Invité
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 | | Dim 02 Mar 2014, 12:52 | |
| Il y avait quelque chose de miraculeux, quand on voyageait en bateau : il faisait toujours beau. Et pour ça, l'orisha pouvait toujours remercier les mages, qui s'évertuaient à faire fuir les nuages du bateau et contrôler le vent au mieux qu'ils pouvaient. Hayina les admirait, quand elle les voyait à l'oeuvre : elle, la seule chose qu'elle pouvait contrôler... c'était les émotions. Enfin, il était vrai que c'était un pouvoir qui lui était extrêmement utile dans son travail (un acheteur de bonne humeur est toujours plus enclin à être généreux...), mais ce n'était pas très impressionnant... alors que là, ces mages faisaient littéralement bouger les nuages. Si c'était pas la classe. Alors que Hayina se délectait des rayons du soleil qui réchauffaient sa peau, un voyageur la déconcentra en ouvrant une conversation :« Salut, Hayina… » oh... lui. Hayina n'eut même pas besoin de se tourner vers son interlocuteur pour savoir de qui il s'agissait : cette voix timide et emprunte d'une légère volonté de séduction ne pouvait être que celle de Jack.
Daignant à peine le regarder, l'orisha répondit : « Hey. »
« Alors, tu as vu qu'on voit le phare du port, maintenant ? Dans quelques heures, nous serons arrivés à quai... »
Dans sa voix, Hayina pouvait percevoir une sorte d'appréhension. Et là, elle comprit tout de suite. Le regardant enfin, elle lui offra le plus beau de ses sourires et lui dit : « Oh que oui, enfin... je n'ai pas de temps à perdre pour faire ma livraison. Il va falloir que je me dépêche. » et à ces paroles, Hayina sourit intérieurement en devinant ce que Jack allait répondre.
« Ah... » dit-il simplement. Puis, il s'installa à côté d'elle sans rien dire. Parfois, il ouvrait la bouche, comme s'il s'apprêtait à dire quelque chose, puis il la refermait. Et enfin, il se décida à parler : « C'est dommage... enfin, ce serait dommage de... perdre de vue des gens vraiment bien. Des gens... qui pourraient devenir important pour nous. ... ... pour moi. J'aimerais... j'aimerais qu'on garde contact ! Par épitres ! » s'exclama-t-il soudain en se levant, la regardant avec détermination. Maintenant venait le moment si apprécié où l'orisha le rembarrait royalement. D'abord, Hayina se tourna vers lui et se leva à son tour, s'approchant de lui. Elle allait lui murmurer qu'elle ne voulait pas lui reparler, quand soudain, elle entendit plusieurs passagers crier. Certains se mirent à courir et Hayina suivit leurs regards. En levant les yeux vers le ciel, elle comprit ce qui était la source de cette agitation : des ombres dans le ciel s'approchaient d'eux et envoyaient des boules de feu sur le bateau. Bientôt, les mages qui se chargeaient de garder le temps calme s'échangèrent quelques paroles et commencèrent à ramener les nuages au-dessus du bateau. Alors que les bestioles ailées s'approchaient dangereusement, Hayina vit qu'il s'agissait d'une attaque massive de démons. En courant, elle alla jusqu'à sa cale pour aller chercher son fléau, mais alors qu'elle le prenait, elle subit une secousse tellement violente qu'elle fut projetée contre son lit. Et là, tout perdit de son sens : elle se retrouva debout sur le plafond et de l'eau s'egouffrait dans toutes les cales. Le bateau avait été comme coupé en deux en moins de quelques minutes, et il était en plein naufrage. Pourquoi ces bestioles en voulaient-elle à ce bateau ? Quel était leur but ? Hayina n'eut pas le loisir de chercher les réponses à ses questions, car elle était en train de lutter pour remonter vers la surface. Elle dut d'abord se défaire de l'étreinte désespérée des autres personnes qui coulaient dans l'eau; ils la regardaient pitoyablement en s'accrochant de toutes leurs forces. Hayina finit par y arriver, mais elle n'arrivait plus à distinguer la surface des abysses. Par où devait-elle nager ? Elle avait besoin d'air... juste de l'air... au bout d'un certain temps passé à se débattre pour remonter, l'orisha commença à suffoquer. Tout ce qu'elle voyait était le bleu de l'eau, et des ombres qui s'enfoncaient comme elle, certaines ne bougeant déjà plus. Hayina était en pleine paniquer : non, elle ne voulait pas mourir comme ça, pas d'une façon aussi pitoyable... mais elle ne pouvait remonter à la surface... elle était coincée, et ses poumons étaient à l'agonie. Hayina allait se noyer. Alors que Hayina était à l'agonie, elle sentit que quelque chose la touchait. Ou était-ce elle qui avait touché quelque chose ? Peut-être qu'elle avait heurté un autre malheureux noyé, ou un débris du bateau. Peu importait, en fait. Tout ce qu'elle voulait, c'était de l'air pour ses poumons. Mais ses pensées revinrent encore vers cette chose qui semblait s'agripper à elle, inlassablement... et même, cette chose lui touchait la bouche ! Que se passait-il encore ? L'orisha était-elle tout bonnement en train de délirer ?
