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 Pour une Vie - Solo - Partie I

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Ven 16 Nov 2012, 23:00

    « Tu m'as l'air bien pensive.» - « Je le suis.» - « A quoi réfléchis-tu?» - « Cela ne te regarde pas.» - « C'est par rapport au bébé?» - « Non» - « Oh. D'ailleurs tu lui a trouvé un nom à ce petit bout?» - « Pas encore, j'y songe.» - « Tu as quelques idées en tête? Une petite liste? Je pourrais t'aider si tu veux.» - « Ça ira.» - « Ah oui, c'est vrai que tu dois être passée maitresse dans l'art de trouver des prénoms à tes enfants ! Combien en as-tu eu, déjà?» - «Un certain nombre.» - « Je t'agace?» - « Perspicace.» - « C'est étrange. D'habitude, tu me dis de me taire au bout de deux minutes. D'où te vient cette subite patience?» - « Ne tente pas trop le diable. Mes avertissements passés sont toujours d'actualité.» - « Oui mais tu es étrangement calme. C'est tellement rare de te voir assise, sans bouger, et sans en avoir envie, manifestement.» - « Ça y est, tu atteint les limites du supportable.» - « Hum. Je t'empêche de réfléchir convenablement, c'est ça.» - «En effet, et je ne dirais pas non à un petit peu de paix et de silence.» - « Mais tu ne veux vraiment pas me dire tes idées de prénom pour ton fils? Ce sera le premier garçon que tu mettra au monde.» - « Le dernier aussi. Le seul et l'unique.» - « Je n'aime pas le ton et le sourire avec lesquels tu dis ça. C'est malsain. Et je ne comprends pas pourquoi on se donne autant de mal pour que tu deviennes la Dame des Abysses si tu dois mourir dans quelques mois.» - « Je ne prendrais même pas la peine de t'expliquer.» - « Je suis trop sotte pour comprendre?» - « De toute évidence.» - « C'est méchant.» - « Je n'ai pas le souvenir d'avoir un jour dit que je ne l'étais pas.» - « Mais j'aimerais que tu le sois moins avec moi.» - « Je n'ai guère envie de me faire passer pour une autre en ta présence. J'ai suffisamment à faire avec le monde extérieur. Et si tu ne voulais pas du traitement de faveur que je t'ai accordé, tu n'avais qu'à pas venir pleurer dans mes jupes.» - « Qu..ah...»

    Vanille tourna doucement la tête vers Gabriella. Quelques boucles cuivrés glissèrent de son épaule pour rebondir avec délicatesse dans le vide, tandis que la jeune femme poignardait de ses envoutants yeux verts la sirène blonde debout dans un coin de la pièce, un peu plus loin. Nerveuse, celle-ci affichait une moue à la fois contrarié, abasourdie et gênée, et semblait réfléchir à ces prochaines paroles, bien qu'aucun son ne franchisse ses lèvres. Elle osait à peine soutenir le regard de Vanille qui était en effet étrangement calme et sereine, assise sur le rebord large d'une grande fenêtre close. Jambes repliées, une main sur ses genoux tandis que l'autre longeait son corps pour que ses doigts effleure le parquet sombre, elle demeurait immobile. Durant toute la conversation, elle était restée contemplative, le regard perdue dans les paysages fleuries de cette belle saison de printemps. De sa voix aussi caressante que du velours mais étonnement tranchante comme une lame de rasoir, elle murmura en penchant très légèrement la tête sur le côté : « Quelque chose à ajouter, Gabriella?» Elle ne sut quoi répondre et balbutia une seconde, avant de dire avec un sourire forçé, comme pour signaler qu'elle enterrerait la hache de guerre : « Alors, vraiment pas de nom, pour cet enfant?» Vanille rit un bref instant, assez sèchement. « Je commencerais à y réfléchir sérieusement lorsque mon ventre se sera arrondie. J'ai d'autres idées en tête, plus pressantes.» - «Tu vas encore partir en vadrouille, pas vrai?» - « Exact, mais mon voyage sera un peu plus long que mes escapades habituelles.» - « Vraiment?» - « Oui, et j'aimerais que tu t'occupes de Kesmos et d'Anzu, ils ne viendront pas avec moi.» - « Sans problème. Combien de temps comptes-tu partir?» - « Je ne sais pas, peut-être une semaine, deux ou trois. J'ai un long trajet à faire.» - « Et en quoi consiste-il ?» - « C'est secret. C'est pour ça que tu gardes les deux bêtes. Tu en sauras plus quand je reviendrais, ne t'inquiète pas, va, tu seras dans la confidence et ta curiosité maladive sera satisfaite.» - « Mais pourquoi ne pas me le dire maintenant?» - « Parce que tu es une vraie commère et que je préfère t'avoir sous la main pour vérifier ce que tu dis. Je ne tiens pas à ce que tu fasses la moindre erreur, le moindre faux-pas. D'ailleurs, tu es interdite de sortir durant toute mon absence. Et n'essayes pas de sortir, je le saurais, et tu passera un très mauvais moment. Est-ce clair?» - « Très. J'espère au moins que tu m'a laissé de quoi survivre durant ce laps de temps.» - « Largement. Ne grossis pas trop, je tiens à ce que nous soyons parfaites et rayonnantes pour le grand jour, et tu dois entrer dans tes robes.» Gabriella rit. Elle comme Vanille étaient plus que minces, et elles pouvaient manger autant qu'elles voulaient sans que cela se répercute sur leur divine silhouette.

