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 Partie de cache-cache [quête - solo]

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Dim 28 Sep 2014, 08:00

Partie de cache-cache.
In the afternoon -
« We should find them »

« Pitié! Aidez-moi à les retrouver! Je… Je! Et la tour! Où sont mes enfants! Et cette fichue tour! Non, non, oh non! Où sont-ils?! Aidez-moi! Je vous en supplie! »

L’homme qui venait de m’accoster geignait, gémissait et tremblait, tout ça à la fois, alors que sa bouche s’ouvrait et se refermait sur des paroles complètement aléatoires et chancelantes. Il était hors de lui, aucun doute sur ce point. Ses yeux, agrandis par une crainte indescriptible, s’ancraient dans les miens, comme s’il voulait faire en sorte que ce ne soit pas que ses mains qui me tirent, mais bien toute son âme, tout son être. Doucement, mais non sans fermeté, je me détachais de sa poigne en le forçant à retirer ses doigts autour de mon poignet. Ce petit manège durait depuis plus de cinq minutes. Il fallait que ça cesse. Pour la énième fois, je lui demandais, posément, de tout me raconter depuis le début. Entre ses halètements, l’haleine sauvage qu’il me renvoyait au visage et l’angoisse qui tordait ses mots, je n’avais pas été capable de comprendre ne serait-ce qu’une parole de son discours. Mais à son ton alarmé, on ne pouvait s’y méprendre: quelque chose de grave s’était produit. Et cela concernait ses enfants.

Cependant, une fois encore, ses paroles suintèrent d’entre ses lèvres en bégaiements, ses cris d’alarme se muèrent bien rapidement en supplications désespérées. Il tentait de nouveau de me pousser en direction du chemin, vers un but que lui seul semblait connaître. Peut-être l’emplacement de cette fameuse tour, dont il ne cessait d’expliquer l’étrange disparition ou je ne savais pas quoi encore. Cela dit, même si j’essayais de prêter l’oreille à ce qu’il blatérait, sa panique ne faisait qu’accroître mon exaspération. Agité comme il l’était, il n’arriverait visiblement à rien, hormis peut-être de créer de sérieux maux de tête à ceux qui auraient le malheur de le croiser. Je laissais échapper un soupir avant de faire un pas dans sa direction et de lui attraper les épaules, comme si je m’apprêtais à le secouer comme un palmier. Par contre, malgré que ce n’était pas l’envie qui me manquais, je n’en fis rien, me contentant simplement de planter ma pupille dans le blanc de ses yeux, histoire d’attirer un minimum son attention. Cela dit, l’homme poursuivait ses monologues, sans même avoir remarqué que je le tenais. Pour ce faire, je renforçais ma poigne, forçant un peu plus sur ses épaules, et c’est là qu’il finit par se taire et à me regarder, réellement. Enfin, ce n’était pas trop tôt. Et sans plus de ménagement, je me permis de le gifler.

« Parlez calmement et sans précipitation, me suis-je bien fait comprendre? Si vous voulez que je vous aide, faîtes en sorte de m’aider à saisir votre histoire, pigé? »

Il ne semblait pas avoir compris ce que je venais de lui dire, visiblement choqué par mon geste. Pourtant, après quelques secondes de silence, il parut se calmer progressivement et ses pupilles reprirent un semblant de lucidité. Tant mieux. On ne pouvait rien espérer accomplir dans la panique et l’angoisse et à ce constat, je lui adressais un maigre sourire, l’encourageant à parler de nouveau. L’homme pris une grande inspiration et repris son histoire.

Malgré ses efforts -c’était plus fort que lui- sa voix avait tremblé tout le long de son court récit, alors qu’il m’expliquait comment il était venu à s’installer aux pieds d’une grande tour, pris de fatigue après sa longue journée marchande et comment il s’était rapidement assoupi après avoir promis à ses enfants qu’ils ne tarderont pas à partir pour le prochain port. Après, il ne savait pas exactement ce qui s’était passé, mais à son réveil, ses enfants, ainsi que la tour, qu’il décrivait comme énorme et colossale, avaient complètement disparus du paysage. Il finit sur cette note nerveuse:

« Je les ai cherché partout, pensant qu’ils étaient partis jouer dans les alentours. Vous savez comment c’est à cet âge-là: ils ne peuvent pas rester deux secondes sur place. Mais j’avais beau les appeler, ils ne m’ont jamais répondu…  Ils… Ils n’étaient nulle part. »

Entre mes doigts, je pouvais sentir les tremblements qui secouaient son corps et je choisis de le relâcher, conscient des sentiments qui pouvaient l’agiter en ce moment. Son regard se perdait dans la vague, cherchant une explication logique à ce qui s’était passé. Régulièrement, je le voyais déposer ses yeux sur moi, à la recherche d’un soutien, d’une autre version des faits, moins drastique que celles auxquelles il songeait. Mais je ne voyais pas en quoi je pouvais le réconforter présentement. Ses enfants venaient de disparaître avec une tour qui plus est, et à moins que tout ce cirque n’ait été orchestré par une vile créature capable d’utiliser la magie et les sorts d’illusions, je ne voyais pas comment une tour pouvait bouger par elle-même. Je savais qu’au milieu de ces Terres, l’incroyable côtoyait l’irréalisable, mais une tour pouvant se déplacer seule? Ce serait une première pour moi. Et les enfants, s’ils ne se trouvaient pas dans les environs, comme l’avait spécifié l’homme, peut-être se trouvaient-ils en compagnie de la tour? À ce stade, cela ne faisait que renforcer mes soupçons sur l’œuvre d’un sorcier ou d’un démon quelconque venu enlever les jeunes enfants. Me grattant la joue, je remarquais finalement que le jeune père ne me lâchait plus des yeux désormais et je dû lui demander de m’emmener à l’endroit exact où il s’était endormi pour qu’il daigne enfin tourner son regard ailleurs. Il ne devait pas en attendre autant de moi. J’essayerais, mais je ne promettais rien.

Pendant qu’il me guidait d’un pas pressé sur le chemin de terre, qui séparait ces bois en deux, je pouvais réfléchir à comment je pouvais m’y prendre pour retrouver ses enfants, mais les solutions offertes à moi ne pullulaient pas vraiment: soit je le laissais à son désespoir et à son angoisse pour poursuivre mon chemin, soit je me lançais à la poursuite d’une tour mouvante, volante; c’est vrai, qui ne me disait pas qu’elle pouvait voler cette tour? Enfin, chacune d’entre elle n’était pas la solution que je préférais le plus. Nerveusement, je me mis à jouer avec les coutures du sac qu’Ardwick m’avait offert quelques heures plus tôt, dans l’idée que je le remplirais des « courses » dont il m’avait consigné. Mais, pouvais-je vraiment laisser cet homme comme ça? En plus, ce n’était pas tant sa vie qui était en danger, mais celles de ses enfants.

« D’ailleurs, combien sont-ils? Posais-je soudainement.

- Mes enfants? Quatre. Deux garçons et deux filles: l’aînée, Leila, âgée de dix ans, sa petite sœur Cora, âgée de huit ans et les jumeaux, Ty et Ray, qui ont cinq ans », énuméra l’homme, l’émotion coincée dans la gorge à chaque nom qu’il prononça. Je préférais le laisser tranquille après cela.

Nous avons marché pendant près d’une dizaine de minutes sur le chemin de terre. Je n’arrivais pas à croire qu’il ait cherché aussi loin, mais sait-on jamais. Mieux valait ne rien laisser passer, surtout quand il s’agissait d’enfant. Mine de rien, ces petits être faibles et vulnérables n’en restaient pas moins des boules d’énergie qui ne s’épuisaient pas si facilement.

« Que faîtes-vous? Ne toucher pas à mes affaires! » S’écria brutalement le jeune homme, modifiant son pas pour piquer un sprint jusqu’à un point non loin.

Pour ma part, au lieu d’accélérer, je ralentis la cadence de ma marche, curieux devant la scène qui se dessinait devant moi. Le père courrait jusqu’à des sacs éparpillés un peu partout dans un périmètre, alors qu’une silhouette, visiblement féminine, se trouvait à quelques pas des sacs. À pas lents, je me rapprochais des deux individus, examinant la nouvelle venue des pieds à la tête. Puis, lorsque mon regard se figea finalement dans ses iris, je lui présentais des excuses.

« Excuse-le, mais il est un peu sur les nerfs en ce moment… » Dis-je en jetant un regard en direction du bonhomme, pour renforcer l’idée. Je soupirais, las, avant de me retourner vers la jeune femme. « Désolé de te déranger, mais aurais-tu vu quatre enfants dans les environs? Nous sommes à leur recherche et ceci, mentionnais-je en pointant du doigt l’homme nerveux, c’est leur père. »

Peut-être avions-nous tort depuis le début, que leur disparition n’avait rien à voir avec la tour et qu’ils étaient simplement en train de jouer quelque part, à travers l’immensité des bois qui s’étendaient de chaque côté de la route, dans un endroit que leur père n’avait pas cru bon vérifier. On ne savait jamais! Peut-être les avait-elle croisés!

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Mar 30 Sep 2014, 03:28


Le vent soufflait doucement. On entendait le son des oiseaux. Celui-ci parvenait aux oreilles d'une manière douce et paisible. Un léger son cristallin. Le son des corbeaux n'étaient pas très plaisant à entendre cependant. Quelques feuilles tombaient sous le passage du vent, virevoltant d'un côté, puis d'un autre avant de s'écraser en douceur sur le sol. Une femme se tenait là, les yeux fermés. Son corps était allongé dans l'herbe, ses longues jambes fines l'une sur l'autre et les bras derrière sa tête. Ses longs cheveux bruns s'étaient éparpillés un peu autour de sa tête, ébouriffés. Cette jeune femme ne se souciait pas vraiment du temps qui passait. Elle était là depuis une bonne heure déjà afin de profiter du soleil et du vent léger qui soufflait. Le temps était tout simplement idéal afin de se relaxer. Aëlys avait pratiqué son art avant de se reposer. Elle avait fait des acrobaties pendant un bon petit moment avant de se calmer et de venir s'allonger. Elle voulait davantage se perfectionner, mais elle voulait d'ailleurs avoir plus de résistance physique. La jeune femme cherchait à avoir une certaine force supérieure que celle qu'elle avait présentement. Elle avait entendu des rires d'enfants. Ses paupières s'étaient alors ouvertes pour regarder vers sa droite. Sa vision mit du temps à revenir puisque le soleil l'aveuglait. L'orine avait alors vu une sorte de tour apparaître et lorsque celle-ci décida de disparaître, le rire des enfants avait disparu avec elle. Se redressant alors assise dans l'herbe, la jeune femme frottait doucement ses yeux afin de se réveiller complètement. Aëlys s'était redressée et fit balancer son corps avec une certaine grâce de gauche à droite afin de réveiller ses muscles.

