Elle avait dans sa tête deux hommes. L'un à la peau claire, les traits fins, la taille grande et le corps galbé, et l'autre à la peau matte, les cheveux couleur neige, une stature à faire pâlir un géant, et des muscles saillants qui défrisèrent jusqu'à ses propres boucles noires, et qu'elle ne connaissait absolument pas. Rien ne pouvait indiquer la parenté entre les deux hommes, ou même entre elle et le peau matte. Cependant, elle savait tout. Des souvenirs qui l'avaient brisés, quand bien même elle était revenue à la vie.
L'un était son père. Rien d'anormal. Un être qui avait acquit la puissance pour semer le chaos et la discorde, pour assouvir ses propres besoins de pouvoir. Elle, elle trouvait qu'elle avait ses yeux, le même regard, alors que son visage était sculpté identique à celui de sa mère. Elle se martelait l'esprit, depuis son plus jeune âge, pour se dire qu'elle était leur fille de sang, leur fille biologique, alors que son ancienne famille, alors que sa première vie avait été achevé, en même temps que l'énième chaos qui déchira l'ère actuelle.
L'autre était un étranger. Un souverain d'une race dont elle ne connaissait ni rites, ni coutumes, et qui fréquentait sa mère. Un amant, le genre d'être abject dont sa mère se repaissait, pour pallier aux absences de son mari.
Sa famille était imparfaite. Pire, elle était odieuse. Un père absent, et une mère assassine. Celle-ci l'avait abattu de sang-froid, alors que Morgana n'avait que dix petites années. Une jolie petite poupée, érudite, qui vit son cœur s'arrêter alors qu'elle commençait à peine à apprendre à respirer. Même morte, elle lui en voulait. Elle lui en voulait de lui avoir fait ça, à elle, celle qu'elle considérait comme la chair de sa chair, juste pour se délier de sa sœur et prendre le trône. Son père n'avait pas levé ne serait-ce que le petit doigt face à sa femme. Couple totalement disloqué, elle avait du se rendre à l'évidence qu'elle était bel et bien seule.

Au milieu de cette vie de famille chaotique, malmenée par les absences et les tromperies, il n'y avait pas eu une seule seconde où elle s'était détournée d'eux. Elle avait déjà vécu une vie avant de les rencontrer, avant de se faire accueillir par ce couple désuni. Elle ne voulait pas en vivre d'autre, seulement une, cela lui suffisait. Malgré son intelligence, elle n'était qu'une petite fille.
Avant cela, et jusqu'à sa mort, elle avait suivit, une éducation digne des Alfars, rigoureuse, et qui lui avait permis d'être assez intelligente. Bien que le trépas lui ai retiré une partie de ses connaissances et de ses facultés, la mémoire de sa mère, dorénavant en son sein, lui permettait de retrouver ses marques. Cependant, c'était des marques, des repères perdus. Elle comptait sur sa famille, mais sa famille n'était plus. Avant le suicide de Svana, qui se faisait encore appeler Masha à l'époque, elle constata le divorce de ses géniteurs. L'impassibilité de son père, face au désespoir de sa mère. Le temps de l'échiquier était loin. Jun était un maitre dans l'art du chaos et il n'avait battit sa vie qu'autour de cela. Elle comprenait que le pouvoir était quelque chose de délicieux lorsque l'on y avait goûté, mais elle n'arrivait pas à se dire que sa propre famille pouvait être sacrifiée.
Les discutions houleuses, les souvenirs, tout allait mal, et elle regrettait d'être revenu. D'avoir écopé d'une faille lors du suicide de sa mère, du cycle de la Vie et de la Mort, pour au final se retrouver perdue dans ce chaos.
Elle ne savait pas où était Jun, et elle n'avait plus de mère. Celle-ci avait eu le désir d'être enceinte. Enceinte de Jun et de cet... Amant.
Enceinte...

Morgana voulu s'arracher le cœur. Cette harpie avait osé la tuer, elle, petite fille modèle qui essayait d'avoir l'affection d'une nouvelle famille, alors qu'ensuite elle avait des désirs de maternité ? Non. Non, non, non. Sa mort était méritée, si elle ne s'était pas tué, Morgana elle même l'aurait fait. La petite brune n'espéra même pas retrouver celui qui avait été Empereur Noir. Apparemment, le dernier souvenir de sa mère sur son compte, lui indiquait qu'il avait changé de race, de peuple, de nation, pour se fondre dans la masse des chamans, les médiateurs des morts.
Lui même pourrait alors mourir à son tour, ça ne lui faisait plus rien. Rien du tout.
Mais elle était perdue. Ses pensées étaient dans un tourment sans fin, et sa tête allait exploser. Elle avait oublié combien une enveloppe charnelle, mortelle, pouvait être dérangeante. Souffrance mentalement, douleur physiquement, troubles psychologiques... Elle se sentait glisser doucement sur la pente de la folie. A l'intérieur d'elle, un espoir subsistait. Une lumière, venue de nulle part, et qu'elle n'arrivait pas à attraper. Elle voulait hurler, demander de l'aide, mais elle en était incapable. Muette. Se recroquevillant sur elle même, sur le sol pierreux, et glacial, elle ne fit pas attention à l'espace-temps actuel, se perdant dans ses pensées, ingurgitant de force tous les souvenirs de sa mère.
Elle revit même sa propre mort. Horrible souvenir que voilà, douce agonie cérébrale que son cerveau n'acceptait pas et rejetait en permanence. Des images, sans cesse. Ce type qui revenait, bien plus que tous les autres. Pas autant que Jun, mais assez pour qu'elle y prête attention.