    Vanille ne s'éternisa pas en au revoir. Au fond, elle n'était que très peu attachée à Gabriella. C'était juste une jeune femme qui lui était utile, pour un temps donné, dans une situation particulière. Mais elle ne la considérait absolument pas comme une amie ni pour quoique ce soit d'approchant. Elle était simplement un moyen pour arriver à ses fins. Ces derniers temps, la jeune femme réfléchissait à son avenir et celui de son enfant adoré, et elle se devait de commencer à préparer sa disparition. Un fin sourire malicieux et satisfait étira ses lèvres pulpeuses. Elle était presque fière de ces petites manigances. Elle était parvenue à réaliser jusqu'aux plus infimes détails de son plan, dans la plus grande simplicité. Oh bien sûr, le point le plus délicat à gérer avait été cette rencontre avec le génie bleu, mais c'était une partie si importante qu'elle avait tout mis en œuvre pour que tout se déroule selon son plan. Le décor, l'ambiance, et jusqu'à sa tenue, tout avait été calculé pour qu'il cède à son caprice, de la manière dont elle s'y attendait. Parfait. Du bout des doigts, Vanille effleura son ventre encore plat, ressentant l'énergie et la magie bouillonnante du bébé. Son futur à lui était presque tout tracé. C'était plutôt le sien dont elle devait s'occuper, maintenant.

    Vanille laissa son regard de poupée vagabonder sur le paysage montagneux. Roche et neige s'entremêlaient avec une certaine grâce et une violence subtile qui rendaient ce lieu spécial. La sirène avait toujours apprécié la Montagne de l'Edelweiss Enneigé. Mystérieuse et difficile d'accès, il n'était pas donné à tous de la parcourir en long, en large et en travers. Vêtue d'une épaisse cape noire qui la protégeait du froid, puisqu'elle aimait les vêtements légers et courts, elle entama une longue marche à travers les reliefs, pensive. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'était pas venu dans les parages. Du moins, pas pour ces raisons là. Peut-être même qu'elle n'avait pas songé à cela durant tout ce temps. Elle l'avait abandonné, tout simplement, enfermée et endormie, pour l'oublier. C'était le but, et il avait été réussi. Ainsi, elle s'en était débarrassé sans briser la seule promesse qu'elle ait jamais tenu jusque là. Mais tout cela s'était passé il y a de longues, longues années. Vanille se souvenait à peine de l'endroit où elle l'avait enfermé. Le retrouverait-elle? Il le fallait. C'était impératif, et sa survie en dépendait. Jusqu'à il y a peu, la nécessité de la retrouver était inexistante, car Vanille avait en tête Chocolat ou Kiwi pour réaliser ses lugubres desseins, mais elle avait échoué, en partie, et ne souhaitait plus approcher la première tandis que la seconde avait joué habilement une carte qui l'écarta de son projet.

