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 Mise à l'épreuve des Archimages [Edwina - Niveau VI]

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Ven 23 Aoû 2013, 14:08


Mise à l'épreuve des Archimages [Edwina - Niveau VI] 225072Conseil

La pièce était circulaire, un dôme qui se voulait imposant. La lumière était réellement présente, disséminée, non seulement par l’immense vitrail qui couvrait le toit et donnait à la coupole de la pièce une allure sainte, mais aussi par les larges ouvertures présentes entres les colonnades. Celles-ci donnaient sur un jardin luxuriant entourant le lieu où se réunissait le Grand Conseil des Archimages. Il y avait douze sièges qui couraient tout autour de la pièce pour former l’assemblée que constituaient les douze piliers de la rage des magiciens. Il était rare qu’ils en viennent à se réunir tous ensemble. Et pourtant aujourd’hui ils étaient tous présent. Eliassen, Yavinor, Sirigon, Darin, Ashiril, Vallen, Eorane, Kirak, Virial, Iten, Nylmord et Arkas. Tous étaient là, installés dans leurs sièges. Actuellement le Conseil était constitué de huit hommes et quatre femmes. Il était courant de noter cette ferveur que dégageaient les lieux et plus encore de par leurs présences il régnait au cœur de la pièce une ambiance cérémonieuse. Ce fut Virial qui prit la parole. Une belle femme, au visage gracieux qui demeurait strié de rides. Même les Archimages demeuraient lié au temps. Bien entendu personne ne pouvait réellement définir leur âge. Il ne fallait surtout pas faire l’erreur de juger un Archimage sur son apparence. Vous, Edwina Nilsson, venez vous présenter au Conseil des Archimages de votre propre volonté afin de prétendre au trône. Il me paraît important de vous soulignez que ce genre de demandes est très spéciale. Sa voix était cristalline et douce, elle demeurait neutre et sans aucunes inflexions. Ce fut au tour de Yavinor de prendre la parole, homme à la large stature et à la longue barbe blanche dont la voix était grave, digne d’un véritable ténor. Edwina Nilsson, je ne puis nier votre puissance. Cependant je vois dans votre cœur des  ténèbres, ne serais-ce pas là le déséquilibre qui vous affecte et qui pourrait non seulement porter préjudice à notre Conseil mais aussi à notre race. Vous ne devez pas oublier que nous sommes les Gardiens du Savoir. Lorsqu’il eut finit, plusieurs voix s’élevèrent dans la pièce. Résonnant dans des affres de discordes. Laissez là tentez les épreuves. Nous devons préserver nos savoirs. Qu’elle se confronte aux épreuves. Le brouhaha prit une allure étrange. Finalement Virial, haussa le ton et coupa court à toutes paroles. Il suffit ! Edwina Nilsson, vous devez vous confronter aux épreuves pour déterminer que votre cœur est pur et que vous êtes aptes à protéger nos reliques ainsi que notre race toute entière. Grand Chamberlan, veuillez notifier ce fait. Son regard était porté sur un vieil homme installé derrière un bureau qui paraissait trop grand pour sa stature rabougri. Son visage semblait avoir été dévoré par le temps, il avait de fine lunette sur le nez  et semblait à moitié endormi. A la citation de son titre il se reprit. Et attrapant une plume se mit à écrire sur du parchemin. Il se mit à marmonner quelque chose et donnant de la portance à sa voix il réussit à se faire entendre. Sa voix était celle d’un vieillard, qui avait vécu trop longtemps, faible et éraillée. Edwina Nilsson se verra confrontée aux épreuves du Conseil des Archimages et -…Il c’était endormi. Un léger ronflement prit le pas sur sa voix et Virial fit la moue. Grand Chamberlan ! Par la barbe de Sympan ! Grand Chamberlan ! Le vieil homme se reprit et semblait ne pas avoir conscience qu’il c’était endormit. Se verra accorder le trône en cas de réussite réelle et majeur au sein des épreuves. Cessant tout mouvement, il semblait déjà essoufflé. L’Archimage Virial scruta la magicienne qui était au cœur de la pièce. Cela vous convient-il, Edwina Nilsson ?
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Sam 31 Aoû 2013, 20:59

« Non mais regarde les, tous de vieux mages rabougris sans aucune puissance, trahis par le temps, incapables de se tenir... Ça fait pitié à voir. Pauvre petite. Au lieu de prendre le trône des sorciers et de te trouver aux côtés de mages noirs compétents, voilà que tu veux celui des magiciens pour hériter d'une bande de papis séniles. Sérieusement, tu peux encore partir, nous pouvons encore partir. ». Lana parlait, adossée à un coin du mur. Les archimages ne pouvaient ni la voir, ni l'entendre car elle n'était qu'une représentation de mon esprit malade. Elle était moi autant que j'étais elle, sauf que j'avais érigé un mur entre ma partie bénéfique et ma partie maléfique par peur que la deuxième dévore totalement la première. Pourtant, je devais reconnaître que, pour une fois, je trouvais que Lana n'avait pas tord. Le grand conseil ne me paraissait pas si grand que cela à présent que ses membres se trouvaient devant moi. Ils étaient tous plus ou moins âgés et pas du tout disciplinés, parlant en même temps dans un brouhaha qui faisait pitié à voir. Lana sembla satisfaite de mes pensées, souriant d'un air qui montrait son accord. « Pars Edwina. De toute façon, tu es totalement inapte à subir les épreuves. Tu ne sais pas te servir de ta magie et, de ce fait, tu risques de te blesser et de faire rire ces vieux porcs. En plus, tu es en âge d'avoir un enfant et un chef de race ne se trouve pas comme ça. Tu as autre chose à faire que de subir leur test. ». Dans le clan Syrkell, les femmes ne se servaient des hommes que pour procréer. Maître To me l'avait déjà signalé et me poussait vers la consommation de l'acte charnel. J'étais vierge et si je devais un jour faire l'amour, ce serait avec Iro. C'est ce que j'avais décidé au grand damne du chat qui ne comprenait pas cet attachement que je portais à un homme sans réelle puissance. Mais, à présent qu'Iro avait disparu, je me demandais ce que serai mon avenir et si, je ne devrais pas, comme les femmes de mon clan, procréer. Lana savait le tiraillement de mon esprit à ce sujet et c'est pour ça qu'elle en parlait souvent. Seulement, je voulais me débarrasser d'elle, devenir si puissante que je serai certaine qu'elle ne pourrait me dévorer. « N'oublie pas que si tu deviens puissante, je le deviens également. ». Ma magie était maléfique et la seule raison pour laquelle je ne pouvais l'utiliser était mon esprit bénéfique. Cependant, chaque fois que j'avais peur, chaque fois que ma vie était en danger, ma magie alors s'activait, créant des dégâts sans précédent. Ainsi, quelques jours plus tôt, j'avais littéralement transformé un sorcier en robe. Pas une robe faite de tissu, non, une robe de chair et de sang. J'étais à la limite, à la limite entre le bien et le mal et je ne restais magicienne que parce que mon esprit était bon, du moins, la plus grande partie de celui-ci. Lana était l'autre partie, la partie sombre qui m'effrayait. Au fond, j'étais faite pour être sorcière et je l'aurai été si l'ancien Mârid, mon père, ne m'avait pas jeté d'un navire alors que je n'étais âgée que de quelques mois. J'avais été recueillis par des ondins, vivant sous l'eau comme tel grâce à ma magie. Mon éducation avait été tournée vers le bien et c'était pour cette raison, qu'encore aujourd'hui, j'étais une magicienne. Je ne pouvais décemment, en l'honneur de mes parents adoptifs et de mes valeurs, laisser le mal s'emparer de moi. En devenant Ultimage, je ferai un pas vers mon but, celui de rester celle que j'étais.