Sumyna avait décidé de ne pas l'accompagner aujourd'hui et c'était une bien drôle d'impression. L'orine avait l'habitude que la bélua l'accompagne, mais cette fois-ci elle avait décidé de ne pas venir. La jeune femme respectait ses choix. Elle était une adulte après tout. Elle avait sûrement des choses à faire ou des comptes à régler pour ne pas l'avoir accompagné. Sumyna manquait rarement des occasions de voyager et de parler avec la demoiselle. La belle  s'était enfin levée debout complètement et se penchait afin de toucher ses orteils avec la paume de ses mains. La voilà enfin prête à reprendre la route. Néanmoins, elle repensait aux rires d'enfants qu'elle avait entendu. Cette tour... l'avait-elle rêvé ou avait-elle vraiment été là? Aëlys ne connaissait pas vraiment l'histoire de la tour inconnue et elle ignorait donc que celle-ci pouvait se matérialiser comme elle le désirait. La jeune femme repoussait ses longs cheveux bruns derrière ses frêles épaules et elle se remit à marcher dans la direction qu'elle devait prendre. Le soleil plombait sur la place et il ne tardait pas à faire assez chaud.

Aëlys s'était arrêtée proche de sacs afin de boire de l'eau qu'elle avait sur elle. L'orine entendit une voix d'homme gronder. Elle tournait les yeux et se rendait compte que le grognement était pour elle. D'une voix douce, elle dit: « Excusez-moi, je ne voulais rien en soit de vos sacs. C'est juste une coïncidence que je me suis arrêtée près d'eux. » Dit sur un autre ton cela aurait paru bien amer. Un homme venait ensuite vers elle. Il ne tardait pas à la détailler un moment avant de plonger son regard vert dans celui améthyste de la demoiselle. Aëlys écoutait ses paroles avant de jeter un regard vers l'homme anxieux. Des enfants? Elle n'en avait pas vraiment vu, mais elle se souvenait avoir entendu des voix... des rires enfantins. Se pourrait-il qu'ils étaient vraiment réels et que ce soit de ces enfants là qu'il parlait? « Ce n'est pas bien grave, je comprends qu'il soit si nerveux. Perdre des enfants c'est assez difficile. Pour répondre à ta question, je crains ne pas avoir vu d'enfants. Cependant...» Les yeux mauves de l'orine se tournaient vers la droite et elle pointait une certaine direction. « C'est assez étrange, mais j'ai entendu les rires d'enfants. J'étais allongé dans l'herbe lorsque je l'ai ai entendu. Le soleil m'a aveuglé. J'ai vu des ombres, puis une grande tour surgir de nulle part avant de disparaître quelques secondes plus tard... Les enfants n'étaient plus là non plus. Je me suis demandée si j'ai rêvé ou si c'était réel. » Peut-être que cet inconnu connaissait cette tour?


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Miles Köerta
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Sam 04 Oct 2014, 06:41

Partie de cache-cache
In the afternoon -
« We should find them »

L’attaquer sans preuve, à cause de l’angoisse, aurait pu donner à l’homme une bonne raison de s’inquiéter pour lui désormais, en plus de ses enfants. Mais visiblement, la jeune fille n’avait point tenu rigueur de son mauvais caractère et s’était montrée plutôt douce et compréhensive lorsque je mis en avant les explications de son problème. Le violet de son regard n’avait même pas exprimé une once d’amertume aux paroles cinglantes de l’homme. Elle s’était contentée de l’observer en s’excusant, sur un ton que je n’aurais jamais pu employer pour un individu qui m’aurait ainsi accosté. Une bonne chose selon moi, car nous aurions très bien pu tomber sur une arrogante, pimbêche comme pas deux, qui nous aurait donné un mal impossible à apaiser -mais dont je ne m’aurais pas gêné à fermer le clapet. Enfin bref, ce qui comptait, c’est qu’elle semblait avoir des informations sur nos jeunes disparus. Aussi minimes qu’elles pouvaient être, elles nous étaient tout de même extrêmement précieuses.

Lorsque la jeune inconnue choisit de répondre, l’homme cessa toute activité et abandonna son air de chien méchant pour la regarder, d’abord fixement pour ensuite la dévisager avec de grands yeux écarquillés. Ses traits s’étaient détendus quelques secondes pour mieux se contracter par la suite.

« Des… rires? »

Même moi, je devais avoir une expression similaire -plus sobre, je l’espérais- mais c’était pour une toute autre raison, que je préférais ne pas exprimer en grande effusion. Pour ma part, je ne faisais qu’observer l’horizon, sourcils froncés, vers l’endroit où la jeune femme avait tourné son doigt pour nous indiquer la route. Des rires et une tour… Une tour, qui plus est, ayant la faculté d’apparaître et de disparaître selon son bon vouloir, de quoi rendre n’importe qui suspicieux vis-à-vis la véracité de cette histoire, semblant sortir tout droit d’un conte. Seulement, quand deux personnes qui ne se connaissaient visiblement pas racontaient un récit semblable en apparence -même s’il y avait des divergences pour chacun des récits- on pouvait commencer à réfléchir sur sa véritable portée. Donc, si je comprenais bien, la tour avait vraiment son importance… Le père aussi venait de le comprendre et recommençait à s’agiter dans les secousses qui faisaient trembler son corps.

« Mes enfants… Vous… »

Je le coupais au milieu de sa phrase, craignant qu’il se mette de nouveau en spectacle devant la jeune demoiselle, étalant la panique et l’angoisse qui pouvait l’animer à tous ceux qui viendraient à le croiser. Je ne voulais plus l’entendre gémir, se plaindre ou se torturer avec des mots sans fondement. Ce n’était pas de cette manière que nous parviendrons à trouver ses enfants. Agir, c’est ce qu’il fallait faire, et en vitesse grand V si nous ne voulions pas les perdre, définitivement. Me tournant vers la fille aux iris mauves, je lui tins ces mots:

« Si tu es vraiment certaine de ce que tu as entendu, pourrais-tu nous amener à l’endroit où tu as vu cette tour? Je crains qu’elle ne soit l’élément déclencheur de tout ce drame. »

Je ne connaissais aucunement cette tour, d’où elle pouvait provenir, son histoire, ni sous quelle main elle avait été bâtie, mais ce qui me semblait indéniable, c’est qu’elle n’était pas une tour bien ordinaire, ancrée sur terre par les roches et les pierres amoncelées l’une sur l’autre pour lui donner forme. Elle bougeait, par tous les Dieux! Je ne pouvais pas encore expliquer cet étrange phénomène, mais qu’elle le fasse toute seule me semblait impensable. Ça devait être la machination d’un sorcier, certainement. Parce que, entre la version de la jeune femme et celui du père de famille, je ne voyais vraiment pas comment une construction aussi gigantesque avait bien pu disparaître comme ça, en un claquement de doigt, et cela, sans même laisser de trace derrière elle…

Il devait avoir un moyen de remonter la piste jusqu’aux enfants et les retrouver sains et saufs. Il devait bien en avoir un…

« Sinon, excepté les rires, la tour qui disparaît mystérieusement, tu n’as rien noté d’inhabituel, qui sortirait de l’ordinaire dans le coin? Comme… Un individu louche qui rôderait dans les parages peut-être? »

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Ven 31 Oct 2014, 20:32


Oui, des rires. L'orine avait bien entendu des rires d'enfants qui s'étaient rendus jusqu'à ses petites oreilles. Elle n'avait pas les sens super développés, mais elle entendait très bien et elle était sûre de ce qu'elle avait entendu quelques minutes auparavant. L'information sembla perturber quelque peu le jeune homme qui ne croyait pas en l'histoire de la demoiselle. Que pouvait-elle faire de plus pour lui faire comprendre que ce qu'elle disait elle l'avait vu de ses propres yeux? Il était vrai que voir une tour aussi immense bouger par elle-même n'était certes pas quelque chose d'habituel après tout...  Le père des enfants était agiter et la jeune femme recula d'un pas, s'inquiétant pour sa sécurité. Un père pouvait tout risquer afin de retrouver et protéger ses enfants, elle le savait. Aëlys s'était donc reculée un peu pour éviter qu'il puisse la toucher directement avec sa main ou une arme quelconque. Enfin... quelconque... un fouet pourrait bien la rattrapé, mais elle pensait surtout à une arme comme une épée ou même un sabre. « Calmez-vous, d'accord? Je ne sais pas exactement où son vos enfants, je l'ai ai vu avec une impression flou. Ils pénétraient dans la tour, se pourchassant les uns les autres en riant et la tour a soudainement disparue devant mes yeux. Je me suis même approchée d'où elle était pour voir si elle n'était qu'invisible aux yeux... mais non, elle ne l'était pas. Elle avait complètement disparu, même sa consistance.» Les iris améthystes de la demoiselle fixaient le regard du père qui s'impatientait de pouvoir retrouver vos enfants. « Je n'ai rien à voir avec leur disparition, vous seriez alors gentil d'éviter de toujours vouloir m'attaquer pour que je vous donne des informations... je ne sais rien de plus.» L'orine ne put être plus claire qu'elle venait de dire.

