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 Pris au piège [Privé]

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Lun 2 Mai 2011 - 17:47

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Pris au piège [Privé] 041252
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"Pris au piège"

Avec Vlad Sparrow et Dante de Mallet ~

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    ... 20 H 50,
    le vampire comptait les minutes avant que le soleil ne disparaisse une bonne fois pour toute. Debout en face de la fenêtre de la chambre 13 A du manoir, il contemplait la fin du crépuscule, admirant les différentes teintes de rouge et de jaune se mélanger dans une parfaite harmonie. Le jeune homme n'avait jamais perdu son âme d'artiste, il était toujours aussi sensible à la douce vibration des cordes d'une guitare, il restait toujours ému devant un paysage hors du commun. Après tout, le raffinement n'était pas chose rare chez les vampires. Le luxe, l'art et la luxure... tout cela constituait le quotidien d'une vie de suceur de sang. C'était d'ailleurs l'un des nombreux points qui les différenciait des démons. Quoi qu'il en soit, le jeune homme restait bloqué sur ce ciel pittoresque. Il passa sa main dans ses cheveux pour dégager légèrement son front et laissa s'échapper un soupir de déception. En effet, Vlad était seul ce soir et il regrettait amèrement l'absence de sa maitresse. Il n'avait aucune idée de comment occuper cette nouvelle nuit qui s'offrait à lui. La lecture des mémoires de l'ancienne reine Mitsuko ne lui donnait pas envie cette fois. Le vampire aurait voulu sortir chasser en compagnie de sa compagne, mais le destin en avait voulu autrement. Mitsuko s'était éclipsée du manoir pour quelques heures. Qu'avait-elle à faire de plus important ? La question restera sans réponses car la jeune femme ne lui avait guère donner plus d'indication et Vlad ne voulait pas s'abaisser à l'espionner. Après tout, si sa maitresse ne le conviait pas volontairement, c'est qu'elle n'avait pas besoin de lui. Il fallait qu'il se rende à l'évidence. La jeune vampire n'était que sa maitresse, et non son amante. Elle ne lui devait aucune explication, elle ne lui devait rien.

    La brume qui entourait le manoir se fit à nouveau un peu plus épaisse. Le vampire n'était plus capable d'observer la beauté du décor, la désolation s'était emparé de cette zone. Quelle idée de construire un manoir dans un lieu si éloigné de tout, si reculé et si mal mis en valeur. M'enfin, de toute évidence le soleil avait terminé sa course dans le ciel. La nuit et sa lune avaient maintenant prit place sur les terres du Yin et du Yang. Bien entendu, de l'antre des damnés, il était impossible de voir si il y avait des étoiles ou non. Vlad aimait beaucoup les étoiles. Il s'allongeait dans les champs pour contempler ces petits points lumineux en se demandant ce qu'ils signifiaient réellement. D'ailleurs, il avait finalement trouvé la réponse à ceci bien qu'il ait tout oublié désormais. Mais lorsqu'il retrouvera cette partie de sa mémoire, le jeune homme pourrait bien en revenir tout à fait différent.

    C'est en faisant volte face qu'il se retrouva face à la porte de la chambre. Il jeta un dernier regard vers la fenêtre puis franchit la sortie et prenant soin de bien refermer à clef dans son dos. On ne sait jamais ce qu'il pouvait se passer, le manoir était quand même très grand et cette chambre n'était qu'au premier étage. Le vampire regardait autour de lui : il était seul dans ce long couloir. Pas un bruit. Quoi que... il persistait toujours ce bruit de bois vieillissant qui craquait sous l’effet de la chaleur. Des sons auxquels était habitué le jeune homme.
    Vlad emboita alors le pas vers le hall central en ajustant le col de son tailleur de ses mains fermes. Les portes se ressemblaient un peu toutes il fallait l'avouer. Le vampire se demandait si toutes ses chambres avaient réellement trouvé un jour un occupant. L'immensité du manoir traduisait certes une grande richesse, mais il devait également être pratique. De nombreux personnages ont peut-être pu dormir dans ces lits, peut être même des gens important. Alors qu'il commençait à se perdre à nouveau dans ses pensées, Vlad se rendit compte qu'il venait d'arriver aux escaliers menant au hall d'entrée. Il déboutonna les deux boutons de sa veste de tailleur et desserra son noeud de cravate en soupirant une fois encore. Sa démarche était plutôt lente, mais le jeune homme restait droit dans sa posture.

