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 ¤ Entorse aux principes ¤ PV Lily-Lune

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Mer 14 Nov 2012, 18:53


Le bruit de pas sec et pressé d'un domestique dans le couloir... C'était le réveil matin de tous les fils Taiji. Lorsque Kosuke ouvrait doucement ses grands yeux noirs dans la pénombre, il s'imaginait une pauvre femme de chambre qui, à presque six heures du matin, s'activait déjà dans tous les sens dans un manoir où personne ne lui adressait la parole, alors qu'on lui devait tant. Ce jour commença de cette manière si indifférente. La femme de chambre était passée, et le jeune homme ignorait s'il était le seul à baigner avec fatigue dans les vapeurs douces du matin. Au creux de ses draps mis totalement en désordre comme d'habitude, il leva une épaule, engourdie par une nuit de sommeil très profond. Son fin visage pâle grimaça, et il soupira doucement. S'il refermait les yeux, il allait certainement se rendormir... Au travers des rideaux rouges se distinguait une tranche de timide lumière blanche. Il était tôt... mais il semblait faire assez clair. Péniblement, Kosuke se redressa dans son lit. Son torse musclé et sec frissonna lorsque le drap glissa de lui, l'exposant à la fraîcheur de sa chambre. Il avait les yeux mi-clos, la tête baissée vers ses jambes croisées toutes maigres. Ses mains grattèrent machinalement le matelas. Aussitôt, la petite lionne qui constituait sa seule amie sauta auprès de lui. Ses petites pattes rondes et maladroites pataugèrent quelques secondes dans les draps, si bien qu'elle ne parvenait plus à avancer. Kosuke la saisit délicatement entre ses mains, et l'apporta à lui avec beaucoup de précaution. Elle se raidit, et émit un petit gémissement craintif.

* Comme si j'allais te faire mal, Sarabi...* fit le jeune homme, non de vive voix mais dans le même langage que celui de la petite lionne. Il n'y avait que comme cela qu'il communiquait de toute manière. Dans un autre contexte, face aux gens, il ne parlait pas. Il ne parlait jamais. Même pas à ses quasis frères, ni à sa mère adoptive, ni aux domestiques, ni aux professeurs. Kosuke ne parlait jamais, et pour cela on le prenait pour un asocial. Erreur. Il n'avait tout simplement rien à leur dire. Et les bavards qui pépient, tel des chapelets d'oisillons, blottis sur les bancs publics comme sur une branche aux matins qui sentent bon, il n'aimait pas cela du tout. Mais quand il plongeait son regard dans celui de Sarabi, qui luisait d'innocence et d'amour, il ne pouvait s'empêcher de vouloir communiquer avec elle. * Je sais, grand frère * répondit-elle, avec grande joie. * C'est juste que... tu as les mains très froides.* - * Hein ? *

Elle était incroyable. Avec Sarabi, Kosuke n'était jamais à l'abri d'une farce ; Tout ce qu'elle disait ou faisait était sous le coup d'une impulsion naïve, mais c'était ce qu'il aimait le plus chez sa petite compagne. Maintenant qu'il était éveillé, le présage d'une journée calme ponctuée par les bêtises de Sarabi était en marche. Il devait avoir quelques cours aujourd'hui... Des cours dans lesquels il excellait en tout point. Du moins pour son niveau de compétence. Il avait cependant envie de bailler à l'idée qu'un professeur entre dans leur salle, et commence à déblatérer sans aucune passion un discours peu didactique.
* On sort Koko ? * - * Qu'est-ce que c'est que ce surnom ? * objecta-t-il avec étonnement. Cependant son visage était toujours détendu en une expression on ne pouvait plus blasée. * Quand tu penses, tu ne m'écoutes pas. Alors j'attire ton attention ! * - * Oui bon, qu'est-ce que tu veux ? * - * Je veux sortir ! *