« Euh... bien. Je veux bien subir les épreuves. ». J'étais ridicule, chose que Lana ne manqua pas de me faire remarquer. « Une future reine qui bégaye. Tu fais aussi pitié qu'eux. Remarque, ce n'est pas plus mal, vous êtes assortis comme ça. Les magiciens pourront continuer, encore quelques années, à passer pour des mongoles. ». J'essayais d'ignorer ses paroles mais c'était de plus en plus difficile. J'avais du mal à parler en public. Je n'avais rien des souverains que j'avais déjà vu et lorsque je me remémorai mon frère, Naram, je me disais que j'étais bien incompétente par rapport à lui. Je ne lui arrivais même pas à la cheville. Je n'avais même aucune qualité notable, je n'étais que moi, bourrée de défaut et ne sachant nullement utiliser ma magie... jamais, sauf lorsque je fabriquais des vêtements. C'était le seul cas où ma magie était bonne, où l'influence de Lana était nulle. « Arrête de te perdre dans tes pensées, ils vont croire que tu es autistes en plus de penser que tu ne pourras jamais réussir les épreuves. ». C'était aussi un gros défaut chez moi : je songeais plus que je ne parlais. Cela dit, je n'avais jamais été très intelligente, me préoccupant plus de faire mon petit bonhomme de chemin plutôt que de m'intéresser à la politique ou à l'économie. J'avais de réelles lacunes mais je pensais tout de même que je pourrai faire de grandes choses pour mon peuple. Le dragon Suris me faisait confiance, Ciel me soutenait et j'étais sûre que si Iro était encore en vie, alors il s'alignerait sur les deux autres. Je devais essayer, arrêter de penser que je ne valais rien.
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Ven 06 Sep 2013, 17:52


Il n’y eut pas de réponses de la part du Conseil. Tout se figea au contraire. En donnant son accord, le processus avait déjà commencé. Tout c’était arrêté, un silence pesant tomba sur Edwina. Un murmure fusa dans le silence. Bonne chance à toi Edwina Nilsson que le Grand Sympan te guide dans ta quête. Virial…Pourtant toutes les silhouettes devant elle étaient figées. Et peu à peu, la pénombre se mit à recouvrir l’édifice. Et prenant plus d’ampleur encore, Edwina se retrouva au cœur des Ténèbres. Une ombre épaisse. Plus rien n’était visible. Et une magie puissante était à l’œuvre. Le silence, l’absence totale de son. Et l’absence de lumière. Tout était devenu si vide. Cela dura de longues minutes. Des minutes qui devaient paraître une éternité. Soudainement, une voix, légère et murmurante fusa de nulle part et de partout à la fois. S’il vous plait…Une autre encore. Est-ce que nous allons être sauvés ? Nous sommes plus rien…S’il vous plait…C’était la Voix du Peuple, de tous les Magiciens, qui commençait à prendre forme au creux de ces épais ténèbres. Edwina avait à présent le pouvoir de sentir le désespoir, la résignation, la peur de son futur peuple. Et peu à peu, elle devait  sentir les Ténèbres prendre leur essor au creux de la population. Le Conseil avait tenté des choses, pourtant la situation paraissait désastreuse. Lynn absente, l’espoir avait perdu de sa flamme. Et chacun perdait peu à peu le sens d’être véritablement magicien ou magicienne. Le peuple semblait à la dérive. Le Grand Conseil n’était pas fait pour diriger il était fait pour aiguiller les monarques. Les deux choses étaient très différentes. Bientôt les murmures se firent plus insistants et plus nombreux. Edwina... Vous devez nous sauver…Tous… Les voix se mélangèrent devenant de plus en plus insistantes, et bientôt agressives. L’Ultimage ne devait pas seulement diriger, il devait porter l’espoir de son peuple, être la lumière qui préserverait le monde et garderait les secrets là où ils devaient être. Les murmures devinrent plus nombreux et bientôt se fut des voix fortes et enfin des cris. Et ces cris devinrent un seul et unique cri qui percuta la magicienne. Un hurlement déchirant. Recueil des plaintes, du désespoir, des souffrances de tout son peuple. C’était assourdissant, horrifiant. Des milliers de personnes hurlantes. Et le silence retomba abruptement. Cette nouvelle absence de bruit était surprenante. Semblant suspendre le temps. Enfin, une seule et unique voix retentit. Puissante et forte. Masculine. Que crois-tu faire Edwina Nilsson ? Tous pensent que tu nous emporteras dans la déchéance et la fin. Tous pensent que tu n’es pas la lumière qui doit nous guider. Nous sommes le Peuple et nous doutons de toi Edwina Nilsson. Alors dis-nous si tu as assez de volonté pour nous guider tous !
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Jeu 12 Sep 2013, 16:19


J'avais l'impression d'être mise à nue, comme si mon corps avait quitté ses vêtements pour se retrouver entièrement plonger dans l'obscurité. Je n'entendais plus la voix de Lana, je ne la voyais plus. Était-ce normal ? Oh oui, était-ce normal alors qu'elle faisait partie de moi ? Je fermai les yeux un instant, comme si cette action aurait pu détacher les ténèbres qui m'entouraient. Mais non, ils restaient là, me guettant, m'observant dans le noir le plus complet. Je me rappelais des archimages qui s'étaient figés, comme si la glace éternelle s'était emparée d'eux, comme si un maître du temps avait voulu stopper ce dernier. Je n'étais pas intelligente mais j'avais vécu, vécu des choses qui faisaient que j'avais une certaine connaissance des périodes les plus néfastes. Delix, Orion, j'avais vécu leur tragédie, me battant contre la perte de l'humanité. J'étais moi-même devenue une sans-âme, j'avais senti le poids du mal, j'avais senti cette volonté de dévorer mon prochain. Je connaissais le mal, plus que n'importe quel mage blanc car, au final, j'étais née pour que celui-ci s'empare de mon être, pour être la descendante d'une des plus puissantes familles maléfiques. Ce que j'ignorai, c'était que mon ancêtre avait formé la première des Taiji, qu'elle lui avait volé sa virginité et l'avait éduqué pour prendre la place qui était la sienne. Le mal parcourait mes veines et, pire encore, j'étais aussi la fille de l'ancien Mârid, celui qui avait fait taire tout un peuple de par sa simple volonté, de par son pouvoir immense. Ma magie incontrôlable était celle du mal mais mes intentions étaient bonnes. J'étais un paradoxe, un paradoxe hésitant, n'ayant aucune confiance en lui. Seulement, lorsque mes adversaires m'apeuraient ou me blessaient, ce n'était que leur dépouille que je voyais en ouvrant les yeux sur un spectacle sanglant, le spectacle que ma magie avait provoqué sans que je ne le veuille.