    Les marches se succédaient et l'escalier n'était pas très grand. Si bien que le vampire posa le pied au rez-de-chaussé plutôt rapidement. Il fit quelques pas vers le petit salon qui se trouvait juste en face de lui, mais fit étrangement marche arrière en direction de l'immense porte d'entrée.

      " Je suppose qu'un peu d'air frais ne me ferait pas de mal... "

    Aussitôt dit, Vlad ouvrit la porte de façon à pouvoir sortir le buste en dehors du manoir. La noirceur de la nuit additionné à l'épaisseur de la brume ne lui permettait pas de voir grand chose malheureusement. Il se retourna en direction du petit salon, laissant l'entrée entre-ouverte pour profiter de cet air le plus longtemps possible.

    Cette fois, il ouvrit les portes du petit salon. Laissant le passage grand ouvert pour laisser passer le courant d'air. D'un geste rapide et précis, il se laissa tomber sur le canapé, une jambe par dessus le dossier, et l'autre étendue de toute sa longueur. Il étira ses bras et les plaça derrière sa tête, main jointe contre son crâne. Vlad savait qu'il ne pouvait pas dormir, qu'il n'en était pas capable. Mais cela ne l’empêchait pas de se reposer. Après tout, il n'avait rien d'autre à faire qu'attendre, et attendre encore le retour de Mitsuko.
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Mar 3 Mai 2011 - 19:39

L'antre des damnés , jamais un endroit n'avait été plus désolé sur les terres du yin et du yang si ce n'est le manoir de la reine Mitsuko dont la simple apparence suffisait à combler le cœur d'une peine ineffable , un sentiment mêlé à de la peur ainsi qu'un profond respect pourtant chez moi , cela n'éveillait qu'une vague impression de "maison hantée" dans laquelle j'espérais ne jamais avoir à vivre , quoi de plus glauque à quelques kilomètres à la ronde qu'un palais perdu au milieu de nul part autour duquel aucune végétation saine ne pouvait pousser , il n'y avait que des ronces , véritables racines du mal qui prenaient leur énergie vitale du souffle satanique en provenance du gouffre des Enfers . Je voguais donc au gré du vent , laissant aisément ce dernier me porter et faire danser ma chevelure argentée , le large sourire qui se dessinait sur mon visage tandis que j'avançais avec une certaine prestance ne faisait que rajouter du sublime à la scène

La brume épaisse dissimulait entièrement le manoir mais je réussis à me repérer grâce à divers fonctions cognitives que j'ignorais allant d'un sixième sens vampirique étrange à une sorte de reconnaissance d'aura car je ressentais bien quelque chose qui appartenait au royaume du fantastique derrière ce grand portail : un être dont la présence en disant long sur lui , rien qu'à la distance où je la percevais , il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait de l'illustre roi antique que je pourchassais depuis quelques temps déjà , Vlad Sparrow . Oublié par la plus part , il ne l'était point pour ma famille qui avait connu son règne lors des divers querelles intestine entre race dans un monde où la paix n'existait pas . En effet cet homme était lui aussi un homme qui a su vaincre l'adversité pour imposer sa propre vision des choses à son univers , il était un conquérant tout comme je l'étais .