Les talents de persuasion de Sarabi poussèrent enfin le jeune homme à la crinière noire en bataille de l'emmener se dégourdir les pattes dans le jardin du Manoir Taiji. Dieu que cette bâtisse était laide. Toute sombre, dans la brume...
La brume. Il n'y avait que cela autour de la maison. Elle était inerte, froide, et semblait vous coller dessus même une fois à l'intérieur. Elle engluait le cerveau dans une mélasse froide qui dégoûtait profondément le Bélua. Cependant aujourd'hui il faisait particulièrement frais. Sa respiration s'évaporait devant ses yeux noirs en un petit nuage blanc très aérien. Il s'était caché le nez sous une écharpe noire, les mains fichées dans son pantalon et les épaules rentrées qui lui donnait une allure encore plus frèle dans son manteau gris. C'était l'hiver.
Il faisait triste dans les allées du jardin. L'eau des ruisseaux avait gelé, et les nénuphars de l'étang étaient morts. Plus loin, quelques jardinier s'activaient à sauver des rosiers dépités. Ils avaient du transféré leurs couleurs sur les joues des domestiques, qui actionnaient leurs pelles, au frais dans une combinaison de plastique sous la blancheur du ciel. Kosuke leva les yeux, et fut ébloui par la lumière du Soleil qui se faisait douloureuse derrière cette épaisse couche de brouillard. Mais il baissait bien vite les yeux sur son chemin : de nombreuses plaques de verglas parsemaient le sol comme des gouttes de pluie. Sarabi en avait trouvé une assez grande, qu'elle utilisait à présent comme un nouveau jouet, une patinoire géante. * Regardes Kosuke, regardes ! Je glisse, hihihi !! * - * Ne tombes pas... * fit-il avec détachement. Ils se trouvaient très éloignés de la baraque à présent. Les grilles noires qui formaient la limite du territoire Taiji étaient toutes proches. Kosuke fit quelques pas, lentement, et s'arrêta juste devant elles. Un jour, il s'en irait d'ici. Et on n'entendrait plus jamais parler de lui. Jamais.

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Mer 28 Nov 2012, 01:03

HRP : Désolée, mais je dois avouer que mon inspiration frôlait le zéro. Je n'aime pas les premiers posts XD

    Lily-Lune tendit doucement une main hors de son ombrelle en dentelle, paume offerte aux cieux, pour qu'un petit flocon vienne s'y déposer et fondre. Il ne neigeait presque plus, depuis peu, mais durant toute la nuit, un tapis blanc et immaculé avait tâché de recouvrir la moindre parcelle de terre. Les arbres aux branchages nus étaient recouverts d'une fine couche de givre, semblant les faire de verre et de cristal. Le ciel, en cette matinée, était brumeux, comme une immense étendue pâle. La Vénus courba légèrement la tête, contemplant de ses grands yeux noirs les alentours, son visage aux traits d'ange dénué de toute expression. Pourtant, ces paysages hivernaux étaient de loin ses préférés, et elle aimait se promener seule pour marcher dans la neige nouvelle qu'on n'avait encore jamais foulé. C'était si reposant, si calme. Un monde figé et cristallisé. Certes, ce n'était guère ici qu'elle trouverait ces tableaux favoris, car les environs n'étaient guère accueillants et attirants, quelque soit la saison. Mais peu importe, avec ce temps, tout les lieux se conféraient une nouvelle âme, un autre univers d'une beauté sauvage et pure. D'un geste lent, elle écarta du bout des doigts quelques longues mèches noires trop proches de ces cils. Elle avait eu quelques affaires à régler dans les parages, de Medigo à la prison, deux ou trois sombres dossiers à classer définitivement, mais ce qu'elle avait pu trouver ne l'avait guère satisfaite, et c'est ainsi qu'elle décida de faire un petit détour pour être seule quelques heures, promettant de revenir vite auprès de Megumi et des deux Muses qui l'avaient accompagnés pour ce bref périple.

