Le Deal du moment : -23%
EVGA SuperNOVA 650 G6 – Alimentation PC 100% ...
Voir le deal
77.91 €

Partagez
 

 Les sirènes de Sceptelinôst [Kumiko]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Dim 13 Avr 2014, 10:31

    A nouveau, je me réveillai en sueur. Lou avait disparu de ma tignasse pour aller se réfugier dans le trou d'un mur. Lorsque je dormais, pour les peu de fois où je fermais l'oeil- elle préférait fuir ma présence, me sachant bien trop imprévisible pour risque sa si petite vie à mes côtés.
    Cette fois-ci, je me réveillai dans une auberge. Pas la même que celle dans laquelle je m'étais endormi, évidemment, sinon ce serait trop simple si je savais où j'étais. Encore un mystère... Même humain je n'étais bon à rien. Même humain cette bête n'arrêtait pas de me harceler. Dieu merci, elle ne m'avait pas blessé. Elle ne m'avait pas fait me blesser.
    Lorsque j'ouvrir les yeux en sursaut, dans la nuit, je la vie disparaître dans une ombre, ses yeux rouges vides, et son sourire carnassier pointés sur moi.
    Observant mes mains, je pu aisément constater qu'il n'y avait aucune trace de sang, et moi-même je n'étais pas blessé. Mais ma nuit était terminée.

    Prenant un bain tiède, je ne m'y attardai pas, et finit par aller voir si des lèves-tôt faisaient parti des gens du matin. Derrière le comptoir, ce ne fut pas le tavernier mais une sorte de commis encore sacrément endormis, qui tentait de garder une attitude d'éveiller, mais en vain. Soupirant, je m'approchait du comptoir pour l'appeler “ Hé ! Hé ho ! ” Il ouvrit mollement les yeux, avant que mon poing ne vienne fermement s'abattre sur le comptoir. Mon but n'était pas de jouer les dur, juste de le faire se réveiller complètement. Et ce fut ce qu'il fit, il sursauta, lâchant son manche à balais sur lequel il s'appuyait “ Oui ! Oui je dors pas ! Quoi, quoi ? ” Son attitude me fit sourire “ Calmez vous, je suis désolé de vous avoir surpris, mais j'aimerai quelque chose à boire... ”, “ Pardon je... Je vous écoute. ”
    Mon visage se montra doux et ouvert. Effectivement, mon but n'avait pas été de lui filer les jetons en le menaçant, alors sa réaction restait amusante.
    Il prit ma commande, à manger et à boire, et me demanda de patienter. Dans l'auberge, dans la salle principale, beaucoup de têtes endormies. Certains revenant d'un travail de nuit, d'autres allant au labeur, et d'autres, peut être des lèves-tôt comme moi ?
    Prenant place à un banc, sur un table occupée seulement d'un homme, je préférai ne pas trop le regarder, ne voulant pas le déranger. Peut être un soucis d'éthique... Peut importait.
    J'avais seulement pris soin de m'asseoir en face de lui, à l'opposé de la longue assise, pour ne pas empiété dans son espace de vie, et que lui n'empiétait pas dans le mien.

    Lou sortit de mes cheveux pour venir sur la table manger quelques miettes, avant de se lever sur ses deux pattes, me faisant face. Elle se lava le museau, et mon index vint la chamailler, appuyant doucement sur son petit ventre. Elle couina, ronchonnant comme je le désirai, puis fila à nouveau dans mes cheveux ébouriffés lorsque le commis arriva avec de quoi boire et manger “ Désolé, c'est tout juste chaud, j'ai du rallumer l'feu ” Lui souriant je dis doucement “ Aucun problème, je voulais juste de quoi me mettre sous la dent. Merci à vous. ”
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 13 Avr 2014, 12:42

"Non mais tu ne sais franchement pas amarrer un bateau, gamin ?? Mais comment t'as fait pour survivre en mer si tu sais pas amarrer un bateau ?"
Les railleries du marin sur le ponton commençait à échauffer l'esprit de Kumiko. Son haleine de phoque rappelant au muet sa propre haleine commençant à le dégouter et bon dieu que ça sentait la mort sur la côte de Sceptilinôst.
Le garçon regarda le marin dans les yeux en fronçant les sourcils.
"Quoi, t'es sourd mon pauv' gosse ?" lui fit-il en hurlant encore un peu plus fort alors que les yeux de Kumiko essayait de lui transmettre: Mais tu vas la fermer oui ??
"Mais tu vas la fermer oui ???" Se mit à hurler une voix féminine provenant d'une cabine de bateau pas loin des deux hommes. "Y'en a qui essaye de dormir ce matin, tête de noeud coulant !"
Le marin se tourna vers la provenance de la voix pour répliquer à son tour et faire escalader l'engueulade. Le moment parfait pour quitter un navire de fortune devenu trop encombrant.

Kumiko venait de se faire la belle sous le nez du marin, partant à grands enjambées du port, laissant flotter son petit bateau attaché avec un nœud approximatif. Ca passe, se disait l'aphone. J'ai eu beaucoup de chance jusqu'alors, il ne faut pas que j'en abuse. La traversée de l'océan depuis les côtes de l'edelweiss enneigé pour arriver à Sceptilinost était un suicide complet. Et par un sacré coup de bol, ça a marché. Kumiko avait entendu parler des anges gardiens mais ça ne l'avait marqué que comme une expression, le fait que les anges gardiens existent réellement lui était totalement inconnu.
Malgré ses fesses bordées de nouilles, Kumiko avait faim et était épuisé par le trajet. Mais il se souvint d'une adresse qu'il fréquentait à l'occasion d'un passage à la cité portuaire.
Une fois à destination, il vit une masse de gens attroupées devant l'enseigne dans un ramdam de tous les diables. Ça caquetait, dans un vacarme incessant et filait mal au crâne au muet. Il ne chercha pas à savoir, préférant trouver un coin où se poser vite et bien.

Il passa devant une auberge et jeta rapidement un coup d'oeil à son reflet. Ses yeux étaient pochés comme après avoir abusé de l'herbe à pipe, ses cheveux en pétard sentant plus que de raison l'iode et la chair à poisson. Son haut était poisseux, comme son pantalon blanc devenu gris. Seul son sac à dos et l'étui de la lame de sa lance n'avait pas l'air de tirer la tronche. Pareil pour Hashi, invisible depuis son arrivé au port, posé sur son épaule, triturant de temps en temps les cheveux de l'humain pour faire peur au passant. Regardez ! Mes cheveux bougent tout seul !
Kumiko passait la porte et alla voir l'aubergiste. Il sortit une ardoise et y écrit dessus:" Bain + Plat jour = Combien ?"
Il lui indiqua le prix, Kumiko accepta et alla dans une salle où une baignoire l'attendait avec l'eau chaude. L'aphone prit son bain pendant une vingtaine de minutes afin de se revigorer. La journée allait être longue, il n'avait pas fermé l'oeil de la nuit. Mieux vaut que le sommeil n'arrive pas trop tard ce soir !
Le garçon revint dans la salle commune, s'assit à une table et reçut dans son assiette quelques morceaux de morue accompagnée de pommes de terre à l'eau, le tout sans sauce.
C'était un peu fade mais tout semblait bon après une faim pareille.
Tout le monde semblait dormir comme des gros cailloux fatigués. Les gens piquaient du nez, faisaient semblant d'écouter les crieurs publiques ou bien tapaient sur des comptoirs pour réveiller les commis de salle endormis.

Kumiko venait de finir sa dernière bouchée quand un homme tapeur de comptoir s'installa à sa table, de l'autre côté mais pas directement en face de lui.
Le commis vint le servir et débarrassa l'aphone. Kumiko capta l'attention du commis en claquant des doigts afin qu'il l'observe écrire une autre commande. Il écrit sur son ardoise: Un grand verre de jus de pomme.
"On a pas ça, juste de l'orange en cette saison" lui répondit-il d'une manière endormie mais somme toute assez polie. Kumiko esquissa un léger sourire, haussant les épaules, signifiant que ça lui allait bien quand même. Le commis repartit et Kumiko croisa un instant le regard de la personne qui était à sa table. L'aphone dirigea le plat de sa main vers sa propre bouche dans un geste qui signifie "bonjour", un sourire sur les lèvres, puis il regarda vers l'entrée, un chahut se faisait de plus en plus présent.

Entrèrent dans la salle 6 personnes qui se trouvaient près de l'auberge où Kumiko voulait séjourner un peu plus tôt dans la matinée. Ceux-ci semblaient passablement inquiets...