La rencontre. Un bal, des pas de danse, une musique, et une mère radieuse. Belle de l'extérieur, sombre à l'intérieur, une beauté noire comme les hommes au cœur terne et ravagé, aimaient. Un homme s'en était approché, la courtisant avant de la voler, au nez et à la barbe d'un prétendant. Le couple était magnifique, passionné, et elle reconnu sa mère endiablée. Les échanges s'arrêtèrent, Svana du partir. Un lieu de rendez-vous ? Rien ne fut donné, même pas un nom. L'homme le découvrirait avec le temps.
Certains souvenirs étaient censurés, bloqués, protégeant son esprit de l'impureté charnelle. Cet homme à la peau matte et chaude... Il était vrai qu'elle avait envie de le toucher. Non pour se l'approprier comme sa mère, seulement pour connaître le grain de sa peau. Elle avait l'impression que le soleil coulait dans ses veines. Elle aimait cette vision qui la réchauffa. Outre le souvenir médiocre de sa génitrice, elle vit en lui quelqu'un de bien plus qu'un simple serviteur sexuel. Elle vit un homme avec une vie, avec une famille, mais esseulé. Pas de femme, pas de prétendante. Seulement sa mère, quand celle-ci le voulait bien. Bien que son souvenir passa la scène la plus... Tactile, pour ne pas la heurter -et elle le remercia- elle ressentit ce qu'avait éprouvé Svana à son contact. Il était pour elle un sanctuaire. Un antre d'affection certes, mais un havre de paix, de repos, qui pourrait l'aider et la reposer. Elle avait confiance en lui. Elle savait que cet homme serait l'ancre à laquelle elle pourrait se raccrocher, et plus elle visionnait les souvenirs, plus elle commençait à aimer cet amant de fortune. Non comme sa mère, mais comme une petite fille. Et en parlant d'enfant, elle en vit une. Petit, un visage de poupée, blonde aux grosses boucles qui encadraient un visage aveugle. Cette enfant que Svana avait pris des mains de cet homme, la faisant sienne un instant avant que celui-ci ne la lui reprenne. Morgana eu un sourire. Dans le noir de ses bras, elle eu un léger rictus, souhaitant la souffrance de la brune qui avait osé croire qu'en s'appropriant cet homme, elle pouvait s'approprier son enfant. Et pour cause cette enfant... Elle la connaissait.

L'Orphelinat, des années avant, des temps avant même, petite fille ayant subit l'attaque de zombies. Lilith, les orphelins, Svana et Jun... Et lui. Lui qui était aussi là à cette époque. Lui à qui Lilith avait sourit, sur qui elle avait posé un regard bienveillant. Et puis sa vision fut brouillée. Des gens étaient arrivés, une femme brune, comme elle. Alors qu'au loin cette blonde aux belles boucles s'amourachait d'un homme qui était son opposé. La jalousie nacquit. Piètre sentiment dû aux faiblesses de l'homme. Et pourtant elle ne pu s'empêcher de la ressentir en elle, comme un ver qui bouffait petit à petit, les parois de son corps.
Ainsi, les deux familles furent séparées. Elle partit avec ceux qui étaient considéré comme l'Elite déjà à l'époque, alors que la blondinette s'en alla dans les bras d'un homme. Homme surement moins puissant que ses deux parents, mais qui avait peut être autant, si ce n'était plus, d'amour à revendre. Et cette fillette avait grandi. Dans le souvenir qu'elle arracha à sa mère pour s'en nourrir, pour visionner encore et encore cette scène, elle vit cette jolie fillette candide, plus aimante que jamais. L'amour paternel qu'il lui avait apporté était quelque chose que Morgana regrettait. Elle aussi aurait aimé que tout cela aille jusqu'à elle.
Son contact, sa présence... Cela rassurait autant sa fille à lui, que sa mère à elle. Qui était-il ?
Un nom, un titre, ce n'était pas assez pour elle, elle en voulait plus. Beaucoup plus. Elle voulait être avec lui, lui parler, le toucher, le voir, le rencontrer...

Elle ne savait pas si ce qu'elle vivait était un souvenir, ou un rêve éveillé. Pourquoi éveillé ? Peut être dormait-elle...
Morgana se retrouvait sur une terre inconnue, face à ce souverain en qui elle avait déjà confiance « Cocoon ? », « Morgana... » Mais l'illusion se brisa instantanément. Dès qu'elle fit un pas pour aller vers lui, le rêve se heurta à un mur, en prenant fin.
Silencieusement, elle pleura. Elle avait eu l'impression de le perdre. Que le seul lien l'unissant à cet homme, venait d'être rompu. Elle détestait cela. Elle détestait la manière dont sa mère avait traité ce type, car, fille de Svana, il ne la considèrerait jamais. Elle voulait le retrouver dorénavant. Elle voulait le voir, pour comprendre qui il était, ce qu'il faisait. Pour avoir ce sentiment grisant qu'avait eu Svana en le rencontrant à chaque fois. Cette femme avait passé quelques jours à ses côtés. Elle avait eu l'honnêteté des sentiments envers lui, et envers son peuple, et ne s'était pas servit de ses positions pour le tuer de l'intérieur. Il avait ouvert une partie de son intimité à cette odieuse, et elle le plaignait pour cela. Elle voulait qu'il s'ouvre à elle, que tout ce bonheur, tout cet amour, il le lui donne à elle. Svana ne méritait rien. Une femme n'en n'était plus une, dès lors qu'elle tuait son enfant.
Mais comment faire... ?
Morgana pleurait. Elle pleurait à chaudes larmes, silencieusement. Ses perles refroidissaient immédiatement, pour tomber sur le sol. Une fois à terre, elles gelaient dans la seconde. Où était-elle... ?
Elle avait peur elle avait froid, mais depuis qu'elle était là, elle était assise sur le sol glacé, les genoux contre elle, les bras autour de ceux-ci et la tête penchée en avant, dans le noir de son corps. Elle sentait le gel remonter le long de ses cheveux, pour chatouiller son cuir chevelu. Elle était habillée comme lors de sa mort, avec une robe noire aux décorations et broderies blanches.
Le froid, la peur, la tristesse... C'était des sentiments qui la heurtait, avant de glisser sur elle, comme une forme de petite mort. Elle finit par redresser la tête. Sa nuque craqua, lui infligeant une intense douleur à laquelle elle gémit, et ses yeux embués s'ouvrirent sur une grotte. Elle était dans une cavité rocheuse. Mais ce qu'elle vit en premier fut l'action d'un être en face d'elle.