    C'est pourquoi Vanille dût se résigner à fouiller dans son passé jusqu'à trouver une nouvelle solution, chose qu'elle trouva en la personne de Nausicaa. Sa propre fille, une des premières qu'elle eut, avec Caliel, et qu'elle condamna à errer dans le monde des rêves pendant plusieurs siècles. Ô bien évidemment, elle avait prit toute les précautions pour qu'elle ne se réveille pas, et reposait dans une pièce bien spéciale. La retrouver promettait d'être tout un poème et une joyeuse aventure. Mais déterminée, Vanille marchait calmement dans la neige qui crépitait à chacun de ses pas. C'était si beau de voir ce tapis immaculé presque non souillé par quelques créatures vivantes. La jeune femme emprunta des chemins étroits et dissimulés, qui parcouraient la roche, prit des sentiers improbables et cachés qui semblaient inconnus pour la plupart des passants, et peu à peu, elle s'enfonçait dans les tréfonds de la montagne.

    « Je savais qu'un jour ou l'autre, je te reverrais dans les parages.» Vanille leva doucement les yeux pour le poser sur une étrange créature faite de glace et de chair. Elle lui sourit. Au moins était-elle sur la bonne voie, ce qui était plutôt rassurant, en définitive, car elle était en ce moment même face au gardien qu'un ami avait créer pour elle. « Oui. Il est temps.» - « Comptes-tu la libérer ou bien as-tu quelques sombres arrières pensées?» - « Je te laisses deviner par toi même.» - «L'idée que tu malmène encore cette enfant me répugne.» - « Elle n'a rien d'une enfante, c'est une femme vieille de plusieurs siècles au corps de demoiselle dans la fleur de l'âge.» - « Elle est vraiment magnifique.» - « Serais-tu amoureux, Gardien?» - « Même si elle est comme congelée, elle est restée ma seule compagnie. Je lui ai longuement parlé. J'ai du m'attacher un peu.» - « Ne sais-tu donc pas que si je la libère, tu disparaitra? Le prix de sa renaissance est ta mort.» - « Je n'aurais jamais dû exister. Je ne peux me plaindre qu'on me reprenne.» - « Soit. Moi qui pensait que j'allais devoir te tuer de mes propres mains, combattre des heures durant.» - «J'avoue y avoir moi même songé. Mais même si tu comptes te servir d'elle, au moins sortira-t-elle de son rêve.» - « Alors laisse moi passer.» - « Tu as encore un long chemin à faire avant de la trouver. Je suis venu à ta rencontre.» - « Trop d'honneur. Au plaisir.»

    Vanille ralentit peu à peu l'allure, contemplant les alentours, l'air dubitative. Elle ne se rappelait guère être un jour passé dans les environs, et rien ne lui permettait d'affirmer qu'elle était sur la bonne voie. Le Gardien était maintenant loin derrière elle surement à dépérir psychiquement, attendant la mort qu'il redoutait, mais pourtant, il lui tendait les bras. Vanille laissa ses ongles glisser sur les parois recouvertes d'une fine couche de givre. A son passage, une nuée de flocons dégringolèrent doucement dans une valse frénétique pour tomber au sol. Après tout, il était peut-être normal qu'elle ne reconnaisse en rien les parages. Depuis la dernière fois qu'elle était venu, plusieurs siècles s'étaient écoulés, et le vent et la pluie avaient dû façonné et creuser la montagne d'une façon bien différente que lors de son dernier passage. Ses yeux vagabondèrent dans les moindres recoins, à la recherche du détail qui lui fournira la piste, mais elle avait beau se concentrer, rien de flagrant ne lui venait à l'esprit. Elle suivit l'étrange sentier dans lequel elle s'était engouffré pendant des heures, attentive, mais quelque peu irritée. Elle n'avait guère envie de passer sa journée à rechercher la fille dont elle avait voulu oublier jusqu'à l'existence, et qu'elle n'avait pas éliminer simplement par pitié, pour Caliel. Une seconde, peut-être deux, filèrent, et elle revit les fantômes d'autrefois, pour le meilleur et surtout le pire. Et lorsqu'elle revint au bon présent, elle fut face à un mur. Une impasse, un mur de roche, ni plus ni moins.