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 13 Avr 2014, 14:40


    Lou sortit la tête de mes cheveux lorsque mon visage se tourna vers l'inconnu qui avait le commis comme... Un chien. Mes yeux turquoise s'écarquillèrent légèrement, un peu étranger à ce genre d'appel. C'était une réalité : bien plus pratique que de parler ! A tester à l'avenir. Le serveur endormi ne semblait pas se méprendre sur ce geste, devant être habitué à bien pire au final, et répondit que de ce qu'ils avaient, seul le jus d'orange était disponible “ Tu vas tomber. ” Je levai les yeux comme pour regarder ma frange inexistante, et dans un réflexe tendit la main devant moi. Lou tomba pile a l'intérieur de ma paume en couinant. Elle n'était pas contente mais, en même temps, cet inconnu l'intriguait trop. La déposant sur la table, je fini mon repas, alors qu'elle couru jusqu'à l'homme qui n'avait pas décroché un mot depuis le départ. Je lui rendis juste le sourire qu'il me fit. Le repas me revigora complètement, et je fus bien plus d'attaque qu'au réveil “ Lou, fous lui la paix... ” Elle ne se retourna même pas pour m'écouter, ce qui me fit soupirer. Dans un branle bas de combat, des hommes entrèrent dans la taverne, observant la salle, vide, d'un oeil suspicieux “ Y a personne ici. ” Me retournant sous cette voix forte, je vis un type plutôt massif, aux yeux vifs et acérés, regarder en détails chaque personne, depuis sa position. Il s'arrêta longuement sur notre table, avant de froncer les sourcils de plus belle “ Vous là-bas, z'êtes pas d'ici n'est ce pas ? ” Automatiquement je regardai mon collègue, avant d'échanger un regard d'incompréhension avec lui. Lorsque ma tête se tourna a nouveau, le type se tenait juste devant moi, les  bras croisés. Me sentant ridiculement petit, je préférai me lever et me décaler, avant de l'entendre dire “ Vous venez d'où ? ” Clairement, j'avais la frousse. J'étais un pauvre être chétif, et ce type pouvait me démembrer d'une seule main s'il l'avait voulu. Alors autant dire que, sans me faire dessus -car j'avais une certaine dignité-, j'en menais quand même pas large. Etonamment je cru bon de parler pour nous deux “ Nous venons de Mégido. Nous sommes de grands marcheurs, et nous aimons explorer les terres. Pourquoi ? La ville est-elle interdite aux étrangers ? ” Le type nous lorgna avant de grogner un 'Non', très rapide, et s'enfuir presque, faisant trembler les murs a chacun de ses pas. Le groupe resta là, devant l'entrée, bloquant le passage. Ne voulant pas être de dos à eux, je m'assis sur le même banc que mon acolyte de fortune “ Waa... Je déteste les types comme ça... ” Faisant de l'air avec mon haut, je fini par soupirer “ Je suis désolé, j'ai parlé pour nous, sans vraiment me soucier du reste. Tu connaissais peut être ces gars ? Je ne suis ni d'ici, ni de Mégido. On va dire que le monde est ma maison et je fais en fonction de ce que m'offre la nature... héhé. ” Je lui envoyai quand même un sourire qui se voulait sympathique. Depuis quand était-il là ? Après tout je ne savais rien, ni sur lui ni sur ce que venait faire ces types ici “ Y a-t-il du grabuge en ville seulement... ? J'ai l'impression que dans certaines citées, les habitants sont plutôt discrets quand à leurs actes... ” Genre les génies. Eux, personne n'en n'entend parler. Nous non plus ne sommes pas très bruyant, mais ici, c'était la première fois que j'y mettais les pieds. Je ne connaissais même pas correctement la race qui était maitre de la cité. Tout ce que j'avais pu en voir c'était des type bourru, des femmes qui ressemblaient à des hommes, un peuple de barbares, pas vraiment cultivé. Peut être qu'en centre ville ce sera moins... Mal famé. Un peu plus fréquentable. Le marché, et tout ce qui tournait autour. Des institutions comme le palais, la mairie... Y avait-il seulement une administration potable ? Je ne pouvais pas parler, ne connaissant pas ma propre ville... Mais après tout, j'avais atterris ici par hasard, ne l'oublions pas, alors ici ou ailleurs finalement, c'était pareil pour moi. Lou resta sur la table, prêt de nos mains et nos bras. Elle couina légèrement avant de frotter son museau.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 14 Avr 2014, 19:07

Une petite souris vint tomber de son perchoir- la chevelure de l'homme de l'autre côté de la table-, atterrir dans ses mains puis partit vagabonder sur la table. Ca ne dérangeait pas Kumiko, il avait l'habitude des rongeurs et autres petits êtres discrets. Il préférait se méfier des sauvages, porteurs de plein de germes. Cependant, sa présence commençait à exciter Hashi qui siégeait toujours sur l'épaule du garçon. Il sentait ses petites griffes se serrer de manière mécanique contre le grain de sa peau.
Tout doux, dit-il en lui-même dans l'espoir que l'ombre intercepte par on ne sait quel miracle le fil de ses pensées, je sais que tu n'as pas mangé depuis que l'on a mis le pied dans le bateau. Calme-toi, tu en boulotteras une sauvage quand on sortira.
Son maître l'interpella mais rien ne se passa, La souris semblait intriguée par Kumiko. Celui-ci commençait à jouer avec elle, lui grattant légèrement le crâne avec le bout de l'ongle de son index.

Le commis partit chercher la boisson de l'aphone, ne se souciant guère de l'arrivée de ces nouvelles personnes. L'un deux, du genre bien costaud, scruta Kumiko d'un air sévère puis jeta son dévolu sur l'inconnu à la table, lui demandant si ils étaient des étrangers. Evidemment que l'on est des étrangers, t'as vu nos gueules ?
L'aphone camoufla la scène à la souris d'un geste protecteur. L'inconnu improvisa un baratin monstre pas si loin de la vérité. C'était évident qu'il avait compris que Kumiko ne pouvait s'exprimer comme les autres et pour le coup, ce fut rudement sympa de sa part de faire un geste comme celui-la.

L'inconnu vint s’asseoir aux côtés du garçon, lui dit qu'il n'aimait pas ce genre de type. C'est vrai qu'en matière d'hospitalité, dans cette ville, on repassera...
Il avait l'air sympa ce gars, un sourire agréable, de lui émanait une aura de tranquillité derrière une certaine faiblesse assumée. Il ne faut pas se méprendre, répondre calmement face à une grosse brute qui pourrait nous dégommer la tronche en une baffe et demi, c'est très courageux. Beaucoup serait restés sur le carreau à bafouiller un "euuuuh"... et rougir comme une pivoine.
Kumiko sortit son ardoise, sa craie et son chiffon pour lui écrire:"Non, je ne les connais pas. Ils ont l'air de sacrés tocards." Il regarda l'inconnu dans les yeux pour voir s'il avait eu le temps de tout lire- et savoir aussi tout simplement s'il savait lire ou non. Puis il effaça le message pour réécrire rapidement:  Il y avait un rassemblement autour de l'auberge du Troll Bleu. Il l'effaça puis réécrit : Cela expliquerait peut-être leur venue, puis il désigna rapidement du doigt les six hommes. Ceux-ci repartirent et les clients assoupis semblèrent tout d'un coup pris d'un éveil curieux, commençant à jacqueter entre eux.
« Il semblerait que des sirènes seraient venus piller une auberge dernièrement. » « Des sirènes ? Comment veux-tu qu'elles fassent un truc pareil ? » « Moi j'y crois à ces histoires, ça fait peur quand même. » « Si t'as peur que ton parterre soit plein de flotte, ouais, hahaha... »

Kumiko fronça les sourcils et se tourna vers son voisin, il écrivit rapidement : Est-ce qu'on a des tronches de sirènes, sérieux ? Puis il mit ses mains contre ses joues pour faire comme si il avait une tête de poisson avec un grand sourire, lâchant un rire silencieux.
Il prit son ardoise, y écrivit : Kumiko, et se pointa du doigt pour signifier à l'inconnu comment il s'appelait.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 16 Avr 2014, 12:13

    Lou devait sentir la présence du compagnon de Kumiko. Alors non seulement moi, je m’en foutais, mais en plus, je ne l’observai pas assez pour me rendre compte qu’elle s’intéressait à autre chose que la face de l’humain. D’ailleurs, en parlant de lui, il avait pas l’air méchant, au contraire. Lou l’intéressait et il se montrait bienveillant avec elle, alors qu’il aurait très bien pu l’éjecter ou alors en avoir une certaine crainte vis-à-vis des maladies que portaient souvent ces bêtes-là. Mais depuis qu’elle était née elle était avec moi et pire encore, elle ne mordait pas les gens… Enfin pour se défendre évidemment, mais sans ça, elle ne voyait aucun intérêt à les grignoter, alors elle s’en  passait.
    Je soupirai lorsque mes fesses touchèrent le banc en bois mal poli et en mauvais état. Je ne savais pas si on s’en été vraiment débarrassé mais, pour le coup, c’était déjà ça de prit. Leurs chuchotements étaient si audibles, que l’on entendit jusqu’ici certaines choses qu’ils disaient. Mais mon attention était toute ailleurs.

    Voici que mon collègue était muet. Il entendait plutôt bien, mais il ne parlait pas. Haussant un sourcil je le regardai, assez intrigué. Sans se laisser démonter, il sortit une ardoise noire de sa besace, pour y écrire dessus. Ceci allait être notre moyen de communication. Par-fait.
    Exécutant une petite moue avec mes lèvres, je m’acharnai à déchiffrer son écriture –pourtant lisible et banale-. J’avais tendance à inverser certaines lettres, et à confondre des sons, donc il me fallait un certain temps pour lire “ Le Troll Bleu ? Y a vraiment une auberge qui s’appelle comme ça ici… ? Ca ne donne pas très envie. ” Grimaçant je repris “ Je suis désolé, je ne lis pas très vite. J’ai des soucis… De compréhension. Depuis tout petit. ” Quand bien même je me rappelais de comment j’étais en étant minot. Lou arriva vers moi, me couinant devant le visage, je posai mon menton sur ma main, sur la table et la regardai faire son speech, l’air faussement contrarié “ Ca t’arrive d’arrêter de m’engueuler de temps en temps, chipie ? ” Elle se tut, agita le museau avant de foncer sur moi pour aller se coucher dans mes cheveux.

