ami peut nous aider, on pourra alor—
- Et qui me dit que vous n'êtes pas ces mêmes voyous ? Il n'y a qu'à vous regarder pour savoir que vous n'êtes pas de la région. "

Léto ne répondit pas tout de suite, puisqu'il marquait un point. La confiance semblait compromise pour le moment et, comme l'a dit Kumiko tantôt, les réprouvés sont farouches. L'espace d'un instant, elle voulut proposer à l'humain de prendre le relais, mais il y avait encore de l'espoir pour une jeune femme aussi optimiste qu'elle. Il suffisait qu'elle garde son sang-froid et elle parviendra bien à remporter cette bataille verbale. Son sourire se dissipa alors, ne laissant place qu'à une Orisha un peu irritée, néanmoins encore calme.

" Je ne suis peut-être pas un réprouvé, mais un Orisha comme moi ne s'abaisserait jamais à bafouer la Liberté que nous chérissons. Ce n'est pas parce qu'ils se croient libres de le faire que je ne vais pas les arrêter. Elle apposa ses mains sur le comptoir, se penchant légèrement pour l'intimider un peu. Alors vous devez prévenir votre ami pour qu'il nous aide à retrouver le fragment de cristal avant que… " Elle se tut soudainement.

Un fragment de cristal, c'est bien ce qu'il a dit ? Insouciante comme elle était, Léto n'avait absolument pas fait gaffe à ce détail sur le coup, mais s'il était bien question d'une pierre de la sorte, alors il n'y avait plus qu'une seule solution : ils traquaient un fragment du cristal maître de Sympan. Et si c'était bien le cas, ils avaient plus d'une raison de les arrêter et de s'emparer du fragment avant eux. Qui sait quelle catastrophe s'abattra si des criminels utilisent cette pierre ! Léto recula à cette pensée, une impulsion qui la rendit moins bête qu'à l'accoutumée.

" Le fragment de cristal maître, c'est ça qu'ils cherchent ! Elle se retourna vers Kumiko. Ils en ont après l'une des pierres qui ont servi à invoquer Sympan ! Elle se rappelait de l'éclat qu'avait celle de Maëlith, la lumière d'espoir dans laquelle était baignée la caverne souterraine… Je croyais qu'on les avait toutes rassemblées lors de la guerre, mais il y en a peut-être d'autres… Elle regarda le réprouvé puis l'humain, cherchant à savoir s'ils comprenaient ce qu'elle voulait dire. Il faut…
- Il faut que je vous aide. Reprit une nouvelle voix : un autre réprouvé apparut derrière le comptoir, l'air grave. Suivez-moi. Il se tourna vers le marchand. Excuse-moi, Harken. " Le concerné fit un geste avec sa main, l'autorisant à faire ce qu'il avait à faire.

La blonde lorgna d'abord le réprouvé s'enfonçant dans l'arrière-boutique avant de se tourner vers Kumiko. Un sourire triomphant éclaira son visage inquiet une petite seconde, Léto savait que rien n'était encore gagné mais c'était un bon pas en avant. Déterminée à honorer la mémoire du dieu suprême, elle suivit l'homme qui leur apporterait peut-être des réponses dans cette affaire capitale.


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Lun 02 Fév 2015, 01:05

Je suis plutôt fier de ma prestation dans le bar. Je me suis surpris alors que durant tout cet instant j'ai cru que nous allions perdre la face à chacune de mes interventions. C'était rudement bien joué malgré moi et je ne sais pas ce qu'a fait Léto à ce moment là mais cela a du aider à la situation. Et je pense que sa présence m'a aidé. Que j'étais là, à savoir qu'elle m'observait, je crois que ma confiance en moi a été accrue. Il y avait moi et la conscience de mon propre potentiel. C'était agréable de se sentir soutenu même s'il n'y avait aucun mot pour me le dire. C'était un soutien intrinsèque. Elle est là alors je sais qu'elle est avec moi. Au final, ce fut assez concluant vu que maintenant on a un indice quand à la prochaine personne à interroger. En espérant que ça ne soit pas un de ces jeux de piste que je déteste, ceux où l'on est trimballés d'un endroit A à un endroit B pour finalement arriver à l'endroit XDCF qui est à des centaines de kilomètres de là sans pour autant comprendre le pourquoi de la démarche.
Je lui demande alors si elle veut faire ce prochain coup au gérant de la boutique. J'aimerai bien la voir lui sortir les vers du nez. Elle a l'air hésitante mais dans la précipitation, elle accepte et je pense, enfin j'espère, que ça l'amuse. Et elle espère avoir mon soutien direct si elle se trompe. J'espère bien pouvoir lui fournir mais je sens que l'intervention d'un muet dans un moment comme celui-là risquerait d'être étrange et discréditant.
Mais je hoche la tête vers elle, je le ferai si besoin est. Je ne la laisserai pas tomber. Et je lui souris.