Aëlys conduisit le blond et le père énervé jusqu'à la tour qu'elle avait vu disparaître sous ses yeux un peu plus tôt. Ses pas foulèrent la terre presque exactement là où elle avait marché pour se rendre jusqu'à eux. Elle surveillait toujours le père du coin de l'oeil puisqu'elle ne lui faisait pas confiance. Elle comprenait qu'il s'inquiétait fortement pour ses enfants, mais elle s'inquiétait surtout qu'il s'en prenne encore à elle. La question du blond la ramena alors à la réalité. Elle prit le temps de réfléchir. Replongeant dans ses souvenirs, la jeune femme se remémora intérieurement les images lorsque ses paupières s'étaient ouvertes. Elle voyait les formes floues des enfants rieurs qui s'enfonçaient dans la grande tour. Cela n'avait prit quelques secondes à peine avant que la tour ne s'arrache du monde visible pour disparaître comme si elle n'avait jamais existé. Aëlys tourna les yeux vers le jeune homme une fois qu'elle eut réfléchit et analyser la scène dans son esprit. « Je voudrais dire que oui, mais hélas la réponse est non. Je me souviens de la forme des enfants qui courraient joyeusement en direction de la tour. Puis, lorsqu'ils furent tous l'un comme les autres derrière la porte d'entrée, elle s'est volatilisée comme si elle n'avait jamais existé. J'aimerais pouvoir dire que j'ai vu quelque chose d'autre, mais ce n'est pas le cas.»

La jeune femme ne pouvait se douter que le blondinet était un orisha puisque ses caractéristiques n'étaient pas comme celles qu'on pouvaient naturellement observer. Du mons... l'une d'entre elles qui était si particulière: les yeux vairons. L'orine s'arrêta calmement sur place lorsque les deux hommes ne s'y attendirent pas. Elle fit un geste de la main pour désigner l'emplacement où ils étaient. « C'est à peu près ici que la tour se trouvait avant de disparaître.» Le père se remit à s'énerver et à regarder partout autour de lui. Son rythme respiratoire s'éleva alors qu'il paniqua de ne pouvoir retrouver ses enfants. Il se demanda s'ils sont tout simplement encore en vie. Si quelqu'un les avait enlevés. Pourquoi il ne réussissait pas à les retrouver. Qu'est-ce que c'était que cette tour qui disparaissait toute seule... C'étaient trop de choses pour lui. L'homme paniquait. Aëlys se dit intérieurement qu'ils ne pourront jamais découvrir ce qui s'était passé avec lui... Elle ne souhaitait pas veiller sur lui tout au long de l'aventure et subir toutes ses questions.
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Jeu 06 Nov 2014, 00:27

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In the afternoon -
« We should find them »

Je fus déçu de sa réponse, mais je ne pouvais pas lui en demander plus. Si elle n’avait pas été témoin de quoi que ce soit d’autre, c’était déjà suffisant de savoir où se trouvait les enfants présentement, même si l’inquiétude persistait dans mon estomac. Alors je me remis dans la file, suivant la jeune femme qui nous servait de guide, à quelques pas à peine du père énervé. De temps en temps, j’interceptais une œillade de la part de la jeune femme, qu’elle décochait au monsieur, sceptique. À la manière qu’elle le dévisageait, qu’elle entretenait soigneusement cette distance qui les maintenait éloigné l’un de l’autre, je commençais à me dire qu’elle se méfiait de l’homme. Pas pour les raisons que vous pourriez soupçonner -genre le père serait en réalité un dangereux fugitif-, non, elle craignait juste qu’il commette un acte à son encontre sous la panique, le stress, l’énervement, appelez ça comme vous le voudrez, mais nous ne pouvions pas prévoir les gestes irréfléchis qu’il pourrait faire par inquiétude. L’attaquer pour qu’elle fasse part des informations qu’elle détenait (ah non, ça, il l’avait déjà fait)? La menacer, la secouer, pour la forcer à dire des choses qu’elle-même ne semblait pas connaître ou même comprendre? À ce stade, cet homme pouvait devenir imprévisible. Il fallait garder un œil sur lui, et pas seulement pour notre sécurité, mais pour la sienne aussi. Je ne voulais pas qu’il prenne de risques inutiles, qu’il se jette dans la gueule du loup comme un débutant, sinon à quoi aurait servi tous ces efforts?

Cependant, je ne pouvais pas m’empêcher de ressentir de la pitié à son égard. Si ça aurait été Père à la place de ses enfants, je… je ne sais pas ce que j’aurais pu faire, mais le final serait resté le même: destructeur. Ceux qui auraient fait du mal à Père auraient tellement payé… Pourtant, tuer ne se faisait pas pour moi, commettre un meurtre de sang-froid n’était pas humain, mais si l’on s’en prenait à quelqu’un qui m’était cher, peut-être, alors, cette action m’allécherait bien plus.

Mais bon, je n’étais qu’un voleur de quartier, parfois coursier, et le fait même de songer à tuer me donnait des frissons dans le dos. Alors, tout le long du chemin, je tentais d’amener l’attention du jeune père sur autre chose que ses enfants, mais son air sombre refusait toute invitation à la camaraderie cette fois. Contraint de m’épuiser en efforts vains, je lâchais finalement l’affaire pour me concentrer sur ce qui se passait devant moi. Mais, j’aurais peut-être dû le faire plus tôt, car la jeune femme s’était arrêtée sans prévenir et je faillis me fracasser le crâne contre son dos. Par chance, le père, lui, semblait être resté en alerte et avait doucement ralenti son pas pour observer les environs. « C’est à peu près ici… » nous a-t-elle annoncé, et mon regard épousa les reliefs plats de l’endroit. Rien ne pouvait nous indiquer l’arrivée et le départ importun d’une tour. Rien. Enfin, peut-être pas finalement… Je fis quelques pas vers l’avant, inspectant le sol, notant une zone d’herbes qui se trouvaient étrangement fléchies, comme si elles avaient dû supporter le poids d’un géant. Je plissais les yeux, avant de reculer calmement. La circonférence de cette zone était immense. Combien de mètre de rayons? Plus d’une vingtaine. Je forçais ma bouche à ne pas s’ouvrir en trou béant, puis je me retournais vers notre guide et le père des enfants. Ce dernier avait recommencé à s’énerver. Je n’étais pas suffisamment proche pour l’entendre, mais en regardant de plus près, je pouvais apercevoir ses lèvres bouger avec frénésie. Je m’avançais dans sa direction, lui disant de rester calme, d’arrêter de s’essouffler, que cela ne le mènerait à rien à l’heure actuelle.

« Nous réussirons à les retrouver, faîtes-nous simplement confiance. Une tour de cette dimension ne peut pas disparaître sans laisser de trace. C’est impossible. On laisse toujours, quelque part, des signes de notre passage. »

Habituellement, oui. Mais avec cette tour, franchement, je ne savais pas ce qui pourrait nous attendre réellement. Du coup, je me retournais vers la jeune femme, plantant mes yeux dans les siens pour demander son aide. Déjà, si nous parvenions à trouver quoi que ce soit pour nous indiquer le chemin, ce serait un très bon dé…

« Aïe! »

C’est à cet instant précis que je reçus un caillou sur le crâne.

Surpris, je me mis à observer les alentours, balayant les environs sans voir quoi que ce soit. Attendez… D’où il provenait ce caillou? Paf! Un autre dans la poire. Je fixais mes deux partenaires, sans comprendre ce qui se passait exactement, avant de remarquer que les yeux du jeune père s’étaient levés dans le ciel. Aussitôt, je relevais la tête, rencontrant, moi aussi, un sourire rieur au-dessus de mon visage, qui tournoyait joyeusement dans les airs. Les mains frêles jonglaient habilement avec trois autres petits cailloux.

« Hahahahaha!! J’adore ta tête! On dirait une pastèque! »

Quoi? Pardon? Je crois que j’eus l’air vraiment stupide à la dévisager ainsi, car son rire doubla d'intensité. Ses petites ailes fragiles frétillaient au rythme de ses rires, tandis que des larmes de joie coulaient de ses petites joues. Ma mâchoire se contracta, tandis qu’elle se calma progressivement. Bordel, qu’est-ce qu’elle nous voulait cette fée?

« Hihihi! Vous êtes rigolos! Dîtes, vous recherchez les enfants, n’est-ce pas? »

Immédiatement, mon expression se modifia du tout au tout. La petite fée étira ses fines lèvres, en un large sourire, et elle se remit à tournoyer dans le ciel, rieuse.

« Hihihi! Ils cherchent les enfants, les petits n’enfants ♫ Partis, partis dans la belle tour ♫ Envolée, envolée cette tour elle est ♫ »

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Sam 20 Juin 2015, 17:13

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In the afternoon -
« We should find them »

À ces mots, mes sourcils s’arquèrent et le visage du jeune père perdit un peu de ses couleurs.

« Où est-elle rendue?

- Qu’est-ce qui est rendue où?, demanda l’innocente en feignant l’incompréhension et en cessant sa chanson.

- Pardieu! La tour évidemment! »

La colère remontait au triple galop, talonnée de près par l’impatience. J’agrippais l’épaule de l’homme avant de l’aviser, d’un signe de la tête, de se calmer. Ça ne servait à rien de s’énerver face à ses petites demoiselles ailées. Joueuses dans l’âme, mais surtout malicieuses, leur principale activité se résumait à faire des farces et à s’amuser avec les nerfs des gens – pour cette dernière occupation, je ne pensais pas qu’elle le faisait en toute connaissance de cause. Les plus jeunes, surtout, primaient leurs envies de s’amuser en dépit des sentiments en jeu ou des situations peu enclines au divertissement. Mais nous ne pouvions leur en vouloir d’être ce qu’elles étaient, car, de la même manière que la Liberté était l’oxygène des Orishas, l’amusement était inscrit dans leurs gênes. C’était, tout simplement, dans leur nature. En voyant cette petite fée tournoyer dans les airs en chantonnant à tue-tête que la tour avait disparu, avait disparu, je compris bien rapidement que nous étions en présence d’une enfant. Et comme les enfants, elle ne saisissait pas encore l’ampleur de la situation. Alors, crier contre elle ne nous aiderait pas à retrouver cette tour; plutôt, cela l’inciterait certainement à fuir et nous ne serions pas plus avancés dans nos recherches. Par conséquent, d’un geste plus ou moins autoritaire, je repoussais le père pour faire un pas en direction de la fillette ailée.

« Excuse-moi…, l’interrompais-je lentement, alors qu’elle entamait une nouvelle strophe musicale.

- Oui, monsieur à la tête de pastèque?