Les voix des magiciens se mirent à influer dans mon esprit, tous effrayés par l'avenir, tous désespérés. La disparition de Lynn avait créé des failles dans le cœur du peuple, des failles qui mettraient sans doute un certain temps à se réparer. Les sorciers étaient porteurs d'apocalypse et sans un souverain pour guider le peuple, alors celui-ci dépérissait. J'avais envie de dire à ces voix de se taire, de cesser de m'importuner, ces dernières devenant bien trop assourdissantes, provoquant chez moi un fort mal de tête. Seulement, je me rendis compte que ces voix et moi avions un point commun : nous doutions de l'avenir, nous ne savions où nous allions. Pourtant, Suris m'avait donné sa bénédiction. Si le dragon acceptait que je me présente, s'il me soutenait, c'est qu'il y avait, quelque part, en moi, cette part de lumière, ma propre magie et non simplement mon héritage funèbre. Je fermai les yeux lorsque les voix cessèrent, ne voyant, de toute façon, que les ténèbres obsédantes. J'écoutai cette voix, représentante du peuple. Devais-je lui mentir ? Lui dire que je pensais que tout irait bien ? Non, je n'étais pas une personne égocentrique, vantant des mérites qu'elle n'était pas sûre d'avoir. Le peuple cherchait des réponses, cherchait une personne vers qui se tourner mais un royaume ne se gouvernait pas seule. J'ouvris les yeux, regardant mon propre corps, seule lumière dans cette obscurité. Le mal ne pouvait exister sans le bien et lorsque les ténèbres entouraient un être, il fallait forcément une source de lumière. Moi. Je redressai alors la tête, répondant au peuple avec toute la conviction dont j'étais capable. Je ne croyais pas forcément en moi mais je croyais en l'espoir, en la vie, en la continuité. « Restez sans souverain rapprochera forcément le peuple des magiciens de sa fin. ». J'avais oublié cette tendance à bégayer, comme si j'étais certaine de ce que je disais. Peut-être que, au final, les ténèbres me rassuraient, me pousser à dire ce que je n'aurai pu être capable de dire en plein jour. « Je suis loin d'être parfaite mais je me suis battue pour l'humanité à plusieurs reprises, contre l'archange Delix, contre les sans-âmes d'Orion. ». En réalité, j'avais également combattu contre Jun mais cette partie de ma vie ne faisait plus partie de mes souvenirs. « Je connais le mal, je le côtoie chaque jour, et c'est en connaissant le mal, en étant proche de ce dernier que le bien apparaît comme une évidence. Le bien ne peut exister sans le mal et notre peuple ne le sait que trop bien. Je ne serai peut-être pas la reine idéale mais je travaillerai dur pour arriver à porter la parole de chacun, pour arriver à garder nos secrets et à assurer la pérennité de notre peuple, de nos us et coutumes. Il n'y a que le travail qui paye. Je ne veux pas vous faire miroiter des choses que je serai incapable de vous fournir. Je ne suis que moi et je compte aussi sur chacun de vous. Ensemble nous serons bien plus fort, unis dans l'adversité. ».
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Jeu 19 Sep 2013, 21:02


Le silence. Un silence pesant accueillit la déclaration de l’Ultimage en devenir. Il y eut un bruit étrange, similaire à un craquement et tout changea brutalement. L’aspect ténébreux qui entourait la magicienne se mit à s’illuminer d’une lumière vive, aveuglante. La lumière monta en intensité pour s’éteindre brutalement, laissant loisir à Edwina de contempler là où elle se trouvait. Foret de glace et de cristaux d’un blanc immaculé. Tout était étrange, immatérielle en ces lieux semblant hors du temps. Les cristaux formaient une forêt éparse, amoncellement de lumières aux reflets arc en ciel. Tout était beau et tout était apaisant. Au creux des arbres de cristal se trouvait un petit bassin à l’eau cristalline. Un être était posté là, assis sur un tabouret fait part de la même matière que tout ce qui l’entourait. Une voix d’homme, douce, aimante résonna à travers des lieux. Approche mon enfant. D’un geste de la main il invita la magicienne à le rejoindre. L’homme était encapuchonné, portant une toge blanche aux reflets étranges. Son visage n’était pas visible, seules quelques mèches blanches émergeaient du capuchon. Face à lui se trouvait un petit tabouret fait de la même manière que son environnement. Il émanait de l’être étrange qui faisait face à Edwina, une lumière profonde et un pouvoir tranquille. Comme si sa simple présence pouvait apaiser les esprits les plus farouches. Avant que tu poses la question, je suis la conscience collective du Conseil. Il semble que le peuple est trouvé un écho en tes paroles. Il est donc temps pour moi de tester de nouveau. La vie n’est qu’une suite successive de multiples tests. Viens t’asseoir mon enfant. L’aspect paisible de l’endroit était si fort, et plus Edwina approchait plus elle devait être touchée par ce calme. Il était temps pour elle de faire face à autre chose. La Voix du Peuple était la première marche de l’escalier qui menait au trône. Jugée par le peuple, elle avait réussi à les amadouer avec sa déclaration pleine de ferveur. Elle allait maintenant être jugée par ses pairs. Les Archimages avaient un lien particulier et de ce lien était créer une conscience profonde qui devenait l’unité du Conseil. La légende disait que c’est avec cette conscience collective qu’ils pouvaient transmuter les plus grands monuments. Cependant aujourd’hui l’action était tout autre. Il était nécessaire de définir si Edwina Nilsson était apte à diriger les Magiciens ou non. De grandes responsabilités l’attendaient et plus encore elle allait devoir se battre contre elle-même pour montrer qu’elle était bien digne aussi bien de ses responsabilités que de pouvoirs qu’elles incombaient. De grands pouvoirs entraînaient invariablement de grandes responsabilités.
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Mer 30 Oct 2013, 00:01

La glace. Je me sentais étonnement bien dans cet environnement, sans réellement savoir pourquoi. Ou peut-être qu'au fond, je le savais. Je contrôlais cet élément et beaucoup de choses en moi étaient liées à celui-ci. Là où certains se liaient au feu ou à l'eau, moi je m'étais liée à la glace. J'aimais la neige, cela avait toujours été, j'aimais le calme malgré ma personnalité quelque peu chaotique. Le froid, les flocons, le silence. Je m'avançais, écoutant la conscience collective du conseil. C'était un concept étrange mais je me demandais si quelque chose devait encore m'étonner. Étais-je faite pour régner ? C'était une question qui me semblait importante mais, au final, je songeais que tous les monarques ne l'étaient sans doute pas. S'ils l'étaient réellement, s'ils avaient l'étoffe de la fonction, alors les guerres n'existeraient plus, les conflits s'apaiseraient autrement qu'en faisant souffrir le peuple. Je pensais que, peut-être, peu importe le bien et le mal, ce qui comptait était avant tout de protéger les siens. Avais-je tord de vouloir appliquer cela avec les mages blancs ? Je n'avais aucune envie d'alliances ou de déclarations de guerres, je n'avais aucune envie de dépendre économiquement d'un autre peuple. Je voyais le mien comme une communauté autosuffisante qui n'avait pas besoin d'entrer dans un jeu politique et économique malsain. Mais que connaissais-je au juste à tout ceci ? Les leçons de maître To n'avaient jamais porté leurs fruits, le chat n'arrêtait pas de râler après mon manque flagrant de connaissances. Mais n'était-ce pas en ayant des connaissances trop complexes que l'on partait dans des délires invraisemblables ? Je me le demandais car, au final, un peuple n'avait guère besoin de grand chose pour vivre, juste de quoi satisfaire ses besoins primaires.

Je m'assis, silencieuse. J'avais convaincu les magiciens ou, du moins, ils avaient prêté attention à ce que j'avais exprimé. Je ne pouvais me cacher d'être soulagée de cet intérêt, de cet espoir qui m'était donné d'accéder un jour au trône. Un jour, non, ce n'était pas une action qui se déroulait dans le futur mais bien dans le présent. Je saurai aujourd'hui si oui ou non j'étais faite pour régner sur les miens et je devais tout faire pour que l'on m'en juge digne. Je finis tout de même par répondre, essayant de ne plus paraître hésitante. C'était cela dit ma nature. Peut-être était-ce une qualité que d'être trop prudente. J'avais, après tout, vu, dans l'histoire, bien des chefs agirent sur un coup de tête démesuré. J'expirai doucement, inspirant avec le même calme avant de dire : « Je suis prête à subir tous les tests qu'il faudra pour les miens. ». Je me dis qu'une fois que je serai sur le trône, s'y j'y parvenais, ce ne serait plus un test, ce serait la réalité. Je n'aurai sans doute pas le droit à l'erreur. Néanmoins, j'étais d'accord avec la conscience collective du conseil : la vie était une succession d'épreuves et celles qui m'attendaient ne seraient pas les dernières.
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Lun 23 Déc 2013, 14:18


Une neige se mit doucement à tomber dans cette forêt de glace à partir du moment où Edwina Nilsson donna ses mots. Le peuple avait besoin d’une voix puissante mais des mots réconfortants pour continuer d’avancer et cela toujours. Si Edwina manquait à quelques qualités de souverains, elle n’en restait pas pour le moins une magicienne avec un potentiel à la mesure des grands ultimages ayant foulés un jour ces terres. Si Lynn avait aujourd’hui disparu, il leur fallait à tous un nouveau visage. Car les magiciens ne pourraient pas éternellement rester cachés à l’abri des maux du monde. Au contraire, avancer était devenu un mot d’ordre s’ils voulaient continuer à combattre le mal par le bien, s’ils voulaient continuer de vivre normalement sans la crainte d’un futur malheureux. Certains dans le Conseil avaient eu la « chance » de voir le futur sous deux aspects. Ils se rendaient pour la plupart compte qu’il fallait combler le vide du trône car quelqu’un devait y siéger. C’était un impératif.

