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 Une rencontre pour le meilleur ou le pire [PV Haru]

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Lun 19 Déc 2011, 00:04

Dans la fraicheur de la nuit, une bourrasque de vent balaya les détritus jonchant le sol, apportant avec elle les remugles de la pourriture et du sang. D'une main au doigts fins, la personne qui marchait le long de ces rues rabattit la capuche sa cape de voyage noire qui menaçait de le découvrir. De l'ombre couvrant son visage, un soupir se fit entendre tandis qu'il s'arrêtait.
C'était la deuxième fois qu'Hana se trouvait en ces rues. C'était la deuxième fois qu'il pouvait se rendre compte de la misère qui régnait en maitre dans ces lieux. La première fois, il ne savait pas où il mettait les pieds. Etant arrivé en ville de jour, il ne s'était pas attendu à ce qui pouvait se produire la nuit. Ce jour là, il avait pu sauver un pauvre homme d'une mort certaine. Qu'était-il devenu aujourd'hui? La fée n'en savait rien. Tout ce qu'il espérait, c'était que sa vie se déroule tranquillement, loin des bandits qui sévissaient en ces rues, même si rien n'était moins sûr...

Mais cette fois encore, Hana était là de nuit... Il savait pourtant qu'il ne valait mieux pas. Il était donc arrivé à Megido avec la volonté de trouver une auberge où passer la nuit, mais il n'en avait trouvé aucune... Aussi étrange que cela puisse paraitre, tout les aubergistes lui avaient annoncés qu'ils étaient complets...
En y repensant, ce fait était plutôt étrange... Comment toutes les auberges de la ville avaient pu être pleines? Il n'y avait pourtant aucun festival ou quoi que ce soit qui puisse l'expliquer... Peut-être que les aubergistes lui avaient menti? Mais dans ce cas, pourquoi faire? La encore, les questions restaient en suspens dans l'esprit de la fée.

Quoi qu'il en soit, le jeune homme était condamné à attendre jusqu'au petit matin dans les rues de la ville... Aussi, il devait réussir à éviter toute mauvaise rencontre qui pourraient le plonger dans l'embarras car, bien qu'il ne soit pas si faible que cela, il rechignait à user de la violence, préférant chercher un autre moyen jusqu'au bout.

Soupirant à nouveau, le visage plongé dans l'ombre de sa capuche, Hana se remit en route, déambulant au gré des ruelles et de manière à éviter de croiser quiconque. Jusqu'ici, il avait plutôt bien réussit d'ailleurs. A chaque fois qu'il entendait le bruit de pas claquant sur les pavés, il faisait en sorte de soit partir dans une direction opposée, soit de se cacher. Il ne lui restait donc qu'à continuer comme ça jusqu'à ce que le jour se lève et alors il pourrait enfin t...

-Aïe!

Perdu dans ses pensées, Hana venait de percuter un mur la tête la première. Regardant autour de lui, le jeune homme se rendit compte qu'il s'était engagé dans une impasse. Un troisième soupir s'échappant de ses lèvres, la fée fit demi-tour afin de sortir de se cul-de-sac lorsque soudainement tout son corps se raidit. De nouveau, il entendait des bruits de pas. Légers certes, mais qui venaient dans cette direction. Le jeune homme n'avait donc aucun endroit pour fuir et un nouveau coup d'oeil sur l'impasse lui apprit qu'il n'avait aucune cachette non plus. De plus, il ne pouvait pas reprendre son apparence féérique ici. Il avait en effet entendu dire que les habitants de Megido capturaient les fées à tout prix pour leur faire subir des châtiments horribles... Peut-être n'était-ce qu'une rumeur, mais sait-on jamais?
Quoi qu'il en soit, Hana était donc condamné à attendre de savoir à qui appartenait ces bruits de pas... En espérant que cela ne lui soit pas fatal...
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Mar 20 Déc 2011, 23:01


    S'il y avait bien un lieu ou le mal semblait régner en maitre sur une terre de vices et des habitants corrompus, c'était bien Medigo. A croire que la pourriture du monde avait décidé de se rassembler ici pour commettre les pires actes et méfaits possibles ou invraisemblables. Les rues étaient des endroits peu sûres et dangereuses, il ne valait mieux pas s'y aventurer seul la nuit si l'on était une pauvre créature innocente, vertueuse et sans défense. Et c'était avec un malin plaisir qu'Haru joua de son apparence pour tromper ses proie. Simplement vêtue d'une robe claire, vaporeuse et courte, qui mettait en valeurs ses formes, sa peau blanche et son visage de poupée éplorée, elle avait arpenté les allées sombres et nauséabondes comme une âme égarée, implorant de l'aide. Personne ne pouvait douter de ses bonnes intentions. Dans ses grands yeux roses, on ne lisait que de la peur, un besoin de soutiens et des élans de tendresse, tandis qu'elle dégageait une certaine aura de douceur et de pureté. Comme d'habitude, elle s'était débarrassé de ses horribles ailes couleur du pêché conférées à sa race pour les changer en une sublime paire semblable à celle des libellules... celle des fées, son peuple de naissance. Toute trace de débauche ayant quitté son apparence, elle semblait vraiment des plus angéliques, impression accentuée par l'expression de terreur, implorant, qu'elle avait toujours. C'est ainsi qu'elle parcouru les sentiers, avec son petit chat bien dissimulé au fond du sac qu'elle tenait par l'épaule. Ichi devait certainement dormir, et c'était une bonne chose. Haru n'aimait pas spécialement qu'il soit spectateur de ses macabres agissements sanguinaires. Elle n'avait pas changé ses habitudes, et continuait à charmer des hommes pour ensuite finir dans leur lit pour enfin les massacrer sans aucune pitié. Aujourd'hui, le destin l'avait conduit vers un petit trafiquant de drogue qui avait cru tomber sur une aubaine en trouvant cette fille ne semblant pas dépassé les dix sept ans. Il gisait maintenant, inanimé,nu, baignant dans son propre sang, le ventre déchiré. La demoiselle s'était bien amusé, même si quelques secondes plus tard, elle regrettait déjà son geste... Ce qui ne l'empêchait pas de continuer à tuer. Quel masque plus vil que celui de la vertu pour cacher le Mal?