- … »

Je pris sur moi-même pour ne pas la foudroyer du regard. Les fées étaient joueuses, et celle-ci n’était qu’une enfant à la recherche de distraction et de divertissement. Elle ne semblait même pas comprendre ce qui se passait exactement! Enfin, je respirais un bon coup avant de poursuivre sur le même ton convivial et jovial que j’avais adopté:

« Est-ce que tu peux me dire où se trouve la tour?

- Vous voulez partir vous amusez avec les enfants sans moi, c’est ça? », bouda la fragile créature en gonflant ses joues de frustration, grimace grotesque qui rendait la scène encore plus enfantine que je l’aurais cru possible.

Je gardais le silence quelques instants, ne sachant pas comment je pouvais tourner la conversation à notre avantage pour qu’elle nous dise l’emplacement de cette satanée tour. Je soupirais finalement… et m’assis par terre.

« Mais qu’est-ce que vous faîtes? »

Le père était déconcerté. Il me regardait, moi, assis au sol, en train de tracer un carré dans la terre et de le diviser en neuf petits carrés plus ou moins équivalents.

« Qu’est-ce que c’est que cette comédie!

- Tu veux jouer, c’est bien ça? »

Pour l’instant, j’ignorais le père inquiet et passablement furieux pour tourner toute mon attention vers la petite demoiselle qui avait cessé tout mouvement et qui me fixait avec suspicion.

« C’est quoi ces petits carrés?

- Un jeu. Viens, je te montre comment on y joue. »

Elle n’avait aucune confiance, mais s’approcha tout de même par curiosité face à ce nouveau jeu intriguant. Pendant ce temps, je jetais un regard en biais au jeune père trépidant sur son pied avant de lui faire signe que tout allait bien, que je gérais la situation – du moins, j’en avais l’impression. Je savais que l’heure était compté pour ces enfants, mais il fallait d’abord ce mettre copain-copain avec cette petite fille pour qu’elle nous montre la voie vers la tour. Comprenant, de ce fait, mon plan, les épaules du père s’abaissèrent, non sans réticence, et il tourna sa tête vers la jeune femme aux yeux violacés qui nous avait donné des informations fort constructives.

« Merci pour votre aide, mademoiselle. Je vous en serais éternellement reconnaissant. »

Après quelques hésitations, elle finit par partir en nous souhaitant de retrouver rapidement les enfants. Le père la gratifia d’un sourire qui se voulait fort, mais qui tremblait un peu, tandis que j’hochais de la tête pour la remercier. Je pouvais paraître pas très aimable, mais toute ma concentration, c’est-à-dire, convergeait sur le visage de cette petite fée, à qui j’expliquais dans les grandes lignes les règles et le but du jeu.

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Sam 27 Juin 2015, 04:48

Partie de cache-cache
In the afternoon -
« We should find them »

« Est-ce que tu as compris? »

Je la voyais réfléchir intensément, mais après quelques secondes d’hésitation, elle acquiesça d’un vif hochement de la tête.

« Oui! Oui! J’ai compris!

- Bien! Alors commençons.

- D’accord! »

Ses ailes ralentirent le rythme de leurs battements et elle vint s’asseoir devant moi, face aux neufs carrés grossièrement tracés dans la terre. Nous tenions tous les deux un petit morceau de bois et nous nous observions une dernière fois dans les yeux.

« Une partie de deux en trois?

- Pourquoi pas de six en sept?

- C’est que nous sommes un peu pressés… »

Ses yeux, pour la première fois depuis plusieurs minutes, se posèrent sur le visage du jeune père. Pour l’instant, il arborait un air calme, non sans inquiétude, mais il était plus tranquille que tout à l’heure. Néanmoins, je savais qu’au fond de son être, une angoisse sans pareille lui tenaillait l’estomac et qu’il ne faudrait pas longtemps avant qu’il n’éclate d’une nouvelle crise.

« Bien… Dans ce cas, va pour une partie de deux en trois!

- Donc, nous sommes d’accords pour les règles, n’est-ce pas? Si je gagne, tu nous donnes l’emplacement de la tour. Et si tu gagnes, nous jouerons aux jeux que tu voudras. Compris?

- Cinq sur cinq! »

Parfait. Nous nous attribuons rapidement les «pions» avant que je lui donne la main pour commencer la partie. Elle marqua un premier carré par un «O». Je m’abstenais de sourire. Une action que j’avais prévu, car presque tout le monde commençait ainsi. Je ripostais avec un «X» placé sur le carreau en haut à gauche. Je levais discrètement les yeux en direction de la petite fée, qui avait perdu tout sourire et qui se concentrait à présent sur la petite table de jeu improvisée. Son air candide avait disparu et, pour elle, il me semblait que les choses sérieuses venaient de commencer. D’un coup vif, à l’aide de son bout de bois, elle marqua un nouveau carré d’un «O».

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Elle allait faire une suite. Et il n’en était pas question. Je la bloquais en plaçant mon «X», et ainsi de suite jusqu’à ce que les neufs carreaux soient remplis.

Partie de cache-cache [quête - solo] 971698Tictactoe1


Durant quelques secondes, nous regardions le dessin et la petite fée, curieuse, demanda de sa voix fluette:

« Y’a personne qui a gagné. Ça veut dire qu’on recommence?

- C’est… c’est ça. »

Un sourire, large et grand, se dessina sur les traits de la jeune enfant. Elle venait de trouver une faille à mon plan et moi de même, me maudissant de ne pas y avoir songé plus tôt. Un match nul comportait, irrémédiablement, une seconde manche pour départir le vainqueur du vaincu. Et si nous continuons sur cette lancée, elle allait pouvoir profiter du marché, même sans avoir gagné. Le père, en comprenant la chose, se redressa vivement.

« Je croyais que vous…!

- J’ai bien l’intention de gagner! Faîtes-moi confiance, m’impatientais-je d’une voix sèche.

- On verra bien… »

La petite commençait vraiment à prendre le jeu au sérieux, surtout depuis qu’elle venait de découvrir qu’elle avait, non pas une, mais deux possibilités pour gagner le marché. Mais je n’avais pas dit mon dernier mot. Du revers de la main, j’effaçais les traces de notre précédent plateau pour nous en dessiner un nouveau. Neufs carreaux, elle les «O» et moi les «X». Je débutais la manche en marquant le carré à l’extrémité droite. Elle suivit, sans parler, toujours aussi concentrée. Après une minute, le jeu étant rapide, nous nous rendions compte que nous essuyions un nouveau match nul.

Partie de cache-cache [quête - solo] 553426Tictactoe2


La créature féérique souriait de plaisir tandis que moi, je commençais à perdre patience. Nous débutâmes une tierce partie, que la fée emporta avec grands cris de joie et chansons de la victoire. Je pouvais sentir le regard incendiaire du jeune père dans mon dos, mais je tentais, le plus possible, de ne pas y songer. Elle venait uniquement de gagner une manche: une manche sur deux. J’avais encore ma chance. Alors nous faisions une quatrième partie, puis une cinquième, et une sixième que je gagnais avec misère, puisque l’esprit de la fillette ailée était plus alerte que je l’avais soupçonné. La tension était à son comble, alors que nous débutions la septième manche, mais encore une fois, elle se finit par un match nul. Le père, derrière moi, fulminant d’impatience. Dans mon cas, j’avais retrouvé mon calme pour me concentrer uniquement sur le jeu. Je fis un huitième carré divisé en neuf carreaux. C’était à mon tour de commencer.

Le silence s’était abattu alors que nos regards ne se détachaient plus du plateau. Je marquais les carreaux avec soucis et intelligence, disposant mes pions de manière à lui bloquer toute riposte. Après quelques secondes, un sourire s’agrandit sur mes lèvres et je levais les yeux en direction de la fée.

Partie de cache-cache [quête - solo] 235180Tictactoe


« Je crois que j’ai gagné. »

La petite fille plissa ses yeux pour mieux observer les carreaux.
Je venais de la coincer. Je m’étais donné deux possibilités pour gagner et elle ne pouvait me bloquer qu’à un seul endroit: si elle en choisissait un, soit l’horizontal ou le vertical, je gagnais grâce à l’autre sens et vice versa. Dans tous les cas, c’était moi qui lui volais la victoire.

Je me levais, époussetant mes pantalons avant de me tourner vers elle et de lui sourire, victorieux.

« Alors? Où se trouve cette tour? »


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Lun 17 Aoû 2015, 19:27

Partie de cache-cache
In the afternoon -
« We should find them »

« Tu n’es vraiment pas marrant… »

J’haussais des épaules, bien peu inquiet de savoir que dans ses normes, je ne faisais pas parti de la catégorie des mecs sympas. La vie d’innocents était mise sur la balance avec son divertissement personnel et pourtant, elle ne semblait pas remarquer l’importance, mais surtout l’urgence, de retrouver cette tour. Les risques étaient comme peu visibles pour cette petite femme ailée. C’est pourquoi ce fut à contrecœur qu’elle avait finalement accepté de nous montrer la voie jusqu’à la tour, en boudant comme une enfant trahie. Bah, tant qu’elle nous servait de guide à présent, je me fichais pas mal de ses états d’âme. Dans ma balance, la vie des enfants était beaucoup plus importante. À mes côtés, le père des quatre bambins s’agitait de plus en plus. Remarquant son état du coin de l’œil, je me permis de déposer une main amicale sur son épaule, histoire de le réconforter. Surtout que, nous devions nous préparer à affronter de nombreux dangers une fois au sein de la tour. Des dangers que je ne pouvais même pas m’imaginer.

Notre foulée était rapide tandis que les ailes de notre petite Fée battaient d’un rythme que je pourrais presque décrire comme flegmatique. La volonté n’était vraiment pas là, mais au moins, après une trentaine de minutes à continuer de marcher vers le nord, nous parvînmes à atteindre l’orée d’un oasis, baigné dans l’ombre d’une gigantesque construction de pierres. À cette vue, mes yeux s’écarquillèrent, ronds et gros comme des soucoupes.

« Contents? La voilà votre tour! »

Elle était énorme… Je ne m’attendais pas à cela, absolument pas et il me fallut quelques secondes de plus pour me sortir de cette torpeur ahurie. Le père des enfants s’avançait déjà jusqu’à la porte de la tour, déposant la paume de ses mains sur les battants pour les pousser et s’ouvrir un passage jusqu’à l’intérieur. Aussitôt en voyant cela, je me précipitais dans sa direction pour lui prêter main forte.