Trêve de bavardage , je voyais à travers le barreau du portillon un grand jardin dont l'ambiance sinistre était dû à ce brouillard très gênant mais aussi à la présence de statues que je ne pouvais pas nommer , leur apparence étant à la fois celle d'anges et de démons . Soudain je vis approcher de moi une sorte de goule dotée d'un corps que je pourrais décrire tant son atrocité ne permettait pas qu'on pose ne serait-ce qu'un mot dessus . La créature qui , malgré son hideuse face , était vêtu d'un costume des plus classes s'approcha de moi et me montra de son doigt affreusement mutilé une petite inscription sur le sommet du portail , un rictus décrivant une courbe démoniaque sur son faciès extrêmement laid :

"Seuls les êtres partageant le même sang que la maîtresse de ces lieux peuvent y entrer sans y être invités"

Je ne pus m’empêcher de pouffer légèrement de rire en basculant délicatement ma tête sur le côté pour laisser une mèche quitter mon champ de vision . Je fis les quelques pas qui me séparaient du portail et c'est lorsque je mis la main sur les barreaux de fer que mon corps et mon esprit réagirent à l'unisson pour dégager une seule sensation : la douleur ! Je sentais ma tête s'enflammer comme si l'on déversait des litres de lave du sommet de mon crâne à la voute même de mes pieds puis que l'on réitérait sans cesse ce procédé pour me briser dans un cercle vicieux sans fin . Je mis genou à terre en portant mes deux mains à mon cuir chevelu , retenant ma respiration pour éviter de hurler et d'alerter tout les gardes et serviteurs qui pourraient se montrer bien plus que gênant . Alors que l'affreux majordome se retournait , une main griffue s'empressa de l'attraper à la base même de la nuque en effectuant une forte pression sur ses cordes vocales afin qu'aucun son ne puisse émaner de sa gorge

Je lui tordais du bout des doigts le cou en prenant grand soin d'enfoncer mes longs ongles dans sa chair , une fois mort il s'écroula à terre dans un bruit sourd et me laissa donc la voie grande ouverte , moi Dante de Mallet qui traversait donc le portail avant de remarquer que le sang m'était monté à la tête : je sentais une transformation au niveau de mes yeux , surement injectés d'hémoglobine mais je ne savais pas qu'ils avaient gagné une teinte pourpre que je ne leur connaissais que trop bien . Ma main qui possédait à présent des griffes m'éclaira encore plus : seuls ceux qui partagent le sang de la maîtresse des lieux peuvent y pénétrer , n'était ce pas le cas du roi qu'elle avait transformé en vampire incomplet ? J'avais donc reçu mon ticket d'entrée de façon bien inattendue , je remercierais la brave femme plus tard . J'avançais d'un pas lourd et déterminé lorsqu'une voix se fit entendre :

" Je suppose qu'un peu d'air frais ne me ferait pas de mal... "

Cet homme , il n'y avait aucun doute à avoir . Grâce à ma vitesse accrue j'avais réussis à disparaitre in extremis de son champ de vision pour me réfugier derrière le mur adjacent à la porte , le souffle coupé et les yeux fermés . Je ne pouvais pas engager le combat contre un guerrier de sa trempe ici et rien ne me dit que discuter pour le moment dans un manoir truffé de probables pièges serait une bonne idée . Je ne sentais pas la présence de la maitresse des lieux mais si j'avais à affronter les deux en même temps tandis que je n'avais même pas appris à entièrement dominer mes pouvoirs , je finirais par mourir inéluctablement . Et puis de toutes façon , je ne comptais pas affronter Vlad Sparrow ici , ni maintenant mais pourquoi pas plus tard dans un lieu où nous ne serions pas dérangés .

Soudain je sentis un mouvement de sa part , il allait surement sortir ! Usant de mon pouvoir , je rendis donc mon corps intangible de telle sorte à pouvoir traverser le mur très épais et je me trouvais donc à la gauche de Vlad qui ne fit sortir que son buste , peut-être son sixième sens vampirique l'avait-il alerté de ma présence . Je me fis silencieux , discret dans l'obscurité comme invisible mais tout aussi omniprésent que les ténèbres dans les profondeurs de la demeure du diable . Je ne respirais qu'en même temps que lui pour ne pas être remarqué : je n'étais plus un être mais simplement l'ombre de cet homme qui ne pouvait percevoir ma présence pour le moment . Il pénétra dans un petit salon , m'ouvrant alors les voies vers sa seule personne qui s'écroula avec une certaine élégance sur le sofa richement décoré .