Nous entrons dans la boutique, elle passe la première. La boutique ressemble à une épicerie et on peut sentir depuis des sacs pleins l'odeur d'épices et de condiments séchés que l'on vend habituellement dans la région de Bouton d'Or. Sur les étagères s'étalent des ustensiles divers, surtout pour la cuisine et la rénovation de l'intérieur. Au bout de la boutique tiennent par des cordelettes de la viande séchée de bison et autres bovidés régionaux et dans des placards ouverts sont empilés quelques objets magiques mineurs indispensables pour certains sorts et pour l'alchimie. Le sol est fait de pavé grisonnant où un peu de mousse s'accroche mais l'endroit est plutôt propre. A chaque coin de la boutique, on voyage par les odeurs et on retombe à Bouton d'Or en reniflant le parfum caractéristique du tournesol et des pissenlits.
Léto n'attend pas alors que moi, je suis parti pour flâner un peu dans les maigres rayons mais je me ravise quand je vois qu'elle se lance vers le comptoir -et que je me rend compte que je n'ai pas beaucoup d'argent à dépenser dans des babioles.
Elle me regarde avant de se lancer et elle a un sourire magnifique. Je lance un regard neutre à l'épicier, pas agressif mais pas amical non plus. Enfin je me persuade que mon faciès exprime cela.
Elle pose des questions et le type esquive plutôt bien son approche. Il faut dire qu'elle y va direct sans passer par quatre chemins. Même si j'ai fait la même chose avec le barman, là il ne faut pas louper notre coup. Ce type détient des informations alors que le barman, nous n'étions pas surs. Là, c'est une source potentielle qu'il faut approcher avec tact.
Il nous dit qu'on est pas de la région. Effectivement, on pourrait être de ces brigands et ce n'est pas notre dégaine qui pourrait faire penser le contraire. J'ai l'air d'un pouilleux et Léto n'est pas du genre fringué passe partout non plus. Puis ça se voit sur ses yeux et sa peau qu'elle est une orisha. Ou bien une coïncidence de yeux vairons et de teint halé particulièrement unique.
L'orisha fait un bref speech assez percutant et je souris à ses remarques. C'est un argument qui pourrait passer. Elle s'en sort plutôt bien. Elle émet le fait qu'il y a un fragment de cristal en voie d'être récupéré par ces brigands. Puis Léto marque un pas en arrière pour penser tout haut quelque chose qui devient alors évident. Ce fragment est un de ceux qui renferment la force de Sympan.
Je n'y aurai jamais pensé, buse que je suis en religion. Et si c'est Sympan qui a concentré son énergie dedans, aussi nombreux que ces cailloux peuvent être, ce fragment doit avoir un pouvoir immense.
Une envie soudaine de domination mondiale me vient mais je la chasse de mon esprit.
Je vois Léto toute retournée par cette pensée et plutôt excitée par sa découverte. Je la regarde et souris jusqu'à être captivé par une nouvelle voix qui nous demande de la suivre.
Léto se retourne une nouvelle fois vers moi et je lui souris. Elle a bien géré la situation, on dirait.
Je lui fais une petite tape sur le dos puis la devance pour suivre le réprouvé.

Nous entrons dans l'arrière boutique, pièce de taille assez modeste pour l'entreposage de produits et outils d'entretien de la boutique, éclairée par de petites fenêtres jonchant la liaison des murs du plafond. Le lieu est plus obscur que le hall principal, il y fait plus frais et rode dans l'air une odeur d'épices et d'humidité.
Le réprouvé se tourne vers nous, il ne doit pas avoir quarante ans. Il a un bouc très garni, tressé avec des bouts de tissu rouge. Il a des vêtements un peu usés et il a à la main une pipe où fument des herbes aromatiques. Il s'assoit sur un tabouret et nous invite à nous installer nous aussi.
« Ainsi vous connaissez l'existence de ces fragments. Enfin bien sur, tout le monde en a entendu parler mais nombreux sont ceux à penser qu'il ne s'agit que d'une légende, fait-il avant de tirer sur sa pipe pour que s'installe un écran de fumée transpercé par des rayons de soleil maintenant visible. Faites attention à qui vous en parlez, tout le monde n'est pas doté d'intentions bienfaitrices. »
Un silence s'installe et je n'aide pas à le briser.
Il reprend. « A ce que vous dites, des brigands cherchent à s'emparer du fragment de cristal qui sommeille dans la région de Bouton d'Or. J'ai eu vent de leurs actions, les villages parlent entre eux même si bon nombre de réprouvés ne communique pas. Enfin pas aux étrangers. »
Je prends mon ardoise et écris : Vous savez qui ils sont et où les trouver ?
« Non, je ne sais rien sur eux ni sur leurs intentions même si elles ont l'air d'être communes à tout les brigands habituels. L'argent et le pouvoir. Il inspire dans sa pipe et expire la fumée inhalée par le nez. Il me donne envie de fumer. Par contre je pense savoir où les trouver. Là où est le cristal. »
De nouveau le silence.
« Je ne suis pas le seul à connaître l'emplacement de ce cristal et je pense ne pas être le seul avoir la langue pendue. Ils sont passés par Bourg-Eon, ils ont du croiser Léandre ou cet autre buse de Movrak. Ils doivent être en direction du cristal à l'heure qu'il est. »
J'observe les réactions de Léto. Elle en sait plus que moi à propos des Aetheri et des artefacts de puissance. Elle a sans doute des choses à lui demander.
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Mar 10 Fév 2015, 12:47

Malgré le fait que Léto ait été trop directe dans sa démarche de persuasion, il va s'en dire que le duo s'en tirait plutôt pas mal dans la poursuite de ces brigands. Les autorités officielles des réprouvés feraient sûrement mieux, mais il semblerait que, pour le moment, ils étaient les deux seuls gens à s'en préoccuper sérieusement. Kumiko le faisait par devoir pour son ami, tandis que Léto offrait naturellement son aide pour punir les traîtres à la Liberté. Enfin, cela était son but initial, maintenant qu'elle sait de quoi il en retourne, c'était beaucoup plus compliqué. Bien qu'arrêter ces malfrats sera une bonne action, les empêcher de corrompre la pierre de Sympan insuffla une nouvelle bouffée de motivation chez l'Orisha. Son courage lors du conflit contre les Ridere se remit au galop.