Dès que ses paupières s'ouvrirent, ses yeux observèrent un homme qui s'élançait sur elle, tombant genoux à terre, fourrant sa tête dans son petit cou, en la serrant contre lui. Il était bouillant et elle se sentit brûler. Sa voix, chaude, rauque et masculine, faillit faire exploser son cerveau. Il prononça cela d'un ton lascif et à la fois ému, comme une victoire, comme une victoire après une lutte qui lui aurait couté la vie tan de fois « Je t'ai enfin trouvé, Morgana. » Il avait prononcé son nom. Son nom. Cette homme à la peau respirant le soleil. Cet homme que jamais elle n'aurait pensé voir un jour. Il était là. Cette ancre à laquelle elle n'aurait jamais pu se raccrocher était ici, et elle était dans ses bras. Son odeur, sa voix, son visage... C'était comme si elle le connaissait.
Elle était grisée, et son corps entier se remit à fonctionner. Déliant ses bras, elle les passa autour de lui, attrapant fébrilement son habit en fourrure qu'elle serra de ses maigres forces, avant d'éclater en sanglot. Elle se mit à pleurer un peu plus bruyamment, contre lui.
Elle l'avait trouvé son repère.
Son seul et unique repère.

Cocoon se réveilla en sursaut. Il ouvrit les yeux, d'un coup, faisant un geste brusque. A côté de lui, Viktorya gémit, avant de se tourner vers lui, continuant à dormir. Il faisait encore nuit, et il ne savait pas exactement quand le soleil se lèverait. Touchant son front et sa peau, il se sentit moite, transpirant. Son corps était fiévreux, plus chaud que d'habitude, et il enfila un simple sous-vêtement avant d'aller se rafraîchir les idées à l'extérieur. Sur le balcon,  penché en avant, il ne comprit pas ce qu'il s'était passé.
Dans le lit dorénavant froid, l'Orine se réveilla, avant de se lever. Sa petite tenue de nuit rajustée, elle se dirigea vers la source de fraîcheur « Co... Cocoon ? » Sa petite voix tinta et l'Orisha se retourna « Désolé de t'avoir réveillé. », « Non, ne t'inquiète pas... Qu'y a-t-il mon roi ? » Il la regarda alors qu'elle s'approcha, frôlant sa joue brune de sa petite main blanche. Prenant son poignet délicatement, il déposa des baisers dans la paume de celle-ci « Viktorya... Je ne rêve jamais d'habitude. Et voici que depuis quelques nuits... Bien avant le conseil des chefs, je me mets à rêver. Rêver d'actions que je dois réaliser. Que m'arrive-t-il... ? », « Cocoon, ne te torture pas. Il n'y a rien que tu puisses y faire. » Il releva les yeux. Ses deux orbes bicolores dans lesquelles Viktorya se plongea « Viens te coucher... » Mais sa voix ne pu finir le dernier mot, subjuguée par cette vision. Elle voulu retirer sa main, mais l'Orisha la garda dans la sienne « J'ai envie de t'embrasser Viktorya... », « Alors embrasse moi Cocoon... », « Je ne peux pas Viktorya... » Sa bouche s'était rapprochée d'elle, alors que l'Orine avait détourné la tête. Les lèvres de l'homme vinrent se planter dans son cou fragile, et elle poussa un léger râle de surprise, avant de dire « Alors ne le fais pas. » Elle était ce qu'il désirait. Une mère, une femme, une amie, une amante... Elle était ce qu'il voulait, car elle avait été faite pour cela. Mais si lui même s'interdisait de la toucher, alors elle ne pouvait le contraindre en se jetant sur lui, ou ne serait-ce qu'en l'incitant. Pas maintenant qu'ils étaient liés.

Mais pour la première fois, Viktorya reçu un baiser de Cocoon. Autre part que sur ses lèvres, et pourtant c'était aussi intense « Je... » Elle était faible, et lui aussi « Cocoon... » Elle sentit ses cheveux tirer en arrière, sans faire basculer sa tête. Le mastodonte avait attrapé ses crins noirs d'une main ferme, maintenant sa nuque. La voix de l'homme la fit tressaillir. Il n'avait jamais pris ce genre de timbre avec elle et elle commençait à exhiber des émotions qu'elle ne se connaissait pas. Bien que ça soit une impression de déjà vu, elle perdait trop pied pour comprendre ce qu'il se passait réellement. Sa main finit par essayer d'avoir une prise. Elle n'osa s'accrocher à lui, de peur de le blesser en serrant son bras nu de ses doigts aux ongles longs, mais Cocoon se porta volontaire. Il l'attrapa par la taille, et ses jambes se dérobèrent sous elle. Rouge, elle souffla doucement, la respiration coupée. Elle n'arrivait plus à parler, ni à exprimer ce qu'elle voulait vraiment.
L'Orisha sentit ses cheveux, sans plus l'embrasser. Il n'avait surtout pas coller ses lèvres aux siennes, et n'avait pas balader ses mains. Ce n'était qu'un égarement « Je suis désolé. Ca ne se reproduira plus. » Elle ne répondit pas, et lui huma l'odeur féminine, florale, qui émanait de sa peau ivoire et ses cheveux noirs. Se calmant peu à peu, elle posa à son tour sa tête contre le torse ou l'épaule du titan, respirant un bon coup « Ca... Ca va... Quel... Etait ton rêve Cocoon ? » Elle détourna la conversation, désireuse de fuir cette étreinte qui aurait pu mal tourner. Elle savait qu'ils étaient proches, et elle n'avait jamais supposé qu'il y avait plus car, dans ses souvenirs, elle ne connaissait pas le « plus ». C'était une relation qu'elle jugeait « normale ». Mais l'Orisha savait qu'ils étaient un peu trop proches « Allons nous coucher... Si tu veux retourner dans ta chambre, je comprendrai. », « Non, non... Ne t'inquiète pas. Ca va, retournons au lit alors, j'ai froid ici Cocoon. » Et c'était vrai. Sa peau était complètement gelée. L'Orisha se redressa de toute sa stature, géant parmi les Hommes, et l'emporta avec lui pour passer la porte fenêtre qu'il referma derrière lui. Alors ils se couchèrent.