Peut-être que tout était trop brusque, trop brutal et trop rapide pour Edwina. Peut-être aussi qu’Edwina n’était qu’au stade embryonnaire d’une souveraine ; il leur faudrait du temps pour s’y habituer et surtout, pour l’y habituer. Elle allait peut-être devenir une actrice majeure et elle participerait très certainement à des évènements importants pour leur communauté. Quoiqu’il en soit, Edwina Nilsson était prête et la Conscience du Conseil n’attendit pas pour lui rétorquer un « Bien. » avant de se décapuchonner. La magie éclata et la neige tout autour d’eux se prit dans un tourbillon. Le visage qui apparaissait à la Maître Magicienne était enfantin. Une grande enfant se tenait là, sans particulière expression. On distinguait toutefois de grands yeux bleus et à l’image du lieu, une longue chevelure blanche. Le tourbillon cessa. Elles se retrouvèrent alors dans une immense pièce dépourvue de meubles et de fenêtres. Si Edwina s’était plutôt assise sur une chaise, voilà le bien disparu. Néanmoins, une magie la faisait tenir encore dans cette position confortable bien qu’il n’y avait rien sous elle. Les cheveux de la jeune fille avaient encore une fois changé. Un marron très clair, du même marron que le parquet ciré sous leur pied. La Voix présenta deux portes sans quitter de vue Edwina Nilsson. « Tu as le choix entre deux voies. Mais prends garde, Edwina. Une fois qu’une porte est ouverte, il t’est impossible de la refermer et de reculer. » Le doigt de la jeune fille se leva, semblant pointer Edwina du doigt. En réalité, elle désignait un petit sac derrière elle qui contenait : du sucre, la moitié d’un os de bœuf et une petit bourse de pièces d’or. « Ce sac contient ce dont tu auras le plus besoin dans l’une des voies ; en effet, si l’une te mène à quelque part, l’autre te mène à rien. » Les souverains étaient souvent confrontés à des choix cruciaux où nul ne pouvait reculer. De même, des outils de la vie de tous les jours pouvaient se montrer en réalité efficaces. La Voix se mit sur le côté et lorsqu’elle abaissa la main, deux massives portes de bois de chêne, joliment sculptées, apparurent. Elles étaient identiques en tout point de vue.

Par de là le mirage, le Conseil débattait. Certains étaient sûrs du potentiel  d’Edwina et d’autres hésitaient : était-ce sage de mettre au pouvoir une enfant à peine sorti des jupons de sa mère ? Virial posa ses yeux clairs sur Edwina qui était plongée dans un autre monde. « Il est certains qu’elle a encore du chemin à faire. Mais chose est sûre : son potentiel est grand. Qu’elle apprenne à mesurer l’étendue de ses pouvoirs et à le maîtriser et nous aurons une Ultimage encore plus consciente que Lynn du monde. » Yavinor coiffait sa barbe lorsqu’il réfléchissait beaucoup. Arkas s’étira comme si le Conseil n’était qu’un long et ennuyeux débat. « Je n'ai pas tout suivi mais ne me dites surtout pas que vous lui faites passer ce à quoi je pense ! » demanda la fille. Contrairement aux autres, Arkas était la plus jeune du Conseil, sans doute encore plus jeune qu’Edwina même. Fille d’une grande intelligence mais d’un pouvoir magique assez restreint, elle avait très vite gravi les échelons malgré son handicap magique. Une grande personne dans un corps d’enfant, voilà ce que beaucoup disait à son sujet. En plus d’être la plus jeune, Arkas était aussi l’archimage la plus réticente aux vieilles traditions. L’épreuve qu’allait passer Edwina était connue dans les contes pour enfants. L’archimage se rassit, lançant un très gros soupir d’ennui « Non mais franchement… Pourquoi pas lui donner une carte non plus… » Virial dit à son attention « Peut-être que cette épreuve est obsolète, mais nous verrons bien si Edwina est capable de faire un choix en sachant les conséquences. » Arkas dessinait des ronds sur la table à l’aide de son doigt, mine boudeuse. « Rrglrglr… Mouais. Enfin, tu parles de conséquences. Ce n’est pas comme si elle devait craindre à sa vie. » Puis la jeune fille se redressa, retroussant les manches de ses bras car le manteau blanc était trop grand pour elle. « Des mouches, des chiens et un dragon. Trop simple. Si vous me permettez, Archimages… » Et sans se faire attendre, elle rajouta au panier d’Edwina un quatrième objet. Un objet créant la confusion. Il était d’or. On retrouvait sur le bout une petite mouche gravée. Toutefois, il était clair que cet objet était fait pour attirer l’attention des chiens.
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Sam 18 Jan 2014, 02:06

Je regardais la neige tomber. Je l'avais toujours aimé, elle mon alliée. J'étais une fille de l'eau, une fille du froid, une fille de glace. Ce n'était pas pour rien que j'avais passé une grande partie de ma vie dans l'océan à me croire ondine. Mais la vérité était toute autre. Pourtant, l'eau et la neige me rassuraient, elles étaient mes alliées. Aussi, je fermai un instant les yeux, me demandant ce qu'il conviendrait bientôt de faire. J'étais prête à beaucoup de sacrifices, j'étais prête à travailler du moment que l'on ne me demandait pas de devenir ce que je n'étais pas. Cela me semblait impossible et lorsque je voyais l'image imaginaire de Lana, de cette autre moi maléfique, flotter à mes côtés, je ne cessais de me répéter que jamais elle n'arriverait à me changer. Je me voulais bénéfique, peut-être pas la plus douée, peut-être pas la plus forte, mais mon cœur était bon. Mes cheveux voletèrent légèrement avec le tourbillon de neige et mes yeux bleus rencontrèrent ceux du visage qui apparut devant moi, cette silhouette enfantine m'étant inconnue mais me semblant pourtant si familière. Je n'aurai su décrire cette émotion. Je ne détachais mon regard d'elle que lorsqu'elle se mit à parler, admirant sa chevelure d'une couleur nouvelle et les deux portes qui étaient apparues dans une pièce auparavant inexistante. Deux voies, un choix. Mais avant, il me fallait prendre le sac qui se trouvait derrière moi, contenant des objets qui me seraient utiles une fois la bonne porte franchie. J'inspirai, me dirigeant vers ces dernières doucement.

« Si l'une te mène quelque part, l'autre te mène à rien. ». Comment faire un choix ? J'étais face à l'identique, au même, au semblable. C'était comme si l'on me présentait deux cailloux blancs et que l'on me mettait face à une décision d'une grande importance. Quel caillou pour sauver le monde ? Quel caillou pour trouver le bon chemin ? Quelle porte pour le tout ? Quelle porte pour le rien ? Cette énigme me laissait sans voix et mes yeux avaient beau regarder chacune des portes, elles ne possédaient aucune différences. Alors que j'étais découragée, me demandant s'il ne fallait pas user de magie, ce dont j'étais incapable, pour trouver la solution, je me souvins de l'un des nombreux cours de maître To, mon chat, un ancien sorcier qui avait été maudit pour avoir voulu épouser l'une des femmes de ma famille. Nous parlions des métaphores ce jour, un bel après midi où les doux rayons du soleil me caressaient le visage. Nous étions dans l'herbe, sous un arbre et il tachait de me faire la leçon malgré ma tendance à m'assoupir. C'est que, par un temps pareil, parler d'histoire, de géographie et autres n'était pas des plus réjouissant. Néanmoins, le chat avait fini par capter mon attention en me parlant de ce qui « semblait être ». Des choses dont on parlait, que l'on présentait comme telle mais qui, au final, n'avait aucune valeur pour leur existence physique mais une pour leur existence symbolique. C'était comme les statues de souverains qui trônaient parfois dans les villes. L'on ne pouvait en comprendre le sens si on était étranger à l'histoire de la dite statue. Oui, pour ceux qui ignoraient, elle n'était que fioriture, une chose inutile, pompeuse. Mais dès que l'on comprenait sa représentation symbolique, elle prenait un tout autre sens. Peut-être était-ce identique avec ces deux portes. Peut-être ne représentaient-elles rien de particulier en elles-mêmes ? Peut-être n'était-ce pas le chemin que je prendrais qui était le plus important mais comment je le prendrais.