Un frisson de surprise traversa son échine lorsqu'une main vint se poser sur son épaule, celle de Kumiko. Léto y puisa un grand réconfort dans ce soutien, ces félicitations silencieuses. Elle était tellement sensible aux émotions que ces derniers pouvaient autant la renforcer que l'affaiblir. Dans le cas présent, elle était bien contente d'avoir comme coéquipier cet homme si compréhensif. Elle lui rendit la pareille avec son sourire dont elle seule connaissait le secret, puis le suivit dans l'arrière-boutique en compagnie du réprouvé.

La nouvelle odeur planant dans la pièce la fit légèrement tressaillir. Léto n'était clairement pas habituée à tous ces encens, ces mélanges originaires de Bouton d'Or. Elle n'était pas plus adepte du tabac, ainsi l'odeur de la pipe émoustilla pas mal ses narines. Elle retint tant bien que mal de lâcher un commentaire qui serait, forcément et involontairement, désobligeant pour celui qui comptait les aider. L'Orisha s'installa donc aux côtés de son ami, plus qu'impatiente de découvrir ce qu'il allait leur révéler. Avant d'entrer dans le vif de sujet, il se permit tout de même de les rappeler à l'ordre ; c'est vrai, ils n'avaient pas été discrets en ce qui concerne la motion du fragment, surtout Léto en fait. Elle baissa les yeux, sans pour autant invoquer sa bouille d'enfant grondée. Elle avait l'habitude qu'on lui reproche cela, pas besoin de répliquer, puis au moins ils étaient parvenus à un bon résultat pour l'instant. Enfin, le réprouvé confirma être au courant des attaques, de même que les étrangers tels qu'eux ne pouvaient être mis au parfum. Dans un sens, c'était compréhensible, mais Léto aurait voulu qu'ils s'entraident dans un but des plus divins. Cette mission prenait vraiment de l'ampleur, et avec elle la détermination de l'Orisha croissait.

Elle s'apprêta à s'exprimer, mais Kumiko prit l'initiative, le crissement de la craie la coupant. S'il y avait bien quelqu'un qui se débrouillait mieux qu'elle en négociation, c'était lui. Un maigre sourire s'étira, Léto adorait vraiment ces aventures où elle s'alliait avec quelqu'un. Plus on est de fous, plus on rit, n'est-ce pas ? Dans ce cas précis, les fous étaient ces satanés pilleurs, elle rira bien de leur soutirer la pierre sous leur nez, ou du moins à les empêcher de s'en emparer. Sauf qu'on ne savait rien sur eux, mais l'espoir s'élevait grâce au reprouvé qui affirma connaître l'emplacement du fragment. Savoir ça la fit se redresser sur son tabouret, elle ne cachait pas son incompréhension.

" Vous savez où elle est ? Pourquoi vous n'êtes pas allé la chercher ? Le réprouvé fronça faiblement ses sourcils.
- Je vous demande pardon ?
- Vous ne vouliez pas l'avoir ? Vous avez l'air quelqu'un de bien si vous nous aidez.
- Ah, je comprends mieux. Non, je ne me suis jamais senti "digne" de réclamer un artefact de cette ampleur. Il appuya ses coudes sur ses genoux. Quand bien même je sais où elle est, je ne connais pas la localisation exacte. Ni Léandre ou Movrak en fait. Heureusement j'ai envie de dire… La blonde hocha la tête, se tournant vers Kumiko.
- La pierre de Maëlith se trouvait dans les souterrains du palais, avec des portes scellées, des salamandres, des illusions, et un gros dragon ! Léto fit alors un peu la moue. Je m'étais même brûlée les doigts ce jour-là… Le réprouvé inhala de nouveau ses herbes, pour un court moment, lorgnant du côté de l'humain.
- Ce que veut dire votre ami est juste : quelle que soit l'emplacement de la pierre, elle sera très difficile d'accès. Vous savez, les divinités, elles adorent s'embourber dans des principes de dignité, de courage, et autres vertus sacrées. Il souffla une gerbe de fumée, la blonde était à la limite de se pincer le nez avec tous ces mélanges aromatiques. Et ce n'est clairement pas à une bande de malotrus que la pierre se tournera. Il se pencha vers eux, un regard assez sévère se braquant sur eux, Léto mimant en réponse un bref retrait. Vous par contre… Vous m'inspirez déjà plus confiance. Vous étiez d'abord là pour les bandits, je présume donc que vous n'en aviez pas après la pierre. Mais que vous la voulez ou non maintenant, cela ne change rien à l'affaire : promettez-moi d'arrêter ces brigands, quoiqu'il arrive, et je vous dis où ils vont.
- On les arrêtera, c'est promis. Ses yeux vairons allèrent à la rencontre des pupilles bleu-grisés de son partenaire. N'est-ce pas ? Elle avait un peu balancé ça à la volée, elle était convaincue qu'il était à cent pour cent avec elle. Un long silence s'ensuivit, avant que le réprouvé se détende totalement.
- Anthèria. Faites vite, il y a un village là-bas aussi, s'ils s'y rendent d'abord… "

Ils n'avaient plus rien à faire ici et donc sortirent sans traîner. Fidèle à elle-même, Léto s'était levée en tentant de deviner la fin de la phrase ; elle demeura ainsi pensive jusqu'à la sortie. C'était un laps de temps au cours duquel Kumiko n'aurait même pas pu avoir le temps d'écrire quoique ce soit sur son ardoise. Les rayons du soleil illuminèrent son visage, aussi intense que sa propre illumination lorsqu'elle comprit enfin l'urgence.