Alors qu'elle continuait à se débattre comme une dératée pour tenter de revenir à la surface, quelque chose s'insinua dans sa bouche. Et soudain, il fut suivi par de l'air... ou du moins, c'était tout comme, car Hayina retrouva soudain la faculté de respirer. De plus, ses sens devinrent plus clairs; elle cessa de crier et de se débattre mais se contenta d'apprécier son nouveau souffle, et la vision de l'océan qui l'entourait. Ce fut une des plus belles sensations qu'elle ressentit : c'était celle de renaître, littéralement.
Alors que Hayina haletait pour retrouver un souffle normal, elle aperçut un mouvement dans le bleu éternel de l'eau : c'était des espèces d'algues. Des algues sur un caillou. Ou plutôt sur un tronc d'arbre... ah, non ! En y regardant de plus près, l'orisha se rendit compte qu'un ondin se tenait devant elle. Un ondin, comme dans les légendes, avec une queue d'écailles et des cheveux qui s'entrelaçaient au rythme du courant marin.
« Merci... grâce à toi, j'arrive à respirer sous l'eau, c'est vraiment magique. Mais... qui es-tu...? » parvint Hayina à articuler sous l'eau. L'orisha prit le soin de maintenir son équilibre dans l'eau et regarda tristement des ombres s'enfoncer dans les abysses. Et à ce moment-même, une question lui vint à l'esprit : pourquoi elle ? Pourquoi l'ondin n'avait-il pas sauvé quelqu'un d'autre ? Soudain, elle se sentit moins en sécurité aux côtés des inconnus. Se pourrait-il qu'il ait été de mèche avec ceux qui avaient fait couler le bateau ? Et, renforçant ses doutes, l'ondin ne lui répondait pas mais ne faisait que la regarder en souriant. Soudain, Hayina tenta de s'éloigner de lui et lui cria : « Pourquoi n'as-tu pas sauvé tous les autres ! Pourquoi moi seule ! Et tu ne devrais pas sourire dans une situation comme celle-là ! » Hayina voulut alors lui tourner le dos en voyant que l'inconnu ne disait mot, mais alors qu'elle prenait de l'élan avec ses bras, il lui agrippa la main et se mit à l'entraîner à travers les profondeurs de l'eau, à une vitesse si surprenante que l'orisha ne pouvait pas se débattre. C'était comme si le courant l'emportait : elle était impuissante une nouvelle fois, ne pouvant que regarder le paysage défiler autour d'elle. L'orisha tenta alors d'invoquer ses pouvoirs, mais tous ces événements l'avaient rendue extrêmement faible. Elle aurait même pu s'endormir dans cette situation.
Et puis, l'ondin chanta. Et tous ses soucis s'envolèrent.
Alors que Hayina était à l'agonie, elle sentit que quelque chose la touchait. Ou était-ce elle qui avait touché quelque chose ? Peut-être qu'elle avait heurté un autre malheureux noyé, ou un débris du bateau. Peu importait, en fait. Tout ce qu'elle voulait, c'était de l'air pour ses poumons. Mais ses pensées revinrent encore vers cette chose qui semblait s'agripper à elle, inlassablement... et même, cette chose lui touchait la bouche ! Que se passait-il encore ? L'orisha était-elle tout bonnement en train de délirer ?
Alors qu'elle continuait à se débattre comme une dératée pour tenter de revenir à la surface, quelque chose s'insinua dans sa bouche. Et soudain, il fut suivi par de l'air... ou du moins, c'était tout comme, car Hayina retrouva soudain la faculté de respirer. De plus, ses sens devinrent plus clairs; elle cessa de crier et de se débattre mais se contenta d'apprécier son nouveau souffle, et la vision de l'océan qui l'entourait. Ce fut une des plus belles sensations qu'elle ressentit : c'était celle de renaître, littéralement.
Alors que Hayina haletait pour retrouver un souffle normal, elle aperçut un mouvement dans le bleu éternel de l'eau : c'était des espèces d'algues. Des algues sur un caillou. Ou plutôt sur un tronc d'arbre... ah, non ! En y regardant de plus près, l'orisha se rendit compte qu'un ondin se tenait devant elle. Un ondin, comme dans les légendes, avec une queue d'écailles et des cheveux qui s'entrelaçaient au rythme du courant marin.