Je finis par me diriger vers une porte choisie au hasard. Elles étaient semblables alors, peu importait. J'avais l'impression qu'aucun piège n'existait mais je ne pouvais en être certaine et, au bout d'un moment, il fallait choisir. Je ne pouvais rester debout comme un radis mou à attendre. Je verrai ce qui se trouverait derrière, je ferai face, quoi que ce soit. Alors j'ouvris la porte, m'engouffrant dans l'univers où elle menait.
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Mer 26 Fév 2014, 10:54

J'arrivais dans un monde étrange, fantastique et un sentiment de malaise commença à grandir en moi. Tout ceci était ridicule. Qu'avaient l'intention de tester les archimages ainsi ? Ma capacité à survivre en milieu hostile ? N'avaient-ils pas le pouvoir de retracer mon existence entière, de voir que j'étais parfaitement capable de ne point être cueillie par la mort ? Lorsque les sans âmes avaient attaqué, ma peur m'avait rendu maîtresse de leurs corps, lorsque Delix avait voulu se jouer de l'humanité, ma peur m'avait érigé en combattante. Ma magie me défendait toujours et défendait ceux que j'aimais, ce que j'aimais. Elle était mauvaise, certes, les résultats étaient catastrophiques, mais quoi ? Elle demeurait efficace, cruellement efficace. Mon sentiment de malaise muta doucement en une colère ferme alors que je m'avançais dans ce monde fait de magie. Qu'allaient-ils faire ? Me faire affronter des dragons ? Je riais d'avance à cette pensée. J'étais maîtresse des dragons, la race avait placé neuf de ses congénères entre mes mains, neuf de ses congénères qui vivaient avec moi. Je connaissais le peuple des cieux, le peuple des maîtres du ciel, et je n'avais nullement l'intention de me battre contre quoi que ce fut. Était-ce cela être souverain ? Se battre contre des choses magiques en utilisant des objets futiles ? Je ris une seconde fois, me trouvant tout à coup bien plus confiante, et, au final, différente de ce que j'étais en temps normal. Seulement, oui, je trouvais les épreuves plus drôles les unes que les autres. Qu'avais-je à chercher dans mon fort antérieur ? La volonté d'être souverain ? Mais je n'avais nullement besoin de méditer trois siècles pour comprendre cela, après tout, si je ne le souhaitais pas, pourquoi serai-je ici ? Je n'étais sans doute pas très intelligente mais je n'étais pas idiote non plus. Peut-être étais-je trop simpliste pour les archimages ici présents mais pour moi, la chose était claire : il n'y avait plus de souverain et personne pour prétendre au titre. La demande était supérieure à l'offre. Alors qu'on ne vienne pas me dire que l'on testait ne serait-ce qu'un pour cent de mes capacités. Ils n'avaient pas le choix.

Aussi, comme pour corroborer mes pensées, je fis une rotation du bras qui tenait le sac, l'envoyant valser plus loin. J'en avais marre d'être soumise et de faire ce que l'on souhaitait de moi. S'ils ne voulaient pas de moi, soit, je partais. Mais qu'ils ne viennent pas pleurer ensuite. Je pris donc mon courage à deux mains avant de déclarer dans le silence du lieu étrange :

« Excusez moi mais je ne désire pas être testée sur ce genre d'épreuves. Et sur aucune autre d'ailleurs. Je pense être tout à fait apte pour gouverner une race, surtout si je suis aussi bien entourée. Car après tout, on parle de quoi, d'un pantin qui fera coucou à la foule non ? Bien. Vous n'avez personne d'autre que moi alors arrêtez de vouloir me tester sur tout et n'importe quoi. Vous feriez mieux de m'apprendre à être reine. Parce que si je réussis votre épreuve, cela ne me permettra pas de régner pour autant. Vous aurez prouvé que je sais me débrouiller en milieu hostile mais rien d'autres. Je pense que le cours de mon existence est assez significatif alors... s'il vous plaît, arrêtez de jouer avec moi. Je suis venue pour être reine, pas pour faire figure de souris dans un labyrinthe. ».

A vrai dire, je ne savais pas réellement ce que j'avais, c'était comme si j'étais poussée par une force mystérieuse, poussée vers ce trône qui me tendait les bras. J'allais être reine et ces vieux croûtons n'y pourraient rien. Ils n'avaient que moi. Il n'y avait que moi qui sois assez puissante, même si cette puissance était enfouie en moi. Cette puissance, elle les dépassait tous.
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Mer 26 Fév 2014, 11:19

Les Archimages se regardèrent, le grand chambellan se réveillant même en entendant les paroles de la jeune femme. Elle se trouvait debout, au milieu du monde imaginaire, d'un monde emprunt de magie et, curieusement, celui-ci était en train de disparaître. Elle ne s'en rendait pas compte mais de par sa seule force de volonté, sa magie entrait en scène. Elle voulait détruire ce monde fait d'illusions et puisque sa puissance reposait sur le côté sombre, cette magie s'en donnait à cœur joie. Les grands déglutirent avec peine. Ils ne pouvaient pas laisser cette femme en liberté, ils ne pouvaient pas refuser parce que si jamais elle passait du côté maléfique, le futur serait sans doute sombre. Et si elle choisissait de se venger de leur refus ? C'était à prévoir, à discuter. Ils étaient trop intelligents par rapport à Edwina, trop stratèges pour elle car même s'ils n'avaient pas été d'accords, elle n'aurait sans doute jamais cherché à leur nuire. Seulement, ce n'était pas gravé sur son visage et sa magie n'était pas de celles qui laissent un doux sourire sur un visage. Non. Sa magie était effrayante et ils savaient tous que ce mal qu'ils cherchaient à canaliser pourrait prendre le dessus à tout moment sur la magicienne. Ils avaient sans doute la folie des grandeurs pour des hommes et femmes sensées être sages. Néanmoins, l'idée germa dans leur esprit de la modeler, de la façonner de telle sorte que jamais elle ne pourrait se tourner du mauvais côté. Elle était impressionnable, elle était naïve, ils pourraient la faire entrer dans un moule sans trop d'efforts, juste en invoquant le fait qu'il s'agisse du devoir d'une reine et qu'elle avait souhaité l'être.

En attendant, le monde disparaissait à vue d’œil, rongé par des formes draconiques, des formes semblant venues du royaume des abîmes lui-même. Ces dragons dévoraient la magie du lieu sans aucun ménagement, comme s'ils se nourrissaient d'elle, répondant à l'appel inconscient de leur maîtresse. Edwina avait raison en un sens, elle n'avait pas besoin d'être testée pour sa survie. Elle avait toujours survécu, quelque soit la situation. Sa faiblesse cachait une grande force, une magie qui pouvait faire trembler bien des êtres. La complexité de son être les rendait perplexe. Son caractère était bon, ses actes correspondaient à une personne bonne mais sa magie reflétait de noirs desseins. Orion avait mal tourné avant elle, un être torturé, chaotique. Jun était une toute autre figure mais c'était ainsi qu'il avait commencé : magicien. A croire que tous les grands méchants que le monde avait connu étaient passés par la case magicien, Delix également. Pourquoi ? Était-ce la magie de Sympan la seule et unique responsable ? Des questions se posaient mais tous savaient que laisser Edwina repartir ainsi n'était pas une solution envisageable. Qui pouvait prédire qui croiserait sa route, qui la modèlerait à sa façon ? Elle faisait partie de la famille Syrkell, une famille qui avait des liens étroits avec les Taiji, surtout la première, celle à qui il ne faudrait en aucun cas, jamais, confier la magicienne. Si Mitsuko s'emparait d'elle, il était certain qu'elle finirait par tomber dans le mal, tomber dans ce côté sombre qu'ils craignaient tous. Les sorciers n'étaient pas un problème, c'était la vérité, du moment qu'ils n'étaient pas puissants, du moment qu'ils ne connaissaient pas les secrets de leur magie et de leur race. Et puis, fort était de constater que la race que l'on disait l'homologue maléfique de la leur ne manquait pas de moyens pour répandre la terreur sur les terres du Yin et du Yang.