L'Orine claqua des dents, le drap ne lui suffisant pas pour passer la nuit. Cocoon l'attrapa, la collant contre lui « Tu auras bien plus vite chaud comme ça. », « Merci. Alors, ce rêve ? » Il haussa les épaules « Je sais pas. J'étais au milieu de... Je ne sais où. C'était enneigé, et j'étais en face d'une fille. Une petite fille, plus grande qu'Alicia et... Ah mais, tu n'as pas connu Alicia. Hum... La fille dans mon rêve devait avoir une dizaine d'années, tout au plus. Peut être douze. Bref, elle était en face de moi, dans une robe noire, et elle a prononcé mon nom. Mais ça sonnait comme un appel. Et cette fille j'en avais rêvé une autre fois, il y a bien longtemps, mais je ne me souviens plus... », « Tu ne sais pas qui elle est je suppose ? », « Non. Ni si je dois aller la chercher. », « Ton rêve était un signe. Je suis persuadée que tu as quelque chose à voir dans cette histoire. » Il réfléchit encore et fini par dire « Je sais juste qu'elle s'appelle... Morgana. », « Morgana ? » Elle eu un mouvement de recul « La fille de l'orphelinat du Sanctuaire ? » Cocoon la regarda « Quoi du Sanctuaire ? De quoi tu me parles ? », « A l'Orphelinat où tu es allé cherché Hasnna il y a un moment, il y avait plusieurs enfants, tu te rappelle ? Hé bien l'une d'elle se nommait Morgana. Elle a été adoptée par un couple. » L'Orisha la regarda, s'asseyant dans le lit « Comment sait-tu ça... ? », « Ta fille est... Très bavarde. » Elle ricana, une main gracieuse devant la bouche.

Cocoon rajusta les épaisseurs de fourrures qui entouraient son corps. Il avait parcouru le continent dévasté, l'Océan, pour arriver au continent naturel, celui ou il y avait sa montagne qu'il aimait tan. Mais il n'allait pas s'arrêter dans celle ci, non. Il continuerai de voler bien plus loin. Vers le territoire vampire, le Fjörd élaboré par Yulenka. Cette région était faite pour les siens, les vampires qu'elle protégeait, mais elle lui avait certifié qu'elle était accessible à tous.
Pour en arrivé là, il dû utiliser un subterfuge. Une boussole. Un objet magique d'une simplicité affolante, lui indiquant le Fjörd, sans jamais bouger de cap. Et il s'y rendit. Il y fut en une journée, aussi rapide vola-t-il.
Cependant, ses ailes n'acceptaient toujours pas les tempêtes de neige. Elles étaient énormes, d'une certaine envergure, et se pouvaient se briser aussi vite. Autant ne pas prendre de risques. Alors il grimpa. Il commença à arpenter une des montagnes qui constituait la chaine de l'Edelweiss, du Fjörd. Le Col Blizzard. Il portait bien son nom. Personne n'y vivait, et personne ne devait avoir envie d'y vivre de toute manière. Il ne croisa pas âme qui vive. Même les vampires n'avaient aucune raison d'aller là haut dans la tempête, le froid, et la folie.

Cocoon repensa à Morgana. Dès que c'était dur, qu'il devait serrer les dent, il pensait à Morgana, à ce visage de poupée désespérée, qui l'appelait. Pourquoi lui ? Pourquoi encore lui ? Il ne savait pas mais il le faisait. Ses rêves ne le trompaient jamais, et de toute manière, il ne pouvait pas passer à côté. Ce n'était pas une faiblesse, de la pitié ou quoi, c'était seulement une question de bonne conscience. Qui était-elle ? D'où venait-elle ? Et comment le connaissait-elle ? L'Orphelinat était une chose, mais il ne lui avait jamais parlé. Seule Hasnna avait été a sa rencontre, et il n'avait eu d'yeux que pour elle. Il était heureux avec sa fille, alors pourquoi une autre aurait-elle fait appel à lui ?
Une pierre se déroba sous son pied, dans sans avoir eu le temps de crier, il chuta. Se rattrapant à la paroi, sur la piste verglacée sur laquelle il était, il du se servir de piolet manufacturés pour se rattraper. L'outils indispensable s'il voulait arriver là-haut.
Il espérait de tout son soul qu'elle avait de quoi lui expliquer la situation. Ce qui l'inquiétait le plus était si elle, elle n'était pas là-haut malgré les indications de la boussole et, pire, si elle le rejetait, sans rien lui expliquer. Peut être ne le voulait-elle pas... Peut être ne l'avait-elle jamais appelé, et son rêve était-il erroné ? Non...
Cocoon continua à monter. Plusieurs fois il manqua de chuter, il manqua de tomber dans le ravin. Plusieurs fois il eu l'angoisse de rencontrer un animal sauvage qui le propulserait en contre bas. C'était abrupt et rempli de stalagmites. S'il s'y jetait trop fort, il s'empalait. Il essaya quelque fois d'utiliser la téléportation, mais ca lui coutait énormément d'énergie, et il voulait en garder assez si il devait rentrer à Mégido.

Puis enfin, le sommet se fin voir. Il atteignit l'endroit, tout en haut de la montagne, maitre du monde, au dessus des nuages. Malgré le vent, il n'y avait pas de tempête, des pleurs se fit entendre. Pénétrant dans une grotte, il vit une petite fille assise sur le sol, la peau presque violette, surement blindée d'engelures, recroquevillée sur elle-même. Ses cheveux noirs n'arrivaient pas à cacher ses épaules, et sa robe noire était empreinte de gel. Un souffle dur et court sortit de la bouche du titan, emmitouflé, et la petite fille releva la tête.
Morgana.
Il se laissa tombé sur ses genoux, la prenant contre lui immédiatement. Il ne se résolu pas à garder ses distances, à la laisser loin en lui parlant d'une voix monotone. Non. Le soulagement était audible « Je t'ai enfin trouvé, Morgana. » Il chuchota cela, plus soulagé que jamais, heureux de voir qu'enfin il était arrivé au bout de ses peines et que la petite pleurait dans ses bras. Il caressa sa tête avant de se décaler. Elle ne voulait pas le lâcher. Ouvrant son manteau et ses épaisseurs de fourrure, il l'engloutit à l'intérieur en se relevant. Il entendit les os de la poupée craquer. Elle commençait à geler entièrement ? Vraiment ?
Refermant ses tissus, elle grelota contre lui « Co... Cocoon... Cocoon... Cocoon, Cocoon... », « Je suis là. » Il la portait à l'intérieur de ses vêtements, et elle se réchauffait petit à petit. Seule sa tête dépassait, se posant sur sa grande épaule. De ses jambes, elle essayait de faire le tour de la taille du titan, mais elles étaient trop courtes.
Sa voix tremblait, et elle était cassée. Elle n'arrêtait pas de répéter son nom, encore et encore « Cocoon... Cocoon... Ne me tue pas, reste avec moi... », « On va rentrer Morgana. On va rentrer chez moi ma poupée d'accord ? » Il caressa sans cesse ses cheveux, la tenant contre lui. La téléportation serait un don bien précieux. Une seconde après, il se retrouva dans la chambre du Palais, épuisé « Vik... Aah... Viktorya ! VIKTORYA ! » L'Orine entra en trombe dans la chambre. Derrière elle, Hasnna courrait aussi « Fais moi couler un bain brûlant. », « Tu... Tu l'as trouvé ! », « Vik' ! Le bain ! » Elle s'activa plus que jamais, se jetant dans la salle d'eau.