    Me redressant j’entendis la porte claquer. L’auberge avait repris une partie de son calme. Les clients qui dormaient, il y avait quelques minutes encore, se mirent à discuter ardemment entre eux “ Des… Sirènes ? ” Quand je regardai mon collègue, je lu sa phrase avant d’étouffer un rire de ma main “ T’es bête ! Ha ha ha… Je m’appelle Jake, mais tu peux t’arrêter à Jay. Enchanté. ”
    Le commis arriva pour prendre les plats vides, et emmener la boisson à Kumiko “ Je ne suis pas du genre à m’aventurer dans des lieux que je ne connais pas. Je veux dire, ce genre d’histoires ne me plait guère mais… Je n’ai jamais vu de Sirènes. Est-ce un mythe ? Est-ce réel ? Qu’est ce qui nous le prouve ? J’aimerai vraiment les voir. Mais… Dans une ville comme celle-ci, entourée d’eau, ça ne m’étonnerait pas vraiment qu’il puisse y en avoir. Utilisent-elles un subterfuge pour marcher comme nous ? Quitter leur queue de poisson ? ” Je me surpris à rêver de leur beauté, à rêver de quelque chose d’exotique, de nouveau. Je n’avais plus soif comme avant, alors ce n’était plus leur sang qui m’intéressait, c’était juste… La découverte. La culture, les autres, l’étranger “ Mais bon… ” J’appuyai mon menton sur la paume de ma main, le coude sur la table “ Je ne vois pas pourquoi des… Sirènes, viendraient piller une auberge. Ici en plus ! Je veux dire, des millions de bateaux passent chaque jour sur leur tête, quand bien même elles existeraient alors… Que viendraient-elles chercher ici ? Ces types devaient rechercher des étrangers, des coupables potentiels. L’Homme est comme ça, il lui faut une tête de Turc. Quelqu’un à qui filer la responsabilité de tout ce qu’il se passe dans notre monde. ” Bougeant ma tête, me grattant la nuque, je dis “ Toute façon je vois pas vraiment comment éclairer cette affaire… Si je veux voir les mystérieuses pilleuses, je pense qu’il va falloir que je me lève tôt… ” Je fini par relever les yeux pour regarder mon compagnon au cas où il me répondrait alors par écrit, tan que nous étions dans un endroit relativement calme et posé.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 17 Avr 2014, 01:48

Kumiko esquissa un sourire amusé découvrant quelques dents. Malgré les emmerdes constantes, il y avait parfois de bons moments où l'on pouvait apprécier se sentir vivant. Mais la journée commençait à peine.
Le garçon dit qu'il s'appelait Jake- Jay pour les intimes. Il avait l'air d'être un bon gars. Pas du genre à s'épancher sur les sentiments ou à forcément les transmettre aux autres mais il avait l'air sociable, du genre bavard- mais tout le monde est plus bavard que Kumiko. Il voyait en lui toutes les caractéristiques d'un humain mais une drôle d'impression l'interrogeait. Il conclut rapidement en se foutant une baffe mentale qu'il ne fallait pas chipoter et que c'était pas très poli de scruter les gens afin de savoir qui ils sont vraiment.
L'aphone sortit quelques pièces de monnaie pour payer son séjour à l'auberge qu'il tendit au commis après qu'il lui ait apporté son verre de jus d'orange. Jake racontait qu'il n'avait jamais vu de sirènes et qu'il ne serait pas surpris qu'elles aient pu perpétrer un coup pareil. Moi non plus je n'ai jamais vu de sirènes, aurait-il aimé lui répondre. Mais après toutes les saloperies que j'ai pu voir dans ma vie qui marchait alors qu'elle n'aurait pas du marcher, il se peut que leur existence soit bien réelle.

L'humain regardait l'autre humain qui avait l'air de rêvasser à ce qu'il imaginait être une sirène. C'était assez attendrissant à voir. Jake avait l'air d'être un humain suffisamment jeune pour ne pas être un de ces vieux crétins humains qui parlent exclusivement de la survivance de la race, pas émoustillé pour un sou du monde extérieur. Mais ce n'était que des suppositions et Kumiko se détacha de ces hypothèses. Firin avait été assez clair dans ses enseignements, ne pas tirer des conclusions hâtives sur les autres. Ne pas tout prendre pour acquis. La patience est la clef pour savoir si les choses sont efficaces. Un jour je comprendrai.

L'idée que les sirènes ait attaqué une auberge était farfelue mais pas si incongru. Peut-être voulait-elle créer un sentiment de surprise à l'égard de leur image qui se voulait peu offensive ? Il y avait en tout cas dans cette histoire des faits assez louches. Les gardes qui les avaient interrogé ne devaient pas y croire. Sinon ils étaient peut-être à la recherche de commanditaires qui n'auraient pas fait l'effort de chercher à dissimuler leurs traces. Jake semblait septique lui aussi.
Kumiko prit son ardoise : Il doit y avoir que des ennuis à trouver dans cette affaire. C'est à dormir debout.
Il effaça d'un revers de main puis se remit à écrire : Personnellement, je préférerai au maximum ne pas m'en mêler. Il esquissa un sourire désolé.

Kumiko but une gorgée de son jus d'orange qui lui refila un petit coup de boost. Le breuvage était satisfaisant et rafraîchissant, cependant le garçon eut une moue de déception. Ce n'était pas un breuvage suffisamment fort s'il fallait qu'il tienne encore une journée entière. La nuit blanche à bateau avait été assez éreinte et la digestion de son repas entamait un processus qui lui donnait comme l'envie d'une petite sieste.
Soudainement, il se rappela d'une chose. Il se saisit de son ardoise et écrit à la vitesse de l'éclair : J'ai un truc pour nous requinquer. Puis il posa son ardoise sur la table sans prendre le temps de l'effacer, s'empara de son sac, l'ouvrit, y saisit une petite besace dont émanait de nombreux parfums de fleurs exotiques, réfléchit plusieurs secondes afin de se remémorer quelque chose puis continua machinalement à ouvrir une poche pour en extirper deux petites boules de tissu contenant une poudre multicolore.
Il interpella le commis de salle en claquant des doigts quand il fut à porter de vue, saisit son ardoise et écrivit accompagné d'un sourire à son adresse : Deux tasses d'eau chaude, s'il vous plaît.
Le garçon de salle acquiesça puis Kumiko se tourna vers Jake pour éviter de le laisser en pleine confusion. L'aphone pointa du doigt les boules de tissu sur la table et écrivit sur l'ardoise : La potion du chef : - Thé Gunpowder, Poudre de graine de café, gingembre, baie de caféier. L'aphone ne prit pas le temps de savoir si Jake avait fini de lire avant de poser son ardoise, un peu trop excité pour y faire attention. Il entreprenait déjà de sortir deux boules de métal percées d'aspérités filtrantes pour y mettre les mélanges d'herbes et épices.
L'employé ne tarda pas à revenir avec les tasses d'eau chaude qu'il posa devant les deux jeunes hommes puis il alla s'installer non loin pour observer la scène, amusé. Kumiko mit immédiatement les deux boules à thé dans l'eau brûlante.
Il se saisit de son ardoise et y écrit : Pour être franc, cette boisson est infect à boire. Il esquissa un sourire et enchaîna : Par contre, y'a rien de mieux pour se réveiller. Tu veux tenter le coup ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 22 Avr 2014, 11:30

    Je regardai mon partenaire. Il voulait se tenir loin de cette affaire et ne pas s'y mêler. Et moi je voulais voir des sirènes. Dans la vie on obtient pas toujours ce que l'on veut... Faisant bouger mes jambes je fronçai les sourcils, peu heureux de cette nouvelle. Il avait peut être peur après tout, ça pouvait être plausible. Bien sur, je n'étais pas non plus un héros ! Rien que de me trouver devant ce grand type... M'avait fait perdre la moitié de mes moyens, alors m'imaginer résoudre une affaire, et mettre sous les verrous des sirènes... C'était simplement inimaginable. Mais l'aventure m'excitait. Je savais que je risquais la vie à chacun de mes pas, mais je ne pouvais pas me résoudre à rester plus longtemps assis. J'ai passé tellement de temps au même endroit, à regarder mes frères grandir... Qu'il suffisait !
    Seulement, je n'étais pas seul, du moins plus, et j'appréciais la présence de cet homme. Il ne parlait pas beaucoup mais le peu de choses qu'il écrivait, avaient le don d'être assez pertinent à mon sens.
    Je fini par soupirer. De toute manière, ce serait du suicide d'y aller seul. “ Espérons alors que j'aurai d'autres occasions de voir ces dames là... ” Ouais... Espérons...

    Alors que je me perdais à nouveau dans la contemplation d'une poutre de soutien, m'imaginant encore et sans cesse, les êtres mystérieux et légendaires, je perçu un mouvement brusque de mon acolyte. Kumiko attrapa son ardoise pour y écrire dessus. Nous requinquer ? Mais j'allais bien ! Enfin, je crois... Peut être que j'affichais une mine d'endormi, ou de mal réveillé, comme à peu près les trois quart du temps. Mes nuits étaient agitées et peu complètes, alors ça ne m'étonnait finalement pas qu'il me proposa ceci. J'étais un mort-vivant. “ Ouais... Merci... J'ai du mal à dormir correctement. J'ai des... Problèmes. Le genre de trucs que, lorsque tu le racontes, on te prends juste pour un taré. Bha voilà, j'ai des soucis de taré. Je suppose que ta solution miracle ne me fera que du bien ! ” Je l'espère...
    Mes doigts jouèrent avec une de mes mèches de cheveux, avant que mes doigts ne tapotent sur la table, l'un à tour de l'autre, rapidement. Je préférai ne pas poser de questions, et laissai mon nouvel ami faire sa décoction, sortant des sachets aux mille et unes senteurs. Cela ressemblait plus à un rituel qu'autre chose, la façon méticuleuse dont il faisait les choses, et à la fois avec beaucoup de maitrise et d'expérience. Je ne savais pas ce que c'était, mais ça m’intrigua.