" Par Sympan, ils vont encore casser des trucs ! L'Orisha tourna la tête en peu partout, comme si elle cherchait son chemin – ce qu'elle faisait en fait – avant de s'en retourner à l'humain. C'est par où Anthèria ? Il connaissait mieux la région qu'elle, du moins elle espérait qu'il sache où se rendre. C'est loin ? " L'inquiétude envahissait son esprit, qu'ils trouvent la pierre était déjà une perspective des plus horribles, mais l'improbabilité de leur trouvaille ne rembourserait pas les dégâts qu'ils pourront potentiellement causés au villageois…


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Jeu 12 Fév 2015, 17:49

J'aime bien les remises. Je pense que c'est dû à ce côté entassement. On est surs d'y trouver quelque chose, soit pour travailler, pour se mettre quelque chose sous la dent. Et parfois, on tombe sur des merveilleux cachées derrière un bocal bien fermé ou une caisse en bois envahi par de vieilles toiles d'araignées. L'odeur me plaît, entre l'humidité et les parfums des produits qui y traînent parfois pendant un bon mois. Ça me donne une drôle de sensation de nostalgie que j'ai du mal à exprimer clairement. C'est peut-être du à ces petits boulots où je finissais à faire la gestion de la remise tellement j'étais mauvais dans les autres domaines. C'est une pièce où l'on a l'impression que le temps n'avance pas, ou bien très lentement.
C'est le cas là, cette impression de lenteur est accentuée par les volutes de fumée crachées par le réprouvé. Il n'y a pas une bonne aération, du coup l'épaisse fumée de son tabac stagne, se mouvant lentement dans un mouvement circulaire, transpercée par les rayons du soleil traversant une petite vitre salie par la mousse. C'est beau.
Je vais pour poser une question mais Léto la sort à ma place. Je crois que pour le coup, on est connectés sur le même objectif. Mais en même temps, cela coule presque de source. À connaître les réprouvés de la région de Bouton d'Or, on sait qu'ils ne cherchent pas la guerre ni le pouvoir et donc ne sont pas tentés par les artefacts divins. J'esquisse un sourire quand il dit qu'il ne se sent pas digne. Je l'aime plutôt bien, ce type.
Léto s’épanche ensuite sur son passé dans une histoire que je ne comprend pas trop avec des lézards et des illusions. Et un dragon. Ca me fait penser à Suris, ce gros bestiau lié à Sympan que j'ai vu et qui ne quittera jamais mon inconscient. Elle a l'air d'avoir eu à faire avec d'autres artefacts. J'étais sur qu'elle pouvait avoir quelques infos intéressantes à ce sujet.
Le réprouvé nous dit que ça n'est pas une mission facile, que ce genre d'objets ne sont pas fait pour les petites aventuriers de pacotille, qu'il faut s'attendre à avoir beaucoup d’embûches sur notre trajet. C'est exactement ce qu'il y a d'écrit dans les livres de compte.
J'émets un rire sourd, le réprouvé m'amuse avec ces histoires de divinités. Je suis tout à fait d'accord avec lui, ça a toujours été un peu n'importe quoi. La dignité, le courage, toutes ses épreuves... C'est tellement élitiste... Pourquoi est-ce qu'un froussard ne pourrait pas obtenir un artefact ? Il faudrait récompenser d'un artefact divin les gens qui n'ont pas la volonté de s'en servir. Puis le réprouvé continue sur le fait qu'il faut arrêter de manière imminente ces brigands avant que quelque chose de mauvais ne se produise.
Léto dit que nous les arrêterons et me jette un bref regard. Je hoche la tête pour lui signifier mon accord.
Il nous dit Anthèria.
Je soupire en m'étirant puis me redresse pour suivre Léto.
On sort et le soleil me fait un bien fou. Il y a un vent frais plutôt agréable qui s'immisce dans les petits trous de mes vêtements et un frisson me parcourt l'échine. Je souris.
Léto regarde un peu partout, perdue. Puis elle tourne vers moi et me demande si je sais où est Anthèria. Je lui fais un signe de la main pour lui dire oui.
Je prends mon ardoise et écris : Je sais où ça se trouve, on est à environ six heure de marche de ce village.
J'efface puis écris : Si je me souviens bien, il y a un réseau souterrain qui a été construit.
J'efface puis écris : C'était un projet d’égout qui n'a pas tenu. On peut y trouver des indices.
J'efface puis écris : Si on y va tout de suite, on peut y arriver en fin de soirée.
Je lui souris puis lui fais un mouvement de la main pour lui dire de me suivre.