Cocoon pencha sa tête en arrière. Les bras accoudés sur le rebord du bain, il soupira. Sentant le corps vierge de la petite fille glisser sur le sien à cause de l'eau, il passa une main autour de sa taille, pour le remonter. Morgana ne bougeait pas, figée « Comment te sens-tu ? » Il releva la tête et la regarda. Il avait eu la décence de garder son sous-vêtement, sachant que les Alfars était un peuple raffiné et peu tactile. Pourtant, il passait outre ça, bien au contraire, c'était vital qu'il soit dans le bassin avec elle, pour réchauffer de lui-même la température de l'eau de sa chaleur à lui. Et elle contre lui, se réchaufferait bien plus vite. Passant sa main dans ses cheveux elle finit par dire « Vous allez me faire comme ce que vous avez fait à ma mère ? », « Hein ? » Il haussa les sourcils « Qui était ta mère ? », « Svana Araushnee. » Elle le regarda à son tour et il dit immédiatement, d'une voix pourtant peu alarmée « M.erde. » A son tour elle afficha une mine surprise, devant le visage du géant « Qu'est ce qu'il y a ? », « Rien. Je ne devine que trop bien qui est ton père. Je suppose que tu vas vouloir le rejoindre ? », « Non. Je n'étais pas censé revenir. Je ne veux plus revoir ma... 'Famille' », « Comment ça ? Revenir où ? », « Ici. Dans le monde des vivants. » Cocoon secoua la tête « Attend... » La petite bailla, mettant la main devant la bouche. Elle se redressa complètement, à cheval du géant. Cocoon avait une relation particulière avec la nudité. Etant très libéré, il n'était pas pudique, et n'était pas gêné de voir les autres dans leur plus simple appareil. Les seul... Les seulEs qui craignaient quoi que ce soit étaient donc les femmes, qui de leurs courbes pouvaient le séduire. Mais avec les enfants il était dans une logique paternelle, de père protecteur. Comme tout homme devrait l'être. Comme tout homme normalement constitué, devrait l'être. Morgana n'y échappait pas. C'était une petite fille, celle qu'il avait récupéré, alors les barrières de ce côté là n'étaient pas imposées, si elle-même n'en mettait pas.
Cocoon attrapa alors la brune et se leva dans le grand bassin. Le niveau de l'eau descendit, et il sortit de là, enveloppant l'enfant dans une serviette douce « Qui es-tu, d'où viens-tu, raconte moi toute ton histoire. », « Ma mère ne vous a rien dit ? », « Non, elle ne m'a pas parlé de toi, et pas de 'vous' entre nous. » La portant dans ses bras, il la laissa dans la chambre avant de se changer à son tour « Qu'avais-tu peur que je te fasse tout à l'heure... ? » La petite s'assit sur le lit « Promets moi de me garder avec toi. », « Je te le promets. Et je te promets qu'à un moment aussi tu voudras revoir Jun. », « Peu importe Jun. Promets le moi toi. » Elle le regarda de manière insistante, la mine boudeuse, et il dit en soupirant « D'accord, d'accord... Je te le promet. » Se laissant tomber sur le lit, attendant que sa robe soit prête, elle dit « Je m'appelle Morgana Araushnee Taiji, mais j'ai été adoptée. Je ne me souviens plus de mon vrai nom de famille, seulement de mon prénom. Svana et Jun m'ont récupéré à l'Orphelinat du Sanctuaire, après le passage des morts-vivants. J'ai été élevée par ma mère. Mon père dans un premier temps, à l'Echiquier, puis il est partit oubliant mon existence. Ma mère à l'époque, se faisait appeler Masha, et elle était connue pour avoir beaucoup d'amants. Des hommes venaient en permanence chez nous, des inconnus... Elle disait que c'était des informateurs, pour qu'elle puisse acquérir plus de pouvoir, de puissance. Sa soeur dirigeait la race des Alfars, et elle devait la déloger de là. Ma mère s'est faite torturée par elle je crois. Puis elle réalisa que, pour monter sur le trône, elle devait me tuer, et descendre toute sa famille. Jun étant loin et surtout intouchable pour une femme faible comme elle, je fus la première à être assassinée. » Elle laissa un silence lourd planer, alors que Cocoon vint s'asseoir à côté d'elle, un kimono en main « Et puis il y a eu ce chaos là. Sympan, le changement... Vie et Mort... Les esprits... Je pensais repartir, comme tout esprit, comprendre que ma peine était éphémère mais non. Je me suis retrouvée bloqué là-haut, au Col du Fjörd, sans personne et avec pour seule distraction, les souvenirs de ma mère. », « Svana est en toi... ? », « Elle non. J'ai seulement hérité de sa mémoire, et de tout ce qu'elle a vécu. Le court du cycle a été détruit pendant un moment, et le suicide de ma mère n'a fait que me rendre vivante. » Dans sa petite tête, ce n'était pas dur. Elle avait tous les souvenirs de sa propre mère, alors voir les relater n'était pas un problème pour elle. La petite regarda Cocoon. Elle aimait ses yeux. Elle commençait à aimer Cocoon, et c'était une bonne chose, car ça allait être lui qui allait dorénavant s'occuper d'elle.