    “ Du thé ? Que... Qu'est ce que c'est ?” Ouais, j'étais un gros nul, je ne m'intéressait tellement aux plantes et à leur utilité, que le thé m'était totalement inconnu. C'était quoi ? Tremper des fleurs dans de l'eau chaude ? Ca devait être... Dégueulasse. J'imaginais déjà d'ici l'odeur et le goût nauséabond de la boisson. Finalement, je me demandai s'il n'était pas mieux que je décline son offre si c'était pour ingurgiter quelque chose qui paraissait aussi infect “ Ca a l'air... Spécial...” Puis lorsqu'il immergea la poudre, emballée dans les boules de métal, dans l'eau bouillante, une odeur s'en dégagea immédiatement. Une odeur qui ne m'incita pas à m'approcher pour sentir de plus près.
    Comme prévu, il me confirma que le goût était aussi infect que les senteurs diluées, et je soupirai. Lou était intriguée aussi et chercha à monter sur mon grand verre en terre cuite, pour y tremper son museau, mais l'eau fut tellement chaude, qu'elle ne pu même pas monter sur les parois “ Idiote... Non seulement tu ne vois rien mais je vais finir par croire que tu ne sens rien non plus...” Evidemment, elle couina, signe de reproche pour lui avoir envoyé une gratuité. Je la poussai doucement de mon doigt pour l'embêter, avant de dire, à l'adresse de Kumiko “ Tu es déjà venu ici... ? Ca ne fait pas très longtemps que je parcours les terres, et je t'avouerai qu'il y a certains endroits que j'aimerai découvrir. Les villes me font un peu peur... J'sais pas j'ai l'impression d'être moins en sécurité en l'intérieur, comme si on pouvait m'agresser plus facilement...” Je réfléchis, avant de rajouter “ Ou alors j'ai simplement plus la trouille des êtres... Humains, que des bêtes sauvages qui rôdent sur les chemins héhé...” Ma propre couardise me fit rire. Quel nabot je faisais ! Soufflant sur le breuvage pour essayer de le refroidir, je fini par dire “ Bon je veux bien qu'on se mêle pas à leur truc, mais on va pas rester ici toute la journée non ? On pourrait peut être faire un brin de visite. C'est sympa souvent les visites ! Quand on tombe pas sur des truands... ” J'avais le don d'être un peu paranoïaque, certes. Je sortais, mais j'avais parfois quelque peu peur que les gens que je croisais, se rende copte de ma plus grande faiblesse. Faiblesse qui, plus tard, sera ma plus grande force mais, à l'heure actuelle, il fallait que je fasse attention sans m'empêcher de vivre. Commençant à boire le gobelet, je n'en bu que la moitié, bien trop infect pour moi “ Désolé l'ami, mais je ne peux pas en prendre plus.” D'un bond je me levai malgré tout, et fit le tour de la table. Sur le départ, Lou préféra se réfugier dans ma tignasse, elle aussi prête à partir “ La grande visite nous attend !” Et par ailleurs, j'entendais bien glaner quelques informations malgré tout sur le casse des Sirènes.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 27 Avr 2014, 12:55

Le mélange d'herbe commençait à s'infuser dans l'eau, faisant s'échapper de la boule de métal des volutes de couleur se propageant lentement. On y trouvait des coloris différents, tantôt vert, tantôt marron sombre, puis les variations finirent par ne faire qu'une et le récipient ne fut rempli que par un liquide obscur. De celui-ci émanait une odeur âcre qui présageait un goût très amer au palais. Un peu de sirop de canne à sucre n'aurait pas été du luxe mais on fait avec ce que l'on a, regretta Kumiko. C'est certain que Jake ne va pas apprécier ça s'il ne connait pas le thé. C'est un breuvage nécessitant de nombreuses approches avant de pouvoir l'apprécier à sa juste valeur. Comme le café, la bière ou le vin.

L'aphone mit ses mains autour de la tasse brûlante et écoutait Jake. Il lui avoua qu'il ne connaissait pas Sceptilinost ni les grandes villes en général car il préférait les éviter. On pouvait avoir milles et une raison d'esquiver les regroupements d'êtres humains. Et là il n'était pas vraiment dans le meilleur des lieux pour esquiver cela. Les humains vivaient dans la peur constante, Kumiko ne faisait pas véritablement de différence. Il y avait de tout façon tant à craindre de la part des villes que des extérieurs. On pouvait tout de même reconnaitre que 4 murs prévenaient mieux qu'un buisson des attaques extérieurs.
Son voisin semblait aussi assez déçu que Kumiko ne veuille pas participer à la chasse aux sirènes. L'aphone n'était pas là pour ça, il savait que ces histoires n'étaient que des bruits de couloirs pour faire flipper les voisins. Une histoire comme ça n'avait pu être inventée que par des types complètement saouls à l'alcool de blé. Cependant, l'idée de faire une visite de Sceptilinost ne semblait pas être une bête idée.
Kumiko écrit sur son ardoise: Y'a moyen de se faire une balade de Sceptilinost.
Il effaça puis écrit: Je connais quelques rades sympas et des auberges.
Il effaça puis écrit: Mais pas grand chose de la ville à part l'architecture.
Il prit une seconde pour réfléchir, effaça puis écrit: L'intérêt de cette ville est nocturne.
Il effaça puis écrit: Mais on peut se faire un tour des grands lieux de Sceptilinost.
Il ponctua avec un sourire.

L'autre humain commença à boire le breuvage et à en voir sa réaction, c'était infâme. Kumiko eut un rire discret, portant sa main à sa bouche par réflexe. Il saisit sa tasse devenu un peu plus tiède et porta la boisson chaude à ses lèvres. Il entreprit de tout ingurgiter d'une seule traite, chose qu'il fit. Il posa brusquement la tasse sur la table, eut un grand frisson qui lui parcourra tout le corps. Son visage eut une moue d’écœurement et il tira la langue par réflexe, expirant un râle plaintif. Jake ne mentait pas. L'amertume de l'infusion était véritablement imbuvable.
Jake se mit debout, prêt à partir. Kumiko se saisit de la boisson non finie de Jake et la termina. Il tira une autre moue décrépite, remarquant que son haleine était maintenant emprunte d'une amertume inconfortable. Sortir sera la bonne occasion pour acheter de quoi changer ça.
L'aphone se redressa et commença à sentir les effets psychotropes de la caféine. Un étrange sentiment bienfaisant l'envahit. Il laissa quelques pièces sur la table pour le pourboire du commis et suivit Jake.

Une fois le pied dehors, il sortit son ardoise et y écrit à l'intention de son compagnon: Il serait bien de trouver un marché, que l'on puisse s'y prendre une collation pour la journée.
Il tendit l'oreille, la rumeur des passants lui indiquaient un rassemblement quelques rues un peu plus loin. Il regarda Jake et lui fit un signe avec la main de prendre la direction à leur droite.
La rue était vide à cette heure de la journée, les cloches allaient bientôt sonner midi. Le ciel, clairsemé ça et là par quelques nuages, était d'un bleu clair profond. Le sol, aveuglant les premières secondes, réfléchissait la chaude lumière solaire.
Kumiko se mit en marche la tête haute, s'imprégnant le visage des rayons de l'astre pour se réveiller un peu plus de cette lourde digestion.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 27 Avr 2014, 21:19

    Voulant savoir ce que pensait mon acolyte, je fixais son ardoise en attendant qu'il écrive. Il avait une façon de savourer cette boisson dégueu, de manière assez particulière. C'était pas mauvais, mais on pouvait pas dire que c'était délicieux. La visite de Sceptelinost le brancha plutôt bien, et il m'expliqua que c'était la nuit que cette ville se réveillait. Ouais, mais la nuit, je préférai dormir... Mes petits problèmes m'empêchaient de vivre et franchement, devoir en plus faire la noua toute la night, c'était un plan qui s'avérait compliqué. Si je m'endormais, saoul, ou même n'importe où, j'allais me faire bouffer. La Bête viendrait, et me dévorerait, et cette fois-ci, je ne pourrais pas me défendre comme lorsque je suis sobre.
    Rien que d'imaginer qu'une boisson me couterait surement la vie, je secouai la tête, peu enclin a trop trainer. Je fus, au contraire, bien plus interpelé lorsqu'il me parla de monuments et de la ville en elle-même “ Je comprends que tu aimes les auberges, mais quand je parlais de visiter c'était... Surtout sur un plan culturel. Tu sais, les grands points, les places fortes, tout ça d'un peu barbant... Moi ça m'plait pas mal en fait ! Mais t'es pas obligé de m'accompagner si t'es plus dans le délire nuit et picole. ” Mais même malgré ma proposition, il était d'accord pour venir. Il avait pas l'air du coin, mais pas complètement étranger, alors autant profiter de lui pour qu'il me guide dans des endroits beaux à voir, plutôt que moi, seul, je tourne en rond pendant des heures avant de m'étaler comme un goret dans la rue.

    Lorsque je me mis debout, empreins d'une énergie nouvelle malgré tout, je lançai  “ Ok, ton truc est carrément horrible mais ça a le don de revigorer un cadavre. Je pense que je te prendrai la recette, ça ne me fera pas de mal lors de mes loooongues nuits. ” Car avec ça, je pouvais bien tenir vingt-quatre heures éveillé. Une fois dehors, je tapai dans mes mains, humai l'air extérieur  “ C'est bon de sortir de ces taudis ! ” La population qui peuplait cette ville était loin d'être mixte. Elle était au contraire ciblée sur une gamme en particulier : Les Réprouvés. Personnellement, je ne m'intéressais pas aux différentes races, alors je ne savais pas, à ce moment là, que cette ville n'était faite que de ce peuple de guerriers, fiers et braves, vivant entre deux eaux, dans des conditions aussi minables que les miennes. Venu des Cieux et des Enfers, ils étaient la raclure du monde. Chose fort possible, vu que mal aimés des deux peuples. A côté de ça, moi et ma condition d'humain, avions de la chance. Ainsi, les physique de ces gens étaient assez similaire. Si leur taille, ou leur visage variaient, leur morphologie, elle, était a peu près la même. Le genre de qui s'y frotte s'y pique et se fait latter la tronche en suivant.
    Bien que je ne m'y intéressai pas, et que je ne su pas la nommer, j'avais pourtant bien saisi l'atmosphère. J'étais insignifiant, on m'ignorait, et je bénissais le ciel pour cela, en espérant que ça dure. Me penchant vers mon ami je lui glissai  “ Ils ont pas l'air très avenants... ” Même le commis et le tavernier étaient... Froids, distants, et tout sauf commerciaux. Me replaçant correctement, je vis Kumiko écrire sur son ardoise. Il voulait bouffer, ben génial...  “ Ok, allons trouver l'marché. Mais moi j'ai d'jà le ventre plein. ” J'avais mangé devant ses yeux, alors d'un côté, je comprenais qu'il fasse faim chez lui.