Sur le chemin, nous croisons principalement des champs fleuris où des réprouvés cultivent diverses plantes et légumes avec l'aide de leurs animaux domestiques. Le bétail y est bien traité et on voit la compassion que cette race à pour leurs collègues de travail animaliers. Quand une bourrasque passe, on peut sentir l'odeur du tournesol et le parfum de la lavande. Je ne dis pas grand chose durant la marche. 
Après deux heures sur la route, le chemin s'élargit et quelques arbres proposent de l'ombre. Je fais un signe à Léto qu'il serait bon de s'arrêter un moment avant de reprendre la suite de la route.
Sous les arbres, il y a un gros caillou qui peut servir de siège et au bout des branches, il y a des poires. Les buissons, quant à eux, donnent quelques framboises. J'en récupère quelques unes et en propose à Léto. Je sors de mon sac une gourde et bois quelques gorgées puis en propose à Léto.
Même si la marche a été lente, le soleil m'a fait pas mal transpiré et j'ai besoin de me réhydrater pas mal.
Je m'assois ensuite en tailleur sur le sol et observe l'orisha. Je prends mon ardoise.
J'écris : Au fait, qu'est-ce que c'est que la pierre de Maëlith ?
J'efface puis écris : Tu en as parlé tout à l'heure.
Je mets ma main en visière et essaye de voir la course du soleil. Il ne va nous rester que deux heures de marche en compagnie de l'astre, une heure dans le crépuscule et, normalement, nous apercevrons les lueurs du village.
Puis je regarde Léto et lui souris.
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Dim 15 Fév 2015, 20:47

" Six heures ?! S'exclama l'Orisha, de manière pas du tout mesurée. C'est beaucoup six heures, enfin pour moi c'est beaucoup, pas toi ? Pour les réprouvés c'est beaucoup ? En fait c'est loin. Anthèria. Six heures. " Léto fit les cent pas, tentant de régler un débit de pensées raisonnable.

Même si sur le coup elle était aussi instable qu'un chat intoxiqué par de l'herbe, la blonde finirait bien par se calmer rapidement toute seule. Si en plus Kumiko aidait à la tâche, ce dont il faisait d'ailleurs en prenant les devants, alors c'était tout bénef. L'Orisha avait beau se plaindre en imaginant les pires scénarios possibles, il n'en demeurait pas moins que ce n'était pas si mal qu'ils aient au moins l'emplacement de la pierre en tête. De plus, comme l'avait fait remarquer le réprouvé de tout à l'heure, les brigands mettront du temps à la trouver, si ce n'est jamais peut-être. Elle n'avait plus qu'à croiser les doigts qu'il n'y ait pas d'autres victimes d'une liberté abusive.

Tout en se remettant petit à petit les idées en place, la jeune femme suivit son partenaire de route, le silence aidant à calmer ses neurones peu nombreux. Sur le chemin, elle se permit tout de même de lâcher quelques dires aléatoires ; s'inquiéter pour les potentielles victimes d'Anthèria, conjecturer sur les fameux brigands menés par la femme aux cicatrices, ou tout bonnement pour commenter la beauté du panorama. Kumiko ne prononça néanmoins pas un mot, sûrement parce qu'elle était déjà assez envahissante pour qu'il n'ait pas à se salir les mains de craie. Elle ne lui en voulut pas pour autant, cette quiétude lui faisait du bien d'un autre côté, n'était-ce pas ce qu'elle était venue chercher initialement ?

Ils s'arrêtèrent à l'ombre de poiriers, sur une roche dont elle fut bien contente d'utiliser pour délaisser ses jambes ; c'étaient ses bras, ses meilleurs atouts, pas ses cuisses. Léto n'était pas fatiguée par la marche en elle-même mais elle devait avouer que le cagnard qu'ils subissaient n'était pas à leur avantage. Elle accepta, souriante, les offres de l'humain, se rassasiant avec toute la grâce dont elle était capable. Cette pause lui fit du beaucoup de bien, se pauser pour oublier quelques minutes l'urgence et contempler le paysage… Comment ce monde pouvait être aussi magnifique et masquer autant d'atrocités ? Léto ne comprendra jamais ce paradoxe, il était plus plaisant de se perdre devant une toile que d'entendre les derniers ragots. En tout cas, toute cette histoire avec Sympan et les attaques, ça l'avait bien remuée, elle avait absolument besoin de s'occuper avant qu'elle ne décide de se défouler sur un arbre. Ses tympans vibrèrent sous les crissements de craies, lui faisant tourner la tête vers son ami. Il voulait savoir pour la pierre de Maëlith, apparemment il était curieux, ou peut-être voulait-il se renseigner sur ces pierres afin de mettre toutes les chances de leur côté. Qu'importe, Léto se fichait de savoir de comprendre la raison, elle était ravie de lui parler, c'est tout.

" C'est un fragment du cristal maître qu'on a trouvé à Maëlith, c'était lorsque les monstres géants bleus ont attaqué. Les orines m'ont recueillie, puis il y a eu cet homme, Marius je crois ? C'était un homme important pour elles avant, leur chef, avec un titre bizarre. Il nous a proposé à plusieurs de le suivre, parce qu'il y avait un énorme machin bleu dans le ciel, grand comme une montagne ! Il disait que ça voulait dire qu'il y avait l'une des pierres de Sympan à proximité et qu'il fallait toutes les rassembler pour reformer le cristal et sauver le monde. Un petit silence, puis elle haussa les épaules en souriant fièrement. Ça avait marché. On a trouvé la pierre, elle s'est envolée et le ciel est redevenu clair, et plus d'attaques. Elle avala une framboise, sacré épisode que celui-ci, une victoire des plus majestueuses. Bon, je ne sais pas pourquoi il y a encore une pierre, et peut-être d'autres, mais c'est très important. Et magnifique à regarder. " Elle se souvient encore de cette clarté, à la fois aveuglante et nette, tout simplement divin.