« Tu veux rester ici ? » Morgana regarda le géant assit à côté d'elle « Ma mère trouvait en toi un havre de paix, mieux que son propre palais. Lorsque je t'ai vu, j'ai ressenti la même chose. J'aimerai... », « Quel âge as-tu ? », « Dix ans. », « Si tu veux rester ici, tu seras ma fille. Tu seras identique à Hasnna, comme si je vous avais conçu toutes les deux. Tu partageras ma vie, et je m'occuperai de ton éducation. Si tu es prête à accepter cela, alors tu pourras m'attribuer le titre de père. » De ses yeux noisettes, elle le regarda, admirant sa peau, son visage. Elle regarda ses propres mains, avant de relever ses yeux « Ma... Mère a perdu ce titre depuis l'instant où elle a pensé m'assassiner. J'assimile Jun à Svana, comme je me considère comme orpheline. » Elle serra la serviette autour d'elle « Je t'ai attendu dans le froid et sous la neige, comment pourrai-je ne pas te considérer comme davantage que mon sauveur, comme mon père ? » Cocoon se pencha vers elle, la serrant contre lui « Bienvenue dans la famille Morgana... » La brune passa ses bras autour de son cou, posant sa tête contre son épaule, et caressa son bras, glissant doucement ses doigts. Elle avait tous les souvenirs, et tous les ressentis de sa mère « J'ai... L'impression de te connaitre. A... A cause d'elle... », « Oublie ça Morgana. Il faut que tu apprennes a me connaitre depuis tes yeux à toi. Ce qu'il s'est passé entre ta mère et moi était une erreur, j'ai participé à son trépas... Ecoute, je préfèrerai que ces souvenirs ne soient pas ta réalité. » Il se décala en soupirant « Comment ? Comment faire ? J'ai toute sa vie dans la tête. Je ne sais juste pas ce qu'il s'est... Passé. Qui a cassé le divan ? » Cocoon fit les gros yeux « Tu... C'est pas vrai ! », « Je n'ai pas ce genre de souvenirs. Certains sont partiels, et j'ai du floue. Je sais seulement que vous parliez, et puis ensuite vous étiez à terre, avec le divan brisé en deux. » Cocoon souffla en jetant sa tête en arrière « Merci... Bon sang... » Il redressa la tête « Mais... J'ai tous les sentiments de ma mère. J'ai l'impression de te connaitre à travers elle certes, mais ce n'est pas anodin. Tu savais qu'elle adorait caresser ta peau ? Et quand je t'ai vu, j'en ai aussi eu très envie. Elle est toujours chaude, et elle est dorée, elle est belle, on dirait que tu brille même dans la nuit. Contrairement à moi. Je suis transparente Cocoon... Je ne peux pas m'empêcher de ne voir que tes qualités, et d'admirer l'homme que tu es. » Cocoon la regarda « Tu es sur que t'as vraiment dix ans... ? » Il fronçait les sourcils « Nous, les Alfars, grandissons plus vite que notre corps. Et ma mère ne m'aide pas à garder mon innocence. Avant je pouvais changer d'apparence... Pour réellement faire mon âge. » L'Orisha resta silencieux avant de finir par dire « Je veux juste que tu sois ma petite fille, Morgana. Et que tu grandisses à ma façon... » Elle sourit « Je le serai. Je te promet que je le serai... »

Elle retourna contre lui, touchant de ses doigts la naissance de sa cicatrice, juste sous ses yeux « Tu as mal ? », « Non. » Il décala la brune de contre lui « Ecoute Morgana, vu que tu fais partie de la maison, ici les filles sont en kimono. Ce sera ton habit lorsque tu seras au Palais. Tu seras libre d'acheter les robes que tu veux pour sortir. D'accord ? Lève-toi. » Il se mit debout et elle le suivit. La serviette tomba au sol et elle le regarda. Elle avait dix ans, Cocoon le voyait. Il la voyait comme un père regarderait sa fille, et il savait qu'il n'hésiterait pas à lui faire un lavage de cerveau si il se rendait compte qu'elle était trop hantée par les souvenirs de sa mère. Il maudissait Svana juste pour ça... Même après sa mort, elle hantait certains esprits... « Ecarte les bras, chérie. » Elle obéit, sans cesser de le regarder sous ses boucles ébènes, et il la vêtit du kimono. Il était noir et rose, parsemé de broderie d'or.
Après avoir attaché la dernière pièce il dit « Tu es à l'aise ? » Elle hocha la tête, et resta muette. Attrapant sa tête, au niveau des mâchoires, entre ses deux mains, il ferma les yeux et embrassa sa joue « Tu es magnifique ma poupée... » Elle n'hésita pas à le toucher. Elle posa ses mains sur ses bras musclés, et se régala de leur chaleur « Je vais te montrer ta chambre. » Il se redressa « Viktorya ?! »

Quelques secondes après, l'Orine entra.