    Du bruit rententissait. Cette ville était particulièrement bruyante, et certains de ses habitants, carrément agités. Il était peut être normal, en ce lieux, de voir un tel brouhaha à chaque carrefour. En même temps, j'étais assez obsédé par ses Sirènes pour me dire qu'à chaque rumeur, tout ceci était à cause d'elles. Je tendais l'oreille, mais en vain, n'étant pas assez agile pour marcher, regarder devant moi, entendre et surtout comprendre. Dissocier la bonne info de la mauvaise. Trop naze, je prenais toujours les mauvaises info...
    Kumiko avait l'air d'apprécier la balade, alors que nous tournions dans une rue vide. Le soleil était presque à son zénith, et ma tête tournait comme une girouette, admirant, dès que mes yeux le pouvaient, des architectures particulières, et des monuments hors du commun. Je ne connaissais rien à l'art et tout ça, et me dire que j'étais peut être dans une ville très typique de l'ethnie, m'emplissais de curiosité  “ Tu sais où va ? Je regarde pas trop la route, donc j'sais pas si j'arriverai à retrouver mon chemin... ”
    Haussant les épaules, ça m'attristait quand même pas plus que ça.
    Au bout de plusieurs détours, aller, puis retour, nous débouchions sur une grande place, plutôt animée. Au loin, des cloches retentirent, et l'ambiance se réchauffa immédiatement. Des gens criaient, parlaient, riaient, c'était la foire. Une sorte souk, où les gens vendaient, à qui mieux mieux, leur marchandise.
    Je m'approcher de certains stand, du style bijouterie, admirant ainsi l'artisanat local. D'où me venait cette passion pour l'architecture, la sculpture, l'art de forgé ? C'était étrange et en même temps, j'adorais. Me tournant je voulu appeler mon ami, mais un groupe d'homme s'était mis entre nous, me bouchant la vue. Cherchant à le contourner, et non le traverser -a bas les missions suicides- j'entendis qu'un laissa échappé un mot plus haut que l'autre. La riposte fut sans égale, un bon crochet du droit dans la machoire du premier  “ Ca pu ! ” Arrivant à hauteur de Kumiko je m'éloignai machinalement de là  “ Viens ! On va y passer sinon ! ” Evidemment, deux types sur quatre étaient saouls, et les autres étaient juste heureux de se battre. Ce peuple avait l'air d'aimer les tensions, pour trouver une excuse pour se taper sur la tronche. Comme l'autre type dans l'auberge...  “ Prends ta bouffe, et trainons pas ici. ” Mes yeux parcouraient la place pour anticiper un coup qui aurait pu venir vers nous, au cas où.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 28 Avr 2014, 19:10

Le garçon eut un petit rire lié au commentaire de Jake. Le compagnon de Kumiko semblait avoir compris les effets de la boisson qu'ils ont bu. La seule chose qu'il fallait prendre en compte avec ce genre de tonifiant- et que Kumiko avait omis de préciser- était qu'une fois que leur action venait à terme, une période de sevrage s'ensuivait. On y comptait comme symptômes: fatigue, difficulté à se concentrer, maux de tête et parfois nausée. C'était le jeu des drogues, le cerveau n'aimant pas que l'on joue avec son alchimie. Selon l'état de fatigue et la fréquence d'ingestion de ce genre de produit, ce sevrage viendrait d'ici une dizaine d'heure, voire jamais. Jake n'avait pas vraiment à s'en faire, une légère fatigue le prendrait s'il s'était bien reposé la veille.
L'aphone appréciait cette longue période éveillée. La journée de la veille avait été consacrée à la marche et la sieste, la nuit à la navigation, et ce début de journée était propice aux amusements et à la découverte. Dehors, l'air était vivifiant et les coups de vent rafraichissants. A l'ombre, l'obscurité donnait un léger frisson à la peau tannée par le soleil.

Kumiko se tourna à la remarque de Jake. Il avait déjà mangé et n'était pas vraiment intéressé par prendre de la nourriture à un marché. Il esquissa un sourire et soupira légèrement. Ce genre d'emplettes était à faire pour que l'on ne crève pas de faim d'ici demain, pensait l'aphone. Rien ne vaut le marché de Sceptilinost pour croiser les énergumènes les plus frappadingues des îles.
Kumiko avait un certain sens de l'orientation, ça n'aurait pas été un problème que de revenir à l'auberge de tout à l'heure mais il ne comprenait pas bien ce que voulait lui dire Jake. Est-ce que son camarade avait des choses à récupérer à l'auberge plus tard ?
Après une quinzaine de minutes de marche, les deux humains arrivèrent sur une grande place où le marché était dressé. On y voyait de longues étales à pertes de vue installées de sorte que l'on croirait être dans un dédale. A divers carrefours, les odeurs de volailles cuites et celles de fromages artisanaux attiraient le client. Les vendeurs de poissons étaient légions et certains mêmes commençaient à brader leur prix pour tout faire disparaitre. Des centaines de personne arpentaient les galeries à la recherche de nourriture bon marché, le tintement des pièces ressortaient du brouhaha ambiant. La place était pavée de sorte que l'on ne craigne pas les nuages de poussières, les bruits de pas sur les dalles faisaient échos contre les parois des bâtiments municipaux qui encadraient tout le marché.

Kumiko jeta un regard satisfait et empli de curiosité à Jake, prenant les devants pour arpenter le labyrinthe des marchands. L'aphone s'arrêta à un stand de vente de fruits. Il prit un kilo de pommes vertes et quelques brugnons juteux. Pensant à sa gourde d'eau presque vide, il en profita pour leur demander quelques bouteilles en verre de jus d'agrumes. Il paya le tout et le rangea dans la poche centrale de son sac de voyage.
Le garçon redressa la tête et eut du mal à repérer Jake. La rumeur de la foule était pénible à supporter, un certain mal au crâne commença à germer dans son cerveau et impossible de mettre les yeux sur l'autre humain. C'est à ce moment qu'il fut bousculé par la personne à côté de lui, empestant l'alcool, faisant légèrement trébucher l'humain. Surpris par le mouvement, il put quand même apercevoir Jake qui l'avertit qu'il valait mieux s'en aller d'ici. Il se redressa et vint le rejoindre, aux aguets.
Circuler entre les gens étaient un enfer. Chacun d'eux avait une tête décrépite, rongée par l'alcool et la bagarre. Personne ne cherchait à se déplacer de manière ergonomique de manière à donner une certaine fluidité à ce marché. On entendait les voix s'élever, hurler des propos injurieux envers la bouffe locale et le foutu agricole qui s'en occupait.
Impossible pour l'aphone de se concentrer pour savoir quoi récupérer avant de partir du marché. A force d'avancer droit devant, les deux hommes finirent par arriver sur une partie du marché où les groupes étaient plus clairsemés, l'ambiance moins tendue et l'atmosphère plus respirable. Kumiko regarda si Jake était toujours avec lui, il était là. Il lui fit signe qu'il allait vers le stand du boulanger et du charcutier. Il prit deux baguettes de pain et un gros saucisson. Tout ce qu'il fallait.

Kumiko rejoint Jake, sortit son ardoise et y écrit: Quel bazar ce marché ! Il effaça puis écrit: Merci d'avoir supporté de m'y accompagner. Il esquissa un sourire mais son attention fut capté par autre chose, l'architecture d'un grand bâtiment au fond d'une des rues débouchant sur la place du marché. Il pointa le grand bâtiment à l'attention de Jake et se mit en route avec lui pour le voir.
C'est en commençant à s'arpenter dans la rue qu'un type trapu, paniqué, plein de sueur et totalement inconnu les accosta et les força à s'arrêter.
"Hé hé hé!!! Excusez-moi monsieur mais c'est terrible..."
Kumiko arqua un sourcil dubitatif, hésitant à le contourner pour continuer la route. Qu'est-ce qu'il nous veut celui-là ? Le type trapu transpirait abondamment, apparemment très stressé et désemparé. C'en était navrant.
L'aphone posa son regard au loin et commença presque à repartir quand soudain le type réussit à terminer sa phrase.
"Ne partez pas, s'il vous plait !!! Hier, c'était les sirènes et... Les sirènes vont venir saccager ma boutique d'antiquités !!!"
Le garçon s'arrêta net et voulut dire :Pardon ??! mais ne le put. Il jeta un regard surpris à son compagnon, cherchant à voir sa réaction.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 29 Avr 2014, 11:24

    Le marché était invivable. Lou souffrait du bruit, trop fort pour ses petites oreilles, et commença à gratter mon crâne, comme si elle voulait y creuser un trou. L’attrapant et la poussant, je la fis s’arrêter rapidement, car elle allait bientôt me faire mal. Un grognement plus tard, Kumiko me rejoignit, et nous partîmes en direction d’étals bien moi fréquentés, que celui des brasseurs de cervoise fraîche, et de fromagers. Mes yeux coulèrent sur plusieurs stands de bijoux, d’artisanats et de manufactures, qui me plurent évidemment, appréciant le travail manuel, et l’art des objets. Mon acolyte avait plusieurs objectifs en tête, et je trouvai que, déjà, il avait un baluchon bien chargé. Je n’étais pas un gros mangeur, et j’avais pour habitude de me débrouiller sur le moment, quand j’avais faim car, malheureusement, je voyageai à nu. Mais lui, je ne savais pas pour combien de jour il comptait tenir un siège car, avec tout ceci, Lou et moi serions comme des rois pendant des mois. D’ailleurs la souris aima l’odeur de la fécule et de l’amidon, qui se dégagé des plaies des patates “ Je veux que tu te comportes en souris civilisée d’accord ? Une Dame ne va pas manger dans le sac d’un autre ! Sauf dans le mien, mais c’est pas pareil. Et détourne pas la conversation. ” On entendit couiner, comme si nous menions un réel débat, mis à part que je n’y donnai pas suite. En plus de ça, l’humain prit du pain de campagne, et de la charcuterie. Cette fois-ci, ça sorti tout seul “ Oh bha mon vieux, t’es prêt à partir à la guerre avec tout ça… ! Si tu crèves un jour, je saurai que c’est pas d’faim, mazette ! ” Ce type était impressionnant !
    Pendant qu’il rangeait et « discutait » avec le vendeur, je m’attardai à nouveau sur un étal mais, cette fois-ci, vu le peu de densité de population dans ce coin, Kumiko pouvait me retrouver bien vite, et moi aussi. J’aimais bien cette ville. Ok, les habitants étaient des soulards bruyants, ne pensant qu’à se battre, hommes comme femmes, mais à côté de ça, ils avaient l’air honnête. Du moins sincère, et quand ça n’allait pas, ils le faisaient savoir –pas forcément de la meilleure manière qu’il soit, soit, mais au moins c’était compris-  Je préférai ceci, à des manipulateurs gentils et pourtant vicieux, qui n’hésitaient pas à profiter du pauvre être moyen et miséreux comme moi.