« Pfff… Si plus personne ne fait attention à moi, j’m’arrache. »

Et, effectivement, nous ne lui prêtions plus aucune attention, concentrés à repousser les battants de ces imposantes portes en bois. Cependant, en raison du peu d’intérêt que nous lui accordions, nous n’étions pas en mesure de voir l’état nerveux dans lequel elle se trouvait soudainement, cessant, brièvement, d’esquisser sa moue boudeuse de petite fille gâtée.

Mais pour revenir aux portes, alors que depuis le début nous rencontrions de la résistance à ce niveau, soudainement, les portes s’ouvrirent sans effort, nous prenant par surprise. Propulsés par notre propre force, le père et moi finissions notre chemin au sol, grognant et toussant à cause de la poussière qui s’était levée à notre chute.

« Raah! Ça pique! » Se plaignit le père lorsque de la poussière s’insinua jusqu’à ses yeux, les brûlant par leur simple présence indésirable.

Quant à moi, je me relevais prestement tout en essuyant la poussière qui s’était collée à mes vêtements. Puis, je portais mon regard dans la salle. Austère, il y avait un long et grand escalier au milieu de la pièce qui montait jusqu’à un point que je n’étais pas en mesure de voir au travers de cette pénombre sinistre et inquiétante.

« Nous devrions monter et commencer nos recherches.

- Oui… »

Mais à peine avions-nous esquissé un pas qu’une voix se mit à crier dans notre dos. Nous nous retournâmes d’un bloc, nos cœurs palpitant à vive allure au creux de notre poitrine.

« Êtes-vous devenus fous! »

C’était la petite fée. Je relevais un sourcil, dubitatif.

« Tu n’étais pas partie, toi? »

- Non! Et j’ai bien fait parce que vous ne savez pas dans quelle galère vous allez vous embarquer! » Continua-t-elle en frissonnant, ses bras entourant son corps de poupée.

Elle tremblait comme une feuille et ses yeux, à eux seuls, exprimaient clairement la peur qui la tenaillait et qui lui refusait tout mouvement de plus dans la direction de cette tour. Effectivement, quelque chose de lugubre régnait dans cet endroit, mais si les enfants si trouvaient vraiment, nous devions y aller nous aussi. Nous ne pouvions pas les laisser à leur sort.

« Vous allez mourir si vous entrez là-dedans! Il y a quelque chose de… de vraiment terrifiant à l’intérieur… »

- Peu m’importe. Je dois seulement aller sauver mes enfants », murmura le père, visiblement irrité par l’intervention de la fée.

Déjà, il se retourna pour faire face à l’escalier et, dans l’idée de monter les marches, il venait de reprendre le pas, plus courageux que jamais. Mon regard voyagea du père à la fée, observant cette dernière avec un sourire en coin sur le bord des lèvres. Elle me fixait, l’interrogation au plus profond de ses yeux, se demandant pourquoi moi, étranger de cette famille, qui n’avait aucun lien avec eux, était prêt à mettre ma vie en péril pour le bien de ces enfants inconnus. Mollement, j’haussais des épaules avant de me retourner.

« Ne me regarde pas comme ça. Moi aussi, je le fais pour les enfants. Rien de plus, rien de moins. »

Et sans précédent, je rejoignis le père, qui avait déjà commencé l’ascension du grand escalier.

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Lun 17 Aoû 2015, 19:30

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In the afternoon -
« We should find them »

Les marches sous nos pas grinçaient et semblaient plier sous nos poids. Ce n’était pas très rassurant, mais au moins, elles paraissaient suffisamment solides pour ne pas nous lâcher en plein milieu de notre traversée.

« J’espère qu’ils ne se sont pas aventurés trop loin… » S’inquiéta le père, ses enjambées se faisant de plus en plus rapide.

J’acquiesçais, me concentrant sur la porte qui venait d’apparaître dans notre champ de vision. Je la pointais du doigt, grimpant les marches trois par trois, cherchant à arriver le plus rapidement possible en haut. Après quelques secondes, j’y parvins sans grande difficulté, mais quelque chose au sol m’intrigua et je me penchais pour la récupérer. Le père me rejoignant et notant, au passage, le geste que je venais d’esquisser, se plaça à ma hauteur pour voir de quoi il s’agissait. Seulement, lorsqu’il aperçut la petite poupée de chiffon que je tenais dans ma main, son visage blêmit soudainement.

« Co… Cora! »

Je me retournais vers le père.

« Cette poupée lui appartient? » Lui posais-je d’une voix qui, contrairement à la sienne, répondait au calme.

Cela prit du temps avant qu’il ne réagisse, mais après plusieurs secondes, qui me semblèrent durer des heures, il tendit sa main vers la poupée pour la prendre dans ses mains et la contempler, larme à l’œil, la main tremblante, le visage choqué par ce qu’il fixait ainsi.

« Co… Cora n’a pas de poupée! »

Mes paupières se mirent à battre follement, n’y comprenant rien.

« Mais alors, pourquoi avoir…? »

Il me coupa nettement, sèchement, brandissant la poupée devant mon visage. La colère déformait ses traits.

« C’EST Cora! C’est elle, la poupée! C’est ma fille! »

Mon sang se glaça brusquement, tandis que je fixais la poupée de chiffon dans la poigne serrée du jeune père.

« Vous voulez dire qu’elle s’est… fait transformer? »

Cette idée ne plaisait guère et il fallut un long moment avant que nous nous départions de notre étonnement.

« Oh non…

- Attendez. Regarder dans son dos. Il y a quelque chose… » Remarquais-je en apercevant une entaille dans les coutures du jouet.

Aussitôt, le père retourna la poupée et y aperçut, lui aussi, l’entaille faite dans son dos. Droite et profonde, nous étions en mesure d’y voir le rembourrage qui s’y cachait à l’intérieur et doucement, comme s’il ne voulait point blesser sa fille, le père enfonça sa main à l’intérieur de la poupée, fouillant dedans. Avec impatience, j’attendais de voir ce qu’il allait en sortir et lorsqu’il arrêta tout mouvement, je su qu’il venait de mettre la main sur quelque chose.

« Qu’est-ce que vous venez de trouver? »

Lentement, le père sortit du corps de la poupée un petit sablier. Tous les deux, nous nous regardâmes, intrigués.

« Qu’est-ce que ça veut dire?

- Aucune idée… »

Le père inspecta le sablier entre ses doigts avant de porter son regard vers la porte qui nous faisait face. D’un même avis, nous hochâmes la tête avant de pousser les battants de toutes nos forces. Il était temps de partir à la recherche des enfants. Mais la découverte de cette étrange poupée de chiffon, qui était à l’image de Cora, sa fille de huit ans, avait de quoi nous rendre perplexe. Est-ce que les enfants s’étaient fait changer, par on ne savait quelle magie? Est-ce qu’ils courraient quelque part dans la Tour? Est-ce qu’ils étaient pris au piège? Les hypothèses étaient diverses et très inquiétantes en plus. De surcroît, il y avait ce sablier que nous venions de trouver… Qu’est-ce qu’il signifiait exactement?

Après maints efforts, nous parvînmes à ouvrir les portes et nous débouchâmes dans une grande salle qui se séparait en quatre chemins.

« Les enfants… » Chuchotais-je, tournant mon regard vers le jeune père.

Lui aussi l’avait remarqué: le nombre de chemins correspondait exactement au nombre de ses enfants.

« Qu’est-ce qu’on fait maintenant?

- Je ne sais pas. Mais ce sablier m’intrigue.

- Moi aussi… » Avoua le père en jouant de nouveau avec l’objet.

Il finit, après un temps, par le retourner et regarder le sable couler dans le petit tube. Et là, un grand tremblement de terre se mit à secouer l’édifice tout entier. Nous vacillâmes tandis qu’un souffle, une brise dans l’air, glissa jusqu’à nos oreilles pour nous murmurer ces quelques mots.

« Parviendrez-vous à sauver la petite fille prise dans les sables du temps? »

Nos cœurs faillirent bondir hors de nos cages thoraciques. Un hurlement venait de percer la noirceur des lieux; un cri qui venait du couloir qui se trouvait à notre droite complètement.

« Cora!! Hurla le père, plein d’angoisse.

- Vous venez de déclencher le compte à rebours… Faîtes vite ou sinon… »

Et il eut un énorme coup de vent qui nous fouetta le visage.

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Lun 17 Aoû 2015, 19:32

Partie de cache-cache
In the afternoon -
« We should find them »

« Bon sang! Qu’est-ce qui vient de se passer?! »

Ma respiration s’accélérait, tandis que mes pensées s’entrechoquaient entre elles, se mélangeaient dans un bordel, pour ne former qu’un tas indescriptible de réflexions sans queue ni tête, sans haut sans bas, sens dessus dessous. Mon regard s’attarda quelques secondes sur le sablier que tenait à la main le jeune père et mon cœur bondit encore plus haut, affolé par tant d’émotions déferlantes. « Parviendrez-vous à sauver la petite fille prise dans les sables du temps? » Avait demandé cette voix douce comme de la soie, mais aussi menaçante et sinistre que l’appel d’un Démon. Les sables du temps…? « Vous venez de déclencher le compte à rebours… » Le compte à rebours… Je compris brusquement. Oh non! Avec violence, j’attrapais le poignet du père des quatre enfants, l’incitant à me suivre en direction du couloir qui se trouvait le plus à notre droite, là où un hurlement strident nous avait paralysé d’effroi. À toute vitesse, de toutes mes forces, je l’obligeais à faire les premiers pas.

« Que fais-tu?! Qu’est-ce que ça veut dire!! » Insista le père d’une voix paniquée, de la sueur coulant le long de son menton.

La situation nous échappait clairement. Si nous ne faisions pas très vite, la petite Cora sera…

« QU’EST-CE QU’IL ARRIVERA À MA FILLE!

- ELLE MOURRA! Criais-je soudainement, la panique atteignant des sommets que je n’aurais jamais cru possible. C’est à cause de ce sablier. On… On l’a retourné et on vient de mettre sa vie en danger! »

Cette déclaration choqua tant le père que ce dernier se mit à verser des larmes avec abondance sans même – j’y mettrais ma main à couper – s’en rendre compte.