Eliassen finit par se racler la gorge, regardant ses congénères avant de lever une main agacée, comme s'il fendait l'air, le monde dans lequel se trouvait Edwina disparaissant pour ne laisser que la magicienne au milieu de la pièce, entourée de tous les Archimages qui la fixaient d'un air grave.
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Mer 26 Fév 2014, 12:07

Je fixai les Archimages, ne m'étant absolument pas rendu compte que ma magie les avait poussé à bout. Je pensais que mes paroles avaient suffit et je me trompais car ce qui les effrayait chez moi n'était pas ma personnalité mais bien cette épée de Damoclès qui flottait au dessus d'eux, du monde. Ils voyaient cette aura étrange m'entourer, ils la voyaient de leurs yeux habitués à la magie, ils voyaient les chemins qui mon destin pouvait prendre et ils ne pouvaient se permettre de laisser un mauvais sentier guider mes pas. Je n'étais qu'un pantin, une marionnette dans le jeu de ce monde. Peut-être étais-je condamnée à ne rien contrôler, peut-être n'étais-je qu'une figure symbolique, une représentation dans un individu de ce qu'était le Yin et le Yang. Pourtant, je sentais cette force de caractère en moi, cette volonté de m'affirmer qui n'avait jamais été aussi forte. Le regard des Archimages m'impressionnait autant que leur silence mais je gardais la tête haute. Il était hors de question que je courbe l'échine encore une fois. Et, comme pour appuyer mes pensées, des cris fendirent l'air, neuf dragons venant tournoyer autour de ma personne. Pour eux, il ne faisait aucun doute que j'étais faite pour être reine et qui de mieux que les dignes représentants de Suris pour en décider. Le regard d'Eliassen se fit alors plus clair. Il avait trouvé, il avait trouvé l'épreuve finale, celle qui prendrait la décision qu'il n'avait pu prendre, celle qu'il n'arrivait pas à trancher.

« Soit. Nous tous ici avons décidé de te tester sur des épreuves absurdes et illusoires. Néanmoins, en vue des circonstances, nous pensons que le seul qui soit à même de décider est... lui. ». Il pointa son doigt vers une statue majestueuse, l'une des statues de Suris. Il parlait au nom du conseil, n'ayant demandé l'avis d'aucun Archimages. Il ne savait pas si ces derniers étaient d'accords mais qu'importe, Suris était le seul être capable de décider, de décider si oui ou non j'étais apte à régner, le seul qui donnerait son aval, du moins, si je réussissais à le trouver. Suris, le dragon originel, celui qui avait été, selon les légendes, le compagnon de Sympan.

« Quelque part dans la montagne de l'Edelweiss enneigé repose Suris, le plus vieux dragon que l'humanité ait connu. Nul ne sait où il demeure mais une chose est sûre : il n'apparaît qu'aux individus puissants ayant un lien avec lui, un lien avec les dragons. Ainsi, feu Kitsune, l'ancienne reine des Béluas eut le privilège de le rencontrer. Aujourd'hui, c'est ton tour, Edwina. Si tu trouves Suris, c'est que tu seras digne de trôner sur notre peuple. ».

Je fixai l'Archimage, incrédule. Cette épreuve semblait tellement simple, tellement falsifiable. Ce n'était pas mon attention mais n'importe qui pouvait partir dans la montagne et revenir en disant avoir vu le dragon sans que ses dires ne soient vrais. « Connais-tu Suris, Edwina ? ». La question me fit comprendre qu'Eliassen lisait dans mes pensées. « Non. ». « Eh bien Suris possède une particularité, une seule, que tu devras nous rapporter. ». Il marqua une pause avant de sourire, d'un air néanmoins grave. « Maintenant pars, et ne reviens que si Suris te fait l'honneur d'un entretien. ».

La vérité était la suivante : aucun des Archimages n'avait jamais vu Suris, jamais aperçu le dragon de la légende. Néanmoins, ils avaient accès à des documents confidentiels, à des documents qui parlaient de l'apparence de celui qui se trouvait sur chaque objet sacré des mages blancs. Il était aveugle mais cette particularité ne l'empêchait guère de voir. Non. Suris était un dieu parmi les dieux, un être capable d'omniscience et s'il voyait en Edwina une digne représentante de leur peuple, alors il lui montrerait la voie.
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Mer 26 Fév 2014, 12:50

La neige m'obéissait. Je m'étais toujours sentie chez moi en foulant les pentes de la montagne de l'Edelweiss, l'eau glacée tournoyant autour de moi sans que je n'ai à me concentrer, sans que je n'ai à y penser. Kaï m'avait porté sur son dos jusqu'à l'étendu gelée et je fixai l'horizon, cherchant quelque chose ou quelqu'un, un signe sans doute. La dragonne était repartie, dans son élément. Un dragon des glaciers ne pouvait qu'apprécier l'environnement, tout comme je l'appréciais également. Rien ne me semblait plus beau et plus mystérieux que la neige et, pourtant, malgré mon contentement général, je marchais depuis longtemps sans rien trouver. Et alors que je songeais au meilleur moyen de trouver Suris, j'aperçus une silhouette apparaître doucement malgré le brouillard. Cet homme... il me disait quelque chose. Je l'avais déjà vu quelque part, oui mais où ? Tout me semblait si flou, si lointain, preuve que ma mémoire n'était guère des plus performante. Ce que je ne savais pas c'est que les bribes qui persistaient dans mon esprit n'étaient que les restes de souvenirs m'ayant été volés par les dieux eux-mêmes. Pourtant, des images me revinrent, des images de cet homme s'en prenant à une jeune femme blonde. J'étais là sans y être, vivant avec elle son calvaire, celui qu'il lui avait fait endurer. Je me souvenais et ça, les Aetheri ne pouvaient rien y faire parce que Suris en avait décidé ainsi, parce que le représentant de Sympan avait parlé. Jun Taiji. Je devais me souvenir de ce que j'avais vu, même si lui ne me connaissait pas. Et voilà qui changeait tout, oh oui, cela changeait tellement de choses. Il s'approcha, ne semblant pas perturbé outre mesure par ma présence jusqu'à ce que je le salue. Il me fixa un instant, semblant savoir avant l'heure que quelque chose se préparait.