    Une fois à nouveau réuni, Kumiko me montra un bâtiment, et j’acquiesçai pour aller le voir “ Les bâtiments municipaux restent tout de même très agréables à regarder ! C’est très étonnant, car pourtant, ça n’a pas vraiment l’air d’être un peuple d’artiste… ” Il avait des bas-reliefs, des nœuds entremêlés, c’était harmonieux. Même si les habitants étaient un ramassis de grand n’importe quoi, ils avaient au moins le mérite de vivre dans une citée plutôt accueillante et jolie “ Ils ont plutôt l’âme des guerriers qui ont rien dans le choux, et tout dans les muscles. C’est pas trop mon truc… Je dis pas que j’suis intelligent, bien loin de là, mais les gros durs… Je m’en tiens loin. Enfin pour le moment, j’suis assez loin du cliché physiquement. ” Je ricanai de ma propre bêtise. Non, l’intelligence ne me tuait pas… !
    Nous enfonçant dans une rue, nous nous dirigions vers le port. Celui-ci était encore bien loin, mais c’en était la direction. Me grattant la nuque, je relevai la tête lorsque j’entendis des cris alarmés. Un p’tit gros vint vers nous, crachant toute sa tripaille tant il avait couru, et nous barra la route, reprenant son souffle. Son front était similaire à une chute d’eau, dont le torrent ruisselait sur ses joues. Je vis Kumiko avoir la même réaction que moi : nous haussions un sourcil, peu à même à s’intéresser à ce type au bout de sa vie “ Faut pas faire ça m’sieur, vous risquez de vous étouffer. Aller viens on s’tire. ” Mais alors que nous allions entamer l’idée de le dépasser, il nous arrêta, hurlant une information, dont je me lécha les lèvres. Faisant immédiatement volte-face, je lui sautai dessus. Etant bien plus grand que lui, mes mains agrippèrent son col ouvragé, et tentèrent de le soulever. Bien sur je n’y arrivai pas, juste à le hisser assez pour l’intimider –exploit monumental- “ Tu les as vu ? Dis moi où elles sont ? Elles ont frappé où ? Parles donc ! Allez ! ” Le type avait le teint blafard, et transpira deux fois plus. D’une main tremblante, il attrapa un mouchoir pour éponger son front mouillé “ Oui, oui attendez… Elles pourraient nous entendre… Venez donc dans mon magasin… Je vais vous expliquer… ! ” Sa voix s’était adoucit par la suite, et je remis ses vêtements correctement. Me tournant vers mon nouvel ami je lui dis “ J’suis désolé, ça m’intéresse trop pour passer à côté. ” Haussant les épaules, en levant les mains, paumes vers le ciel, à la même hauteur, je fis une moue désolée, mais suivit quand même le gérant de commerce. C’était même un très bon commercial… Il gérait trois boutiques en ville… Une fois à l’intérieur d’un magasin d’objets de maison, il prit la parole “ Voyez l’état. Elles ont tout pillé. Je ne sais pas si elles sont à leur compte ou travaille pour quelqu’un mais le boulot est mal fait, soyons honnêtes ! Il y a des traces partout, des indices à tous les coins, il est impossible de ne pas savoir que ce sont elles les responsables ! Et puis les malignes… Elles laissent un mot ! ” Tendant un vélin je m’en saisi, lisant à voix haute A demain pour un nouveau casse, tenez-vous prêt Monsieur le marchand d’Art… Euh… Marchand d’Art ? Mais vous ne vendez pas de toiles ici… ” Je regardai partout autour de moi, et même pas une mini-sculpture “ Non ! J’ai trois magasins, et l’un d’eux est un magasin d’Art ! Pensez-vous pouvoir m’aider ? Je vous donnerai la clé, vous y camperez et vous devrez les arrêter ! Je vous paierai grassement, mais je ne peux croire que ces harpies vont oser me voler des œuvres de qualités, et précieuses à mes yeux ! ” Je regardai mon collègue, haussant à nouveau les épaules.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 03 Mai 2014, 17:32

Kumiko ne s'attendait vraiment pas à ce que cette histoire de sirènes revienne sur le tapis. Pour lui, c'était déjà de l'histoire ancienne, bouclée, sans suite. Une histoire à dormir debout de toute façon. C'est vrai que les hommes suspicieux croisés plus tôt à l'auberge avaient l'air de prendre cette histoire à coeur mais comme toutes les rumeurs que l'aphone avait pu entendre, celle-ci devait se terminer dans les légendes urbaines, rien de plus.
Et là, cet homme, fiévreux, ruisselant de sueur, rougeâtre comme prêt à exploser venait de ressortir à nouveau cette histoire.
Il n'y a rien de pire qu'un homme convaincu par l'impossible, pensa-t-il. Rien ne peut les raisonner, même les explications les plus logiques.
L'aphone avait envie de prendre l'homme par le coup et de lui dire avec véhémence: Non mais sérieusement, tu penses vraiment que des foutues sirènes avec pourraient venir entrer dans une boutique pour y choper tes affaires ?? Elles ont une queue à la place des jambes, bon sang ! Tu crois sérieusement qu'elles sont venues ramper depuis le rivage pour aller chercher tes breloques ??
Sauf que ce fut Jake qui le fit, avec un discours totalement opposé. Forcément, il allait tomber dedans vu l'attraction qu'il avait eu en entendant l'histoire plus tôt.
Le commerçant les invita à le suivre dans sa boutique afin d'en discuter en privé.

Kumiko observait la scène, un brin dépité de l'intérieur. Jake lui signala que c'était trop tentant pour louper ça. L'aphone resta sur place quelques instants, ne sachant pas quoi faire. Ce n'était pas son genre de se mêler de ces histoires.
Le garçon soupira. Au final, ce n'était peut-être qu'une question d'après midi et ça ne valait pas le coup de laisser Jake de côté pour une histoire aussi bête. Après tout, cet humain était plutôt sympathique et il y avait un certain feeling entre les deux garçons qu'il ne valait mieux pas gâcher. Ça faisait longtemps que Kumiko cherchait de la compagnie. Voyager seul avec une créature sombre sur son épaule, ça avait une certaine classe. Mais pas plus que de réussir à côtoyer d'autres personnes dans un milieu aussi hostile que les terres du Yin et Yang.
Il entra dans la boutique, un véritable carnage. D'origine, celle-ci ne devait pas être très belle à voir, juste des mobiliers faits par des artisans. Kumiko se demandait d'ailleurs à quoi pouvait servir toutes ces babioles, ces reposes lampes à huiles ornés de sculpture en ivoire bon marché, ces miroirs incrustés de dauphins en granit. Des trucs qui pèsent une tonne et qui donne un côté kitsch à tout ce qui l'entoure. Non, vraiment, il ne comprenait pas.

Il saisit une assiette ronde décorée d'une bande marron, fit comme s'il l'examinait avec intérêt alors qu'il écoutait la conversation. Je suis totalement crédible, s'avoua-t-il, ironiquement.
Il tendit l'oreille quand il entendit "magasin d'art", "payé grassement". Jake lui lança un regard, Kumiko haussa les épaules par dépit. Bien sur que ça l'intéressait. Il esquissa un sourire voulant dire "pourquoi pas".
Le vendeur continua: "De toute façon, je n'ai pas vraiment le choix, il n'y a que vous qui puissiez m'aider à l'heure actuelle !" Il fouilla dans un de ses tiroirs pour y sortir une carte et un trousseau de clef. Il prit une plume et de l'encre pour faire quelques annotations. "Regardez, voilà où se situe ma boutique, à quelques rues d'ici. Et voici les clefs pour y avoir accès. Il essuya de nouveau la sueur perlant sur son front, un peu soulagé. Il mit sa main dans sa poche puis en sortit quelques pièces. "Voilà une avance pour le travail que vous aurez à effectuer. Il faut que vous veilliez jusqu'à ce qu'elles arrivent. C'est sur, elles passeront dans ma boutique d'art !!"
Kumiko saisit les pièces, regarda. C'était ridicule. À peine de quoi se payer la charcuterie de tout à l'heure. Le garçon soupira et embarqua les clefs et la carte, jeta un regard sévère au marchand. Tu nous roules, t'es mort. Il fit un geste de la tête à Jake pour lui dire de le rejoindre dehors.