Quand on demandait des détails à Léto, elle ne faisait pas dans la demi-mesure, même s'il lui arrivait dans la foulée de manquer quelques passages. Mais le plus important était là : si ces fragments permettaient d'invoquer Sympan, d'obtenir une puissance suffisamment grande pour changer le monde entier, alors ce n'était pas sur des petites frappes qu'elles devaient tomber. Enfin, maintenant qu'elle y repensait, ça a été très dur de la choper cette pierre, elle ne pouvait qu'espérer que ce soit aussi le cas pour celle de Bouton d'Or. Peut-être qu'elle se trouvait effectivement dans les égouts inachevés d'Anthèria, bien que Léto n'ait pas encore fait le lien avec ça. Ils verront bien sur place, d'ici-là ils avaient du temps à brûler, activité à laquelle l'Orisha était experte.

" Et toi ? Dit-elle en plongeant l'hétérochromie de ses pupilles dans les siennes, toujours aussi radiante de sourire. Tu as fait quoi à ce moment-là ? Pendant la guerre je veux dire. Tu as dû bien te débrouiller si tu es toujours là, enfin je pense, tu n'as pas trop... Je débite n'importe quoi, hum. " Elle était curieuse de connaître les ressources de son partenaire de route, cela peut s'avérer utile par la suite de savoir ce dont il était capable dans une situation d'urgence, mieux encore s'il avait des infos qui sont liées aux pierres de Sympan.


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Mer 04 Mar 2015, 13:37

Assis tous les deux, nous prenons notre aise. La déshydratation se fait sentir. Même si nous sommes de bons marcheurs, nous n'avons pas la morphologie d'un dromadaire qui peut se permettre de ne boire qu'à des intervalles lointains.
Je bois une gorgée d'eau et le liquide se répand dans ma trachée. Au début, c'est une sensation presque désagréable, douloureuse où la fraîcheur de l'eau me provoque presque un hoquet. Puis j'en bois encore et cette fois-ci, un sentiment de satisfaction et de rouages qui tournent bien me prend. Ensuite je pose la gourde et fais quelques étirements à mes bras et à mon dos.

Léto commence à me dire ce que c'est que la pierre de Maëlith. Je crois que ça m'intéresse, enfin je ne sais pas trop. A la fois, je suis curieux de comprendre ce que ça fichait dans sa conversation et le lien avec les pierres légendaires de Sympan, mais aussi je lui demande de m'expliquer parce que j'aime l'entendre me parler. Quand elle me parle, beaucoup de choses se calment. Et ça fait du bien d'entendre sa voix, masculine comme féminine lors d'un moment de repos.
Elle dit que c'était pendant la période où les géants bleus (elle doit parler de ceux que j'appelle les écorchés) attaquaient tout le monde. Elle fut recueillie chez les orines, peuple que je ne connais pas du tout- je ne me souviens pas en avoir rencontré un seul représentant (même si mon inconscient se souvient de Wurvarin). Ils avaient, selon les dires de Léto, monté une compagnie pour récupérer des fragments du cristal maître afin de sauver le monde. Ce qu'ils finirent pas réussir. Je me souviens de ce moment là. Ce moment où tout s'est figé et tout le monde a accepté la situation. Où les écorchés se sont mis à s'agenouiller et arrêter leur véhémence contre les êtres peuplant ces terres. En gros, la pierre de Maëlith, à ce que j'ai compris, c'est ce caillou qu'ils ont réussi à réunir et à rendre à Sympan. C'est fort.

Pendant qu'elle me raconte son histoire, je sors de mon sac une casserole et ramasse de quoi faire un feu avec du petit bois et du bois un peu épais. J'y allume une flamme qui prend et fais en sorte d'avoir quelque chose de correct. Je mets un peu d'eau dans la casserole qui s'imprègne de la chaleur et ensuite sors ma blague à herbes étranges. En la sortant, quelques parfums de fleurs et de graines concassées atteignent les nez curieux. J'en sors quelques pétales de coca, de la poudre de grain de café, un peu de feuilles de thé gunpowder et mets le tout dans l'eau. Je laisse mijoter et touille de temps en temps.
Elle finit son histoire et je comprends mieux quelques tenants et aboutissants de cette guerre que personne n'a vu venir. Moi qui me disais que j'avais vécu à cette période des épreuves complètement folles, me retrouvant malgré moi dans des situations que je ne pensais pas possible, appelé par le hasard pour faire de grandes choses.
Puis elle me demande ce que j'ai fait durant la guerre. Un flashback fait surface et je n'arrive pas à faire partir ce malaise.
Je prends mon ardoise et écris : Durant cette période, j'ai beaucoup bougé.
J'efface puis écris : J'ai eu besoin de retrouver des repères mais à chaque tentative
J'efface puis écris : je me suis retrouvé malgré moi dans des épreuves complètement dingues.
J'efface puis écris : La première fois que j'ai vu un écorché
J'efface puis écris : C'était en allant à Utopia pour essayer de trouver des traces de mon frère
J'efface puis écris: Au final, je me suis retrouvé dans les troupes de Mikaïl, le chef des humains
J'efface puis écris : Ce fut l'un des moments les plus durs de ma vie. Ma première véritable bataille.
J'efface, touille le contenu de la casserole qui émets une odeur étrange, pas très agréable à sentir, puis écris : C'est là que j'ai rencontré pour la première fois un écorché.
J'efface puis écris : Ensuite, j'ai rencontré « l'animal de compagnie » de Sympan.
J'efface puis écris : Suris, un foutu dragon géant.
J'efface puis écris : Ensuite, j'ai surtout servi à aider des survivants à se réfugier en un lieu sur.
Je tais ma craie un instant, sors deux tasses de mon sac et y mets le liquide chaud. Je tends une des tasses à Léto.
Puis j'efface et écris : Attention c'est chaud et pas très bon.
J'efface puis écris : Mais ça a le mérite de filer une patate d'enfer.
J'efface puis écris : On en aura besoin car on ne va pas beaucoup dormir une fois à Anthèria.
J'esquisse un sourire. Ce serait long d'expliquer véritablement comment j'ai vécu la guerre. J'omets de lui dire ma déchéance à Megido pour éviter de lui faire trop peur, ainsi que ces moments où je n'avais que très peu de stabilité mentale.
J'efface puis écris : La guerre est loin de nous maintenant, on a plus trop à s'en faire.
J'efface puis écris : Les ennemis sont différents, maintenant. Et l'enjeu est aussi grand.
J'efface mon ardoise et la pose par terre. J'attends un instant puis commence à boire ma mixture. A chaque tentative, je me dis que c'est encore plus dégueulasse que la dernière fois. Mais à chaque fois, ça n'a pas loupé, ça ma tenu éveillé parfaitement pour une longue nuit blanche.