    Après cette vaguement débarrassé du sang qui coulait sur sa peau dans l'espèce de garage ou sa victime l'avait conduit, elle s'était habillé avec hâte et fui dans les rues. Errante, elle marchait sans vraiment réfléchir. La bataille pour achever sa prise avait été rude et son corps entier était endolori. Elle déplia plusieurs fois ses ailes transparentes pour soulager les muscles de son dos. Sans vraiment en avoir conscience, elle s'était mise à murmurer un petit refrain qui lui trottait dans la tête. Un air doux et mélancolique qui s'harmonisait bien avec le lugubre décor. Elle avançait d'un pas léger, la tête basse, et le regard vrillé au sol. La seule chose dont elle faisait un tant soi peu attention était que le sac ou son petit animal se reposait ne heurte aucun obstacle. Haru ne tenait à rien en ce bas monde, si ce n'est à ce chaton. Distraitement, elle passa une main dans ses cheveux, écartant quelques mèches qui s'obstinaient à tomber devant ses yeux, les ébouriffant légèrement au passage.

    La déchue aurait pu continuer à marcher encore des heures si elle n'avait pas eu la désagréable sensation d'être observer, ou du moins, de ne plus être la seule dans les alentours. Cette sensation lui fit ralentir son allure et a peine deux secondes s'écoulèrent qu'elle passa d'un état catatonique à celui d'alerte générale. A l'affût, elle laissa son regard se promener sur chaque détail qui l'entourait. Elle finit par s'arrêter à un croisement et tourna légèrement la tête sur la droite. Une impasse. Et tout au fond, quelqu'un.

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Mer 21 Déc 2011, 22:31

*tap ... tap ... tap*

Dans un bruit feutré, les pas se rapprochaient sans qu'Hana ne puisse décider de ce qu'il allait faire.

*tap ... tap ... tap*

Les pupilles dilatées par l’appréhension, le jeune homme fixait le coin de la rue, reculant au maximum jusqu'à toucher le mur du fond de l'impasse.

*tap ... tap ... tap*

Des bobines fixées à ses poignets, les fils jaillirent, s'enroulant autour de lui, sous sa cape, en guise de protection. Au moins, si le nouveau venu se jetait sur lui, il serait prêt à se défendre.

*tap ... tap ... tap*

Du coin gauche de la ruelle apparut soudain une jeune femme. La silhouette si fine qu'elle donnait l'impression de pouvoir se briser au moindre coup de vent, les cheveux de devant légèrement ébouriffés. Mais ce qui attira tout de suite le regard d'Hana n'étaient pas ces détails. Ce qui lui donna la force de se mettre en mouvement, c'était le sentiment d'alerte qui se dégageait des yeux de la demoiselle. Elle semblait aussi effrayée qu'il l'était il y avait peu encore. Dans ces même yeux, on pouvait lire une certaine détresse, un besoin de protection qui poussa Hana à repousser sa propre peur au loin. De plus, lorsqu'il remarqua les ailes diaphanes si caractéristiques de son peuple, un sentiment de joie profond l'envahit. Depuis qu'il était né, jamais il n'avait croisé l'une de ses semblables.

Naïf au point de ne pas imaginer un seul instant que ces ailes puissent être là en tant que déguisement, Hana s'avança doucement vers la jeune femme, un sourire respirant la bonté qui l'habitait collé aux lèvres. Sous sa cape, ses fils restaient en place, mais plus pour la même raison. Ce n'étais plus que pour se défendre lui même, mais bien pour pouvoir la défendre elle aussi qu'il maintenait le flot magique leur permettant de prendre vie. Ce qui était d'ailleurs pratique avec ces fils, c'était que tant qu'il ne les laissait pas dépasser de sa cape, il pouvait les garder en tant que botte secrète en cas d'agression et ainsi pouvoir surprendre les malfrats qui s'en prendraient à lui ou à sa "protégée", si l'on pouvait en parler ainsi.

-N'aie pas peur! dit-il alors de sa voix douce en réponse à la crainte qu'il lui semblait lire dans les yeux de la demoiselle. Je suis une fée moi aussi. Je sais que c'est dur à croire étant donné qu'il y a peu d'homme parmi notre peuple, mais j'en suis bien une.

Arrivé près d'elle, il s'arrêta à une distance respectable pour ne pas l'effrayer plus que nécessaire et rendit son sourire plus doux encore tant est que cela soit possible. A ce moment là, la joie qu'il ressentait de rencontrer ainsi une personne de la même race que lui était à son comble.

-Je suis vraiment heureux de te rencontrer ainsi. Au fait, je m'appelle Hana. Hana Soremoto, et toi?

Dans sa joie, il en avait presque oublié la plus basique des politesse qui consistait à se présenter avant toute chose. Il espérait donc ne pas avoir froissé la jeune femme.
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