La mission s'annoncera plus dur que prévue. Veiller toute la nuit après la route, le bateau, la nuit blanche et la journée actuelle allait s'avérer être une épreuve. Il allait falloir établir une stratégie afin d'être efficace.
Quand Jake sortit, Kumiko sortit son ardoise avec une mue signifiant "bon, je n'ai vraiment envie de te dire oui, je vais t'accompagner mais oui je vais t'accompagner.". Kumiko écrit: Allons voir à sa boutique d'art, il faut qu'on organise une manière convenable de veiller toute la nuit. On ne sait jamais, si elles n'attaquent qu'à l'aube.
L'aphone n'y croyait pas un moment. Des sirènes... Ça sentait le coup fourré de la part de ce type. Peut-être une fraude. Peut-être a-t-il une assurance à sa banque contre les cambriolages. Sa boutique de mobilier semblait poussiéreuse et peu entretenue et rien n'indiquait que cela était dû au ramdam d'un casse. De plus, cette lettre, c'était vraiment trop gros pour paraître vrai. Mais qu'importe.
Ni une, ni deux, comme s'il voulait en finir vite, Kumiko se mit en marche, carte en main, faisant signe à Jake de l'accompagner.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 01 Juin 2014, 15:59

    J'étais passionné par ce sujet. J'étais attiré par ces Sirènes, n'en n'ayant jamais vu et ne voyant dans ces dires que des mythes farfelus ou tout du moins inexplicables, que des légendes, rien de plus rien de moins. Mon compagnon avait quant à lui l'air de croire dur comme fer que ce n'étaient que des histoires de bonne femme, des rumeurs qu'on contait pour amuser la galerie, rien de plus rien de moins. Pas de quoi s'y attarder des jours. Je n'avais pas envie de l'inquiéter ou de le saouler : mon but était de faire lumière sur cette affaire, mais je me fichais pas mal de sauver ce pauvre type. Je voulais juste savoir si c'était vraiment des Sirènes qui perpétraient de tels assauts, et les voir de mes propres yeux s'il s'avérait juste, c'était tout. Il n'y avait rien de mal à cacher ses intentions dans une noble attention, je ne pensais pas le tromper pour autant. Quand le type gras parla et expliqua son problème, je vis Kumiko s'intéresser un peu trop au mobilier ancien et laid du marchand. A quoi jouait-il... ? Finissant par croiser les bras, je le vis se rapprocher, du coin de l’œil, alors que mon attention se reportait toute entière sur le commerçant. Il attrapa une carte et un trousseau de clé “ Que nous qui puissions vous aider... ? Avec les balèzes qu'on a croisé jusque là, hommes ou femmes, ça m'étonnerait qu'il n'y ait pas quelques volontaires bien armés... Bref. ” Je tendis la main pour recevoir les pièces, alors que de l'autre, je m'emparai du trousseau et de la carte sans trop m'attarder sur ce qui l'avait réellement poussé à nous choisir nous plutôt qu'un autre.“ Comptez p't'être pas trop sur nous hein... On verra ce qu'on peut faire. ” Car après tout, il ne fallait pas jurer ou lui donner trop d'espoirs dans une affaire qui, s'annonçant périlleuse, nous coûterait bien plus que quelques gouttes de sueur et promettait même une bonne dose de mauvaises surprises. Je n'étais pas prêt à sauter la tête la première ni à risquer ma peau, malgré mon intérêt démesuré pour ces créatures utopiques que je n'avais jamais croisé ailleurs.

    Quittant le bâtiment tout sauf accueillant, j’entrepris une marche calme aux côtés de l'autre humain, rassurant Lou qui de temps à autres je savais agitée, bougeant sans répit.  “ Ca se voit que cette histoire te tente qu'à moitié. C'est vrai qu'elles ont un sacré culot de faire ça et qu'elles prennent en plus des risques inutiles avec un travail fini qu'à moitié. ” Je n'essayais pas d'aller dans son sens mais il fallait avouer que les contres et les pour planaient nombreux, et que si jamais on voulait pas y passer, il fallait savoir les démêler. Ou du moins les accepter dans un premier temps, sans rien réfuter. “ Il y a anguille sous roche c'est sûr mais ça vaut le coup d'essayer, non ? ”
    Accélérant un peu le pas pour éviter de bousculer deux ou trois hommes et continuer suivre les indications que lui indiquait ce semblant de carte improvisée, je lançai à mon acolyte curieusement : “ Tu parcours depuis longtemps les terres ou voyager pour rien c'est pas trop ton truc ? ” C'est vrai, certains se prêtaient à ces voyages sans but, d'autres devaient s'en contenter sans jamais avoir l'embarras du choix. Moi, il était souvent question d'un choix forcé, la décision d'un autre mais malgré les nuits sans sommeil ou celles passées à la belle étoile par sa faute, je devais avouer que certaines expéditions n'étaient pas de tout refus. C'était un mal pour un bien, un côté positif dans une succession de mésaventures qui m'avaient, sans rire, toujours ennuyé assez sévèrement. Si seulement je pouvais être toujours aussi raisonnable en me retrouvant en plein milieu d'un volcan ou d'un désert ardent …

    Arrivés sur place, il n'était pas difficile de reconnaître le magasin en question. L'apparence extérieure de la bâtisse n'avait rien à envier au magasin qu'on venait de quitter à l'instant. Cette même façade maussade, une vitrine mal décorée à base de tableaux de mauvais goût ou de sculptures dont l'argile semblait mal travaillée et la réalité quelque peu disparate. Elle dégageait en somme le même air négligé que l'autre étalage quelques rues plus loin, il avait tout sauf le mérite de l'originalité je ne pouvais que le remarquer. La poussière semblait déjà moindre, à croire qu'il la fréquentait plus à menu que les deux autres, et le bazar y était déjà beaucoup moins évident. Sur les murs s'étalaient un assemblage d'œuvres aux couleurs mornes, nuances plutôt sombres combinant parfaitement avec le reste, mais dans tous les recoins de la pièce, cachées de manière plus ou moins adroite, on pouvait en trouver beaucoup d'autres, certaines d'une valeur négligeable, d'autres simplement car on ignorait quoi en faire. “ Les ''peintures'' ont l'air assez imposantes et pas vraiment d'une grande valeur. Si jamais elles essayaient de les transporter, même une ou deux, ce serait difficile pour elles d'aller bien loin. ” remarquai-je sans grande pertinence. “ J'vois vraiment pas à quoi ça les avance de faire ça. Tu crois qu'elles trouvent vraiment leur compte dans des vols pareils … ? Revendre ces babioles ne doit pas leur apporter beaucoup …  Sauf, qu'elles attirent énormément l'attention. ” C'était après tout assez banal de songer à leur manière d'évacuer les lieux si jamais elles devaient emporter dans leur course et à la hâte, les objets qu'elles avaient dérobé. Malgré leur ingéniosité pour ne pas se faire prendre, je les trouvait assez idiotes ou irréfléchies pour s'attaquer à des petits négoces dans ce genre, au lieu de viser plus haut. Elles avaient les moyens, à première vue, de se procurer bien plus et ce n'est pas les magasins qui manquaient en ville capables de les fournir. Si elles ne cherchaient pas les richesses et encore moins le profit, la gloire était tout ce qui leur restait, même si elle était assez discutable ici. Après tout, c'était propre aux hommes de chercher toujours à obtenir toujours plus et à ne jamais se contenter de ce qu'ils ont, c'était bien connu.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 01 Juin 2014, 17:55

Il était très simple de lire en Kumiko. Impossible pour lui de camoufler réellement ses sentiments à part derrière un sourire. L'embêtant était que ce sourire était toujours expressif. Malgré cette courbe joyeuse lui traversant la face, un rictus laissait toujours lire l'entièreté de ses émotions. Il le savait et malheureusement, en jouer finissait toujours par un échec.
L'aphone n'en voulait pas de cette histoire de sirène. Ca sentait l'histoire trop étrange. Bien sur, la curiosité le tenaillait et c'était en parti pour ça qu'il continuait à suivre Jake- l'autre point étant sa sympathie envers lui et les biens qu'il pourrait récupérer dans la boutique d'art. Ce vendeur n'était pas net du tout mais était-ce du à un délit de faciès de la part de Kumiko ? Intérieurement, le garçon réfuta la question, il ne voulait pas entrer dans ce jeu là. Et ça lui faisait mal de s'avouer que dès qu'il avait vu ce mec, il le sentait pas bien et que ça faisait de Kumiko un homme encore enclin aux préjugés. Remettant de l'ordre dans ses idées, il chercha à peser le pour et le contre de l'histoire.

Jake lui dit qu'il avait remarqué que tout ça ne l'emballait pas. Le garçon esquissa un sourire. Touché.
Le travail n'était pas qu'à moitié fini, il n'y avait là-dedans que de la magouille. Pourquoi braquer une boutique aussi inutile que ce magasin de mobilier alors que la ville regorge d'antiquaires et de marchands de produits de luxe. On était dans la ville portuaire la plus influente et ces sirènes n'étaient même pas capables de faire un état des lieux ? Elle devait avoir des complices plus mauvais qu'elles. Sinon, c’était bien autre chose...
Quand il lui dit qu'il fallait essayer car cela valait le coup, Kumiko fit un petit signe de la main droite, un "o" avec le pouce et l'index joints accompagné d'un sourire à son égard.
L'aphone se fit une raison, c'était l'occasion de se marrer un peu et de se dérider les sensations fortes.

Les deux garçons continuaient leur marche dans les grandes allées de Sceptilinôst, le marché voyait quitter ses clients au fur et à mesure que l'heure avançait et la périphérie du marché commençait à s'obstruer de gens.
Jake posa une question. Les voyages faisaient parti intégrante de la vie de l'aphone. Cependant, il n'était pas coutumier des destinations inconnues, préférant parcourir les sentiers déjà battus par le passé, aimant voir les changements des paysages. Il aimait jouer avec la nostalgie de ses pensées.
Tout en marchant, gardant un oeil sur ce qu'il y avait devant lui, il se mit à écrire sur son ardoise:
"Je n'ai d'obligations d'aller nul part alors mes voyages peuvent sembler sans but."
Il effaça puis écrit:
"A mon humble avis."
Il effaça puis écrit:
"Chaque voyage possède une raison. Chaque pas est porté par une volonté d'accomplissement."
Il effaça, voulut continuer d'écrire mais il y avait du monde sur son chemin.