« Qu-Quoi…?

- Souvenez-vous de ce qu’a dit la voix: Vous venez de déclencher le compte à rebours. Et d’après vous, qui peut être cette fille prise dans les sables du temps? »

Il n’avait pas besoin de réfléchir très longtemps à la question; la réponse lui venait d’elle-même, aussi brusquement qu’affreusement. Voyant qu’il venait de saisir, je crus bon d’accélérer notre cadence de course et cette fois, je n’obtins aucune résistance de la part du père. Même qu’il se mit à courir plus vite que moi, se précipitant dans le couloir en criant le nom de sa fille. Cora, Cora, Cora, on pouvait entendre partout à l’intérieur de la tour. Cependant, contrairement à ce que nous pouvions percevoir, plus un son ne fusait d’entre ces murs, comme si le plus petit être se trouvant dans cette tour maudite avait choisi de se taire. Plus on avançait et plus l’obscurité se faisait dense et impénétrable, au point qu’il nous fallait rester très proche pour ne pas que, l’un comme l’autre, nous nous éclipsions. Nous ne connaissions rien des secrets et des pièges tapis dans cet endroit. Chaque tournant pouvait nous réserver une surprise de mauvais goût, une confrontation inévitable que nous aurions bien aimé – justement – esquiver. Mais pour l’heure, tout ce qu’il comptait, s’était retrouvé l’enfant disparue. Où pouvait-elle se trouver dans ce couloir immense? Nous cherchions des yeux l’emplacement d’une porte cachée dans le noir, mais rien ne se trouvait sur les murs, pas même un encadrement ou une poignée qui aurait pu nous offrir un précieux indice. Il n’y avait rien dans ce couloir immense. Rien que le noir et nos cris désespérés à la recherche de la jeune fille.

« Où peut-elle être?! »

Le père portait une attention toute particulière au sablier qu’il tenait en main. Les grains dégringolaient doucement dans le tube et à présent, près du quart était rempli. Le temps, dans cette affaire, restait notre pire ennemi. Constatant ce dernier fait, nous accélérions, regardant à droite comme à gauche pour trouver l’entrée d’une salle cachée. Nous continuâmes sur ce chemin durant encore une minute… jusqu’à ce qu’un mur se dresse devant nous, nous empêchant toute tentative de continuité. Nous nous arrêtions, le souffle court et coupé.

« C’est une blague… Qu’est-ce qu’on a manqué?! Bon sang! CORA! RÉPONDS-MOI! CORA! »

Il rebroussait déjà chemin, criant à plein poumon le nom de sa plus jeune fille. Dans mon cas, je restais figé sur place, observant le mur qui se dressait, de toute sa hauteur, devant moi. On ne pouvait pas avoir manqué quelque chose. Oui, peut-être que nous étions pressés, mais rien, pas même le plus petit détail, aurait pu nous échapper. Et pourtant, nous avions exploré tout le corridor, sans rencontrer âme qui vive. Tout le corridor? Mise à part ce mur, nous avions absolument tout vérifié…

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Jeu 12 Nov 2015, 15:00

Partie de cache-cache
In the afternoon -
« We should find them »

Aussitôt, je m’approchais du mur et je collais ma joue conte la pierre froide qui le définissait. C’est bien ce que j’avais cru: je sentais comme un souffle qui passait entre les pierres. Il ne pouvait y avoir qu’une seule explication à cela: une salle continuait de l’autre côté du mur.

« VENEZ VOIR! VITE! J’ai trouvé quelque chose! » Criais-je à l’intention du père.

Rapidement, je pressais mes mains contre le mur, à la recherche d’une cavité, d’une quelconque excroissance qui pourrait dépasser ou, justement, manquer. Mes doigts extrêmement sensibles, devenus connaisseurs après plusieurs années dans ce que j’aimais appeler mon « métier », parcouraient les fissures, tâtaient chaque centimètre carré de la roche. Il fallait que je m’assure de ne passer à côté de rien.

« Que…Que faîtes-vous? » Me questionna l’homme complètement essoufflé, le regard hagard, essayant de saisir la portée de mes gestes ainsi que leur but.

- J’ai senti un courant d’air, lui avouais-je en poursuivant mes manœuvres. Il se peut qu’il y ait une salle de l’autre côté. »

Et au moment où je tins ces mots, ma main passa au-dessus d’une pierre qui, dans un grincement horrible, recula de son socle. Un grand sourire s’étira sur mes lèvres.

« Bingo! Reculez-vous! Ça pourrait être dangereux! »

Peut-être que la Tour voulait nous ensevelir sous ces pierres, peut-être qu’elle ne désirait que notre mort après tout. Restant suffisamment à l’écart, nous regardâmes le mur se séparer en deux. Une lumière, dès cet instant, commença à briller dans l’embrasure de cette singulière porte cachée. Je traversais le premier, le jeune père suivant mes pas. L’heure tournait, l’heure tournait, et nous espérions que tous nos efforts ne soient pas vains. Franchissant la porte, nous nous arrêtâmes lentement, nos yeux s’écarquillant de stupeur à cette vue qui se profilait devant nos yeux. Ma mâchoire faillit se décrocher.

« Mais c’est…!

- Le sablier… »

Nous avançâmes prudemment, considérant l’énorme monument en forme de sablier qui se tenait au centre de la salle. Il était gigantesque, presque trois fois la hauteur de ma maison.

« Est-ce que vous croyez que Cora se trouve ici?

« Je n’en sais rien, mais je…

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAH!! »

Ce cri nous perça les tympans, et nous sursautâmes, remplis d’effroi à ce son. Mon cœur avait failli se décrocher dans ma cage thoracique, tant le bond qu’il avait fait avait été surprenant.

« C’est Cora! » S’exclama le père, se précipitant à toute vitesse vers l’imposant sablier.

Tambourinant sa surface en verre, il appelait sans relâche sa fille que nous savions, désormais, perdue à travers tous ces grains et ce manque d’air… Joignant ma force à celui de l’homme, je me mis à frapper aveuglément la surface en verre, conscient qu’une seule fissure libérera l’enfant, mais risquerait, également, de nous ensevelir sous ces tonnes de sables doré.

Qu’est-ce que c’était que le but de toute cette mise en scène? La poupée qui ressemble à Cora, le sablier, ce fichu compte à rebours… Encore une fois, mon œil fut instinctivement porté vers le sable qui s’écoulait toujours, sans interruption, entre les mains crispées du père qui criait le nom de sa fille d’une voix désespérée. Le sable, à l’image d’un serpent, couvrait à présent près de la moitié du volume du contenant. m*rde… Qu’est-ce que nous pouvions faire? Nos coups de poing et nos coups de pied ne servaient à rien. Pas même une égratignure ne zébrait la surface du sablier. Le père se mettait à crier, à hurler, des larmes brûlant la rétine de ses yeux. L’impuissance face à la détresse de son enfant le mettait hors de lui. Ses coups se firent plus violents, ses cris plus bestiaux, son angoisse plus vive.

« IL FAUT QU’ON LA SORTE DE LÀ! CORA! CORA!

- PAPA! AIDE-MOI! J’ÉTOUFFE! J’étouffe… J’étou…

- CORA! ACCROCHE-TOI! PAPA VA TE SORTIR DE LÀ! »

Alors qu’il continuait à frapper, il murmurait d’une voix faible, empressée:

« Je te le promets, Cora. Papa va tous vous sauver. »

Son poing rencontra une énième fois la surface de verre.

Mais à notre grande surprise, un bruit infernal se produisit suite à ce coup. Nous nous éloignions précipitamment du sablier pour observer, interloqués, la fissure qui venait d’apparaitre sur ce matériau qui nous avait paru incassable.

« Vous… Vous avez réussi… »

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Jeu 12 Nov 2015, 15:03

Partie de cache-cache
In the afternoon -
« We should find them »

Dans une explosion phénoménale, le verre se brisa et explosa, renvoyant des morceaux un peu partout dans la salle. Instinctivement, nous nous protégions le visage des fragments du sablier, mais les morceaux de verre ne nous coupaient pas la peau, c’est à peine s’ils nous effleuraient. En relevant les yeux, nous constatâmes que le verre, froid et coupant, ressemblait, une fois en morceau blanc, à de minuscules flocons de neige. Le sable coulait sous et sur nos pieds tandis que nous observions le monument se désintégrer. Le sable continuait de couler et de couler, et nous regardions sa progression d’un œil avisé et attentif. Quand, soudainement, nous aperçûmes un visage tout blanc et pâle sortir d’entre les monticules de sable: les yeux fermés, Cora se laissait pousser par le flot de sable qui se déversait du sablier.

« Cora!! »

Sans plus se soucier de rien d’autre, excepté son enfant, le jeune père courut la sortir du sable, les larmes aux yeux, l’inquiétude s’évanouissant d’elle-même lorsqu’il fut à la hauteur de sa fille. Je regardais le père enlacé sa fille, la couvrir de baiser et s’assurer qu’elle n’avait été blessé nulle part. L’angoisse défigurait toujours ses traits, mais un grand sourire en adoucissait la sévérité.

« Oh! Ma chère enfant! »

Il la serra contre lui, sa fille se réveillant doucement.

« Pa…pa?

- Oui, Cora. C’est moi. Tu n’as plus à t’en faire. Je suis là.

- Papa… Les jumeaux…Et Leila…

- Ne t’en fais pas. On va les sortir de là aussi.

- Merci, Papa… »

Se laissant tomber dans ses bras, la petite fille ferma les yeux et s’assoupit.

« On serait peut-être mieux d’aller chercher les autres enfants.

- Oui, ne perdons pas de temps. »

Il se redressa, gardant Cora dans ses bras avant de me rejoindre, l’air grave.

« Je ne sais pas qui ou qu’est-ce qui contrôle cette place infernale, mais si je trouve cette personne, elle payera très cher, crois-moi! »


Cora, solidement maintenue sur le dos de son père, s’était réveillée il y a quelques minutes. Nous lui posions d’innombrables questions sur le fait qu’elle, ses frères et sa sœur se retrouvent ici. Cora nous répondait par des énoncés évasifs, sans trop aller dans les détails. Je m’approchais de la petite fille, déposant une main sur son épaule, essayant de la convaincre de tout nous raconter. Elle secoua vigoureusement de la tête, serrant le cou de son père pour mieux s’accrocher.