Je me devais d'ailleurs de commenter le raffinement de la décoration bien qu'il me semblait parfaitement impossible de dormir en toute harmonie ici . D'ailleurs une pensée m'effleura la tête : si le roi déchu dormait en ces lieux avec Mitsuko , il n'y avait surement pas ni le besoin ni même le temps de s'assoupir et c'est peut-être pour cela que l'homme ténébreux profitait de l'absence de celle qui se jugeait sa maitresse , profitant de ce léger répit ou bien de cette longue attente pour se reposer . En tout cas je ne lui laisserais pas vraiment le temps de s'endormir car la nuit sera extrêmement chargée en émotion . Me servant de mes divers pouvoirs comme mon contrôle parfait des ombres , je me liquéfiais dans une tâche d'encre énorme avant de réapparaitre quelques mètres plus loin , devant le canapé avec ma tête qui surplombait celle de Vlad avec un grand sourire qui s'affichait tandis que je posais délicatement ma main sur son épaule :

- Auriez-vous l’extrême obligeance de me suivre , seigneur Vlad Sparrow ?

Question purement rhétorique car avant même qu'un soupire ne s'échappe de la bouche du malheureux , il était entrain de disparaitre dans une distorsion de la dimension qui le ramenait inlassablement vers mes yeux . Après cette fluctuation de cercle concentrique qui exprimait la déformation de la réalité par mes soins , je me tournais vers la porte grande ouverte : peut-être était-il l'heure de quitter les lieux maintenant que j'avais en mon sein l'objet de tant de convoitise au centre de ce conflit d'intérêt que j'avais lancé . Je regardais le plafond en me concentrant avec insistance et aussitôt mon corps se mit à se distordre dans un mouvement circulaire qui effaçait ma présence matérielle avant de la faire réapparaitre quelques chambres plus haut : il s'agissait là d'une téléportation , bien plus fastidieuse que d'autre d'ailleurs .

J'eus tout d'abord une pensée pour le vampire que je venais d'enfermer dans ma dimension personnelle : il ne connaissait rien de ces lieux et peut-être même ignorait-il tout du contrôle de l'espace-temps . En tout cas , le lieu très hostile dans lequel il se trouvait n'était qu'un espace vierge où s'entassaient au hasard divers parallélépipèdes rectangles de tailles variables . Il n'y fera la connaissance de personne et pourrait très bien finir par mourir de faim seul si je ne l'en libérais pas mais voila les seuls dangers qui le guettaient , n'étant pas un ennemi à proprement dit , je n'avais aucune raison de lui infliger un tel châtiment surtout qu'il ne manquait pas de ressource et que passé la barre d'une journée , il finirait par trouver un moyen de contrer cette magie .

En ouvrant les yeux , je pus constater que je me trouvais dans la pièce principale que ce temple de désolation abritait : la chambre de la reine . Un rapide coup d’œil me permit d'évaluer la situation , une chambre richement décorée et très similaire à la celle de mon père si l'on exclut les quelques objets étranges que j'ai pu y découvrir après d'autres coups d’œil plus ... précis dirons nous . Un sourire se décrivit sur mes lèvres lorsque je pris en main la chose qui prenait parfaitement la forme d'un phallus de taille assez extravagante , je comprenais enfin d'où venait ce self contrôle sexuel de la part de la reine , lorsqu'on se satisfait autant par jour avec des objets aussi divers que variés , il est évident qu'on n'en venait à trouver cela banal . Je dû jeter l'objet sur le sol lorsque j'entendis une cloche retentirent plusieurs fois et que des cris parvinrent jusqu'à mes oreilles , j'aurais peut-être dû camoufler le cadavre du majordome ...

Je me mis à fouiller rapidement dans la garde robe , jetant des vêtements par la fenêtre d'autre sur le sol dans le seul but de trouver un autre objet qui attirait particulièrement mes convoitises et qui était surement la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase de ma rancœur envers la reine des vampires : mon chapeau de cow-boy ! Plus qu'un simple habit , il s'agissait d'un vrai morceau historique qui m'avait été dérobé par cette perfide sorcière . Alors que je cherchais , quelque chose d'assez inattendue se produisit car j'entendis quelqu'un s'excuser plusieurs fois platement auprès de sa maitresse avant que je ne tombe nez à nez avec un autre majordome :

- Mais ... qui êtes vous ?