    Tout en posant sa main sur le tronc d'un arbre mort, Lily-Lune soupira. Les temps n'étaient pas resplendissant, et le Destin semblait se jouer d'elle et l'assaillir de toutes les conséquences de ses fautes passées, avec un prime, des petites nouveautés incongrues et inattendues face auxquelles elle doutait du comportement qu'elle devrait adopter. Pensive et songeuse, elle reprit sa marche, lasse, comme épuisée, avant de porter ses mains contre sa tête, lâchant son ombrelle, prise d'une soudaine migraine étrangement violente. Paupières closes, elle tâcha de supporter cette drôle de douleur surgit des limbes et d'avancer malgré tout. Mais rouvrir les yeux étaient un supplice, et se confondait sur ce qu'elle voyait des ombres floues et des fantômes qu'elle croyait oublié jusqu'à lors. La silhouette massive d'un homme inconnu lui apparut. Elle ne pouvait rien discerner de sa personne, si ce n'est le sourire qu'il abordait, fier et malsain, tandis qu'il leva le bras, paume tendue, comme pour inviter la Vénus à s'en saisir et le suivre. Lentement, il recula, sans pour autant baisser le bras. Il voulait qu'elle le suive, l'entraîner avec elle on ne sait où, et ne quittait pas ce sourire cynique et malveillant. Les paysages avaient changé. Et Lily-Lune vacilla.

    Si elle put se rattraper contre quelques branches, la jeune femme entendit clairement un craquement sourd qu'elle n'aimait guère, celui d'une cheville qu'on maltraitait. Une petite et charmante grimace sur son visage de lys, elle s'assit sur un gros rocher sans se soucier de la neige, mais en prenant garde de ne pas abimer sa robe blanche et bleue et de ne pas la salir, préférant sacrifier sa cape sombre. Elle remonta doucement le tissu claire pour découvrir son pieds qu'elle voyait bien rouge et qu'elle peinait à bouger, ne serait-ce qu'un peu. Soudainement au bord de l'exaspération, elle engouffra son visage dans une main en poussant un soupire. Tout cela à cause d'une simple vision qui avait voulu se manifester d'une manière peu conventionnelle. C'était la première fois que Lily-Lune en avait une ainsi, qui semblait si réelle, si proche. Et bien qu'elle ignorait sur quoi porte ces étranges images, elle se doutait qu'elles ne présageaient rien de bon. Mais il en fallait plus que ça pour abattre la jeune femme, qui releva les yeux pour observer plus en détail les alentours et trouver une solution.
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Jeu 20 Déc 2012, 23:44


Tandis que Kosuke cultivait ses rêves d'évasion vers de lointaines contrées, la petite lionne s'adonnait à des jeux tous plus captivants les uns que les autres. Agitant ses pattes dans la neige et balayant ses traces avec sa queue, elle était à présent devenue une espionne très ingénieuse au service du Lion noir, son grand frère -qui n'était autre que le rêveur aux cheveux noirs et mal coiffés plus loin.
La mission de Sarabi aujourd'hui consisterait à la même qu'hier : s'amuser et rire jusqu'à ce qu'elle soit morte de fatigue. Pour cela, elle allait devoir attaquer Kosuke. Pourquoi ne pas, sauvagement et de manière inattendue, lui bondir sur les pieds et lui faire la peur de sa vie ? Ou mieux encore, faire une découverte qui le laissera sans voix ? Oh oui, cette toute dernière idée plu énormément au petit fauve. Ainsi, Kosuke allait faire une tête au summum du blasé, et cela serait très très drôle. Sarabi était décidée : il lui fallait à présent trouver une chose aussi incroyable qu'extraordinaire !

En proie à son instinct de grand chasseur, Sarabi fléchi les pattes jusqu'à presque ramper, et commença alors doucement à se déplacer comme un félin de la savane. Cependant, une fourrure dorée sur un tapis blanc et verglacé ne garantissait pas une très grande discrétion. Kosuke vit donc sa petite compagne passer à côté de lui, en adoptant cette démarche de prédateur invétéré. Il ricana doucement : * Qu'est-ce que tu fiches, à marcher comme un insecte ? * Il se tut alors, car le regard noir de colère de Sarabi le foudroya sur place. Du moins, c'est ce qu'elle aurait souhaité. * Grand frère, tais-toi ! * dit-elle sèchement. Elle poursuivit dans un murmure très déterminé : * Je suis en mission, ne me déranges pas ! *