Je fais signe à Léto qu'il est temps de se bouger. Je sors un bout de bois où une cordelette en tissu imbibée de carburant entoure l'une des extrémité. Je l'approche du feu et en fais une torche. J'allumerai l'autre une fois que le crépuscule pointera le bout de son nez. Nous embarquons le reste des fruits et nous nous mettons en route.
Nous marchons deux bonnes heures, je sors la deuxième torche que je passe à Léto lorsque le ciel commence à s’obscurcir afin d'éclairer notre chemin et se rendre visible pour les gardes d'Anthèria.
Nous arrivons aux portes de ce village et entrons.
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Latone
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Latone
Jeu 12 Mar 2015, 17:02

Tandis que ses cordes vocales vibrèrent sous l'impulsion de la curiosité de l'humain, ce dernier en profita pour leur préparer une petite décoction. Maintenant qu'elle y pensait, Léto était effectivement quelque peu affamée depuis leur petite visite à l'épicerie. L'odeur aromatique avait tôt fait de lui titiller les narines et de tortiller sur lui-même son estomac. Et comme sa préoccupation primaire n'était pas de satisfaire son appétit, ce manque fut rapidement mis en retrait. Non pas que Léto parvenait à se concentrer sur les problèmes majeurs, c'était plus de l'ordre de l'étourdissement à ce stade. Elle n'y pouvait guère rien d'être tête en l'air par moment.

Quoiqu'il en soit, sa manie de rajouter couche sur couche dans ses propos leur permit de faire passer assez bien le temps de la cuisson. Elle fut bien aise d'ailleurs qu'il s'occupe lui-même de cette tâche, ses propres talents culinaires étant phénoménaux – dans le mauvais sens du terme. Léto sourit à cette pensée, sa mère s'en arrachait presque les cheveux qu'elle ne parvienne pas à faire le moindre progrès durant ces sessions d'apprentissage… C'était ainsi. Ils voulaient un fils, ils eurent une fille qui peut se comporter comme le fils qu'ils rêvaient. L'Orisha ne doutait néanmoins pas qu'ils étaient fiers d'elle, qu'importe le genre qu'elle arbore en société.

Ce fut au tour de Kumiko de livrer son récit de cette sombre période. Léto aurait pu se dire que ce n'était peut-être pas une bonne idée d'évoquer ce fameux chaos, mais c'était instinctif : elle était curieuse de savoir ce qu'il avait vécu, sans se tracasser la tête avec de potentielles cicatrices. Elle ne cacha pas son étonnement comme quoi l'humain avait vécu des évènements aussi spectaculaires que les siens. Peut-être que c'était le lot d'une grande majorité en fin de compte, après tout c'était les prémices du retour de Sympan… Il mentionna des "écorchés" – elle ne fit pas le lien avec les Ridere, cela va de soi – son frère qu'il comptait retrouver, l'armée humaine, le dragon Suris, un bon paquet de surnaturel. Léto ne fut point étonnée, mais toutefois émerveillée. Elle retint surtout l'animal de compagnie de Sympan. Kumiko s'était retrouvé si proche du dieu-roi, elle l'enviait un peu. Chaque référence au nouveau dieu lui apporta une sérénité qu'elle profitait inconsciemment. Les souvenirs de cette vive lumière au loin, ce bleu-roi qui envahissait le ciel, le purifiait, ainsi que le cœur de chacun, jamais elle ne pourra les effacer de sa mémoire. C'était la renaissance d'un nouveau monde, une nouvelle chance pour elle et pour tous.