    Vanille hausse avec délicatesse ses petits sourcils tout en posant sa main sur la pierre froide et lisse. Un sentiment de colère naquit doucement en elle, et avec, une grande envie de destruction et de massacres. Jusque là, elle avait tâché de rester calme et patiente, mais elle commençait à perdre ses bons sentiments avec les tours de Dame Nature. Elle leva tout de même les yeux, une petite moue agacée sur sa petite bouche pincée. Et une idée lui traversa l'esprit, et sans plus de cérémonie, elle commença à grimper pour s'aventurer dans les hauteurs. Ne tenant pas particulièrement à avoir les doigts gelés, elle se servit de son charmant don du Souffle Ardent pour réchauffer ses prises et ses petits membres en cas de besoin. Elle escalada sans relâche jusqu'à arriver à un petit rebord qui lui permit de se coller dos au mur et de longer la paroi. Elle finit par arriver dans un petit carré un peu plus spacieux, ou elle put faire un pas en avant pour s'approcher d'une espèce de grande porte de pierre, bien trop parfaite pour sembler naturelle. Vanille sourit. C'était l'entrée, et elle était évidemment magique et enchantée. La jeune sirène se contenta alors simplement de laisser glisser son ongle sur ce qui ressemblait à de la pierre, ou à un étrange métal, mais qui n'en était point. De la glace. Voilà ce que c'était. Et alors qu'elle effleurait simplement sa surface quoiqu'en suivant un motif bien précis, elle se fissura, pour se briser et s'effondrer à ses pieds.

    Sans aucun doute ni l'ombre d'une appréhension, Vanille entra dans la grotte où l'air était encore plus froid qu'à l'extérieur. Elle ne se risqua pas à arrêter le Souffle Ardent, il la réchauffait, et elle ne voulait guère devenir un espèce de bonhomme de neige à moitié vivant. Elle mit un certain temps à trouver la grande pièce blanche dans laquelle une grande table trônait au milieu. Et sur celle ci, un espèce de cocon, en verre ou en glace, qui sait. Vanille ne s'intéressait pas réellement à la magie qu'avait employé son vieil ami pour réduire sa fille dans cet état, seul le résultat l'importait. Et elle était là, allongée, son petit visage angélique reposé, sa peau oscillant entre une pâleur macabre, et le bleuté. « Nausicaa.» murmura doucement Vanille. Pourtant, le nom résonna brutalement dans l'enceinte silencieuse, et la coque qui retenait la demoiselle prisonnière tomba, changé en eau. Vanille écarta doucement les grands mèches blondes, humides, qui gâchaient le visage de sa fille. Elle était vraiment très belle, c'était un fait. Et elle le serait certainement encore plus lorsqu'elle retournerait dans le bon monde des vivants. Mais ce n'était pas encore pour maintenant, elle devait demeurer encore dans le monde des songes, le temps que sa mère s'occupe de récupérer la puissance d'antan dont elle l'avait privé. « Ma chère enfant. Tu n'es vraiment pas au bout de tes peines. Peut-être sera tu heureuse que je te libère. J'attends le moment ou tu regretteras que ce jour soit arrivé. Je sais que tu m'entends. J'ai fait en sorte que tu puisses.» Et elle sourit
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Pour une Vie - Solo - Partie I

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