Kosuke Taiji devait bien l'avouer, parfois il ne saisissait pas dans quel genre de délires était embarquée Sarabi. Il soupira, et décida de laisser courir, comme d'habitude. Même si la petite lionne était parfois une énigme, sa compagnie réchauffait le cœur du jeune homme, froid comme la neige la plus fraîche. Peut-être que cela venait du fait que jamais il n'avait connu l'amour d'une famille... Voilà que ça le reprenait. Il se posait des questions stupides, et partait dans une rétrospective de sa vie pathétique. Pourtant parfois il se disait que son mutisme devait s'expliquer par cela, un manque d'amour.
Oui... Cette Mitsuko, que les domestiques semblaient idolâtrer, n'avait jamais fait preuve de la moindre marque d'affection envers lui, ni envers aucun de ses fils. Sauf peut-être Haruki. Kosuke n'était pas d'un naturel jaloux, au contraire. Il aurait même sans doute aimé partager et échanger avec les autres garçons, désignés comme étant ses quasis frères. Mais ces derniers se détestaient tous, et se méprisaient, et le détestaient et le méprisaient tout autant. Kosuke ne se sentait pas malheureux de cela, mais vide. Vide de toute consistance et de vie parfois. Alors il ne répondait pas aux sarcasmes et à l'orgueil de ses frères. Il restait silencieux, immobile, comme un rocher. Comme une pierre froide, qui ne sent rien, qui ne fait rien, et qui demeure jusqu'à ce qu'elle se fissure. C'était à cela que se résumait son existence minérale.

Sarabi, plus loin, vit le visage sombre du jeune homme en noir. Voilà, c'était encore reparti ! Kosuke ne savait que penser à des choses tristes. Elle aussi se sentait triste à l'idée qu'il soit malheureux ici. * Ne t'en fais pas, grand frère * se dit-elle * Un jour on partira d'ici, on verra de nouvelles choses, et tu verras que le monde n'est pas aussi méchant que tu sembles le croire ! *. Sarabi effectivement avait quelques souvenirs de « l'extérieur », car avant d'être trouvée par Kosuke dans ce jardin, elle vivait dans une grande forêt avec sa famille. Elle avait vu des êtres merveilleux, qui sans doute redonneraient du baume au cœur du jeune Taiji.
Mais pour l'instant, elle décida de se concentrer sur sa découverte du jour, qui n'était pas pour lui déplaire. Quand elle fut en effet arrivée au niveau du mur d'enceinte du manoir, elle remarqua qu'il s'y trouvait un trou dans le mur, suffisamment grand pour qu'elle puisse s'y faufiler. Kosuke, lorsqu'il la vit sortir du jardin, paniqua un peu, et se dépêcha de la rejoindre, en s'assurant que personne ne les suive. * Sarabi, reviens ! Sarabi ! *

Mais la jeune fauve n'avait aucunement envie d'écouter son compagnon, encore à quatre pattes derrière le trou qu'elle venait de franchir. Non, il était hors de question qu'elle revienne : toute cette belle neige encore lisse n'attendait plus que l'espiègle Sarabi pour être foulée ! Ni une ni deux, elle se mit en route : elle courut, sautilla, plongea, glissa, creusa, fit des tas, se roula sur le sol, et finit par se heurter à quelque chose qui avait une odeur étrangère.