En effet , la scène avait de quoi en dérouter plus d'un : je me trouvais avec un string sur le sommet du crâne , des vêtements féminins affriolants à tour de bras et à mes pieds trônait une espèce de phallus en bois des plus évocateurs . Un large sourire gêné apparut sur mon visage tandis que le serviteur semblait tomber des nues . Ni une ni deux , il fondit sur moi à toute allure le poing en avant mais ce dernier ne fit que passer au travers de mon corps que je rendis intangible à nouveau . D'ailleurs , il traversa la fenêtre qui se trouvait derrière moi avant d'atterrir quelques mètres en contre bas , le postérieur sur un lit de roses . Je mis donc un pied sur le rebord de la fenêtre en laissant dépasser mon genou et ma tête , faisant le signe de salutation propre à l'armée juste après avoir ajouté :

- Tu ne répètes surtout rien à ta maitresse , petit !

Je fis un pas en arrière , contemplant le désordre incroyable qui régnait à présent dans la pièce privée de la reine Mitsuko . Un large sourire apparut sur mes lèvres lorsque je vis au seuil de la porte une bonne cinquantaine de serviteur à peu près tous correctement armé : ça allait barder , quoi que pas tant que ça . Dans une ultime révérence , je vis mon corps dévoré par les distorsions à nouveau avant qu'il ne disparaisse lentement n'apportant dans son sillage qu'un léger courant formé de pétales de roses . J'avais en ma possession et la fierté de Mitsuko en la personne de Vlad et la fierté de Mitsuko vis à vis de ses esclaves , quelle belle soirée que celle ci ...

Pris au piège [Privé] C46p4xlicopie

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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36401
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Mer 4 Mai 2011 - 7:18

Spoiler:

N'oublie jamais que la femme est le plus diabolique instrument de torture jamais inventé pour nous mettre au désespoir...

Un cri strident perça la nuit, glaçant surement l'esprit de chacun des individus conscients de ce qu'était la douleur se trouvant dans l'antre des damnés. Une femme était assise sur une chaise, un verre de vin à la main, un posture des plus élégante, admirant un spectacle des plus tragique. Cette femme n'avait jamais été pour ce genre de méthode, préférant largement le plan psychologique ou plan physionomique mais, il paraissait que parfois, cela était nécessaire pour se faire bien comprendre de ceux qui osaient montrer signe d'irrespect. Mitsuko, assise dans la salle de torture de son manoir en compagnie de Ludwig, le roi des démons, buvait son verre devant ce spectacle qui semblait plaire beaucoup plus au seigneur des enfers qu'à la reine de la nuit. Pourtant, rien sur le visage de la jeune femme ne laissait présager qu'elle ressentait une quelconque pitié pour les trois anges déchus qui hurlaient à la mort alors que ses serviteurs s'activaient pour obéir aux ordres de leur souveraine.

~¤~

Tout avait commencé plus tôt, lorsque la jeune femme s'était absentée afin de rencontrer Ludwig, le roi actuel des démons afin de contracter une alliance. Ils avaient ainsi parlé des heures durant et après la conclusion d'un accord, la reine l'avait invité à venir séjourner pour quelques jours dans sa demeure, l'habitation de l'ancienne reine des êtres maléfiques qui avait toujours beaucoup intéressé le roi.

Tout aurait pu se passer sans encombre mais, un événement allait changer la donne. En effet, lorsque l'ex-sorcière entra dans sa demeure, elle entendit chuchoter entre les murs et se fut Seth qui lui annonça la nouvelle :

« Il semblerait Ma Dame que quelqu'un se soit introduit dans votre chambre. Apparemment, rien n'a été dérobé mais Mon seigneur Vlad n'a pas donné signe de vie depuis... »

Ludwig regarda la reine en souriant, prenant l'une de ses mèches de cheveux dans la main :

« Hé bien, très chère, vous avez à faire cette nuit...peut-être devrais-je me retirer »

Mitsuko se tourna vers le prince démoniaque avec un petit sourire mystérieux puis lui rétorqua :