Ils arrivèrent devant la boutique. Kumiko épousseta sa main pleine de craie sur son pantalon de toile sali par la poussière de la terre battue de Sceptilinôst. Le garçon regarda un instant la façade. Ce mec se fout totalement de notre gueule, pensa l'aphone. Quel trou de m*rde. Il posa son regard sur les objets en devanture. Tout semblait creux, fait par quelqu'un ayant peine à avoir l'envie de produire un semblant d'art. Étaient-ce là vraiment les oeuvres de quelqu'un cherchant à exprimer un sentiment ? C'est l'ennui, finit par s'avouer Kumiko. L'aphone esquissa un sourire. De là venait de naître une petite mais certaine attirance pour cet art plat mis en vitrine.
Ils entrèrent. Les murs exprimaient un gris sombre du à la faible luminosité qui passait dans la boutique. Les objets d'art exposés ne différaient pas trop de ce qu'il y avait en amuse bouche dans la devanture. De temps en temps, une peinture aux couleurs fauves sortait du lot sans pour autant prendre aux tripes.
Jake soulevait des points véridiques. Transporter ces objets d'art allait être des plus encombrants et personne n'accepterait de prendre des risques à vendre ces bouts de machin.
Kumiko se mit à errer entre les objets, observant ce qui pouvait sembler donner l'envie de piller un tel endroit. Il se mit derrière le comptoir et utilisa une des clés pour déverrouiller une serrure d'un tiroir. De là, il sortit puis étala sur le comptoir son contenu. Il y avait de la monnaie, plus que la somme de notre paiement par le type mais pas des masses non plus, un crayon de bois et un carnet où était inscrit les ventes, des friandises, un trousseau de clef, deux paquets de cigarettes roulées et une jolie bague incrusté d'une pierre précieuse de bonne facture. Kumiko prit les paquets de cigarettes qu'il fourra dans ses poches, les considérant comme un supplément à sa prépaie ainsi que le trousseau de clefs.
Il observa les murs et vit deux portes dont une plus abimée que l'autre. Il tenta d'ouvrir la porte abimée avec les clefs.
La première clef ne marchait pas, la seconde non plus. La troisième ouvrit le loquet. Il ouvrit la porte pour voir un escalier menant à un sous sol.
Le garçon fronça les sourcils. Il prit une lampe à huile pas loin, l'alluma avec son allume-feu puis descendit.

Il y faisait extrêmement sombre et du plafond pendaient des toiles d'araignées séchées mêlées à des lambeaux de poussière. On pouvait y voir des mues et même des fossiles de squelettes rabougris d’opilions. Descendant les marches en bois grinçant sous le poids de ses pas, la pièce se dessinait à mesure que la lampe à huile éclairait la pièce.
Des cagettes de bois humides vides étaient éparpillées ça et là en plusieurs morceaux, les murs étaient jonchés d'armoires vides et poisseuses et d'étagères où étaient entreposées des babioles en tout genre servant à la construction de la boutique où à l'accessoiriser. Kumiko y prit une corde, une cloche signalant l'arrivée d'un client et quelques morceaux de bois.
Seule une grande armoire abîmée, moins poussiéreuse que les autres était fermée.
L'aphone s'en approcha et l'ouvrit avec la clef la plus vétuste du trousseau. A l'intérieur, on pouvait y voir quatre têtes réduites, une table rituel ornée d'inscriptions inconnues ainsi que deux kriss aux lames impeccables.
Ni une, ni deux, l'aphone monta au rez-de-chaussé, toqua contre le mur pour avoir l'attention de Jake et lui fit signe de venir voir avec lui.
Ce mec était encore plus dingue qu'il n'y paraissait...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 14 Juil 2014, 19:20

    “ Il ne tient qu'à nous de la trouver.. ou pas. C'est pas toujours si facile ” ai-je lâché d'un demi sourire ironique, songeant rapidement aux nombreux réveils ardus auxquels j'avais dû faire face dans les endroits les plus improbables comme les plus dangereux. La journée était en proie à bien des surprises et j'étais loin de me douter jusqu'où ces dernières allaient me mener avant le crépuscule naissant. La ville semblait habitée d'une horde de petits diables emboîtant le pas, se bousculant entre eux, vols et escroqueries en plein jour n'étant pas si inhabituelles après tout. Cette boutique n'était pas une exception à la règle. Le tout semblait sortir de l'ordinaire comme pour prouver que cette ville ''des plaisirs'' ( nom qui résonnait dans toutes les lèvres ) n'était décidément pas comme toutes les autres. Tout suggérait un calme plat, une inactivité certaine même lors des heures de pointe et pourtant l'homme avait installé trois boutiques dans toute la ville avec des stocks guère négligeables en dépit de leur qualité. À croire que ses affaires lui étaient réellement rentables, lui permettant ainsi de nous payer une assez belle somme pour saisir trois piètres voleuses dont les intentions restaient des plus mystérieuses..

    Je laissai Kumiko agir à sa guise, le voyant du coin de l’œil fouiller dans les affaires du marchand pour y dénicher une piste ou simplement se faire la malle avec un surplus à notre maigre récompense. Il ne laissa derrière lui que le tintement des pièces sur le comptoir. J'étais perdu dans mes pensées, cherchant les réponses aux questions que je lui avais adressé plus tôt sous la forme d'exclamations réfléchies bien qu'évidentes. C'est moi qui avait tant insister à ce qu'on se lance à leur poursuite et pourtant.. je n'avais pas d'idée précise de comment les attraper.. Tout ce que nous pouvions faire était de nous préparer au pire, nous armer pour les prendre par surprise si la chance nous souriait ce soir-là... J'entendis alors, derrière moi, une main forte contre du bois creux qui attira mon attention vers l'homme à moitié penché, à moitié enseveli sous les toiles d'araignée qui semblaient s'être éprises de ses cheveux qu'elles collaient avec ferveur. Je le regardai d'un regard interrogateur ( ne m'étant pratiquement pas aperçu qu'il s'était éclipsé de son côté pour fouiller ni qu'il était revenu à l'instant avec quelque trouvaille sous la main ) avant de le suivre sans mot dire. Je me lançai dans les escaliers, les descendit un par un avant de découvrir la pièce obscure et lugubre qui ne présageait à elle seule ( et à ses effluves mal odorantes qui recouvraient la pièce comme un linceul usé ) rien de bon. La cave sentait la moisissure à plein nez mais quelque résidus singuliers semblaient s'être immiscés dans l'air, lui donnant une certaine lourdeur étouffante. “ Qu'est-ce que t'a bien pu venir chercher ici ? Y'a rien que de la suie et.. ” Mais ma question resta en suspens, ayant interrompu moi-même mon flot de paroles pour prêter mon regard à une scène bien plus étrange à laquelle je n'aspirais pas.

    “ Mais... ! C'est quoi tout ça ? Certainement pas des objets de décoration, même si on sait qu'il a des goûts assez douteux..  ” fis-je en dévisageant légèrement les étagères et les objets ''cérémonieux'' qu'il y avait gardé comme des vrais trophées. Mon ahurissement de taille me faisait délirer et dire des choses insensées : je n'en croyais pas mes yeux ou, devrais-je dire plutôt, que les récentes découvertes en étaient si incongrues que je ne pus à cet instant en comprendre l'origine ou la signification. La réalité quoi. “ A quoi ça rime à la fin ? J'ai l'impression que d'puis le début il t'plaît pas beaucoup ce marchand. Tu crois qu'il est de mèche avec les sirènes ou c'est autre chose qui te chipote ? ” ajoutai-je sans trop de sérieux, examinant les quelques boîtes qu'après des minutes entières ( pour permettre à mes yeux de s'habituer à la noirceur ) j'avais pu apercevoir de loin. Comme il fallait s'y attendre, je ne pus y trouver rien d'autre que quelques détritus, bougies, tissus divers, avant que mes doigts n'effleurent une lame émoussée, proéminente sur tout le reste.

    Je la saisis à deux mains pour l'inspecter. “ C'est sûr que s'il se livre à ce genre d'pratiques.. il doit être bien content que les sirènes sèment le grabuge dans la ville. Personne ne fait attention à quelques ''rituels'' si des vols en série son... ” Je m'arrêtai net. Je repris mes paroles silencieusement dans mon esprit et regardai Kumiko, assez surpris, avant de reprendre ma phrase d'un ton plus décidé comme si réellement c'était plausible que les choses se soient produites ainsi. Néanmoins, le doute planait, subsistait encore et nous n'avions que très peu d'indices pour pouvoir affirmer quelque théorie qui soit, n'ayant qui plus est pas encore vu de près le petit groupe de voleuses. Je repris une fois de plus la situation, me répétai les faits et je ne pus en déduire que : “ Si c'n'est pas ça.. C'est qu'il voulait vraiment qu'on protège sa marchandise et peut-être ses outils au passage, sans que nous le sachions. Mais comment les ''sirènes'' pourraient-elles avoir vent de leur emplacement ? ” demandai-je en poussant un râle bien audible tant la vérité restait tapie dans l'ombre comme pour se jouer de nous et en rire. Je n'avais pas idée des véritables intentions du marchand en risquant si gros pour avoir si peu.

    Mais sur ces belles paroles, je fis signe à Kumiko de refermer l'armoire et lui tendit une arme blanche que j'avais trouvé plus bas, si jamais il n'en détenait pas une lui étant propre. Je n'étais pas un homme de pensée mais plutôt d'action, malgré mon attitude qui pouvait parfois paraître lâche. Je n'aimais pas tout essayer de prévoir avec des heures d'avance et parfois il valait réellement mieux se laisser porter et observer, plutôt que de ramer à contre courant et se fatiguer. Une fois la nuit tombée, il ne serait qu'une question de temps avant que nous ne les entendions déferler les lieux. Un craquement, un soupir, un son, un maigre bruit étaient suffisants pour mettre nos sens en alerte et nous préparer à l'assaut, essayer d'en tirer le plus possible sans risquer notre peau.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Les sirènes de Sceptelinôst [Kumiko]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

 Sujets similaires

-
» | Description de Sceptelinôst |
» [EVENT] Partie III. Sceptelinôst
» L'auberge de Sceptelinôst [PV Saphir]
» La rose de Sceptelinôst (Khaal)
» † L'Auberge de Sceptelinôst - Siegfried †
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Devasté - Ouest :: Antre des damnés :: Sceptelinôst-