« Laissez-la tranquille. Elle vient de passer une épreuve éprouvante pour une enfant. On pourra lui poser des questions plus tard. »

J’hochais de la tête, lâchant son épaule frêle et froide…

Nous marchions sans mot. J’avais l’impression que même le bruit de nos pas s’étouffait dans l’obscurité. Mais depuis le sauvetage de Cora, nous n’avions plus rien croisé excepté des murs, un plafond et du plancher. Pas de poupée trainait au sol, comme avec la petite fille, pas un seul indice ne se plaçait devant nous pour localiser les autres enfants. Il n’y avait que le noir, insondable et inquiétant, qui nous accompagnait dans notre marche interminable. Je cherchais des entrées du coin de l’œil, mais je ne trouvais que de la pierre; je cherchais un coin de lumière, ne serait-ce qu’un carré pour m’apaiser et me rassurer, mais je ne trouvais que des ténèbres. Cette ambiance me mettait incroyablement mal à l’aise, tandis que le père et la fille progressait sans peur dans les entrelacs des couloirs. Ils ne parlaient pas, ou alors très peu, mais ils continuaient d’avancer d’un pas sûr et léger, que je peinais à leur imiter tellement l’angoisse me tordait l’estomac.

« Cora, sais-tu où se trouve tes frères et ta sœur? »

La gamine secoua tristement la tête. Timidement, elle se retourna dans ma direction, son regard à peine perceptible pour mes yeux dans cette noirceur épaisse.

« Non… Nous nous sommes séparés pour jouer à cache-cache alors… Je ne sais pas où ils se trouvent exactement… Puis, nous ne retrouvons pas de poupée au sol, c’est bizarre, en effet… »

Je me mis à réfléchir à toute vitesse, cherchant un moyen plus rapide de retrouver les jumeaux et la petite Leila dans ce labyrinthe. Si nous continuions à explorer les lieux de cette manière, nous nous n’en sortirions pas avant l’année prochaine. Qui savait exactement dans quelle galère se trouvaient les autres enfants? Nous avions bien trouvé Cora dans un sablier qui allait l’asphyxier, alors qu'en était-il des autres? Quel supplice avait prévu la tour pour leur briser leur âme si pur?

Sa tête s’enfonça dans le cou de son père et ce dernier, jetant un regard tendre à sa fille lui caressa vaguement les cheveux.

« On va les retrouver. Je te le promets.

- Oui, Papa. On va les sortir de là… »

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Ven 13 Nov 2015, 00:31

Partie de cache-cache
In the afternoon -
« We should find them »

Un frisson me parcourut soudainement l’échine. Je regardais derrière moi avec prudence. Rien. Mais d’où me venait cet étrange malaise? Accélérant le pas pour rejoindre le père et sa fille, je me plaçais à côté d’eux.

« Je ne sais pas ce qu’il y a ici, mais je n’aime pas ça. J’ai comme un mauvais pressentiment… »

Les deux interlocuteurs se tournèrent vers moi, des interrogations dans les yeux.

« Je ne vois pas de quoi tu parles.

- Moi non plus…

- Ne perdons pas de temps, jeune homme. Mes enfants m’attendent. »

Je plissais des yeux, intrigué, les suivant néanmoins dans le couloir sombre. Il y avait quelque chose qui clochait, qui m’échappait, mais je ne savais pas quoi précisément. Le stress me faisait peut-être devenir paranoïaque… Mais…

« Non, non… Attendez, s’il-vous-plaît! »

Le père s’arrêta subitement de marcher pour me faire face. À son regard, je pouvais comprendre qu’il ne saisissait absolument rien.

« Qu’est-ce qui vous arrive, jeune homme?

- Je ne sais pas. Je… C’est mon instinct. Il me dit qu’il y a quelque chose de louche.

- Quoi donc? Parlez, aller-y. »

Je fermais les yeux quelques secondes.

« Ça ne vous fera pas plaisir…

- Diable! Dîtes-moi ce qui vous préoccupe autant!

- C’est votre fille, Cora, qui me préoccupe à ce point. »

Le silence se fit plus pesant encore que durant notre marche. Je pouvais sentir le regard incendiaire du père et celui, surpris de la fillette. Je n’attendis pas que l’un ou l’autre ne réplique. Je m’avançais rapidement vers la petite fille pour plonger mon regard dans le sien. Du peu que je voyais dans ces voiles sombres, je constatais qu’elle soutenait vaillamment mon minutieux examen.

« Je ne sais pas qui vous êtes, mais je suis sûre d’une chose: vous n’êtes pas Cora.

- Qu’est-ce que vous racontez?! C’est bien ma fille! Elle…

- Non! Ce n’est pas votre fille!

- Et qu’est-ce qui vous rend si sûr de ça? Pourquoi je ne serais pas Cora? C’est moi Cora. Je suis sa fille! »

- Et tu peux me dire le nom de ton père? »

Elle ne répondit pas, sifflant dans ma direction.

« Qu’est-ce que vous dîtes là, monsieur? Je connais le nom de mon père!

- Eh bien, je suis persuadé du contraire. Parce que vous n’êtes pas Cora. Vous ne pouvez pas être son enfant.

- ARRÊTEZ IMMÉDIATEMENT! Expliquez-vous jeune homme! Pourquoi dîtes-vous que cette enfant n’est pas Cora?!

- Parce qu’elle connait quelque chose qu’elle ne devrait pas savoir.

- Quoi donc? Me pressait le jeune père, irrité par mes propos qui lui semblait complètement incohérents.

- La poupée… La poupée que nous avons ramassée alors que nous recherchions votre fille. Si elle se trouvait belle et bien dans le sablier, comment peut-elle être au courant de l’existence des poupées? »

Agressif, je me tournais vivement vers la petite fille sur le dos du jeune père. Elle ne disait plus rien, consciente de son erreur.

« C’est bien toi qui a explicitement dit plus tôt: Nous ne retrouvons pas de poupée au sol, c’est bizarre, en effet…, non? Alors, dis-moi comment tu le sais? Comment tu peux savoir que nous sommes à la recherche de poupées pour connaître l’emplacement des autres enfants? »

L’ambiance s’alourdit, accentuée par la pesanteur que semblait exercer les ombres sur nos épaules. Le père, paralysé par la nouvelle, se tourna vers la jeune enfant qui, brusquement, resserra l’emprise qu’elle avait sur le cou de l’homme. Ce dernier, vif comme l’éclair, la lâcha et s’éloigna d’elle à grands pas.

« Qui êtes-vous et qu’avez-vous fait à mes enfants? » Pesta-t-il entre ses dents, à l’image d’un serpent prêt à fondre sur sa proie.

À peine impressionnée par le timbre rageur de l’homme, la petite fille se mit à rire de manière cynique, affreux, comme si ses lèvres allaient déchirer ses joues.

« Qui a-t-il, Papa?

- Rendez-moi mes enfants ou sinon!

- Ou sinon quoi, Papa? »

Elle se mit à rire, balançant sa tête vers l’arrière et nous pûmes apercevoir son cou se desquamer. Morceau par morceau, filament par filament, sa peau se détachait de sa chair, sa chair de ses os. Le père poussa un cri d’horreur tandis que la gamine devant nous riait toujours, à gorge déployée – autant lui restait-elle un peu de gorge pour rire…

« Ce que vous êtes amusants! N’est-ce pas, Papa? Tu voulais tous nous sauver, pas vrai, Papa? Tu me l’as promis, Papa… Hihihihi »

Elle prenait une voix doucereuse, portée dans la cruauté, tandis que son œsophage pendait négligemment au-dessus de son buste. Le père se bouchait les oreilles poussant un cri à glacer le sang. Aussitôt, je me plaçais entre la gamine et l’homme qui se trouvait à genoux, exhalant des bouffées d’air qu’il n’arrivait pas à attraper.

« Ça suffit! Arrêtez immédiatement, qui que vous soyez! »

Je ne savais pas ce qui m’a pris. Je frissonnais de tous mes membres. Le regard qu’elle me posa aurait pu me faire décamper, tant il m’horrifiait, mais mes jambes étaient figées dans le sol, incapable de se soustraire de l’emprise de la peur.

« Tsk! Une mouche indésirable. Je dois l’admettre, j’ai fait une erreur, mais je ne la commettrai plus. »

La créature sous l’apparence de la petite Cora nous tourna le dos avant de taper dans ses mains.

« Vous voulez voir les enfants? Eh bien les voici! »

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Miles Köerta
Jeu 07 Jan 2016, 20:27

Partie de cache-cache
In the afternoon -
« We should find them »

Comme les rideaux d’une grande scène, le décor autour de nous « s’ouvrit » en deux pour nous transporter dans une salle. Le père redressa lentement la tête à ce changement, regardant autour de lui d’un air effrayé. La salle dans laquelle nous nous retrouvions était blanche, pure, vierge de toute souillure, en parfait contraste aux couloirs sombres, effrayants et angoissants dans lesquels nous avions progressé tous les trois. Puis, dans un même mouvement, nos regards se posèrent sur les quatre silhouettes qui nous faisaient face.

« Les voici, grands et beaux. Vous ne trouvez pas? »

Effectivement, au milieu de la salle, comme pour nous attendre, se tenait quatre silhouettes d’enfant tout de blanc vêtu. Ils portaient des masques sur leur visage et seules quelques mèches de cheveux dépassaient du chapeau qui ornait chacune de leur tête. Ils brillaient d’un éclat intense, vif, dans ces habits si blancs, au cœur de ce décor vierge.

« Leila… Cora… Ty… Ray… » Chuchota leur père, des larmes venant couler tout le long de ses joues.

Il ne se releva pas, sous le choc de les apercevoir tous les quatre. Mais à aucun moment les enfants n’avaient bougé. Ils restaient immobiles, à leur place, fixant seulement un point devant eux, comme si l’Univers entier n’existait plus.  

« Les enfants… C’est Papa… Je suis là… Je suis venu vous sauver… »

Toujours à genou, il tendit ses bras vers eux, dans l’espoir que ceux-ci puissent se refermer contre leur frêle et minuscule corps. Mais ils ne firent rien. Absolument rien. C’était à peine s’ils avaient redressé un sourcil. À cette scène, la fausse Cora redoubla d’hilarité, prenant son ventre à deux mains alors que nous pouvions apercevoir ses tubes digestifs pendre aussi joliment que son œsophage hors de sa gorge.