La nuit tombait sur le Palais. Cocoon était dans les jardins avec Viktorya. Elle prit une rose entre ses doigts, de l'arche que le rosier formait au dessus d'elle, et la sentit avec grâce « Comment va-t-elle ? », « Elle ? Bien. Moi... » Elle délaissa délicatement la fleur « Qui a-t-il mon roi... ? », « Elle est... La fille de Jun et Svana. Et lorsque celle ci est morte, Morgana à eu la chance de voir ses souvenirs migrer en elle à cause du chaos passé. » L'Orine regarda la petite fille jouer avec Hasnna « Elle a dix ans Viktorya. A dix ans, jamais je n'aurai aimé voir tout ce que j'ai vu, et entendre tout ce que j'ai entendu. J'ai grandi trop vite. Morgana aussi. Elle... M.erde. Elle m'a parlé tout à l'heure... Tu n'avais qu'à fermer les yeux, et tu pensais que c'était une dame qui te parlait. Elle m'a dit des choses... », « Cocoon ! Calme toi... Viens... Marchons un peu. Elle t'a fait du mal ? » Il suivit son Orine « Bien sur que non Vik'... Ahah... Non, ce qu'elle m'a dit était... Troublant. Je pense que c'était Svana qui parlait, et non elle. Elle parlait de ma peau, elle me trouve beau et rassurant, elle me considère comme un père tout puissant c'est... Non, c'est trop bizarre Vik'... », « Tu dois la laisser faire. Les souvenirs qu'elle a reçu, elle saura les gérer seule, elle n'a pas le choix. Ne lui en parle pas, et ne lui fais pas de reproche là-dessus. », « La laisser ? Je ne comptais pas spécialement la restreindre. Elle dit que non, mais je suis persuadé qu'elle ira rapidement rejoindre son père. », « Je doute qu'elle soit si mauvaise. », « Non, je parlais de le retrouver. Je pense qu'elle va vite vouloir le retrouver. Sa mère s'est suicidé, l'autre il a mit en cloque une Orine qui s'est faite berner a son propre mariage... Personne peut être pire. Ce dont je parle c'est que c'est sa seule famille. », « Respecte Lily-Lune, Cocoon. Si quelque chose comme ça te serait arrivé tu... », « Tu veux vraiment qu'on en parle ? J'ai mille façon de te démontrer que jamais cela n'aurait pu se passer. D'accord ? C'est pas le sujet. On parle de Morgana là. » L'Orisha se posa sur un banc en marbre blanc « Soit il va lui manquer une mère à un moment, soit elle va partir retrouver Jun. Elle a tous les sentiments de Svana. », « Svana aimait son mari ? », « Je sais pas. Je pense... Je pense qu'elle était juste en manque d'affection. », « Si c'est le cas, alors attends toi à ce que Morgana le soit aussi. Elle sera indéniablement influencée. Tu ne peux pas vivre correctement avec la vie de quelqu'un d'autre. Surtout pas à l'âge de dix ans. », « PAPAAAAAA ! », « P.utain Hasnna. J'ARRIVE ! »

Cocoon bondit de sur le banc et arriva dans la cours en petite foulée. Morgana était penchée au dessus de la blonde, alors que celle-ci était au sol « Que s'est-il passé ? », « Elle crie souvent comme ça ? », « Non. Que s'est-il passé alors ? » La brune regarda Cocoon « Je ne sais pas. On était allongé à terre, et elle s'est mise à hurler. J'ai cru qu'elle avait avalé un insecte. » Cocoon la porta dans ses bras. Elle ne pleurait pas, mais elle avait l'air triste. Dès qu'elle fut contre lui, sur son épaule, elle serra son débardeur avec poigne, et logea sa tête dans son cou « Hasnna est aveugle... », « Je sais, je décrivais la forme des nuages pour elle. Je suis désolée, je ne pensais pas faire mal. » Il prit Morgana contre lui, caressant ses cheveux « C'est bon, c'est rien, ce n'est la faute de personne ma jolie... » Il regarda Viktorya « Hasnna, tu vas aller avec Viktorya, je... », « Papa. Papa non. Papa avec moi. Reste avec moi papa... » Elle se mit à trembler. Morgana écarquilla les yeux « Non... Non, non, non ! » Tournant les talons, elle se mit à courir, horrifiée, pour entrer dans le palais « Morgana ! MORGANA ! »

Dès qu'elle fut à l'intérieur, Hasnna se détendit et soupira. Elle allait mieux. Elle leva la tête « Papa ? » La petite toucha son visage, et il embrassa ses petites mains « Je suis là ma Reine, que t'est-il arrivé ? », « J'étais triste. J'étais triste à cause de la dame en noir. », « Quelle dame ? Morgana ? Morgana t'a rendu triste ? », « Non ! Morgana est gentille avec Hassnnaaa ! La dame en noir est méchante ! Elle me fait peur ! » Il jeta un coup d'oeil à Viktorya qui haussa les épaules, incapable d'en savoir plus « Elle est partie quand tu es arrivé. », « Tu vas rester avec Viktorya, ma Reine. Morgana est partie en courant je vais aller la chercher, je ne veux pas qu'elle aille en ville seule. » La petite se laissa transférer d'une paire de bras à l'autre. S'adressant à l'orine il dit « Je pense que Morgana a développé un pouvoir de sa mère. Il y a quelque chose qui cloche, je vais aller la chercher. Attention à Hasnna qu'elle se tienne loin de Morgana. »

Cocoon sortit des jardins, passant dans le palais en appelant la petite fille.

« Morgana ?! Morgana ?! Kaithleen, où est-elle ? » Cocoon arriva vers la guide qui était encore dans le hall, s'apprêtant à partir « Je l'ai vu sortir... » Elle ne finit même pas qu'il était déjà dehors. Appelant Déon, il lui demanda de contacter Azrëel, pour informer l'intégralité de la milice. De même, il demanda à certains habitants et travailleurs passant devant le Palais. En moins d'une heure se fut une population entière -ou presque- qui se mobilisa. Tout le monde cherchait Morgana.
Cocoon parcourait les rues, avant de tomber sur un type qui lui dit « Elle est dans le quartier modeste, quelqu'un l'a aperçut ! » Il fonça alors là-bas. Des gens essayèrent de l'aider de la même manière que les autres, tentèrent de faire en sorte de le mettre sur une voie et, au final, il focalisa sur une demeure un peu reculée. Ouvrant la porte avec fracas, il ne vit que très peu de bougies allumées. La nuit était dorénavant complètement tombée, et c'est avec un certain effroie qu'il distingua malgré tout la silhouette de l'enfant, à deux doigts de se trancher les veines. Se jetant sur elle avec une rapidité infinie, il lui ôta la lame des mains pour la retourner vers lui « Morgana p.utain, tu sais combien de temps ça fait que je te cherche ? J'ai mobilisé la moitié de la ville pour tes beaux yeux, et toi tu pensais à quoi exactement ? On rentre, t'as intérêt de t'expliquer rapidement. » Cocoon était furieux. Il attrapa la main de la fille, et l'emmena de force avec lui. Elle suivit, tête baissée, terrorisée par la sentence qui l'attendait.