« Une petite partie de chasse ne vous ferez donc point plaisir? Me suis-je trompée à votre sujet? »

Ludwig la regarda un instant, charmé par ses dires :

« Je suis impatient de voir ce dont vous êtes capable altesse »

« De bien des choses...n'en doutez point. Je n'apprécie pas que l'on touche à ce qui m'appartient... »

~¤~

C'est ainsi que commença l'enquête afin de comprendre le fin mot de cette histoire. A vrai dire, Ludwig et Mitsuko furent assez vite renseigné lorsque l'un des serviteurs de cette dernière vint lui annoncer qu'il avait vu le présumé voleur. Il ne fallut à la reine qu'une simple morsure dans son cou afin de revivre les souvenirs de cette personne et de comprendre de qui il s'agissait. Elle se tourna alors vers Ludwig, un peu de sang sur les lèvres alors qu'ils se trouvaient tous les deux dans la chambre de la reine :

« Une chasse aux anges déchues vous plairait-elle? »

« Bien entendu. Je ferai tout pour une femme qui utilise ce genre d'objet... »

Le roi tenait un objet en bois très évocateur entre les mains, regardant Mitsuko avec un air à la fois séducteur et amusé.

« Vous seriez étonné de son utilité Ludwig... »

Elle sourit puis ajouta, changeant de sujet :

« Je vous laisse chasser les anges de votre choix, du moment qu'ils ont un rang assez élevé pour toucher en plein cœur leur nouveau chef. Puisque ce dernier souhaite la guerre, nous allons lui envoyer un message très explicite... »

~¤~


C'est ainsi que les deux seigneurs se séparèrent afin de prendre en chasse les anges déchus qui leur tomberaient sous la main. Cela ne dura pas extrêmement longtemps car il était facile de localiser l'objet de nombreuses convoitises grâce à la magie. C'est également comme cela que Mitsuko repéra la position exacte de Vlad. Cependant, chose étonnante, elle ne le trouva pas de suite, les données semblant quelque peu mouvantes, comme si le vampire ne se trouvait pas dans cette dimension. Mais le démon révélateur finit par le retrouver, très fier de lui et soulagé de ne plus avoir à supporter les regards courroucés de la jeune femme.

Ludwig rejoint Mitsuko dans la salle de torture peu de temps après avec deux anges déchus portés par des démons. La jeune femme n'en avait attrapé qu'un mais il s'agissait d'une proie de choix, sans aucun doute l'un des déchus véritables. Tant mieux, le message n'en serait que plus compréhensible...

~¤~


Ce fut Ludwig qui prit en charge les différentes tortures que ces anges, ayant un roi irresponsable, allaient subir pendant de longues heures. La reine des vampires se contenterait d'observer. Oh bien sûr, il ne faisait aucun doute que ces techniques sauvages lui étaient toutes connues, mais elle régnait dans un tout autre domaine de pratiques.

L'un des déchus était suspendu au plafond pas un seul poignet depuis maintenant plus d'une heure et sa main commençait sérieusement à changer de couleur, son visage en sueur. Pourtant, il ne disait rien, surement trop heureux de ne point être à la place des deux autres. Ludwig avait comme passion de torturer les êtres et autant signaler qu'il n'y alla pas de main morte. Mitsuko regardait, un sourire apparaissant parfois sur ses lèvres rouge sang. Elle songeait que Dante avait oublié à quel point elle pouvait se montrer cruelle, à quel point elle était imprévisible. Oui, Dante avait essayé de jouer avec elle mais il avait oublié qu'il n'était pas seul sur l'échiquier et qu'à l'heure d'aujourd'hui, le poids de la responsabilité quant au bien être de ses sujets était porté par ses épaules. Oui, ses bras étaient musclés, mais pouvait-il assumer cette tâche?

Les cris de douleur devinrent persans alors que Ludwig s'était levé de sa chaise, une tenaille à la main, commençant à s'en servir pour arracher la peau du thorax d'une ange déchue attachée à une échelle. Puis, le seigneur démon passa à l'homme auquel il arracha les ongles sans la moindre pitié, son visage déformé par une expression de plaisir intense qui lui donnait le regard du pire assassin qui ait jamais existé.