La chaleur lui piqua le nez, attirant son attention sur la tasse tendue par Kumiko. Elle lui sourit et s'empara de la tasse, la faisant glisser en cercle entre ses doigts. Elle grimaça lors de sa première gorgée, ce n'était certes pas très bon mais ne commenta point ; c'est l'intention qui compte ! Puis elle avait soif et un peu sommeil. Cela pallia à ces deux besoins, lui filant effectivement une patate des plus folles. S'il y avait du bandit à briser dans le coin, Léto s'en serait fait deux d'un coup. Pour le reste, Kumiko avait raison : le passé était derrière eux et, bien que les ennemis soient différents, leur rôle ici-même était tout aussi important qu'à l'époque.

" Tu as raison. " Rajouta-t-elle toutefois, c'était toujours dans sa nature d'avoir un mot à dire, qu'importe les circonstances.

Lorsqu'ils se remirent en route, la fatigue n'était définitivement plus un problème et leur avancée était plus poussée que tout à l'heure. Ils atteignirent Anthèria dans les temps, du moins ils n'eurent pas de retard sur leur pronostic. La ville les accueillit sous la pénombre, Léto saisissant fermement la torche offerte par Kumiko. Elle était quelque peu indécise sur les évènements à venir, espérant du plus profond de son âme que la pierre n'ait pas été volée et souillée par la corruption. Les mots de l'ancien Mars lui revinrent à l'esprit, lui certifiant que le fragment de cristal était difficile d'accès et que seuls les plus dignes auront l'honneur de poser les yeux dessus, et les mains par la même occasion. L'image de cette puissante lueur libérée par la pierre de Maëlith lui fit scintiller les yeux, elle ferait n'importe quoi pour se baigner de nouveau dans cette lumière divine... parce que ça lui avait fait du bien, sur le coup.

A la base, le duo avait usé des flammes pour éclairer leur route et signaler leur présence lointaine aux patrouilles. Mais maintenant qu'ils avaient mis le pied à l'intérieur même du village, ce geste sembla s'être montré vain. Il n'y avait pas de gardes aux portes, ni sur leur chemin présentement. La vision d'aigle de Léto la fit aussi constater qu'il n'y avait personne à la ronde dans leur champ de vision ; jusqu'à qu'elle se rende compte que cette même vision était, en fait, altérée par l'anti-magie de l'humain. Elle ne s'y faisait pas tout le temps, d'être aux côtés d'un humain. La blonde commença à s'inquiéter, à se dire qu'ils étaient arrivés trop tard, mais son esprit enfantin la convainquit que, peut-être, dormaient-ils tous à l'heure qu'il est ; même les gardes, il fallait bien qu'ils dorment au bout d'un moment, non ? Cette idée la rassurait davantage que l'autre perspective, ainsi n'hésita-t-elle pas à la faire partager à son collègue.

" Tu crois qu'ils sont tous allés se coucher ? Ses pupilles lorgnèrent du côté des bâtisses. Il va falloir les réveiller, ils seront bientôt en danger sinon… "

Elle rôda un peu, se rapprochant d'un bâtiment au hasard et c'est là qu'elle remarqua un détail qui avait son importance. Le bois du mur était tagué, un symbole qui évoquait l'allure d'une très grande silhouette, entouré de plus petites – voire minuscules – et la tête du géant était encadré par une auréole en forme de losange. Ce qui l'alerta le plus, c'était la teinte du dessin : le comparant avec celle marqué sur sa main, le verdict était sans appel. Du sang. Elle fixa Kumiko, cherchant à savoir ce que tout cela signifiait, une tradition réprouvée peut-être ? Léto remarqua alors que, pour le bâtiment derrière l'humain, c'était pareil. D'autres dessins tout aussi similaires, avec des écrits en plus. Des "Mu farore zel'fent" et des "Sympan los het". Impossible à lire le Zul'dov, la langue des réprouvés, de son côté, et elle ne savait pas si Kumiko reconnaissait quelques mots.

" Qu'est-ce qui se passe ici… Geignit-elle sous l'influence de l'incompréhension, un sifflement dans l'ombre attirant alors son attention.
- Vous, par ici. Innocemment, elle suivit sans réfléchir l'instruction, découvrant alors un réprouvé qui plissa des yeux, aussi bien pour la méfiance que pour les flammes rongeant leurs torches. Vous n'êtes pas avec eux, je présume. Éteignez vite, avant qu'ils nous repèrent. Léto regarda Kumiko puis obéit au réprouvé, son empathie la rassurant sur ses bonnes intentions.
- Vous n'êtes pas un brigand ? Demanda-t-elle lorsque les ténèbres de l'édifice les masquèrent de la lueur céleste.
- Non, je m'appelle Léandre et je ne suis clairement pas avec ces cultistes.
- Léandre ? Ce nom me rappelle… Le réprouvé ne tarda pas à la couper, très pressé par les évènements.
- C'est le protégé d'Harken qui vous envoie ? Sûrement. Tant mieux en fait. Il regarda autour de lui, s'assurant de leur sécurité. Movrak a parlé, ils savent que la pierre est quelque part dans les environs. Il m'a prévenu à temps pour que j'arrive en même temps qu'eux, mais il était trop tard pour que je sauve les villageois. Ils ont enfermé les plus faibles et obligé les plus forts à fouiller à leur place. Et puis… Il désigna les dessins de sang. Ils ont saigné les plus rebelles pour faire ça, rendre hommage à Sympan soi-disant. Léto serra du poing, le geste faisant cliqueter sa chaîne enroulée autour de son poignet. Vous en voulez encore ? Leur cheffe est en route pour Anthèria. "


1322 mots ~



By Jil ♪
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Redorer son existence [Pierre - PV Kumiko]

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