« Qui êtes vous ? ». Il me l'avait demandé, mi intrigué, mi ennuyé. Nous ne nous étions jamais réellement rencontrés et, pourtant, l'un comme l'autre, nous savions que l'heure était venue. L'heure de quoi ? Nous l'ignorions, mais c'était maintenant et a aucun autre moment. « J'appartiens à la famille Syrkell. ». Je ne m'étais jamais présentée ainsi, jamais. Souvent, je ne donnais que mon prénom, omettant totalement mon réel nom de famille, ne donnant que celui que j'avais cru mien une bonne partie de mon existence. Seulement, dans ce cas précis, et je ne savais pourquoi, j'avais voulu simplement dire la vérité, ne pas énoncer mon prénom, comme si je savais déjà qu'il saurait que je mentais, juste énoncer mon nom, un nom explicite pour l'ancien empereur noir. Les Syrkell avaient disparu depuis longtemps et, pourtant, je subsistais. Il comprendrait et il comprit. Il savait qui j'étais, la fille du père de Naram, la fille d'une Syrkell. La chose relevait de l'exploit. Là où je me pensais faible et impotente, lui vit en moi un être puissant. Je l'étais magiquement, bien plus que lui malgré mes autres qualités qui venaient à manquer. Le silence s'installa et son regard se fit bien plus perçant. Des forces autres que les nôtres étaient en jeu et dans le ciel gronda la rage des divins. Mon destin serait grand, je n'en avais aucune idée, aucune notion mais il y avait cette tension entre nous, ces non-dits. Et puis, avant qu'il ne puisse répondre, des pierres apparurent autour de lui, avançant vers moi sans raison apparente. Je reculai lentement, ayant sans doute peur d'une attaque imminente. Seulement, les fragments du cristal maître avaient choisi leur propriétaire. Ils s'infiltrèrent dans ma peau, une sensation de malaise me prenant, une sensation de puissance, une sensation que je n'aurai su décrire. Je ne connaissais rien du cristal maître que ce qui m'avait déjà été rapporté mais, à présent, j'étais l'heureuse détentrice d'une partie de son pouvoir. C'était comme s'il me revenait de droit. Jun ne semblait pas si surpris, mais son visage montrait sa frustration. Le transfert avait été si simple, si... facile. Il avait mis tellement d'années pour recueillir ces cailloux. Il ne pouvait pas se contenter que de ça. Aussi, il finit par utiliser l'un de ses pouvoirs contre moi, dans un but purement offensif, afin de vérifier, d'être sûr. Ma magie prit le relais, une cinquantaine de cadavres sortant du sol pour se ruer vers lui sous mes yeux effarés. Je ne comprenais pas mais lui fut plus vif d'esprit, brûlant les corps après avoir sorti des ailes d'un blanc immaculé de son dos. Il n'avait plus aucun doute. Les choses devaient être ainsi, se passer ainsi. Il y aurait une finalité à cela et il avait su qu'il perdrait les fragments dès qu'il avait rencontré l'oracle du chaos. L'oracle du chaos, un jour, elle sonnerait à ma porte, telle une vieille amie. Mais en attendant, l'homme disparut simplement, comme n'ayant jamais existé, hors de ma vue, une rencontre qui me laissa perplexe.
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Mer 26 Fév 2014, 13:20

Je marchais, ne comprenant pas ce qu'il venait de se passer. Ces cristaux, où se trouvaient-ils ? Qu'étaient-ils ? Pourquoi avaient-ils décidé de fusionner avec mon corps ? La réponse, je ne l'eus pas, mais quelque chose se produisit, les pierres apparaissant de nouveau, dansant autour de ma silhouette avant de s'aligner devant moi, flottant dans les airs tout en se déplaçant lentement. J'avais l'impression qu'elles m'appelaient, qu'elles me guidaient. Derrière moi marchaient une armée de sans âme que je n'avais pas réussi à faire disparaître. Jun avait brûlé la plupart d'entre eux mais d'autres étaient sortis de terre, les corps gelés de tous ceux qui avaient péri dans la montagne. Mes cheveux roux flottaient au vent, et, sans que je ne le veuille, une robe du même ton avait entouré mon corps, le tissu de cette dernière se répandant au grès des courants d'air. La magie qui tournoyait autour de moi était puissante, les zombies m'obéissant, soumis à mes décisions, à mes volontés. Je n'avais nulle envie de les contrôler et, pourtant, c'était bien le cas. Le ciel était menaçant et dans cette neige d'un blanc immaculé, ma personne semblait être en parfaite non harmonie. Un passant croisa ma route, s'enfuyant en courant.

Ainsi, était-ce cela la future reine des magiciens ? Une femme qui effrayait quiconque se plaçait sur son chemin ? Une femme de qui les pierres de puissance préféraient la compagnie plutôt que celle de celui qui s'était montré digne de les trouver ? Une femme dont les parents assuraient un avenir glorieux ? Mais la question était de savoir dans quelle voie. Le bien ? Le mal ? Un mixe ? La culture de ce monde, profondément ancrée, poussait à voir blanc ou noir. Les races neutres ne l'étaient que parce que certains de leurs membres s'alignaient à l'un ou à l'autre mais rares étaient les individus qui étaient partagés à part égale entre ces deux notions. Edwina, personnalité bénéfique, magie maléfique. Magicienne et sorcière à la fois.

Au bout d'un moment, je me rendis compte que les pierres me guidaient dans le cœur même de la montagne. Je les suivais, empruntant des passages étroits, des chemins dissimulés, ne me posant pas de questions. Peut-être qu'une personne un tantinet intelligente se serait méfiée mais je n'étais pas de celles-ci. Je me laissais guider par mes émotions, par mes sensations. Trop, sans doute, mais cela allait me servir en ce jour, le jour où j'allais rencontrer Suris. Les sans-âmes avaient abandonné l'idée de me suivre au fur et à mesure, gardant l'entrée du flanc de la montagne comme pour s'assurer que personne n'aurait les capacités de me suivre. Jamais. Je devais être l'une des rares privilégiées à pouvoir contempler le dragon originel, comme Kitsune avant moi, comme Mitsuko avant moi, comme certaines personnes qui, pour rien au monde, ne parlerait de cet être magique à qui que ce soit. Je savais que si je le rencontrais, je n'en parlerai pas, juste le strict minimum pour que les Archimages soient satisfaits. Mais ce qu'il allait me dire, ce qu'il allait m'apporter, je le garderai au fond de mon cœur, comme le plus précieux des trésors.

Aussi, j'entrai dans une cavité, minuscule, comme les fragments me l'indiquaient. J'avais du mal à imaginer qu'un dragon légendaire pouvait se trouver ici mais je faisais confiance à mon instinct. Bien sûr, cela m'avait valu plusieurs mésaventures mais il semblait que je ne tirais aucune leçon véritable du passé. La cavité s'élargit progressivement, une douce lumière semblant filtrer des parois. En y regardant de plus près, je perçus qu'il s'agissait en réalité de pierres précieuses, des pierres qui semblaient magiques tant elles irradiaient. La lumière qu'elles apportaient restaient tamisées mais la beauté de leur forme avait quelque chose de majestueux et de féerique. Et, soudain, comme une évidence, je le vis. Suris.
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Mer 26 Fév 2014, 14:58

Il me fixait de ses yeux d'un blanc immaculé, comme la neige. Suris. Je savais que c'était lui, je n'aurai su dire pourquoi mais c'était une certitude. Couché, semblant attendre quelque chose, j'avais la conviction qu'il pouvait me voir malgré sa cécité. Les pierres tournoyèrent autour de lui un instant avant de s'unir, formant un cristal plus gros, de plusieurs couleurs. Est-ce que je serai amenée à réunir le cristal maître ? La question s'installa un instant dans mon esprit avant de disparaître. Non, je n'étais qu'une simple magicienne naïve, une simple couturière. Oui, une simple couturière qui prétend aujourd'hui au trône, n'est-ce pas?. Il n'y avait eu aucun son, juste cette voix sans tonalité qui s'était infiltrée dans mon esprit. C'était étrange, comme si les paroles de Suris n'étaient que le simple reflet de ma pensée, comme si j'en étais la seule source. Je ne savais pas si j'étais en droit de répondre, ce regard blanc nacré m'impressionnant bien plus que la taille du dragon. Il semblait si vieux, ses écailles si dures, comme forgées par le temps. Suris paraissait appartenir à la montagne elle-même, comme si à force de reposer ici, il en faisait partie, en quelque sorte. Je ne savais pas quoi dire. Dans un sens, il avait raison. Je n'avais jamais envisagé ça auparavant. J'étais partie de si loin. Je me souvenais ne penser n'être qu'une ondine, à la recherche du grand amour, prête à me marier avec Frey. Et puis, j'avais découvert ma véritable nature, je m'étais attachée à Iro, trop sans doute. Et, à présent, j'étais riche grâce, notamment, à la robe que j'avais cousu à l'ancienne reine des déchus pour son mariage, à présent je me tenais debout, droite, devant le dragon originel, à présent je déclarais vouloir être reine. Le futur me paraissait flou mais dans mon fort intérieur, je m'interrogeais : et pourquoi pas ? Pourquoi est-ce que je ne serai pas amenée à faire de grandes choses ? Pourquoi est-ce que je ne marquerai pas l'histoire ? Ses pensées changent tellement de celles qui t'enlacent habituellement, Edwina. Seulement, si je t'ai fait venir ici, c'est pour une toute autre chose, une autre raison que ta montée sur le trône. Celle-ci semble inéluctable mais je dois te prévenir d'un événement.