Mitsuko déclara alors que le roi démoniaque avait attaché l'homme ange déchu à un banc, un chiffon dans la bouche, lui déversant une quantité astronomique d'eau dans l'estomac :

« Votre roi s'est introduit dans ma demeure cette nuit et a prit quelque chose auquel je tiens énormément, quelque chose qui m'appartient. De part cet acte, il a condamné deux d'entre vous à une mort lente et douloureuse alors que celui qui survivra devra passer sa vie durant dans la honte la plus intense. Oui, cet acte irresponsable de votre roi, cet acte qui met à mal toutes les règles de diplomatie que l'on pourrait attendre d'un seigneur neutre, cet acte, vous serez les seuls à en payer le prix, lui bien trop orgueilleux pour rester à sa place. »

La jeune femme marqua une pause...

« Nous vous connaissons tous, savons tout de vous...qui sont vos amis, votre famille. Il ne me suffit que d'un mot pour que les êtres qui vous sont chers périssent par le fer, l'électricité, se voient arracher leurs membres un par un, meurent défigurés... »

La tension chez les anges déchus était palpable et la reine savait pertinemment ce qu'elle faisait.

« Cependant...peut-être consentirai-je à garder un de vous en vie s'il me jure fidélité... »

Mitsuko sourit :

« Bien sûr, cet engagement ne sera pas uniquement verbal mais magique. Vous devrez faire ce que je vous ordonne sinon votre mort sera un supplice sans nom. En échange, vous aurez ma protection, une protection qui ne sera pas un résultat en soi mais bien une obligation de moyen...je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous protéger et une fois que vous m'aurez servi comme je le souhaite, je vous transformerai en vampire ou vous redonnerez votre liberté »

~¤~

Des heures plus tard, Mitsuko et Ludwig sortirent de la salle de torture, accompagnés par la déchue, une déchue qui semblait bien silencieuse. Le sort en était jeté et le cadeau qu'allait recevoir Dante dans un instant allait sans doute lui glacer le sang.

En effet, un déchu venait d'être transplané de force dans la demeure du roi, un chapeau à la main, le visage et le corps mutilé, les ailes arrachées. Il avançait, tremblant comme une feuille, semblant martyrisé au plus au point, ses yeux exorbités, vides de toute expression de conscience. Pourtant, il semblait n'avoir qu'un but : voir son roi, lui confier le message dont il était le gardien. Au cœur du chapeau, à la place où l'on devait normalement poser la tête, un cœur encore chaud trônait, un cœur accompagné de quelques plumes d'un noir de jais. Le chapeau serait à jamais souillé par la folie d'un roi qui avait cru bon de défier une femme qui n'avait aucune limite, une femme qui avait un répondant des plus imprévisible.
Le messager tenait une lettre dans sa main, une lettre qu'il faudrait sans aucun doute beaucoup de volonté pour extirper de cette main aux doigts semblant serrés au maximum, froissant le papier, des doigts sans ongle...
Une odeur de sang, de vomi, d'excréments se dégageait de cet homme mais une note de douceur semblait provenir de la lettre, un parfum sucré. Et lorsque Dante ouvrirait le message, il pourrait y voir en lettre finement écrite :

« Sachez que je ne supporte pas que l'on touche à "mes affaires". Merci de me rendre ce que vous m'avez emprunté au plus vite avant que je n'abîme encore les votre ou que je décide de me déplacer.

La prochaine fois que vous ressentez le besoin de me voir, obsédé par vos fantasmes incessants, merci de prévenir mon majordome, il s'occupera de vous indiquer mes disponibilités et de vous introduire auprès de moi, cela évitera que votre esprit dérangé essaye de me chercher dans mon placard à sous-vêtements.

Post Scriptum : Vous pouvez vous mettre votre chapeau où je pense. »


Oh oui, Mitsuko pouvait être étonnante parfois...mais ce n'était rien par rapport à ce dont elle était capable de faire, surtout lorsque l'on touchait à ce dont elle tenait.

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