Les quatre pattes en l'air, Sarabi regarda vers le haut, pour découvrir ce qui avait entraver son chemin. * Aaah ! Mais c'est quoi ? * fit-elle, apeurée, ce qui ne manqua pas de parvenir aux oreilles de l'inquiet Kosuke.
C'était un rocher noir, mais pas un minéral ordinaire. Une jeune femme inconnue y était assise, le visage plongé dans sa main, qui soupirait de lassitude. Sarabi se redressa vivement, et décida de se poster juste devant cette dame qu'elle n'avait jamais vue, mais qui de toute évidence allait vouloir jouer avec elle. Plus loin, Kosuke arrivait en courant. Toutefois le verglas dissimulé sous la neige le dissuada bien vite de poursuivre dans sa vélocité, car il s'étala méchamment sur le sol, le nez dans la neige. Heureusement, la petite lionne n'avait pas vu son maître se vautrer de la sorte... Il en aurait eu pour des années de blagues stupides. Il se releva, et constatant qu'il ne s'était pas blessé, marcha en direction de Sarabi.
* Graaaaaaaaand frèèèèèèèère ! * appelait-elle, toute joyeuse, * J'ai trouvé une fille, une copine !!* - * Une fille ? *
En effet, juste devant Sarabi, assise sur un rocher, se tenait une belle jeune femme brune qui portait une très longue cape sombre, et de riches vêtements. Qui était-ce ? Kosuke restait méfiant. A l'évidence même, elle n'était pas une domestique. Et si elle était une invitée, elle ne serait certainement pas passé par ici, l'entrée principale et déneigée se trouvant de l'autre côté du manoir.

Le jeune homme s'approcha jusques devant la jeune femme, le nez dans son écharpe bleu marine, et les mains dans les poches de ses vêtements noirs. Ses yeux sombres comme les ténèbres s'adonnèrent à une observation globale de cette inconnue... Et s'arrêtèrent sur son petit pied fin mais tout rouge, qui dépassait de sa robe, et qui devait au vu de son aspect qui tirait au violacé, la faire souffrir. Il ne savait pas ce qui avait bien pu arriver à cette femme, mais il ne pouvait pas la laisser ici. Les étrangers n'étaient pas les bienvenus au Manoir Taiji, à cinquante kilomètres à la ronde. Tous des agoraphobes, se disait Kosuke.
Le jeune homme rassembla tout son courage, bien que cela ne soit pas flagrant à l'oeil nu, et dit d'une voix basse que peu de monde avait eu l'occasion d'entendre : « Un problème ? » Sarabi en fut littéralement estomaquée. Kosuke avait parlé ! Mais à voir son air complètement blasé, comme si tout était normal, cela n'avait rien de choquant. Et pourtant... Sarabi était heureuse, elle avait réussi sa mission : trouver quelque chose d'incroyable, et cela devait être cette dame.
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Dim 10 Mar 2013, 16:20

    Durant un court instant, Lily-Lune songea à reprendre sa route malgré sa cheville endolorie. Elle n'avait guère envie de s'attarder dans les parages, et encore moins parce qu'elle s'était blessée à cause de l'alliance de ses pouvoirs déchaînés et d'une plaque de verglas mal placée. Quelle honte pour une jeune femme de sa puissance et de son rang que d'être immobilisée pour si peu. Seulement, elle devait bien se rendre à l'évidence. Si sa force magique n'était plus à prouver, sa résistance physique lui faisait largement défaut. Elle avait toujours été une demoiselle fragile et délicate, qu'un vent trop fort semblait pouvoir briser. Certes, elle supportait bien la douleur, mais elle parvenait à peine à faire bouger son pieds, et le moindre mouvement faisait apparaître sur son visage clair une charmante petite moue, puisqu'elle tâchait de contenir la souffrance que lui faisait endurer cette fiche entorse. Doucement, elle traçait des petits cercles sur la peau nue du bout de ses longs doigts glacés. La fraîcheur lui faisait le plus grand bien. Mais dans le froid hivernal, son corps se débattait, peu enclin à finir congelé. Les lèvres de la jeune femme prenaient quelques teintes bleutés, et elle porta ses doigts à sa bouche pour les réchauffer de son souffle. Elle ne pouvait qu'attendre et patienter, que le temps qui s'écoule lentement atténue sa douleur, ou que le froid ait raison d'elle, et pourquoi pas, engourdisse ses membres si violemment qu'elle ne ressente plus rien. Mais elle devait se résoudre à l'évidence, elle ne pouvait décemment pas reprendre la route dans cet état pour le moins lamentable, selon son humble avis. Elle n'appréciait guère être dans cette posture, si faible, si vulnérable, telle une douce princesse en détresse. Le preux chevalier ne pourrait se douter que la belle demoiselle était peu encline à la conversation, encore moins à l'humour et surtout pas au sérénade.