« Merci... grâce à toi, j'arrive à respirer sous l'eau, c'est vraiment magique. Mais... qui es-tu...? » parvint Hayina à articuler sous l'eau. L'orisha prit le soin de maintenir son équilibre dans l'eau et regarda tristement des ombres s'enfoncer dans les abysses. Et à ce moment-même, une question lui vint à l'esprit : pourquoi elle ? Pourquoi l'ondin n'avait-il pas sauvé quelqu'un d'autre ? Soudain, elle se sentit moins en sécurité aux côtés des inconnus. Se pourrait-il qu'il ait été de mèche avec ceux qui avaient fait couler le bateau ? Et, renforçant ses doutes, l'ondin ne lui répondait pas mais ne faisait que la regarder en souriant. Soudain, Hayina tenta de s'éloigner de lui et lui cria : « Pourquoi n'as-tu pas sauvé tous les autres ! Pourquoi moi seule ! Et tu ne devrais pas sourire dans une situation comme celle-là ! » Hayina voulut alors lui tourner le dos en voyant que l'inconnu ne disait mot, mais alors qu'elle prenait de l'élan avec ses bras, il lui agrippa la main et se mit à l'entraîner à travers les profondeurs de l'eau, à une vitesse si surprenante que l'orisha ne pouvait pas se débattre. C'était comme si le courant l'emportait : elle était impuissante une nouvelle fois, ne pouvant que regarder le paysage défiler autour d'elle. L'orisha tenta alors d'invoquer ses pouvoirs, mais tous ces événements l'avaient rendue extrêmement faible. Elle aurait même pu s'endormir dans cette situation.
Et puis, l'ondin chanta. Et tous ses soucis s'envolèrent.
Hayina ne ressentait plus rien appart une grande quiétude. Il n'y avait plus que la musique au monde, le chant de l'ondin qui lui caressait les oreilles et qui lui aérait l'esprit. Hayina voyait, Hayina entendait et Hayina touchait, mais Hayina n'était plus. L'ondin l'emmenait elle ne savait pas où, mais elle s'en fichait bien, car elle se sentait mieux que jamais. L'orisha ne sut pas combien de temps passa : elle avait perdu toute notion du temps et de l'espace. Mais quoiqu'il en soit, ce voyage étrange dut finir par s'arrêter, car elle finit par apercevoir... la surface. Le duo était en train de remonter, petit à petit.
Hayina avait peur : elle était tellement bien sous l'eau, comme ça, qu'elle avait tout sauf envie de revenir à la terre ferme, ni de respirer de l'air frais... et puis, elle ne voulait pas quitter l'ondin, qui la reposait tellement grâce à son chant... elle avait l'impression d'être dans un rêve parfait, comme ceux où on voulait rester pour toujours.
Mais l'orisha n'eût plus le temps de regretter : soudain, elle fut propulsée par le haut par l'ondin et se retrouva à la surface, s'écrasant sur du sable. D'abord en apnée, Hayina regarda autour d'elle, sonnée, puis eut un haut le cœur. Se penchant vers le sable, elle toussa et recracha une espèce d'écaille émeraude, qui était de la même couleur que la queue de l'ondin. Etait-ce cet objet qui lui avait permise de respirer sous l'eau ? Une écaille d'ondin ?
Encore sous l'effet du chant de l'inconnu, Hayina se tourna vers ce dernier : seul son visage était à la surface. Il la regardait fixement avec un air étrange. Puis, il leva une main qu'il se mit à agiter en signe d'au revoir... et se retourna, s'apprêtant très certainement à plonger dans l'océan une nouvelle fois.
« M... Merci... » parvint-elle à murmurer. Mais l'ondin avait déjà plongé sous l'eau, sa queue de poisson claquant contre les vagues avant de disparaître dans un dernier rayon d'émeraude. Dès que son chant s'évanouit, Hayina eut l'impression de se réveiller d'un magnifique rêve. Elle ne comprenait rien à ce qu'il s'était passé, et elle se dit que c'était mieux ainsi : l'ondin l'avait sauvée, mais elle ne savait pas pourquoi ni comment, puis elle se demandait comment son chant pouvait-il avoir un tel effet sur son esprit... Et enfin, son esprit s'embruma quand il remonta de mémoire tout ce qui lui était arrivée... jusqu'au naufrage du bateau. Hayina pensa à Jack, aux marins qui contrôlaient la météo, à ces voyageurs anonymes à qui elle avait à peine parlé... puis elle se souvint des cris et de l'attaque, des craquements du bateau, de l'envahissement de l'eau... qui d'autre avait pu survivre ? L'orisha n'en avait aucune idée... et ne chercha pas à trouver des réponses. Les jambes en compote, Hayina resta assise après plusieurs tentatives de se lever. Elle regarda le soleil se coucher : apparemment, toute une après-midi s'était écoulée depuis le naufrage jusqu'à maintenant. Et là, toute seule sur la plage, elle réfléchit. Elle réfléchit à sa vie, à son passé, à son futur. A penser à cette tragédie, et surtout au fait qu'elle avait frôlé la mort une fois de plus, l'orisha ressentit ce sentiment qui lui avait déjà été familier : celui de vouloir se rattacher à tout ce qu'elle avait dans la vie, celui de vouloir tout connaître et tout vivre, de ne plus dormir pour vivre à fond. Mais elle savait qu'elle ne pourrait jamais faire tout ce qu'elle voulait. Hayina ne connaîtrait jamais tout. Mais elle pouvait essayer.
Dernière édition par Hayina le Dim 16 Mar 2014, 21:07, édité 1 fois |
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