Ma curiosité fut piquée à vif. Je n'avais jamais été intéressée par l'histoire ou la géographie mais certaines histoires m'intéressaient. Si le dragon qui représentaient les magiciens souhaitaient me la conter, c'est que cette dernière avait une importance. Même si je l'ignorai à cause de ma très faible intelligence, j'avais été témoin d'un grand nombre d'événements de ce monde, d'un grand nombre d'indices qui laissaient toujours présager le futur. J'aurai pu être une parfaite oracle, une femme capable de discerner le futur, mais non, mon esprit trop étriqué, mon mauvais sens de l'observation coupaient toute tentative de vision. Peut-être était-ce d'ailleurs pour cela que le destin souhaitait que je « vois » ? Edwina. Mon attention se reporta de suite sur le dragon, sur ses yeux. La montagne disparut, nous flottions au dessus de l'océan, les terres du Yin et du Yang défilant rapidement sous nos pieds. D'ici quelques temps, viendra l'apocalypse. Les défenses de ce monde ont été mises à nue avec ce qu'il s'est passé récemment. Le temps n'est pas fait pour être ainsi tourmenté, les habitants de ces terres ne sont en aucun cas sensés pouvoir le modifier de la sorte, à leur guise, pour échapper au destin. Les dieux n'auraient pas dû s'en mêler. Des failles ont été faites et, à cause de cela, les mécanismes de destruction élaborés par Sympan ont été activés. Je ne sais pas quand exactement, je ne sais pas si cela se produira réellement, mais les probabilités filent toutes vers cette apocalypse. Plus le temps passe, plus les certitudes sont grandes. La magie, les infrastructures, tout cela va être détruit par une magie plus grande encore. Le seul moyen de sauver ce monde sera de faire revenir celui qui l'a créé. Les Aetheri de notre temps ne sont pas assez puissants pour sauver la création entière, seul celui qui en fut à l'origine le peut. Je restai abasourdi un instant avant qu'une question ne me brûle les lèvres : « Et comment fait-on pour le ramener... je veux dire, Sympan. ». Le dragon ne tarda pas à souffler dans mon esprit. Je l'ignore. Il l'ignorait. Mais alors comment pourrions nous le savoir ? Suris reprit cependant, changeant de sujet. En attendant, suis la voie qui a été choisie pour toi. Retourne auprès des Archimages et révèlent leur que ma particularité est d'être aveugle. Je vois le monde, tout, absolument tout, mais pas avec ce sens qu'est la vue. Les yeux sont trompeurs, bien plus que ma façon de voir et de percevoir.
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Mer 26 Fév 2014, 15:27

Le retour au repère des magiciens se fit sans encombre. J'attirai la curiosité, sans trop savoir pourquoi. Mais il est vrai que je n'étais de ces mages qui habitaient dans la région alors je devais sans doute passer pour une étrangère. Tout le monde savait qu'une étrangère qui revenait plusieurs fois marquait la trame de quelque chose. Tous se demandaient qui j'étais et ils n'allaient pas être au bout de leurs surprises car je demeurerai au lac de la transparence pour de nombreux mois après l'annonce que j'allais faire aux Archimages. Aussi, j'entrais dans la salle du conseil, les grands du royaume m'attendant là comme s'ils avaient prédit mon retour. Quelque part, leur dextérité à connaître mes faits et gestes me stressait mais ce que j'ignorai à cause de ma magie défaillante c'est que, non seulement je pouvais les empêcher d'agir ainsi, mais qu'en plus j'avais la capacité de, moi-aussi, les espionner et prédire leurs actions. Mais qu'importe. Je me plantai devant eux, fixant chacun d'eux avant de déclarer : « Suris est aveugle. Néanmoins, il est capable d'omniscience. ». Je savais que ces mots sonneraient mon couronnement, le fait qu'ils cèdent, qu'ils m'acceptent en tant que souveraine. Ils se regardèrent un instant avant qu'Eliassen ne prenne la parole. « Bien, tu as prouvé que tu étais digne gouverner le peuple des magiciens. Suris t'a accepté, nous t'acceptons également. ». Je savais qu'il aillait y avoir un mais. « Néanmoins, en vue de ton niveau de culture générale plus que désastreux et de ta faible maîtrise sur ta magie, nous nous sommes concertés pendant ton absence afin de trouver une solution. Tu n'es pas de la région et les mages blancs du lac de la transparence ne te connaissent pas. Il serait donc de bon ton que tu passes tout d'abord par un apprentissage approfondi des us et coutumes de notre peuple ainsi. Sans parler des cultures propres aux races de ce monde. Il ne fait aucun doute que tu seras vouée à rencontrer d'autres souverains d'ici quelques temps et il ne faut pas qu'une erreur due à ton inculture ne déclenche des représailles. Aussi, il serait profitable à tous que tu t'installes un moment dans les habitations se situant près du lac. Le peuple pourrait apprendre à te connaître et t'accepter. Bien sûr, les magiciens comprendront assez rapidement que tu es importante mais même si tu obtiens le titre de reine, si le peuple n'est pas à tes côtés, ce titre n'aura aucune valeur. ».

Je le regardais sans broncher. Il avait raison dans un sens, je ne pouvais pas dignement prétendre au trône, l'obtenir et m'imposer à tous en parfaite inconnue. La confiance se gagnait. Aussi, j'acceptai. Commença alors pour moi le moment le plus pénible de ma vie, des jours et des jours, des semaines entières où mes journées ne se réduisaient qu'à apprendre par cœur les noms de tous les souverains ayant un jour gouverné l'un des peuples des terres du Yin et du Yang. Nylmord me faisait étudier les stratégies politiques, me frappait lorsque je tombais d'épuisement. Je devais également aider le peuple dans les rizières, aider dans les champs, à cultiver tel ou tel légume. Je me faisais une place, les gens m'appréciaient et, surtout, se montraient curieux envers ma personne. Ils avaient tous compris, sans doute. Il suffisait simplement d'observer mes allés et venus, toujours accompagnée d'un Archimage, pour se douter que je serai la future reine. Néanmoins, je restais simple, comme toujours, m'adressant à tous de la même manière. Quand j'avais le temps de le faire, je fabriquais même quelques vêtements pour les habitants des rives du lac de la transparence. On me fit assister à chaque cérémonie, on mima même celles qui se dérouleraient dans trop longtemps pour que j'y assiste avant mon couronnement officiel. Il y eut la coupe des nations, un événement qui raviva de plus belle les affirmations que Suris avait eu en ma présence. Je savais qu'une menace planait sur le monde mais il m'avait fait promettre de ne point en parler. Il avait sans doute, également, dû calmer mon esprit afin que je ne vois la chose que comme lointaine, comme si j'en étais détachée quelque part. Mais plus le temps passait, plus mon sentiment d'inquiétude grandissait. Peut-être qu'à un moment, je serai vouée à prendre les bonnes décisions, comme lorsque je m'étais plantée devant ces deux lourdes portes. Mais finalement, y avait-il un juste choix à faire lorsque l'on se retrouvait face à l'apocalypse ?
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Mise à l'épreuve des Archimages [Edwina - Niveau VI]

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