Erza regarda la magicienne partir, une lueur de contentement teintant son visage. Bon débarra. Et elle espérait que jamais elle ne recroiserait son chemin car, sinon, la prochaine fois, elle le jurait, elle la tuerait. Elle ne l'aimait pas, même s'il n'y avait pas de réelles raisons à cela. Oh bien sûr, elle l'avait assommé mais le véritable fond du problème ne venait pas d'elle mais plutôt du troisième facteur : Lucain. D'ailleurs, lorsqu'elle l'entendit s'approcher, elle laissa son regard planer, rencontrant le sien, avant de détourner la tête avec une mine réfractaire. Et il parla, de sa voix qui n'avait plus rien d'autoritaire. Elle se mordilla la lèvre inférieure, comme une enfant tentée par un gâteau qui aurait essayé de résister en vain. La jeune femme soupira. Elle aurait mieux fait de partir sans les attendre parce que, à présent, elle se sentait idiote d'avoir ragé contre lui. Quoi que non, elle avait raison mais... « Pfff. ». Tout était si compliqué avec lui. La réprouvé finit néanmoins par tourner de nouveau la tête vers l'homme, plongeant ses yeux dans les siens comme un condamné qui déciderait de sauter de lui-même du haut d'une falaise. Elle resta un instant là, l'admirant sans rien dire avant de s'approcher en silence, posant l'une de ses mains sur son torse. « Je veux... ». C'est vrai, que voulait-elle ? Oh bien sûr, sa chemise, c'était une évidence. Il ne pouvait de toute façon pas décemment la lui reprendre sinon elle allait finir nue, et ce serait sans doute contre les principes de sa race. Les fameux principes. Mais que voulait-elle ? Qu'attendait-elle de lui ? Elle réduit encore plus la distance qui séparait leurs deux corps, approchant ses lèvres de son cou, l'embrassant doucement. Elle ferma les yeux, l'embrassant une deuxième fois. Elle sentit une douce chaleur l'envahir, rien d'agressif, rien d'énervant mais plutôt quelque chose d'apaisant, une fièvre bénéfique. Elle ne savait pas comment décrire ça, c'était juste...

« Hum... ». Elle remonta doucement la main qui se trouvait sur son torse pour venir la placer sur sa nuque, ses doigts glissant entre les cheveux de l'ange. Elle l'embrassa de nouveau, se trouvant une véritable passion pour son cou. Et puis, elle pivota, l'entraînant avec elle pour ensuite le faire reculer, contre le mur. Ses gestes n'étaient pas brusques, plutôt lents même, félins mais sensibles, troublées. Que voulait-elle de lui ? Son corps, cela semblait assez clair aussi. Elle le désirait, il la hantait et elle voulait qu'il disparaisse, qu'il cesse de l'obséder. Mais si elle finissait par avoir ce qu'elle croyait vouloir, est-ce qu'elle arrêterait de penser à lui ? Son autre main vint doucement se placer sur la hanche de l'homme, le rapprochant au plus près d'elle. Là seulement, lorsqu'elle le sentit réellement contre elle, elle leva de nouveau les yeux vers lui. Elle était perdue dans le flot de ses sensations, de ses émotions. Sa main glissa doucement sur la joue de Lucain avant qu'elle ne l'embrasse réellement. Elle finit par sourire, avant de lui dire. « Épouse moi... ».

Et c'est là qu'elle s'aperçut de ce qu'elle venait d'articuler, aussi surprise que révulser à l'idée qu'elle ait pu prononcer ça. Pourquoi ? C'était quoi ce bordel ? Elle ne le connaissait même pas ! Cet ange était maléfique, il la manipulait, ça ne faisait plus aucun doute. Elle finit par en rire, se trouvant d'autant plus idiote. Mais elle n'allait pas le laisser prendre le dessus, ah ça non. Elle finit par approcher ses lèvres de son oreille, chuchotant la chute, la fin de ce qu'elle avait commencé, de ce qu'elle avait entrepris sans réfléchir : « Tu y as cru hein ? ». Erza s'écarta, lui tournant le dos avec la ferme intention de partir. « Non, tout ce que je veux c'est ta chemise et comme elle est déjà sur moi, l'affaire est close. ». Elle monta l'une de ses mains en signe d'au revoir, ne se retournant pas. « Adieu l'ange. ». Elle marcha, simplement, ne cherchant plus à le regarder. Elle aurait voulu, oh oui, elle aurait tellement voulu lui lancer un dernier regard mais elle était tellement troublée, tremblant même sous le poids de l'émotion. Pourquoi avait-elle dit ça ? Elle ne voulait pas se marier, ni avec lui, ni avec personne d'autre ! Elle ne le connaissait pas !

Bref, ce jour là, toutes les personnes qui croisèrent la route d'Erza s'en souvinrent, surtout celles qui eurent le malheur de se mettre sur son chemin.