Remerciant les gens qu'il croisait de l'avoir aidé, l'Alfar resta muette. Une fois dans sa chambre, et dès qu'il ferma la porte il s'assit dans un fauteuil et dit « Je pense que tu as pas mal de choses à me dire. Je peux te sonder l'esprit si je le veux, alors ne me raconte pas de mensonges. » Sans son kimono noir, la petite resta muette, tête baissée, un long moment avant de relever les yeux vers lui. Il ne cillait pas et la regardait d'un oeil sévère. C'était vrai qu'il avait là une belle paire d'yeux. Morgana les regarda, avant de détourner la tête « J'ai été maudite par ma mère. » Il ne répondit pas « Elle savait que j'allais revenir. Elle savait tout. En me donnant ses souvenirs... Elle m'a maudite. Ni toi, ni l'Orine n'a pu le sentir, mais avec des êtres de la même puissance que moi, ou plus faible, j'ai une influence sur leur état d'âme. Et comme ma mère s'est suicidé, je les pousse au suicide. » Cocoon se frotta la joue avant de dire calmement de sa voix rauque « Comment éradiquer ça ? », « En me tuant. », « Hors de question. Je vais te soigner. », « Tu n'y arriveras pas. Je dois aller voir un sorcier, ou un maitre des morts. Svana a disparut, je ne peux même pas aller la voir. C'est terminé, je suis une malédiction. », « Certainement pas. Il est inconcevable que tu quittes ce palais, et que tu quitte ne serait-ce que ce monde. Je ne t'autoriserai pas de me laisser. », « Te laisser... ? Je ne te laisserai jamais Cocoon. », « Ah oui ? Et que faisais-tu dans cette maison ? », « Si Hasnna se blesse à cause de moi, je ne me pardonnerai jamais. », « Je gère Hasnna. Il faut que tu m'explique en quoi ça arrangeait ta mère de faire ça. », « A se venger. Je pense qu'elle en veut à Jun et elle veut juste... Se venger. Le faire souffrir en me touchant. Pour elle, il m'aime, et si je souffre par sa faute à elle, alors qu'elle est morte, il ne pourra finalement rien faire. » Cocoon frappa sur son accoudoir « Je rêve ! », « Je pense que je ne pourrai pas dormir avec Hasnna. », « Essayons. Si ça ne va pas, j'aviserai. Le Palais n'a pas fini d'être restauré, on manque de chambres. Et je ne veux pas te mettre dans l'aile Est avec la sirène. »

Morgana s'assit sur le sofa, génée de poser des problèmes. Cocoon réfléchit avant de voir Viktorya entrer « Excusez moi... Morgana, j'ai préparé ton lit, et Hasnna dort déjà, il faudra que tu fasse attention lorsque tu entres dans la chambre, pour ne pas lui faire peur. », « On essaye. Va dormir. Viktorya, défais lui le kimono. » Elles partirent toutes les deux « Je vais avoir besoin de Jun... Tsss... »

La mi-nuit était passée. Des gémissements se firent entendre « Cocoon. Cocoon ! » L'orisha se réveilla « Quoi... ? Hein ? Ah... C est toi... Qu'est ce qu'il y a ? » il se tourna vers Viktorya « Hasnna pleure... Viens avec moi... » Il se frotta le visage « C'est pas vrai... » Se levant, il enfila un sous-vêtement avant de bouger de la chambre avec Viktorya.
Dès qu'ils sortirent, Hasnna se mit a pleurer en hurlant. Se dépêchant d'aller dans la chambre d'en face, ils ouvrirent la porte rapidement. L'orine éclaira la pièce d'un sort, et Cocoon vit Morgana dans son lit, roulée en boule contre la tête de lit, le regard horrifié vers le couple, alors qu'Hasnna pleurait. Cocoon la prit immédiatement dans ses bras, alors que la femme s'approcha de l'Alfar. Dès que son père posa ses mains sur elle, la petite princesse s'arrêta immédiatement de pleurer « Je suis désolée. Je suis tellement désolée... Désolé... » Elle se mit à pleurer, la tête dans les genoux « Pardon... Je vous demande pardon... »
L'Orine la prit dans ses bras, alors que Cocoon rassurait Hasnna « Morgana. » Il laissa planer un petit silence « Tu vas dormir avec moi. » Se tournant il la regarda. Elle leva les yeux vers lui, les larmes continuant de couler alors qu'elle s'était figée « Tu ne peux pas dormir avec la petite, et je ne veux pas que tu dormes dans la chambre de Viktorya. Vik' retournera dans sa chambre, et tu dormiras avec moi. », « Je... Je vais partir... », « Il est tard, ce n'est pas le moment d'en parler, mais il est hors de question que tu quittes ce foyer. Morgana ! Je suis allé te chercher en haut de ce put*i* de col, tu sais pourquoi ? Car je t'ai vu dans un de mes rêves. Je me suis mis une nuit a me décider d'aller te trouver, alors non, après tout le mal que je me suis donné, tu ne vas ni mettre fin à tes jours, ni même partir je ne sais où, c'est bien clair ? » Elle acquiesça, alors qu'Hasnna s'était endormie. Il posa la petite dans son lit et dit aux deux femmes de sortir de là.

Viktorya alla dans sa chambre, et Cocoon porta Morgana jusqu'à la sienne, pour la déposer dans son lit « Désolé, ça sent Viktorya, les draps seront changés demain. », « C'est bon... Vraiment... » l'orishala se ficha sous le drap, se mettant sur le ventre « Essaye de dormir va... » La petite se tint la tête, martelé par des bribes de souvenir qui revinrent. Elle connaissait ce lit déjà « Ca va ? », « Oui... Oui... La malédiction me donne mal à la tête... » Il ne répondit pas, et ferma les yeux, alors que Morgana s'allongea. Elle était génée, mais se rassura très rapidement comme si elle avait toujours eu l'habitude de venir ici, dans ce lit là. Tournant la tête vers Cocoon, elle le vit s'endormir, respirant plus doucement, et plus sourdement, indiquant le sommeil déjà lourd. Se rapprochant de lui, elle souleva son bras, se mettant dessous, reposant sur sa taille. Elle se colla alors à son épaule et au reste de son corps, captant sa chaleur. Elle ne le blessait pas et ne lui faisait pas mal. Elle était heureuse. Heureuse de voir qu'avec elle, il allait bien...