    Quelqu'un ou quelque chose s'approchait. Les fougères au loin dansaient frénétique au rythme des pas de ce qui approchait. Et il finit par surgir une petite créature à poils tout à fait adorable qui se planta le plus naturellement du monde devant la Vénus, l'air curieux. Lily-Lune sourit, légèrement amusée. Elle avait toujours aimé les animaux, leur présence et leur compagnie, souvent bien plus que celle de ses semblables. Le petit fauve était tout à fait adorable, et les félins faisaient partie des bêtes préférées de la jeune femme avec les dragons. « Bonjour toi.» murmura doucement la jeune femme de sa voix claire et chantante à l'attention de la petite lionne. « Es-tu toute seule ici ?» C'était étonnant pour un animal de son âge. Lily-Lune laissa son regard vagabonder. Après tout, il y avait l'immense demeure des Taiji non loin. Ce ne serait guère étonnant qu'elle appartienne à l'un d'entre eux.

    Et ce fut un jeune homme, cette fois-ci qui arriva. Le maître de la petite chose, à n'en pas douter. Emmitoufler dans ces vêtements d'hivers, il s'approcha quelque peu avant de prononcer deux uniques mots. De toute évidence, les formules de politesse n'étaient pas de mise. Soit. Lily-Lune s'accommodait toujours de ses interlocuteurs et faisait en sorte de s'adapter à l'auditoire. Elle lui répondit donc tout simplement de sa voix mélodieuse et sur un ton exquis malgré la situation dans laquelle elle se trouvait : « Je crains de m'être foulée la cheville, voilà tout, et j'ai bien du mal à reprendre ma route.» Elle avait fait bref, clair et concis. Le jeune homme face à elle n'avait pas l'air d'être particulièrement loquace et elle ne souhaitait pas l'encombrer d'inutiles informations et paroles dérisoires. Encore une fois, elle s'adaptait au public. Jetant un coup d’œil au lointain, elle contempla un bref instant le grand manoir. Elle ajouta tout de même : « Je suppose que vous êtes de la maison Taiji. J'espère que mon passage non souhaité ne causera pas le moindre problème.» Car ce n'était évidemment pas de gaieté de cœur que la demoiselle s'éternisait dans les parages. Elle n'avait qu'une envie partir. Et éventuellement se relaxer quelques instants dans une source chaude ou dans un bon bain brûlant.

    Et sa tête continuait à la faire souffrir. La vision semblait ne pas vouloir totalement s'effacer et s'évertuait à occuper ses pensées. Désagréable au possible, Lily-Lune tâchait d'oublier cette gêne qui lui paraissait pourtant bien encombrante.


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Dim 31 Mar 2013, 20:21


Une cheville foulée... Kosuke ne grimaça pas, mais l'image qu'il avait des muscles froissés et des ligaments distendus sous l'impulsion d'une articulation presque déboîtée le dégoûtait. Cette jeune femme devait beaucoup souffrir, au regard de son pauvre pied. Le jeune homme s'accroupit, et sans aucune gêne s'empara du pied meurtri. Cependant, son geste fut suffisamment doux pour ne pas davantage éveiller la douleur de la jeune femme. Le jeune homme ébouriffé n'était absolument pas médecin. Mais ainsi, il aurait le loisir d'observer plus attentivement le tissu qui habillait cette femme étrange. Il était très précieux, à n'en point douter, car la qualité des fibres sautait aux yeux comme un éclair fulgurant sur un ciel noir.
Le Bélua releva doucement la tête pour croiser le regard sombre de l'inconnue. Elle avait un visage d'ange, des traits aussi fins et subtils qu'ils semblaient à eux seuls définir la beauté. Ses longs cheveux évoquaient la touche finale de la perfection. Kosuke devait l'admettre, cette inconnue au corps si frêle, posée sur son rocher, était absolument magnifique. Il n'en déduisit cependant pas qu'elle pourrait lui plaire, mais qu'il s'agissait de quelqu'un de très important. Il avait déjà vu des belles femmes. Mais les femmes belles et aussi soignées ne pouvaient qu'appartenir aux hautes sphères de la société. De plus, il lui semblait avoir déjà vu son visage quelque part. Il en était d'ailleurs absolument certain. Cela lui reviendrait sans doute plus tard.