« Ce que vous pouvez être drôle! Aaaah! Ne sont-ils pas magnifiques ainsi? Dès que je les ai aperçus dans la tour, je me suis dit que le blanc leur irait à merveille. Blanc comme la pureté du cœur, comme l’innocence de l’âme…  »

Elle fit semblant d’avancer, et je réagis au quart de tour, grognant d’une voix grave et sourde:

« Ne les touchez pas. »

Mais elle avait, au contraire, bien intention de le faire! Le sourire qu’elle m’offrit en témoignait. Sournoise et maligne, elle prit son temps avant de rejoindre les enfants et d’approcher ses doigts fins de leurs épaules. Mon expression se durcit, mon souffle se fit plus violent.

« Je le répète: ne les touchez pas.

- Je vais me gêner… » Siffla-t-elle en posant un doigt sur l’un des jumeaux.

Mon sang ne fit qu’un tour avant que je ne m’élance vers elle pour qu’elle s’éloigne. Avec une rapidité inouïe, elle tendit son bras et me frappa dans ma lancée. Je m’écrasais au sol, relâchant une expiration de souffrance en me prenant la joue. Je la fusillais du regard et elle en fit autant en me fixant.

« Petit microbe. Qu’est-ce que tu crois pouvoir faire contre moi?

- Il ne peut rien contre toi, mais moi, je peux encore t’arrêter. »

Mon cœur cessa de battre durant quelques secondes et je me retournais vivement. Derrière moi, une longue et fine silhouette s’avançait d’un pas gracile, léger, dans la direction de la fausse Cora. Lorsque je la reconnu, je ne pus m’empêcher de m’exclamer:

« Toi!

- Toi? Je te signale que j’ai un nom et ce n’est pas Toi! Que ça rentre dans ton crâne, pastèque! »

Je me préoccupais à peine de sa colère, tant j’étais heureux de la voir. La petite fée n’avait plus son minuscule corps ailé et son air malicieux. Elle était grande, et tout son aura respirait la puissance. Qu’était devenue la petite Fée maligne et espiègle de tout à l’heure?

« As-tu terminé de me regarder comme un merlan frit?

- Mais tu… vous… Wow! C’est à ça que vous ressemblez avec un corps aussi grand? »

Elle prit sur elle-même pour ne pas me gifler et préféra ancrer ses iris dans les yeux de la fausse Cora. Celle-ci, devant la nouvelle venue, n’esquissa qu’un simple sourire poli, comme pour la pardonner de ne pas avoir vraiment réagi à son défi.

« Et à qui ais-je l’honneur? » Se moqua l’entité en jugeant l’allure de sa nouvelle invitée.

Cette dernière esquissa un sourire où j’y aperçus, à mon grand désarroi, de la mélancolie. Qu’est-ce que ça voulait dire?

« Tu es en train de me dire que tu es devenue complètement folle au point de ne plus te souvenir de ta propre sœur? »

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Jeu 07 Jan 2016, 20:30

Partie de cache-cache
In the afternoon -
« We should find them »

Nous nous figeâmes tous, dévisageant la Fée. Sa… QUOI?

« Quoi?! Attendez! Cette cinglée est ta…

- Oui. Ma sœur. N’est-ce pas, Violette? »

La fausse Cora plissa des yeux, scrutant chaque centimètre carré de la femme qui disait être de son sang. Mais après quelques minutes, elle se remit à rire, prenant son ventre à deux mains.

« Ma sœur? HAHAHAHA! Elle est bien bonne! Je n’ai pas de sœur! Je suis née ici, dans cette Tour magnifique! »

Elle se mit dès lors à tournoyer sur elle-même, passant à côté des enfants pour les inviter dans sa danse. Étrangement, comme s’ils étaient attachés à elle par un fil, les quatre enfants se mirent à la suivre en sautillant gaiment. Pourtant, leur visage masqué n’exprimait pas plus de joie que tout à l’heure. Étaient-ils victime d’un sort? Cette fausse Cora les manipulait-elle? Il fallait les faire sortir d’ici et au plus vite. Alors que je cherchais vainement une solution au problème, la Fée, de son côté, s’était lentement approchée de la folle qui riait et dansait joyeusement, son œsophage tressautant au rythme de ses sauts.

« Tu n’es pas née ici, Violette. Tu es née dans le Jardin près du mien. Tu te souviens, ce Jardin que tu prenais tant de plaisir à prendre soin, ce même Jardin qui t’a soudainement vu disparaître le jour où cette Tour s’est pointée dans le secteur. Tu n’es jamais revenue en prendre soin!

- Mon… Jardin… »

La fausse Cora cessa immédiatement de gambader et les gamins en firent autant, se plaçant juste devant elle, comme quatre petits soldats prêts à défendre leur reine. La Fée se permit de faire un nouveau pas, plus assuré cette fois. Elle parlait à sa sœur d’une voix douce et légère comme de la soie.

« Oui, ton Jardin. Il t’attend encore, tu sais. Il n’est pas mort. Et il t’attend.

- NON! TU MENS! Je suis née dans cette Tour! Cette Tour est ma maison! Ces enfants sont mes jouets! Je suis… Je suis… »

Elle se stoppa net dans son délire et poussa un grand cri avant de s’effondrer au sol, les deux mains sur le crâne. Elle tremblait de partout, ses dents claquant.

« Je… Je… Qui je suis?

- Cette tour t’a retourné l’esprit, Violette.

- Je ne suis… Je ne suis pas Violette…

- Si tu l’es! Tu es ma sœur! Regarde-moi dans les yeux, Violette. Regarde-moi dans les yeux et ose dire que tu ne me connais pas… »

La prétendue Violette releva doucement la tête, fixant avec plus de soin et d’attention le visage de la Fée, détaillant ses traits, ses lèvres, la couleur de ses yeux, de ses cheveux…

« Je suis ta sœur, Maïanthème. Tu me reconnais, n’est-ce pas? »

Les lèvres de la fausse Cora tremblèrent légèrement. Je me relevais doucement, jetant un regard au père juste derrière moi. Lui aussi écoutait avec attention, mais il n’osait s’approcher de ses enfants, qui faisaient encore un rempart entre nous et Violette. Il fallait attendre, attendre que Maïanthème soit parvenue à convaincre sa sœur.

« Maïan… thème… Ma… sœur… Mon… Jardin…

- Oui, Violette! Continue! Tu vas t’en souvenir, j’en suis certaine! Tu es plus forte que ça, n’est-ce pas? Tu es plus forte que cette Tour, Violette! Alors vaincs-la! »

Violette se plia en deux, inspirant et expirant bruyamment. L’univers tout de blanc se fissurait tout autour de nous et bientôt, il eut comme une explosion, la salle toute blanche s’envolant en fumée. Nous nous retrouvions de nouveau dans les couleurs sales et sombres de la Tour. Nous attrapâmes aussitôt cette occasion pour foncer vers les enfants et les éloigner de Violette, qui s’était remise à crier, ses mains contre son visage. Se battait-elle contre l’attraction de la Tour? Tentait-elle de se soustraire à son influence? Soudainement, il eut comme un puissant tremblement de terre et tous les murs se mirent à vibrer. Nous lancions des regards alarmés autour de nous. La tour poussait un hurlement.

« Nous devons partir!

- Allez-y! Je reste avec elle…

- Non! Pas question! Tu viens avec nous!

- Je ne peux pas, cria-t-elle soudainement en se tournant vers moi, des larmes coulant abondamment de ses joues. Je ne peux plus fuir. C’est ma sœur et je me dois de la protéger, coûte que coûte. Je ne peux plus l’abandonner, comme la première fois. »

Un sourire vint alors apparaître sur le coin de ses lèvres.

« Partez. Vous, au moins, partez d’ici. Amenez loin, très loin ces enfants… »

Je la regardais, effaré. Dans un sens, je la comprenais. Elle était prête à sacrifier sa vie pour venir en aide à celle de sa sœur. Je la comprenais parfaitement parce que c’était la même chose avec moi… Déglutissant, je me retournais vers le père et ses enfants.

« Promets-moi de sortir d’ici au moins! »

Elle ne répondit pas, et je n’attendis pas plus sa réponse. Des blocs se détachaient des murs, du plafond et le sol se mettait à trembler avec encore plus de puissance. Attrapant les deux garçons par la main, je filais à toute vitesse à l’extérieur de la Tour, le père et les deux filles qui suivaient nos pas. Ce fut un véritable labyrinthe que de sortir de cette tour mais nous y parvînmes avec plus de peur que de mal. Une fois à l’extérieur, après avoir refermé la porte de la tour derrière nous, nous nous retournâmes pour regarder la tour. Qui ne bougeait pas.

« Qu’est-ce que ça veut dire?

- Je… ne sais pas. »

La Tour n’était prise d’aucun tremblement, d’aucune fissure. Est-ce que cela voulait dire que tout ce que nous avions vécu était le fruit de notre imagination? Nous nous tournâmes alors vers les enfants qui portaient encore leur étrange déguisement. Rapidement, nous leur enlevâmes le masque qui leur cachait les yeux et nous poussâmes un profond soupir en constamment qu’ils avaient les yeux fermés, ronflant presque dans leur sommeil artificiel.

« Elle les manipulait bel et bien. Sûrement par hypnose. »

Puis, tout à coup, les enfants ouvrirent de grands yeux et regardèrent autour d’eux.

« Où… Où est-ce que nous sommes? S’enquérait l’aînée.

- J’ai mal au crâne… Se plaignait Cora – la vraie cette fois.

- LEILA! J’AI FAIM! Lançait l’un des jumeaux.

- Ah! Regardez! C’est Papa! » S’extasiait le dernier, sautant dans les bras de son père en rigolant.

Les enfants entourèrent leur père, ce dernier les serrant contre sa poitrine avec fermeté. Doucement, je me tournais vers la Tour. Là, en son sein, devait s’enlacer, tout comme eux, deux sœurs qui avaient bravés la mort pour l’amour de l’une; pour le bien de l’autre…

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