* On ne va pas la laisser ici, hein, grand-frère ? * - * Non, on ne peut pas. Mais il est impossible de la mener au Manoir sans se faire remarquer. Ils vont encore poser des questions.* et cette simple perspective ennuyait déjà le jeune Taiji. Il se releva, et regarda autour d'eux. Où aller ?
La jeune blessée demanda à Kosuke s'il était de la maison Taiji. « Oui » répondit-il simplement. « Ne vous en faîtes pas pour ça. Je vais vous couvrir » ajouta-t-il, lorsqu'elle lui fit par de se crainte quant à l'impact que pourrait avoir sa présence en ces lieux. Il savait fort bien que personne n'aimai à traîner près de cette maison. Il était d'ailleurs le premier à le comprendre. Cet endroit était pour lui un nid à microbes, où il était lui même une bactérie en mutation. Ce n'était pas ainsi qu'il envisageait sa vie. * Grand frère, la maison en pain d'épice ! * - * La quoi ? * - * Mais siii, tu sais bien ! Là où on a joué l'autre jour ! C'est là que l'on devrait emmener notre copine ! *
Sarabi savait être maligne quand elle s'y mettait. Cette maison de pain d'épice était en réalité la barraque abandonnée du vieux gardien des terres, complètement alcoolique, qui parfois s'y trouvait pour éponger ses cuves interminables. Sarabi l'appelait cependant ainsi lors de leurs jeux. Mais cet endroit était si repoussant de part la présence de cet homme que personne ne s'en approchait jamais, pas même les domestiques. Kosuke décida que c'était là bas qu'ils emmèneraient la jeune femme, afin de pouvoir la soigner autant que faire se peut. Ils ne seraient ainsi pas dérangé.

Il se pencha vers la jeune femme, et lui tendit la main, en disant simplement : « Vous sentez-vous la force de marcher, si je vous soutiens ? » Sarabi le trouvait à présent trop bavard. Cette copine n'en était plus une, si elle lui volait ainsi son grand frère. Mais il n'empêchait que l'idée de la cabane était la sienne, alors elle demeurait la plus forte. La petite lionne décida d'ouvrir la marche, la queue et la tête en l'air, très fière de son exploit. Kosuke s'évertua à prendre bien soin de la blessée, afin que sur le chemin enneigé tous deux ne retombent pas. « Dîtes-le moi si je vais trop vite » s'enquit-il d'une air totalement blasé. L'altruisme était une de ses qualités, mais cela n'était pas flagrant à première vue.
Lorsqu'ils arrivèrent près de la cabane, à environ trois cent mètres de la bâtisse Taiji, enfoncée dans le petit bois, un homme d'environ une cinquantaine d'année jaillit au travers de la porte, avec une bouteille à la main. Kosuke se dit qu'il fallait réagir au plus vite, sans quoi ce vieux barbu allait se mettre à hurler « qu'un fils Taiji ramenait des nanas chez sa Môman ». « Hé, p'tit gars, dégage de là avec ta... ! » Le jeune homme ne lui laissa pas le temps de répondre. Via son pouvoir du règne animal, il transforma le vieux grigou en limace, de sorte qu'il ne fasse pas de bruit, et qu'il n'ait le temps d'avertir personne – s'il était possible pour une limace de prévenir quelqu'un d'un quelconque événement.

Kosuke retira vivement son manteau noir, le posa sur l'unique lit qui occupait la toute petite pièce, et proposa à la jeune femme de s'y installer. Puis il se dépêcha de faire couler de l'eau glacée dans une petite bassine de métal. En attendant qu'elle ne se remplisse, il déclara d'une voix calme mais très froide : « J'pense savoir qui vous êtes... ».
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